- il y a 7 semaines
Retrouvez le replay de la chronique Pourquoi ? de l'Équipe de Greg du 16/10/2025.
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00:00Bonsoir mon cher Romain, comment ça va ?
00:07Ça va très bien, ça va très bien, on va parler d'argent aujourd'hui, ça tombe bien, il y a des hommes et des femmes d'argent autour de cette table.
00:12Des personnes vénales aussi, mais je ne regarderai personne, je ne veux pas de problème.
00:16Mais on va donc parler de l'argent des footballeurs parce qu'ils en gagnent beaucoup mais ils peuvent aussi le perdre très rapidement.
00:21C'est une interview d'Ibrahima Konaté qui a attiré notre attention en début de semaine dans Ouest France.
00:25Le défenseur central de Liverpool et des Bleus qui nous dit « L'argent des footballeurs est un tabou, les sportifs de haut niveau sont très peu préparés à l'après-carrière.
00:33Même si tu as économisé beaucoup de moyens, il suffit d'un mauvais placement, d'une crise pour en perdre beaucoup.
00:38Et c'est important de ne pas en faire n'importe quoi car à 35-40 ans, en fin de carrière, le robinet est coupé. »
00:43Et effectivement, il y a un vrai sujet là-dessus, on va vous expliquer tout ça.
00:47Et donc argent et après-carrière, pourquoi il y a danger pour les footballeurs ?
00:51C'est bien beau de gagner beaucoup de sous, encore faut-il le gérer correctement.
00:54Alors, les exemples de joueurs qui ont fini ruinés ou en grosses difficultés financières sont quand même légions.
00:59Oui, bien sûr, ça peut paraître même un petit peu surprenant pour le grand public de se dire que des gens assez fortunés rencontrent de grosses difficultés.
01:06C'est peut-être même indécent, mais en tout cas, ça existe et beaucoup plus que ce qu'on croit.
01:10On aurait pu faire un catalogue colossal d'exemples de joueurs ruinés, on en a choisi six.
01:15On commence avec Christian Vieri, grand buteur italien, faillite de sa société, mauvais placement immobilier et grosse perte au poker.
01:21Il a fini ruiné. Paul Gascogne, enfant terrible du foot anglais, énorme problème d'alcool et de drogue.
01:26Il aurait dilapidé 17 millions d'euros selon le Daily Mirror.
01:30Emmanuel Éboué a lui aussi tout perdu. En cause, un divorce.
01:33Pour faire simple, sa femme lui a tout pris. L'Ivoirien qui a même confié avoir songé au suicide.
01:37Des exemples français maintenant.
01:39Ludovic Jouli qui confiait aux Parisiens avoir été victime d'escroqueries par ses conseillers et avoir perdu plusieurs millions d'euros.
01:44Encore plus édifiant, Johan Mollo, totalement ruiné à 32 ans.
01:48Il estime à 23 millions d'euros son préjudice. Il a été escroqué par ses deux agents notamment.
01:53Il a fini à sec.
01:54Et donc enfin, Bruno Bellon, célèbre attaquant des bleus dans les années 80, buteur en finale de l'Euro 84.
01:59Lui aussi, abusé par un promoteur immobilier qui lui a tout pris.
02:02Un ami de son père en plus.
02:04Et donc, on l'a contacté cet après-midi et il nous a raconté cette histoire de fou.
02:07J'ai fait confiance à mon père, j'ai fait confiance à ce monsieur.
02:13Et puis en définitive, lui, sans me le dire, il a acheté des biens pour lui, il a construit des immeubles pour lui.
02:21Voilà, il s'est servi de mon argent, tout simplement.
02:25Et à l'arrivée, je me suis retrouvé à 28 ans sans plus rien.
02:29Donc j'ai dit à mon père et mon père, il croyait que je mentais, que j'étais un menteur.
02:34C'est pas vrai, c'est mon ami, c'est pas possible.
02:37Et quand il s'est rendu compte que tout ce que je disais était vrai, ça l'a rendu malade.
02:47Mais malheureusement, comme j'ai dit, maintenant, c'est perdu.
02:51Je pourrais jamais retrouver ce que j'ai perdu.
02:54Un témoignage assez édifiant, donc même poignant, on peut le dire.
02:58Et Bruno Bellon, en plus, un malheur, on va dire, que d'autres joueurs ont rencontré.
03:01Une grave blessure à la cheville qui l'a forcée à mettre un terme prématurément à sa carrière à 28 ans.
03:07Donc plus aucun revenu du jour au lendemain.
03:09Sauf qu'avec cette escroquerie, les conséquences, elles sont catastrophiques.
