- il y a 2 jours
Depuis les années 90, 75% de la biomasse des insectes a disparu. En cause, l'utilisation massive des néonicotinoïdes, des insecticides qui se diffusent dans chaque cellule de la plante. Alors que les études scientifiques s'accumulent pour dénoncer les conséquences catastrophiques de l'utilisation de ces neurotoxiques, les multinationales qui les produisent multiplient les efforts pour brouiller les pistes. Financement d'études approximatives, pression sur les chercheurs et les instituts de recherche, lobbying intensif auprès des autorités de régulation, tous les moyens sont mis en oeuvre pour éviter les règlementations. Pendant ce temps les insectes disparaissent à une vitesse jamais vue, alors qu'ils ont des rôles clé dans la pollinisation ou les chaînes alimentaires.
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00:00Les insectes, c'est des trucs pas sympas, qui rampent, qui font des dégâts.
00:16C'est le cafard qu'on trouve derrière l'évier.
00:18C'est lié à des bestioles qui transmettent des maladies, qui sont des ravageurs de culture.
00:24Le quotidien du consommateur, c'est tout insecte volant qui risque de piquer.
00:29Et on sort la bombe, insecticide.
00:36Ils ont moins de sex-à-pile que les éléphants, les orang-outans ou les pandas.
00:42C'est très rare que les gens s'identifient à une limace ou une sauterelle ou une blatte.
00:47C'est beaucoup plus difficile.
00:52C'est un massacre silencieux.
00:54L'industrie agrochimique est en train de faire disparaître le bruissement de la planète.
01:00C'est la pire extinction de masse que la planète ait vécu.
01:07Nous perdons des espèces à une vitesse que la Terre n'a jamais connue.
01:09C'est pire que la disparition des dinosaures.
01:11N'importe quel automobiliste qui a plus de 45 ans aujourd'hui,
01:20il sait qu'il y a un truc énorme qui a changé dans l'environnement.
01:23Tout simplement parce que quand on fait 200 km en voiture,
01:25il n'y a pas un seul impact d'insectes sur le pare-brise.
01:28Alors que quand on était gamin, qu'on partait l'été en vacances sur les routes,
01:32on ne pouvait pas rouler deux heures sans qu'il faille s'arrêter pour nettoyer le pare-brise.
01:35Il y avait des insectes partout.
01:37Aujourd'hui, ça a complètement disparu.
01:38Le syndrome du pare-brise a été démontré par une étude allemande.
01:47En Europe occidentale, depuis 1990, 75% de la masse des invertébrés a disparu.
01:54En cascade, ce sont toutes les chaînes alimentaires qui sont menacées.
01:59Les rivières se vident de leurs poissons et le ciel de ces oiseaux.
02:02En cause, une nouvelle classe d'insecticides surpuissants mis sur le marché dans les années 90.
02:11Les néonicotinoïdes.
02:14Un concentré de chimie placé directement autour des graines.
02:18C'est une révolution quelque part, agricole, très pratique pour les agriculteurs,
02:23parce qu'on a un produit qui est extrêmement efficace, il dit tout.
02:26Ils disent qu'ils éliminent les ravageurs, mais ils n'indiquent pas qu'ils tuent tous les insectes, même les papillons et les abeilles.
02:40Alors que les dangers sont bien connus des scientifiques,
02:43ces neurotoxiques sont vendus comme une recette miracle aux agriculteurs.
02:46L'agrochimie et ses lobbies ont pris en otage tous les systèmes de contrôle scientifique et démocratique.
02:56Au nom du profit, quelques chimistes et hommes d'affaires se sont arrogés le droit de vie et de mort sur l'ensemble du vivant.
03:02Les néonicotinoïdes.
03:32C'est vraiment un bijou de technologie aujourd'hui, parce que vraiment la partie graines, c'est le noir.
03:38Là, juste autour de la graine, vous avez le traitement de semences.
03:42Ensuite, vous avez une couche d'argile.
03:45Et en fin de compte, à la fin, ça finit par une couleur qui est spécifique de chaque semencier.
03:49Ces graines, dites enrobées, ont envahi les champs du monde entier.
04:04Dans l'Union européenne, malgré de nombreuses interdictions,
04:08les néonicotinoïdes sont toujours utilisés.
04:11130 dérogations ont été octroyées.
04:13En France, c'est le cas pour la betterave sucrière.
04:18Ces graines ont l'air inoffensives.
04:21Elles sont toutes colorées.
04:22Mais elles sont hyper, hyper toxiques.
04:26Les néonicotinoïdes sont systémiques.
04:31Une fois appliquées, ils se propagent partout dans la plante.
04:34Ils vont dans les feuilles, les tiges, les racines et les fleurs.
04:43Et donc, la plante elle-même devient insecticide.
04:47À partir du moment où le neurotoxique est dans la plante,
04:50vous pouvez toujours laver les fruits et les légumes.
04:52De toute façon, c'est à l'intérieur.
04:56Les effets à long terme sur les humains,
04:58et notamment sur le développement des enfants,
05:00n'ont pas été étudiés avant leur homologation.
05:02Ces insecticides sont pourtant fabriqués
05:05à partir d'une substance neurotoxique bien connue,
05:08celle que contient le tabac.
05:10Tout le monde savait depuis très longtemps
05:12que la nicotine est un poison pour les insectes.
05:16Pendant des siècles,
05:18les fermiers ont broyé du tabac
05:19et l'ont utilisé comme pesticide naturel.
05:21Mais cela n'avait jamais été synthétisé
05:25comme traitement chimique,
05:26jusqu'aux années 80,
05:27quand la filiale japonaise de Bayer
05:29a créé une molécule stable,
05:31dérivée de la nicotine.
05:33C'est pour ça qu'on les appelle les néonicotinoïdes.
05:40C'est un chercheur japonais
05:41qui a fait cette opération,
05:43finalement, de construire avec deux pièces de Lego,
05:46nicotine et acétylcholine,
05:48le premier néonicotinoïde.
05:52Cet ancien employé de Bayer au Japon
05:55répond pour la première fois
05:56à des journalistes étrangers.
05:59Ce chimiste a inventé l'imidaclopride.
06:00Ce néonicotinoïde, commercialisé par Bayer,
06:05est utilisé dans les rizières japonaises
06:07dès 1993.
06:08C'était 100 fois plus efficace
06:16que tous les autres insecticides.
06:19À tel point qu'on croyait
06:21qu'on se trompait dans les résultats d'analyse.
06:23On a donc refait plusieurs fois les tests.
06:27Mais ça marchait toujours,
06:29même dilué.
06:29Tout le monde était excité
06:35en disant qu'on n'avait jamais vu
06:37un produit si intéressant.
06:40Ce soir-là, je n'ai pas pu dormir.
06:42Et j'ai dit à ma femme,
06:43j'ai enfin réussi.
06:44Cela fonctionne contre plusieurs types d'insectes,
06:56mais particulièrement contre les insectes
06:59qui sucent le jus des plantes.
07:01Il n'y a que les insectes
07:10qui vont s'amuser à venir
07:13autour de la betterave,
07:14soit la piquer,
07:15soit qui vont essayer de manger
07:16les racines par en dessous,
07:18qui vont être impactés.
07:19L'agriculteur ne veut pas tuer les insectes.
07:28Il veut simplement,
07:29et c'est parfaitement légitime,
07:31que sa culture principale pousse bien.
