Un referendum sur les retraites ? Tout le monde votera pour la retraite à 30 ans §

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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 22 octobre 2025.

Transcript

00:00Il est 7h17, l'édito d'RTL Matin avec vous, Étienne Jarnel, directeur du Point.

00:07Il ne manquait plus que lui sur les retraites.

00:09Hier, en déplacement en Slovénie, Emmanuel Macron a d'abord expliqué qu'il n'y avait pas de suspension,

00:14mais un décalage de la réforme des retraites.

00:17Et puis, il a lancé ça, comme ça.

00:18Les perspectives de référendum sont possibles, encore faut-il qu'on sache sur quoi.

00:22Et donc, elles pourraient se faire sur un accord qui serait ainsi scellé.

00:26Eh ben oui, Étienne Jarnel, pourquoi pas un référendum sur les retraites ?

00:28Mais quelle mauvaise idée, Thomas !

00:31Le sujet des retraites fait figure parmi ceux qui se prêtent le moins à un référendum.

00:36C'est trop complexe, c'est surtout un boulevard pour toutes les démagogies.

00:40Si vous demandez aux gens s'ils veulent la retraite à 60 ans, ils diront oui.

00:44Et pourquoi pas 50 ? Et pourquoi pas 40 ?

00:46Si on leur demande s'ils veulent baisser les pensions, c'est non, pas de suspense.

00:50Et si on leur demande s'il faut augmenter les cotisations des actifs,

00:53et on connaît aussi la réponse, et avec ça, on serait bien avancé pour établir l'équilibre du système.

00:57Heureusement, notre président a eu cet éclair de lucidité qui consiste à dire

01:02« il faudrait qu'on sache sur quoi ». Eh bien oui, sur quoi.

01:05Et ça, c'est pas clair.

01:06Bon, là, je reconnais bien votre douce mauvaise foi matinale.

01:09Il parle quand même d'un accord entre patronat et syndicat, Emmanuel Macron.

01:12Oui, par exemple, à partir du résultat d'un conclave qui aurait réussi.

01:16Merci beaucoup pour cette proposition.

01:18On n'y est pas.

01:19Et puis, vous savez, c'est plus compliqué que ça.

01:21Sur les 400 milliards de dépenses de retraite, c'est quand même un quart des dépenses publiques,

01:26seulement les deux tiers sont financés par les cotisations patronales et salariales.

01:30Le dernier tiers, ce sont des subventions de l'État ou des impôts affectés.

01:33Et là, pardon, ce n'est pas aux partenaires sociaux d'en décider.

01:37Et puis, pardon encore, mais la retraite par répartition, c'est aussi et surtout un contrat entre générations.

01:43Ce sont des actifs qui cotisent pour des retraités.

01:45Il faudrait que les intérêts des générations futures soient représentés.

01:49On appelle ça aussi l'intérêt général.

01:52Et ça, pardon, ça dépasse les partenaires sociaux.

01:55C'est aux politiques de prendre leurs responsabilités.

01:58Mais pardon à mon tour, si un référendum valide le tout.

02:02Oui, sauf qu'il n'est pas évident du tout que les électeurs répondent effectivement à la question.

02:07Étant donné sa cote de popularité, la seule question sur laquelle Emmanuel Macron est certain d'obtenir un oui,

02:13c'est celle de sa propre retraite.

02:14Ce n'est pas gentil ce que je viens de dire, mais je pense que c'est un peu vrai.

02:17Disons-le autrement, si c'est un moyen pour lui de se relégitimer,

02:20comme une alternative à la dissolution ou à une présidentielle anticipée,

02:25c'est assez risqué.

02:26Albert Camus, vous savez, disait que le charme, c'est une manière de s'entendre répondre oui

02:31sans avoir posé aucune question claire.

02:33Ce qui pose une autre question, le charme d'Emmanuel Macron est-il encore opérant ?

02:39Albert Camus et Étienne Jarnel, ça se complète assez bien finalement.

02:42Merci beaucoup.

02:43Oui, c'est le même niveau.

02:43Je tiens en toute humilité.

02:45Et à demain matin.

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