03:13Ils m'ont pris pour 18 millions de francs de biens.
03:16Je sais pas si vous voyez.
03:17Je me suis retrouvé dans ma voiture où j'ai dormi 20 jours dedans.
03:22Parce que j'avais plus un sou, j'avais plus rien.
03:24Ça a été difficile, il a fallu remonter la pente.
03:27Donc 18 millions de francs, on va dire environ 2,5 millions d'euros aujourd'hui.
03:32Heureusement pour Bellon, c'est un ancien international, donc il connaît du monde.
03:35Il a reçu de l'aide et grâce notamment à une émission de télé de Julien Courbet,
03:38grâce aussi à un match caritatif à Cannes, à l'aide de Gentil Ghana également.
03:42Eh bien, il a réussi à payer toutes ses dettes et il est reparti de zéro.
03:46Mais c'est pas le cas de tout le monde.
03:47L'UEFA estime que 40% des joueurs se retrouvent en difficulté financière
03:515 ans après la fin de leur carrière, victimes de leurs propres excès.
03:55Parfois, évidemment, ils flambent, ceux de leurs proches aussi, ça peut arriver.
03:59Et puis des arnaqueurs en tout genre.
04:00Les explications de Stéphane Erhardt, il est expert en transition de carrière à l'UEFA.
04:05Il y a des gens vraiment dont c'est le métier d'essayer d'escroguer, d'essayer de mentir,
04:11d'essayer de gagner la confiance petit à petit.
04:13Je pense que le dénominateur commun, c'est toujours de ne pas bien connaître le sujet,
04:18de ne pas suffisamment s'informer, de ne pas suffisamment comparer les choses.
04:22Et puis parfois de faire peut-être un peu trop confiance à certaines personnes.
04:26Quand je vois que certains joueurs ont pu donner par exemple leur code de carte bancaire
04:32ou bien l'accès à leur compte bancaire ou des choses comme ça,
04:35c'est toujours des choses un petit peu qui interrogent.
04:38Et oui, il y a aussi une question de bon sens.
04:39Forcément, il y a des choses à ne faire sous aucun prétexte,
04:42comme par exemple donner toutes ces informations à des tierces personnes.
04:45On peut aussi éviter forcément de jeter son argent par les fenêtres.
04:48Oui, c'est vrai, flamber, c'est encore autre chose.
04:50Alors face à tout ça, les joueurs réagissent et prennent de plus en plus, il me semble, les choses en main.
04:55Oui, absolument, parce que le genre d'exemple dont on a parlé, forcément, ça a été pas mal médiatisé.
04:59Et du coup, il y a une prise de conscience de la part des joueurs.
05:01Ils anticipent leur fin de carrière, voire leur reconversion.
05:04Il y a par exemple des cabinets spécialisés dans la gestion de patrimoine pour les sportifs de haut niveau.
05:08On en a trouvé plusieurs assez facilement sur Internet.
05:11Et la demande augmente selon François Courret.
05:14Il est associé gérant du cabinet Elite Patrimoine, qui a environ 150 clients,
05:18dont Rudy Gobert, William Saliba ou encore Nédime Rémini.
05:21Mais très clairement, on ressent aujourd'hui une prise de conscience chez les sportifs
05:25quant à l'importance d'être accompagnés dans la gestion du patrimoine
05:29et dans la préparation de cette après-carrière.
05:32Pendant longtemps, beaucoup vivaient dans une logique de performance pure.
05:36On se concentrait sur l'entraînement, les compétitions, les contrats,
05:39sans vraiment penser à l'après, mais les mentalités évoluent.
05:42D'une part, parce que les carrières restent très courtes,
05:45parfois 10 ans, parfois moins,
05:47et que les revenus, même conséquent, peuvent s'évaporer rapidement
05:50sans des bases et une structure très solide.
05:52On peut donc faire appel à des experts, on peut aussi se former soi-même.
05:56Et là, c'est l'UFA qui intervient avec pas mal de formations
05:59qui sont disponibles sur le site de l'UFA.
06:02Regardez par exemple des formations, des modules de cours
06:05pour des situations bien spécifiques, pendant ou après la carrière.
06:08On parle de gestion de trésorerie, de crédit, d'épargne.
06:10En France, il y a l'UNFP, le principal syndicat de joueurs,
06:12qui propose aussi des contenus.
06:14Et ça répond à une vraie demande des footballeurs là aussi.
06:18Quelques années, il y avait plus une passion immodérée
06:21pour le foot.