07:34Si beaucoup d'insectes meurent,
07:35c'est un effet secondaire
07:36qui n'est pas voulu.
07:41Le néonicotinoïde,
07:42en fin de compte,
07:43il protège en continu la plante.
07:46Le produit est seulement posé à la racine.
07:53Quand on pulvérisait d'autres insecticides,
07:55seulement 10% atteignait la racine.
07:58Donc le rendement est remarquable
08:00et efficace.
08:07A leur apparition,
08:09les néonicotinoïdes
08:10semblent l'insecticide idéal.
08:13Et rapidement,
08:13une dizaine de molécules
08:14aux noms imprononçables,
08:15comme la clotianidine,
08:18le thiamétoxam
08:19ou encore l'acétamipride
08:21sont développées
08:22et mises sur le marché
08:23par une poignée de multinationales.
08:27Après quelques années,
08:28ce produit est immédiatement devenu
08:30un succès
08:31pour l'industrie agrochimique.
08:32Il n'y a qu'un tout petit nombre d'acteurs.
08:47Syngenta,
08:49Monsanto,
08:49qui a fusionné avec Bayer
08:51et BASF.
08:53On les surnomme
08:54les quatre fantastiques.
08:55A l'échelle de la planète,
09:12deux milliards d'hectares
09:13sont cultivés
09:13et les bénéfices sont immenses
09:16pour l'industrie agrochimique.
09:17Du Japon,
09:21les néonicotinoïdes
09:22gagnent l'Europe
09:22au milieu des années 90
09:24avant de conquérir
09:26l'Amérique du Nord
09:26dans les années 2000
09:27puis d'envahir la planète.
09:33De l'agriculture conventionnelle
09:35aux produits du quotidien
09:37comme les traitements des rosiers
09:38ou les colis antipuces,
09:40les néonicotinoïdes
09:41représentent désormais
09:4230% des ventes mondiales
09:44d'insecticides.
09:44Le marché des néonicotinoïdes
09:48pèse entre 3 et 4 milliards de dollars
09:51à l'échelle de la planète.
09:54Vous pouvez trouver
09:55des néonicotinoïdes
09:56partout dans le monde,
09:57dans une très grande variété
09:59de fruits et de légumes,
10:00de la vigne aux pommes de terre,
10:03de la betterave au maïs
10:04et au soja.
10:12Ce qui semble faire la vertu
10:14des néonicotinoïdes,
10:16leur efficacité à long terme
10:17et à très faible dose
10:18se révèle en fait
10:19une menace
10:20pour tous les écosystèmes.
10:25Ce lac japonais
10:26où quelques pêcheurs
10:28partent encore chercher
10:29des balourdes
10:29était autrefois
10:30l'un des plus poissonnus
10:31du pays.
10:45Les perlans
10:46étaient le symbole
10:47de la culture culinaire
10:48de la région
10:49du lac Shinji.
10:52On pouvait le griller
10:53au charbon de bois,
10:54le mariner
10:55avec du riz
10:56au thé vert
10:56ou le mettre
10:58dans du bouillon.
11:08Au lac Shinji,
11:10on faisait de gros chiffres
11:11d'affaires
11:12grâce aux éperlans.
11:12A une époque,
11:17un seul filet
11:19remplissait le bateau.
11:22Rien que des perlans.
11:23En 1994,
11:33les éperlans
11:34ont tout à coup
11:35disparu.
11:38Cette disparition
11:40a complètement
11:41transformé le lac.
11:46J'en ai fait
11:48une dépression.
11:50Je n'avais jamais
11:50vécu ça auparavant.
11:53Surtout,
11:57on ne savait pas
11:58ce qu'il se passait.
12:08Pour expliquer
12:09ce mystère,
12:10les autorités locales
12:11ont missionné
12:12une étude scientifique
12:12de l'université
12:13de Tokyo.
12:1625 ans
12:17après la brutale
12:18disparition des éperlans,
12:20Masumi Yamamuro
12:21et son équipe
12:22ont fini
12:22par isolé
12:23le coupable.
12:35La température
12:36de l'eau du lac
12:37n'avait pas varié.
12:38Il n'y avait pas
12:39non plus de changement
12:40dans la teneur
12:41en sel.
12:42Mais on a remarqué
12:43que c'était
12:44au moment
12:44de la première
12:45utilisation
12:46des néonicotinoïdes.
12:50L'imidaclopride
12:51a été homologué
12:54pour les rizières
12:55en novembre 1992
12:56et on a commencé
12:58à l'utiliser
12:59au printemps 1993.
13:03Dès sa première
13:03utilisation,
13:05le zoo plancton
13:05a diminué
13:06d'un seul coup.
13:07Ces insecticides
13:14adorent l'eau.
13:14C'est comme ça
13:16qu'ils grimpent
13:16à l'intérieur
13:16de la plante.
13:17Ils aiment l'eau.
13:18Si vous en avez appliqué
13:20et que l'eau passe
13:21le long de cette plante,
13:22ils vont aussi
13:23se retrouver dedans.
13:24Ils adorent l'eau
13:25et s'y accrochent.
13:26C'est pour ça
13:26qu'on en retrouve
13:27dans tous les cours d'eau.
13:28En un instant,
13:37on a eu
13:37un changement
13:38écosystémique.
13:49Partout sur la planète,
13:51les études scientifiques
13:52parviennent
13:52au même constat.
13:55Cette nouvelle classe
13:56d'insecticides
13:56provoque un déclin
13:57brutal de la biodiversité.
13:59Jusqu'au cœur
14:00des zones protégées.
14:10Dans cette forêt,
14:13nous avons installé
14:14des pièges.
14:15Nous les accrochons
14:16au début du printemps
14:18avant que les insectes
14:19ne sortent
14:19de leur hibernation.
14:26Nous vidons
14:27les conteneurs
14:27toutes les trois semaines.
14:31Ensuite,
14:32les insectes
14:32passent dans de l'alcool
14:33à 100 degrés
14:34pour être finalement triés.
14:43Depuis 2008,
14:45ces scientifiques
14:45comparent chaque année
14:46les résultats
14:47de leur collecte.
14:49Dans les prairies,
14:51ils ont constaté
14:51une chute de 67%
14:53de la masse
14:53des insectes recueillis
14:54en seulement 10 ans.
14:57Leur travail
14:58est considéré
14:59comme une référence internationale.
15:06Nous collectons
15:08environ 800 000 insectes
15:10par an.
15:12Nous avons des milliers
15:13de pots de collecte
15:15et nous les conservons
15:15dans deux grandes chambres froides
15:17où nous stockons
15:18les insectes.
15:23C'est ce qui se passe
15:25dans le monde entier
15:26avec la biodiversité.
15:28Ce sont d'abord
15:29les espèces rares
15:30qui s'éteignent.
15:32La perte de biodiversité,
15:33ce n'est pas comme si
15:34on faisait « clac »
15:36et qu'une espèce
15:36avait disparu.
15:39Non, d'abord,
15:39il y a de moins en moins
15:40d'individus,
15:42ils ne trouvent plus
15:42de partenaires,
15:44puis il suffit
15:44d'un événement extérieur
15:45aléatoire pour conduire
15:47à l'extinction
15:47de la quasi-totalité
15:48d'entre eux
15:49sur un site.
