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  • il y a 6 semaines
Transcription
00:00Anna-Maria Vartolomé, bonjour.
00:10Bonjour.
00:11Je suis ravi de vous avoir dans cette émission pour parler, évoquer ce très beau film de Laura Vandel, son deuxième film, L'intérêt d'Adam.
00:20Avant, je vais vous situer un petit peu.
00:22Donc, vous êtes une actrice franco-roumaine, vous êtes arrivée en France très jeune.
00:26Vous aviez six ans, je crois.
00:27Vous avez commencé très tôt le cinéma.
00:30Avec un premier film étonnant, le film d'Eva Ionesco.
00:34Quelques années plus tard, il y a le film L'événement d'Audrey Diwan, qui est liant d'or à Venise.
00:40Depuis, vous enchaînez pas mal de choses avec des choses assez exigeantes.
00:44Vous êtes une actrice assez étonnante, assez magnétique.
00:48Vraiment, je le dis très sincèrement.
00:50Moi, je m'appelle Lucie, je travaille ici dans cet hôpital.
00:52Est-ce que ma maman, elle peut rester avec moi pour dormir ?
00:56La juge a accepté de vous laisser venir deux fois par jour pour lui donner à manger.
00:59Ce que vous lui donnez, ça ne comble pas les besoins d'un enfant de 4 ans.
01:02Il a des carences, il a un retard de croissance.
01:04Dans l'intérêt d'Adam, vous interprétez Rebecca, cette mère en souffrance, qui est face à Lucie, qui est l'infirmière, interprétée par Léa Drucker.
01:12Qu'est-ce qui vous intéresse dans ce personnage ?
01:14Tout d'abord, je crois que j'avais très envie de retourner à un cinéma plus indépendant.
01:20J'attendais un rôle comme celui-là.
01:22J'en avais parlé avec mon agent, je sortais de Monte Cristo.
01:25Je lui avais dit que j'avais envie de revenir à la source et de faire quelque chose de plus...
01:30Plus intime ?
01:31Oui, et plus à l'os, de quelque chose de plus écorché, de plus torturé.
01:35Et puis là, je reçois ce scénario qui a été envoyé par la productrice, Marie-Ange Luciani.
01:41Et je lis et je trouve ça génial, mais j'ai trop peur et j'en parle autour de moi.
01:46Qu'est-ce qui vous est peur ?
01:47Je ne sais pas, je crois que c'est ce rapport à la maternité.
01:49Peut-être cette mère qui était quand même très écorchée, très hystérique sur le papier.
01:53Je me suis dit que je ne vais jamais y arriver.
01:55Mais j'en avais besoin, c'était assez vital de faire ce film.
01:58Pourquoi est-ce que vous faites ça ?
02:01Parce que quand je vous dis qu'il a mal au ventre, vous refusez de me croire.
02:03Mais arrêtez de lui dire que ce qu'on lui donne est mauvais, il n'aura plus mal au ventre.
02:06Il y a un dispositif qui est assez conséquent, c'est le dispositif de plan séquence.
02:11Donc il y a vraiment quatre murs, il y a trois protagonistes et vous êtes vraiment tout le temps sous tension.
02:15Comment ça s'est passé, la collaboration avec Léa, Drucker et avec Laura ?
02:20Léa et moi, on s'est rencontrées dans le train pour aller à Bruxelles pour travailler.
02:23C'était la première fois qu'on lisait le scénario à haute voix toutes les trois avec Laura.
02:28Et immédiatement, Léa a quelque chose de très généreux.
02:33Elle est beaucoup dans le partage.
02:35Puis ça nous a vachement aidées sur le tournage.
02:37Parce que c'est vrai que le dispositif du plan séquence, cette grammaire très radicale peut être assez oppressante.
02:44Et ça requiert énormément de technique.
02:46Donc on avait besoin dans ce cadre très défini d'apporter de la légèreté.
02:50Et ça, ça s'est fait assez naturellement entre nous.
02:52Si vous refusez de collaborer, on va être obligés de lui remettre la sonde de gavage.
02:55Et vous, vous n'aurez plus le droit de visite.
02:58Ça lui fait mal.
02:58Puis voilà, c'est une actrice que j'ai beaucoup vue à l'écran et qui m'a toujours fascinée par son naturel.
03:04Qui est quand même assez désarmant.
03:06Et puis une technique, une certaine forme de puissance innée.
03:11Et voilà, elle a quelque chose de très fédérateur aussi.
03:14Un esprit de troupe qui a été très bénéfique.
03:16Mais ça a été un tournage très intense et très enrichissant.
03:19Ce qui m'intrigue un peu dans votre personnage, c'est qu'on ne connaît pas très très bien ses motivations.
03:38On ne sait pas de quoi elle s'ouvre.
03:39On ne sait pas si c'est une pathologie psychique.
03:42On ne sait pas si c'est un souci écologique.
03:44Et on comprend petit à petit qu'elle a besoin de ce cadre hospitalier.
03:48C'est peut-être le seul cadre qu'elle a dans sa vie.
03:51Et j'ai l'impression qu'il la sauve d'une certaine manière.
03:55Pourquoi vous ne le faites pas, mais c'est tranquille.
03:57Vous avez besoin d'aide, Rebecca.
03:58Arrêtez-vous, stop !
04:00Gâchez pas tout maintenant.
04:03Ici, vous êtes face à la spontanéité d'un enfant.
04:07Est-ce que vous avez retrouvé quelque chose de vos débuts ?
04:10C'est un peu ce que je cherche à chaque fois.
04:12Je ne sais pas si je l'ai retrouvé.
04:14Mais j'essaye du moins de ne pas trop intellectualiser, justement, pour arriver à garder ce côté très spontané, instinctif.
