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Avec Elisabeth Lévy

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##SOYEZ_LIBRES-2025-10-16##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:06Soyez libre comme chaque matin avec vous, Elisabeth Lévy.
00:09Bonjour Elisabeth.
00:10Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:11Alors, dites-moi, c'est assez intéressant, là, ce qui vient d'être annoncé par Gérald de Darmanin.
00:16Il dit que les victimes seront maintenant prévenues, notifiées, lorsque leur agresseur sort de prison.
00:24Prévenues lorsque l'agresseur sort de prison, mais le terme choisi, c'est notifié.
00:28C'est ça qui vous interpelle.
00:29C'est-à-dire, il a dit qu'elles seront notifiées.
00:31Ben non, on ne dit pas que les victimes sont notifiées, mais il sera notifié aux victimes que.
00:36Et en fait, pourquoi je le note, pas pour refaire ma bécheuse, mais parce que c'est un anglicisme.
00:43Et ce n'est pas par hasard si Gérald Darmanin emploie un anglicisme.
00:47Parce que vous savez, cette idée, c'est tout droit sorti des séries policières américaines
00:52où vous avez un scénario récurrent qui est, on apprend à la victime, justement, que son violeur, son agresseur,
00:57celui qui a tué un proche, va sortir de prison.
01:00Alors, en général, il sort de prison aussi méchant qu'il y est entré.
01:06Oui, je vous parle de scénario, là, toujours.
01:08Ce qui témoigne... Oui, mais ça dit beaucoup, vous savez.
01:11Ce qui témoigne de la faible confiance dans la capacité de l'être humain à changer
01:15et dans celle de la justice à réinsérer.
01:18Mais, si vous voulez, c'est pour ça que ça va frapper cette expression.
01:23Alors, bien sûr, attention, il est légitime que les victimes puissent suivre le parcours judiciaire du coupable.
01:30Il est aussi légitime que le parquet les reçoive à leur demande.
01:33Beaucoup disent qu'elles n'ont aucune information et que personne ne s'enquière de leur sort,
01:38que la justice s'intéresse plus aux coupables.
01:40Alors, oui, c'est possible d'ailleurs, mais ce n'est pas complètement anormal.
01:43Parce que le rôle de la justice, c'est d'abord de sanctionner les coupables.
01:48Et pour ça, c'est ça la première réparation.
01:50Et pour sanctionner les coupables, dans un état de droit, il faut prouver,
01:54enfin, normalement, ce n'est pas toujours le cas,
01:57il faut donc les écouter conformément à toutes nos règles, le contradictoire, etc.,
02:02qui sont des principes fondamentaux, ce n'est pas juste des chichis.
02:05Alors, ce qui me gêne, en fait, ce ne sont pas les mesures concrètes annoncées par le ministre.
02:10C'est très bien de recevoir les victimes, vraiment.
02:12Non, c'est l'emballage philosophique.
02:14Pourquoi ? Parce que, que nous dit Gérald Darmanin ?
02:17Eh bien que tout cela doit conduire à mettre la victime,
02:20qui serait la grande oubliée du système, au centre du système judiciaire.
02:24Mais c'est normal, après tout, non ?
02:26Eh bien non, c'est une espèce de fausse évidence.
02:29C'est un peu comme l'enfant au centre du système scolaire,
02:32vous savez, qui nous a amené beaucoup de catastrophes.
02:35C'est une erreur, en fait, de point de vue.
02:38La justice, elle n'est pas rendue au nom de la victime,
02:40elle est rendue au nom du peuple français.
02:41Alors, bien sûr, ce qui déclenche l'action judiciaire,
02:44c'est le préjudice, la souffrance causée.
02:47Mais ce n'est pas la victime qui apprécie cette souffrance.
02:50Ce n'est pas elle qui dit, voilà ce qu'on me doit.
02:52Ce n'est pas elle qui fixe la peine.
02:54Ce n'est pas elle qui l'exécute.
02:55Pourquoi ? Parce qu'entre elle et le coupable,
02:57il y a un tiers, ce tiers.
02:58C'est l'État, la puissance publique, qui s'interpose.
03:02Et c'est ça qui fait la différence entre la justice et la vengeance.
03:05Si vous voulez, parce que sinon, on dirait, tu m'as pris un fils,
03:08je vais te prendre le tien.
03:09C'est-à-dire, tout le monde a des pulsions comme cela.
