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La délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale organise une table ronde sur le thème : « Violences en ligne, quelle action internationale ? ». À cette occasion, les députés auditionnent la comédienne et metteuse en scène, Typhaine D, la cofondatrice de l'association "Féministes contre le cyberharcèlement", Laure Samona, l'avocate, Violaine De Filippis Abate, la secrétaire générale de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF), Roxana Maracineanu et la secrétaire générale du Forum génération égalité, Delphine O. Retrouvez les échanges entre les auditionnées et les députés.
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00:00:00Bonjour à tous, ravie de vous retrouver sur LCP pour un nouvel épisode de La Séance est ouverte.
00:00:13Aujourd'hui, place à un thème très sensible, les violences en ligne et l'action qui est conduite notamment sur le plan international pour lutter contre ces violences.
00:00:22La délégation aux droits des femmes de l'Assemblée Nationale organisait précisément une table ronde sur ce sujet autour de la table des femmes, avocates, comédiennes ou encore l'ancienne ministre Roxana Maracineanu.
00:00:36Direction tout de suite la salle 6350 de l'Assemblée Nationale.
00:00:40Alors les prémices sont malheureusement assez classiques.
00:00:46L'ensemble de mes sœurs féministes qui sont identifiées sur les réseaux sociaux sont cyberharcelées et c'était mon cas depuis que je m'exprime et que je suis publiquement visible depuis les années 2010.
00:01:05Simplement, le mot n'existait même pas de cyberharcèlement.
00:01:07Donc au départ, on ne savait même pas nommer ce qui nous arrivait.
00:01:09Et puis en 2022, je participe à une émission sur le crayon média que je ne connaissais pas.
00:01:19Et on m'invite et je comprends en direct que c'est une émission qui va consister à débattre avec une personne en face de moi sur la question de la langue française.
00:01:29Et j'ai inventé une langue qui s'appelle la féminine universelle, qui est une création artistique, littéraire et militante qui sert à faire entendre comme d'ordinaire la langue a été masculinisée à partir du 16e siècle.
00:01:45Et puis à partir de là, on est en 2022, le 12 juillet 2022, la vidéo est postée d'abord en entière sur YouTube et puis des petites parties sur les différents réseaux sociaux, Instagram notamment.
00:02:05Et tout de suite, je vois que les commentaires sont en nombre et sont très insultants, voire menaçants.
00:02:13Au départ, je me dis bon, c'est un peu comme d'habitude, parce que c'est un peu triste, mais c'est notre quotidien.
00:02:20Et puis au bout de quelques heures, quelques jours, je me rends compte que ce qui change par rapport à d'habitude, c'est la quantité de commentaires et de messages privés aussi que je reçois.
00:02:32Et le fait que ça ne s'arrête pas, que ça débarque par raide, que de jour comme de nuit, sur l'ensemble des réseaux sociaux, pleuvent des torrents de haine, clairement misogynes.
00:02:47Donc pour donner un petit peu la nature, c'est beaucoup d'insultes misogynes, lesbophobes, d'injonctions à retourner en cuisine.
00:02:56Ça, ça revient énormément à revenir à ma place de femme, à savoir au service des hommes, à la maison, d'injonctions à se taire, des ta gueule.
00:03:06Ils écrivent juste TG, mais ça, c'est par centaines de milliers que j'en ai reçus.
00:03:11Et puis, plus grave, des menaces de me retrouver, de me faire subir des violences, qu'elles soient verbales, physiques, des menaces de me torturer de différentes manières, des fois très détaillées, des menaces de violences sexuelles, de viol, de viol collectif et de mort.
00:03:32À partir de là, ça va même s'étendre à l'ensemble des vidéos que j'ai déjà postées.
00:03:40Moi, je suis une artiste, j'ai besoin aujourd'hui des réseaux sociaux tels qu'ils sont, à savoir les réseaux sociaux méta, pour que simplement les gens sachent où est-ce que je joue et qu'il y ait des gens dans la salle.
00:03:53Donc, je n'ai pas le choix de quitter ces plateformes. Et d'ailleurs, j'adorerais qu'il y ait un service public européen du réseau social. Il y a peut-être quelque chose à inventer qui respecte nos normes démocratiques.
00:04:05Mais en attendant, c'est un peu Mark Zuckerberg qui décide ce qui passe ou pas. Et malgré les nombreux signalements sur de nombreux commentaires publics, très peu sont retirés.
00:04:17Le crayon média va faire quand même un petit peu de modération, mais ça ne va pas suffire et notamment ce que je reçois en privé.
00:04:24Et donc, sur l'ensemble des vidéos que j'ai déjà postées, mais des fois des années avant, en fait, ils épluchent tout ce que j'ai écrit.
00:04:29Et là, ils commentent et ils m'insultent. Et donc, ça vient nous envahir partout. Mon téléphone est brûlant en permanence, même si on fait en sorte de ne pas recevoir de bruit pour les notifications.
00:04:41Le fait de les recevoir fait chauffer le téléphone non-stop. On ne peut plus le prendre sans voir le nombre de messages en attente de lecture.
00:04:50Et donc, on ne peut plus non plus lire le message de soutien. Ou alors, si on lit les messages de soutien, nécessairement, on lit au moins les premiers mots des messages des cyberharceleurs.
00:05:00Ça devient très compliqué pour décrocher le téléphone. Par exemple, je n'arrive toujours pas à décrocher le téléphone lorsque je ne connais pas le numéro, ce qui peut poser des problèmes quotidiennement.
00:05:11Notamment professionnellement. Mais ça, j'en suis incapable. Parce qu'évidemment, ça m'est arrivé à ce moment-là de décrocher et d'être immédiatement insultée et d'être appelée encore, encore.
00:05:22Là, je me dis à ce moment-là que je vais devoir d'abord assurer ma sécurité parce qu'on m'informe que sur divers réseaux sociaux, y compris certains où je ne suis pas, d'ailleurs,
00:05:34que des hommes cherchent, voire ont trouvé mon adresse physique et menacent de venir me trouver et de faire du mal aux gens qui vivent avec moi.
00:05:44Donc, alors que ce n'était pas prévu, j'annule tous mes rendez-vous parisiens et je quitte Paris pour ma sécurité.
00:05:51De toute façon, c'était devenu impossible de sortir puisque les hommes me reconnaissaient régulièrement dans la rue.
00:05:58Enfin, les femmes aussi, mais ça fait beaucoup moins peur.
00:06:03Et puis, donc, je suis restée plusieurs semaines en région chez des amis et puis après cachée dans les Alpes en hypervigilance.
00:06:14Donc, je suis à peine sortie et lorsque je sortais pour faire des courses, c'était toujours accompagné.
00:06:18Et puis, et puis de là, s'en est suivi des conséquences, c'est à dire que j'ai beau être une militante féministe depuis une quinzaine d'années,
00:06:29j'ai beau être outillée, savoir ce que font les violences, les conséquences, on les subit quand même.
00:06:35Donc, dans notre santé physique et mentale, ça va être, excusez-moi, ça m'émeut, ça va être des migraines à répétition,
00:06:46notamment vomitive, des maux de dos, des maux de ventre, des maux à la nuque, au cervical, des difficultés à dormir, des insomnies, des cauchemars.
00:06:55Et puis, à l'inverse, des jours ou plusieurs jours d'affilée où je ne peux que dormir, où j'ai beaucoup de mal à me lever.
00:07:03C'était une quasi impossibilité de me concentrer.
00:07:09Donc, tout ce que j'avais à écrire à ce moment-là, on oublie.
00:07:15Et puis, heureusement, j'étais entourée, mais malgré ça, c'était très compliqué.
00:07:25Je n'ose imaginer celles qui n'ont pas mon entourage et qui n'ont pas mes outils de militante féministe, ce que ça peut faire.
00:07:33Et d'ailleurs, il n'y a pas très longtemps, on m'a demandé, mais est-ce que tu as culpabilisé ?
00:07:39Et j'ai bloqué parce qu'en fait, ça, c'est la chance que j'ai eue en tant que féministe.
00:07:44Ça ne m'a même pas traversé l'esprit de me dire que c'était de ma faute.
00:07:48Or, en réalité, j'ai réalisé avec cette question que oui, à mon avis, la majorité des femmes qui sont cyberharcelées de manière misogyne doivent s'en vouloir.
00:07:57Et se dire d'abord, mais qu'est-ce que j'ai mal dit, j'ai été mal comprise, c'est de ma faute.
00:08:03Moi, ça ne m'a pas traversé l'esprit.
00:08:05Au moins, je savais que j'y étais pour rien et que les coupables, c'était eux.
00:08:08Ensuite, j'ai demandé de l'aide à des amis qui travaillent dans le numérique parce qu'en fait, il fallait, je savais que je voulais porter plainte, que je voulais apporter ma pierre à cet édifice.
00:08:20Je pensais, sauf le respect des institutions de police et de justice ici présentes, parce que j'ai accompagné beaucoup de victimes, je pensais que ça n'allait rien donner, qu'il n'y aurait pas d'enquête.
00:08:32Parce que j'ai trop vu ça.
00:08:34Mais je me suis dit, je veux quand même dire que ce n'est pas normal et je veux mettre toutes les chances de mon côté.
00:08:39Donc, j'ai demandé à des amis qui travaillent dans le numérique de faire les captures d'écran, de les dater et de les classer par chef d'inculpation.
00:08:46Je ne pouvais pas faire ça.
00:08:47Une chance aussi que j'ai en étant féministe, c'est que je savais qu'il ne fallait pas que je lise ce que je recevais.
00:08:53Alors, on voit quand même les premiers mots.
00:08:54Parce qu'encore une fois, si vous voulez rester connecté au monde, vous êtes bien obligé pour identifier la nature du message.
00:08:59Et des fois, les premiers mots, croyez-moi, ça suffit.
00:09:04Pour autant, j'avais besoin que d'autres gens en classe.
00:09:08Et évidemment, tout n'a pas pu être traité, parce que c'était vraiment des centaines de milliers de messages,
00:09:13si ce n'est des millions, sur la fin en quelques mois.
00:09:17Et puis, on a tout mis sur une clé USB.
00:09:22Et même Chloé Dodier, qui travaille dans le numérique, a essayé de créer une application qui aiderait les victimes à récolter les preuves et à porter plainte.
00:09:33Elle a même fait des statistiques pour essayer de savoir si les cyberharceleurs qui arrivaient en raid étaient envoyés par des influenceurs masculinistes professionnels.
00:09:47Quand je dis professionnels, c'est qu'ils ont des comptes, notamment sur YouTube, mais pas que, sur TikTok, sur Instagram,
00:09:53qui sont monétisés et qui ont beaucoup plus d'abonnés que nous, les féministes.
00:09:57Et donc, en fait, ils gagnent leur vie en cyberharcelant des femmes.
00:10:04Donc, on a voulu voir si c'est eux qui les envoyaient ou si c'était des opportunistes.
00:10:08Et il s'avère que, d'après les recherches de Chloé Dodier, c'est les deux.
00:10:12Donc, on avait vraiment les statistiques qu'on voyait.
00:10:15C'est-à-dire que le principe de ces cyberharceleurs professionnels, c'est qu'en fait, ils identifient un cyberharcèlement spontané, misogyne.
00:10:24Donc, plein d'hommes qui tombent sur une femme, quel qu'en soit le prétexte, il y a de tout.
00:10:29Il n'y a pas que des féministes.
00:10:31Et puis, ils se disent, tiens, là, il y a un effet d'opportunisme.
00:10:35Donc, je vais faire, moi aussi, une vidéo avec un petit extrait ou une image.
00:10:41Et donc, je vais la diffamer, me moquer, etc.
00:10:44Sans dire, allez, la cyberharceler, parce qu'ils sont malins, mais quand même.
00:10:47Même des fois, ils disent, je ne dis pas ça pour vous allier à la cyberharceler.
00:10:51Comme ça, ils mettent l'idée dans la tête des hommes qui regardent.
00:10:55Et puis, donc, ils surfent là-dessus parce qu'ils savent que ça va faire du buzz et qu'ils vont pouvoir gagner de l'argent ainsi.
00:11:01Et ensuite, ça réalimente les raids.
00:11:04Et donc, tous ceux qui les suivent débarquent sur nos comptes, tapent nos noms dans la barre de recherche
00:11:08et nous envoient des messages en privé ou en public qui sont horribles et ils se congratulent entre eux.
00:11:15Ils sont souvent très contents.
00:11:16Donc, c'est sans fin, c'est-à-dire que c'est relancé.
00:11:21Et il faut savoir que la plus grosse vague que j'ai subie, c'était en 2022.
00:11:26Ça a duré jusqu'en octobre.
00:11:29En fait, ils ont migré progressivement sur Sandrine Rousseau, qui subit la même chose constamment.
00:11:35Mais là, c'était l'affaire du barbecue.
00:11:36Donc, moi, je les ai vus migrer.
00:11:37Et puis, mais par contre, ça a continué.
00:11:42C'est-à-dire que ça continue encore aujourd'hui.
00:11:44Il y a eu des grosses vagues en 2023, en 2024, parce qu'en fait, il y en a qui créent des groupes.
00:11:51Notamment, il y en a un qui a été jugé, puisqu'on en a retrouvé neuf pour l'instant,
00:11:57qui ont paru au tribunal cette année, qui a créé un groupe sur Facebook.
00:12:02Tiffaine Demifol, il a appelé ça.
00:12:03Donc, c'est un groupe qui est créé pour me cyberharceler.
00:12:05Donc, ça, ça relance les vagues, évidemment.
00:12:09Et encore en 2024, je faisais le festival d'Avignon.
00:12:13J'ai dû prévenir le théâtre que si un groupe d'hommes bodybuildés arrivait,
00:12:18il fallait absolument appeler la police tout de suite,
00:12:20puisqu'il y a eu une nouvelle vague de cyberharcèlement.
00:12:23Et c'était un groupe très identifié d'hommes masculinistes, néo-nazis,
00:12:28avec des armes et tout ça, et beaucoup de muscles.
00:12:31Excusez-moi, au-delà des faits que vous nous remettez,
00:12:33et je vous en remercie, est-ce que vous pouvez nous témoigner peut-être
00:12:37votre expérience avec la justice ?
00:12:39Oui, excusez-moi.
00:12:40Et vous en êtes aujourd'hui, et effectivement, en fait,
00:12:42on a beaucoup d'intervenants ici.
00:12:44Oui, pardon.
00:12:45Je vous remercie.
00:12:48Oui, oui, en fait, le fait de revivre tout ça, on a tendance à...
00:12:51Vous avez raison.
00:12:52Alors, donc, une fois que j'ai eu les preuves sur clé USB,
00:12:58on est arrivé au commissariat du 19e arrondissement,
00:13:01et là, le chef du service des plaintes m'a dit,
00:13:03vous, vous venez pour cyberharcèlement.
00:13:05Donc, ils avaient fait une veille.
00:13:06Du coup, j'ai été prise très au sérieux dès le départ.
00:13:10Et ce qui est malheureux, c'est que j'en ai été surprise,
00:13:12mais touchée aussi.
00:13:15Après un premier rendez-vous avec une conseillère sociale,
00:13:18je suis revenue pour porter plainte en octobre 2023
00:13:20avec toutes les preuves qui nous avaient été demandées.
00:13:24Et donc, j'ai déposé plainte, j'ai été écoutée par la policière.
00:13:28Et puis, à partir de là, j'ai dû faire un premier examen
00:13:32psychojudiciaire pour établir mon impact psychologique.
00:13:37Je n'ai pas eu de nouvelles pendant quelques temps.
00:13:41Et puis, j'ai été rappelée par l'adjudante en charge de mon affaire
00:13:44qui m'a expliqué qu'ils avaient enquêté sur une trentaine,
00:13:49quarantaine d'hommes, qu'ils avaient réussi.
00:13:52Il y en a qui ne sont pas réussi à localiser.
00:13:54Notamment, il y en a un qui était particulièrement horrible
00:13:56où sur Instagram, il s'était marqué,
00:13:59n'essayez pas de me trouver, je suis intraçable.
00:14:01Et c'est vrai, il était intraçable.
00:14:02Donc, on a vraiment des professionnels.
00:14:03Et donc, il fallait que je refasse un examen psychojudiciaire
00:14:09avec un expert pour déterminer.
00:14:12Donc, j'ai eu plus de huit jours d'ITT avec le docteur Coutenso.
00:14:17Et puis, j'ai eu la date, la date où neuf premiers majeurs
00:14:23allaient être jugés, c'est-à-dire le 17 septembre 2025.
00:14:26Violaine de Philippi-Sabat, ici présente, avocate engagée à proposer,
00:14:33je la remercie de me défendre gratuitement
00:14:36parce qu'on ne roule pas sans l'or quand on est intermittente.
00:14:40Et puis, c'est 1400 pages de dossiers à éplucher
00:14:43qui nous replongent dans l'histoire.
00:14:45Donc, ça fait remonter tous les traumas pendant cet été.
00:14:48Et puis, donc, on est arrivé au tribunal.
00:14:54Là, la cour avait l'air concernée.
00:14:58Les questions nous ont semblé très bien.