06:23Aujourd'hui, on voit quand même beaucoup plus de joueurs
06:25qui sont ouverts à d'autres choses,
06:26qui sont plus curieux, qui investissent dans d'autres business,
06:29qui sont curieux sur ce qui se passe dans le monde.
06:31Après, effectivement, sur les outils,
06:33il y a pas mal de choses qui existent.
06:35Plus les joueurs sont informés qu'il y a des outils en place,
06:37plus ils se rapprochent de nous
06:39et plus on a de demandes sur nos programmes.
06:41Ça, c'est une bonne chose.
06:42Donc le mot d'ordre, finalement, c'est de s'adapter.
06:44Oui, comme toujours, finalement,
06:45parce que chaque situation est différente.
06:47Il faut anticiper et s'adapter.
06:48Il faut accepter aussi pour les footballeurs
06:50que le niveau de vie à la retraite va probablement baisser.
06:53Il faut accepter parfois aussi de retravailler
06:55dans les clubs, dans les staffs
06:56ou même dans les médias.
06:57Il y a pas mal de solutions.
06:58Bon, on voulait quand même finir
06:59sur une note assez positive.
07:01On va donner la parole à George Best,
07:03légendaire attaquant de Manchester United,
07:04ballon d'or 68.
07:06J'ai dépensé beaucoup d'argent dans l'alcool,
07:07les filles et les voitures de sport.
07:09Le reste, je l'ai gaspillé.
07:11Chacun exceptionnel cette phrase.
07:14Il y en a plein de George Best,
07:15des phrases comme ça.
07:17En tout cas, on respecte tous les points de vue,
07:18évidemment.
07:18Si lui, il a pris du plaisir comme ça,
07:20tant mieux.
07:21Mais en tout cas,
07:21il y a un vrai sujet économique et social
07:23par rapport à l'argent des footballeurs
07:25parce que la chute,
07:26elle peut être vertigineuse.
07:27Merci beaucoup, Romain.
07:29C'était un très, très bon pourquoi.
07:31C'était Arthur Girand qui était avec vous aujourd'hui.
07:32Arthur Girand, Baptiste Vautier.
07:33Et Baptiste Vautier.
07:34Voilà, merci.
07:35Citez la formidable équipe de ce pourquoi.
07:37Vicache Dorasso,
07:37je viens voir tout naturellement en tout premier.
07:39Je me suis dit.
07:39Non mais parce que...
07:42Il n'allait pas passer en dernier.
07:45George Best,
07:46la plus belle citation juste
07:47parce que franchement,
07:48juste prêtez.
07:49J'avais une maison au bord de la mer
07:50mais pour aller à la plage,
07:51il fallait passer devant un bar.
07:52Je n'ai jamais vu la mer.
07:55Elle est merveilleuse.
07:57Vicache Dorasso,
07:57donc vous êtes à une époque charnière.
08:00Vous étiez avec une génération
08:01qui n'avait pas encore les réseaux sociaux,
08:02qui pouvait se faire un acquis,
08:03qui était peut-être moins consciente.
08:05Vous étiez entouré d'immenses stars
08:06et vous étiez vous aussi
08:07un grand international
08:08qui gagnait beaucoup d'argent
08:09et puis vous avez vu l'évolution aujourd'hui
08:11avec tous ces conseillers,
08:12ces agents.
08:13C'est quelque chose
08:13que vous avez toujours eu en tête
08:15ou qui est venu sur le tard,
08:17cet après-carrière à gérer
08:18et l'argent à gérer ?
08:21Quand vous avez 25 ans,
08:22vous signez vos premiers gros contrats à l'OL.
08:24Je ne sais pas trop.
08:25C'est difficile à refaire l'histoire.
08:27Je me suis toujours demandé
08:28est-ce qu'il faut le préparer,
08:31est-ce qu'il faut le préparer à la fin,
08:32est-ce qu'il faut l'anticiper ?
08:34Je pense que quoi qu'il arrive,
08:35le moment où ça s'arrête,
08:36c'est un moment...
08:38c'est un coup d'arrêt quoi.
08:39C'est difficile,
08:41mais...
08:42Et puis,
08:43c'est le niveau de vie dont tu parlais,
08:44l'endettement qu'on peut avoir aussi,
08:46être capable de changer.
08:49Tout ça est difficile,
08:50de retrouver l'anonymat aussi.
08:53Donc, il y a plein de choses
08:54qui font que...
08:55On est jeune,
08:56on n'a fait que ça,
08:57on n'a appris à faire que ça.
09:00Donc, on peut facilement,
09:01évidemment,
09:01se faire arnaquer,
09:03très facilement,
09:03par des gens
09:04très fiables,
09:07qui semblent très fiables.
