C'est un sujet qui brûle les lèvres des meilleurs joueurs et du monde du rugby en ce moment. Philippe Spanghero et l'équipe Sud Radio Rugby décryptent le sujet dans "Au coeur de la mêlée" sur Sud Radio
00:00Je crois que le rugby français particulièrement a besoin de voir quelle est sa place dans le monde.
00:07Il y a un leadership du rugby français qui a été pris dans le monde du rugby d'un point de vue de son économie qui est assez flagrant.
00:17Le salaire moyen d'un joueur de rugby de top 14 est bien bien supérieur à tous les autres championnats du monde,
00:24à part quelques exceptions d'internationaux sud-africains et néo-zélandais parce qu'il y a la prise en charge d'une partie de leur salaire par leur fédération.
00:33Mais à côté de ça, les salaires moyens du rugby français sont bien supérieurs à ce qui se passe dans le monde du rugby.
00:38Donc ça amène une deuxième question.
00:40La question de dire est-ce que finalement on a besoin quelque part de continuer cette surenchère entre nous
00:46en sachant que les joueurs n'ont pas vraiment d'offres ailleurs mieux disantes.
00:52Parce que quand on voit malgré tout qu'on reste sur une économie assez fragile,
00:57pourquoi se faire la guerre entre nous finalement alors qu'on est déjà bien plus fort que les autres ?
01:02Ça c'est une première question et ça la Ligue se l'est posée cette question
01:04puisque on a décidé, ce qui est très dur, c'est jamais facile de faire marche arrière,
01:09on a décidé de baisser le salarié cap sur deux saisons consécutives et on est revenu à 10,7 millions.
01:15Alors ça c'est la règle pour tout le monde, mais après vous avez un potentiel de dépassement par joueur
01:21en fonction du nombre d'internationaux.
01:23Et c'est ce que reprochent pas mal de clubs à Toulouse, alors indirectement,
01:26en disant mais vous avez pris le lead avec un nombre d'internationaux importants
01:31et du coup c'est vous qui avez le plus gros montant de dépassement de salarié cap possible
01:35et du coup vous serez toujours en avance parce que vous avez la possibilité d'avoir les meilleurs joueurs.
01:40On rappelle que pour un joueur international qui est appelé en équipe de France et qui est dans les listes,
01:45comme ça c'est 180 000 euros par saison de possibilité de dépassement de salarié cap pour son club.
01:52Dans la masse salariale du club concerné.
01:53Exactement, donc une équipe comme Toulouse, puisque c'est quand même le stade toulousain
01:57qui est souvent pointé du doigt sur ce dispositif,
01:59c'est 1,8 million de possibilité de dépassement du salarié cap.
02:03Donc ça c'est une question, donc moi pour répondre à ta question,
02:06je pense que cette volonté d'avoir essayé de rabaisser un peu le salarié cap
02:10et de l'avoir positionné à 10,7 millions,
02:12à l'échelle du monde du rugby c'est une décision raisonnable
02:15et qu'on n'a pas vocation à remonter là-dessus.
02:18Donc ça c'est la première réponse.
02:21François, Philippe, la question c'est,
02:24est-ce que là c'est des internationaux qui montent au créneau,
02:28on est d'accord que si on change de salarié cap,
02:30ça va changer la vie de quoi ?
02:3210, 15 joueurs maximum ?
02:34La globalité du top 14 et des joueurs du top 14
02:37ne sont pas du tout concernés par ce que demandent là
02:40Jalibert, Aldrip ou encore Dupont.
02:42Oui, parce qu'en fait, si vous voulez,
02:43pour qu'on comprenne bien où est le débat,
02:45honnêtement ces joueurs-là,
02:47ils n'ont pas tort dans l'analyse qu'ils en font.
02:51Mais encore une fois...
02:52Juste rappelons l'analyse, en gros,
02:53Antoine Dupont il dit,
02:54moi je ne peux pas bénéficier de droits d'image,
02:58en tout cas de contrats avec des sponsors du club,
03:00parce que sinon, ça fait partie de la masse salariale du club.
03:04Donc du coup, c'est reversé ce montant,
03:06par exemple, s'ils gagnent 20 000 avec un sponsor,
03:10enfin on va dire 100 000 avec un sponsor,
03:12ça s'ajoute à la masse salariale du club.
03:15Donc du coup, ils se sentent, on va dire, contraints.
03:18C'est exactement ça, mais je répète ce que j'ai dit il y a 15 jours,
03:20c'est-à-dire qu'on a un salary cap manager
03:23qui fait un boulot extrêmement difficile,
03:26puisqu'il est un peu seul contre tous,
03:28il est le garant quelque part de l'équilibre de notre modèle.
03:32Et en fait, on a adapté des règles dans le rugby français
03:35pour essayer de répondre à des cas d'école.
03:40Et malheureusement, on a vécu une époque dans le rugby français
03:42où les présidents de clubs rivalisaient d'inventivité
03:46pour contourner le salary cap.
03:48C'est quoi les rivalisiers d'inventivité des paiements offshore ?
03:52C'est allé très loin.
03:53Il y a eu une époque où un joueur sud-africain
03:56a été payé en tête de bétail en Afrique du Sud.
04:01Ils ont su aller très très loin dans l'originalité,
04:05certains présidents.
04:06Et donc, le salary cap manager,
04:09avec toutes ses remontées d'informations,
04:11il a essayé de mettre en place une règle
04:13qui soit la plus large possible,
04:15parce que certains clubs avaient vraiment des possibilités
04:17de détournement de salary cap par une multitude de sociétés.
04:21Et donc, ils ont dit,
04:23tout ce qui est en lien direct avec le club en termes de sponsors,
04:27on considérera que c'est réintégré dans le salary cap.
04:29Parce qu'il y a une autre règle que le grand public ne connaît pas
04:32et qui explique pourquoi ça concerne que très peu de joueurs,
04:35cette problématique,
04:36c'est la différence entre le droit d'image individuel
04:38et le droit d'image collectif.
04:40C'est-à-dire qu'un sponsor
04:41qui achète l'association de l'image au stade toulousain,
04:45au stade français,
04:45à partir de trois joueurs,
04:48il bénéficie de l'image collective.
04:49C'est-à-dire qu'il peut dire au stade français,
04:51je veux faire une campagne de communication,
04:53vous me trouvez trois joueurs
04:54et je m'associe à l'image du club
04:57à travers ces joueurs.
04:58Le problème, c'est que vous avez des têtes d'affiches
05:00comme Romain Entama,
05:02comme Antoine Dupont,
05:02qui sont tellement forts
05:03que les sponsors disent,
05:05non mais moi,
05:05je suis partenaire du stade toulousain,
05:07mais à côté, je veux lui.
05:09Et donc,
05:10ça concerne combien de joueurs,
05:11cette problématique du droit d'image individuel pur.
05:14une petite quinzaine.
05:17Je comprends que Mathieu Jalibert monte au créneau
05:19parce qu'il est concerné,
05:20Antoine Dupont, bien sûr,
05:21Romain Entama qui aurait pu monter au créneau,
05:23on ne l'a pas entendu,
05:23il est concerné.
05:24Mais voilà.
05:25Et donc,
05:25mon inquiétude,
05:26c'est de dire,
05:27est-ce qu'il n'y a pas une discussion à mener
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