15:54Étude après étude,
15:56après étude,
15:57après étude
15:58et je pourrais
15:58continuer comme ça,
16:00nous voyons que
16:00les insectes déclinent.
16:01Ils déclinent en diversité
16:03et ils déclinent en abondance,
16:05ce qui veut dire
16:06qu'il y en a
16:07de moins en moins.
16:08Et s'il y en a moins,
16:09ça veut dire
16:09qu'il y en a moins
16:10pour polliniser
16:11et pour être mangé
16:12par les oiseaux.
16:12Un rouge-gorge,
16:18par exemple,
16:19a besoin
16:19de 700 insectes
16:21par jour
16:21pour nourrir
16:22sa progéniture.
16:32L'actuelle disparition
16:33des insectes,
16:35huit fois plus rapide
16:36que celle des mammifères,
16:38est considérée
16:39comme la sixième
16:39extinction d'espèces
16:40de l'histoire,
16:42la plus rapide
16:43et la plus massive
16:45de tous les temps.
16:53Ce qui était
16:54très intéressant
16:55pour moi,
16:56c'était de découvrir
16:57toutes ces formes
16:59qu'on ne peut pas apprécier
17:00vraiment à l'œil nu.
17:01C'est des petites punaises
17:11et donc on voit
17:12un petit flocon blanc
17:14et quand on regarde
17:15ça sous microscope,
17:17on dirait vraiment
17:17un vitrail d'église
17:19transparent.
17:20C'est vraiment
17:21des bêtes magnifiques.
17:24Et ouais,
17:24on ne s'en lasse pas
17:25de regarder ces bestioles-là.
17:26C'est un monde
17:42de formes
17:43absolument fantastiques.
17:44Imaginez que
17:45les organes génitaux
17:46de ces bestioles-là,
17:48ça peut être si compliqué
17:49avec des épines,
17:50des pointes,
17:50des organes en spirale
17:52dans tous les sens.
17:53C'est fou.
17:55C'est fou.
17:56Cette bestiole-là,
18:01elle sert à quoi ?
18:04Ça, c'est vraiment
18:04la question de base
18:05quand on a affaire
18:06aux insectes.
18:08Quand on parle
18:08de protéger des lions,
18:09ça semble plus naturel.
18:10On ne se demande pas
18:11ça sert à quoi un lion.
18:13Mais pourquoi est-ce que
18:16ces bêtes doivent
18:17nous servir à quelque chose
18:19pour justifier leur présence
18:21en quelque sorte ?
18:22Auprès de nous,
18:22comme si nous,
18:23on était l'autorité suprême
18:24qui étions là
18:25pour juger
18:25les autres formes de vie
18:26et dire
18:27« Toi, à quoi tu sers ? »
18:29« Oui, non,
18:29ça, ça ne me sert à rien.
18:30Allez, tu dégages. »
18:34Enfin,
18:34d'un point de vue
18:35un peu philosophique,
18:35pour moi,
18:36c'est inacceptable.
18:37À un moment donné,
18:48quelqu'un a décidé
18:48que pour être un bon fermier,
18:50vous deviez cultiver
18:51toujours plus simple
18:51et toujours plus gros.
18:57La taille des cultures
18:59a commencé à grossir
19:00pour donner ce qu'on appelle
19:01les monocultures.
19:02et en prenant cette voie,
19:07c'est là que les problèmes
19:08ont commencé.
19:25Regardez.
19:25« C'est un désert.
19:29Ils ont tout tué.
19:30Il n'y a plus rien
19:31de vivant ici.
19:35Si nous pouvons changer ça,
19:38nous survivrons. »
19:43« J'ai une formation
19:44d'entomologiste.
19:45J'ai étudié les insectes
19:46pendant la plus grande partie
19:47de ma carrière.
19:49Et je dirige la ferme
19:50Blue Dasher
19:51dans le Dakota du Sud.
19:55Pour nous faire comprendre
19:56son travail
19:57dans sa ferme expérimentale,
19:59ce scientifique nous entraîne
20:00d'abord dans le champ
20:00de son voisin.
20:03« Voilà,
20:06c'est ça
20:06l'agriculture conventionnelle.
20:07Voilà à quoi ressemble
20:13le sol aux Etats-Unis.
20:17Il n'y a rien,
20:18aucune vie,
20:19tout tombe.
20:19Quand c'est sec,
20:21c'est juste de la poussière.
20:23Et la seule manière
20:25de faire pousser une plante,
20:26c'est avec de la chimiothérapie.
20:30Fertilisants,
20:31herbicides,
20:32insecticides. »
20:33« Plus vous avez
20:34des grandes parcelles,
20:35plus vous avez des systèmes
20:36qui sont mécanisés,
20:36qui sont industrialisés,
20:38eh bien plus vous avez
20:39de ravageurs mécaniquement. »
20:40« Dès que vous avez
20:43une culture
20:43sur de très grandes surfaces
20:45avec un seul type de plantes,
20:48si un insecte débarque,
20:51il trouve un incroyable
20:53garde-manger tout prêt
20:54pour pondre ses oeufs
20:55sur des centaines,
20:56voire des milliers d'hectares. »
21:01« Et plus on va
21:05dans cette direction,
21:06plus on élimine
21:07toute la vie
21:08sauf une espèce
21:09de plante.
21:10Et après,
21:10nous devons remplacer
21:11tout ce que la vie
21:12faisait naturellement.
21:15Toutes ces fonctions,
21:16fertilité du sol,
21:17contrôle des ravageurs,
21:18sélection naturelle
21:19des graines,
21:20contrôle des maladies.
21:22Et on remplace
21:23tout ça par un bidon
21:24parce qu'on est si malin.
21:26On a tout compris
21:26à ce que fait la nature.
21:28On emballe ça
21:28et on peut le vendre. »
21:31« Ça, c'est ce que nous combattons.
21:38Et ça, c'est ce que nous essayons
21:40de faire.
21:41Nous allons voir
21:42quel type de vie
21:42nous pouvons trouver ici.
21:43un verre de terre.
21:48Oh mon Dieu,
21:49quelle beauté !
21:52Eux, ils sont
21:55vraiment importants.
21:58Le sol est surtout
21:58composé de caca
21:59d'insectes.
22:00Donc nous avons besoin
22:01d'insectes dans la terre.
22:03C'est l'odeur
22:07que la terre avait
22:08quand j'étais petit.
22:12Ça, c'est de l'argile.
22:14C'est mort.
22:15Il n'y a plus de vie.
22:16Vous voyez la différence
22:17combien cette terre
22:18est plus complexe ?
22:21Allez, retourne là-dedans,
22:24mon petit.
22:25Au boulot.
22:26Au boulot.
22:26Nous avons un bourdon là.
22:48Ce défenseur
22:49de l'environnement
22:50dirige la plus grande
22:51ONG de protection
22:51des insectes
22:52en Amérique du Nord.
22:56Ça devrait être
22:57un signal d'alarme
22:58parce que ces petits animaux
23:00nous rendent
23:00un immense service
23:01jour et nuit.
23:07On a l'impression
23:10que toutes ces petites bêtes
23:11qu'on appelle les insectes,
23:12il faut s'en débarrasser.
23:14En fait, c'est faux.
23:15La plupart des invertébrés
23:17qui vivent dans le sol
23:18ou des pollinisateurs
23:19nous rendent service.