03:13C'est tout à fait normal.
03:14Alors, la mission première de la justice,
03:17en réalité, c'est d'abord de protéger la société.
03:19La réparation, elle vient après.
03:22Et d'ailleurs, l'État poursuit,
03:24même quand il n'y a pas de victime, Patrick.
03:26Par exemple, après un attentat raté,
03:28le parquet va ouvrir une information,
03:30on poursuit, il y a une action publique.
03:32Ou quand la victime est une personne morale,
03:34dans le cas d'abus de biens sociaux,
03:36il y a des poursuites,
03:37et puis il n'y a pas quelqu'un qu'on peut recevoir dans son bureau, en réalité.
03:41Et puis, au-delà de ça,
03:43je trouve que cette sacralisation permanente de la victime,
03:46elle n'a pas de très bons effets sur notre société.
03:48Parce que victime devient un statut social dont on ne sort jamais,
03:52un sujet de gloire,
03:53des fois, on veut les panthéoniser,
03:55on admire leur courage,
03:57et en fait, au lieu d'encourager les gens à se relever,
04:00on leur dit toute la journée,
04:01avec une gourmandise comme ça, morbide,
04:04que leur trauma est irréparable.
04:06Vous savez, il y a des tas de psys
04:07qui expliquent aux femmes qui ont été violées,
04:09ta vie est foutue,
04:11tu ne t'en relèveras jamais,
04:12et en plus, ton violeur va sortir.
04:14Eh bien non, ta vie n'est pas finie
04:16parce que tu as été violée,
04:18ou traumatisée.
04:19Non, non, non, non,
04:20il ne faut pas encourager les gens là.
04:22Dans l'encouragement à la plainte,
04:24ça engendre une société de plaintifs,
04:26et pardon,
04:27se plaindre,
04:27ça n'a jamais aidé personne.
04:29Oui, c'est vrai.
04:30Mais peut-être aussi qu'on a,
04:32trop longtemps,
04:33oublié aussi,
04:34qu'il y avait,
04:35dans un procès,
04:35dans une affaire,
04:36une victime.
04:37Non, vous ne croyez pas ?
04:38Honnêtement, moi, je ne crois pas.
04:40Moi, je crois,
04:41moi, je suis sensible.
04:43Je pense que notre société
04:44n'est un peu,
04:44même pas Athènes,
04:45mais un peu trop Rome
04:46de la décadence,
04:47et qu'un peu de sparte.
04:50Écoutez...
04:51Non, non,
04:51on ne va pas faire le débat,
04:52on en reparlera,
04:53si vous voulez,
04:53tout à l'heure.
04:54Non, mais parce que,
04:55c'est vrai que moi,
04:56bien souvent,
04:56et depuis de nombreuses années
04:58que je fais ce métier,
04:59quand on parle,
05:00en fait, de procès,
05:01on parle souvent,
05:01en fait,
05:02de l'agresseur,
05:03de la personne
05:04qui devient,
05:05finalement,
05:06presque,
05:06quasiment un héros.
05:08Non, mais,
05:08voilà,
05:09et du coup,
05:10on oubliait,
05:11en fait,
05:11les victimes.
05:11Moi, j'ai eu énormément,
05:12énormément de courriers,
05:14de gens qui se plaignaient,
05:15en fait,
05:15un peu de ça.
05:16Alors, vous avez raison,
05:17mais ça,
05:17c'est pour une autre raison.
05:19C'est parce que,
05:19c'est beaucoup plus,
05:21c'est beaucoup plus fascinant.
05:23Le mal,
05:25on a beaucoup plus,
05:26être victime,
05:26vous ne l'avez pas choisi,
05:27le type qui a choisi
05:28de devenir un serial killer,
05:30ou ce que vous voulez,
05:32je ne sais pas comment vous dire,
05:33évidemment,
05:34c'est plus mystérieux,
05:35le mal.
05:35Alors, bon,
05:36mais par ailleurs,
05:38je répète,
05:38pour pas qu'il y ait de malentendus,
05:39c'est très bien
05:40que les victimes
05:41aient leur place.
05:42Oui, oui.
05:42Voilà.
05:44Merci,
05:44vous revenez tout à l'heure,
05:45donc,
05:46dans un instant,
05:46c'est l'invité,
05:47politique de Jean-François Aquilly,
05:49Aurélien Rousseau,
05:51député Place Publique
05:52et ancien ministre de la Santé.
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