09:08et moi,
09:09j'ai eu un conseiller
09:10pratiquement toute ma carrière
09:11et il a été très honnête,
09:14mais il aurait pu m'arnaquer
09:15très facilement.
09:16Pourtant,
09:17j'ai l'impression
09:17de ne pas être débile.
09:19Non, non,
09:19mais c'est un peu...
09:19C'est vraiment...
09:21Nous, les footballeurs,
09:22on doit se concentrer
09:22sur le football,
09:23c'est beaucoup de temps
09:25donné au foot
09:27et donc après,
09:28comment s'intéresser
09:30aux autres choses ?
09:31Voilà,
09:31on n'est pas préparé
09:32à cette association sociale
09:33qui est fulgurante,
09:34donc gagner de l'argent
09:35et tout de suite,
09:37il y a nos familles,
09:38il y a nos amis,
09:39il y a tout un contexte.
09:40Il y a les gens
09:40qui changent aussi
09:41autour de vous.
09:42C'est-à-dire que nous,
09:42on connaît tous
09:43des entourages de joueurs,
09:44on voit ça.
09:45Parfois,
09:45on se demande même
09:46pourquoi certains
09:48continuent à les voir.
09:49Je ne vais pas donner de nom,
09:50ce n'est pas l'idée,
09:51mais vous êtes tous
09:51autour de cette table
09:52dans le milieu du foot
09:53depuis suffisamment longtemps
09:54connaissant des joueurs,
09:55des joueuses.
09:56Maintenant,
09:56même,
09:56ça commence à arriver.
09:57Karim Benani,
09:58il y a quand même un truc.
09:59Il y a aussi
10:00une question d'éducation.
10:01Il y a une question
10:02de là où vous êtes né,
10:03là où vous sortez,
10:04quel est votre niveau d'étude.
10:05Là,
10:05c'est plutôt pour l'espoir américain,
10:06on le verra avec Alicia
10:07dans un instant.
10:08La façon dont vous êtes concerné,
10:10on voit bien que,
10:10par exemple,
10:11vous parlez de Désiré Doué
10:12ou Mbappé
10:13ou Mbanyama en NBA,
10:14c'est des gamins
10:15qui sont structurés
10:16depuis qu'ils ont 13 ans presque.
10:17Absolument.
10:18Et ces gamins-là,
10:19structurés,
10:20qui ont 13 ans,
10:22les parents n'ont jamais
10:22été très loin,
10:23même s'ils sont allés
10:24en centre de formation.
10:24Mbappé est parti
10:25à Clairefontaine
10:26à 13 ans,
10:31à 15 ans.
10:32Ils ne l'ont pas laissé
10:32comme ça
10:33dans un centre de formation.
10:34Donc,
10:34ils ont vraiment été
10:35une sorte de structure
10:36déjà professionnelle
10:37alors que le jour
10:38n'était pas.
10:38Bien sûr.
10:39Avec des sponsors déjà présents.
10:40Donc là,
10:41quand vous avez ça
10:42et que les parents
10:43font une sorte de pare-feu,
10:44barrage au monde extérieur,
10:47généralement,
10:47ça se passe assez bien
10:48si les parents
10:49ont de bonnes intentions.
10:52C'est ce qu'a dit
10:52Bruno Bellone aussi.
10:53Je lui ai demandé
10:53est-ce que vous auriez
10:54un conseil à donner aujourd'hui.
10:55Il a dit franchement
10:55entourage proche
10:56et autant que possible
10:58pas les autres.
10:58Oui,
10:59pour faire pare-feu,
10:59pour essayer de faire
11:01le bouclier.
11:01Le pauvre,
11:02c'est par son papa, lui.
11:02Après,
11:03son papa n'a pas fait le fait.
11:04Il faut que les parents
11:05soient des gens honnêtes
11:06parce qu'il y a eu
11:07le contre-exemple aussi
11:07parfois avec certains joueurs.
11:08Moi, honnêtement,
11:09j'ai connu les deux
11:09dans ma vie,
11:11des footballeurs
11:11qui ont presque tout perdu
11:13et des footballeurs
11:14qui ont très bien gagné
11:15leur vie
11:15et qui ont investi tout de suite.
11:16Il y a quelques footballeurs,
11:17des internationaux,
11:18français notamment,
11:20qui très vite
11:21ont joué en Ligue 1,
11:22qui très vite
11:22ont acheté des appartements,
11:23qui très vite ont compris
11:24qu'en achetant des appartements
11:25ou des maisons,
11:27en les louant,
11:28ça a une sorte de rente
11:29à la fin de leur carrière
11:30et aujourd'hui,
11:31ils n'ont plus besoin de travailler
11:31parce qu'ils savent très...