00:15:02Sur les neuf mis en examen de ce jour-là,
00:15:05parce qu'il y aura d'autres majeurs l'année prochaine
00:15:07et il y a les mineurs, par ailleurs, d'un autre côté,
00:15:10s'ils étaient présents.
00:15:12Donc, ça a duré toute la journée.
00:15:16Moi, j'ai pu témoigner à la barre.
00:15:17Et puis, évidemment, eux aussi.
00:15:19Le procureur, peut-être en parlera,
00:15:22mais a requis des peines de prison avec sursis et des amendes.
00:15:26Et le verdict sera le 10 novembre.
00:15:29Donc, voilà où nous en sommes.
00:15:31Et dans tout ça, bien sûr, parce que j'en ai parlé dans les médias,
00:15:34parce que je veux que cette terrible et douloureuse histoire
00:15:37serve à d'autres, que les victimes sachent
00:15:40qu'ils n'ont pas le droit, qu'on peut demander justice
00:15:43et aussi que les gens connaissent le droit
00:15:47parce que les gens ne savent pas qu'un seul message peut suffire.
00:15:51Et c'est ça qui est aussi très intéressant.
00:15:53C'est que dans ces neuf hommes,
00:15:55certains avaient écrit un seul message,
00:15:57un au bûcher sorcière,
00:15:58dans le cadre d'un cyberharcèlement en deux masses.
00:16:01Ça les a amenés en garde à vue pendant une journée.
00:16:04Il y a eu des enquêtes très, très poussées.
00:16:06Et c'était un gros dossier d'enquête pour de bonnes raisons.
00:16:12Et voilà, certains étaient jugés pour cyberharcèlement
00:16:16avec circonstances agrévantes en raison du sexe
00:16:19et d'autres en plus pour menaces de violences non suivies des faits.
00:16:25Merci, Madame, infiniment pour ce témoignage
00:16:28qui nous permet de rentrer dans le vif du sujet,
00:16:30de dire que nous voulons travailler à ce que le droit
00:16:33dans la vie réelle soit le même que dans la vie numérique.
00:16:37Donc, merci de ce témoignage-là.
00:16:39Madame Laure Salmona, vous laisse la parole.
00:16:46Bonjour.
00:16:47Merci beaucoup à Tiffaine pour son témoignage.
00:16:50Je sais à quel point c'est difficile de parler de ça pour elle.
00:16:55Je suis la cofondatrice de l'association Féministe contre le cyberharcèlement
00:16:59qui lutte en France contre les cyberviolences de genre.
00:17:04Et on a fait plusieurs enquêtes qui nous ont permis de constater
00:17:07que les cyberviolences sont un phénomène massif
00:17:10puisque 41% de la population française rapporte en avoir subi.
00:17:16Et cela va en s'intensifiant,
00:17:18car les nouvelles technologies prennent davantage de place
00:17:22chaque jour dans nos vies.
00:17:23Et ces violences, elles ne sont pas uniquement liées
00:17:27à l'essor du numérique.
00:17:30Internet, ce n'est rien d'autre qu'un reflet pixelisé de nos sociétés.
00:17:34On va y retrouver toutes les discriminations,
00:17:37tous les rapports de domination qu'on retrouve dans nos sociétés
00:17:40et qui sont à l'œuvre dans le monde tangible.
00:17:44Et quand on regarde les chiffres,
00:17:45il y a vraiment de quoi être frappé
00:17:47par la manière dont ces violences vont viser
00:17:49de façon disproportionnée les femmes et les groupes minorés.
00:17:53Et d'autant plus les femmes qui se situent
00:17:55à l'intersection de plusieurs oppressions.
00:17:57Nos enquêtes montrent que 65% des femmes de moins de 35 ans
00:18:01rapportent avoir subi des cyberviolences,
00:18:0385% des personnes LGBTIQ+,
00:18:0671% des personnes racisées
00:18:09et 78% des personnes disant appartenir à une minorité religieuse.
00:18:13C'est donc d'abord en luttant contre la déshumanisation
00:18:18de certains groupes de population
00:18:20que nous pourrons combattre les violences en ligne.
00:18:24Ces violences, elles sont particulières
00:18:26parce qu'elles n'ont pas de limites
00:18:28ni dans l'espace ni dans le temps.
00:18:30On l'a vu avec le témoignage de Tiffen.
00:18:33Elles ont aussi de lourdes conséquences
00:18:35sur la santé des victimes
00:18:36que je résumerai en disant
00:18:38qu'une victime de cyberviolence sur sept
00:18:40a tenté de se suicider.
00:18:42Cyberharcèlement, menaces,
00:18:46cybersurveillance au sein du couple,
00:18:49usurpation d'identité,
00:18:51diffusion non consentie de contenus intimes
00:18:54ou à caractère sexuel,
00:18:56doxing, c'est-à-dire la diffusion
00:18:58de données sensibles pour nuire
00:19:00comme une adresse, un numéro de téléphone
00:19:02ou une orientation sexuelle.
00:19:05Tous ces agissements s'inscrivent
00:19:07dans un continuum de violences.
00:19:09Elles ne se cantonnent que rarement
00:19:10à la sphère numérique.
00:19:12Pour vous donner un exemple,
00:19:13quand Nadia Dam a subi
00:19:15un cyberharcèlement massif
00:19:17initié par les utilisateurs
00:19:19du forum 18-25 de jeuxvideo.com,
00:19:24en fait, son adresse a été diffusée.
00:19:25Il y a des personnes
00:19:26qui allaient dans son immeuble,
00:19:28qui étaient sur son palier,
00:19:30et elle était en danger physique.
00:19:34Et c'est un peu aussi, Tiffen,
00:19:35ce que tu nous as raconté
00:19:36dans ton témoignage.
00:19:3772% des violences en ligne
00:19:40se sont poursuivies dans le monde tangible
00:19:42pour les victimes,
00:19:44et pour une sur cinq,
00:19:46par des violences sexuelles et physiques.
00:19:49Et c'est malheureusement le quotidien
00:19:50de nombreuses femmes victimes de cyberviolence
00:19:52qui sont dès lors obligées
00:19:54de penser leur présence en ligne
00:19:56de manière défensive.
00:19:57J'ajouterais que, par exemple,
00:19:59quand on est créatrice de contenu sur Internet,
00:20:01qu'on a une société,
00:20:03et que cette société est domiciliée
00:20:06à son domicile personnel,
00:20:09on peut extrêmement facilement
00:20:11retrouver l'adresse de la personne,
00:20:13d'autant plus si cette personne
00:20:15utilise son vrai nom
00:20:17et non pas un pseudonyme en ligne.
00:20:19Donc l'anonymat,
00:20:20c'est aussi un vecteur de protection.
00:20:22Enfin, le pseudonymat, plutôt,
00:20:24est aussi un vecteur de protection
00:20:25pour les femmes et les personnes vulnérables
00:20:28victimes de violences.
00:20:31Et ces violences,
00:20:32elles ont un effet tangible sur la démocratie.
00:20:35Alors que la sphère publique numérique
00:20:37aurait pu être un véritable espace
00:20:39de prise de parole pour tous,
00:20:41et surtout pour toutes,
00:20:43sans avoir à passer par le filtre
00:20:44des médias traditionnels,
00:20:47qu'elle aurait pu être un espace
00:20:48de débat démocratique,
00:20:51on voit bien que la liberté d'expression
00:20:52des femmes est régulièrement bafouée
00:20:55et mise en danger,
00:20:57d'autant plus si ces femmes
00:20:58subissent d'autres facteurs d'oppression.
00:21:02On a des études,
00:21:03notamment d'Amnesty International,
00:21:04qui montrent que 9 femmes sur 10
00:21:06restreignent leur activité numérique,
00:21:08que 76% des femmes victimes
00:21:11de cyberviolence
00:21:12disent s'autocensurer en ligne
00:21:14par crainte de subir des violences,
00:21:17à nouveau,
00:21:18et qu'une victime sur deux
00:21:21a fermé un compte sur les réseaux sociaux.
00:21:23Ça, c'est encore une enquête
00:21:24de féministe contre le cyberharcèlement.
00:21:27C'est un cercle vicieux,
00:21:29de moins en moins de femmes
00:21:31prennent la parole en ligne,
00:21:32ce qui va laisser le champ libre
00:21:34aux idées promues
00:21:35par les mouvements masculinistes
00:21:37et extrémistes.
00:21:38La nature a horreur du vide.
00:21:39Si on laisse la place,
00:21:40elle est rapidement prise.
00:21:42Et ces mouvements vont être promptes
00:21:45à diffuser de nouveaux contenus
00:21:46sexistes et misogynes,
00:21:49engrainant ainsi
00:21:50à un cercle infernal.
00:21:52Alors, aujourd'hui,
00:21:53en France et en Europe,
00:21:55il existe tout un arsenal législatif
00:21:57pour lutter contre ces violences.
00:21:59En revanche,
00:21:59l'accès aux droits
00:22:00et à la justice
00:22:01reste à améliorer.
00:22:03Au global,
00:22:05c'est 3% des actes
00:22:07de cyberviolence
00:22:08qui font l'objet
00:22:08de poursuites judiciaires
00:22:10aujourd'hui en France.
00:22:12Et quand les victimes
00:22:13déposent plainte,
00:22:14dans 67% des cas,
00:22:17elles se sont vues refuser
00:22:19ce dépôt par les forces de l'ordre.
00:22:20C'est énorme.
00:22:21Ça, c'est une enquête
00:22:22faite auprès d'un échantillon
00:22:23représentatif des Français
00:22:24et française
00:22:24avec l'aide d'Ipsos.
00:22:30Une plainte sur deux seulement
00:22:32va être suivie
00:22:34de poursuites judiciaires.
00:22:38Par ailleurs,
00:22:40et les forces de l'ordre
00:22:42manquent de moyens,
00:22:43de formation
00:22:43et d'effectifs
00:22:44pour enquêter
00:22:45et traiter
00:22:46toutes ces plaintes,
00:22:47ces plaintes qui vont
00:22:48d'ailleurs s'intensifier.
00:22:49Parce que plus on parle
00:22:50d'un phénomène,
00:22:51plus on parle de violence,
00:22:52plus les gens sont au courant,
00:22:53plus ils vont porter plainte.
00:22:54Ils et elles vont porter plainte.
00:22:57Par ailleurs,
00:22:57la justice,
00:22:58si elle permet
00:22:59de faire reculer l'impunité,
00:23:01ne permet quasiment jamais
00:23:03de protéger les victimes
00:23:04dans l'immédiat.
00:23:06Le temps de la justice
00:23:06est long.
00:23:08Et la lutte
00:23:09contre les cyberviolences,
00:23:10elle ne peut se réduire
00:23:11à de simples mesures
00:23:12judiciaires et punitives.
00:23:14Les victimes,
00:23:15elles ont besoin
00:23:15de soutien
00:23:16et d'accompagnement
00:23:17par des professionnels formés.
00:23:19Aujourd'hui,
00:23:19il n'y a toujours pas
00:23:20de plateformes spécifiques
00:23:21pour accompagner
00:23:22les femmes adultes
00:23:23victimes de cyberviolence,
00:23:27qui soit,
00:23:29comme le 30-18,
00:23:30une plateforme
00:23:30de signalement,
00:23:32d'orientation,
00:23:32d'accompagnement.
00:23:34En fait,
00:23:34tout reste à faire
00:23:35en matière de formation,
00:23:36de sensibilisation
00:23:37des publics
00:23:37et de protection
00:23:38des victimes.
00:23:39Il est urgent
00:23:40de mieux financer
00:23:41les associations,
00:23:43notamment les associations
00:23:44féministes,
00:23:45qui travaillent depuis
00:23:45des années
00:23:46sur ces sujets.
00:23:47nous ne sommes pas loin
00:23:49d'un basculement.
00:23:50La menace
00:23:51que font peser
00:23:52sur la démocratie,
00:23:53la désinformation genrée,
00:23:54les deepfakes
00:23:55à caractère sexuel,
00:23:56les biais des algorithmes
00:23:57de recommandation
00:23:58et des systèmes
00:23:59d'intelligence artificielle
00:24:00générative
00:24:01et la silenciation
00:24:03des femmes
00:24:03et des groupes minorés
00:24:04représentent un risque
00:24:05énorme pour nos sociétés.
00:24:07Il est urgent
00:24:08de faire preuve
00:24:09de volonté politique
00:24:10et d'agir,
00:24:11notamment en demandant
00:24:12des comptes
00:24:13aux plateformes
00:24:14qui, en raison
00:24:14de la architecture même,
00:24:17et de leur modèle économique
00:24:18participent activement
00:24:19à la diffusion
00:24:20et à l'amplification
00:24:21de ces violences
00:24:22et de ces discours.
00:24:24J'espère que les règlements
00:24:26européens ambitieux
00:24:27comme le Digital Services Act
00:24:29seront effectivement
00:24:30mis en œuvre en France
00:24:31et contraindront
00:24:33enfin les plateformes
00:24:34à remédier
00:24:35aux risques systémiques
00:24:36qu'elles induisent.
00:24:38Merci.
00:24:38Merci.
00:24:41Alors le DSA,
00:24:41on l'a déjà mis en œuvre
00:24:42avec le PJL-SREN
00:24:44et justement,
00:24:45ça m'intéressera
00:24:45d'avoir quelques retours
00:24:47de ce qu'on a pu mettre en place.
00:24:48Peut-être maître
00:24:49de Philippi Sabat,
00:24:50je vous laisse la parole.
00:24:52Est-ce que vous pouvez
00:24:52fermer votre micro,
00:24:54madame Salmona ?
00:24:55Merci.
00:24:56Normalement,
00:24:57oui, voilà,
00:24:57ça fonctionne.
00:24:58Merci de me recevoir.
00:25:00Alors,
00:25:00je rejoins parfaitement
00:25:01ce qui a été dit précédemment
00:25:02et je vais essayer
00:25:03de ne pas faire de redites,
00:25:05mais d'éclairer justement
00:25:05sur le dispositif légal
00:25:07et son ineffectivité malheureusement
00:25:09parce que,
00:25:10comme vous le savez,
00:25:11il est vrai que le cyberharcèlement,
00:25:12il est englobé
00:25:13dans le harcèlement,
00:25:14dans notre article
00:25:15222-33-2-2 du Code pénal
00:25:17et donc,
00:25:19comme Tiffen l'a rappelé,
00:25:20il suffit d'un seul message
00:25:22à partir du moment
00:25:23où l'utilisateur
00:25:24ne peut pas ignorer
00:25:25qu'il s'inscrit
00:25:26dans une vague de haine en ligne
00:25:28pour qu'il puisse avoir
00:25:30des comptes à rendre
00:25:30à la justice.
00:25:32Donc,
00:25:32notre dispositif légal,
00:25:33en réalité,
00:25:34il est plutôt bien
00:25:35c'est-à-dire
00:25:36qu'il n'y a pas nécessairement
00:25:37à retoucher la loi
00:25:38selon moi.
00:25:39Il me semble
00:25:40que cet article
00:25:40permet d'englober
00:25:41justement,
00:25:43comme on l'a vu ici,
00:25:44un utilisateur
00:25:44qui va,
00:25:46dans une vague haineuse,
00:25:47contribuer à cette vague
00:25:48en menaçant,
00:25:49en insultant
00:25:49une seule fois.
00:25:51Donc,
00:25:51à mon sens,
00:25:51la loi,
00:25:52elle est bien.
00:25:53Le problème
00:25:54auquel on se heurte,
00:25:55c'est donc pas
00:25:56le Code pénal
00:25:56en lui-même,
00:25:58c'est,
00:25:58et de manière plus large
00:25:59pour les violences faites
00:25:59aux femmes,
00:26:00le fait que nous n'avons
00:26:01pas les moyens
00:26:02dans la justice
00:26:03pour faire appliquer
00:26:04notre cadre légal
00:26:05existant.
00:26:07Et ça,
00:26:07je crois que
00:26:08c'est le problème
00:26:08de notre siècle,
00:26:10c'est-à-dire que
00:26:11les féministes
00:26:11se sont battues
00:26:12au 20e
00:26:12pour faire modifier
00:26:13notre dispositif
00:26:14législatif.
00:26:16Ça s'est terminé
00:26:16aux alentours
00:26:17du début
00:26:18des années 2000
00:26:18avec, par exemple,
00:26:20la loi pour le nom
00:26:21de famille des enfants
00:26:21qui permet aux mères
00:26:22de transmettre leur nom,
00:26:23etc.
00:26:23On a aligné finalement
00:26:25nos législations,
00:26:26notre législation interne
00:26:28pour que l'égalité
00:26:29soit théoriquement acquise.
00:26:31Et aujourd'hui,
00:26:33sur tous les volets
00:26:33des violences faites
00:26:34aux femmes,
00:26:34mais notamment
00:26:35le cyberharcèlement,
00:26:36on se retrouve avec
00:26:37une impunité
00:26:38qui est que lorsque
00:26:39une femme vient déposer
00:26:41plainte pour signaler
00:26:42des faits qui sont
00:26:42sanctionnés par notre
00:26:43Code pénal,
00:26:44les services de justice
00:26:46et en premier lieu
00:26:47la police ne peuvent pas
00:26:48prendre en compte
00:26:49correctement cette demande
00:26:50puisque elle et ils
00:26:52sont débordés
00:26:53et le sont de manière
00:26:55tout à fait avérée,
00:26:57sincère.
