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  • il y a 23 heures
Et si l’histoire de la Formule 1 était faussée… par un simple barème de points ? Avant 1991, tous les résultats ne comptaient pas. Certains étaient ignorés. Et à deux reprises, ce détail a suffi à couronner… le mauvais pilote.

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0:00 Refaire l'histoire
1:02 Barème décompté
3:30 1964 - Surtees / Hill
6:34 1988 - Senna / Prost
9:30 L'impact sur 1989
15:30 J'aime pas Senna ?
17:35 Héritage

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00Alain Prost, 8 titres, Ayrton Senna, 2.
00:03Comment un simple barème de points et une accumulation de petites choses
00:07peuvent contraindre les passionnés de mauvaise foi, comme moi,
00:11à revoir leur jugement sur l'histoire du sport ?
00:14Comme l'a récemment déclaré Maximus Verstappenissius,
00:16philosophe et champion du monde de Formule 1 sur son temps libre,
00:19une invitation des plus poétiques à revisiter l'histoire de la Formule 1
00:28au moment où le barème a joué un rôle déterminant.
00:32Ce sujet sera l'étude de deux émissions distinctes.
00:35Dans l'une, nous verrons quelle saison aurait pu être impactée par un barème différent.
00:40Mais pour commencer, nous allons aujourd'hui nous intéresser au cas très particulier
00:44des barèmes décomptés.
00:46Sortez vos calculettes et vos calepins et surtout, rangez vos claviers
00:50parce que je vous préviens, si vous êtes fan d'un certain triple champion du monde brésilien,
00:56vous allez me détester encore plus que d'habitude.
00:59Non, je parle pas de Nelson Pickett.
01:02Le système de points en sport automobile n'a pas toujours été aussi simple qu'aujourd'hui.
01:06Le premier de la course marque le plus de points, le deuxième un peu moins,
01:09le troisième un peu moins, etc.
01:11Et à la fin du championnat, celui qu'on a accumulé le plus est sacré champion du monde.
01:15Basique.
01:16Mais si l'on remonte aux années 1920 et 1930,
01:19dans les championnats de Formule Grand Prix,
01:22l'ancêtre de la Formule 1 moderne,
01:24le principe était inversé.
01:26Il fallait marquer le moins de points possible.
01:28Une victoire valait un point,
01:30une deuxième place deux points,
01:31une troisième trois, etc.
01:33Et on ajustait encore en fonction du pourcentage de course qui avait été parcouru.
01:38Il faut dire qu'à cette époque,
01:39finir une course était déjà un exploit en soi.
01:41À la création du championnat du monde de Formule 1 en 1950,
01:45on a voulu conserver cette idée d'avoir une marge de tolérance face à la malchance,
01:49tout en simplifiant les règles.
01:51C'est là qu'est né le système dit de résultats décomptés,
01:55à savoir, seul un certain nombre de vos meilleurs résultats comptent pour le championnat.
02:00Par exemple, en 1950, il y avait sept courses au calendrier,
02:04mais seuls les quatre meilleurs résultats étaient pris en compte.
02:07Un pilote avec trois victoires et quatre troisième places aurait un total brut de 40 points,
02:13mais il pourrait être battu par un autre pilote qui aurait trois victoires et trois abandons
02:18et une deuxième place pour seulement 30 points retenus.
02:21Ce système avait aussi une vocation pratique,
02:24ne pas pénaliser les équipes qui ne pouvaient pas participer à toutes les courses.
02:28L'Indy 500, par exemple, comptait pour le championnat du monde,
02:30mais beaucoup d'équipes européennes ne s'y rendaient pas, pour ne pas dire aucune.
02:35En 1991, l'AF1 a abandonné ce système de résultats décomptés pour adopter une règle bien plus simple.
02:41Désormais, le pilote qui marque le plus de points sur l'ensemble de la saison est champion.
