Benjamin Duhamel était hier soir un des invités de l'émission "Quelle époque" sur France 2 et il est revenu sur l'affrontement avec Jean-Luc Mélenchon sur France Inter et sur les critiques que celui-ci lui aurait faites en quittant le studio. Selon certains médias, le leader de la France Insoumise aurait hurlé dans les couloirs, estimant qu'il en avait assez de voir des Duhamel dans les médias et d'être "le fils de..." et Benjamin Duhamel était un "gosse de riche".
Interrogé hier soir, sur le plateau de l'émission, le journaliste a répondu à ces critiques :
"Quand on aime interroger la politique, on adore interroger Jean-Luc Mélenchon car il a une culture formidable, c'est un animal politique. Il est venu un mois avant et ça s'est très bien passé.
En fait Jean-Luc Mélénchon n'a jamais fait référence à ma famille dans les interviews avec moi, contrairement à d'autres, donc je n'ai rien à lui reprocher. Mais, je comprends que les Français puissent parfois en avoir assez de voir des Duhamel partout, à un moment où il a des crispations, alors que certains veulent devenir journaliste et qu'ils disent que moi, j'ai eu des portes ouvertes.
Est-ce que ça m'a aidé d'être le neveu ou "le fils de" à mes débuts, bien sûr ! Je ne partais pas avec les mêmes chances que les autres, mais j'essaie depuis le début de prouver ce que je sais faire... Mais ce qui m'agace c'est quand ça vient de gens de la profession qui savent bien comment ça marche dans ce métier. Ca fait quasi 10 ans que je vais ce métier.."
00:00Parce que quand on aime la politique et quand on est un intervenu politique, on adore intervenir Jean-Luc Mélenchon parce qu'il a une culture formidable, que c'est un animal politique,
00:09qui a aussi de son côté, c'est de la stratégie, il l'a théorisé, il a dit pour moi les médias c'est la première ou deuxième peau du système et donc quand on est dans une politique de conflictualité, on antagonise.
00:18On sent qu'avec vous en particulier il y a quelque chose quand même, il n'est pas comme ça dans toutes les internes.
00:22Non c'est vrai, il est venu quand même.
00:23Oui il est venu un mois avant et ça s'est très bien passé.
00:27Il est parti en hurlant dans le couloir, c'est vrai ?
00:29On n'y était pas, on était tous les deux, on continuait avec les auditeurs.
00:35Il est parti en hurlant dans le couloir.
00:36Vous y étiez vous ? C'était le matin, vous étiez sur France en fer ?
00:40Oui, Benjamin Biolet, vous venez de sortir de l'ascenseur.
00:42En fait j'ai sorti de l'ascenseur et j'ai entendu tonner la voix de Jean-Luc Mélenchon.
00:46Quelqu'un lui a dit à bientôt, il a dit non !
00:53Quand il n'est pas content, il n'est pas content, ça je vous le confirme.
00:57Ça a été raconté dans un article de presse que dans ce couloir, après avoir quitté votre studio, il vous a fait le reproche, Jean-Luc Mélenchon, c'est ce qu'il a raconté dans ce papier, d'être le fils d'eux.
01:06C'est-à-dire d'être, oui, le fils de la famille du Hamel parce que vous êtes issu d'une grande famille des médias.
01:12L'expression exacte qu'il aurait utilisée dans le papier, c'est « gosse de riche ».
01:15Oui, ce qui n'est pas mieux.
01:16Cette critique, est-ce que vous l'entendez ou est-ce que vous ne pouvez plus la supporter ?
01:22Bon, d'abord, sur Jean-Luc Mélenchon, il ne m'a jamais, pour le coup, autant certains parfois en plateau ont eu la tentation.
01:27Jean-Luc Mélenchon, je l'ai interviewé des dizaines de fois, il n'a jamais fait la moindre référence à ma famille dans des interviews.
01:31Donc ça, pour le coup, là-dessus, moi, je n'ai rien à lui reprocher.
01:33Ensuite, sur la critique, bon, il y a deux choses.
01:36Donc, je comprends que parfois, certains Français soient exaspérés de voir des du Hamel partout
01:46parce que c'est des gens qui peuvent avoir dans leur quotidien des difficultés,
01:48qui peuvent se dire qu'il y a vraiment des gens pour qui c'est facile et d'autres pour qui ça ne l'est pas.
01:52Aussi des gens qui, peut-être, veulent faire du journalisme et se disent « Ah, lui, vraiment, il a eu des portes qui ont été ouvertes ».
01:56Donc, que parfois, et puis dans un moment aussi où il y a une crise autour d'un ascenseur social qui ne fonctionne pas bien,
02:03je peux comprendre que certains, que ça suscite des crispations.
02:06Et moi, j'essaie de montrer au quotidien, avec Nicolas, avec Sonia, que je fais mon boulot.
02:10Ça ne veut pas dire que je fais tout bien, mais j'essaie de le montrer.
02:12Là où ça m'agace, c'est quand ça vient, et vous parliez tout à l'heure, vous citiez, Léa,
02:17parfois des réactions que j'ai pu avoir au début de ma carrière, quand ça vient de gens de la profession,
02:20qui, là, savent très bien comment ça fonctionne, qui savent très bien qu'à un moment donné, bien sûr, qu'on peut être aidé.
02:24Est-ce que ça m'a aidé d'être le fils, le neveu au tout début ?
02:28Je ne pars pas avec les mêmes chances dans la vie que si mes parents faisaient un autre métier, et que si, voilà, évidemment.
02:33Mais maintenant, ça fait quasiment dix ans que je fais ce boulot.
02:35Et vous avez le sentiment, aujourd'hui, de devoir prouver plus que les autres ?
02:38Non, non, et puis surtout, je vais vous dire, Hugo, je trouverais ça d'une indécence absolument folle,
02:43d'aller ce soir dire, oh là là, qu'est-ce que c'est terrible d'avoir des parents.
02:46J'ai eu une chance dingue, j'ai parlé politique de la Ve République depuis que je suis tout petit.
02:51Qu'est-ce qu'il fait, là ? Attendez, excusez-moi. Guillaume, vous partez ?
02:53Non, non, je reste, mais c'est juste pour montrer à Jean-Luc Mélenchon, au revoir, c'est avec les cinq doigts, comme ça.
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