00:26:57Il n'y a pas nécessairement
00:26:58de mauvaise foi,
00:26:59bien sûr,
00:27:00dans l'impossibilité
00:27:01pour eux de prendre
00:27:02une plainte.
00:27:02Alors parfois,
00:27:03il y en a, oui.
00:27:04J'ai un exemple récent
00:27:05d'un policier
00:27:06qui m'a dit
00:27:09que il était,
00:27:10enfin, je lui ai dit
00:27:10merci de prendre le temps
00:27:11de nous recevoir,
00:27:12c'était pour une plainte
00:27:13pour violence,
00:27:15en l'occurrence
00:27:16pas de cyberharcèlement
00:27:17mais d'inceste
00:27:18sur un homme
00:27:19quand il était petit
00:27:20et quand je l'ai remercié,
00:27:22il m'a dit
00:27:23oui, bah écoutez,
00:27:24effectivement,
00:27:24on est débordés
00:27:25avec toutes ces femmes
00:27:25qui mentent maintenant.
00:27:27Donc, c'est vraiment texto.
00:27:28Après, j'ai demandé
00:27:29d'illustrer son propos,
00:27:30il m'a dit,
00:27:31vous voyez,
00:27:31cette semaine,
00:27:32on a une femme
00:27:32qui est venue,
00:27:33elle était,
00:27:34je cite,
00:27:34c'était extrêmement choquant
00:27:35pour l'homme
00:27:36que j'accompagnais
00:27:37qui est lui-même
00:27:37une victime,
00:27:38elle était à poil
00:27:40dans le lit
00:27:40de l'homme concerné
00:27:41et elle refusait
00:27:42finalement une sodomie.
00:27:43Voilà,
00:27:43les mots d'un policier,
00:27:44là,
00:27:45il y a mois de juin,
00:27:45ça je crois en fait.
00:27:46Donc, pour revenir
00:27:48aux cyber-violences,
00:27:49ce que je veux dire
00:27:50par là,
00:27:50c'est que vu qu'on a
00:27:51des forces de l'ordre
00:27:51qui parfois sont de mauvais
00:27:52soi ou pas formées
00:27:53comme lui,
00:27:53sexistes,
00:27:54on a aussi des forces
00:27:55de l'ordre
00:27:55qui sont tout à fait
00:27:56impliquées,
00:27:58parfaitement sensibilisées
00:28:01pour certaines,
00:28:02notamment,
00:28:02je pense à une juge
00:28:03d'instruction
00:28:03qui était vraiment
00:28:03très très bien
00:28:04dans un dossier,
00:28:05mais cette femme
00:28:06et comme une autre
00:28:07policière que j'ai eue
00:28:08dans un dossier récent
00:28:09aussi,
00:28:10sont débordées.
00:28:11Donc,
00:28:11la juge d'instruction
00:28:12a loupé un délai
00:28:13pour faire prélever
00:28:13une mèche de cheveux
00:28:16la policière concernée
00:28:17et là,
00:28:17je reviens au cyber-violence,
00:28:19m'a appelée
00:28:20dans un autre dossier
00:28:21qui n'est pas celui de Tiffen
00:28:22qui est celui
00:28:23d'une activiste féministe,
00:28:25artiste aussi.
00:28:26Elle m'a dit
00:28:26texto au téléphone
00:28:28« Je suis désolée,
00:28:29le parquet va classer
00:28:30car nous n'avons pas
00:28:31le temps de faire l'enquête,
00:28:32il y a trop de messages en ligne. »
00:28:33Bon,
00:28:34donc là,
00:28:34je suis encore sur le dossier
00:28:35et je pense qu'on va saisir
00:28:36le pôle national
00:28:37de lutte contre la haine en ligne
00:28:38plus spécifiquement
00:28:39puisque les agissements
00:28:39continuent
00:28:40et que ce pôle national
00:28:41fait bien son travail.
00:28:43Mais on voit qu'en région,
00:28:43parce que cette femme
00:28:44n'habitant pas à Paris,
00:28:45elle voulait déposer
00:28:45plainte près de chez elle,
00:28:47en région,
00:28:48les forces de l'ordre
00:28:48sont débordées.
00:28:49Donc,
00:28:50on n'a pas les moyens
00:28:51de faire appliquer la loi
00:28:51et ça,
00:28:52c'est valable à la fois
00:28:52pour le cyber-harcèlement
00:28:53mais c'est valable pour tout.
00:28:54Si on ne fait pas appliquer la loi,
00:28:55l'impunité règne,
00:28:57on peut violer,
00:28:57on peut harceler en ligne,
00:28:59on peut agresser,
00:29:00on peut faire tout ce qu'on veut
00:29:01puisqu'en fait,
00:29:01la loi française
00:29:02n'est pas appliquée.
00:29:04Et ça,
00:29:04c'était un combat
00:29:05qui monopolisait beaucoup.
00:29:08Alors,
00:29:08peut-être deux mots,
00:29:13depuis plusieurs dizaines d'années
00:29:15et nous,
00:29:16on est donc beaucoup
00:29:16dans le combat
00:29:18de l'application terrain
00:29:18des droits.
00:29:20On a une permanence
00:29:20une fois par semaine
00:29:21qui est ouverte à toutes et tous
00:29:23et qui est gratuite,
00:29:24justement,
00:29:24faire du suivi d'enquête
00:29:25et ça,
00:29:25on était déjà épuisé par ça
00:29:27et aujourd'hui,
00:29:27on se retrouve aussi épuisé
00:29:28par le fait de devoir
00:29:30se battre
00:29:31pour conserver
00:29:32notre arsenal législatif.
00:29:33Donc ça,
00:29:34c'est très récent
00:29:34avec le backlash en cours,
00:29:36le retour de bâton
00:29:37contre les droits des femmes,
00:29:38post-MeToo,
00:29:38on a une montée
00:29:39de masculinistes
00:29:41qui veulent faire changer
00:29:43nos droits
00:29:44et qui du coup
00:29:44sont potentiellement,
00:29:46par exemple,
00:29:46on ne sait pas
00:29:47de quoi demain
00:29:48sera fait le gouvernement
00:29:50dans cette instabilité
00:29:51et encore plus en 2027,
00:29:53est-ce qu'il n'y aura pas
00:29:54des conséquences
00:29:54sur l'avortement ?
00:29:56Voilà,
00:29:56donc en fait,
00:29:57même si la liberté
00:29:58a été constitutionnalisée,
00:29:59mais ce que je veux dire par là,
00:30:00c'est qu'on se retrouve
00:30:00dans une ambiance
00:30:01où on n'est plus seulement
00:30:03monopolisé
00:30:03pour faire appliquer nos droits,
00:30:05mais en fait,
00:30:05pour les garder.
00:30:06Mais bon,
00:30:06ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui.
00:30:08Donc moi,
00:30:08ce que je voulais vous dire,
00:30:09c'est que dans l'enquête
00:30:10de Tiffen,
00:30:11il faut saluer le travail
00:30:12qui a été fait
00:30:12par le pôle national
00:30:13de lutte contre l'aide
00:30:14en ligne.
00:30:15Vraiment,
00:30:15le parquet a très,
00:30:16très, très bien fait
00:30:17son travail.
00:30:18Pour les hommes
00:30:19qui ont été renvoyés
00:30:20dans le tribunal correctionnel,
00:30:21j'étais moi-même étonnée
00:30:22d'ailleurs de la qualité
00:30:23du travail
00:30:23qui avait été fourni.
00:30:25Non pas parce que
00:30:26ces personnes-là
00:30:27seraient incompétentes,
00:30:27bien sûr que non,
00:30:28mais parce qu'on sait
00:30:29qu'ils sont débordés.
00:30:30Donc avoir une enquête
00:30:31de 1400 pages
00:30:32sur un dossier
00:30:32de cyberharcèlement,
00:30:34avoir des hommes
00:30:34qui sont renvoyés
00:30:35pour avoir envoyé
00:30:36un message
00:30:37dans une vague haineuse,
00:30:39c'est certes
00:30:40l'application de la loi,
00:30:41mais c'est assez rare
00:30:42pour être notifié
00:30:43et là,
00:30:44vraiment,
00:30:45ça devrait pouvoir
00:30:46être fait à chaque fois.
00:30:47Donc là où je veux en venir,
00:30:49c'est que,
00:30:49petit bémol quand même
00:30:51sur cette enquête,
00:30:52c'est qu'en fait,
00:30:53on aurait quand même dû
00:30:54avoir des centaines d'hommes
00:30:55renvoyés dans le tribunal correctionnel
00:30:56et puis vous avez bien compris
00:30:57que c'était budgétairement impossible
00:30:59pour le parquet
00:30:59de mobiliser encore plus
00:31:01de temps,
00:31:02d'argent et de moyens matériels
00:31:04pour envoyer tous les hommes
00:31:05qui ont potentiellement
00:31:07émis des messages infractionnels.
00:31:09Parce que là,
00:31:09vraiment,
00:31:10moi,
00:31:10j'ai vu la quantité
00:31:11de messages
00:31:11sur les réseaux de Tiffen
00:31:14avec qui je milite,
00:31:16dont je suis l'avocate
00:31:17mais dont je suis également
00:31:18une amie.
00:31:19Effectivement,
00:31:19c'est des centaines
00:31:21et des centaines d'hommes
00:31:21qui auraient pu être envoyés.
00:31:22Donc là,
00:31:23on se retrouve avec,
00:31:24effectivement,
00:31:25on n'a pas encore
00:31:25le délibéré,
00:31:26mais de devoir expliquer
00:31:27à la juridiction
00:31:28qu'on ne leur demande pas
00:31:30une décision exemplaire
00:31:31parce que chacun doit être jugé
00:31:32individuellement,
00:31:33bien sûr,
00:31:33mais que quand même
00:31:36les autres cyberharceleurs
00:31:37les regardent
00:31:38pour savoir
00:31:39ce qu'il en est.
00:31:41Donc,
00:31:41le manque de budget
00:31:42amène la justice aussi
00:31:43à devoir ne pas
00:31:45piocher au hasard
00:31:47qui va devoir
00:31:47rendre compte de ses actes
00:31:48pour les mêmes faits.
00:31:49Je crois que c'est un problème.
00:31:51Alors,
00:31:51des mesures,
00:31:52vous m'avez demandé
00:31:52dans les questions
00:31:54que faire finalement
00:31:55pour changer la situation.
00:31:58Je pense que,
00:31:59encore une fois,
00:32:00c'est une question de budget.
00:32:01Vous allez me dire
00:32:02que c'est impossible
00:32:02à réaliser sans argent
00:32:03et vous auriez tout à fait
00:32:04raison de relever.
00:32:06Je crois qu'il faut
00:32:06rendre obligatoire
00:32:07la réalisation
00:32:08d'un minimum d'actes
00:32:09d'investigation
00:32:10après une plainte.
00:32:11Pour rendre effective
00:32:12la loi,
00:32:12on ne peut pas avoir
00:32:14un état de droit
00:32:15qui ne garantisse pas
00:32:16aux citoyennes
00:32:16et aux citoyens
00:32:17une enquête
00:32:18quand il ou elle
00:32:19vient de déposer plainte.
00:32:20Donc ça,
00:32:20c'est pas...
00:32:21En fait,
00:32:22aujourd'hui,
00:32:22c'est le parquet
00:32:22qui décide
00:32:23s'il classe ou s'il classe pas.
00:32:25Bien sûr,
00:32:25ils font une priorisation
00:32:26parce qu'ils n'ont pas
00:32:27les moyens.
00:32:28Je crois qu'il faut
00:32:28peut-être passer
00:32:29par la voie réglementaire
00:32:30puisque c'est peut-être
00:32:31pas du domaine législatif
00:32:32à voir
00:32:33pour changer ça
00:32:35et dire que non,
00:32:36on ne peut plus classer
00:32:37un dossier sans suite
00:32:38sans avoir réalisé
00:32:39une liste d'investigation.
00:32:40En l'occurrence,
00:32:41l'audition de l'homme accusé,
00:32:43enfin,
00:32:43de la personne accusée,
00:32:45par exemple,
00:32:46la saisie de son téléphone
00:32:47portable avec une perquisition
00:32:48si c'est nécessaire
00:32:49dans certains cas d'affaires.
00:32:50Vous voyez d'imaginer
00:32:52un canevas d'enquête.
00:32:55C'est, à mon sens,
00:32:56très important
00:32:57et ça a été repris
00:32:57notamment par la commission
00:32:58de lutte contre les violences
00:33:00dans le milieu culturel
00:33:01de Sandrine Rousseau
00:33:02et d'autres commissions
00:33:03parlementaires.
00:33:03C'est quelque chose
00:33:04qui est aussi demandé
00:33:05par la coalition féministe
00:33:07qui travaille en ce moment
00:33:08sur une loi intégrale.
00:33:09Ça, rendre obligatoire
00:33:10la réalisation d'un minimum
00:33:10d'actes d'investigation
00:33:11après une plainte,
00:33:12tant qu'on n'aura pas ça
00:33:13en France,
00:33:14ce sera l'impunité
00:33:14parce que, je dis souvent
00:33:16en ironisant,
00:33:17les codes,
00:33:18on ne s'en sert pas
00:33:19pour faire des caleportes.
00:33:21Si ça ne sert à rien
00:33:22de l'avoir écrit dans un code,
00:33:24je parlais de l'avortement,
00:33:25l'avortement,
00:33:26la liberté dans la constitution,
00:33:27d'accord,
00:33:27il empêche que sur le terrain,
00:33:28le planning familial
00:33:29devait enfermer sept centres.
00:33:32On peut mettre
00:33:32tout ce qu'on veut
00:33:33dans nos lois.
00:33:33Si on n'a pas ça,
00:33:34cette application
00:33:35et la réalisation
00:33:35d'un minimum
00:33:36d'actes d'investigation,
00:33:37on se retrouve notamment
00:33:38pour le cyberarcelement
00:33:39avec des enquêtes
00:33:40comme je vous en parlais
00:33:40tout à l'heure
00:33:41qui ne sont pas faites
00:33:42comme dans le dossier
00:33:42de cette autre femme
00:33:43dont je viens de vous donner
00:33:45l'exemple.
00:33:45Ensuite,
00:33:47je crois qu'il faudrait
00:33:47un suivi possible
00:33:49en ligne des enquêtes
00:33:50via une plateforme.
00:33:51C'est-à-dire que bien sûr,
00:33:51il y a le secret de l'enquête.
00:33:52Donc il ne s'agit pas
00:33:53pour la police
00:33:53de mettre sur une plateforme
00:33:54exactement ce qu'ils ou elles
00:33:55sont en train de faire.
00:33:57Juste,
00:33:57la femme ou la personne concernée
00:33:58rende son numéro de plainte
00:34:00et elle sait que c'est en cours
00:34:01au commissariat de,
00:34:03je s'y dis n'importe quoi,
00:34:04Versailles,
00:34:04de Soissons.
00:34:06Après tout,
00:34:07on sait suivre des lettres recommandées.
00:34:08Pourquoi on ne pourrait pas
00:34:09suivre une procédure ?
00:34:10Donc vraiment basique.
00:34:12En réalité,
00:34:12pas d'informations
00:34:13sur le contenu des auditions,
00:34:14bien sûr,
00:34:15mais juste que la personne
00:34:16se connecte et se dise
00:34:17« Ah, ok,
00:34:19c'est encore en cours.
00:34:20Ça me soulage en fait
00:34:21de voir que l'État
00:34:22n'a quand même pas perdu
00:34:23ma plainte,
00:34:23que c'est toujours en cours. »
00:34:25Parce que là,
00:34:26j'ai eu le cas,
00:34:27pareil,
00:34:28de deux gardes à vue
00:34:28qui ont été annulées
00:34:29en Ile-de-France récemment
00:34:30pour des faits de violences
00:34:31faites aux femmes.
00:34:33Le cabinet n'a pas été informé
00:34:34du décalage.
00:34:35Les femmes concernées
00:34:36n'ont pas été informées
00:34:37du décalage.
00:34:38Elles avaient bloqué
00:34:38leur journée
00:34:39pour une éventuelle confrontation.
00:34:41Et à ce stade,
00:34:42on ne sait toujours pas
00:34:43si elles vont être recalées.
00:34:44J'ai eu le policier
00:34:45par mail il y a quelques jours.
00:34:47Il m'a dit
00:34:47« Moi, je suis débordée,
00:34:49donc je ne fais pas
00:34:49de date à vous donner
00:34:50pour la prochaine garde à vue. »
00:34:51Et pendant ce temps,
00:34:52l'état de santé
00:34:52d'une des deux stades
00:34:53s'aggrave gravement.
00:34:55Et j'en ai une autre
00:34:55dans le même type
00:34:56de configuration,
00:34:57pas de nouvelles de l'enquête.
00:34:58Elle est maintenant
00:34:59diagnostiquée à risque suicidaire
00:35:00par son psychologue.
00:35:02Donc ne pas pouvoir suivre
00:35:03les enquêtes en ligne,
00:35:04enfin en tout cas l'État,
00:35:05ça aggrave
00:35:06l'état psychologique des femmes,
00:35:07notamment en cas de cyberharcèlement.