02:45Sur le papier, ça peut sembler curieux,
02:47mais dans les faits, ce système n'a réellement influencé les résultats qu'à deux périodes clés,
02:51les années 60 et la fin des années 60.
02:54Non, 80.
02:56Bah oui, 80 du coup.
02:58Donc, années 60 et années 80.
03:00Allez, on y va tout de suite.
03:03De toute façon, le monteur, il va rendre ça moins chiant.
03:06Non, t'avais qu'à refaire la prise.
03:13Le son n'est pas ouf.
03:15On va la refaire.
03:17Non.
03:18Vous êtes là.
03:20Je vous avais pas vu.
03:21Oui, comme vous le voyez, il y a beaucoup d'efforts qui est mis en post-production chez Formule BlaBlaCorp.
03:39En 1964, John Sortiz est sacré champion du monde avec un point de moins que Graham Hill.
03:45Cette saison est passionnante parce qu'elle oppose Graham Hill et Jim Clark.
03:49Oui, Sortiz, il arrive après, faut suivre.
03:52Hill et Clark, les deux derniers champions du monde en titre, deux tempéraments, deux écuries différentes et une rivalité qui captivait le monde de la Formule 1.
04:01Enfin, surtout les Britanniques.
04:03Mais bon, comme l'AF1 est globalement une affaire très britannique, voilà, c'est pareil.
04:08Le championnat compte dimanche, mais seuls les six meilleurs résultats sont retenus pour le classement final.
04:15Avec un problème technique de Clark, Hill s'impose à Monaco.
04:18L'Écossais réplique en gagnant aux Pays-Bas et en Belgique avant d'abandonner en France.
04:23Et il en profite pour y terminer deuxième tout comme à Brunshatch.
04:26Une course gagnée par Jim Clark.
04:28À la mi-saison, Clark mène avec 30 points et Hill le suit avec 26.
04:32Mais la sixième manche disputée au Nürburgring voit l'arrivée d'un ennemi impérial.
04:38Alors non, je ne parle pas d'un célèbre dictateur connu pour ses mèmes sur Instagram,
04:43mais je parle de John Sortiz au volant de sa Ferrari 158.
04:48Il s'impose devant Hill tandis que Clark, fidèle à Lotus, abandonne.
04:53Encore, oui.
04:54Il repasse en tête du championnat avec 32 points, Clark est toujours bloqué à 30.
04:58Ferrari devient alors l'invité surprise de cette deuxième moitié de saison.
05:02Bandini s'impose en Autriche, Sortiz gagne de nouveau à Monza, Clark et Hill, quant à eux, manquent de réussite.
05:09Hill gagne ensuite aux Etats-Unis, Sortiz y termine deuxième et Clark, il abandonne encore une fois.
05:16Avant le Grand Prix du Mexique, manche finale, voici le tableau.
05:20Grams Hill a 41 points, mais il a déjà 7 entrées dans les points.
05:23Et seuls 6 peuvent compter.
05:26Il redescend donc à 39 points.
05:27Sortiz en a 34, Clark est à 30.
05:31Avec moins de 6 arrivées dans les points, chaque bon résultat peut encore leur rapporter gros.
05:36Clark domine la course, ce qui fait de Hill le champion provisoire.
05:40Mais ce dernier se fait percuter par l'autre Ferrari de Lorenzo Bandini et retombe dans le peloton.
05:45Clark devient alors le champion théorique, mais sa Lotus le trahit dans l'avant-dernier tour.
05:49En conséquence, John Sortiz grimpe jusqu'à la deuxième place, ce résultat lui offrant un titre mondial totalement inespéré au vu du début de saison,
05:58et avec un petit coup de pouce du destin de son coéquipier et du décompte des résultats.
06:03Restons encore juste un petit instant dans les années 60 pour rappeler un petit détail sur Tim Clark.
06:09Lors de ses deux titres mondiaux, il a marqué 100% des points possibles en remportant autant de courses que de résultats comptabilisés.