23:20C'est un service gratuit
23:21dont on a bénéficié
23:22pendant des milliers
23:23des millions d'années.
23:26Sans les pollinisateurs,
23:32nous n'aurions pas
23:32la majorité
23:33de la nourriture
23:34que nous mangeons.
23:39Toute la faune pollinisatrice
23:41a son importance.
23:43Ça va être les papillons,
23:45ça va être les bourdons,
23:46les cirfs,
23:47les guêpes.
23:48Ils sont responsables
23:53de la reproduction
23:54de 84%
23:56des espèces cultivées.
24:01La valeur économique
24:02de la pollinisation
24:03est énorme.
24:06Un rapport de l'IPBS
24:07parle de 577 milliards d'euros
24:10au plan mondial.
24:12Si vous voulez avoir
24:18des rivières propres,
24:20la plupart des invertébrés
24:21fonctionnent comme des filtres
24:22qui purifient l'eau.
24:24Au niveau
24:25de la décomposition,
24:27que ce soit des plantes
24:28ou des animaux,
24:29les insectes ont un rôle
24:30fondamental.
24:35Un des services
24:36les plus méconnus
24:36est rendu par le bousier.
24:37Ce petit scarabée
24:41nettoie nos campagnes
24:42des excréments d'animaux
24:43qu'ils roulent en grosses boules
24:44pour s'en nourrir
24:45et construire ses terriers.
24:47Un travail inestimable.
24:51En Australie,
24:52par exemple,
24:53quand ils ont importé
24:54le bétail européen,
24:55donc vaches,
24:56moutons,
24:58les bousiers d'Australie
24:59étaient adaptés, eux,
25:00aux crottes
25:01des animaux qui étaient là,
25:02donc corélas,
25:03kangouros, marsupiaux,
25:04en gros,
25:05et pas du tout
25:05aux bouses de vaches
25:07ou aux crottes de moutons.
25:09Donc, à un moment donné,
25:10le sol australien
25:11s'est retrouvé
25:12recouvert d'excréments
25:13et ils ont dû importer
25:15des scarabées
25:17d'Afrique du Nord
25:18et d'Europe du Sud
25:19pour gérer
25:20ce problème
25:22d'excréments
25:23de bétail.
25:26Je pense que nous allons
25:29tout droit vers une catastrophe.
25:31Nous sommes nombreux
25:32dans ce domaine
25:33à dire qu'il faut penser
25:34l'agriculture différemment.
25:37Dans la plaine du Pau,
25:45l'une des régions agricoles
25:46les plus productives au monde,
25:48un drôle d'ingénieur agronome
25:50propose depuis bientôt 40 ans
25:51une solution radicalement simple.
25:56Ici, ce sont des parcelles
26:00qui sont suivies
26:00depuis 1984.
26:02Et depuis 1986,
26:06il n'y a pas eu
26:07de traitement insecticide.
26:14Notre aventure a commencé
26:17il y a de nombreuses années.
26:19Nous parlons du début
26:20des années 80.
26:21Nous sommes entrés
26:22dans des fermes
26:23pour demander à évaluer
26:24l'utilité de ces produits
26:25qui étaient alors utilisés
26:27comme s'ils étaient
26:28des inventions merveilleuses.
26:29Nous avons divisé
26:41les champs en parcelles.
26:43Une parcelle témoin,
26:44sans aucun type de traitement
26:45et une parcelle
26:47avec un traitement
26:48chimique standard.
26:48En résumé,
26:53test après test,
26:54nous avons trouvé
26:55continuellement
26:56plus d'épies de maïs
26:57sur les parcelles
26:58non traitées
26:58que sur celles traitées.
27:02Regardez
27:02qu'elles épies de maïs.
27:04Comme vous voyez,
27:06le maïs est magnifique.
27:08Il est bien rempli.
27:09La plante a donné
27:09un très bel épie.
27:10La graine qui n'est pas
27:19enrobée va donner
27:20une meilleure performance
27:21quand elle est toute nue,
27:22sans rien qui la dérange.
27:28En parallèle,
27:29Lorenzo Furlan
27:30a développé un système
27:31de trappes à enfouir
27:32dans le sol,
27:33avant le semis,
27:34pour vérifier les risques
27:35d'apparition
27:36d'insectes ravageurs.
27:37On utilise des pièges
27:43pour capturer les larves.
27:47Après dix jours,
27:48on ouvre les pièges
27:49qui sont retirés
27:50de la terre
27:50et on regarde
27:52dans la masse végétale.
27:54On peut trouver
27:55des larves de coléoptères.
27:57Ces larves sont toutes
27:58de l'espèce
27:58Agriotes sordidus.
28:01Et en fonction
28:01de leur nombre,
28:02nous pouvons établir
28:03si le seuil de risque
28:04est dépassé.
28:07Dans 99%
28:14des parcelles
28:14que nous avons suivis,
28:16semées depuis des décennies,
28:17il n'était pas nécessaire
28:18d'utiliser un néonicotinoïde.
28:21Mais il n'était pas nécessaire
28:22d'utiliser un autre insecticide.
28:24En fait,
28:24il n'y a jamais eu besoin
28:26du moindre insecticide.
28:27Point final.
28:29Le même travail,
28:30en fait,
28:30a été fait au Canada
28:31sur le soja
28:33ou de la même manière.
28:34on se rend compte
28:36que dans 95%
28:39des cas,
28:41ces produits
28:41ne servent à rien
28:42puisqu'il n'y a pas
28:43les ravageurs
28:44contre lesquels
28:44ils sont censés lutter
28:45sur les parcelles traitées.
28:50C'est inadmissible
28:51que pour un risque
28:52de 1%,
28:53on traite
28:54l'ensemble du champ
28:55avec un impact
28:56environnemental élevé,
28:58des coûts élevés
28:59et aucun bénéfice
29:00pour l'agriculteur
29:01et encore moins
29:01pour la communauté.
29:02Je pense que
29:07le problème
29:07des pesticides,
29:08c'est qu'ils nous ont
29:09permis d'avoir
29:09l'esprit tranquille.
29:11On n'a plus
29:11à se demander
29:12quel ravageur
29:13pourrait surgir,
29:13il suffit de mettre
29:14des produits chimiques
29:15pour tous les tuer.
29:23En fait,
29:23les néonicotinoïdes,
29:25c'est plus une assurance
29:26en quelque sorte
29:27que des produits
29:28qu'on utilise
29:28pour lutter
29:29contre un ravageur.
29:32pour moi,
29:35me disait
29:36le bon sens
29:36du paysan vénitien,
29:38pour moi,
29:38c'est une forme
29:39d'assurance.
29:40Balancer les insecticides,
29:42c'est l'assurance
29:42que mon maïs
29:43me rapportera
29:44de l'argent
29:44parce que c'est garanti
29:46que les plantes
29:46sortiront de terre.
29:48En agriculture,
29:50on parle
29:51d'usage
29:51prophylactique.
29:53Vous l'utilisez
29:54au cas où
29:55un problème
29:55survienne.
29:56Alors c'est venu
30:03spontanément.
30:05J'ai répondu
30:06en dialecte vénitien
30:07« Tu veux une assurance ? »
30:09« Je te la donne,
30:10à condition que tu ne
30:11mettes pas de pesticides. »
30:14« C'est moi
30:14qui te donne l'assurance. »
30:16Et c'est comme ça
30:17que j'ai commencé
30:17les paris.
