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  • il y a 2 jours

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Transcription
00:00L'autoforçage, il commence quand on accepte d'avoir des relations sexuelles,
00:04voire qu'on se motive, mais un peu trop, sans envie.
00:07Il y a derrière la peur de la part des femmes, qu'il y ait des conséquences négatives
00:11et qu'elles évaluent ça comme moins coûteux.
00:13De dire non, dans ma patientèle, à peu près toutes les femmes
00:16venaient pour des symptomatologies qui sont les douleurs vulvaires,
00:20à la pénétration et l'absence de désir.
00:22Derrière, il y avait ce phénomène d'autoforçage.
00:25Elles venaient en gros pour qu'on les répare, pour pouvoir continuer à se forcer.
00:28C'est très perturbant de voir que toutes les générations faisaient ça.
00:31Les femmes préfèrent être de corvées de sexe parce qu'elles continuent à grandir
00:36et à évoluer dans un contexte sociétal qui véhicule tout un tas de clichés sexistes,
00:41notamment celui que les hommes auraient plus de besoins sexuels que les femmes,
00:45pas fondés scientifiquement.
00:47Le discours, l'appétit vient en mangeant, en se forçant un peu, ça finit par venir.
00:51Vous pensez être avec votre partenaire, mais en fait vous êtes trois.
00:54Parce qu'en plus de votre partenaire et vous, il y a la haine de soi que la femme a pour elle-même.
01:00Tout cet espace mental qui est occupé par « Oh là là, ils voient mon bourrelet quand je suis dans cette position.
01:05C'est honteux, c'est ça. »
01:06Leur socialisation qui les pousse à être plus tournées vers la satisfaction des besoins des autres.
01:10Si jamais elles ont essayé de dire non par le passé et qu'elles ont rencontré ce que j'appelle un sinon,
01:15c'est-à-dire « Fais-le sinon, je vais bouder, je vais te tromper, je vais te quitter. »
01:21Alors elles ont fini par intérioriser le fait que c'est plus coûteux de dire non et qu'il vaut mieux ce que j'appelle écarter les cuisses
01:27parce que c'est vraiment des vocabulaires comme ça qu'elles utilisent.
01:30La sexologie classique qui parle beaucoup de troubles, de désirs hypoactifs.
01:36C'est un des trucs qui me paraît problématique de focaliser sur cette absence de désir,
01:40comme si c'était une pathologie des femmes et pas une pathologie quelque part systémique, sociétale,
01:46de paramètres liés au patriarcat, que ça ne suffit pas de dire aux personnes « Achetez des sextoys, mettez de la lingerie »,
01:52que c'est juste plus de pression pour les femmes, qu'il faut traiter ça dans son ensemble.
01:56Il faut qu'elles comprennent ce cercle vicieux, rarement pointé par les sexologues.
02:00« Plus je me force, moins j'ai envie. »
02:02Et donc les douleurs et l'absence de désir, elles sont causées par cet autoforçage.
02:08Ça fait partie déjà du travail qui peut prendre du temps de leur faire prendre conscience que le problème est systémique
02:15et que sans la coopération de leurs partenaires, ça va être compliqué de travailler.
02:19Il y a quand même un grand nombre d'hommes qui viennent et qui sont de bonne volonté,
02:23qui sont capables d'entendre que ça vaut la peine de changer des choses.
02:26Moi, je préfère parler d'intimité.
02:28Ce serait presque cool que ça remplace sexualité, parce que justement, ça met le focus sur l'importance du partage sensoriel
02:35et du partage qui nourrit la complicité du couple, plutôt que quelque chose de génital,
02:41de l'ordre de la performance, de se triturer, de se patouiller et le pot à pot.
02:45Prendre les corps comme des pâtes à modeler avec lesquelles on essaye des trucs
02:50et non pas des pratiques stéréotypées qu'on enchaîne toujours de la même manière.
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