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  • il y a 2 jours
Que coûte l'éducation d'un enfant ? Combien faut-il gagner quand on est parent ? Quels sont les principaux postes de dépense ? Lesquels mettent les parents en difficulté ? La Ligue des familles a sorti sa calculette pour nous. Le montant dépend beaucoup de l’âge de l’enfant. Il s’élève de 10€ à 177€. Le budget change évidemment selon les familles et leur situation. Calculer un chiffre précis est impossible, mais Madeleine Guyot, directrice générale de la Ligue des familles, se prête au jeu et passe en revue le budget des familles avec nous.

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Transcription
00:00Combien ça coûte d'élever un enfant ? Combien faut-il gagner ?
00:03Quand on est parent, quels sont les principaux postes de dépense des familles et lesquels mettent les parents en difficulté ?
00:09La Ligue des familles a sorti sa calculette et le montant varie beaucoup selon l'âge de l'enfant.
00:15Il s'élève de 10 à 177 euros par mois.
00:19Ce budget change évidemment selon les familles et leur situation.
00:23Calculer un chiffre précis est impossible, mais la Ligue des familles se prête au jeu et passe le budget des familles en revue avec nous.
00:30Et aujourd'hui, pour en parler en plateau, Madeleine Guyot, directrice générale de la Ligue des familles.
00:39Madeleine Guyot, bonjour.
00:40Bonjour.
00:41Alors, la Ligue des familles a essayé d'estimer combien coûte un enfant par mois.
00:47Évidemment, ça bouge beaucoup de famille en famille, mais en gros, plus un enfant grandit, plus il coûte cher, c'est ça ?
00:53Oui, tout à fait. Donc, c'est très variable, une famille à l'autre.
00:56Ça va dépendre de la composition familiale, ça va dépendre si on habite en région wallonne, en région bruxellois, si on est propriétaire, locataire.
01:03Comme on avait envie de répondre à la demande, c'est vrai qu'on a essayé de mensualiser un peu certains frais,
01:07notamment les frais médicaux, les voyages scolaires, le matériel scolaire, tout ce qui est stage aussi pendant l'année,
01:12et les activités extrascolaires. Donc, ça, ce sont les activités en semaine ou le week-end aussi durant l'année scolaire.
01:18Et donc, on a fait un espèce de calcul un peu savant entre le fait d'être un bébé et le fait d'être en secondaire.
01:25Et donc, on voit bien, effectivement, que les frais augmentent.
01:28Donc, si on prend, par exemple, le matériel scolaire, on sait que quand on a des enfants qui sont en maternelle,
01:33ça ne coûte presque rien puisqu'il y a la gratuité des fournitures scolaires.
01:36Et ça peut monter en secondaire jusqu'à 36 euros.
01:40Mais, en fait, à la grosse marge, on a entre 10 euros et 177 euros de frais de base.
01:45Mais tout ça ne comporte pas le logement, l'alimentation, l'habillement, ni les crèches, ni la garderie, ni les transports.
01:53Et donc, en fait, ce qu'on peut dire, c'est qu'effectivement, quand un enfant grandit, il coûte de plus en plus cher,
01:59simplement parce que les besoins augmentent aussi quand on est un enfant.
02:02Et donc, par exemple, quand on est un ado et qu'on rentre en première secondaire, on sait qu'on devrait avoir un matériel informatique.
02:08Mais c'est aussi parce que certains frais qui sont pris en charge par la collectivité ne le sont tout simplement plus.
02:15Alors, l'Université de Liège et la KU Leven ont essayé de calculer combien une famille wallonne doit gagner au minimum pour vivre quand elle a un ou des enfants.
02:25Quels sont ces montants en fonction des différentes configurations des familles ?
02:29Alors, d'après cette étude, une famille monoparentale avec un enfant devrait gagner 2077 euros net par mois.
02:37Un couple avec deux enfants en pleine croissance, donc plutôt bas âge vers adolescence, 2911 euros par mois.
