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  • il y a 2 jours
Avec Christophe Eoche-Duval, haut-fonctionnaire et essayiste

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-10-08##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:07Il est 7h41, vous êtes sur Sud Radio.
00:09Sud Radio vous explique, l'État n'est plus tenu.
00:13C'est ce qu'a dit hier Édouard Philippe.
00:15Mais alors, qui dirige le pays ? Qui dirige l'État ?
00:18Nous sommes avec Christophe Éoche Duval,
00:22haut fonctionnaire essayiste qu'on a déjà reçu,
00:25qui a écrit effectivement plusieurs livres.
00:27Bonjour Christophe Éoche Duval.
00:30Bonjour Sud Radio.
00:32Bon, qu'est-ce que veut dire par là Édouard Philippe,
00:36quand l'État n'est plus tenu ?
00:39D'abord, c'est une phrase évidemment extrêmement choc et révélatrice,
00:43parce qu'il n'est pas seulement un ancien Premier ministre.
00:46Il a été pendant très longtemps conseiller d'État,
00:48donc il connaît la machine à la fois politique et administrative.
00:52Donc je lui laisse la responsabilité de ce qu'il dit,
00:54mais je crois que ce qu'il veut nous faire dire ou nous faire comprendre,
00:57c'est quelque chose qui est assez juste, hélas.
01:00Ce que ressentent nos concitoyens,
01:01c'est qu'il n'y a plus de démocratie verticale en France.
01:05C'est-à-dire qu'il n'y a plus de démocratie verticale par le haut
01:08et plus de démocratie verticale par le bas.
01:11Alors je ne sais pas si je peux un peu l'expliquer.
01:13Oui, oui.
01:14Alors allez-y, oui, oui.
01:15Alors, écoutez, je crois que c'est ce qu'il semble dire,
01:18c'est-à-dire que verticalité par le haut,
01:21eh bien les hommes politiques maintenant n'ont l'air de plus écouter
01:24ce que signifie le sens des votes de la souveraineté populaire.
01:29Il n'y a plus de référendum.
01:30On ne nous consulte qu'une fois tous les cinq ans
01:32et pendant ces cinq ans, on a l'impression qu'ils font ce qu'ils veulent.
01:35Ça, c'est le problème de la démocratie verticale par le haut.
01:39Et en même temps, il y a le problème vertical par le bas.
01:41C'est-à-dire que ce que dit Edouard Philippe, apparemment,
01:44il faut le laisser parler évidemment, je ne peux pas parler exactement à sa place,
01:47mais ce qu'il semble dire, c'est qu'on n'est plus qu'une sorte de technocratie
01:50à mode électif et qu'eux-mêmes, les politiques qui eux-mêmes
01:54n'écoutent plus les concitoyens par le haut,
01:57eh bien n'ont plus de réponse par le bas.
01:59C'est-à-dire que leurs administrations, elles ne sont plus tenues,
02:02elles font ce qu'elles veulent, elles sont en roue libre
02:04et ils ne peuvent plus faire transmettre les mandats populaires
02:09en déclinaison administrative ou en déclinaison de tous les jours.
02:13Et c'est ça que, je pense, veut vouloir dire Edouard Philippe,
02:16c'est un vrai problème de démocratie verticale en France.
02:20Oui, bon, alors en même temps, il disait ça aussi
02:22pour pousser Emmanuel Macron à la démission,
02:25mais c'est vrai que, d'une façon plus large,
02:28on dit bien souvent que les ministres, quels qu'ils soient,
02:31n'ont plus aujourd'hui véritablement de pouvoir.
02:35Pourquoi dit-on cela ?
02:38C'est ce que vous avez dit tout à l'heure ?
02:40C'est-à-dire que c'est la technostructure qui tient le pays ?
02:43D'abord, effectivement, il va de soi qu'aujourd'hui,
02:47la complexité peut-être,
02:49mais aussi le fait que l'espace de la fonction publique,
02:53des administrations a pris une telle place
02:55que les ministres ne commandent plus véritablement,
02:59ou peuvent donner le sentiment de ne plus commander véritablement.
03:01Je ferai une distinction entre la démocratie à la française
03:05et la démocratie à l'américaine.
03:07Dans la démocratie américaine, on est beaucoup plus franc.
03:09Chaque administration, Trump, Biden, etc.,
03:13chante intégralement et immédiatement
03:15l'intégralité des chefs des administrations,
03:19et sont donc aux ordres de Biden ou de Trump.
03:22Donc, ils lui obéissent,
03:23donc ils répondent au mandat populaire
03:25que les Américains avaient donné à Biden
03:27ou que les Américains ont donné aujourd'hui à Trump.
03:29Qu'est-ce qui se passe en France ?
03:31On a une situation assez hypocrite,
03:34on ne veut pas appliquer le spoil-système à l'américaine,
03:36on a donc des administrations qui se perdurent.
03:39Vous savez qu'on rigole souvent en disant
03:40l'instabilité de la 4ème République.
03:43Et oui, effectivement.
03:44Mais en vérité, ce qui se passait,
03:46c'est comme les directeurs d'administrations centrales
03:48restés à cette époque presque 20 ans,
03:50ça ne changeait rien.
03:51Et ils gouvernaient.
03:52Finalement, ils gouvernaient à la place de leurs ministres
03:54qui, eux, ne faisaient que passer.
03:55Et là, aujourd'hui, d'un mot avec ce qui se passe,
03:59parce que la situation est figée depuis un petit bout de temps,
04:02ça fait quand même trois semaines
04:03que Sébastien Lecornu cherche à former ce gouvernement,
04:11qu'il y a des ministres mais qui ne font plus rien,
04:15donc maintenant il y a eu des ministres démissionnaires.
04:18Et qui prend les décisions là ?
04:20Qui signe actuellement pour des décisions qui pourraient être attendues ?
04:25Par là-côté, qui signe ?
04:26D'abord, il y a le mécanisme de ce qu'on appelle les affaires courantes.
04:29Je ne vais pas entrer dans ces états.
04:30Mais justement, vous me parlez du Premier ministre Lecornu,
04:33juste avant l'hôte de M. Bérou.
04:35Et on est dans un plein dans la période,
04:37normalement, où il devrait être déposé.
04:38Et d'abord, hier, au lieu de déposer
04:40sur le bureau de la Sénat ou du Sénat,
04:42le projet de loi de finances.
04:43Regardez cet exemple même.
04:45Le projet de loi de finances, il va tourner tout seul
04:47sans que les ministres ou les premiers ministres ne soient nommés.
04:50Pourquoi ? Parce que c'est un rétro-planning technocratique tellement long
04:53qu'en réalité, il a été arbitré au mois de juin dernier.
04:57Donc, M. Bérou pouvait démissionner, ça ne change rien.
05:01Le M. Lecornu se trouve dans une situation
05:03où de toute façon, il n'a pas la maîtrise de la copie budgétaire
05:06qui lui a déjà été préparée par toutes ses administrations et par Bercy.
05:10Ils sont dans une situation où finalement,
05:12il y a la réponse d'Edouard Philippe.
05:17Nous ne commandons plus rien à l'État.
05:18Et c'est l'État qui a décidé et qui décidera pour eux.
05:21Merci beaucoup, Christophe Éoche-Duval,
05:25haut fonctionnaire et essayiste.
05:26Donc, je rappelle que vous avez écrit plusieurs livres
05:29et que l'on peut se procurer sur le fonctionnement, justement,
05:32de l'État ou parfois les dysfonctionnements.
05:34Merci beaucoup.
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