30:20Je mettais
30:20sur la table
30:21avant le semi,
30:23à l'époque,
30:23que c'était
30:24300 000
30:24ou 400 000
30:25lires italiennes.
30:27Si tu as des pertes,
30:28tu gardes l'argent.
30:30Si tu n'en as pas,
30:31tu me les rembourses
30:32et tu m'invites
30:33à dîner.
30:34Et j'ai fait
30:34ces paris
30:35dans plein de fermes.
30:36Et je les ai
30:37tous gagnés.
30:40Et après,
30:40j'ai essayé
30:41de transformer
30:42ce système de paris
30:43en une solution
30:44à proposer
30:45à tous les agriculteurs.
30:48Avec des investisseurs,
30:50cet ingénieur agronome
30:51a créé en 2014
30:52un fonds mutuel
30:53qui fédère
30:54près de 50 000 hectares
30:55de terres agricoles.
30:58Cette ferme,
30:59tout ce qu'il y a
30:59de plus conventionnel,
31:01a été l'une des premières
31:02à suivre les conseils
31:03de Lorenzo Furlan.
31:05Depuis 35 ans,
31:07aucun insecticide
31:08n'est utilisé
31:08sur les 60 hectares
31:09de maïs cultivés.
31:12Une économie importante
31:13pour ce paysan
31:14puisque dans la plaine du pot,
31:16le coût d'un traitement chimique
31:17est d'environ 40 euros
31:18par hectare.
31:19fait 40 fois
31:24par 60.
31:332400.
31:34Et ça,
31:34c'est seulement
31:34pour le maïs.
31:37Et ensuite,
31:38multiplier par 35 ans,
31:39ça ferait combien ?
31:4087 500 euros.
31:49Pour une cotisation
31:53d'environ 3 euros
31:54par hectare,
31:553 euros contre 35
31:58ou 40 euros
31:59pour un traitement insecticide,
32:04eh bien,
32:04vous êtes couvert
32:05pour n'importe quel dommage
32:07qui pourrait survenir
32:08entre la semence du maïs
32:10et l'apparition
32:11des 8 premières feuilles.
32:17Ce fonds n'a jamais perdu d'argent.
32:20Sur ce modèle,
32:21cette ferme produit également
32:22de la pétrave sucrière
32:23depuis plus de 20 ans
32:24sans avoir recours
32:26aux néonicotinoïdes.
32:30Pourquoi ces produits chimiques
32:32sont-ils en vente libre ?
32:33Pourquoi les fermiers
32:34les utilisent-ils ?
32:36L'industrie chimique
32:40a implanté
32:41dans chaque communauté agricole
32:42un représentant,
32:43un vendeur.
32:44en réalité,
32:46l'immense majorité
32:48des techniciens
32:49qui entrent dans les fermes
32:50sont des techniciens
32:52qui vendent quelque chose.
32:54Et ces gens
32:55dans les coopératives
32:57ce sont des conseillers
32:59en semences
33:00et ce sont des gens
33:01en qui tout le monde
33:02dans la communauté agricole
33:03a confiance
33:04car ils ont grandi ensemble.
33:05plus vous en consommez,
33:12plus il vous en faut.
33:14Et à qui profite
33:16cette addiction ?
33:18Pas à celui
33:19qui est dépendant
33:19et aujourd'hui
33:20les fermiers sont accros
33:21mais à ceux
33:23qui vendent la drogue.
33:24Quand vous avez
33:35des industriels
33:37qui sont aussi puissants
33:38que Bayer,
33:39que Syngenta,
33:40que BASF
33:41et qui vendent un produit,
33:43croyez-moi,
33:44ils ont la force de vendre
33:45pour réussir
33:46à écouler leur produit.
33:48Pas parce que le produit
33:49est absolument nécessaire
33:51ou utile
33:51mais simplement
33:52parce qu'ils veulent le vendre.
33:54Les néonicotinoïdes
34:00arrivent donc en Europe
34:01au milieu des années 90
34:02et sont notamment utilisés
34:04dans les champs de tournesols,
34:07des plantes à fleurs
34:07dont les abeilles raffolent.
34:15En fait,
34:16je suis née
34:17parmi les abeilles
34:18puisque l'apiculture,
34:21c'est des deux côtés
34:23pour mes parents,
34:24mes grands-parents
34:25et mes arrière-grands-parents.
34:35Tout ça,
34:35c'est du couvain à naître.
34:37C'est-à-dire,
34:38on dit du couvain operculé,
34:39c'est-à-dire que bientôt,
34:40ça sera de nouvelles abeilles.
34:41« À partir des années 95,
34:47quasiment tous les apiculteurs
34:49en zone de grande culture en France
34:51faisaient le même constat
34:53des abeilles mortes
34:54à l'entrée des ruches,
34:56des dépopulations de butineuses,
34:58au moment de la floraison des tournesols.
35:00Moi, je me suis vue marcher
35:04sur des tapis d'abeilles mortes
35:06dans nos ruchers.
35:08Ça craquait sous les pieds.
35:10Si nos abeilles faisaient
35:11400 kilos comme une vache
35:13dans un pré,
35:15on nous aurait peut-être pris au sérieux
35:17plus rapidement.
35:18Nous étions victimes,
35:26mais nous avons dû apporter
35:28la charge de la preuve.
35:30Donc là,
35:30il a fallu recourir
35:32à la compétence scientifique.
35:40Alors,
35:41on va regarder
35:43comment les abeilles se comportent
35:44et si elles ont faim.
35:48J'ai mis une infime quantité,
35:51juste une tête d'épingle
35:53de néonicotinoïdes,
35:55de clothianidine exactement,
35:56et je l'ai mélangée
35:57à une goutte de miel.
36:01C'est un rapport
36:02d'un milliardième
36:03ce que je viens de mettre.
36:04Pour vous donner une idée,
36:06c'est l'équivalent
36:06d'une vieille d'eau
36:07dans une piscine.
36:08Voilà le genre de volume
36:09dont on parle.
36:15Avec l'empoisonnement
36:16aux néonicotinoïdes,
36:18ce qui se passe,
36:19c'est que l'insecte
36:20commence à convulser.
36:21Les abeilles ont la langue
36:22qui sort.
36:24Regardez ça.
36:29Ses pattes sont toutes dures.
36:31Tous les muscles de son corps
36:32sont contractés.
36:34Elle ne peut plus bouger.
36:38Tous les nerfs de son corps
36:40se tendent en même temps.
36:42et elles meurent d'épuisement.
36:49Dès la fin des années 90,
36:51l'abeille devient le centre
36:52d'une bataille scientifique
36:53entre l'agrochimie
36:54et les chercheurs indépendants.
36:55En France,
37:01les premières études
37:02qui démontrent la toxicité
37:03des néonicotinoïdes
37:04sur les pollinisateurs
37:05sont menées par
37:06Jean-Marc Bonmatin.
37:12La première réaction
37:13des compagnies
37:13physiosanitaires,
37:14ça a été de dire
37:15non, non, non,
37:15c'est pas possible,
37:16vous vous êtes trompé.
37:17Et de toute bonne foi,
37:20ils m'ont demandé
37:21de venir voir
37:22les résultats au laboratoire,
37:23ce que j'ai totalement accepté.