02:44On parle bien de la région wallonne.
02:47Encore une fois, ici, ça va dépendre de la configuration familiale.
02:50Est-ce que ce couple, par exemple, avec deux enfants en pleine croissance, est une famille recomposée ?
02:54Parce que dans ce cas, alors, on a d'autres parents qui vont aussi participer aux frais de l'enfant.
02:58Est-ce que cette famille est locataire ? Où est-ce qu'elle habite ? En Wallonie ?
03:02Parce que là aussi, on sait qu'il va y avoir des enjeux de mobilité.
03:05À Bruxelles, évidemment, on sait que la question du logement est encore plus problématique.
03:09Et on sait que le logement est le premier poste qui coûte vraiment dans le portefeuille des familles.
03:14avec des enjeux quand même conséquents aussi en fonction de la famille qui grandit.
03:19On sait que quand on a des enfants plus bas âge, on peut les mettre, par exemple, dans la même chambre.
03:22Mais plus l'enfant va grandir, plus chaque enfant devra avoir sa chambre.
03:27Peut-être un chiffre quand même intéressant au niveau d'une espèce de chiffre un peu alarmant,
03:32c'est qu'on sait que pour les familles monoparentales avec un jeune enfant,
03:35le logement va prendre la moitié de son revenu.
03:38Et elles sont 53% à ne pas savoir payer le loyer, à avoir vraiment des grandes difficultés à payer le loyer.
03:43Donc on est à plus de la moitié des familles monoparentales qui se retrouvent en difficulté.
03:47Et bien sûr, le deuxième poste, c'est aussi la nourriture.
03:50Alors l'école est aussi un des postes qui pèsent le plus dans le budget des familles.
03:55Selon votre baromètre, le baromètre de la Ligue des familles,
03:59deux tiers des familles ont éprouvé des difficultés à faire face à ces frais.
04:04Quelles sont ces dépenses qui mettent les familles en difficulté ?
04:06Oui, alors au niveau effectivement de l'école, c'est un des postes très très importants.
04:10Ça arrive en plus souvent, logiquement, en début d'année.
04:14Et puis après, il y a toute une série de frais qui arrivent par rapport auxquels les parents ne sont pas toujours bien informés.
04:18Donc il y a aussi une imprévisibilité par rapport à ces frais.
04:20Mais pour être très concret, en fait, on a identifié, grâce à notre baromètre des parents qu'on réalise tous les deux ans,
04:26trois postes clés au niveau des frais scolaires.
04:28Dans le top 1, on a la question des voyages et des excursions scolaires.
04:32Donc on a plusieurs niveaux de prix.
04:34On sait que les écoles vont en général faire deux voyages par an, soit par primaire et par secondaire.
04:41Ça varie entre 242 euros et 421 euros, les frais de participation aux voyages scolaires.
04:46Mais ça ne compte pas la totalité des frais de ces voyages,
04:49puisque les parents vont devoir en plus donner de l'argent pour les repas, pour les équipements, etc.
04:53On sait qu'un enfant sur dix en secondaire ne va pas partir en voyage scolaire à cause du prix.
05:01Dans le top 2, on a tout ce qui est matériel informatique.
05:04Donc là, ça va varier aussi entre 250 et 370 euros.
05:07Ça peut effectivement monter encore un peu plus quand on est dans une filière qualifiante artistique, par exemple.
05:13On sait aussi que 92% des élèves en secondaire sont censés avoir un ordinateur à partir de la première secondaire,
05:20même si, en réalité, ce sont des dépenses qui ne sont pas obligatoires.
05:24Et dans le top 3, on a en troisième position les fournitures scolaires.
05:28Donc actuellement, les fournitures scolaires, on parle bien du contenu du plumier et du contenu du cartable,
05:33sont gratuites pour les enfants en maternelle et jusqu'à la troisième primaire.
05:37La ministre de l'Éducation a décidé de suspendre l'extension de cette application.
