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Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat Unité police, a regretté les débordements survenus samedi 11 octobre au soir à Châtelet – Les Halles, à Paris, lors d’un concert de rap : «L’enquêteur du quotidien rame et les victimes ne sont pas prises en compte».

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Transcription
00:00Oui, c'est à déplorer. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, dès qu'il y a un événement, on voit bien que la police est présente parce qu'il y a des débordements. Nous, on représente l'autorité. Effectivement, quand on dit que le concert ne doit pas avoir lieu et qu'il faut partir, on voit bien que toute la sauvagerie de certaines personnes, encore une fois, quand vous voyez qu'on s'acharne sur les policiers, là, on voit bien que les policiers tombent au sol et que derrière, on veut vraiment lui faire mal, quitte à le tuer.
00:23Ça pose une problématique quand même du niveau de la violence qui est installée dans cette société, surtout chez les jeunes. Et donc, du coup, comme on n'arrête pas de le dire, tout est débrilé.
00:34C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il n'y a plus de base, il n'y a plus de cadre. On exprime, on ne s'exprime plus, on ne parle plus, on tape. Voilà. Et ça, c'est déplorable.
00:41Ça donne vraiment l'image d'une partie de cette société qui est en revivre.
00:44La police a un travail immense à faire dans ces affaires de délinquance, justement. Un travail d'enquête, aussi, derrière, lorsque ces affaires, cette délinquance se produit dans notre pays.
00:56Et aujourd'hui, votre syndicat, justement, donne l'alerte. 3 millions de procédures judiciaires en attente.
01:03Vous avez mené, avec votre syndicat, des actions de sensibilisation dans une cinquantaine de villes en France.
01:093 millions de procédures en attente, ça veut dire quoi, concrètement ?
01:113 millions de plaintes qui ne sont pas traitées ? 3 millions de victimes qui sont oubliées, finalement ?
01:17Oui, ça veut dire simplement que les gens qui viennent déposer plainte pour agression ou parce que leur véhicule a été dégradé,
01:24ou enfin, toutes les atteintes aux biens et aux personnes, en fait, nous, on stocke les procédures.
01:28On va au plus important. Vous savez, quand tu es à moitié des procédures qui sont tamponnées TPU, très, très urgent,
01:33vous faites au maximum pour les traiter. Et le reste, vous les mettez de côté.
01:37Vous avez des portefeuilles de procédures qui sont toujours de plus en plus exponentielles.
01:42Et donc, derrière tout ça, c'est aussi les citoyens qui attendent que leur dossier soit instruit.
01:47On est incapable de leur répondre.
01:48Et il y a 40%, par exemple, de nos procédures dans nos bannettes qui ont plus de deux ans.
01:53Donc, en fait, vous n'arrivez pas à vider vos procédures.
01:55Et à chaque fois, vous prenez une plainte et à chaque fois, il y a une idée derrière.
01:58Donc, du coup, ça vous...
02:01Un, votre boulot, vous le remettez en question aussi parce que vous dites que derrière tout ça,
02:04vous n'arrivez pas, vous, à instruire et à interpeller les délinquants.
02:09Donc, quelque part, ça donne un message aussi aux délinquants qui se disent,
02:11après tout, je suis à l'impunité totale.
02:14Donc, vous voyez, c'est désastreux.
02:15C'est pour ça que nous, on a attiré l'attention des citoyens et surtout des victimes potentielles.
02:19On voit bien que quand on parle aux hommes politiques,
02:21bon, OK, ils sont dans l'image, les gouvernements se succèdent, les problèmes restent.
02:25Et nous, on est dans le marasme, on est face à ce public-là et on leur dit,
02:29attention, vous méritez mieux que cette police aujourd'hui.
02:32Aujourd'hui, théoriquement, chaque enquêteur devrait traiter combien de dossiers à peu près ?
02:39Aujourd'hui, il y avait une moyenne qui avait été faite, c'était entre 180 et 200 dossiers par enquêteur.
02:44Imaginez un petit peu, vos journées sont bien remplies.
02:46Ce qu'il faudrait surtout, c'est avoir vos renforts.
02:50C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on devrait recruter, il manque un minima de 1 000 à 2 500 au PJ,
02:54officiel de police judiciaire.
02:55Imaginez un petit peu, et ça, c'est sur toute la France.
02:58Donc, on a une police judiciaire qui travaille, effectivement,
03:01et qui sort souvent, on le voit d'ailleurs dans les journaux, des super enquêtes.
03:06Mais ça, c'est, j'allais dire, c'est l'eau du fête.
03:08C'est-à-dire que quand vous allez chez un concessionnaire, on vous met toujours les beaux véhicules.
03:11Là, c'est la même chose.
03:12Sauf que l'enquêteur du quotidien, lui, je peux vous dire qu'il rame.
03:15Donc, on a, par exemple, des procédures, enfin, des systèmes de procédures informatiques qui sont obsolètes.
03:24Ça fait des années qu'on nous promet, justement, d'avoir des systèmes qui marchent, qui ne marchent pas,
03:28mais vraiment à l'âge de pierre.
03:29Et derrière tout ça, encore une fois, de la souffrance, des victimes qui ne sont pas prises en compte.
03:34Et aujourd'hui, quand il y a des victimes qui viennent nous voir pour nous dire où on est mon dossier,
03:37on est incapable de leur dire, on a même honte.
03:40Donc, du coup, on invente des choses pour dire, ne vous inquiétez pas, on est dessus,
03:44mais ça prend un peu de temps.
03:46Et en fait, régulièrement, les procureurs de la République passent dans les commissariats pour classer des affaires.
03:50Voilà où on en est, en fait.
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