11:33Les appartements sont payés,
11:34que l'argent a été investi
11:35sur des choses
11:35dans la pierre
11:37et qui...
11:38C'est du réel.
11:39C'est du concret
11:40et ça tombe tous les mois.
11:41Et 15 ans après,
11:41ils allaient avoir
11:42une sorte de salaire
11:43qui entrait tous les mois.
11:44Donc, ça a été plutôt intelligent.
11:45On entend toujours
11:46quand vous gagnez
11:47un million par mois,
11:48même 400 000,
11:50200 000.
11:50C'est impossible
11:51d'être dit
11:52parce que certains
11:53ne gagnent pas ça
11:53en 5 ans,
11:54en 10 ans.
11:55Vous avez des jeunes joueurs
11:55parfois qui, eux,
11:56n'ont pas cette démarche-là,
11:59qui vont cramer
11:59assez vite leur argent
12:01et qui se retrouvent
12:02en fin de carrière
12:03à gagner un peu moins
12:04leur vie
12:04parce que la fin de carrière
12:05oblige,
12:06ils sont un peu déclassés
12:07et là,
12:08ils se rendent compte
12:08qu'il y a un trou
12:09dans la raquette
12:10et ils essaient
12:10d'avoir le même train de vie
12:12qu'ils ont eu
12:13sur les 15 années précédentes.
12:14Donc là,
12:14ça devient difficile
12:15et ils commencent
12:16à être à la gorge
12:17à ce moment-là.
12:17Donc voilà,
12:18moi, j'ai connu vraiment
12:18les deux
12:19et c'est très compliqué,
12:20même des internationaux français
12:22qui ont joué
12:23un tout petit peu
12:23après Bruno Bellone
12:24qui ont vraiment galéré
12:25et qui galèrent encore aujourd'hui.
12:27C'est ça le problème.
12:27Il est loin le temps
12:28des rugbymans,
12:29on leur donnait
12:29un magasin de sport,
12:31un bar tabac,
12:32ce genre de choses
12:32d'après carrière,
12:33une sorte de récompense.
12:34Il y avait beaucoup de choses.
12:35Après,
12:36on peut comprendre
12:36peut-être aussi,
12:37Séverine,
12:38l'attrait pour l'Arabie Saoudite
12:39aussi d'y aller un an,
12:40deux ans, trois ans,
12:41de prendre tout de suite
12:42en sécurisant.
12:44Je tente d'expliquer
12:45par rapport à ça.
12:46Moi,
12:46je vous ai trouvé très poignant,
12:47Vika,
12:47je vous l'avais dit
12:48avec beaucoup de calme,
12:48de sérieux,
12:49pas de tristesse
12:50mais une certaine réalité.
12:52Est-ce que vous pensez
12:53qu'aujourd'hui,
12:54le footballeur
12:54est plus préparé
12:56qu'il y a encore 5 ans ?
12:57Je ne parle même pas
12:5820 ans en arrière.
12:59Est-ce qu'aujourd'hui,
13:00c'est un sujet
13:00qui les concerne plus ?
13:02Moi,
13:02j'espère avec tous les exemples
13:03et contre-exemples qu'il y a.
13:04Mais en fait,
13:05un genre de foot,
13:05aujourd'hui,
13:05c'est une entreprise.
13:07Soit une entreprise
13:08qui est gérée en bon père de famille,
13:09soit en fait,
13:09tu pars à la faillite.
13:11L'objectif,
13:12évidemment,
13:17pourquoi tu as pris un conseiller
13:18qui t'a conseillé
13:19de prendre un conseiller ?
13:20C'est toi qui t'es dit
13:21tiens,
13:21j'ai besoin d'un conseiller
13:22pour me suivre
13:23ou ce genre de...
13:24Waouh !
13:26Est-ce que vous vous sentiez
13:28capable de gérer
13:30ce business-là seul ?
13:31Moi,
13:31c'est pour ça,
13:32je voulais savoir ça.
13:33Moi,
13:33j'ai plutôt une famille
13:35qui est formidable
13:36mais j'ai voulu gérer tout seul
13:39parce que je trouvais
13:40que je voulais m'émanciper aussi
13:41et puis après,
13:43j'ai rencontré quelqu'un
13:44qui m'a aussi présenté mon agent.