00:35:08Elles déposent plainte,
00:35:09elles ne savent pas
00:35:09si, alors quand la plainte est prise,
00:35:12elles ne savent pas
00:35:13où ça en est l'enquête
00:35:14ni même si elle est toujours en cours.
00:35:15Et pareil,
00:35:16on pourrait imaginer
00:35:16qu'il y a un bouton
00:35:17pour télécharger son dossier
00:35:18quand il a été classé.
00:35:20Et pour terminer,
00:35:21parce qu'effectivement,
00:35:22je suis trop longue,
00:35:23pardon,
00:35:24je dirais qu'en matière
00:35:25de prévention,
00:35:26il serait important
00:35:27parce que le harcèlement
00:35:29est au programme
00:35:29des séances EVARS,
00:35:31d'éducation à la vie
00:35:31relationnelle et affective,
00:35:33de s'assurer
00:35:34que ces séances soient tenues,
00:35:36puisque certes,
00:35:37ça a été annoncé
00:35:37par feu le gouvernement
00:35:39de l'époque
00:35:39que c'était obligatoire
00:35:41à partir de cette année.
00:35:42Bon, c'est une loi de 2001.
00:35:43Moi, j'ai des exemples terrain
00:35:44où il y a des enseignantes,
00:35:46enfin, des femmes
00:35:46qui m'ont fait remonter
00:35:47que les enseignantes,
00:35:48en l'occurrence,
00:35:48il y a plus de femmes enseignantes
00:35:50dont j'ai féminisé,
00:35:51mais il y a aussi des hommes,
00:35:51bien sûr.
00:35:53J'ai plusieurs retours terrain
00:35:54d'enseignantes
00:35:55qui ont refusé
00:35:55en réunion parents d'élèves
00:35:57de faire ces séances
00:35:57en disant que c'était
00:35:58contre leur conviction.
00:36:00Si on ne met pas un budget,
00:36:02si on ne met pas
00:36:02une réforme,
00:36:04en tout cas,
00:36:04ou un texte,
00:36:07si la voie de décret,
00:36:09si personne ne vérifie
00:36:10si ces séances sont tenues
00:36:11dans l'établissement
00:36:11et si ce n'est pas financé,
00:36:13elles ne seront pas tenues.
00:36:14Et dans 10 ans,
00:36:14dans 15 ans,
00:36:15dans 20 ans,
00:36:15on aura encore une société
00:36:16qui génère des violences sexistes
00:36:17en ligne.
00:36:18Puisque j'ose espérer
00:36:19qu'on ne va pas passer
00:36:20l'éternité à lutter
00:36:21contre les violences
00:36:22et qu'un jour,
00:36:23les femmes et les hommes
00:36:24pourront devenir
00:36:25des adultes responsables
00:36:26qui se respectent mutuellement
00:36:27et vivent sereinement ensemble.
00:36:29C'est ça, je crois,
00:36:29le projet du féminisme.
00:36:32Merci pour votre expérience.
00:36:34Je propose qu'on passe maintenant
00:36:35sur la police judiciaire,
00:36:37peut-être à deux voix
00:36:38entre Mme Augereau
00:36:39et puis M. Blondel.
00:36:41Je vous laisse prendre la parole.
00:36:43Ah, d'accord.
00:36:44Bon, très bien.
00:36:45Je vous laisse fermer
00:36:46votre micro, maître.
00:36:52Merci, Mme la Présidente,
00:36:53de me donner la parole.
00:36:54Merci à cette commission
00:36:56de bien vouloir entendre aussi
00:36:57notre voix.
00:36:59J'ai entendu des choses
00:37:00vraiment très intéressantes
00:37:03jusqu'alors
00:37:04et qui sont forcément
00:37:06très parlantes
00:37:09pour quelqu'un comme moi
00:37:11qui suis commissaire
00:37:12depuis de nombreuses années,
00:37:13qui a travaillé
00:37:14dans des services
00:37:15avec des brigades
00:37:16de protection de la famille
00:37:16et qui suis maintenant
00:37:17à l'office
00:37:19anti-cybercriminalité
00:37:20où on cherche
00:37:22avec un prisme
00:37:24très particulier,
00:37:26très limité,
00:37:27mais où on cherche aussi
00:37:29à apporter
00:37:30notre pierre
00:37:31à l'édifice.
00:37:32La lutte contre les violences
00:37:35sexuelles et sexistes,
00:37:36elle dépasse encore
00:37:37tout ce qui a été dit
00:37:38jusqu'à présent,
00:37:39c'est-à-dire qu'on a
00:37:41un agglomérat
00:37:42qui est encore plus important
00:37:44et une vague
00:37:45qui est encore plus forte
00:37:47que ce qui a été déjà décrit
00:37:50avec beaucoup de force
00:37:52et notamment à travers
00:37:53votre témoignage, madame.
00:37:55Mais c'est vraiment aujourd'hui
00:37:58quelque chose
00:37:59qui dépasse la seule action
00:38:00de la police judiciaire
00:38:01que je représente aujourd'hui.
00:38:03C'est l'action
00:38:04de l'ensemble
00:38:05des services
00:38:08de police,
00:38:10de gendarmerie
00:38:11qui doit aussi jouer
00:38:13pour pouvoir lutter
00:38:14contre ce phénomène.
00:38:17Dans notre cas,
00:38:19pour la police nationale,
00:38:20au-delà de la police judiciaire,
00:38:22et vous l'évoquiez, madame,
00:38:23mais la question
00:38:24de la prise de plainte
00:38:25est un élément
00:38:27absolument essentiel.
00:38:29c'est un maillon fondamental
00:38:31pour pouvoir
00:38:32entendre,
00:38:36écouter,
00:38:36entendre
00:38:37et prendre en considération
00:38:39la victime.
00:38:40Et ça, je trouve que
00:38:42ça a été magnifiquement décrit,
00:38:45mais c'est vraiment
00:38:46quelque chose d'essentiel
00:38:47et qui,
00:38:50je le dis maintenant
00:38:51parce que ça n'entre pas
00:38:52dans le champ de compétences
00:38:53de pharoces
00:38:55qui n'a pas
00:38:56cette confrontation-là
00:38:58avec les victimes.
00:39:00Mais c'est un élément
00:39:01essentiel pour la police nationale
00:39:03de longue date.
00:39:04Alors, effectivement,
00:39:05ça nécessite aussi
00:39:06la formation,
00:39:08la formation d'agents
00:39:10à des évolutions
00:39:12de la société,
00:39:13mais comme chaque évolution
00:39:15de la société,
00:39:15finalement,
00:39:16nécessite notre adaptation,
00:39:18toute la cybérisation
00:39:20de la société,
00:39:22y compris dans sa dimension
00:39:23la plus abjecte,
00:39:27va impliquer
00:39:28que l'on forme
00:39:30l'ensemble des personnels
00:39:32pour pouvoir
00:39:33prendre en compte
00:39:34au mieux
00:39:34la parole des victimes.
00:39:36La police judiciaire,
00:39:37elle,
00:39:39et notamment
00:39:39dans sa dimension centrale,
00:39:42bénéficie
00:39:43d'entités spécifiques
00:39:44pour lutter
00:39:46contre les violences
00:39:47sexuelles et sexistes.
00:39:49Je pense notamment
00:39:50en premier lieu
00:39:51à l'Offmin,
00:39:52l'Office mineur
00:39:54qui va traiter
00:39:55de ces violences
00:39:56très particulières
00:39:57qui touchent
00:39:58des petites victimes mineures.
00:40:00Je pense aussi
00:40:01à Locrette
00:40:02qui va travailler
00:40:04sur le proxénétisme.
00:40:08Mais ces services-là
00:40:11de la police judiciaire
00:40:12ne sont pas les seuls.
00:40:13La police judiciaire parisienne,
00:40:15avec la brigade
00:40:15de répression
00:40:16de la délinquance
00:40:17aux personnes,
00:40:19apporte aussi
00:40:19une très belle contribution
00:40:22à ce travail-là,
00:40:23de même que la gendarmerie nationale
00:40:24avec l'OCL-CH.
00:40:28Pour ma part,
00:40:30et en complément de tout ça,
00:40:32l'OFAC vient aussi
00:40:34travailler sur ce dispositif.
00:40:37Je vais évoquer très rapidement
00:40:39un autre dispositif
00:40:40que Faros,
00:40:42dont on dispose
00:40:43depuis quelque temps,
00:40:44qui est une structure
00:40:45qui va lutter
00:40:46contre les plateformes
00:40:51qui contiennent
00:40:52des contenus illicites en ligne,
00:40:54non pas pour travailler
00:40:55sur les contenus.
00:40:56Les contenus vont être
00:40:56rétrocédés à des services
00:40:59dont c'est la compétence,
00:41:00mais qui va travailler.
00:41:02Et vous l'évoquiez tout à l'heure,
00:41:03on a des spécialistes,
00:41:05des gens qui sont des haineux
00:41:07et qui créent des dispositifs
00:41:09pour ça.
00:41:09Il y a des plateformes
00:41:11qui peuvent toucher
00:41:12la haine en ligne,
00:41:12mais qui peuvent toucher
00:41:13aussi toutes les thématiques
00:41:14criminelles d'ailleurs.
00:41:16Et nous,
00:41:16ce qu'on va chercher à faire,
00:41:17c'est aller identifier
00:41:18les administrateurs,
00:41:20les modérateurs
00:41:21de ces plateformes,
00:41:22quand il y en a,
00:41:23mais quoi qu'il en soit,
00:41:24c'est des gens
00:41:24qui vont aussi
00:41:25parfois récupérer
00:41:27l'argent
00:41:28parce qu'il y a
00:41:29une dimension lucrative
00:41:30dans tout ça,
00:41:31pour pouvoir saisir
00:41:33la plateforme en elle-même
00:41:34et surtout incriminer
00:41:37les individus
00:41:38qui sont derrière
00:41:39tout ça.
00:41:41Et puis,
00:41:41nous disposons
00:41:42de cet outil
00:41:42assez particulier,
00:41:43cet outil
00:41:45qui est Faros,
00:41:46Faros qui est
00:41:48une plateforme
00:41:48spécifique.
00:41:50On est là aussi
00:41:51pour parler
00:41:51de la dimension
00:41:53internationale
00:41:54de ces violences.
00:41:56Et finalement,
00:41:57à l'échelon international,
00:41:58des Faros,
00:41:59il n'y en a pas deux.
00:42:00C'est vraiment
00:42:01une plateforme
00:42:02unique en son genre,
00:42:04en ce qu'elle
00:42:05possède à la fois
00:42:06des pouvoirs
00:42:08judiciaires
00:42:09et des pouvoirs
00:42:10administratifs.
00:42:11mais le rôle
00:42:12premier de cette
00:42:13plateforme,
00:42:14et c'est absolument
00:42:15essentiel aussi
00:42:16dans les violences
00:42:17sexistes et sexuelles,
00:42:19le rôle premier
00:42:20de Faros,
00:42:21c'est d'orienter
00:42:22les signalements.
00:42:23Orienter les signalements
00:42:24au mieux,
00:42:26territorialement,
00:42:27pour qu'ils soient
00:42:28déjà
00:42:29pré-travaillés
00:42:31et qu'ils puissent
00:42:32être transmis
00:42:34plus ou moins
00:42:35clés en main
00:42:35à des services
00:42:37qui vont être
00:42:40au plus près
00:42:40des personnes
00:42:42mises en cause
00:42:43et pouvoir
00:42:45recouper éventuellement
00:42:47avec des informations
00:42:47dont ils disposent
00:42:48aussi déjà
00:42:49sur ces individus,
00:42:50mais aussi vérifier
00:42:52les éléments
00:42:53que nous avons
00:42:55pu obtenir.
00:42:56Donc c'est vraiment ça.
00:42:56Faros,
00:42:57c'est avant tout
00:42:58un orienteur.
00:43:00C'est quand même
00:43:00ce pour quoi
00:43:01elle a été créée.
00:43:02Elle a été créée
00:43:02pour centraliser
00:43:03les signalements,
00:43:04pour qu'on puisse
00:43:05les recouper
00:43:05et justement
00:43:06se rendre compte
00:43:07parfois
00:43:07de l'ampleur
00:43:08de certains phénomènes.
00:43:10J'évoquerai notamment
00:43:11certains phénomènes
00:43:11qui nous inquiètent
00:43:12particulièrement
00:43:13aujourd'hui,
00:43:15de l'ampleur
00:43:16de certains phénomènes,
00:43:17mais aussi,
00:43:18surtout,
00:43:18pouvoir les orienter.
00:43:20L'objectif,
00:43:21c'est chercher
00:43:22à combattre
00:43:23le sentiment
00:43:23d'impunité en ligne.
00:43:25Vous demandiez
00:43:26dans vos questions
00:43:26comment on faisait
00:43:27pour identifier,
00:43:29enquêter.
00:43:29Comment on fait
00:43:30pour identifier ?
00:43:31Ça va dépendre
00:43:32des signalements
00:43:32qui nous sont faits.
00:43:33Les signalements
00:43:34qui nous sont faits,
00:43:34ils nous sont faits
00:43:35soit par des professionnels,
00:43:37des associations
00:43:38avec lesquelles
00:43:38on a des conventions
00:43:40et on en a
00:43:41qui sont aussi spécialisées
00:43:43sur les thématiques
00:43:44évoquées.
00:43:47Et puis,
00:43:47ils sont faits,
00:43:48en très grande majorité
00:43:49d'ailleurs,
00:43:50par des particuliers,
00:43:51par tout un chacun
00:43:52qui peut faire
00:43:54un signalement
00:43:54sur Faros
00:43:55parce qu'il a constaté
00:43:57des contenus
00:43:58qui sont,
00:44:00à son sens,
00:44:01manifestement illicites
00:44:02quelle qu'en soit
00:44:02la nature.
00:44:05Ces signalements-là,
00:44:06juste pour vous donner
00:44:07un ordre de grandeur,
00:44:07c'est un peu plus
00:44:09de 222 000 signalements
00:44:10qui ont été faits
00:44:11sur la plateforme
00:44:12au titre de l'année 2024.
00:44:14Donc,
00:44:14on est sur un nombre
00:44:15de signalements
00:44:16qui est extrêmement important,
00:44:18un nombre de signalements
00:44:19qui est extrêmement important
00:44:20et surtout une proportion
00:44:22dans ces signalements
00:44:23de la haine en ligne
00:44:24que l'on voit
00:44:25s'accroître
00:44:27progressivement,
00:44:29insidieusement,
00:44:30au fil du temps.
00:44:33Donc,
00:44:33ça va dépendre,
00:44:34je vous disais,
00:44:35pour les identifier,
00:44:35des signalements reçus,
00:44:36on va recevoir des signalements
00:44:38où la personne
00:44:38qui nous fait le signalement
00:44:39s'identifie.
00:44:41C'est simple,
00:44:42on va pouvoir reprendre
00:44:43contact avec elle
00:44:44et essayer
00:44:44d'aller chercher
00:44:47des éléments complémentaires
00:44:48quand on n'a pas
00:44:49d'éléments
00:44:50dans le signalement.
00:44:53Et puis,
00:44:53parfois,
00:44:54elle porte sur
00:44:56des faits
00:44:57où l'auteur
00:44:59ou le mise en cause
00:45:00potentielle
00:45:01est lui-même identifié.
00:45:03Je pense à des influenceurs
00:45:04particulièrement célèbres
00:45:06qui sont aussi connus
00:45:07pour des violences
00:45:08sexistes et sexuelles
00:45:11et pour lesquelles
00:45:12la Faros
00:45:12peut assez aisément
00:45:14et rapidement
00:45:15transmettre
00:45:16au service
00:45:16territorialement compétent.
00:45:18Quoi qu'il en soit,
00:45:19dès qu'on transmet
00:45:20à un service
00:45:21pour enquête,
00:45:22la première chose
00:45:23que fait Faros,
00:45:24et c'est ce que vous disiez
00:45:25également,
00:45:26et c'est pour ça
00:45:27que votre témoignage
00:45:29a vraiment fait écho
00:45:30aussi à l'action
00:45:31qu'on peut mener,
00:45:32c'est que la première chose
00:45:32à faire,
00:45:33c'est qu'on va figer
00:45:35la scène d'infraction,
00:45:36de crime,
00:45:36on va aller figer,
00:45:39comme on le fait
00:45:39sur la voie publique,
00:45:41pour que les éléments
00:45:42soient conservés
00:45:43et qu'ils puissent
00:45:44être ensuite exploités
00:45:45et présentés en justice.
00:45:48L'internaute
00:45:49est parfois
00:45:51pas du tout identifiable
00:45:52et la personne
00:45:53sur laquelle
00:45:57on va vouloir travailler
00:45:58et le contenu
00:45:59n'est pas du tout
00:46:00identifiable
00:46:02et donc là,
00:46:02on va devoir
00:46:03travailler.
00:46:04On peut le faire
00:46:05parfois par le biais
00:46:06de recherches
00:46:07en sources ouvertes,
00:46:08mais vous le voyez,
00:46:09sur 222 000 signalements,
00:46:11faire des recherches
00:46:12en sources ouvertes,
00:46:12c'est quelque chose
00:46:13qui déjà prend du temps.
