00:00Pour bien commencer la journée.
00:037h47 dans Ici Matin, votre matinale.
00:06C'est une maladie qui pourrait causer de très importants dégâts dans l'élevage bovin des Pyrénées-Orientales.
00:12La dermatose a donc été détectée chez nous parmi trois troupeaux dans le secteur du massif du Canigou.
00:17On en reparle avec votre invité Simon Colbock.
00:19Elle est éleveuse en Cerdagne et élue à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.
00:22Bonjour Corinne Parasols.
00:25Bonjour.
00:25Et merci dans ce contexte d'être en direct avec nous sur la première radio du département.
00:29Trois foyers de dermatose détectés dans les Pyrénées-Orientales.
00:32A votre connaissance ce matin déjà, est-ce qu'il y a d'autres troupeaux qui ont été touchés ?
00:37Non, non. Pour l'instant, il n'y a pas d'autres alertes. On n'a pas eu d'autres cas.
00:41Le drame de la dermatose, Corinne Parasols, vous le savez, c'est que dès qu'une vache est positive,
00:45l'ensemble du troupeau doit être abattu chez nous.
00:48120 vaches doivent donc être euthanasiées.
00:51Est-ce que vous savez quand est-ce que ça va commencer ces abattages ?
00:55Oui, les abattages sont prévus aujourd'hui.
00:57C'est la DDPP qui gère les abattages.
01:03Donc la Direction départementale de la protection des populations, c'est ça ?
01:06C'est ça.
01:07C'est la DDPP qui fait... Comment est-ce qu'on procède ? Où est-ce que ça se passe ces abattages ?
01:13Alors, ça se passe sur site, ça se passe sur l'exploitation ou sur l'estive dans les parcs de contention.
01:22Et comment est-ce qu'on procède ? Comment est-ce qu'on euthanasie les vaches ?
01:25Désolée de vous poser la question, mais...
01:28Oui, oui, ça reste difficile.
01:31Donc c'est le vétérinaire sanitaire qui procède à l'euthanasie.
01:38D'accord.
01:39Les cadavres des vaches, où est-ce qu'ils sont transportés ?
01:41Parce qu'effectivement la maladie, la dermatose est très contagieuse, on le rappelle.
01:45Qu'est-ce qu'on en fait après des cadavres des vaches ?
01:48Alors, les cadavres sont désinsectisés et c'est l'écarissage qui récupère les cadavres.
01:55Et dans le cas de vaches des Pyrénées-Orientales, là, ce sera l'écarissage du côté de Béziers, c'est ça ? C'est ce qui est prévu ?
02:01Voilà.
02:02Ces journées, elles sont évidemment très dures, ce sont des épreuves pour les éleveurs.
02:07Est-ce que vous avez pu parler, vous, aux éleveurs dont les troupeaux sont touchés dans le massif du Canigou ?
02:11Oui, oui, alors ils sont extrêmement suivis.
02:14C'est un traumatisme très important pour les éleveurs.
02:17Donc, il est accompagné.
02:24Il est accompagné, ça veut dire quoi, Corinne Parasol ?
02:27Est-ce qu'il y a des aides psychologiques d'abord ?
02:29Alors, les aides psychologiques vont venir après.
02:33Mais pour l'instant, sur ces journées qui précèdent et après les abattages totaux,
02:41toute la profession est mobilisée.
02:44Ce ne sont pas eux qui vont participer à l'abattage du Herbette.
02:47Et en fait, ils sont accompagnés par leurs voisins, leurs collègues, pour que la journée se passe.
02:56Ils sont entourés.
02:57Vous disiez qu'il y aurait des aides psychologiques après ?
02:59Oui, oui.
03:01La MSA est une cellule d'accompagnement psychologique qui sera mis en place.
03:11Après, effectivement, ça reste compliqué pour un éleveur de dire, d'avouer qu'il a besoin d'aide psychologique.
03:20C'est compliqué.
03:21Les aides financières aussi mises en place par l'État.
03:24Vous l'avez entendu peut-être dans les infos de 7h30.
03:27Dans les Alpes, on a donné la parole à des éleveurs, à un éleveur de Haute-Savoie,
03:31qui nous disait que les aides financières avaient commencé à être versées,
03:34mais que plusieurs mois après l'épisode de crise sanitaire,
03:38l'ensemble des aides n'avaient toujours pas été versées.
03:40Ça va prendre du temps, visiblement, ces aides financières.
03:42Il faut s'y préparer.