05:40Et donc les élèves, à partir de la quatrième primaire et jusqu'en secondaire, ne bénéficient pas de cette gratuité scolaire.
05:46Et les parents vont devoir, en plus des fournitures, devoir payer en secondaire les frais de photocopie,
05:50les frais de manuel et on a aussi, évidemment, le cartable plumier et l'équipement de gymnastique.
05:55Alors en plus, il y a l'avant et l'après-école, donc la garderie, quel coût ça représente ?
06:02Alors sur la garderie, là, c'est aussi assez variable.
06:05On a quand même essayé de tenter de préciser ça.
06:08Donc on sait que 60% des familles vont mettre leurs enfants à la garderie.
06:12La garderie, c'est quoi ? C'est autant le temps de midi qu'avant l'école et après l'école.
06:16On a un tiers des parents qui vont payer 25 euros par mois pour la garderie scolaire.
06:2018% vont payer jusqu'à 26 euros ou 50 euros par mois.
06:24Et 16% vont parfois débourser jusqu'à 125 euros par mois.
06:28Ça va dépendre évidemment des horaires.
06:29Est-ce qu'on doit mettre son enfant très tôt à la garderie ?
06:31Est-ce qu'on doit le récupérer très tard à la garderie ?
06:33Et voilà, on sait que le coût des garderies a en plus augmenté ces dernières années dans certaines communes.
06:39Et comment est-ce qu'on pourrait faire baisser ces coûts liés à l'école ?
06:43C'est assez évident. Nous, on réclame depuis très très longtemps l'application de la gratuité des fournitures scolaires,
06:48ce qui serait déjà en fait un gain pour le portefeuille des parents d'au moins 100 euros par an par enfant.
06:52Il faudrait aussi... Les parents demandent aussi des cantines gratuites, des repas durables chauds et sains.
07:00Et nous, on réclamait le fait d'octroyer un ordinateur par enfant qui rentre en première secondaire,
07:06donc chaque enfant, parce que là, il y avait en fait un budget qui est dédié à ce matériel informatique pour l'école
07:13et qui avait été sous-exploité à l'époque de l'ancien gouvernement.
07:19Alors, il y a aussi les activités extrascolaires.
07:22Les familles, selon votre baromètre, payent en moyenne presque 1300 euros par an.
07:27Pour ça, est-ce que c'est possible pour toutes les familles ?
07:30Non, c'est clairement pas possible pour toutes les familles.
07:32Je vous avoue qu'en fait, on avait décidé de vraiment préciser la question du poids de l'extrascolaire
07:38sur les parents dans la gestion de leur parentalité.
07:42Donc, on a fait une étude récente, là, en septembre 2025, on a interviewé 823 familles,
07:47donc ça représente plus ou moins 1500 enfants.
07:49Et en fait, les chiffres qu'on a récoltés nous ont nous-mêmes surpris.
07:52En fait, on arrive effectivement à plus ou moins 1300, c'est une moyenne, à plus ou moins 1300 euros par an.
07:57Donc, c'est quasi un loyer.
07:58Mais on ne parle ici que des activités extrascolaires durant l'année.
08:01Donc, uniquement le week-end, le mercredi après-midi.
08:03Donc, c'est autant le sport que les activités de loisirs plus artistiques, que le scoutisme, etc.
08:09On ne parle pas encore des stages pendant les vacances scolaires.
08:12Donc, les parents vont devoir en plus payer ces stages.
08:15Seul un tiers des parents interviewés disent que c'est OK pour eux de payer ces sommes.
08:20On a vu aussi que plus on a de l'argent, plus on fréquente, plus en fait les enfants fréquentent les activités extrascolaires.
08:28Et on sait que 85% des bas revenus disent que c'est très difficile de payer ces montants.
08:34Donc, oui, non, effectivement, toutes les familles ne peuvent pas se permettre de payer des activités comme ça.
08:39Alors, pour les familles qui ont des enfants encore tout petits, la crèche représente évidemment un coût très important.
08:45On se situe dans quel ordre de grandeur ?