00:46:14Dès qu'on peut le faire,
00:46:15on le fait,
00:46:15on le fait.
00:46:16À chaque fois
00:46:17qu'on cherche à identifier,
00:46:18de toute façon,
00:46:18on commence
00:46:19par voir
00:46:21si on a des identifications,
00:46:22si on n'en a pas,
00:46:23on commence par
00:46:23les recherches
00:46:24en sources ouvertes.
00:46:25Je vais vous donner
00:46:26quelques illustrations
00:46:27à chaque fois
00:46:28que je vais évoquer
00:46:29si vous le voulez bien,
00:46:30mais on a eu notamment
00:46:31sur Faro
00:46:32ce signalement
00:46:32d'un individu.
00:46:34C'était un signalement
00:46:35sur des faits
00:46:37qui étaient publiés
00:46:38sur TikTok
00:46:39dans lesquels
00:46:40un individu évoquait
00:46:41avoir violé une femme
00:46:42et il présentait
00:46:43des tutoriels
00:46:44pour violer des filles
00:46:45et filmer les rapports
00:46:46à l'insu
00:46:47de l'autre personne.
00:46:48Et grâce
00:46:50à des recherches
00:46:51en source ouverte,
00:46:54les enquêteurs
00:46:55de Faro
00:46:55ont pu
00:46:56analyser
00:46:58l'entièreté
00:46:59du compte
00:47:00de cet individu
00:47:01et c'est via
00:47:02les autres éléments
00:47:03contenus
00:47:03dans le compte
00:47:04de cet individu
00:47:05qu'ils sont
00:47:06parvenus
00:47:07à récupérer
00:47:08des éléments
00:47:08d'identification
00:47:09et qu'ils ont
00:47:10identifié
00:47:11cette personne
00:47:12comme étant
00:47:13un étudiant
00:47:14et on a ciblé
00:47:16le lieu
00:47:16où il était
00:47:17étudiant
00:47:18de façon
00:47:18à pouvoir
00:47:19orienter
00:47:20très rapidement
00:47:21ce signalement
00:47:22vers le service
00:47:23territorialement compétent
00:47:24avec les éléments
00:47:25donnés.
00:47:27Et puis on a
00:47:28des cas
00:47:28dans lesquels
00:47:28il n'y a pas du tout
00:47:30d'éléments
00:47:31d'identification
00:47:31dans les cas
00:47:32dans lesquels
00:47:33les recherches
00:47:33en source ouverte
00:47:34ne nous permettent pas
00:47:35d'aller plus loin
00:47:36et dans ce cas-là
00:47:37il faut diligenter
00:47:38une enquête
00:47:39et ce qu'on va faire
00:47:40c'est qu'on va envoyer
00:47:41des réquisitions
00:47:42aux plateformes.
00:47:44La chance qu'on a
00:47:45la double chance
00:47:46qu'on a
00:47:47c'est que le bureau
00:47:48d'aide
00:47:49à l'enquête numérique
00:47:50c'est-à-dire celui
00:47:51qui va avoir
00:47:51des contacts
00:47:52privilégiés
00:47:53avec les plateformes
00:47:54est hébergé
00:47:56à l'office
00:47:57anti-cybercriminalité
00:47:58et nous permet
00:48:00d'avoir
00:48:01des relations
00:48:02privilégiées
00:48:03avec un certain
00:48:04nombre de plateformes
00:48:06et en tout cas
00:48:06de pouvoir les actionner
00:48:07sur un certain
00:48:08nombre de contenus
00:48:09en disant
00:48:09là on a vraiment
00:48:11besoin
00:48:11qu'on réponde
00:48:13à notre réquisition
00:48:14dans des délais
00:48:14très brefs
00:48:15parce qu'on constate
00:48:18quand même
00:48:18qu'il y a un caractère
00:48:20au moins
00:48:21d'urgence
00:48:23concernant
00:48:24ce fait
00:48:25et puis
00:48:25Faros
00:48:26eu égard
00:48:27à sa nature
00:48:28même
00:48:28et à son ancienneté
00:48:30Faros
00:48:31c'est quand même
00:48:31une plateforme
00:48:32qui a été
00:48:32pensée en 2006
00:48:34les réseaux sociaux
00:48:35c'est 2005
00:48:36donc on a été
00:48:39assez proactif
00:48:40à l'échelon
00:48:41national
00:48:42grâce à son
00:48:43ce qui vous intéresse
00:48:44madame la commissaire
00:48:44c'est son efficacité
00:48:46peut-être évoquer
00:48:47la dimension internationale
00:48:48je suis particulièrement
00:48:49intéressée pour suivre
00:48:50les travaux
00:48:51sur torture et barbarie
00:48:52et auquel cas
00:48:53vous me donnez
00:48:54l'envie en tout cas
00:48:56d'aller voir
00:48:57et de visiter
00:48:58Faros
00:48:58pour aller vérifier
00:48:59son efficacité
00:49:00en tout cas
00:49:01vous y êtes la bienvenue
00:49:03madame la présidente
00:49:03comme vous me demandiez
00:49:05comment on faisait
00:49:05pour identifier
00:49:06je pensais que
00:49:08vous souhaitiez
00:49:09que je développe
00:49:09sur ce sujet
00:49:11sur la dimension internationale
00:49:15comment on fait
00:49:15de la même manière
00:49:16donc on va faire
00:49:17des réquisitions
00:49:18qui vont nous permettre
00:49:19d'avoir des éléments
00:49:20sauf que dans la majorité
00:49:21des cas
00:49:21on va devoir passer
00:49:22par des emlates
00:49:24et là c'est plus
00:49:24le cas
00:49:25de Faros
00:49:27ce sont les services
00:49:28qui vont mener
00:49:29les enquêtes
00:49:29qui vont travailler
00:49:30Faros je le redis
00:49:31c'est vraiment un service
00:49:32d'orientation
00:49:33et c'est ce que je souhaitais
00:49:34illustrer
00:49:35le plus clairement possible
00:49:37avec mon propos
00:49:38pour qu'il n'y ait pas
00:49:39de confusion
00:49:41sur le rôle
00:49:42de la plateforme
00:49:43en ce qui concerne
00:49:45Faros
00:49:46et la coopération
00:49:49avec les plateformes
00:49:49la dimension internationale
00:49:51on est forcément
00:49:53impacté
00:49:53affecté
00:49:54pardon
00:49:54par les changements
00:49:56qui peuvent se produire
00:49:57à l'échelon international
00:49:59Faros
00:50:01c'est
00:50:02comme vous l'évoquiez
00:50:03tout à l'heure
00:50:03à un autre sujet
00:50:05mais c'est un miroir
00:50:06de l'actualité
00:50:06donc
00:50:07on récolte
00:50:09aussi beaucoup
00:50:09beaucoup d'éléments
00:50:10les changements
00:50:11qui ont pu
00:50:11être opérés
00:50:13sur X
00:50:14par exemple
00:50:14et notamment
00:50:16avec la limitation
00:50:17de la modération
00:50:18ont affecté
00:50:20la coopération
00:50:20et la collaboration
00:50:21qu'on pouvait avoir
00:50:22avec cette plateforme
00:50:24mais
00:50:25ce que l'on
00:50:25constate aussi
00:50:26c'est des difficultés
00:50:28parfois de qualification
00:50:29de certains contenus
00:50:31liés
00:50:32à des difficultés
00:50:33plutôt
00:50:34d'appréciation
00:50:35d'un pays
00:50:37à l'autre
00:50:37de la législation
00:50:39de la liberté
00:50:41d'expression
00:50:42et
00:50:43de la liberté
00:50:44de parole
00:50:45d'une manière
00:50:45assez générale
00:50:47l'existence globale
00:50:49du DSA
00:50:50notamment
00:50:50nous a permis
00:50:52d'être
00:50:53de plus en plus
00:50:55efficaces
00:50:56dans nos travaux
00:50:57et on utilise aussi
00:50:58tous les
00:51:00canaux de coopération
00:51:01policière
00:51:02bien évidemment
00:51:03pour travailler
00:51:04dans cette lutte
00:51:06internationale
00:51:07sur les violences
00:51:10sexuelles et sexistes
00:51:11à l'international
00:51:12on utilise aussi
00:51:13et on travaille aussi
00:51:14beaucoup avec l'ARCOM
00:51:15l'ARCOM
00:51:16qui est
00:51:18le représentant français
00:51:22de la mise en oeuvre
00:51:24du DSA
00:51:24l'ARCOM
00:51:26que l'on va alimenter
00:51:28et l'idée
00:51:29en allant alimenter
00:51:30l'ARCOM
00:51:30c'est de pouvoir
00:51:32selon les contenus
00:51:33qu'on va mettre au jour
00:51:34à terme
00:51:35initier
00:51:37des enquêtes
00:51:38non pas nationales
00:51:40mais européennes
00:51:41contre
00:51:42des plateformes
00:51:44sur le fondement
00:51:45d'une somme
00:51:46de contenus
00:51:47et d'inactions
00:51:49qui auraient été
00:51:50constatées
00:51:51et ça
00:51:52c'est un enjeu
00:51:53pour l'avenir
00:51:55que l'on a commencé
00:51:56à mettre en oeuvre
00:51:57avec l'ARCOM
00:51:58et sur lequel
00:51:59on travaille
00:52:00avec l'ensemble
00:52:01des partenaires
00:52:02avec lesquels
00:52:02on travaille
00:52:03notamment sur la haine en ligne
00:52:04a été évoqué
00:52:05le PNLH
00:52:06tout à l'heure
00:52:06et qui est effectivement
00:52:07un acteur essentiel
00:52:08de ce dispositif
00:52:10aussi
00:52:11sur les difficultés
00:52:14que l'on a aussi
00:52:15dans la dimension
00:52:16transnationale
00:52:17de ces violences-là
00:52:18ce sont des difficultés
00:52:21de qualification
00:52:21on constate
00:52:23des mouvements
00:52:24qui se développent
00:52:27de plus en plus
00:52:27celui des INCEL
00:52:28qui n'est pas du tout
00:52:29un mouvement nouveau
00:52:30mais qui est un mouvement
00:52:32qui prend
00:52:32beaucoup d'ampleur
00:52:33qui fait partie
00:52:34des mouvements
00:52:35qui nous inquiètent
00:52:36au plus haut point
00:52:37sur Pharos
00:52:38on a aussi
00:52:40le mouvement
00:52:42COM
00:52:43qui est constaté
00:52:44qui a été constaté
00:52:46d'abord
00:52:46aux Etats-Unis
00:52:48mais qui commence
00:52:49à toucher l'Europe
00:52:51et ce qu'on constate
00:52:52avec ces mouvements
00:52:52c'est surtout
00:52:53une recherche
00:52:55de désensibilisation
00:52:57et notamment
00:52:59avec le mouvement COM
00:53:00de désensibilisation
00:53:02qui commence
00:53:03par la jeunesse
00:53:04et on désensibilise
00:53:05à la violence
00:53:07de contenu
00:53:08quel que soit
00:53:08ses contenus
00:53:09et c'est en ça
00:53:10que Pharos
00:53:11se réjouit
00:53:13de la mise en oeuvre
00:53:16du texte
00:53:17sur les actes
00:53:18de torture
00:53:18et de barbarie
00:53:19parce que cette désensibilisation
00:53:21elle est aussi reprise
00:53:22par les sites gores
00:53:23et ces sites gores
00:53:25là
00:53:26qui visent
00:53:28essentiellement
00:53:30un public
00:53:31très jeune
00:53:32ce sont des sites
00:53:33sur lesquels
00:53:34on commence
00:53:35à pouvoir
00:53:36lutter
00:53:37avec
00:53:38ce texte
00:53:40le problème
00:53:41de ce texte
00:53:42c'est son écriture
00:53:43même
00:53:43puisque
00:53:44l'écriture
00:53:45du texte
00:53:46contient une erreur
00:53:47qui fait
00:53:48qu'on ne peut faire
00:53:49que
00:53:50des demandes
00:53:51de retrait
00:53:52c'est à dire
00:53:52que Pharos
00:53:53n'a pas
00:53:53de pouvoir
00:53:54d'injonction
00:53:55de blocage
00:53:56puisque le blocage
00:53:57n'est pas
00:53:58visé
00:53:59par le texte
00:54:01le seul blocage
00:54:02visé par le texte
00:54:02concernant
00:54:03les hébergeurs
00:54:04or ceux qui font
00:54:05le blocage
00:54:06ce ne sont pas
00:54:07les hébergeurs
00:54:07mais les fournisseurs
00:54:08d'accès internet
00:54:09et ça c'est une limite
00:54:10importante pour nous
00:54:11qu'on essaye
00:54:13de faire corriger
00:54:14autant
00:54:15qu'aussi vite
00:54:16qu'on le peut
00:54:17mais qui jusqu'à présent
00:54:19n'a pas pu passer
00:54:21est-ce que vous avez
00:54:21des montants
00:54:22de signalement
00:54:23qui ont été faits
00:54:23depuis le mois de février
00:54:24sur le retrait
00:54:25torturé
00:54:26barbari
00:54:26non alors
00:54:27Faros
00:54:29n'est absolument
00:54:30pas
00:54:30une plateforme
00:54:32qui nous permet
00:54:33par catégorie
00:54:35aussi précisément
00:54:38d'aller faire
00:54:39des statistiques
00:54:41on vient
00:54:43en septembre
00:54:45de changer
00:54:45notre application
00:54:47ce qui va nous permettre
00:54:49à terme
00:54:50et je m'en réjouis
00:54:51de pouvoir faire
00:54:52des statistiques
00:54:53on attend encore
00:54:53notre break statistique
00:54:55mais elle va arriver
00:54:56et on pourra vous donner
00:54:57de manière beaucoup plus
00:54:59de manière précise
00:55:00des statistiques
00:55:02d'ici quelques mois
00:55:04mais pour le moment
00:55:05ça n'est malheureusement
00:55:06pas possible
00:55:06pour Faros
00:55:07donc on donne
00:55:08des grandes tendances
00:55:10de statistiques
00:55:11moi ce que je peux
00:55:12vous donner
00:55:13en revanche
00:55:13c'est les chiffres
00:55:14de blocage
00:55:15j'ai pas les chiffres
00:55:17de signalement
00:55:18qui nous ont été faits
00:55:19ce que je sais
00:55:20c'est que les signalements
00:55:21qui nous ont faits
00:55:21sur le fondement
00:55:22des actes de torture
00:55:23et de barbarie
00:55:24le sont parfois
00:55:26à mauvaise estion
00:55:28la jurisprudence
00:55:29est très restrictive
00:55:30en ce domaine
00:55:31et on a eu par exemple
00:55:33pas mal de signalements
00:55:34qui concernaient
00:55:35l'assassinat
00:55:36de Charlie Kirk
00:55:36l'assassinat
00:55:37de Charlie Kirk
00:55:38il n'entre absolument pas
00:55:39dans cette catégorie
00:55:41des actes
00:55:42de torture
00:55:43et de barbarie
00:55:43en revanche
00:55:45d'autres contenus
00:55:46peuvent l'être
00:55:47nous on a fait
00:55:48aujourd'hui
00:55:49onze demandes
00:55:51de retrait
00:55:51dans ce cadre là
00:55:53on n'a pas obtenu
00:55:55satisfaction
00:55:56dans tous les cas
00:55:57mais
00:55:58on a des cas
00:56:00dans lesquels
00:56:01on a eu
00:56:02des retraits
00:56:03dans les 24 heures
00:56:05et je pense
00:56:06notamment
00:56:06à des sites
00:56:07comme Crazy Sheet
00:56:09ou comme son nom
00:56:10l'indique
00:56:10on y trouve
00:56:11vraiment
00:56:12tout et n'importe quoi
00:56:13sur
00:56:14tous les domaines
00:56:16mais
00:56:17sur le fondement
00:56:18des actes
00:56:19de torture
00:56:19et de barbarie
00:56:20on a fait
00:56:20une demande de retrait
00:56:22et on a obtenu
00:56:23des retraits
00:56:23dans les 24 heures
00:56:24Merci
00:56:26on voit bien
00:56:27avec tous les enjeux
00:56:28que vous décrivez
00:56:29qu'il est peut-être
00:56:30intéressant
00:56:30de se poser la question
00:56:31de l'intégration
00:56:32de l'intelligence artificielle
00:56:34dans le traitement
00:56:35des images
00:56:35on voit bien
00:56:36qu'il y a une question
00:56:37de quantité
00:56:38avec ce que vous disiez
00:56:38mettre aussi
00:56:39sur le nombre
00:56:40de signalements
00:56:40Merci
00:56:41Madame Maracine
00:56:44et à nous
00:56:44peut-être sur la MIPROF
00:56:46avec le traitement
00:56:48de la partie numérique
00:56:49dans la coordination
00:56:50des politiques publiques
00:56:51Merci beaucoup
00:56:53Mesdames les députés
00:56:54Monsieur le député
00:56:55et merci à Madame Tifende
00:56:57pour son témoignage
00:56:58Merci d'inviter
00:57:00la MIPROF
00:57:00la MIPROF
00:57:01Mission interministérielle
00:57:02pour la protection
00:57:03des femmes
00:57:03contre les violences
00:57:04a un rôle
00:57:05j'allais dire
00:57:06de courroie de transmission
00:57:07entre les différents ministères
00:57:09on s'appuie
00:57:10sur la présence
00:57:12des hautes fonctionnaires
00:57:12à l'égalité
00:57:13et bien sûr
00:57:13on travaille avec
00:57:14les cabinets
00:57:15et les ministres
00:57:15qui souhaitent
00:57:16écrire, renforcer
00:57:17réécrire