06:17Avec Alberto Ascari en 1952, aucun autre pilote n'a jamais réalisé cet exploit.
06:22Et il serait naturellement impossible de le réaliser avec le barème moderne.
06:27Je l'espère, parce que...
06:30Ce serait chiant.
06:43En 88, le règlement impose que les 11 meilleurs résultats sur les 16 courses soient retenus pour le championnat.
06:49En cette saison-là, McLaren sort la MP4-4, l'une des machines les plus dominantes de l'histoire de la Formule 1.
06:56Résultat, 15 victoires en 16 courses.
06:59C'est aussi cette année-là que s'enclenche ce qui va devenir la rivalité la plus célèbre de l'histoire de la discipline.
07:06Du côté de Sénat, la saison démarre par une panne mécanique au Brésil, suivie d'un crash depuis la tête de course à Monaco à quelques tours de la fin.
07:13Ensuite, il aligne une série de victoires, et comme si son crash à Monaco n'avait pas suffi,
07:18il a besoin de prouver au retardataire qu'il va plus vite qu'eux et qu'il sait doubler comme un débile.
07:23Résultat, il s'accroche avec Jean-Louis Schlesser à Manza, alors qu'il avait la course en poche à deux tours de la fin.
07:29Et pour ne rien arranger des soucis mécaniques au Portugal et en Espagne,
07:33viennent encore limiter sa moisson de points.
07:36Prost, de son côté, joue sur la régularité incisive avec laquelle il avait battu les Williams en 1986.
07:44Il abandonne en Grande-Bretagne et il est victime d'une panne en Italie.
07:47Pour le reste, il termine soit vainqueur, soit deuxième.
07:50En tout, il inscrit 105 points sur la saison contre 94 pour Sénat.
07:55Mais là où ça se complique, c'est avec le système des résultats décomptés.
08:00Prost doit retrancher trois deuxièmes places car il a plus de 11 arrivées dans les points.
08:07Sénat, lui, ne retranche que deux résultats correspondant à ses mauvaises courses au Portugal et en Espagne.
08:13Au final, Sénat est champion avec 90 points retenus contre 87 pour Prost.
08:18Certains diront que l'un méritait plus car soit il a simplement marqué beaucoup plus de points
08:23et d'autres diront que l'autre mérite son titre parce qu'il a été le plus flamboyant et spectaculaire
08:29et qu'il a gagné selon les règles en vigueur.
08:32Alors, personnellement, je m'en tape de qui est champion.
08:35Après, si on me demande de trancher, je dirais juste qu'il n'y aurait pas de débat
08:38si Sénat ne s'était pas foutu dans le mur tout seul à Monaco.
08:41Alors, on me dira que c'est parce qu'on lui a demandé de ralentir, de préserver sa mécanique
08:46et que Sénat, il est tellement fort qu'il s'est juste roulé à fond, à fond, à fond.
08:51Il ne sait pas faire attention à sa voiture.
08:53Et que du coup, s'il avait abandonné parce qu'il avait trop maltraité sa mécanique,
08:58ben là, on aurait pu dire « Ah ouais, mais quand même, il n'a pas de chance ! »
09:02Et pour rapidement évoquer le cas de l'incident avec Schleser,
09:04c'est vrai que le pilote Williams n'a pas vraiment aidé dans l'accrochage,
09:09mais Sénat avait plus de 40 secondes d'avance sur les Ferrari,
09:12il restait deux tours à la course.
09:13Un petit peu de précaution aurait pu lui faire le plus grand bien.
09:17Alors, je disais que 64 et 88 sont les deux seules fois dans l'histoire du championnat
09:34où le pilote, qui avait le plus de points, n'est pas devenu champion du monde.
09:37Mais je vais quand même parler de 89.
09:40Parce que mathématiquement, le système des résultats décomptés
09:44n'a pas changé l'issue du championnat.
