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  • il y a 2 jours
Les peaux, les pépins ou les rafles de raisins sont des produits de la vigne que Pépite Raisin revalorise. Ce qui crée des compléments de revenus pour les viticulteurs et permet de réduire l’impact carbone des secteurs auxquels profite ce recyclage, comme la mode ou la parfumerie. L’une de leurs dernières innovations permet de lutter contre le mildiou.

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Transcription
00:00L'invité de ce Smart Impact, c'est Célia Roussin, bonjour.
00:10Bonjour Thomas.
00:11Bienvenue, vous êtes la fondatrice de Pépite Rézin que vous avez créée en mars 2023.
00:16Je veux bien que vous nous présentiez votre entreprise.
00:18Pourquoi vous l'avez créée ? C'est quoi le point de départ ?
00:21Alors le point de départ, c'est le vignoble, le vignoble français.
00:24Et c'est après 12 ans dans des grandes maisons en France et à l'international.
00:28Je me suis rendu compte qu'on avait beaucoup de raisins, beaucoup de cultures du raisin, mais aussi beaucoup de coproduits du raisin.
00:35On se parle à peu près de 20-25% de biomasse qui n'est pas destinée à la production du vin.
00:41Et que cette biomasse était HPI, au potentiel d'impact, au potentiel d'innovation.
00:45Et donc on pouvait certainement faire des choses pour l'innovation durable et des solutions face aux enjeux climatiques.
00:51Donc on est dans une solution au cœur de l'économie circulaire.
00:54C'est-à-dire se transformer, les coproduits certains disent des déchets, en prendre conscience que ce sont des ressources.
01:02De quels coproduits on parle ?
01:03Alors on se parle des pots, on se parle des pépins, on se parle parfois des rafles.
01:09Vous savez, c'est les tout petits bouts de bois que vous avez sur la table quand vous mangez des raisins.
01:12Et on se parle des molécules et matières d'intérêt.
01:16Donc il y a un petit peu de génie végétale qui intervient.
01:19On regarde vraiment quelles sont les fonctionnalités biologiques, le potentiel qu'il existe dans cette biomasse-là.
01:25Est-ce qu'on peut en faire en boucle ouverte ?
01:27Donc on travaille avec la mode, notamment, des tannins pour tanner le cuir de façon végétale.
01:31Avec la parfumerie, de l'alcool de parfumerie.
01:33On divise par trois l'empreinte carbone, directionnellement.
01:38Donc ça a un vrai impact, puisque c'est circulaire.
01:40Et là, on travaille en particulier sur une solution pour la vigne, en protection contre un gros champignon qui est dans la vigne.
01:49Alors on va détailler un peu tout ça.
01:52Mais je voudrais aussi, vous l'avez évoqué rapidement, qu'on parle de votre expérience.
01:56Vous avez travaillé dans des grandes maisons de champagne.
01:59Moi, TNC, pour ne pas la nommer, il y en a peut-être eu d'autres.
02:03Mais en vous disant quoi ?
02:05En vous disant qu'il y a de la ressource dont on ne fait rien ?
02:08C'est quoi la prise de conscience ?
02:10Oui, alors déjà, moi, mon parcours, ce n'est pas un parcours d'ingénieur et pas un parcours de scientifique.
02:15Et je pense que c'est important parce qu'aujourd'hui, dans les solutions, il faut qu'on ait une brique business
02:19qui nous permette d'être assez vite à l'échelle et assez vite à l'impact.
02:23Et toujours dans un narratif qui raconte un nouveau monde de solutions.
02:26Donc effectivement, j'ai eu la chance de travailler sur très beaux domaines pendant 12 ans.
02:30J'ai vu et j'ai rencontré des personnes remarquables.
02:33J'ai vu qu'il y avait beaucoup, beaucoup de raisins.
02:35Et à un moment, je me suis dit, j'ai peut-être plus les outils pour comprendre le monde d'aujourd'hui.
02:39Donc j'ai fait un chemin personnel où je me suis reformée.
02:42Je suis passée à l'Institut des Futurs Souhaitables, à Lumia et Entrepreneurs d'Avenir à Cambridge.
02:48Et je me suis dit, comment on peut créer un business où on va valoriser ce flux-là,
02:53qui aujourd'hui est un peu sous-valorisé ?
02:55Voilà.
02:55Il est un peu valorisé quand même.
02:57Il est un peu valorisé.
02:58Ce qu'on fait avec Pépi Trézin, on ne regarde que les projets pionniers,
03:02qui ne sont pas encore à maturité sur les marchés.
03:06Mais en revanche, on travaille avec des industriels directement.
03:08Donc on est à échelle.
03:09On a passé, si vous voulez, la paillasse.