13:45J'ai eu le même agent
13:46toute ma carrière
13:47et donc,
13:48c'est quelqu'un
13:48qui m'a accompagné
13:49toute ma vie
13:51en étant plutôt
13:52assez prudent
13:53dans ce que je faisais.
13:55Mais je pense qu'aussi
13:57cet arrêt de carrière
13:58qui est lié à l'argent,
13:59il est lié aussi au vide.
14:01Il est lié forcément
14:02au manque,
14:03l'adrénaline,
14:04la solitude,
14:05tout plein de choses
14:06qui font qu'à un moment,
14:07il n'y a pas que l'argent
14:08qui est difficile.
14:08Vous êtes adoré
14:08pendant des années
14:09et vous l'êtes mort.
14:10Oui,
14:10mais je le suis toujours.
14:14On vous apprécie.
14:15Il y a ce truc-là
14:16parce que dans les stats
14:17américaines,
14:19même dans les sports US,
14:21il y a aussi drogue,
14:21alcool
14:22et dans les 5 ans.
14:24Je vais en parler
14:25pour un peu de bondir.
14:27Merci.
14:27Vicky Hach.
14:28C'est vraiment frappant.
14:29On vous adorait.
14:30Oui,
14:30l'exemple peut-être
14:31le plus connu,
14:32c'est celui d'Alan Iverson,
14:33star des années 2000
14:35de NBA.
14:36Il a gagné
14:36près de 200 millions
14:38de dollars
14:38tout au long
14:39de sa carrière.
14:40Difficile d'imaginer
14:41qu'un jour,
14:42il ait pu se retrouver
14:42ruiné.
14:43Eh bien,
14:43c'est ce qui lui est arrivé
14:44après une gestion
14:45absolument déplorable.
14:47Alors,
14:48on parlait
14:48de tout ce qui était
14:49flamber son argent.
14:50Lui,
14:51il a totalement
14:51l'image du flambeur.
14:52Il n'hésitait pas,
14:53par exemple,
14:53à faire profiter
14:54de sa fortune
14:55à son clan
14:56jusqu'à 50 personnes
14:57qui avaient accès
14:59aux finances,
15:00justement,
15:00et les dépenses mensuelles
15:01de 10 000 dollars
15:02pour les vêtements,
15:0410 000 dollars
15:04pour les restaurants,
15:0510 000 dollars
15:05pour les courses alimentaires.
15:07Donc,
15:07ça allait très vite.
15:08Il n'avait aucune confiance
15:09dans les banques.
15:09Alors,
15:10il avait son cash
15:11dans des sacs poubelles
15:12qu'il répartissait
15:12partout dans son manoir.
15:14Et bizarrement,
15:15il y a des sacs
15:15parfois qui disparaissaient
15:17après la visite
15:17de soi-disant amis.
15:19Autre anecdote,
15:20un jour,
15:20il ne retrouvait pas
15:21sa voiture
15:22dans un parking.
15:22Il est allé
15:23chez le concessionnaire
15:24le plus proche
15:24pour s'en acheter
15:25une nouvelle.
15:26Vous ajoutez à cela...
15:27Comme Karim,
15:28ça, c'est pas...
15:28Ça, c'est Karim,
15:29c'est une habitude chez lui.
15:30Mais vous ajoutez à cela
15:31l'alcool,
15:32les soirées,
15:33son divorce
15:33et des dettes énormes
15:35chez des bijoutiers
15:36qui pouvaient s'élever
15:36à 900 000 dollars.
15:38Eh bien,
15:38il a eu des très,
15:39très gros problèmes
15:40d'argent et de dettes.
15:42Aujourd'hui,
15:42il va mieux,
15:43notamment parce qu'il ne boit plus.
15:44Ça fait six mois
15:45qu'il est sobre.
15:46Mais c'est vrai que lui,
15:47c'est un exemple absolument
15:48et ça arrive à plein d'autres.
15:49Contre-exemple
15:50avec LeBron James
15:52qui, lui,
15:52est milliardaire
15:53et lui,
15:54il se montre
15:55très, très, très prudent,
15:57extrêmement vigilant
15:58quand il s'agit d'argent.
15:59Il a une peur viscérale
16:00de tout perdre
16:01et dans un podcast
16:02de son épouse,
16:03il avait déclaré
16:04« Si tout s'écroule,
16:06si je perds tout,
16:07je serai dévasté.
16:08J'ai dit à mon conseiller
16:08dès le début
16:09« Si tu voles mon argent
16:10ou si je me retrouve fauché,
16:12je te préviens,
16:13ça ne va pas bien se passer. »
16:14Et LeBron James,
16:15tout milliardaire qu'il est,
16:16par exemple,
16:17désactive ses données mobiles
16:18quand il est à l'étranger
16:19et il y a plein d'autres exemples
16:20comme ça,
16:21il fait très attention.
