00:00Ici Matin.
00:027h47, les angles capital de la montagne française.
00:05Aujourd'hui et demain, de très nombreux élus de montagne sont rassemblés
00:08dans la station de ski des Pyrénées-Orientales
00:09pour tenter d'imaginer ensemble, en fait, la montagne de demain.
00:13On en parle avec notre invité Simon Colboch.
00:15Bonjour Jean-Pierre Vigier.
00:17Bonjour.
00:18Vous êtes le président de l'Association Nationale des Élus de Montagne.
00:22Vous êtes aussi député Les Républicains du département de la Haute-Loire.
00:25Lors des différents remaniements, Jean-Pierre Vigier,
00:27vous avez demandé la création d'un ministère de la montagne.
00:30Alors, vous n'avez pas été entendu.
00:32Ça changerait quoi, concrètement, un ministère de la montagne ?
00:35Oui, c'est très très important, parce qu'aujourd'hui,
00:38nous avons un ministère de la ruralité,
00:40et la ruralité n'est pas que la montagne.
00:43Et pour avoir la spécificité des territoires de montagne,
00:45et puis avoir une reconnaissance officielle,
00:47il me semble qu'au sein du gouvernement,
00:49nous devons avoir un secrétariat d'État ou un portefeuille pour la montagne.
00:53C'est un droit de différenciation
00:55et reconnaître les spécificités de nos territoires.
00:58Et je crois que ça, c'est important.
01:00Avoir une personne référente, interministérielle,
01:04qui permette de porter la voix de la montagne des montagnards,
01:08et surtout de ce droit à la différenciation.
01:10Parce que vous avez le sentiment aujourd'hui
01:12que quand on est élu de montagne,
01:13on n'est pas forcément entendu,
01:15en tout cas, il n'y a pas d'interlocuteur à Paris, c'est ça ?
01:17On commence à monter en puissance au niveau de l'ANEM,
01:21et avoir des interlocuteurs.
01:23Puisque nous avons le secrétaire d'État à la ruralité,
01:25qui est un montagnard,
01:27nous avons Mme Gattel,
01:29qui est ministre de la ruralité,
01:31et surtout des territoires qui nous connaissent très bien,
01:33avec qui on travaille main dans la main,
01:34mais on demande une reconnaissance officielle,
01:37et je dis bien officielle,
01:39au sein du gouvernement.
01:40Nous avons deux lois montagne,
01:41une loi de 1985 et une loi de 2016,
01:44qui spécifie officiellement, dans les textes,
01:47le droit à la différenciation et à la spécificité des territoires,
01:51et surtout à l'adaptation des politiques publiques
01:54à nos territoires de montagne.
01:55Oui, le Congrès des élus de montagne,
01:57donc aujourd'hui et demain aux Angles,
01:58effectivement, l'un des grands chantiers,
02:00l'une de vos priorités, Jean-Pierre Vigier,
02:02c'est de faire modifier cette loi montagne,
02:05d'avoir une troisième loi, un acte 3,
02:07pour demander effectivement une différenciation
02:10encore plus marquée dans les règles
02:11entre ce qui se passe en montagne
02:13et ce qui se passe dans le reste de la France,
02:15finalement, notamment en matière d'urbanisme.
02:17Vous voulez avoir des droits particuliers en montagne ?
02:20Oui, absolument.
02:21Nous souhaitons avoir cette reconnaissance
02:22du droit à la différenciation des territoires de montagne
02:25et, comme je disais,
02:26l'adaptation des politiques publiques et des normes
02:28à la spécificité de nos territoires.
02:30On le voit bien, c'est très important
02:32en matière d'urbanisme.
02:34Le fameux ZAN, pour nous, ce ZAN,
02:36il est ruralicide.
02:37On le voit très bien.
02:38Ici, en montagne, nos élus sont exemplaires.
02:41Ils ont réhabilité leur bourg
02:43et, aujourd'hui, avec le ZAN,
02:45s'ils veulent construire
02:46ou s'ils ont, par exemple,
02:47un projet de maison de santé,
02:49eh bien, avec ce fameux ZAN,
02:50c'est impossible.
02:51Nous, dans la loi
02:52et dans l'acte 3, montagne,
02:53ce que l'on propose
02:54d'une manière très claire
02:55et très nette,
02:56c'est qu'on déroge
02:57à la règle du ZAN
02:59pour tous les projets structurants.
03:01Je prends juste un exemple.
03:02Vous avez des professionnels de santé
03:04qui veulent venir construire
03:05sur une commune de montagne
03:06où il n'y a plus de terrain
03:08à cause de ce fameux ZAN.
03:10Eh bien, ils ne pourront pas
03:10construire cette maison de santé.
03:11Ils n'auront pas de professionnels
03:13sur cette commune.
03:14Donc, on demande,
03:15d'une manière très claire,
03:16dérogation sur les projets structurants.
03:19Mais, Jean-Pierre Vigier,
03:20c'est un petit peu gros
03:21et on a du mal à vous croire,
03:22quand même,
03:22parce qu'il y a parfois
03:24des champs de panneaux solaires
03:25qui arrivent à pousser en montagne,
03:26et notamment chez nous,
03:27il y a des centrales solaires
03:28qui poussent à Iau
03:29et on n'aurait pas le droit
03:30de faire un cabinet médical ?
03:32Eh non, je vous explique
03:34avec le fameux ZAN.
03:35Vous savez que nous avons,
03:36sur la loi de 85,
03:37la loi montagne,
03:38l'interdiction de construire
03:39en discontinuer du bâti.
