Bienvenue dans ma Chronique Audio N°3 d'Axel Rivage : "SOUS L'EMPRISE".
J'analyse aujourd'hui le chapitre "2001, je suis sous son emprise", un témoignage poignant d'une relation toxique où le double visage de la manipulation était central.
Comment ma soif d'indépendance professionnelle a-t-elle pu coexister avec une soumission totale dans ma vie intime ?
🔍 Dans cette analyse, j'aborde :
L'apparition de l'emprise et ma découverte tardive du concept de pervers narcissique.
Le mécanisme du double visage : isolation de la victime et critique en privé.
L'impact d'un drame familial (le deuil de ma mère) sur la dynamique d'emprise.
La contradiction profonde : mon désir d'enfant malgré la relation toxique.
La question : Notre éducation nous arme-t-elle vraiment face aux manipulations insidieuses ?
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00:00Bienvenue dans ce Deep Dive. Aujourd'hui, on se penche sur un témoignage assez intense, je dois dire.
00:07Ça vient d'un chapitre intitulé « 2001, je suis sous son emprise ».
00:11C'est vraiment une période charnière pour l'auteur, une relation très compliquée, la maladie d'un proche, des choix de vie, bref, beaucoup de choses.
00:19Oui, et notre but, c'est un peu de décrypter ça.
00:22Comprendre les mécanismes d'emprise qu'il décrit, voir l'impact des épreuves familiales,
00:26et puis saisir ses aspirations personnelles face à tout ça.
00:30Ok, alors allons-y. Le texte nous jette direct en 2001.
00:35Il parle d'emprise, mais sans le mot pervers narcissique.
00:39Ça, il le découvrira bien plus tard, en 2015, grâce à la télé apparemment.
00:43C'est souvent comme ça. Le concept arrive après l'expérience vécue.
00:47Ce qui est frappant d'emblée, c'est ce contraste qu'il décrit.
00:50Ah oui.
00:50Ben, une personnalité en privé et une toute autre en public.
00:55L'image d'un ange devant les autres.
00:57Comment ça fonctionne, ce double visage ?
01:01Ben, c'est assez classique, malheureusement, dans les mécanismes de contrôle et de manipulation.
01:05Ce double visage, ça sert surtout à isoler la victime.
01:09En public, la personne est charmante, irréprochable.
01:11Du coup, si la victime essaye de parler...
01:14Personne ne la croit.
01:15Exactement.
01:15Ou c'est très difficile.
01:16Et en privé, c'est là que le contrôle s'exerce.
01:20Critique, dénigrement, dépendance.
01:22Il donne des exemples concrets.
01:23Les petits noms ont bibo au cœur devant les invités.
01:25Voilà.
01:26Et puis, dès que la porte se referme...
01:28Le côté obscur réapparaît.
01:29C'est ça.
01:30Ça crée une confusion terrible et ça renforce l'isolement.
01:33Oui, il parle de résignation.
01:35Il dit même l'acheter, peut-être.
01:37Et cette impossibilité d'en parler.
01:39Ben oui.
01:39Ses propres amis, sa famille, tout passait par elle, en fait.
01:43Il était comme piégé.
01:45C'est tout à fait ça.
01:46Ce qui est terrible, c'est cette description de l'isolement qui s'installe, petit à petit.
01:53L'érosion de la confiance en soi aussi.
01:55Quand il dit « pas chez moi » ou « toute ma vie dans une petite armoire », c'est très parlant, non ?
01:59Ah oui, c'est une image forte.
02:01Cette emprise psychologique, c'est insidieux.
02:04Ça sape le jugement, l'estime de soi, l'autonomie.
02:07Et le fait qu'il apprenne plus tant pour les ex, avec cette faille commune, la gentillesse perçue comme une faiblesse.
02:13Ça montre qu'il y a un schéma, en fait.
02:14Voilà. Ça montre comment le manipulateur choisit ses cibles, parfois. Et l'isolement social, la dépendance, ça verrouille le piège.
02:21Et comme si ça ne suffisait pas, cette dynamique déjà très lourde, elle est percutée par un drame familial en 2003.
02:29Oui.
02:29Terrible. Surtout qu'au début, on lui cache un peu la gravité réelle.
02:45Oui. Et les visites en soins palliatifs. Sa mère m'est connaissable. C'est une épreuve épouvantable.
02:52D'autant plus que le lien avec sa mère semblait fusionnel, d'après ce qu'il dit.
02:56Fils unique, ma mère, c'était tout pour moi.
02:59Oui, c'est ce qui les trie.
03:00Donc cette perte qui s'annonce, c'est dévastateur pour lui.