03:12Et on est à échelle, puisqu'on parle directement aux grands groupes, en termes de biosourcing,
03:16pour qu'ils puissent changer directement leurs achats.
03:18Alors, si on prend par exemple la mode, vous avez commencé à en parler.
03:21Concrètement, qu'est-ce que vous faites dans le monde de la mode ?
03:24Et comment on transforme un coproduit du raisin, finalement, en matière première pour une marque de mode ?
03:30Thomas, je vous donne un exemple.
03:32Quand vous buvez du vin rouge, vous pouvez faire tourner un petit peu le vin et dire,
03:35« Ah, il est tannique. »
03:36Il se trouve que les tannins qu'on a dans le vin,
03:38sont des tannins dont les marques de cuir ont besoin pour tanner le cuir.
03:44Le moment où on a fait ce lien-là, on se dit, il y a peut-être quelque chose à faire.
03:46On a mené de la R&D avec les labos référents en France.
03:51Et donc, on a un tannin pour tanner le cuir qui permet d'être sourcé en France, en circularité,
03:58et d'éviter d'aller soit sur du chrome, soit sur des tannins qui viennent de très loin.
04:01Mais qu'est-ce qu'on récupère ?
04:03Alors, on récupère le petit pépin, là.
04:04Et de ce petit pépin-là, on extrait les tannins qui sont à l'intérieur.
04:09Toute l'extraction est sans solvant, à l'eau, en éco-extraction, en France.
04:13Et alors, avec la cosmétique, par exemple, qu'est-ce que vous faites avec l'univers, le secteur de la cosmétique ?
04:18La cosmétique a un marché assez mature aujourd'hui.
04:20Donc, nous, on ne touche pas directement sur l'actif.
04:22C'est des filières qui sont très structurées, très bien organisées, des marques en place qui sont connues.
04:29Donc, ça, on n'y va pas puisqu'on n'est pas pionnier.
04:30On regarde vraiment les filières à ouvrir et à accompagner plutôt que celles qui sont déjà en place.
04:35En revanche, sur la parfumerie, on a mis en place un alcool qui permet de se substituer à de l'alcool qui est issu, notamment, de la betterave et qui n'est pas en circularité.
04:47Là, l'alcool est issu de la circularité, c'est-à-dire que le raisin a été le fruit de la culture pour faire du vin et qu'après ça, on fait de l'alcool, de parfumerie.
04:55Le secteur du vin est quand même dans une période difficile et puis il y a une consommation mondiale qui baisse structurellement.
05:05Donc, est-ce que c'est presque vital pour ce secteur-là, non seulement de se réinventer, mais de se trouver des ressources là où elles n'étaient pas, elles n'existaient pas ?
05:15Il y a beaucoup d'enjeux. Effectivement, la filière vin va très mal aujourd'hui et particulièrement aussi en France avec une crise sociale réelle sur certains terroirs.
05:25Il y a un enjeu de trouver de nouvelles valorisations, de nouveaux débouchés économiques.
05:28C'est là où la brique économique business me paraît fondamentale parce qu'on a déjà toutes les solutions, mais il faut qu'on les mette en musique pour que ça crée de la valeur.
05:38Et c'est ce qu'on fait.
05:39Mais les coproduits du vin, qu'est-ce que ça peut représenter dans le bilan d'un viticulteur ?
05:43Alors, ça dépend. Aujourd'hui, sur les solutions qu'on a, on touche directement des acteurs de la filière après la viticulture.
05:50Et on est en train de travailler. On en a une qui sort pour la viticulture, pour que le revenu aille directement au vigneron-vigneron.
05:56Ça prend un peu plus de temps. Ce que ça représente aujourd'hui, ça ne représente rien. Et c'est ça qui est dommage.
06:01C'est-à-dire que face à ce gros potentiel, ça ne représente rien.
06:04Qu'ils achètent des solutions à l'externe alors qu'ils pourraient les prendre directement de leur vignoble.
06:08Et qu'on est en train de construire ça avec eux.
06:11Ce monde de la vigne qui est en train de se réinventer. Vous êtes venu avec un livre. Je vois bien que vous me le passiez.
06:15Je vais le montrer, moi, à l'antenne.
06:1722 actions pour un vignoble durable.
06:20J'espère qu'on le voit bien.
06:22C'est publié chez Duno Innovation Retour d'expérience.
06:25Donc, c'est un partage de ce qui marche déjà, c'est ça ?
06:27Absolument. C'est un livre fantastique, préfacé par Marc-André Sélos, qui connaît très bien la question des sols et du vignoble.
06:33Que j'ai reçu plusieurs fois.
06:34Que vous avez reçu plusieurs fois, qui a une voix forte sur ce sujet.
06:38Et Fanny Barthélémy, qui a une voix également très forte, très intelligente sur ce sujet.