08:48Alors, on va dire que si un parent met son enfant dans une crèche, ce qu'on appelle subventionnée,
08:53plus communément on dit que ce sont des crèches publiques, c'est-à-dire qu'elle pratique des tarifs qui sont calculés à la hauteur des revenus,
08:59ça va varier donc évidemment en fonction des revenus, mais ça va être en moyenne 400-500 euros par mois.
09:04Ça peut monter jusqu'à 900 euros par mois en fonction des revenus, ce qui est déjà aussi assez conséquent.
09:09Ce qu'on sait, c'est que près d'un quart des parents ne mettent pas leurs enfants en crèche parce que c'est trop cher.
09:14On sait aussi que 23% des parents ont dit réduire leur temps de travail ou arrêter de travailler, faute de place en crèche.
09:21Alors, qu'est-ce que ça veut dire dans le portefeuille des parents ?
09:23Ça veut simplement dire que ça va avoir évidemment un impact financier,
09:26puisqu'en fait, les parents vont avoir moins de revenus pour compenser ces manques de place en crèche et s'occuper de leurs enfants.
09:31Et par ailleurs, on sait aussi que ce sont majoritairement les femmes qui vont arrêter leur temps de travail.
09:38Elles sont toujours surreprésentées dans les prises de temps partiel,
09:40simplement parce que souvent, elles ont des revenus moindres en général que leurs compagnons ou leurs conjoints.
09:47Et aussi parce que la société est encore comme ça, c'est-à-dire que c'est encore les femmes qui doivent s'occuper des enfants.
09:52Ça va avoir un impact aussi plus tard pour les femmes sur leur pension, sur les possibilités de carrière.
09:58Et par ailleurs, il y a aussi la prise de congés parentales.
10:01Qui peut être réalisée par les pères et les mères.
10:04Et donc, on sait aussi que c'est un dispositif que nous, on soutient.
10:06Mais il est vraiment sous-rémunéré.
10:08C'est-à-dire que si on prend un congé parental à temps plein, on arrive à 932 euros par mois.
10:13Donc, toutes les familles ne peuvent pas se permettre ça si on n'a pas un autre salaire qui vient compenser.
10:16Alors, un autre chiffre alarmant qui ressort du baromètre de la Ligue des familles.
10:20La moitié des familles n'ont pas les moyens de préparer l'avenir de leurs enfants.
10:25Qu'est-ce que ça veut dire, en fait ?
10:26Eh bien, sur cette question-là, nous, on a été assez préoccupés, en fait, par cette donnée-là.
10:31Dans le sens où, il faut savoir que le baromètre des parents, on le réalise avec un institut de sondage expérimenté.
10:39Ici, cette année, c'était Dédiquetit.
10:40Et on est sur un échantillon représentatif de la population, un peu plus de 1000 parents.
10:45C'est le chiffre, en fait, minimal.
10:48Et donc, les résultats sont calculés en fonction de la population.
10:53Donc, on a une représentation des hauts revenus, mais on a aussi une représentation des bas revenus et des classes moyennes.
10:58Et quand on dépasse, en fait, un chiffre de 50 %, quand on est proche d'un chiffre de 50 %,
11:02ça veut dire que de plus en plus de parents sont en difficulté financière.
11:06Tout doucement, on vient, en fait, grappiller.
11:09Ce n'est pas encore des risques de pauvreté, mais en tout cas, la classe moyenne commence à devenir en difficulté.
11:16Alors, la séparation est aussi un point de bascule pour beaucoup de familles.
11:19Quelle est la proportion de parents qui expriment des difficultés à ce moment-là ?
11:23Eh bien, c'est beaucoup de parents.
11:25De mémoire, je pense que c'est deux tiers des parents qui sont en difficulté financière dans les mois consécutifs de la séparation.
11:34C'est vraiment, on l'a identifié dans le baromètre comme un moment de bascule, en fait.