03:44Oui, alors que économiquement, c'est compliqué.
03:51En plus, sur les aides financières, effectivement, la valeur de l'animal va être prise en compte.
03:57Une valeur estimée, mais toute la partie génétique,
04:03il y a toute une partie qui ne se monnaie pas et qui est difficilement estimable.
04:09De toute façon, à racheter une bête, ce n'est pas équilibré.
04:17Oui, effectivement.
04:18L'indemnisation risque, surtout si elle est versée tardivement,
04:25de ne pas pouvoir permettre de racheter à même valeur.
04:29Dans quel état d'esprit vous êtes-vous, personnellement, ce matin ?
04:31Vous qui avez des vaches à Heine-en-Cerdagne,
04:33vous et les autres éleveurs des Pyrénées-Orientales,
04:35quand on voit les dégâts en Rhône-Alpes ces derniers mois,
04:38quand on voit que la maladie continue de circuler en Catalogne-Sud,
04:40encore un cas détecté hier au sud de Gérône,
04:43à votre place, on aurait tous la trouille.
04:45Dans quel état d'esprit vous êtes, vous ?
04:47Alors, que ce soit moi ou mes collègues,
04:50on a des réunions régulières, on en discute hier soir.
04:54On était encore assez nombreux ensemble pour voir toutes ces procédures.
04:59Il y a énormément d'inquiétudes, beaucoup de stress.
05:02Risquer un abattage total, c'est quelque chose de très traumatisant.
05:10Est-ce que pour vous, on a d'ailleurs raison d'abattre l'ensemble du troupeau
05:12quand un animal est malade ?
05:15Non, effectivement, je pense que c'est personnel.
05:25Je pense qu'effectivement, un abattage plus sélectif serait mieux.
05:32Et moins traumatisant, effectivement, pour les éleveurs.
05:34Moins traumatisant, et puis c'est vrai qu'effectivement,
05:38mais ça a été le même problème avec la grippe aviaire.
05:42Euthanaser des animaux en bonne santé reste une problématique.
05:45Maintenant, il faut aussi penser à ses voisins
05:47et au risque qu'on prend de disséminer la maladie.
05:55Voilà.
05:56Par rapport à ça, c'est compliqué.
05:58C'est quand même une responsabilité de chacun.
06:00Oui, parce qu'on comprend bien, et c'est humain,
06:02un éleveur pourrait être tenté de ne rien dire,
06:04d'espérer que la maladie ne se propage pas.
06:06C'est un risque, ça, selon vous ?
06:08Ah non, non.
06:09La première des choses, c'est que là, nous sommes en période de vaccination.
06:14Nous avons une vaccination obligatoire à tout le monde.
06:16Ça a commencé la semaine dernière.
06:18C'est ça, et qui sont faits par les vétérinaires.
06:20Donc, de toute façon, les vétérinaires vont voir toutes les bêtes.
06:24Est-ce que vous nous parliez tout à l'heure
06:25de l'immense inquiétude des éleveurs des Pyrénées-Orientales.
06:28Est-ce que vous diriez que l'élevage bovin est carrément menacé aujourd'hui
06:33tant danger de mort dans les Pyrénées-Orientales face à la dermatose
06:35ou est-ce que c'est trop fort, on n'en est pas encore là ?
06:38On n'en est pas encore là.
06:40Et on espère qu'on n'y sera jamais.
06:42Non, non, là, c'est trop tôt pour dire ça.
06:44Pour l'instant, nous avons 3 cas, il y a 120 bêtes.
06:49Après, les mesures sont...
06:51La vaccination est efficace.
06:53Mais elle met 4 semaines avant d'être totalement efficace.
06:56Alors, 21 jours.
06:5921 jours, donc 3 semaines.
07:0021 jours, l'immunité, voilà, l'immunité est pas mal déjà.
07:04Merci beaucoup, merci beaucoup Corinne Parasols d'avoir pris la parole ce matin.
07:08Je rappelle que vous êtes éleveuse à Haine en montagne,
07:10que vous êtes aussi élue à la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.
07:13On va rappeler aussi, une fois de plus, sur ICI Roussillon,
07:16que cette maladie, cette dermatose n'est pas transmissible à l'homme.
07:19Et que pour vous soutenir, c'est plus que jamais le moment d'acheter,
07:23de consommer local le lait, la viande des Pyrénées-Orientales.
07:26Merci Madame Parasols, bonne journée et bon courage.
07:29Au revoir.