37:28Mais de façon surprenante,
37:30ils ne venaient pas
37:30s'informer des résultats,
37:32mais chercher l'erreur
37:34qui avait pu être la nôtre
37:35pour établir ces résultats.
37:39La stratégie utilisée,
37:42ça a été le mot
37:43multifactorialité.
37:45C'était trouver
37:46des alibis
37:47nombreux
37:48pour dire que non,
37:50les pesticides
37:51n'étaient pas en cause.
37:53Les problèmes étaient liés
37:54à différents facteurs.
37:56Dans le cas des insectes,
37:56c'est beaucoup
37:57le changement climatique,
37:59c'est l'urbanisation,
38:01c'est la perte d'habitat,
38:02c'est parfois
38:02l'éclairage nocturne.
38:06Des études peuvent conclure
38:08que c'est la faute
38:09des pesticides,
38:10c'est irréfutable.
38:11Mais d'autres disent non,
38:12il y a d'autres facteurs.
38:13On a eu le parasite
38:14varroa qui a eu
38:15beaucoup de succès
38:16dans les médias.
38:21Le varroa,
38:22c'est le premier argument
38:35facile pour dire
38:36c'est pas nous,
38:38c'est autre chose.
38:39Le varroa,
38:39c'est un parasite naturel.
38:41Il se trouve
38:42qu'il y en a
38:42une espèce de varroa
38:44qu'on appelle
38:44le varroa destructeur
38:45qui nous vient d'Asie
38:46et qui a envahi
38:48les ruches européennes.
38:51Mais le varroa,
38:52c'est un parasite
38:52de l'abeille domestique.
38:54Donc, on veut bien
38:55imputer une part
38:56de responsabilité
38:57au varroa,
38:58mais certainement pas
38:59la responsabilité
39:00de l'effondrement
39:02des insectes en général,
39:04des polisateurs en particulier
39:06et des abeilles sauvages
39:07qui, elles,
39:08n'ont pas ce parasite-là.
39:13Et donc,
39:13si une entreprise
39:14a un but précis,
39:15qu'elle souhaite se servir
39:16de la science
39:16pour atteindre cet objectif,
39:20la seule chose
39:21qu'elle a à faire
39:21est de financer
39:22des études
39:23qui montrent
39:23que c'est quelque chose
39:24d'autre
39:24qui tue les abeilles.
39:27Et c'est comme ça
39:28que l'ensemble
39:28de la littérature scientifique
39:30commence à basculer.
39:35Et vous croulez
39:36sous cette littérature,
39:38ça dégouline de partout.
39:40Et elle dit
39:40le varroa peut tuer
39:41les abeilles comme ça.
39:43Le manque de fleurs
39:44dans l'environnement aussi.
39:46Et il y a une nouvelle maladie
39:47qui tue les abeilles
39:48comme ça.
39:49Et tout à coup,
39:50vous regardez,
39:50d'un côté,
39:51il y a quelques publications
39:52alors que de l'autre,
39:53il y a énormément
39:54d'informations.
39:55Donc ça doit être vrai.
39:56On peut commencer
39:57à parler de fabrique du doute
39:58où le scepticisme scientifique,
40:01c'est-à-dire le doute méthodique,
40:04va être utilisé
40:04non pas pour consolider
40:05le savoir,
40:06mais au contraire
40:06pour le détruire.
40:07L'idée de la fabrique du doute
40:11a été définie
40:13comme une production
40:14culturelle de l'ignorance.
40:17Il y a même une discipline
40:20qui s'en occupe
40:21qui s'appelle
40:21la neutologie.
40:24C'est-à-dire
40:24réussir à faire
40:26ignorer
40:27ce que la science
40:27a démontré.
40:31C'est fait pour
40:32finalement démobiliser
40:33à la fois
40:35l'opinion
40:36et les décideurs.
40:37C'est-à-dire qu'une fois
40:37que vous avez
40:38mis sur la table
40:3950 causes possibles
40:41au déclin des insectes,
40:43vous ne savez plus
40:44exactement
40:44sur quelles causes
40:45jouer
40:45pour enrayer le phénomène.
40:47Ça nourrit
40:48l'immobilisme,
40:49le fatalisme
40:50et le fait
40:50que finalement
40:51on ne fait rien.
40:54Mais de temps en temps,
40:57il y a des scientifiques
40:58qui continuent
40:59de faire du bruit
40:59et refusent de se taire.
41:01Ils s'entêtent.
41:05Eh bien,
41:06dans ce cas,
41:06on les détruit
41:07publiquement.
41:08Tout a commencé
41:17quand nous avons découvert
41:18que les néonicotinoïdes
41:19ne servaient à rien
41:20pour faire pousser le soja,
41:21qu'ils tuaient
41:22les prédateurs
41:23des ravageurs
41:23mais pas les pucerons.
41:29J'ai été embauché
41:30juste après mes études
41:31au département de recherche
41:33du ministère
41:34de l'agriculture.
41:35J'y suis resté 11 ans.
41:38Tout allait bien.
41:41J'avais reçu
41:42une médaille
41:42à la Maison-Blanche
41:43de meilleur jeune scientifique
41:45du pays.
41:47Le président Obama
41:48me l'avait remise.
41:53Et puis,
41:55nous avons commencé
41:56à poser
41:56les mauvaises questions,
41:57je pense.
41:57Le harcèlement
42:09a commencé doucement
42:11avec des demandes
42:13de précision
42:13sur mes présentations
42:15ou mes publications,
42:17ce qui n'était
42:17jamais arrivé
42:18auparavant.
42:22Et c'est devenu
42:24plus agressif.
42:25ils ont commencé
42:26à me suspendre
42:27pour de toutes
42:28petites infractions,
42:30de l'administratif
42:31qui n'a pas été rendu
42:32à temps,
42:32des trucs dans le genre.
42:35Et puis,
42:36ils ont commencé
42:37à convoquer mon équipe
42:38en demandant
42:39qu'est-ce que John a fait
42:39qui ne serait pas
42:40dans les règles
42:41ces derniers temps.
42:42On aimerait bien savoir.
42:43Et ils ont commencé
42:44à interroger les gens.
42:45En faisant mon enquête,
42:57j'ai parlé
42:57à des dizaines
42:58de scientifiques.
43:00La plupart
43:00avaient peur
43:01de parler ouvertement.
43:04Et beaucoup
43:04refusaient
43:05d'être cités
43:05parce qu'ils avaient peur
43:07d'être poussés
43:07vers la sortie,
43:08de la même manière
43:09que Jonathan Lundgren
43:10au ministère
43:11de l'Agriculture.
43:11Jonathan Lundgren
43:12L'anxiété
43:18et la pression
43:19étaient devenues
43:20trop fortes.
43:21Et donc,
43:22je me suis demandé
43:22mais qu'est-ce que
43:23je fous ici ?
43:24Et j'ai démissionné.
43:32Salut tout le monde !
43:34Allez,
43:38vous allez sortir par là.
43:40C'est parti !
43:41Jonathan Lundgren
43:48dirige aujourd'hui
43:49une ferme
43:49pour mettre
43:49ses connaissances
43:50scientifiques
43:51au service
43:52d'une agriculture
43:52respectueuse
43:53de l'environnement
43:54et prouver
43:56qu'il est possible
43:57de produire
43:58à grande échelle
43:58tout en régénérant
44:00les sols.