00:57:18des feuilles de route
00:57:19de lutte contre les violences
00:57:21dans leurs champs respectifs
00:57:23on intervient
00:57:24sur le champ
00:57:24de la formation
00:57:25dans les écoles
00:57:26de formation initiale
00:57:28pour les agents
00:57:28de l'État
00:57:29les agents territoriaux
00:57:30et également
00:57:31en formation continue
00:57:32en lien avec
00:57:33les programmes
00:57:33qui sont dispensés
00:57:35mis en place
00:57:36par les différents ministères
00:57:38et également
00:57:38la justice
00:57:39nous sommes aussi
00:57:40une courte transmission
00:57:41entre des services
00:57:42centraux
00:57:42et locaux
00:57:44territoriaux
00:57:44au niveau régional
00:57:45et départemental
00:57:46dans les différents ministères
00:57:48dans un sens montant
00:57:49comme descendant
00:57:50si on peut parler
00:57:51de descente
00:57:52et de montée
00:57:52et également
00:57:54avec la société civile
00:57:55locale
00:57:56mais aussi
00:57:57en nationale
00:57:58sur le sujet
00:58:00du cyber
00:58:01et des violences
00:58:02qui utilisent
00:58:04le moyen digital
00:58:05nous avons intégré
00:58:07depuis
00:58:07le mois de novembre
00:58:102024
00:58:11lorsqu'on a publié
00:58:12en lien avec
00:58:13le centre
00:58:13Hubertine Auclair
00:58:14une mise à jour
00:58:15de notre guide
00:58:16de notre outil
00:58:17de formation
00:58:17ANA
00:58:18qui est devenu
00:58:19le guide
00:58:19cyber
00:58:20et donc
00:58:21nous utilisons
00:58:21cet outil
00:58:22en large diffusion
00:58:23auprès des professionnels
00:58:25et également
00:58:26des usagers
00:58:27qui
00:58:28via le site
00:58:30arrêtonslesviolences.gouv.fr
00:58:31qui dénombre
00:58:3240 000 visites par an
00:58:34sont en capacité
00:58:37de télécharger
00:58:37nos outils
00:58:38parce qu'ils en ont besoin
00:58:39en tant que professionnels
00:58:40pour accompagner
00:58:41les victimes
00:58:41nous pilotons
00:58:42également
00:58:43l'observatoire
00:58:44des violences faites aux femmes
00:58:45et comme il a été mentionné
00:58:46au niveau de l'état
00:58:48aujourd'hui
00:58:48il n'y a pas
00:58:49de chiffres disponibles
00:58:51de statistiques
00:58:52disponibles
00:58:52ni via FAROS
00:58:53ni via le SSMSI
00:58:55ou le SSER Justice
00:58:57les services statistiques
00:58:58avec lesquels
00:58:59nous travaillons
00:58:59et nous nourrissons
00:59:01les analyses
00:59:01de nos lettres
00:59:02de l'observatoire
00:59:03néanmoins
00:59:04depuis 2022
00:59:06il figurait
00:59:07dans le plan
00:59:08égalité entre les femmes
00:59:09et les hommes
00:59:10une première mesure
00:59:11de ce plan
00:59:11qui était de financer
00:59:12d'accompagner
00:59:13une étude
00:59:14sur les cyber-violences
00:59:15l'AMIPROF
00:59:16a soutenu
00:59:17et remis
00:59:18à l'ordre du jour
00:59:19le financement
00:59:20de cette enquête
00:59:20qui a été fait
00:59:22et annoncé
00:59:22à la journée
00:59:23des observatoires
00:59:24et qui se fera
00:59:24par trois associations
00:59:26points de contact
00:59:27féministes contre
00:59:28le cyber-harcèlement
00:59:30de madame Salmona
00:59:31présente ici
00:59:32et également
00:59:33Stop Ficha
00:59:35donc une collaboration
00:59:36qui a été
00:59:38déjà lancée
00:59:39aujourd'hui
00:59:39avec un financement
00:59:40État
00:59:41et peut-être
00:59:42un co-financement
00:59:42je ne sais pas
00:59:43en tout cas
00:59:44le financement
00:59:44État
00:59:44a été débloqué
00:59:45et on aura
00:59:47l'honneur
00:59:48d'avoir
00:59:48un rendu
00:59:49lors des rencontres
00:59:50de l'AMIPROF
00:59:51prochainement
00:59:52le 20 novembre
00:59:53où on parlera
00:59:56des chiffres
00:59:57et on ira
00:59:57au-delà
00:59:57des chiffres
00:59:58que madame Salmona
00:59:59a évoqués
00:59:59aujourd'hui
01:00:00évidemment
01:00:01l'observatoire
01:00:02est très intéressé
01:00:04à aller plus loin
01:00:04dans la mesure
01:00:06de ce phénomène
01:00:07alors nous l'abordons
01:00:09dans nos outils
01:00:09sous différents aspects
01:00:11les violences
01:00:12via le digital
01:00:13et le numérique
01:00:14dans le cadre
01:00:15des violences conjugales
01:00:16et intrafamiliales
01:00:18le cyberharcèlement
01:00:19trop peu encore
01:00:20dans nos outils
01:00:21il est trop peu présent
01:00:22dans nos outils
01:00:23et également
01:00:25tout ce qui est
01:00:26présence en ligne
01:00:28de la violence
01:00:29prostitutionnelle
01:00:30de l'exploitation
01:00:30de la traite
01:00:31des êtres humains
01:00:32via toutes les étapes
01:00:35qui sont dématérialisées
01:00:36dans cette chaîne
01:00:38de mise en ligne
01:00:40des annonces
01:00:41prostitutionnelles
01:00:42du transport
01:00:44des services
01:00:45prostitutionnels
01:00:46digitaux
01:00:46que sont aussi
01:00:47le gaming
01:00:48donc le service
01:00:50prostitutionnel
01:00:50en ligne
01:00:51où il y aurait
01:00:53une modification
01:00:53législative
01:00:54apportée
01:00:55dans la définition
01:00:56du recours
01:00:56à la prostitution
01:00:58pour y intégrer
01:01:00la dimension
01:01:00sans contact
01:01:01donc digitale
01:01:02de la prostitution
01:01:03et également
01:01:04évidemment
01:01:04le paiement
01:01:05et l'exploitation
01:01:06de ces services
01:01:07sexuels
01:01:07par les proxénètes
01:01:08qui se fait aussi
01:01:09de manière digitale
01:01:10nous travaillons
01:01:12également
01:01:12sur une autre mesure
01:01:13du plan
01:01:14d'égalité
01:01:15entre les femmes
01:01:16et les hommes
01:01:16qui est la révision
01:01:17de la grille
01:01:18d'évaluation
01:01:19du danger
01:01:20au moment
01:01:20du dépôt
01:01:21de plainte
01:01:21des personnes
01:01:23nous travaillons
01:01:23actuellement
01:01:24avec la police
01:01:25nationale
01:01:25la gendarmerie
01:01:26nationale
01:01:26pour intégrer
01:01:27la dimension
01:01:28cyber
01:01:29dans cette grille
01:01:30d'évaluation
01:01:30du danger
01:01:31qui servira
01:01:32au dépôt
01:01:32de plainte
01:01:33lorsque les victimes
01:01:35iront
01:01:35entrer
01:01:37dans un commissariat
01:01:38ou une gendarmerie
01:01:39alors évidemment
01:01:40dans le cadre
01:01:40conjugal
01:01:41mais pas que
01:01:41également aussi
01:01:42hors cadre
01:01:43conjugal
01:01:44nous participons
01:01:46à la mi-prof
01:01:47à la transposition
01:01:49des différentes directives
01:01:50dans la loi française
01:01:51donc nous sommes associés
01:01:52par la justice
01:01:53et on
01:01:54on travaille aussi
01:01:55avec les avocats
01:01:56en amont
01:01:57pour consulter
01:01:59aussi certains magistrats
01:02:00certains avocats
01:02:01spécialisés
01:02:01sur la question
01:02:02et produire auprès
01:02:03de la DACG
01:02:03aussi ce rendu
01:02:04pour avancer
01:02:06dans la transposition
01:02:07des directives
01:02:08nous avons
01:02:10beaucoup insisté
01:02:11dans la consultation
01:02:12qui a été faite
01:02:13par le ministère
01:02:14de l'éducation nationale
01:02:15qui a fait circuler
01:02:16le programme
01:02:17EVARS
01:02:17pour implémenter
01:02:20fortement
01:02:20cet aspect digital
01:02:22du cyberharcèlement
01:02:23de l'éducation
01:02:24média en ligne
01:02:24dans le programme
01:02:26et je suis totalement
01:02:27d'accord
01:02:28sur ce que
01:02:29madame Philippi
01:02:30Sabat
01:02:30a suggéré
01:02:31quant au contrôle
01:02:32de l'effectivité
01:02:34de ces trois séances
01:02:35et j'y ajouterai
01:02:37aussi l'importance
01:02:38de débloquer
01:02:39des moyens
01:02:39pour former
01:02:40les intervenants
01:02:41évidemment
01:02:42en premier lieu
01:02:43les professionnels
01:02:44de l'éducation nationale
01:02:45qui vont avoir
01:02:46à intervenir
01:02:46mais également
01:02:47les associations
01:02:48qui interviennent
01:02:49habituellement
01:02:50et qui doivent aussi
01:02:51être formées
01:02:52à peut-être
01:02:53cette nouvelle thématique
01:02:54du cyberharcèlement
01:02:55et des violences digitales
01:02:57nous intervenons
01:02:59autant que possible
01:03:00également sur les
01:03:03initiatives territoriales
01:03:05qui veulent parler
01:03:06des cyberviolences
01:03:07qui mettent en avant
01:03:09la partie digitale
01:03:11des violences conjugales
01:03:12ou des violences sexistes
01:03:13et sexuelles
01:03:14faites aux femmes
01:03:15aux hommes
01:03:15et aux enfants
01:03:16en ligne
01:03:17avec
01:03:18j'allais dire
01:03:19le tampon national
01:03:20via l'ami prof
01:03:21pour soutenir
01:03:23toutes ces démarches
01:03:23la mise en lien
01:03:24des acteurs
01:03:25aussi en local
01:03:25lors de ces formations
01:03:26et nous n'hésitons pas
01:03:29malgré un manque
01:03:31de moyens criants
01:03:31pour l'ami prof
01:03:32que ce soit
01:03:33sur la création
01:03:34des outils
01:03:34mais aussi
01:03:35sur nos frais
01:03:36de déplacement
01:03:37sur nos interventions
01:03:38nous essayons
01:03:40d'être autant
01:03:40que possible
01:03:41proches
01:03:42des acteurs
01:03:42de terrain
01:03:43parce qu'on croit
01:03:44beaucoup
01:03:44à la mise
01:03:45en lien
01:03:45des acteurs
01:03:46en local
01:03:47et effectivement
01:03:47comme vous l'avez évoqué
01:03:48on a beau
01:03:49former
01:03:50intervenir
01:03:51auprès
01:03:52des différentes
01:03:52administrations nationales
01:03:54pour former
01:03:54et intensifier
01:03:57les efforts
01:03:58de formation
01:03:59lorsqu'on n'est pas
01:04:00sur le terrain
01:04:00en local
01:04:01et bien on va passer
01:04:02à côté
01:04:02de la personne
01:04:03que vous avez cité
01:04:04des mots
01:04:04que vous avez cités
01:04:05qu'on regrette
01:04:07profondément
01:04:07de la part
01:04:08d'un agent
01:04:09de l'état
01:04:09qui est un policier
01:04:12et donc
01:04:12si on n'arrive pas
01:04:14à être au plus proche
01:04:16de la réalité
01:04:16de terrain
01:04:17les administrations
01:04:18en centrale
01:04:19même si elles ont
01:04:20la bonne volonté
01:04:20de former
01:04:21et bien
01:04:21elles ne formeront
01:04:23pas de manière exhaustive
01:04:24j'en viens aussi
01:04:25peut-être
01:04:25à un questionnement
01:04:26qu'on se pose
01:04:27puisque
01:04:27aujourd'hui
01:04:30dans la gendarmerie
01:04:31avec des spécialistes
01:04:33de la question
01:04:33des violences
01:04:34on va quand même
01:04:34vers une spécialisation
01:04:36des lieux de contact
01:04:37des interventions
01:04:38et des endroits
01:04:39où on peut porter plainte
01:04:40et où on peut accueillir
01:04:42ces victimes
01:04:43de manière
01:04:43vraiment adaptée
01:04:45de la même manière
01:04:46sur la PNAV
01:04:47en ligne
01:04:48la plateforme numérique
01:04:49d'accompagnement
01:04:49il y a en face
01:04:50des victimes
01:04:51des professionnels
01:04:52des témoins
01:04:52des personnes
01:04:53qui sont formées
01:04:54spécifiquement
01:04:55aux violences
01:04:56à l'accueil de la parole
01:04:57aujourd'hui
01:04:59au niveau de la police
01:05:00nous avons l'ambition
01:05:01de le faire
01:05:02de manière exhaustive
01:05:03et je ne suis pas sûre
01:05:04vu la quantité de personnes
01:05:05qu'on y arrivera
01:05:06donc je me permets
01:05:08de suggérer
01:05:09des axes
01:05:12de spécialisation
01:05:13si c'est possible
01:05:14sur ce sujet
01:05:14je ne suis pas spécialiste
01:05:17dans ce ministère
01:05:17ni de la question
01:05:18spécifiquement
01:05:19des violences
01:05:21oui
01:05:21mais pas
01:05:22de l'organisation
01:05:23de la police
01:05:23mais effectivement
01:05:25peut-être arriver
01:05:25à identifier
01:05:26à taguer
01:05:27à repérer
01:05:28à labelliser
01:05:29plus des endroits
01:05:30où il y a eu
01:05:32cette formation spécifique
01:05:33tout en ne ménageant pas
01:05:35les efforts
01:05:37pour permettre
01:05:38aux personnes
01:05:38d'y aller
01:05:39puisqu'en fait
01:05:40la question
01:05:40c'est aussi une question
01:05:41de proximité
01:05:42évidemment on aimerait
01:05:43toutes et tous
01:05:44que tout le monde
01:05:44soit formé
01:05:45à ce sujet
01:05:46mais je ne sais pas
01:05:47si ce n'est pas
01:05:47un vœu pieux
01:05:48et donc peut-être
01:05:49favoriser plus
01:05:50la mobilité
01:05:51l'aller vers
01:05:51les personnes
01:05:53dans tous les territoires
01:05:54y compris en ville
01:05:55et en agglomération
01:05:57c'est peut-être
01:05:59une meilleure solution
01:06:00que d'avoir
01:06:01cette ambition
01:06:02de former
01:06:02tout le monde
01:06:03à tous
01:06:03les aspects
01:06:05des violences
01:06:05voilà
01:06:08ce que je voulais
01:06:08vous dire aussi
01:06:09c'est que
01:06:10pour aborder un peu
01:06:11la dimension internationale
01:06:12mais je crois
01:06:12qu'on y reviendra
01:06:13tous nos outils
01:06:15aujourd'hui
01:06:16ont aussi
01:06:17cette vocation
01:06:17à être exportés
01:06:19externalisés
01:06:20à l'étranger
01:06:21dans le cadre
01:06:21de la stratégie
01:06:22féministe
01:06:23de la France
01:06:23nous allons aussi
01:06:26exporter
01:06:26ces films
01:06:27ces outils
01:06:28et nous essayons
01:06:30de les faire traduire
01:06:31dans les langues
01:06:32dans les différents pays
01:06:33dans lesquels on va
01:06:35voilà
01:06:35et on a aussi
01:06:36quelque chose à dire
01:06:37tout à l'heure
01:06:37sur les postes consulaires
01:06:39et des formations
01:06:40spécifiques
01:06:41pour traiter
01:06:42les violences
01:06:43sur les femmes
01:06:43à l'étranger
01:06:44voilà
01:06:44mais tout à l'heure
01:06:46merci infiniment
01:06:47madame Delphine
01:06:48si vous pouvez nous donner
01:06:49quelques éléments
01:06:49sur la diplomatie féministe
01:06:51et les exemples concrets
01:06:53que nous finançons
01:06:54merci
01:06:55le champ d'action
01:06:57du ministère de l'Europe
01:06:57et des affaires étrangères
01:06:58n'est pas dans le domaine judiciaire
01:07:00ni dans l'action domestique
01:07:02il porte principalement
01:07:03sur la coopération
01:07:03intergouvernementale
01:07:05pour faire avancer
01:07:06à la fois le droit international
01:07:07et les actions concrètes
01:07:08pour venir en aide
01:07:09aux victimes
01:07:10de cyberviolence
01:07:11d'abord un petit point
01:07:12de terminologie
01:07:13nous n'utilisons pas
01:07:14nous le terme cyberviolence
01:07:16mais le terme
01:07:17violence fondée sur le genre
01:07:18et facilité par la technologie
01:07:20alors certes
01:07:21un petit peu long
01:07:21à dire à l'oral
01:07:23pourquoi ?