11:37C'est vraiment, donc, surtout dans une situation où des parents n'étaient pas forcément en fragilité financière
11:42et le deviennent, au moins pendant un temps, des suites de la séparation.
11:47C'est évidemment toujours, dans tous les chiffres que je dis, les revenus moindres, en fait, les bas revenus,
11:51qui vont évidemment plus trinquer.
11:52Et ici, encore une fois, ce sont surtout les femmes qui vont être en difficulté dans la séparation.
11:59Elles vont devoir faire face aussi majoritairement au non-versement de la contribution alimentaire.
12:05Donc, c'est ce qu'on appelle, en fait, communément la pension alimentaire,
12:08mais ça s'appelle la contribution alimentaire.
12:10La moitié des parents ne touchent pas cette contribution alimentaire.
12:14Et ces familles qui vont se séparer vont aussi se retrouver face à l'obligation de payer des frais de justice.
12:21Et on sait que 46% des parents ont des difficultés à payer ces frais de justice.
12:28On a fait une étude récente en septembre sur le coût du divorce et de la séparation.
12:33Et on a remarqué que c'était vraiment considéré comme un luxe.
12:36Donc, ça veut dire qu'il y a, d'une part, des parents qui ne se séparent pas parce que ça coûte trop cher.
12:39Il y a, d'autre part, des parents qui vont, en fait, se séparer, mais ne pas passer en justice, faute de moyens financiers.
12:47Alors, dans un premier temps, on pense que tout va bien, qu'on va pouvoir s'entendre.
12:50Mais on remarque aussi qu'au fil du temps, en fait, les arrangements à l'AMIA parfois mettent vraiment ensuite en difficulté les parents.
12:57Ces frais, évidemment, de séparation vont dépendre du statut.
13:00Est-ce qu'on est marié ? Est-ce qu'on est cohabitant légal ?
13:01Est-ce qu'il y a beaucoup d'enfants ? Est-ce qu'il y a un patrimoine commun ?
13:04Ça va dépendre aussi, évidemment, du niveau d'entente et de conflit entre les parents.
13:09Et quelle est la proportion des familles qui a du mal à faire face à des dépenses liées à la santé,
13:16des dépenses tout à fait essentielles comme la santé ?
13:18Alors, ici aussi, on était aussi assez préoccupés de certains chiffres, que je vais dire très précisément.
13:23Donc, on a vu qu'en fait, dans notre échantillon, qui représente bien la population francophone,
13:28on a 27% des parents qui disent qu'ils ont des difficultés à payer les consultations médicales et les médicaments.
13:34Et ce, même dans les familles les plus aisées, c'est-à-dire qu'elles ont plus de 5 000 euros net par mois.
13:41On a aussi 10% d'entre elles qui vont dire qu'ils ont difficile à soigner leurs enfants de manière générale.
13:4526% ont des difficultés à payer tous les frais liés aux hospitalisations.
13:50Et enfin, on a 46% qui disent qu'ils ont des difficultés à payer les lunettes,
13:55les appareils dentaires et les semelles orthopédiques, ce qui nous paraît vraiment conséquent comme chiffre.
13:59Alors, du côté des soutiens financiers aux familles, il y a évidemment les allocations familiales,
14:07allocations familiales qui sont dans le viseur du MR en Wallonie.
14:11Est-ce qu'il y a un danger pour les familles ?
14:13Alors, il y a un réel danger, puisqu'ici, en région wallonne, en tout cas, pas encore en région bruxelloise,
14:17puisqu'on n'a pas encore de gouvernement.
14:18En région wallonne, le signal a été très clair, en fait, et il a été donné par le ministre Yves Copiters,
14:24puisqu'il est en charge de cette matière et il est compétent à 100%,
14:28puisqu'en gros, il a décidé de suivre la décision du gouvernement fédéral,
14:32qui était de réaliser un report d'indexation de tout ce qui est allocations sociales.
14:37Et dans ces allocations sociales, on retrouve les allocations familiales.
14:40Ce qui veut dire que les familles vont se retrouver avec un report d'indexation.