44:00ces pressions
44:10sur les scientifiques
44:10ont pour but
44:11de ralentir
44:12l'avancée
44:12des études
44:12d'impact
44:13sur la biodiversité.
44:16Les firmes agrochimiques
44:17savent parfaitement
44:18que l'avenir
44:20des pesticides
44:21il est plus derrière
44:23elle
44:24que devant.
44:26Mais le tout
44:27c'est gagner
44:28un peu de temps
44:29parce que gagner
44:30un peu de temps
44:31c'est gagner
44:31encore beaucoup
44:32d'argent.
44:32Pour homologuer
44:35des pesticides
44:36c'est très rapide
44:37mais on met
44:39un temps fou
44:40à les retirer
44:41du marché.
44:44Le meilleur baromètre
44:45pour savoir
44:46si les stratégies
44:47de l'industrie
44:47de la chimie
44:48fonctionnent
44:48c'est la régulation.
44:51C'est vraiment
44:51le cœur
44:52c'est le cœur
44:52du réacteur
44:55en quelque sorte.
44:57C'est là
44:58que les lobbies
44:58de l'agrochimie
44:59entrent en jeu.
45:00Leur objectif
45:02bloquer toutes
45:03les tentatives
45:04d'interdiction
45:04de leurs pesticides.
45:07L'influence
45:08des lobbies
45:11de l'industrie
45:11de l'agrochimie
45:13s'exerce
45:13plus ou moins
45:14de la même manière
45:15que celle
45:16de tous les grands
45:17groupes industriels
45:18les plus polluants.
45:24Le modèle
45:25c'est celui
45:25qui a été développé
45:26par l'industrie
45:27du tabac.
45:27Pendant des années
45:32ils ont dit
45:32les cigarettes
45:33ne provoquent
45:34pas le cancer.
45:35Ils ont fait défiler
45:36toutes sortes
45:37d'experts
45:37qui disaient
45:38les cigarettes
45:38ne causent
45:39pas le cancer.
45:40Ils ont ralenti
45:41toute réflexion
45:42pendant au moins
45:4320 ans
45:43avec leurs experts
45:44qui disaient
45:45nous n'avons pas
45:45assez de données.
45:47Et c'est exactement
45:48ce que fait
45:49l'industrie
45:49des pesticides.
45:50C'est bon
46:04la voie est libre.
46:06Il y a une espèce
46:09de croyance générale
46:10que la nourriture bio
46:12serait plus saine
46:13pour vous
46:13et votre santé
46:14est meilleure
46:15que ce que vous achetez
46:16au supermarché
46:17du coin.
46:18C'est vraiment
46:18n'importe quoi.
46:19si vous allez
46:25dans un supermarché
46:26bio
46:26vous comprenez
46:28pourquoi
46:28on a fondé
46:29l'ACSH.
46:33L'ACSH
46:34l'American Council
46:36on Science
46:36and Health
46:37qui est financé
46:38par les agrochimistes
46:39et qui propage
46:40un discours
46:41qui est systématiquement
46:42favorable
46:42aux pesticides
46:44aux biotechnologies
46:44végétales
46:45à l'agriculture
46:46industrielle
46:47etc.
46:47Il a été créé
46:50en 1978
46:51par un groupe
46:52de scientifiques
46:53de haut niveau
46:54ils étaient mécontents
46:56de la façon
46:56dont la science
46:57la chimie
46:58et la médecine
46:59étaient présentés
47:00dans les médias
47:00notre crédo
47:03c'est de défoncer
47:04les fake news
47:05ces organisations
47:07financées par l'industrie
47:08façonnent l'opinion
47:10publique
47:10façonnent le discours
47:11autour de ces thèmes
47:12très controversés
47:13voilà un courriel
47:15fascinant de Monsanto
47:16on y voit un cadre
47:18de Monsanto
47:19qui explique que Monsanto
47:20devrait faire un don
47:21à la CSH
47:22parce que
47:25et c'est écrit
47:26en gras
47:26et en majuscule
47:27vous en aurez
47:28pour chacun
47:29de vos dollars
47:29avec la CSH
47:30une fois
47:35de temps en temps
47:36au fil des années
47:37on a pu recevoir
47:38de petits cadeaux
47:39d'une entreprise
47:40ou d'une autre
47:41mais ça ne m'empêche
47:43en aucun cas
47:43de les critiquer
47:44si je pense
47:45que ce qu'elles font
47:46n'est pas bien
47:46quand vous prononcez
47:51le mot chimique
47:52ça fait peur aux gens
47:54ces produits chimiques
47:55sont présents dans l'eau
47:56un bras va vous pousser
47:58dans le dos
47:59toutes ces peurs
48:01dont vous entendez parler
48:02à propos des différents
48:04produits chimiques
48:04ou médicaments
48:05sont la plupart du temps
48:06injustifiés
48:07mais ça fait des gros
48:08titres pour la presse
48:09c'est une force
48:17que l'on ne voit pas
48:19mais qui participe
48:21j'ai envie de dire
48:23dangereusement
48:24de la démocratie contemporaine
48:27si vous essayez
48:32de cultiver
48:32sans pesticides
48:33ça va être difficile
48:35tout va être mangé
48:37par les parasites
48:37je trouve cette affirmation
48:41au delà
48:42de toute réflexion rationnelle
48:43en italien
48:46on dirait
48:46que c'est une putain
48:47de connerie
48:48si vous me permettez
48:50l'expression
48:51quand j'entends
48:55des scientifiques
48:55payés par Bayer
48:56par Monsanto
48:57BASF
48:58qui vous voulez
48:59dire
49:00non non
49:00nos produits
49:01ne tuent pas les abeilles
49:02et bien il faudrait
49:03les mettre
49:03face à leur responsabilité
49:05et leur dire
49:05vous avez menti
49:06vous êtes pénalement
49:07responsable de ce mensonge
49:08quand j'entends dire
49:09non non
49:10ça ne pollue pas les sols
49:11là aussi c'est pareil
49:12vous avez menti
49:13et c'est le principe
49:14de responsabilité pénale
49:16devant une cour de justice
49:18qui permettrait
49:19des condamnations
49:20résoudrait beaucoup de choses
49:21alors ça fait
49:25plus d'une dizaine
49:26d'années
49:27qu'on se doute
49:27que les néonicotinoïdes
49:29ont des effets
49:29de perturbateurs endocriniens
49:31et ils sont liés
49:33aussi à l'apparition
49:36de cancers
49:36sur des organes
49:37comme le foie
49:38la thyroïde
49:39les testicules
49:40les ovaires
49:41mais ce qui est apparu
49:43de façon plus inquiétante
49:45encore
49:45ce sont les effets
49:47sur le neurodéveloppement
49:48donc la façon
49:50dont le cerveau
49:51se développe
49:52dès le stade fétal
49:54puis chez le jeune enfant
49:55les travaux
49:58les plus frappants
49:59c'est les travaux
50:00qui ont été menés
50:00au Japon
50:01et qui montrent
50:02que dans le premier jet
50:04d'urine
50:04de la plupart
50:05des nouveaux-nés
50:06on trouve déjà
50:07des néonicotinoïdes
50:09la raison pour laquelle
50:13j'étudie la relation
50:14entre l'eau
50:15ou les organismes
50:16environnementaux
50:17et les pesticides
50:18ou les herbicides
50:19c'est parce qu'ils ont
50:21un effet nuisible
50:22sur les êtres humains
50:23le nombre d'anomalies