01:07:24parce que nous incluons
01:07:25dans ce terme
01:07:26non seulement
01:07:27les violences
01:07:27qui ont lieu
01:07:28dans l'espace virtuel
01:07:29alors Salmona
01:07:30on a donné une description
01:07:31assez extensive
01:07:32mais aussi des violences
01:07:34qui peuvent avoir lieu
01:07:34dans l'espace physique
01:07:35mais qui sont rendues possibles
01:07:37par des appareils technologiques
01:07:38je donne un petit exemple
01:07:39les AirTags
01:07:40ce sont des petits objets
01:07:43qui sont distribués par Apple
01:07:45qu'on peut mettre
01:07:46dans un sac à main
01:07:47pour retrouver son téléphone
01:07:49au cas où on l'aurait perdu
01:07:50on a vu des instances
01:07:51et des cas
01:07:51où des conjoints
01:07:52ex-conjoints
01:07:53ont utilisé cet appareil
01:07:54qui est en fait
01:07:55un appareil de tracking GPS
01:07:56pour pouvoir suivre
01:07:57leur conjointe
01:07:58et la menacer
01:07:59on voit aussi des cas
01:08:01où on va avoir
01:08:01des conjoints ex-conjoints
01:08:02qui utilisent
01:08:03ce qu'on appelle
01:08:03les appareils domestiques
01:08:05intelligents
01:08:06c'est-à-dire
01:08:07la robotique domestique
01:08:08pour pouvoir également
01:08:10surveiller leur conjointe
01:08:12lorsqu'elle est à la maison
01:08:12qu'elles ne sont pas à la maison
01:08:13pour fermer la porte
01:08:15à distance
01:08:15téléguider une voiture
01:08:17etc.
01:08:18on n'est pas dans le monde du futur
01:08:19où on est au monde déjà actuel
01:08:20alors ce terme-là
01:08:22il n'existe pas
01:08:22à vous proprement parler
01:08:24dans le droit international
01:08:24mais la France
01:08:26avec un certain nombre
01:08:27de pays affinitaires
01:08:28pousse depuis plusieurs années
01:08:29pour que justement
01:08:30il existe dans le droit international
01:08:31aujourd'hui il y a un vide
01:08:33en termes de droit international
01:08:34sur la reconnaissance
01:08:36spécifique et exclusive
01:08:37de ce que sont
01:08:38les cyber-violences
01:08:39il n'y a pas de traité
01:08:40international sur les cyber-violences
01:08:42les conventions internationales
01:08:44sur les violences faites aux femmes
01:08:45datent des années 70
01:08:4780-90
01:08:48et évidemment
01:08:49n'incluaient pas spécifiquement
01:08:50les violences en ligne
01:08:52je mentionne néanmoins
01:08:54la dernière convention
01:08:56adoptée par tous les états membres
01:08:58des Nations Unies
01:08:59la convention sur la cyber-criminalité
01:09:01qui a été adoptée
01:09:01en décembre 2024
01:09:02donc relativement récente
01:09:04qui est une convention
01:09:05la première convention internationale
01:09:07qui définit l'étendue
01:09:08des cyber-crimes
01:09:09et dans laquelle
01:09:10il y a mention
01:09:11des cyber-violences de genre
01:09:13et le Parlement français
01:09:14sera d'ailleurs appelé
01:09:15à ratifier cette convention
01:09:17je crois qu'à date
01:09:18aucun Parlement ne l'a fait
01:09:19aujourd'hui
01:09:19il faut que 40 Parlements
01:09:20le ratifient
01:09:21pour que la convention
01:09:22entre en vigueur
01:09:23quelques exemples
01:09:25d'initiatives
01:09:25lancées par la France
01:09:27tout d'abord
01:09:28la France est à l'origine
01:09:29avec les Pays-Bas
01:09:29de la première résolution
01:09:31de l'Assemblée Générale
01:09:32des Nations Unies
01:09:33portant exclusivement
01:09:34sur les violences
01:09:35fondées sur le genre
01:09:35en ligne
01:09:36septembre 2024
01:09:38c'est une résolution
01:09:40qui est non contraignante
01:09:41comme toutes ces résolutions
01:09:42générales
01:09:43de l'Assemblée Générale
01:09:44des Nations Unies
01:09:45toutefois c'est très important
01:09:47puisqu'elle a été signée
01:09:48par plus de 170 pays
01:09:49ce qui est un nombre
01:09:50relativement supérieur
01:09:52en général
01:09:53aux résolutions
01:09:54portées sur les questions
01:09:55de violences de genre
01:09:57la France a rejoint
01:09:58en 2023
01:09:59le partenariat mondial
01:10:01contre le harcèlement
01:10:02et les abus en ligne
01:10:03fondés sur le genre
01:10:04c'est une initiative
01:10:06intergouvernementale
01:10:07lancée par les Etats-Unis
01:10:08mais depuis quittée
01:10:09par la présidence Trump
01:10:10qui rassemble
01:10:12une quinzaine de pays
01:10:13du nord et du sud
01:10:14qui se coordonne
01:10:16dans les espaces
01:10:16intergouvernementaux
01:10:17et multilatéraux
01:10:18donc principalement
01:10:19aux Nations Unies
01:10:20mais aussi dans le G7
01:10:21dans le G20
01:10:22à l'OCDE
01:10:22au sein de l'Union Européenne
01:10:23pour justement pousser
01:10:25du langage un peu plus avancé
01:10:27plus progressiste
01:10:28sur la reconnaissance
01:10:29des violences fondées
01:10:30sur le genre
01:10:31et facilitées par la technologie
01:10:32ce partenariat
01:10:33et la France
01:10:34sont à l'initiative
01:10:35de la première déclaration
01:10:36politique internationale
01:10:38adoptée en marge
01:10:39du sommet sur l'intelligence
01:10:41artificielle
01:10:41en février de cette année
01:10:43sur les effets
01:10:44à la fois bénéfiques
01:10:45mais surtout maléfiques
01:10:47de l'intelligence artificielle
01:10:48sur les violences
01:10:49fondées sur le genre
01:10:50donc je vous invite
01:10:51à aller voir
01:10:51le texte de la déclaration
01:10:53qui vous paraîtra
01:10:53une évidence certainement
01:10:55si vous êtes
01:10:55dans cette salle aujourd'hui
01:10:56mais qui est la première
01:10:57déclaration intergouvernementale
01:10:59adoptée sur l'impact
01:11:00de l'intelligence artificielle
01:11:02sur les violences en ligne
01:11:03et les inégalités
01:11:04de genre
01:11:04et enfin
01:11:06en 2024
01:11:07le ministère
01:11:08des Affaires étrangères
01:11:09a lancé
01:11:10le laboratoire pour les droits
01:11:11des femmes en ligne
01:11:12ce laboratoire
01:11:13c'est à la fois
01:11:14une plateforme
01:11:16d'échange mondiale
01:11:17sur les bonnes pratiques
01:11:19en matière de lutte
01:11:20contre les cyberviolences
01:11:21et un incubateur
01:11:22de projets
01:11:23d'organisation féministe
01:11:25des pays du sud
01:11:26qui lutte contre
01:11:27les cyberviolences
01:11:28donc premier volet
01:11:29plateforme d'échange
01:11:30de bonnes pratiques
01:11:31nous avons réuni
01:11:32six pays
01:11:33particulièrement
01:11:34en avance
01:11:35en pointe
01:11:35dans la lutte
01:11:36contre les cyberviolences
01:11:37la France
01:11:38le Royaume-Uni
01:11:39le Mexique
01:11:40l'Afrique du Sud
01:11:40la Corée du Sud
01:11:41et l'Australie
01:11:42ils sont représentés
01:11:44notamment pour la France
01:11:45à la fois
01:11:45l'ARCOM
01:11:46et le ministère
01:11:46des Affaires étrangères
01:11:47et c'est le cas aussi
01:11:48pour la plupart
01:11:48des autres pays
01:11:49où les régulateurs
01:11:50nationaux
01:11:51sont en pointe
01:11:52nous avons
01:11:53deux plateformes
01:11:54de la tech
01:11:54ce qui est déjà
01:11:55une petite victoire
01:11:56un certain nombre
01:11:57de coalitions internationales
01:11:58d'associations féministes
01:12:00de survivantes
01:12:00des cyberviolences
01:12:02et également
01:12:03des instituts
01:12:04de recherche
01:12:04c'est une plateforme
01:12:06encore une fois
01:12:06d'échange
01:12:07de bonnes pratiques
01:12:07qui permet
01:12:08d'échanger
01:12:09notamment
01:12:09sur l'état
01:12:10des législations nationales
01:12:12lorsque certains pays
01:12:13je pense notamment
01:12:14à l'Australie
01:12:14récemment au Royaume-Uni
01:12:16ont adopté
01:12:17des législations nationales
01:12:18très avancées
01:12:19notamment par la France
01:12:20par rapport à la France
01:12:21dans la lutte
01:12:21contre les cyberviolences
01:12:22et dans la lutte
01:12:23contre l'impunité
01:12:25c'est aussi
01:12:26un incubateur
01:12:26de projets
01:12:27on parlait tout à l'heure
01:12:28du financement
01:12:29des associations
01:12:29féministes
01:12:30en France
01:12:30donc le ministère
01:12:31de l'Europe
01:12:32et des Affaires étrangères
01:12:33a lancé un appel
01:12:34à projets
01:12:34l'an dernier
01:12:35a sélectionné
01:12:36cinq projets
01:12:36portés par des associations
01:12:38féministes de terrain
01:12:39des pays du sud
01:12:40dans les territoires
01:12:41palestiniens
01:12:42au Nigeria
01:12:42en Afrique du Sud
01:12:44en République dominicaine
01:12:46ce sont des projets
01:12:47soit de solutions
01:12:49technologiques
01:12:49donc de chatbots
01:12:50et d'applications
01:12:52qui permettent
01:12:53en utilisant
01:12:54l'intelligence artificielle
01:12:55d'être une sorte
01:12:56de centre
01:12:56de premier secours
01:12:57et de première réponse
01:12:59pour les femmes
01:12:59et les minorités
01:13:00qui sont victimes
01:13:01de cyberviolence
01:13:02c'est à dire
01:13:02orientation
01:13:03information
01:13:04à qui puis-je m'adresser
01:13:06où sont
01:13:07les centres d'aide
01:13:09psychologique
01:13:10quelles sont les associations
01:13:11qui travaillent sur le terrain
01:13:12ça existe en France
01:13:13mais ça n'existe pas forcément
01:13:14dans d'autres pays
01:13:15c'est aussi important
01:13:16parce que c'est des applications
01:13:18qui sont déclinées
01:13:19dans des dialectes locaux
01:13:20et on oublie souvent
01:13:21que tout le monde
01:13:22ne parle pas anglais
01:13:23français ou espagnol
01:13:24ce sont aussi
01:13:25des campagnes de sensibilisation
01:13:26dans les collèges
01:13:27les lycées
01:13:28et les universités
01:13:29c'est également
01:13:30des formations
01:13:30pour les femmes
01:13:32à comment réagir
01:13:33face à des cyberviolences
01:13:34tout ce que font
01:13:35les associations ici présentes
01:13:36mais par exemple
01:13:37dans les territoires palestiniens
01:13:38c'est une vertu
01:13:39je vais dire
01:13:40ajoutée
01:13:41par rapport
01:13:41enfin une valeur ajoutée
01:13:42par rapport au sujet
01:13:44et également
01:13:45nous avons financé
01:13:45un projet de recherche
01:13:47porté par un think tank
01:13:48britannique
01:13:49sur les réseaux masculinistes
01:13:51en Europe centrale
01:13:52et Europe orientale
01:13:53nous sommes ravis
01:13:55d'annoncer
01:13:55que le laboratoire
01:13:56pour les droits des femmes
01:13:56en ligne
01:13:57lancera un second appel
01:13:58à projet
01:13:58l'année prochaine
01:13:59en 2026
01:14:00dans le cadre
01:14:00de la présidence française
01:14:01du G7
01:14:02et avec a priori
01:14:05un focus particulier
01:14:06sur la question
01:14:07de l'utilisation
01:14:08de l'intelligence artificielle
01:14:09notamment à travers
01:14:11la question
01:14:11des deepfakes
01:14:11pornographiques
01:14:12et des deepnudes
01:14:13et également
01:14:14la pédopornographie
01:14:16voilà sur
01:14:17j'ai tenu
01:14:18j'ai essayé de tenir
01:14:19dans les 5 minutes
01:14:20mais je n'ai pas réussi
01:14:20voilà sur la coopération
01:14:22interdouementale
01:14:22je tiens aussi
01:14:23à signaler
01:14:24pour le ministère
01:14:25de l'intérieur
01:14:25pour les collègues
01:14:26que la France
01:14:28copilote
01:14:29le réseau
01:14:30de haut niveau
01:14:30des polices
01:14:31sensibles au genre
01:14:32ce sont donc
01:14:34des pays
01:14:35notamment la France
01:14:36le Mexique
01:14:36les Pays-Bas
01:14:37et d'autres pays
01:14:37qui ont créé
01:14:38un réseau
01:14:38de coopération
01:14:39et d'échange
01:14:40d'institutions
01:14:42policières
01:14:42donc de forces
01:14:43de l'ordre
01:14:43qui sont particulièrement
01:14:44intéressées
01:14:45par les questions
01:14:46de genre
01:14:46et la France
01:14:47est à l'origine
01:14:48d'un groupe de travail
01:14:49sur les cyberviolences
01:14:50de genre
01:14:50dans le cadre
01:14:51de ce collectif
01:14:53donc de forces
01:14:54de l'ordre
01:14:54de différents pays
01:14:55Merci beaucoup
01:14:59Madame la Présidente
01:15:00merci à toutes
01:15:02pour vos témoignages
01:15:03précieux
01:15:04qui nous permettent
01:15:06de nourrir
01:15:07notre travail
01:15:07parlementaire
01:15:08et notre diplomatie
01:15:10féministe
01:15:11sur laquelle
01:15:11nous travaillons
01:15:12actuellement
01:15:12dans le cadre
01:15:13de la mission
01:15:14diplomatie féministe
01:15:16avec le co-rapporteur
01:15:17Guillaume
01:15:19Gouffier
01:15:20Valente
01:15:21vous l'avez dit
01:15:22internet
01:15:23et les réseaux sociaux
01:15:24les espaces virtuels
01:15:25c'est aussi le reflet
01:15:26de la société
01:15:27et qui témoigne aussi
01:15:29de la montée
01:15:29de la violence
01:15:30qui est évidemment
01:15:33extrêmement inquiétante
01:15:35on constate
01:15:36que les violences
01:15:37sexistes en ligne
01:15:38vous l'avez redit
01:15:39s'inscrivent
01:15:40dans un continuum
01:15:41de violences
01:15:41qui affectent profondément
01:15:42à la fois
01:15:43la santé mentale
01:15:44la sécurité
01:15:44la vie sociale
01:15:46des victimes
01:15:47vous avez rappelé
01:15:48aussi
01:15:49et je crois que
01:15:49vous n'aviez pas tout à fait
01:15:51le même chiche
01:15:51mais qu'une femme
01:15:52sur deux en France
01:15:53a déjà subi
01:15:54une cyberviolence sexiste
01:15:57et qu'une victime
01:15:57sur sept
01:15:58a envisagé
01:15:59ou tenté
01:16:00de se suicider
01:16:01ce qui est évidemment
01:16:03dramatique
01:16:04et on le constate
01:16:07de plus en plus
01:16:08donc nous avons
01:16:09un arsenal juridique
01:16:10qui s'étoffe
01:16:11vous l'avez aussi décrit
01:16:13les unes et les autres
01:16:15avec le digital service
01:16:16acte au niveau européen
01:16:17ou encore la récente
01:16:18loi française
01:16:19sur la régulation
01:16:20de l'espace numérique
01:16:22mais les moyens
01:16:24demeurent insuffisants
01:16:25et je crois
01:16:26que vous l'avez
01:16:26tout dit
01:16:28vous l'avez tout
01:16:30relevé
01:16:30maître de Philippi Abad
01:16:32vous l'avez souligné
01:16:33que la loi est plutôt
01:16:34bien faite
01:16:34qu'on a dans l'arsenal
01:16:36de la loi
01:16:36tous les champs
01:16:38qui sont couverts
01:16:39mais malheureusement
01:16:40les moyens manquent
01:16:41pour aller au bout
01:16:42des plaintes
01:16:43au bout des procédures
01:16:45donc afin d'accompagner
01:16:47les victimes
01:16:48avec la bienveillance
01:16:50et évidemment
01:16:50qu'elles méritent
01:16:51et la rapidité
01:16:52également des enquêtes
01:16:54parce que c'est extrêmement
01:16:55important pour elles