16:22Oui, c'est vrai
16:22que ce sont deux exemples
16:23très forts.
16:25Ça ne paraît pas humain même
16:28de perdre 200 millions de dollars.
16:30C'est-à-dire,
16:31nous dire qu'on perd 200 millions de dollars.
16:32Et puis après,
16:33Alicia nous explique.
16:34Alors,
16:34Alain Iverson,
16:35c'était quelqu'un d'adulé
16:36sur la planète,
16:37MVP,
16:37a des 10 plus gros talents
16:38de sa génération.
16:39Il n'y a pas de débat,
16:40c'était un monstre.
16:41Et puis LeBron,
16:42il était comme Douai
16:44ou Bappé.
16:45Alors attention,
16:45quand je dis ça,
16:45c'est qu'il était structuré,
16:46il était suivi dès le lycée.
16:48Pierre,
16:49si on revient aussi au foot,
16:50même si on prend ces sports-là,
16:51vous avez fait beaucoup d'interviews
16:52dans votre carrière
16:53pour le magazine SoFoot,
16:54vous êtes intéressé aussi
16:55aux perdants,
16:55à certains losers
16:57ou magnifiques même parfois.
16:59Ça vous surprend encore
17:00que ça puisse arriver aujourd'hui ?
17:01Un peu,
17:02mais nous,
17:02on avait traité ce sujet
17:03il y a 10 ou 11 ans,
17:04je m'en rappelle.
17:05Ça avait fait l'objet
17:06d'un gros dossier
17:07qu'on avait fait.
17:08Et à l'époque,
17:09le cas qui était un peu star là-dedans,
17:11c'était Andréas Brémeux
17:12qui est le buteur en finale
17:14du Mondial 90
17:15et qui était vraiment tombé
17:16plus bas que terre financièrement,
17:18etc.
17:18Il y avait d'autres joueurs
17:19un peu comme ça,
17:20mais moi,
17:20ce qui m'avait étonné,
17:21c'est à la fois
17:22les gros joueurs dont on parle,
17:23il y avait Brémeux,
17:24il y avait Rizeux
17:24que je vois derrière toi,
17:26il y avait Vandermeid,
17:27des joueurs comme ça
17:27qui étaient vraiment
17:28au fond du sac,
17:30un joueur comme Bossman,
17:31par exemple,
17:31qui était tombé très bas.
17:32Mais surtout,
17:33ce qui m'avait marqué,
17:34c'est la naze derrière de joueurs.
17:37Vous savez,
17:37les joueurs dont on dit
17:38ils gagnent tranquillement leur vie
17:3930-40 000 balles
17:40par-ci par-là
17:40mais pendant 10-15 ans
17:42et qui en fait,
17:43une fois que c'est arrêté,
17:44il y avait un joueur à l'époque,
17:45je crois que c'était Sébastien Hamel
17:46qui nous avait raconté ça.
17:47Oui, il est dedans aussi.
17:48C'est parti du mec.
17:49Et il était vraiment tombé
17:50à un niveau,
17:51tu te dis,
17:51ce n'est pas possible.
17:52Là, on parle de millions d'euros
17:53donc c'est inimaginable.
17:55Mais sur des sommes
17:55qui arrivent déjà
17:56dans les milliers d'euros,
17:56tu dis que toi,
17:57tu arriveras à le faire
17:58et en fait non,
17:58c'est compliqué.
17:59Parce que quand vous gagnez
17:5940 000 euros,
18:00vous en dépensez 40 000 euros.
18:02Et ce qu'on nous racontait
18:02beaucoup à l'époque,
18:04je pense que c'est moins le cas
18:05mais c'était vraiment
18:05un monde un peu de...
18:06Quand tu es arrivé sur le parking
18:07en tant que joueur à ta bagnole,
18:08tu avais beaucoup de gens
18:09qui venaient te voir,
18:10qui te parlaient,
18:10de conseiller, etc.
18:11Et c'est fou,
18:12moi ce qui m'avait étonné à l'époque,
18:13quand j'avais 30 ans,
18:15donc ça m'intéressait un peu,
18:16de voir des joueurs
18:18se faire avoir
18:18sur des plans un peu bidons,
18:20des défisques un peu à la con,
18:22des plans malraux, etc.
18:23et de tomber là-dedans
18:24et en fait,
18:24tu sais que tout vient
18:25de l'éducation financière.
18:26Il ne faut pas défiscaliser,
18:27ce n'est pas bien.
