Amine Elbahi : «L’Etat a fermé les yeux»

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Amine Elbahi explique la menace que représente l’islamisme pour la France : «L’Etat a fermé les yeux».

Transcript

00:00Il y a deux choses, en fait. Il y a deux questions dans la question.

00:02La première est d'abord communautaire.

00:06Moi, je veux dire pourquoi je ne suis pas d'accord avec cette idée de commission contre l'islamisme.

00:11Je pense qu'en fait, on ne va pas très loin dans l'analyse avec une commission.

00:15Mais ça permet au moins, ça permet de poser des faits.

00:17Là, regardez, devant la représentation nationale, il dit des choses.

00:21Oui, mais ça ne répond qu'à une partie du problème.

00:24Les liens entre la France insoumise et l'islam politique n'est qu'une partie du problème en France.

00:29Parce que le vrai problème, aujourd'hui, il aurait pu être élargi sur la place de l'islam en France.

00:35On parle d'islamisme, mais on ne peut pas répondre à la question en France de lutte contre l'islamisme

00:41si on ne répond pas en amont sur la question de la place de l'islam en France.

00:45Et dans la tête de nos politiques, dans la tête des partis de gouvernement depuis 30 ans,

00:51l'islam n'est dirigé que comme une religion.

00:54Sans regarder sa facette communautaire, sans regarder sa facette politique,

00:58l'islam ne connaît pas la République, l'islam ne connaît pas la laïcité,

01:02l'islam ne connaît pas notre art de vivre ici ensemble en France.

01:06Il y a, je le dis...

01:08On parle de l'islam puisqu'il y a des musulmans et vous en êtes l'exemple parfait

01:11qui vivent tout à fait en adéquation avec la France.

01:16Ensuite, il y a effectivement cette deuxième question.

01:19Comment faire front face à l'offensive islamiste

01:21et face à leurs nouveaux alliés qui se trouvent en particulier chez la France insoumise ?

01:25Vous savez, moi quand je fais le tour de tous les quartiers populaires en France,

01:29je ne suis pas arrêté par une famille qui me dit

01:32« Mais monsieur Elbaï, cette situation-là, elle a été volue par la France. »

01:37Et je l'entends, je vais vous le dire.

01:39Mais volu pourquoi ?

01:41A Roubaix, cher Olivier,

01:43les mosquées dans les années 90,

01:46elles n'étaient pas gérées par les salafistes,

01:48elles n'étaient pas gérées par les frères musulmans,

01:50elles étaient gérées par les harkis.

01:53Elles étaient gérées par des Français

01:55qui ont versé leur sang pour ce pays,

01:58qui priaient à là et qui ont été tués avec l'amour.

02:00Elle est où la bascule alors ?

02:01La bascule est que l'État a fermé les yeux

02:05quand un certain nombre de nos anciens,

02:07de nos aînés ont alerté en disant

02:08« Faites attention à eux,

02:10ils vont venir prendre le pouvoir en communauté »

02:12parce qu'aujourd'hui, la loi de la diaspora

02:15prime d'abord sur la loi de la charia.

02:17Ce sont les consulats qui dirigent l'islam de France,

02:20ce sont les pays étrangers qui salarient leurs imams,

02:23l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Turquie,

02:27qui chaque année, en période de ramadan,

02:29ramènent par centaines des imams en France,

02:32à qui le ministère de l'Intérieur accorde des visas,

02:35sans qu'en contrepartie,

02:36l'État français ne soit capable d'instituer une politique

02:39en expliquant qu'en France,

02:41on respecte un certain nombre de règles.

02:43Et ne croyez pas que quand un imam vient en France,

02:46il vient uniquement prêcher les textes théologiques,

02:50il donne aussi son avis sur la situation politique du pays.

02:54Donc, une fois de plus,

02:56oui, je pense sincèrement que nos politiques se trompent.

02:59Je crois qu'ils n'ont pas compris le qualificatif d'islamisme.

03:02Le mot « islamisme » n'existe pas en islam.

03:04Soit vous prenez la question dans son ensemble,

03:07et c'est ce que je me suis forcé de dire à Roubaix,

03:09ça m'a valu des menaces de mort

03:10et un placement sous protection policière.

03:13Soit vous ne traitez pas la question.

03:14Et là, je crois qu'en l'État,

03:16ce n'est pas pour dénigrer la volonté politique d'enquêter.

03:19Mais je pense qu'en l'État,

03:21on va au bout du problème.

03:22On va voir un exemple très concret

03:24sur cette lâcheté de nos dirigeants.

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