14:45Donc, ils vont se retrouver avec l'équivalent de 10,18 euros par mois pour des allocations de base,
14:50en moins pour les deux mois de report d'indexation.
14:52Alors, ça peut paraître peu comme ça.
14:54On a entendu certains responsables politiques dire en gros que ce n'est quand même pas grand-chose
14:58pour la ligne budgétaire qui était gagnée.
15:02En fait, ce n'est pas vrai du tout.
15:04Donc, je pense qu'ici, on a entendu tous les frais auxquels sont confrontés les parents.
15:08Donc, 10 euros, 20 euros, 30 euros, 100 euros, ça fait la différence.
15:11D'autant plus que ce report d'indexation de deux mois concerne aussi les allocations majorées.
15:17Puisqu'on sait que, du côté de la région Wallonne en tout cas,
15:19on a un revenu de base qui va concerner tous les enfants d'un montant que je peux donner après.
15:25On a un revenu de base qui touche tous les enfants.
15:27Et puis, on va avoir des allocations, des suppléments d'allocations familiales
15:33pour les familles monoparentales, les familles bas revenus
15:35et les familles avec des enfants en situation de handicap.
15:38Donc, même pour ces familles-là, où elles sont identifiées comme étant plutôt vulnérables,
15:42parfois au niveau socio-économique, elles ne vont pas toucher cet argent.
15:47Il faut savoir que les allocations familiales, ce n'est pas un luxe.
15:49C'est vraiment, ça vient, si vous voulez, un peu compenser les manques à gagner.
15:53Il n'y a pas suffisamment de place en crèche.
15:55Les fournitures scolaires ne sont pas gratuites.
15:58Le coût de la vie est là.
15:59Il y a l'inflation, etc.
16:00Donc, il y a toute une série de frais auxquels se confronter les parents
16:02par rapport auxquels l'État ne répond pas, pour nous en tout cas, suffisamment
16:06par rapport à une aide et un soutien concret aux parents.
16:09Et donc, les allocations viennent d'une certaine manière, en fait, compenser,
16:13mais viennent aussi compenser les temps partiels, du coup, qu'on doit prendre pour s'occuper des enfants.
16:17Alors, on est dans une société maintenant où les deux parents travaillent.
16:22Le gouvernement fédéral souhaite que tout le monde travaille.
16:25Donc, venir un peu complètement éroder les allocations familiales,
16:29qui est, je le rappelle, le seul soutien public automatique pour tous les parents,
16:34c'est quand même un drôle de signal.
16:36En tout cas, pour nous, un signal assez contradictoire.
16:39En outre aussi que c'est un des seuls outils très efficaces de lutte contre la pauvreté.
16:43Pourquoi ? Parce que, comme je le disais, c'est un droit automatique.
16:46Donc, il n'y a pas besoin de l'activer.
16:48Or, on sait bien que, dans les familles qui sont en situation de vulnérabilité ou de précarité,
16:52la logique du non-take-up, comme on dit, le fait de ne vraiment pas aller archiver ses droits,
16:58c'est une réalité auxquelles sont confrontées beaucoup d'administrations, d'institutions
17:03et aussi d'associations de terrain pour essayer de sensibiliser ces familles à activer ces dispositifs.
17:11Il y a aussi, d'après moi, une espèce de méconnaissance, en fait,
17:15de nos responsables politiques.
17:17J'ai entendu Adrien Dolimont dire, il me semble, de manière assez précise,
17:24dans un débat matin premier,
17:26où il allait philosophiquement donner les indications un peu au-dessus de la mêlée,
17:32c'est ses mots,
17:33où il dit, je ne comprends pas en quoi est-ce qu'on aide des parents
17:36en donnant un chèque aux parents pour leurs enfants.
17:38Donc, il y a pour moi une espèce de méconnaissance complète
17:41de tout l'historique, en fait, de ces allocations familiales,
17:44qui sont quand même une logique de solidarité depuis de nombreuses années,
17:49où on sort maintenant, d'ailleurs, de la politique nataliste de l'époque.