18:29Et la politique
18:30est aussi visiblement
18:31une porte de sortie.
18:33Merci beaucoup
18:33pour ce...
18:34Pourquoi Romain ?
18:35Merci pour vos témoignages
18:37autour de la table.
18:38Je pense que ça a été...
18:39On a apporté beaucoup,
18:40beaucoup de choses,
18:40en tout cas je l'espère.
18:41Et Jérôme Alonso,
18:42qui a aussi connu Carrière,
18:43qui a vu ça,
18:44voilà, entre les deux,
18:45et qui m'a dit
18:46c'était magnifique ce pourquoi
18:47j'ai les boules de ne pas être là.
18:48Jérôme, on vous embrasse bien sûr.
18:50Ce soir,
18:50Pégé Real Madrid,
18:51André Gaudillon,
18:54penseur du Pégé à l'ombre.
18:58Elisa,
18:59on sait que ça a été
18:59un début de saison
19:00qui a été mitigé
19:01pour ce Paris-Saint-Germain.
19:03Ce soir,
19:03comment tu le vois toi ce match ?
19:04Est-ce que c'est l'occasion
19:05d'entamer une nouvelle dynamique ?
19:07Vraiment ?
19:08Est-ce que c'est un gros challenge ?
19:09Est-ce que ça met la pression ?
19:10Raconte-moi un petit peu.
19:11C'est vrai qu'on a eu
19:12quelques matchs un peu difficiles,
19:14notamment Lyon et Wolfsburg,
19:15le match allé.
19:16Après,
19:17je pense qu'on a à cœur
19:18aujourd'hui
19:19de se racheter entre guillemets.
19:20Maintenant,
19:20il ne faut pas qu'on se mette la pression.
19:21Je pense qu'on connaît nos qualités,
19:22on sait de quand on est capable.
19:24En plus de ça,
19:24ce soir,
19:25on est chez nous.
19:25Je pense que c'est le bon moment
19:27pour se rattraper.
19:28Justement,
19:28c'est spécial quand même
19:29de jouer le Real Madrid,
19:30de l'accueillir ici à la maison.
19:32Là,
19:32pour le coup,
19:33c'est vraiment la maison.
19:34Vous connaissez chaque recoin
19:35de ce stade ?
19:36Oui,
19:36c'est sûr,
19:37c'est le campus.
19:38Là,
19:38on est quotidiennement.
19:39Forcément,
19:40c'est un lieu particulier pour nous.
19:41Moi,
19:41honnêtement,
19:42j'adore jouer ici
19:43parce que,
19:44comme vous l'avez dit,
19:44c'est la maison,
19:45c'est chez moi,
19:45c'est chez nous.
19:46Donc,
19:46c'est à nous de montrer ce soir
19:47que c'est chez nous.
19:49Ce soir,
19:49il va aussi falloir montrer
19:50qu'il y a des cadres
19:50dans cette équipe,
19:51des vrais leaders.
19:52Forcément,
19:53tu en fais partie,
19:54Elisa.
19:55On sait que c'est une année
19:55de transition
19:56et on sait que c'est dans ces matchs-là
19:57aussi qu'il faut montrer
19:58ce qu'on a dans le ventre.
19:59Ça non plus,
20:00ça ne te met pas la pression
20:01d'endosser ce rôle-là ?
20:02Pression ?
20:03Non,
20:03je ne pense pas.
20:04Je pense que c'est une pression positive.
20:05Je pense que quand je suis arrivée
20:06au Paris Saint-Germain,
20:07mon objectif,
20:08c'était celui-là,
20:08d'être cadre de cette équipe.
20:10Maintenant,
20:11c'est aussi grâce au coach.
20:12C'est ce coach
20:12qui me donne ce rôle-là.
20:14Mais pression,
20:15non,
20:16juste qui fait le match.
20:17Après,
20:17c'est vrai qu'il y a une jeune joueuse
20:18qui débute aujourd'hui.
20:19C'est à nous de la mettre à l'aise
20:20parce qu'on sait le potentiel
20:21qu'elle a.
20:21Et je pense que c'est à nous
20:22de juste montrer la force
20:23du collectif ce soir.
20:25On a compris,
20:25elle est zen,
20:26Elisa,
20:26ce soir.
20:27Toujours,
20:27toujours.
20:28Merci beaucoup,
20:29bon match.
20:35C'est ce soir
20:35sur la chaîne équipe.
20:36On a hâte d'y être.
20:37Et puis,
20:37on aura également
20:38le footoir,
20:38le servant
20:39et le petit filet.
20:39Merci.
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