04:23Et justement, sur Merteuil, par exemple, il y avait des fois où c'était 4 mois de tournage.
04:28C'était assez intense.
04:29Et puis, le rythme de série est très différent du rythme de cinéma.
04:33On essaie de rentrer le plus de minutes par jour.
04:35On contourne beaucoup.
04:36C'est vrai que la fatigue des 4 mois est dans.
04:39Des fois, tu arrives sur le tournage, ce sont des textes très alambiqués, très compliqués.
04:43Et puis, tu te dis, bon, là, je vais essayer de ne pas trop réfléchir à ce que j'avais en tête, mais de voir où ça mène.
04:48Et des fois, ça donne naissance à des émotions qui n'étaient pas prévues.
04:51Et je trouve que c'est là où réside vraiment la magie du cinéma.
04:54Enfin, moi, du moins, c'est ce que j'aime aussi.
04:56C'est me laisser un peu surprendre et être un peu désemparée.
04:59Je trouve ça toujours intéressant d'être à la fois dans le contrôle et à la fois un peu au bord du gouffre.
05:03Dans Merteil, votre personnage a un arc dramaturgique assez étonnant.
05:19Donc, c'est presque une initiation qui va de plus en plus vers le contrôle.
05:23Alors, moi, j'aimerais savoir comment contrôle, en fait, le contrôle.
05:27Est-ce que vous abandonnez complètement au metteur en scène ?
05:30Là où j'ai été très aidée, c'est qu'avec Jessica, on avait déjà travaillé ensemble sur Maria, donc on se connaissait.
05:35Quand elle m'a proposé la série, j'ai immédiatement dit oui, alors que j'avais que le premier épisode, mais je lui ai fait confiance.
05:40Vous devez apprendre à maîtriser les hommes.
05:42Moi, ce que j'ai beaucoup aimé sur Merteil, c'est que c'est quelqu'un qui s'interdit de perdre pied.
05:48Mais on a aussi beaucoup pris la liberté de la rendre assez vulnérable quand elle est seule face à son miroir.
05:55On arrivait sur le plateau, puis on tournait un peu dans le désordre.
05:57Moi, j'étais un peu désorientée.
05:59Puis vraiment, j'essayais pour le coup de vraiment faire avec ce que j'ai sur le papier et de peut-être pas la rendre trop machiavélique non plus,
06:06parce que j'avais envie que les spectateurs s'attachent à elle.
06:09Madame la marquise, Isabelle de Merteil.
06:11C'est à l'aube d'une grande carrière et de choix incroyables à faire.
06:22C'est quoi qui motive vos choix, aujourd'hui ?
06:24J'ai un peu envie de faire des choses qui sont plus à l'os, des choses qui sont plus rudes,
06:29et puis des choses qui sont des promesses de merveilleux, qui sont destinées à un public plus large.
06:35Puis voilà, naviguer entre ça, j'espère, j'en sais rien.
06:37Ouais, je vous le souhaite, en tout cas.
06:39Merci beaucoup, Anna Maria, c'est un plaisir.
06:40Merci.
06:41Différence et tolérance pour l'autre avec un grand A.
06:47Un message commun porté par les dernières sorties en salles cette semaine.
06:52Please welcome in his octagon debut, Mark Coe!
06:59Hi Mark.
07:02This guy is the best he has ever seen.
07:06Come on, baby.
07:08Too much?
07:08Never.
07:09Too much?
07:09No.
07:09Le réalisateur Benny Safdie signe un biopic enflammé autour de Mark Kerr,
07:19célébrissime champion de MMA dans les années 90.
07:22Pour incarner la star des arts martiaux mixtes, une autre star,
07:26Dwayne Johnson qui se glisse dans les muscles de cette smashing machine.
07:30Il ne vous est rien arrivé de particulier ?
07:38Un événement traumatique, un choc émotionnel.
07:44Tout petit, Jean Dujardin, pour la deuxième fois de sa carrière, l'artiste passe d'un mètre 82 à quelques centimètres seulement.
08:07Après avoir incarné un homme à la hauteur, le voici catapulté au cœur d'un grand film d'aventure signé Yann Cunen.
08:37Une comédie loufoque où deux malfrats kidnappent Emma Stone car ils sont persuadés qu'elle est une extraterrestre.
08:56L'occasion de réformer le brillant tandem Emma Stone-Jessie Plemons réunis dans Kind of Kindness.
09:06Coucou !
09:07Arrête !
09:08Je t'aimerais toujours.
09:13Je te quitterai jamais.
09:18Se marier dans chaque pays où leur union est légalement reconnue, c'est l'objectif que Fleur et sa compagne Julianne se sont fixés.
09:34Ce premier film de la jeune Belge Cato Custers nous livre une ode délicate à la tolérance et à l'amour.
09:45Pourquoi as-tu tué cet homme ?
09:48Pourquoi avoir brisé ce bonheur qui nous attendait ?
09:53Il y a des choses dans votre geste qui nous échappent et nous avons besoin que vous nous aidiez à les comprendre.
10:00D'abord, regrettez-vous votre acte.
10:02Depuis Visconti en 1967, personne n'avait osé adapter le roman d'Albert Camus à l'écran.
10:09Pourquoi est-il vous armé dans la Revolver ?
10:10François Ozon relève le défi et dirige avec brio l'épatant Benjamin Voisin dans le rôle de Meursault.
10:16Moi aussi je me demande parfois si je t'aime.
10:18A ses côtés, Rebecca Marder et Pierre Lottin complètent le casting de ce classique de la littérature française.
10:27Maman disait souvent qu'on n'est jamais tout à fait malheureux.
10:30A la semaine prochaine !
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