03:41Ça veut dire qu'un maire
03:42qui a réhabilité son bourg,
03:44qui n'a plus de dents creuses,
03:45qui n'a plus de friches industrielles,
03:47qui a consommé les 1 hectare
03:48sur 10 ans avec ce fameux ZAN,
03:50eh bien,
03:50n'aura plus la possibilité
03:51de construire.
03:53Donc, nous,
03:53ce qu'on demande,
03:54c'est de déroger à la règle
03:55pour les projets structurants
03:57en matière de santé,
03:58au niveau économique
03:59et au niveau agricole.
04:00Ce congrès,
04:01il est aujourd'hui et demain
04:03dans la station des Angles.
04:05C'est l'une des principales stations
04:06de ski des Pyrénées-Orientales.
04:07Le ski,
04:07est-ce qu'il a pour vous
04:08encore un avenir
04:10avec le réchauffement climatique ?
04:11Est-ce que les stations,
04:12les élus,
04:13ont raison
04:13de continuer à investir
04:14massivement
04:15des millions d'euros
04:17dans les équipements,
04:18les remontées mécaniques,
04:19par exemple ?
04:21Alors, oui,
04:21nous soutenons bien évidemment
04:23toutes les stations de ski
04:24où on est en capacité
04:26de maintenir de la neige
04:27et notamment
04:28de la neige de culture
04:29parce qu'on a trois niveaux
04:31pour les stations de ski.
04:32Celles qui sont en haute altitude
04:33et qui ont de la neige,
04:34bien évidemment qu'il faut pousser
04:36et les soutenir
04:37pour maintenir de la neige.
04:38Celles qui sont en moyenne altitude,
04:40ça dépend de leurs bassins versants,
04:43s'ils sont au nord,
04:44s'ils sont au sud,
04:45s'il y a de la neige,
04:46chaque fois qu'on peut,
04:47on maintiendra nos stations de ski.
04:48Par contre,
04:49on voit bien qu'on a des stations de ski
04:50qui sont en basse altitude
04:52et avec le réchauffement climatique,
04:54ça sera très compliqué,
04:55voire impossible
04:56de maintenir de la neige.
04:58Donc nous, ce que l'on dit,
04:59on dit,
05:00prenons le temps de la réflexion
05:01et faisons une mutation
05:02sur un tourisme 4 saisons,
05:04sur un tourisme vert
05:05et on le voit bien,
05:06ceux qui l'ont fait,
05:08ça marche.
05:09Les touristes viennent en famille
05:11avec des enfants
05:12dans notre nature
05:13qui est belle,
05:14qui est protégée
05:15et mérite de développer
05:17avec ce tourisme 4 saisons
05:19dans notre environnement
05:20qui est d'un environnement
05:20de grande qualité
05:21et je le dis,
05:22en famille,
05:23les espaces verts,
05:24la nature,
05:25les balades,
05:25ça marche,
05:26mais il faut prendre le temps
05:27de faire cette mutation
05:28et surtout avoir,
05:30c'est ce qu'on demande,
05:30un plan national d'investissement
05:32pour aider ces stations,
05:34aider ces communes
05:34à faire cette reconversion.
05:37Aujourd'hui,
05:37ce n'est pas le cas,
05:38ce n'est pas complètement le cas
05:39et l'État doit prendre en charge
05:41financièrement
05:42et surtout avoir ça en tête
05:44pour aider ces communes
05:46qui ont besoin d'investissement
05:47pour pouvoir se reconvertir.
05:48Dernier point,
05:49et là vous avez été entendu
05:50Jean-Pierre Vigier,
05:51c'est la possibilité
05:52de tirer sur les loups
05:53pour les agriculteurs.
05:55Vous avez été entendu,
05:56ce sera possible
05:56à partir de l'année prochaine.
05:58Dites-nous,
05:58en quoi c'est une bonne nouvelle
05:59ça pour la montagne ?
06:00On voit bien aujourd'hui,
06:02les attaques de loups
06:03progressent d'année en année.
06:04L'année dernière,
06:05les attaques ont progressé
06:06de 26%.
06:07On n'est pas contre le loup,
06:09mais on est pour une régulation
06:10et on se mettra toujours
06:11du côté des éleveurs.
06:13Et pour mettre la pression au loup,
06:15il faut simplifier
06:16les tirs de prélèvement.
06:17Et ce qu'on a obtenu
06:18grâce à l'ANEM,
06:20puisque je siège
06:21au groupe national loup,
06:22c'est une simplification
06:23des tirs de prélèvement,
06:25c'est-à-dire un éleveur
06:26qui a le permis de chasse
06:27et qui se déclare
06:29au préalable en préfecture,
06:30dès la première attaque,
06:32peut tirer.
06:33Parce qu'aujourd'hui,
06:33on a une attaque de loups,
06:35on ne peut rien faire,
06:36il faut demander
06:37une autorisation au préfet,
06:38c'est-à-dire lever le doigt,
06:39est-ce qu'on peut tirer ?
06:40Les louftiers arrivent
06:41deux ou trois jours après
06:42et vous comprenez bien
06:43que le loup est loin.
06:45On a déjà fait des dégâts.
06:46La deuxième proposition,
06:47c'est d'augmenter
06:48le seuil de prélèvement.
06:49On est toujours derrière
06:50nos éleveurs
06:51et ils souffrent,
06:52ils ont un travail difficile,
06:53ils aiment leurs animaux,
06:55ils aiment leur travail,
06:56il faut qu'on les soutienne.
06:57Merci Jean-Pierre Vigée,
06:58vous êtes le président
06:58de cette association nationale
06:59des élus de montagne,
07:00congrès aujourd'hui,
07:02500 élus venus
07:03de tous les massifs français
07:05rassemblés dans la station
07:06des Angles.
07:07Bonne journée M. Vigée.
07:09Merci, bonne journée à vous.