00:00On entend évidemment sur le budget tout et j'ai envie de dire n'importe quoi.
00:06Quelles sont vos idées fortes pour que nous payons moins d'impôts
00:11et que l'État fasse des économies, M. Perrin ?
00:15Déjà, juste un mot sur le budget, Pascal, parce que je suis quand même frappé.
00:19On sait qu'en France, on a deux problèmes.
00:20On a une dépense publique qui est excessive et donc du coup des impôts qui sont excessifs
00:24pour financer cette fameuse dépense publique et on n'a pas assez de croissance.
00:27Et là, on a un budget qui nous est présenté avec plus d'impôts, plus de dépenses publiques
00:32et en plus, les rares économies qui avaient été décidées sous Emmanuel Macron,
00:36en l'occurrence la réforme des retraites, on revient dessus.
00:38Donc les bras m'en tombent un peu, ça c'est sûr.
00:40Après, sur le sujet de l'argent en tant que tel, ce qu'il faut bien comprendre pour augmenter les salaires,
00:44parce qu'on sait qu'un des problèmes en France, c'est que le travail ne paie plus.
00:48Tout le monde le sait.
00:49Et pour que le salaire paie davantage, il y a deux options.
00:51La première option et la plus importante, c'est de faire en sorte que les entreprises puissent bien rémunérer leurs salariés.
00:56Donc autrement dit, avoir des entreprises compétitives.
00:59Je veux dire, c'est la clé.
01:00Si on ne soutient pas le tissu économique français, on ne pourra pas augmenter les salaires.
01:04Ça, c'est le premier point.
01:05Et le deuxième levier, qui est un levier pour le coup de charges sociales,
01:08on sait qu'en France, un des gros problèmes, c'est qu'il y a un énorme écart entre ce que vous coûtez à votre patron
01:13et ce que vous avez dans la poche.
01:14Un chiffre très simple.
01:15En 1970, vous coûtiez 100 à votre patron, vous aviez 70 dans la poche.
01:20Aujourd'hui, vous coûtez 100 à votre patron, vous avez seulement 50 dans la poche.
01:23Et pourquoi ? Parce qu'il y a des charges qui sont de plus en plus importantes.
01:26Et quelles sont les deux charges les plus importantes, en tout cas chez le salarié ?
01:29C'est les retraites, 28%, ce qui est quand même absolument énorme, de charges.
01:34Et deuxièmement, la CSG, qui est, vous l'avez dit tout à l'heure, de 9,2%, ce qui est assez important.
01:38C'est-à-dire que chaque salarié ne paye pas 28% de son salaire ?
01:41Sur le super brut, si.
01:42C'est-à-dire que non seulement vous n'avez pas...
01:43Qu'est-ce que vous appelez le super brut ?
01:44Le super brut, c'est ce que vous coûtez à votre employeur.
01:46Donc si vous additionnez...
01:47Quand j'ai un euro en salaire brut, mon patron paye un euro cinquante, je crois ?
01:54En brut, oui, exactement.
01:55On est d'accord, un cinquante, et je touche 70 centimes...
01:59C'est la moitié, donc vous touchez à moitié, donc vous touchez 75 centimes sur un euro cinquante que vous coûtez à votre employeur.
02:03D'accord. Donc, combien je paye de cotisations retraite sur mon salaire ?
02:08Vous dites 28% sur le super brut, c'est avec ce qu'on coûte au patron, mais à titre personnel, c'est 10%, 15% ?
02:14C'est à peu près 15%. C'est 15% pour le patron, 15% à peu près pour le salarié.
02:18Mais par définition, ça, on ne peut pas beaucoup y toucher, les retraites.
02:20C'est-à-dire que vous ne pouvez pas baisser les pensions de retraite, et vous... comment vous faites ?
02:27Le sujet central des retraites, en fait, il est simple, et un enfant de CP peut comprendre, c'est qu'il y a de moins en moins d'actifs, et il y a de plus en plus de retraités.
02:32Et comme on ne peut pas, effectivement, baisser les pensions, on ne peut pas non plus augmenter la charge sur ceux qui bossent.
02:40Parce que je viens de vous dire qu'il y avait 28% de cotisations retraite, ça veut dire quoi ?
02:44Ça veut dire que le sac à dos social sur le dos de ceux qui bossent est de plus en plus important.
02:49Donc on ne peut pas augmenter, parce que justement, les gens ont de plus en plus de mal à vivre avec leur salaire.
02:54Donc la solution, me semble-t-il, elle est presque évidente.
02:57C'est-à-dire que, un, il faut, comme font tous nos voisins, augmenter l'âge de départ à la retraite.
03:00Bah oui, mais on ne part pas dans ce sens-là.
03:03Personne ne le dit.
03:03Mais je suis d'accord avec vous, mais personne ne le dit.
03:05Oui, mais les gens sont dans la rue.
03:05Et même à l'Assemblée nationale, malheureusement, par des sujets de lâcherie, on vous en a parlé tout à l'heure,
03:10eh bien, malheureusement, on va revenir sur la seule réforme, encore une fois.
03:13D'accord, mais les gens sont dans la rue.
03:14Donc un, il faut absolument...
03:16Non, mais l'âge de départ à la retraite, il est fondamental.
03:17J'entends bien.
03:18Et deux, on ne peut pas aller au...
03:19On ne va pas travailler jusqu'à 90 ans.
03:21Et comme on a un problème de démographie, c'est-à-dire que, encore une fois,
03:23pas assez d'actifs et de plus en plus de retraités,
03:25on va devoir, effectivement, mettre en place un pilier de capitalisation.
03:30Sinon, on ne s'en sortira pas.
03:31Je ne dis pas qu'il faut supprimer la répartition,
03:33mais il faut au moins se dire, voilà, sur une pension, on a 70% de répartition, 30% de capitalisation.
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