09:47Mais sur le plan du déroulement, de l'ambiance des polémiques,
09:51ce système a pesé très lourd.
09:54Et ça va être mon moment préféré,
09:56parce que je vais débloquer une de mes polémiques favorites.
09:59Alors, oui, parce qu'aujourd'hui, il y a encore des gens
10:02qui sont bloqués sur ce crash,
10:04comme il y en a qui sont bloqués sur 2021,
10:07Silverstone, Abu Dhabi, tout ça, tout ça.
10:10C'est jusque-là, c'est en 89.
10:12J'étais pané, comme les poissons panés.
10:17Donc voilà, juste pour dire que si vous espérez
10:19que si le monde du sport mécanique passe à autre chose,
10:25j'ai une mauvaise nouvelle.
10:27Mais bref, pour les nouveaux, je vais essayer de la faire courte.
10:30Replacez le contexte, tout ça.
10:33À quelques tours de la fin de course,
10:35Prost et Sénat s'accrochent à la chicane et tirent tout droit.
10:38Prost abandonne, Sénat parvient à repartir
10:41en étant poussé par les commissaires et gagné la course.
10:44Mais après l'arrivée, il est disqualifié.
10:46Résultat, Prost est sacré champion.
10:48Et l'impartialité de Jean-Marie Balestre,
10:51président de l'AFIA, est remise en question
10:53ayant toujours été proche de Alain Prost.
10:56Et je vous invite très franchement à creuser le sujet par vous-même.
11:00Creuser tout ce qui entoure les polémiques Sénat contre Prost
11:03parce que c'est dense, complexe, et c'est plutôt bien documenté.
11:08Sauf ça.
11:11Le film Sénat.
11:13C'est un film de propagande.
11:16Un bon film de propagande.
11:18Mais un mauvais film pour s'informer.
11:27Je l'ai en triple.
11:29Attends, mais j'ai quand même pas envie d'avoir cassé un truc.
11:31De mon côté, j'en parle pas parce que j'ai pas envie de me taper
11:33des fanatiques complotistes mal informés
11:35qui m'insultent en commentaire.
11:37Je préfère qu'on m'insulte parce que je suis gros,
11:39handicapé et moche.
11:40Je rigole, je rigole.
11:42Je suis pas moche.
11:45Avant le Grand Prix du Japon,
11:47avant dernière manche du championnat,
11:49Prost mène 76 à 60.
11:52Une victoire rapporte 9 points
11:54et seuls les 11 meilleurs résultats sont comptabilisés.
11:57Sur le papier, l'affaire semble pliée en faveur de Prost.
12:01Mais en réalité, il n'a plus de marge.
12:04Il a déjà une quatrième et une cinquième place qui sont décomptées.
12:08Donc s'il finit troisième, ça ne lui rapporte strictement aucun point.
12:12La seule option valable, c'est de viser les deux deuxièmes places restantes
12:16pour les deux dernières courses.
12:18Dans ce cas, il aurait un total brut de 93 points,
12:22mais ramené à 78 après le décompte,
12:25soit 4 victoires et 7 deuxième places.
12:28Et si Senna remporte les deux dernières manches,
12:30il atteint également les 78 points,
12:33mais avec 8 victoires contre 4 pour Prost,
12:35il décroche le titre au nombre de victoires.
12:37Donc Prost doit à tout prix gagner
12:40ou s'assurer que Senna ne gagne pas.
12:44Inutile de dire que sans les points décomptés,
12:45il n'y aurait pas eu de polémique
12:46parce que Prost aura été sacré juste après la 14e manche au Portugal.
12:52Mais chose promise, chose due,
12:53c'est là que commence mon débankage du crash.
12:55Premier point, même si Balestre a effectivement favorisé Prost,
12:59ce qui n'est pas avéré.
13:02Je le précise, c'est pas avéré.
13:04Mais par contre, c'est sûr à 99%.
13:08Même plus.