50:25comportementales
50:26provoquées par les maladies
50:27mentales
50:28chez les enfants
50:28a augmenté au Japon
50:30depuis 1993
50:31si on suivait la science
50:35sur cette histoire
50:36ça fait très longtemps
50:37que ces produits
50:38auraient été
50:38absolument interdits
50:40face aux milliards
50:46de l'industrie agrochimique
50:47les ONG de défense
50:49des pollinisateurs
50:50travaillent avec
50:51des moyens dérisoires
50:52Béatrice Robrol-Marie
50:54a créé une association
50:55pour alerter
50:56les pouvoirs politiques
50:57français et européens
50:58Au début des années 2010
51:24après plus de 15 ans
51:25de combat
51:25les ONG comme la sienne
51:27pensaient avoir gagné
51:28Trois des principaux
51:31néonicotinoïdes
51:32devaient être interdits
51:33et l'Union Européenne
51:35s'apprêtait à se doter
51:36d'un nouveau système
51:36d'évaluation des risques
51:38En 2013
51:40l'EFSA
51:41donc l'autorité réglementaire
51:44européenne
51:44a fait travailler
51:46un groupe d'experts indépendants
51:47pour les autorisations
51:48de mise sur le marché
51:48et ce groupe d'experts
51:51a rendu un avis
51:51de 250 pages
51:52pour dire
51:53que ces tests sont aveugles
51:54il faut recommencer
51:55En 2014
51:59nous avons eu
52:00donc la présentation
52:02par l'autorité européenne
52:03de sécurité des aliments
52:04des nouvelles normes
52:07d'évaluation du risque
52:08pesticide sur les abeilles
52:10et ça c'était
52:11une immense victoire
52:12Ce document
52:14qui aurait pu être adopté
52:15par les états membres
52:16tel qu'il était
52:17il a été
52:19mis sur la table
52:21à plus de 30 reprises
52:23et aujourd'hui
52:25il n'est toujours pas
52:26adopté
52:27L'industrie critiquait
52:32le niveau de protection
52:33qui aurait mis en danger
52:34la commercialisation
52:36de beaucoup
52:36de leurs pesticides
52:37Dans un courrier
52:42à la commission européenne
52:43le syndicat
52:44de l'agrochimie
52:44se plaint alors
52:45que 65 des 67
52:47de leurs principaux produits
52:48ne passeraient pas
52:49ces nouveaux tests
52:50Pour ce député européen
52:53classé comme personnalité
52:54à surveiller
52:55dans les fichiers
52:55de Monsanto
52:56les lobbies ont utilisé
52:58de tous leurs moyens
52:59de pression
52:59Cet ancien président
53:01de la commission d'études
53:02sur les pesticides
53:03les soupçonne même
53:04d'avoir piraté
53:05sa boîte mail
53:05On s'est rendu compte
53:08que c'était
53:08tous les courriers
53:09électroniques
53:10qui m'étaient adressés
53:11qui contenaient
53:12le mot cancer
53:13qui étaient déviés
53:14dans une corbeille
53:15Voilà
53:16donc
53:17et donc
53:18pendant les 4-5 mois
53:19de travail
53:20tous les rapports
53:22que j'avais eu
53:22avec les professeurs
53:24les chercheurs
53:25les scientifiques
53:25ou autres
53:26parce qu'on était
53:26au corps de la problématique
53:28à la question du cancer
53:28et posé en matière
53:29de santé humaine
53:30et de l'impact
53:31des pesticides
53:32ne m'étaient pas parvenu
53:33Au final
53:35l'agrochimie
53:36a réussi à vider
53:37la réforme de sa substance
53:38Les tests de toxicité
53:41les plus pointus
53:41ont tout simplement
53:42disparu
53:42et les taux de mortalité
53:44acceptés pour les abeilles
53:45largement relevés
53:46Entre
53:48un parlementaire allemand
53:50qui a sur son territoire
53:51une industrie
53:52comme celle de Bayer
53:54producteur mondial
53:55de produits phytopharmaceutiques
53:56et qui du coup
53:57génère de l'économie
53:58certes mondiale
53:59mais également locale
54:00et territoriale
54:01et en termes d'emploi
54:02c'est bien sûr
54:02loin d'être négligeable
54:03donc je peux entendre
54:04pas le comprendre
54:05mais entendre
54:06un parlementaire allemand
54:08qui n'a pas une vision
54:09holistique de la problématique
54:10de dire
54:11attendez
54:11on va pas supprimer
54:12la vente des pesticides
54:13parce que ça va mettre
54:14en péril
54:15des centaines
54:16voire des milliers d'emplois
54:17Nous utilisons donc
54:19encore un schéma
54:20d'évaluation du risque
54:21qui est complètement obsolète
54:23Même la France
54:26qui avait défendu
54:27la réforme
54:28fait machine arrière
54:29et réintroduit en 2020
54:30les néonicotinoïdes
54:31sur dérogation
54:32La réautorisation
54:34en France
54:35des néonicotinoïdes
54:36a été
54:38pour les apiculteurs
54:39un coup de massue
54:42C'est une défaite
54:44pour l'environnement
54:45en tout cas
54:46c'est un grand pas en arrière
54:48qui est fait au niveau européen
54:49C'est un pas en arrière
54:51juridique
54:52scientifique
54:53mais aussi démocratique
54:55Sans réforme
55:05de son système
55:05d'évaluation du risque
55:07l'Europe se retrouve vulnérable
55:09à l'arrivée
55:09sur le marché
55:10de nouvelles molécules
55:11qui commencent déjà
55:12à remplacer
55:13l'ancienne génération
55:14de néonicotinoïdes
55:15comme le sulfoxaflore
55:17ou le flupiradifuron
55:20Ces compagnies agrochimiques
55:26savent que leurs produits
55:28ne vont pas se vendre
55:29éternellement
55:29donc elles en développent
55:33de nouveaux
55:33alors que nous
55:34on se bat
55:35pour interdire
55:36les anciens
55:36Nous avons accumulé
55:41tellement d'expériences
55:42toutes ces années
55:42Les produits
55:44qu'après tant d'efforts
55:45on arrive à faire sortir
55:46par la porte
55:47rentrent aussi vite
55:48par la fenêtre
55:49L'utilisation
55:51des insecticides
55:51et des pesticides
55:52on sait très bien
55:53que c'est une course
55:55sans fin
55:56Nous utilisons
55:58plus d'insecticides
55:59aujourd'hui
56:00que dans toute l'histoire
56:01de l'humanité
56:02Nous devons
56:03en tant qu'être humain
56:04prendre des mesures
56:05parce que c'est un crime
56:07contre nos enfants
56:08et nos petits-enfants
56:09Au Japon
56:15ou aux Etats-Unis
56:16les néonicotinoïdes
56:18n'ont jamais été interdits
56:19Dans les pays
56:22en développement
56:23l'utilisation
56:24de ces produits chimiques
56:25favorise l'expansion
56:26de monocultures
56:27intensives
56:27qui participent
56:29à la déforestation
56:30et à l'éradication
56:32de millions
56:32d'espèces d'invertébrés
56:33Sous-titrage MFP.
57:03Sous-titrage MFP.
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