Dans un discours décrit par son entourage comme de « sortie de crise » et de « droite sociale », le Premier ministre a présenté la feuille de route de son gouvernement, le 14 octobre. Face aux menaces de censure, il propose une « suspension jusqu’à l’élection présidentielle » de la réforme des retraites.
00:00La plus grande richesse du pays, c'est sa capacité collective à aller de l'avant.
00:05C'est pourquoi je proposerai au Parlement, dès cet automne, que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu'à l'élection présidentielle.
00:13Aucun relèvement de l'âge n'interviendra à partir de maintenant jusqu'à janvier 2028, comme l'avait précisément demandé la CFDT.
00:23En complément, la durée d'assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu'à janvier 2028.
00:33Mais je le dis ici très directement, suspendre pour suspendre n'a aucun sens.
00:40La suspension en préalable de rien serait irresponsable.
00:45Cette suspension doit installer la confiance nécessaire pour bâtir de nouvelles solutions.
00:50La suspension pour faire mieux est la solution si chaque acteur s'est en tiré quelque chose.
00:56Je propose dans les prochaines semaines d'organiser une conférence sur les retraites et le travail en accord avec les partenaires sociaux.
01:03Grâce à la suspension, cette conférence aura le temps de se prononcer avant l'élection présidentielle.
01:10J'ai renoncé à utiliser l'article 49 alinéa 3 de la Constitution.
01:14C'est la garantie pour l'Assemblée nationale que le débat, notamment budgétaire, mais pas seulement, dans tous les domaines, vivra, ira jusqu'au bout, jusqu'au vote.
01:25Cette décision est forte de changements radicaux.
01:28Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez.
01:32Alors, que contient ce budget initial ?
01:35Une maîtrise des comptes publics qui réduira le déficit.
01:38Dans la copie proposée par le gouvernement, il est réduit à 4,7% du PIB contre 4,6% suite au retrait de la suppression des 12 jours fériés.
01:49Comme je l'ai déjà annoncé, dans tous les cas de figure à la fin de la discussion budgétaire,
01:54Ce déficit devra être à moins de 5% du PIB, car cet impératif de souveraineté s'impose à nous tous.
02:02Nous ne pouvons pas placer notre pays en dépendance durable de prêteurs étrangers.
02:07Et je ne serai pas le Premier ministre d'un dérapage des comptes publics.
02:09D'autres économies seront engagées, en luttant plus rigoureusement contre les fraudes, qu'elles soient sociales ou fiscales.
02:17Là encore, c'est une question de justice.
02:19Trop d'argent public est gaspillé parce qu'on ne contrôle pas assez à quoi il sert.
02:22Un projet de loi contre les fraudes a été déposé ce matin, en même temps que le budget de l'Etat et de la sécurité sociale.
02:29Il y a par ailleurs des baisses d'impôts pour les petites et moyennes entreprises.
02:35Il y aura des hausses d'impôts ciblées et exceptionnelles pour certaines très grandes entreprises.
02:40Nous demanderons à créer une contribution exceptionnelle des grandes fortunes,
02:46que nous proposons d'affecter au financement des investissements du futur,
02:49qui touche à notre souveraineté pour les infrastructures, la transition écologique ou la défense.
02:56Je proposerai donc, en décembre, un projet de loi pour renforcer le pouvoir local.
03:00Un nouvel acte de décentralisation, lui seul, permettra de réformer l'Etat de manière globale
03:06et d'améliorer le fonctionnement de tous nos services publics.
03:09Avec une urgence sensible, la réforme institutionnelle pour la Nouvelle-Calédonie.
03:15La fin des accords de Nouméa a laissé un vide institutionnel qu'il faut combler pour permettre la paix sur le caillou.
03:21L'accord de Bougival permet un chemin de réconciliation.
03:25Il doit être transcrit dans la Constitution.
03:27Un projet de loi concernant la vie chère est prêt.
03:30Il ne faut pas attendre.
03:31Certains territoires, comme aux Antilles et en Guyane, réfléchissent à leur avenir institutionnel.
03:37Nous devons les accompagner.
03:39Un projet de loi constitutionnel concernant la Corse, fruit de deux années de discussion,
03:44lui aussi est prêt.
03:45Rien ne serait pire pour l'Etat que de renier sa parole.
03:49Je ne vous ai pas présenté un programme à long terme.
03:52C'est un gouvernement de mission.
03:53L'urgence est de redonner son sens à la politique,
03:57de redonner confiance en la politique,
03:59de respecter les engagements de chacun, y compris ceux des oppositions.
04:04La vraie démocratie permet à celles et ceux qui ne sont pas d'accord de travailler ensemble.
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