13:10Senna a abandonné la course suivante à Adelaide,
13:13donc quoi qu'il arrive, il n'aurait pas été champion.
13:16Quant à l'idée que Prost aurait provoqué l'accrochage exprès pour gagner,
13:20bon, soyons sérieux.
13:21Déjà, car entre Prost et Senna,
13:23celui qui provoque des accidents,
13:24c'est pas Prost.
13:25Prost était profondément conscient des risques du sport automobile,
13:28ce qui, justement, lui avait valu de nombreuses critiques
13:31de la part des agences de pompe funèbre.
13:33Vous avez eu une grosse pétoche quand même
13:34quand Didier Pironi à Hockenheim s'est envolé devant vous.
13:37Ouais, non, c'est un souvenir que je garderai toujours.
13:40Bon, je taquine un peu.
13:42Parce que si on regarde les images
13:43en les ralentissant à 3 milliards de pour cent,
13:46c'est-à-dire exactement comme on devrait regarder un sport
13:48où on prend des décisions en moins d'un dixième de seconde,
13:51on voit très clairement Prost resserrer son virage
13:54lorsqu'il comprend que Senna peut plonger,
13:56puis il ferme clairement le volant,
13:58sachant qu'il n'y a aucun moyen
14:00de prendre proprement la chicane ensuite.
14:02Et le dernier appel à prendre en compte,
14:05Senna avait, à ce stade-là,
14:07moins de six tours pour trouver l'ouverture sur Prost.
14:09S'il ne doublait pas, Prost était champion.
14:12Imaginez-vous Ayrton Senna
14:14renoncer à prendre un risque,
14:17même non calculé,
14:18juste pour assurer la deuxième place.
14:22Dans ce contexte.
14:23Évidemment que non.
14:24C'était ni son style, ni une option.
14:27Il n'avait pas le choix.
14:28Parce que franchement,
14:29on ne double pas à Suzuka,
14:30et ce n'est pas nouveau.
14:32Mais bon, soyons honnêtes,
14:33personne ne respecterait Senna
14:35s'il était resté tranquillement derrière
14:37à attendre que Poste,
14:40oui, si tu veux,
14:40que Poste fasse la Poste,
14:42et vas-y, t'as compris.
14:44Enfin voilà, que Prost lui dise
14:45allez, vas-y, passe.
14:47C'est un incident de course, rien de plus.
14:49Ça a pris une ampleur démesurée
14:51parce que c'est un titre mondial,
14:54et que là-dedans,
14:56un des pilotes qui est impliqué
14:58dans cette incidence
15:00avère avoir une base de fans
15:02capable de transformer
15:03le moindre petit problème
15:07en thèse de droit pénal.
15:09Mais bon, c'est la formule 1,
15:11c'est le sport, c'est brutal,
15:12c'est injuste, c'est tendu,
15:13c'est comme ça.
15:14Et je ne pense pas
15:15qu'ils doivent en être autrement.
15:17à un moment donné,
15:18il faut juste accepter
15:19que ça fait partie du jeu.
15:21Pas besoin de passer la scène
15:22image par image
15:23pour rechercher un coupable
15:25parce que parfois,
15:26il n'y en a pas.
15:27Oui, alors, ok,
15:29bon, je sens que ça monte,
15:30je vais être très clair,
15:32je ne déteste pas Sénat.
15:34Déjà parce qu'il ne m'a rien fait.
15:36Non mais, c'est important.
15:38C'est important de le dire
15:39parce que tu vois,
15:40on pourrait me dire
15:41« Ouais, mais du coup,
15:43il ne t'a jamais rendu tes 20 balles,
15:45tu peux pas... »
15:46Non, il n'y a rien.
15:47Il n'y a jamais rien eu
15:48entre lui et moi.
15:50Il ne m'a rien fait.
15:51Je ne lui ai rien fait.
15:52Donc franchement,
15:53je n'ai rien contre lui.
15:55Donc, voilà.