03:04Et si on regarde le contexte plus large ?
03:06Oui.
03:06Ça contraste énormément avec la relation qu'il décrit avec son père. Plus distante, conflictuelle même. Un père travailleur, oui, ajusteur fraiseur, mais qui n'approuvait pas ses choix d'entrepreneur.
03:17C'est vrai, il le mentionne. Et le père l'avait mis en garde sur sa compagne, d'ailleurs.
03:21Ce n'est pas une fille pour toi, il lui avait dit. Ça montre bien les tensions déjà présentes. Cette épreuve, ça a dû les exacerber.
03:28Et le point culminant de la tension, c'est presque incroyable quand on l'est.
03:32Le voyage au Sénégal.
03:33Oui. Sa compagne qui insiste pour partir alors que sa mère est au plus mal. Et cette phrase qu'il rapporte, de toute façon, elle va mourir, ça ne sert à rien. C'est glaçant.
03:44C'est d'une froideur.
03:46Dans ce genre de dynamique d'emprise, ce type de remarque, dans un moment aussi douloureux, ça peut être plusieurs choses. Tester les limites, affirmer son contrôle, même face à la tragédie.
03:55Ou juste un manque total d'empathie.
03:57Ou simplement ça, oui. Un manque d'empathie flagrant qu'on retrouve parfois dans certains profils.
04:02Et ça renforce encore l'isolement de l'auteur en le coupant de son père à ce moment-là.
04:06Oui, parce que ce voyage crée une fracture avec son père. Et puis elle ne vient même pas aux obsèques en 2005.
04:11Voilà. Ça en dit long.
04:13Et pourtant.
04:14Et c'est là que ça devient vraiment interpellant, je trouve.
04:17Malgré tout ça, il y a ce désir d'enfant qui revient.
04:20Ah oui.
04:20Je voudrais qu'elle soit la mère de mes enfants.
04:22C'est fou, non ?
04:25D'un côté, on a cet homme qui se décrit comme épris de liberté, entrepreneur très jeune, contre l'avis des parents.
04:31Oui. Des parents plutôt salariés, syndicalistes, CGT, un autre monde.
04:36Voilà. Il valorise sa qualité de vie. Il refuse de subir les événements.
04:41Et de l'autre, il est complètement englué dans cette relation perso.
04:45Comment on explique cette contradiction ?
04:46C'est la question clé et elle est complexe.
04:49Comment cette recherche d'indépendance pro peut coexister avec cette soumission dans l'intime ?
04:54Il y a sûrement plein de facteurs.
04:56La force des sentiments au début.
04:58Peut-être l'espoir que ça s'arrange.
05:00L'espoir fait vivre, comme on dit ?
05:01Oui, mais aussi la puissance de l'emprise elle-même, qui fausse le jugement, abîme l'estime de soi.
05:06La peur de la solitude aussi.
05:08Le manque d'alternatives perçues ?
05:09Sans doute.
05:10Et peut-être un désir profond de normalité et de famille qui le pousse à s'accrocher malgré tout.
05:15Il mentionne aussi des examens pour des difficultés à avoir cet enfant d'ailleurs.
05:18Oui, ça ajoute encore une cousse de complexité, une pression supplémentaire.
05:22Bon alors si on essaie de résumer un peu tout ça, qu'est-ce qu'on retient de cette période qu'il décrit ?
05:27C'est une tranche de vie vraiment marquée par des forces contraires.
05:30Complètement.
05:31L'aspiration à fonder une famille face à une relation qui semble toxique,
05:35le deuil, la complexité des liens avec le père,
05:38et cette quête de liberté au travail qui tranche tellement avec la dépendance dans sa vie privée.
05:42C'est ça.
05:43Il insiste beaucoup sur la confiance, brisée par le mensonge permanent.
05:47Absolument.
05:48Et ça nous amène peut-être à une dernière réflexion.
05:51Oui.
05:52Les bases de notre éducation, les valeurs, les maximes qu'on reçoit des parents.
05:57Il cite son père, un enfant c'est comme un arbre.
05:59Ou sa mère, faut avouer, à moitié pardonnée.
06:03La question c'est, dans quelle mesure tout ça, ça nous arme vraiment ?
06:06Ou est-ce que, paradoxalement, ça peut aussi nous rendre plus vulnérables face aux épreuves,
06:12aux manipulations les plus insidieuses de la vie ?
06:14C'est une bonne question pour finir.
06:16Et ça laisse à réfléchir bien au-delà de ce témoignage précis.
06:19Tout à fait.
06:20Ça nous interroge tous d'une certaine manière.
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