17:53Donc, le danger, pour terminer, c'est que ça devienne,
17:55si on touche aux allocations familiales comme on vient de le faire,
17:58c'est encore toucher davantage, c'est aussi pointer des familles,
18:00pénaliser certains parents.
18:01On a entendu Georges Luboucher parler des familles nombreuses.
18:03D'un coup, trois enfants, ce ne serait plus acceptable,
18:06et donc, on enlève les allocations familiales.
18:07Le quatrième, au fond, ne vaut pas le troisième, entre guillemets.
18:10Et donc, on pénalise les familles, et ça, pour des variables budgétaires,
18:13et ça, c'est vraiment inacceptable.
18:15Juste parce que vous l'aviez promis, le montant de base de l'allocation.
18:19Ah oui, tout à fait.
18:19Alors, en région Wallonne, si on a un enfant entre 0 et 17 ans,
18:23l'allocation de base est de 192,73 euros.
18:27Pour les enfants de 18 à 24 ans, c'est 205,16 euros.
18:30En région bruxelloise, c'est plus ou moins identique.
18:33Pour les enfants de 0 à 11 ans, on est à 186,51 euros.
18:36Les enfants de 12 à 17, 198, 94.
18:39Et là, il y a deux montants pour les 18 à 24,
18:41entre 198 et 211,38 euros.
18:45En gros, c'est plus ou moins 200 euros par mois.
18:48Certains pays donnent d'ailleurs davantage, d'autres pays donnent moins.
18:50Donc, on est plutôt dans une logique un peu moyenne
18:54au niveau des allocations familiales.
18:55Et pour terminer, que demande la Ligue des familles
18:58pour alléger ce budget des familles ?
19:00Alors, la Ligue des familles demande beaucoup de choses.
19:02C'est-à-dire que j'ai dû choisir, évidemment, pour le podcast ici.
19:05Donc, en tout cas, de manière générale,
19:08tout ce qui vient soulager le portefeuille des parents
19:11de manière très concrète au niveau financier
19:12est vraiment à favoriser.
19:15Et aussi, tout ce qui vient améliorer la conciliation des temps,
19:19l'équilibre, vie professionnelle, vie familiale,
19:21pour que les parents qui ont la chance de pouvoir travailler
19:23puissent travailler dans les conditions qu'ils souhaitent.
19:26Mais de manière plus précise, le premier point, c'est
19:27ne plus toucher, ne pas toucher aux allocations familiales, surtout pas.
19:31La gratuité des fournitures scolaires, ça, c'est vraiment notre marronnier.
19:35On tape sur le clou depuis de nombreuses années.
19:38Il faut vraiment étendre cette gratuité scolaire
19:40à la quatrième, cinquième, sixième primaire, au secondaire.
19:43J'en n'en ai pas beaucoup parlé, mais il y a aussi le secondaire qualifiant,
19:46où on se retrouve avec des montants, parfois, jusqu'à 2000 euros
19:48pour la rentrée scolaire du qualifiant,
19:50parce qu'on a du...
19:51Les parents doivent payer du matériel spécifique.
19:54Donc, on est vraiment...
19:55Et on sait que c'est des familles, majoritairement,
19:57la moitié des élèves sont dans des situations de vulnérabilité économique.
20:00Donc, il y a vraiment quelque chose à faire à ce niveau-là.
20:03Ensuite, augmenter les places en crèche,
20:05mais places publiques, de crèche publique,
20:07donc à la hauteur calculée en fonction du revenu des parents.
20:12Et ensuite, augmenter la rémunération du congé parental,
20:16qui, je le rappelle, est à 932 euros,
20:18et qui est un outil de conciliation des temps
20:19qui est vraiment excessivement satisfaisant pour les parents.
20:22sauf que, pour l'instant, le coût financier est trop important.
20:26Madame Guyot, merci.
20:27Merci à vous.
20:28Le soir, repensons notre quotidien.
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