15:56Donc non,
15:56ce n'est pas que j'ai quelque chose
15:59contre lui,
15:59c'est juste que je ne supporte pas
16:01ces adorateurs fanatiques
16:02qui piétinent 75 ans
16:04d'histoire du sport
16:05juste pour glorifier un personnage
16:07alors que normalement,
16:08son talent à lui seul
16:09devrait suffire à apprécier le pilote.
16:11La casque que j'ai,
16:13je ne l'ai pas acheté
16:14parce que je n'allais pas...
16:15C'est mon copain Loïc
16:17qui me l'a donné.
16:19Loïc Schoenstapel
16:20achetait ses bouquins,
16:21il ne fait que des biographies
16:22parce qu'il n'a rien d'autre
16:23à foutre de sa vie.
16:23Ce n'est pas vrai,
16:24je suis méchant,
16:24mais il est trop gentil.
16:25Ce qui rend tout ça insupportable,
16:27c'est d'avoir des gens
16:28qui ont besoin d'insister
16:29encore plus là-dessus
16:30et de cracher
16:31sur tout ce qui a existé
16:33pour bien montrer
16:33qu'il n'y a que Sénat
16:34et que le reste,
16:35c'est de la merde.
16:36Vous, je ne vous aime pas.
16:38Ouais, dégage.
16:40Ah, tu pu.
16:41Après, j'en rajoute un peu
16:42parce que je plaisante
16:43sur le fait qu'il avait tendance
16:44à gagner
16:45ou à casser sa voiture
16:46en essayant de gagner.
16:48Pas besoin de rabaisser tout le monde
16:49pour prouver que Sénat
16:50est un des meilleurs pilotes
16:52de l'histoire.
16:52Il est indiscutablement
16:54dans le top 100.
16:56Et j'ai découvert
16:57un petit jeu très intéressant
16:58qui innocent Alain Prost
17:00de facto.
17:01C'est très simple,
17:02il suffit de remplacer
17:03Prost par Piastri
17:05et Sénat par Norris.
17:06Le discours change subitement
17:08en
17:09« Oh là là, Norris,
17:10zéro sans froid,
17:11aucune intelligence de course »
17:12ou encore
17:13« Oh là là, Piastri,
17:14mais quel giga chad,
17:15il n'a pas bougé,
17:16c'était son virage,
17:17il fait ce qu'il veut ».
17:18Et oui, comme quoi,
17:18c'est aussi à la gueule du client.
17:20En 1990,
17:21le barème évolue,
17:22la victoire passe
17:23de 9 à 10 points
17:24et quand on sait
17:25que Balestre
17:26n'était pas totalement neutre
17:28vis-à-vis de Prost,
17:29cette décision
17:30prend une toute autre perspective.
17:34Et oui,
17:34parce qu'avec ce système,
17:35Prost aura été champion
17:36en 83,
17:3784
17:38et 88.
17:39Ajouté à son sacre de 93,
17:41cela lui aurait fait
17:42un total
17:43de 7 titres mondiaux,
17:44de quoi le placer
17:45au même rang
17:46que Schumacher
17:47et Hamilton.
17:48Sur le papier,
17:49sur le papier,
17:52Prost est au-dessus.
17:54Schumacher
17:54et Hamilton
17:55ont empilé
17:56leur record
17:56au cours
17:57des deux plus longues
17:58aires de domination
17:58d'un constructeur
17:59dans l'histoire de la F1.
18:00Il y a un moment,
18:01c'est factuel.
18:03Prost,
18:03il a eu
18:044 titres de champion,
18:054 places de vice-champion
18:08et encore 2 autres saisons
18:11où il s'est battu
18:12pour le titre jusqu'au bout.
18:13Sur 13 ans en formule 1.
18:15Donc ça nous fait
18:16un taux
18:16de 3 années
18:20où il n'a pas été
18:22dans la course au titre.