01:16:57j'aurais peut-être
01:16:59deux questions
01:17:00pour compléter
01:17:01ce que vous nous avez dit
01:17:02comment vous pensez
01:17:04qu'on puisse
01:17:05renforcer concrètement
01:17:06le parcours
01:17:07de signalement
01:17:08et de réparation
01:17:09pour les victimes
01:17:10alors que 70%
01:17:11des plaintes
01:17:12pour cyberharcèlement
01:17:13n'aboutissent pas
01:17:14aujourd'hui
01:17:15et puis
01:17:16quelles priorités
01:17:18devons-nous fixer
01:17:19en matière de prévention
01:17:20et d'éducation numérique
01:17:22notamment à destination
01:17:23des jeunes
01:17:23particulièrement exposés
01:17:25au cybersexisme
01:17:26et à la pornographie
01:17:27en ligne
01:17:28vous avez parlé
01:17:29tout à l'heure
01:17:29de la formation
01:17:32et des cours
01:17:33et vars
01:17:33dans les établissements
01:17:35scolaires
01:17:35qui ne sont malheureusement
01:17:36pas tous pratiqués
01:17:38et donc là
01:17:40on a un enjeu
01:17:41extrêmement fort
01:17:42aujourd'hui
01:17:43en matière de cybersexisme
01:17:45et de pornographie
01:17:46en ligne
01:17:46je vous remercie
01:17:47la parole
01:17:49à Guillaume Gouffier-Valente
01:17:51merci beaucoup
01:17:54madame
01:17:54la présidente
01:17:56chère Marie-Noël Batistel
01:17:58chers collègues
01:17:59mesdames
01:18:00monsieur
01:18:01merci beaucoup
01:18:02pour votre présence
01:18:03aujourd'hui
01:18:03et vos propos
01:18:05très éclairants
01:18:07j'ai moi-même aussi
01:18:08un certain nombre
01:18:09de questions complémentaires
01:18:10alors je ne sais pas
01:18:10si on pourra
01:18:11toutes les aborder
01:18:12ce qui prolongera peut-être
01:18:13des échanges
01:18:13au-delà de cette séance
01:18:16rappeler
01:18:17comme l'a fait
01:18:18la présidente
01:18:19au tout début
01:18:20de cette réunion
01:18:21que si nous avons
01:18:22souhaité organiser
01:18:23cette table ronde
01:18:24c'est bien parce que
01:18:25ces violences
01:18:26sexistes
01:18:27et sexuelles
01:18:29en ligne
01:18:29représentent aujourd'hui
01:18:30une véritable urgence
01:18:32de santé publique
01:18:33et de sécurité
01:18:35elles ne sont pas
01:18:36virtuelles
01:18:37elles détruisent
01:18:38des vies
01:18:39marginalisent
01:18:40les femmes
01:18:41et fragilisent
01:18:42nos démocraties
01:18:42et dans ce cas
01:18:44de la France
01:18:44doit se positionner
01:18:45en leader
01:18:45sur ce sujet
01:18:46au niveau européen
01:18:47et multilatéral
01:18:48des textes
01:18:49ambitieux ont été
01:18:49adoptés
01:18:50au niveau
01:18:50européen
01:18:51pour permettre
01:18:51de réguler
01:18:52les plateformes
01:18:53au niveau national
01:18:53aussi
01:18:54la législation
01:18:55a progressé
01:18:55bien souvent
01:18:56d'ailleurs
01:18:56à l'initiative
01:18:57de notre délégation
01:18:58à l'ONU
01:18:59une convention internationale
01:19:00contre la cybercriminalité
01:19:01a été adoptée
01:19:02en décembre dernier
01:19:03c'est un moment
01:19:04déterminant
01:19:05pour faire entendre
01:19:06une voix forte
01:19:07en faveur
01:19:07de la prise en compte
01:19:08de la dimension genrée
01:19:10de ces violences
01:19:11et je souhaite donc
01:19:12vous interroger
01:19:13sur quelques points
01:19:14complémentaires
01:19:15que vous avez
01:19:17pour partie
01:19:19tout de même
01:19:19déjà évoqués
01:19:21quelles garanties
01:19:22devrions-nous
01:19:22exiger
01:19:23pour que la convention
01:19:24des Nations Unies
01:19:25serve réellement
01:19:26de protection
01:19:27des victimes
01:19:27deuxième point
01:19:29dans le contexte
01:19:30de multiplication
01:19:30des deepfakes
01:19:31de contenus pornographiques
01:19:33sexistes
01:19:34et de discours masculinistes
01:19:35radicaux
01:19:35comment contraindre
01:19:36les grandes plateformes
01:19:37à assumer enfin
01:19:38leurs responsabilités
01:19:39et retirer
01:19:40ces contenus
01:19:42troisième point
01:19:44selon vous
01:19:44comment les nouvelles
01:19:45technologies
01:19:46y compris
01:19:46l'intelligence artificielle
01:19:48générative
01:19:49peuvent-elles être
01:19:51également utilisées
01:19:52comme outils
01:19:53de prévention
01:19:53dans cette lutte
01:19:55contre ces violences
01:19:56quatrième point
01:19:58enfin
01:19:59quelles mesures concrètes
01:20:00adopter pour lutter
01:20:01contre la véritable
01:20:02inondation
01:20:03de ces violences
01:20:03et peut-être un tout dernier
01:20:05point
01:20:06puisque dans deux semaines
01:20:08nous aurons le sommet
01:20:09sur les politiques
01:20:10étrangères
01:20:11féministes
01:20:11quelle place
01:20:12sera
01:20:12faite
01:20:13à ces questions
01:20:15dans le cadre
01:20:16de ce
01:20:17sommet
01:20:18d'ailleurs
01:20:19de cette conférence
01:20:19interministérienne
01:20:20je vous remercie
01:20:21beaucoup
01:20:21comme ça
01:20:22a pu être fait
01:20:24notamment dans
01:20:25certains états
01:20:26des Etats-Unis
01:20:26si je ne me trompe pas
01:20:28quelque chose
01:20:28qui pourrait être fait
01:20:29par rapport au réseau
01:20:30masculiniste
01:20:31ce serait
01:20:31grâce à une volonté
01:20:33politique
01:20:33et des moyens
01:20:34une vraie campagne
01:20:35là-dessus
01:20:35déjà
01:20:36avec des médias
01:20:38des affichages
01:20:39des spots
01:20:40etc
01:20:41et puis ça a été
01:20:42pris en compte
01:20:43aussi dans les risques
01:20:44terroristes
01:20:45et je pense qu'on est
01:20:46vraiment en face
01:20:47de ça
01:20:48nous évidemment
01:20:49on y pense
01:20:49quand on fait des rassemblements
01:20:51quand on fait des spectacles
01:20:52c'est quelque chose
01:20:52qui traverse la tête
01:20:54aussi parce qu'on reçoit
01:20:55directement
01:20:56des menaces
01:20:57précises de ça
01:20:58de tuerie de masse
01:20:59et donc ce serait bien
01:21:01de ne pas attendre
01:21:02une nouvelle tuerie
01:21:03de polytechnique
01:21:04comme ça s'est passé
01:21:05à Montréal
01:21:05en 89
01:21:07de ne pas attendre
01:21:08que ça nous arrive
01:21:09chez nous aussi
01:21:10et si effectivement
01:21:12c'est extrêmement important
01:21:13de sensibiliser
01:21:14la jeunesse
01:21:15bien garder en tête
01:21:16que ces masculinistes
01:21:19qui se servent
01:21:20donc comme l'a très bien dit
01:21:21leur Salmona
01:21:22des réseaux
01:21:22pour être violent
01:21:25avec des femmes
01:21:26mais qui le sont
01:21:27dans tous les aspects
01:21:27de leur vie
01:21:28ne sont pas que jeunes
01:21:29bien sûr
01:21:30il y a des mécaniques
01:21:31qui rendent
01:21:32les jeunes hommes
01:21:33très perméables
01:21:34au discours masculiniste
01:21:35notamment avec le fonctionnement
01:21:36en silo
01:21:37des algorithmes
01:21:39notamment sur TikTok
01:21:40et je pense
01:21:40qu'il y aurait des pressions
01:21:41à faire
01:21:42sur ces plateformes
01:21:44sur ces applications
01:21:45mais en fait
01:21:47ce dont on se rend compte
01:21:48c'est que c'est
01:21:49tous les profils
01:21:50d'hommes
01:21:50en réalité
01:21:51dans les salles
01:21:53du tribunal
01:21:54pour cyberharcèlement
01:21:56en fait ça ressemblait
01:21:58à la société
01:21:58il n'y avait pas juste
01:21:59des très vieux hommes
01:22:00probablement
01:22:01parce qu'ils sont moins
01:22:02sur internet
01:22:03mais c'est tout
01:22:03et donc oui
01:22:06d'avoir bien ça en tête
01:22:08de mettre les moyens
01:22:10aujourd'hui
01:22:11il y a des gens engagés
01:22:12qui travaillent dans le numérique
01:22:13je vous ai donné l'exemple
01:22:14de Chloé Dodier
01:22:15je suis sûre
01:22:16qu'il y a des outils
01:22:16à mettre en place
01:22:17où on pourrait mettre
01:22:18le lien d'une vidéo
01:22:19sous laquelle il y a
01:22:20beaucoup de commentaires
01:22:21et que l'IA
01:22:22elle fasse
01:22:23ce que moi
01:22:24j'ai pu faire faire
01:22:25à des gens
01:22:25parce que je les connaissais
01:22:27mais c'était un hasard
01:22:28et donc de prendre
01:22:29les captures
01:22:30de faire le rôle
01:22:31d'huissier
01:22:31parce que normalement
01:22:32on devrait payer
01:22:32très cher
01:22:33pour chaque preuve
01:22:34mais on n'a pas
01:22:35les moyens
01:22:35évidemment
01:22:36et donc que l'IA
01:22:37puisse sélectionner
01:22:39prendre les captures
01:22:40d'écran
01:22:40les dater
01:22:40les classer
01:22:41par chèque d'inculpation
01:22:42ça je pense
01:22:43que ça peut être
01:22:44tout à fait mis en place
01:22:45et puis enfin
01:22:46je ne sais pas
01:22:47quelle pression
01:22:47on a sur les GAFA
01:22:48mais il faudrait
01:22:50qu'au niveau européen
01:22:51on arrive à les faire
01:22:53rentrer dans le droit
01:22:53merci
01:22:55pour rebondir
01:22:58sur le niveau européen
01:22:59et sur le
01:23:00Digital Services Act
01:23:01je pense qu'il y a
01:23:03vraiment une importance
01:23:05de
01:23:05alors déjà
01:23:06de pouvoir harmoniser
01:23:08réellement
01:23:09les rapports de transparence
01:23:11pour accéder à une
01:23:11inter-transparence
01:23:12parce qu'aujourd'hui
01:23:13en fait chaque plateforme
01:23:14fait un peu
01:23:15son propre truc
01:23:17c'est très difficile
01:23:18de comparer
01:23:19de comprendre
01:23:19souvent
01:23:20en fait
01:23:21elles ne n'estiment
01:23:22même pas
01:23:23que leur architecture
01:23:24même est un risque
01:23:25systémique
01:23:25dans les rapports
01:23:26sur les risques
01:23:26systémiques
01:23:27donc c'est très
01:23:29difficile à appréhender
01:23:30aujourd'hui
01:23:30il y a
01:23:31notamment
01:23:32sur la question
01:23:33que ce soit
01:23:34du masculinisme
01:23:35ou du shadowban
01:23:37un enjeu
01:23:38à pouvoir
01:23:39objectiver
01:23:39ces risques
01:23:40systémiques
01:23:41donc à financer
01:23:42des recherches
01:23:43des travaux de recherche
01:23:44qui vont permettre
01:23:45de montrer
01:23:46que ces plateformes
01:23:47finalement vont privilégier
01:23:48les algorithmes
01:23:49de ces plateformes
01:23:50vont privilégier
01:23:51certains contenus
01:23:51et les mettre
01:23:52en avant
01:23:53sur la question
01:23:54du coordinateur
01:23:55des services numériques
01:23:56donc de l'ARCOM
01:23:57et des signaleurs
01:24:00de confiance
01:24:00aujourd'hui
01:24:01et bien
01:24:02ce sont des associations
01:24:03qui sont
01:24:04signaleurs de confiance
01:24:05souvent
01:24:06elles n'ont pas
01:24:06forcément
01:24:07les financements
01:24:08pour faire ce travail
01:24:09qui est un travail
01:24:10extrêmement chronophage
01:24:11extrêmement difficile
01:24:13il n'y a aussi
01:24:14peut-être pas assez
01:24:14de communication
01:24:15sur le fait
01:24:16que n'importe quel
01:24:17citoyen
01:24:17citoyenne
01:24:18en France
01:24:19peut déposer
01:24:20une plainte
01:24:21par le biais
01:24:21de l'ARCOM
01:24:22en vertu
01:24:24du Digital Services Act
01:24:26donc voilà
01:24:27pour que le système
01:24:28fonctionne
01:24:29et je voulais aussi
01:24:30rebondir
01:24:31sur la question
01:24:32de la sensibilisation
01:24:35des jeunes
01:24:36sur la question
01:24:37des cyber violences
01:24:38en disant
01:24:39que c'est très important
01:24:40que ça soit fait
01:24:41par des personnes formées
01:24:42et féministes
01:24:44en fait
01:24:44je vais vous donner
01:24:45un exemple
01:24:46sur la question
01:24:47de la diffusion
01:24:48non consentie
01:24:48de contenu intime
01:24:49bon ça arrive
01:24:50hélas
01:24:51extrêmement souvent
01:24:52que des jeunes filles
01:24:54mineures
01:24:54soient victimes
01:24:55de diffusion
01:24:55non consentie
01:24:56de contenu intime
01:24:57mais ce qu'on leur dit
01:24:58malheureusement
01:24:59dans beaucoup
01:24:59d'ateliers
01:25:00de sensibilisation
01:25:01en milieu scolaire
01:25:02c'est
01:25:03il ne faut pas envoyer
01:25:04de nudes
01:25:05de nudes
01:25:05pardon
01:25:06alors vous savez bien
01:25:07que quand on interdit
01:25:08quelque chose
01:25:09à des adolescents
01:25:10des adolescentes
01:25:11en général
01:25:12ils le font quand même
01:25:13on peut interdire
01:25:14les sites porno
01:25:15on peut interdire
01:25:15les réseaux sociaux
01:25:16ils vont utiliser
01:25:17des VPN
01:25:18ils ne sont pas bêtes
01:25:19ils savent se débrouiller
01:25:20et ce qui est important
01:25:22c'est plutôt
01:25:23de maintenir
01:25:24une ligne
01:25:24de confiance
01:25:25une ligne de communication
01:25:27avec des adultes
01:25:28parce que ce qui se passe
01:25:29très souvent
01:25:30avec la diffusion
01:25:30non consentie
01:25:31contenu intime
01:25:32c'est que l'auteur
01:25:33des violences
01:25:34fait aussi du chantage
01:25:36c'est-à-dire qu'il va
01:25:36souvent menacer
01:25:37une fille mineure
01:25:38de diffuser
01:25:40ces images
01:25:42à caractère intime
01:25:43ou sexuel
01:25:44si elle n'a pas
01:25:44de rapport sexuel
01:25:45avec lui
01:25:46et donc du coup
01:25:47la personne
01:25:48la jeune fille
01:25:49pourrait aussi
01:25:50se retrouver victime
01:25:51de viol
01:25:51tout simplement
01:25:52parce qu'elle n'a pas
01:25:53osé en parler
01:25:54à des adultes
01:25:55de confiance
01:25:55parce que
01:25:57finalement
01:25:58on lui avait interdit
01:25:59elle se sent coupable
01:26:00et d'ailleurs
01:26:00dans notre enquête
01:26:02on voit que
01:26:02c'est 69%
01:26:04des victimes
01:26:05de diffusion
01:26:05non consentie
01:26:06de contenu intime
01:26:07qui sont culpabilisés
01:26:08par des proches
01:26:09ou par des professionnels
01:26:10donc c'est
01:26:12malheureusement
01:26:12très répandu
01:26:13et donc il y a
01:26:14vraiment un enjeu
01:26:15à ce que
01:26:15des associations
01:26:17des organisations
01:26:17formées
01:26:18féministes
01:26:19formées aux questions
01:26:20de genre
01:26:20puissent travailler là-dessus
01:26:21puissent travailler aussi
01:26:22je le répète
01:26:22sur la question
01:26:23de la déshumanisation
01:26:24des femmes
01:26:25et des groupes minorés
01:26:26parce que c'est ça
01:26:27le terreau
01:26:28des cyber-violences
01:26:29voilà pour cette table ronde
01:26:31organisée par la délégation
01:26:32aux droits des femmes
01:26:33de l'Assemblée nationale
01:26:34sur ce sujet très sensible
01:26:36des violences en ligne
01:26:38vous pouvez revoir
01:26:38cet épisode
01:26:39sur lcp.fr
01:26:40nous on se retrouve très vite
01:26:42même lieu
01:26:42même heure
01:26:43ciao ciao
01:26:43on se retrouve
01:26:44on se retrouve
01:26:45on se retrouve
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