06:44On a la chance d'être cité, Pépi Trézin, dans ce livre, comme porteur d'une solution.
06:49En fait, c'est très simple. On utilise ces extraits de Pépi Trézin comme une solution pour les vignerons et les vignerons face au mildiou, qui est un champignon majeur dans la situation.
07:00Donc, on va trouver dans les coproduits en question, alors quoi et comment vous le transformez pour que ça devienne un médicament de la vigne, en quelque sorte ?
07:09Oui, alors c'est très simple. Si je devais grossir le trait, c'est comme des anticorps que la vigne crée elle-même.
07:14Et ensuite, on va les récupérer et on va lui donner pour booster ses défenses.
07:20L'idée, elle n'est pas de moi. Elle est de Marc-André Sélos quand j'ai lu ses livres et qu'on a fait des liens en se disant « ça se trouve, c'est possible ».
07:26On a eu toutes les autorisations en début d'année.
07:29Et ensuite, on utilise l'expertise industrielle de mon partenaire industriel.
07:33C'est une PME qui a plus de 15 ans d'expérience.
07:35Vous voyez, c'est déjà assez mature pour être à l'échelle, pour qu'on puisse directement donner au vignoble.
07:40On sera en expérimentation grâce à une bourse obtenue par le domaine Penfold qui s'est installé dans le Homedoc, dans le Bordelais.
07:49Et aujourd'hui, on a déjà quatre domaines avec nous.
07:52Qu'est-ce que vous allez remplacer ?
07:55C'est la substitution au cuivre. On se parle de la substitution au cuivre en anti-milieux,
07:59dont la tolérance d'usage a été baissée de 50% cet été par l'Anceste.
08:03Et un gros enjeu pour les viticulteurs, viticultrices.
08:07Pour bien comprendre, ça veut dire que l'Anceste limite l'usage du cuivre.
08:13Il y a une nouvelle réglementation qui limite l'usage du cuivre.
08:15Il y a un nouveau, un nouvel avis qui a été rendu par l'Anceste qui limite effectivement l'usage.
08:19D'accord. Donc il est urgent de trouver des solutions de remplacement.
08:22Et il est urgent de trouver des solutions parce que le milieu est une des pressions les plus importantes sur le vignoble
08:28qui enquiquine fortement la viticulture.
08:32Il y a une voie synthétique dans laquelle il faut sortir des pesticides synthétiques.
08:36Mais le dire n'est pas facile, il faut des solutions.
08:39Et il y a la voie biologique qui utilise aujourd'hui aussi du cuivre.
08:43Donc on vient avec un outil de la boîte à outils.
08:45Ce n'est pas révolutionnaire, mais ça permet d'apporter des solutions durables à la filière.
08:50Vous avez un programme qui s'appelle Sol Vivant ?
08:54Oui, alors non, le Sol Vivant, ce n'est pas mon programme.
08:57C'est quoi ça ?
08:57Le programme que j'ai rejoint, il y a deux programmes.
09:00Il y a donc la bourse Penfold Evermore qui soutient ce projet-là.
09:05Et j'ai rejoint la cohorte de la Fondation Alberto de Monaco.
09:08Oui.
09:09De jeunes entrepreneurs voies engagées.
09:12C'est un programme de leadership climatique en quelque sorte.
09:16Mondial.
09:16On est dix leaders climatiques jeunes et ils ont eu la gentillesse de m'inclure dans cette jeunesse-là.
09:26Ce qui est assez frappant sur cette cohorte, c'est qu'on est tous en action,
09:31que la circularité est un sujet au cœur des entreprises.
09:35Je vous donne l'exemple.
09:36Texula monté par Yara Youssi en Égypte récupère les millions de tonnes de pots de bananes
09:43et en fait des textiles basés sur l'expertise textile de l'Égypte.
09:49Héléna Martinez-Martinez en Dominique républicaine récupère les algues invasives
09:54qui bloquent les littoraux et en fait des biostimulants, des composés d'intérêts.
10:00Et l'Eftaris qui est en Grèce a dépollué le plastique de ces littoraux également.
10:07Donc voilà, c'est ça qui se passe.
10:08C'est une cohorte qui a entre 25 et 37 ans
10:10qui montre que le monde est en action,
10:13que les nouveaux modèles sont là, qui sont internationaux
10:16et où j'espère qu'on incarne un nouveau type de leadership.
10:20On déplace un peu l'ego en cherchant vraiment l'impact
10:22avec des boîtes qui sont robustes.
10:24Merci beaucoup Célia Roussin.
10:26On souhaite le meilleur à Pépi Trézin.
10:28Voilà, on passe tout de suite à notre débat,
10:31cette PPE, cette loi de programmation pluriannuelle de l'énergie
10:34qui se fait attendre quand c'est la résienne.
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