18:24dont l'une d'elles
18:25était sa saison
18:26de débutant
18:27en 80.
18:29Mais voilà,
18:30donc Prost
18:31comme Senna,
18:32aucun doute
18:32que quoi que vous en pensiez,
18:34il fait aussi partie
18:34des meilleurs pilotes
18:35de tous les temps
18:36comme Senna.
18:38Voilà.
18:39Il est clairement
18:39dans le top 5.
18:42Tu me connais taquin
18:43et tu peux te demander
18:44si je pense réellement
18:45que Prost est au-dessus
18:47de Schumacher
18:47et Hamilton
18:48ou si j'ai juste
18:49envie de faire chier.
18:50Mais dis-toi
18:51que la réponse
18:52que tu détestes le plus
18:53c'est probablement la bonne.
18:55Je veux dire,
18:56quitte à entrer
18:56dans des débats de merde,
18:58je préfère autant
18:58faire chier le monde.
19:00L'année suivante,
19:01en 91,
19:01l'AF1 met un terme
19:02au système
19:03des résultats décomptés
19:04et il était temps.
19:06D'abord parce que
19:07sur plus de 40 saisons
19:08ce système
19:09n'a réellement influencé
19:10que deux championnats
19:11et ensuite parce que
19:12les saisons sont devenues
19:13plus longues,
19:14les voitures bien plus fiables
19:15et surtout
19:16parce que ce système
19:18était un casse-tête
19:19mathématique absurde.
19:20Comme le disait
19:21un philosophe,
19:22avec des scies
19:23on peut faire des accords
19:24de mi ou de sol
19:25par exemple.
19:26On peut pas dire
19:26qu'un barème
19:27est objectivement
19:28meilleur ou plus juste.
19:30Les règles étaient
19:30les mêmes pour tous
19:31et les pilotes
19:32les connaissaient.
19:33En 88,
19:34Prost a marqué
19:34plus de points
19:35mais c'était pas
19:36un championnat
19:37où la régularité primait.
19:38Il fallait viser gros
19:39et pas accumuler
19:41des deuxièmes places.
19:42Tout comme en 64,
19:43John Surtease
19:44est champion
19:44en ayant moins de points
19:45que Graham Hill
19:46mais c'est parce que
19:48bah voilà,
19:48Jim Clark a eu plus d'abandon.
19:50Bah ouais,
19:50il pilote une Lotus
19:51sinon c'est le meilleur
19:52pilote du monde
19:53qu'est-ce tu veux.
19:54Et au fond,
19:54c'est pas un palmarès brut
19:55qui détermine le talent
19:57ou la grandeur
19:57d'un pilote.
19:58Que ce soit Hill,
19:59Surtease,
20:00Prost ou Senna,
20:01les passionnés
20:01savent replacer
20:02les chiffres
20:03dans leur contexte.
20:04Et surtout,
20:05nous savons tous
20:06admirer chacun
20:07de ces champions
20:08pour ce qu'ils étaient
20:09vraiment.
20:10Enfin,
20:11sauf toi.
20:13Prends un chewing-gum,
20:13je te jure.
20:14J'ai des bonbons,
20:15j'ai des bonbons aussi,
20:16tronc.
20:17Je t'en...
20:18Merci de m'avoir supporté
20:20au milieu de toutes
20:21ces blablateries
20:22de non-sens
20:23entre taquineries,
20:25opinions personnelles
20:26tranchées.
20:27Quoi qu'il en soit,
20:27j'espère vous retrouver
20:28prochainement
20:29pour la seconde partie
20:30de cette émission
20:30sur le thème de
20:31Refaire l'histoire
20:32en changeant barème.
20:34On verra comment,
20:35en fonction du barème,
20:36Graham Hill aurait pu
20:37remporter jusqu'à
20:374 titres
20:38ou Alain Prost
20:39jusqu'à 8 titres.
20:40Vous verrez,
20:41c'est rigolo.
20:42Bisous !
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