Jordan Bardella, président du Rassemblement National et député européen, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV, du 7 octobre. Il affirme être prêt à travailler avec les Républicains en cas de dissolution.
00:00Il n'est pas interdit de le penser, en tout cas dans l'intérêt du pays, je ne ferai preuve d'aucun sectarisme et je souhaite que cette majorité soit la plus large possible.
00:10Vous tendez la main ce matin aux Républicains pour travailler ensemble ?
00:14Madame, pour gagner, il faut rassembler.
00:17Lors des dernières élections législatives, moi j'ai pris mes responsabilités et j'ai considéré que l'état actuel du pays nécessitait le rassemblement et l'alliance.
00:26Nous avons donc, avec Marine Le Pen, proposé à Éric Ciotti, président des Républicains il y a un an, de faire une alliance.
00:33Je suis convaincu qu'aux Républicains, il y a une partie des militants, des sympathisants, des électeurs mais aussi des cadres et des parlementaires
00:40qui ne souhaitent pas, comme le fait M. Retailleau, se fondre dans le macronisme.
00:43A cela, je suis parfaitement disposé et parfaitement prêt à leur tendre la main sur un accord de gouvernement.
00:49Mais tout cela n'interviendrait que dans la situation où je n'aurai pas 289 députés.
00:54Parce que comprenez bien que si les gens votent pour le rassemblement national et ses alliés, aujourd'hui incluant les alliés de l'UDR d'Éric Ciotti,
01:00c'est pour avoir une majorité rassemblement national.
01:02Mais la règle, elle est simple, c'est 289 députés.
01:05Et s'il me manque quelques députés pour constituer une majorité absolue, dirons-nous,
01:10eh bien je regarderai le résultat des élections et je tendrai la main autour de moi.
01:16Encore une fois, je n'ai pas vocation, si vous voulez, à être un chef de clan.
01:19J'ai vocation à engager des mesures de redressement du pays et je mettrai autour de la table tous ceux qui sont à y travailler.
01:26Avez-vous aujourd'hui des contacts, vous ou vos proches, avec des membres des Républicains ?
01:31Oui, bien sûr.
01:32Oui.
01:32Oui, bien sûr.
01:33Et vous vous dites quoi ?
01:35Vous savez, on se parle.
01:36Il y a aujourd'hui aux Républicains une fracture très nette entre une partie des cadres qui souhaitent suivre M. Retailleau et donc les macronistes,
01:45mais il y a aussi une partie des cadres et des militants, et par-dessus tout, moi je les entends tous les jours,
01:49des électeurs des Républicains qui ne souhaitent pas voir la droite se fondre dans le macronisme.
01:54Mais les électeurs c'est une chose, mais y a-t-il des potentiels élus demain, des élus les Républicains,
02:00dont vous vous dites, au fond, aujourd'hui ils sont sous la bannière LR en disant
02:04« j'amène le fond d'alliance », mais ils commencent déjà à parler avec vous et à préparer une éventuelle alliance.
02:09Je le crois, vous savez, Marine Le Pen est présidente de son groupe à l'Assemblée nationale,
02:14je suis président du mien au Parlement européen, par conséquent on est amené évidemment à rencontrer des gens
02:18qui peuvent partager certaines de nos idées sans épouser l'intégralité de notre ligne politique,
02:23mais dans l'intérêt du pays, dans le cadre d'une potentielle cohabitation,
02:25moi je suis parfaitement disposé à faire l'alliance, à faire le rassemblement, parce qu'encore une fois,
02:29pardon d'insister Jordan Bardella, vous dites « je le crois », vous dites « je suis disposé »,
02:33mais est-ce déjà le cas ?
02:36Pour l'instant, je suis dans l'opposition, donc au moment où on se parle, je ne...
02:41Ces discussions ont-elles déjà lieu ?
02:43Oui, il peut y avoir des discussions, bien sûr.
02:45Elles ont déjà lieu ?
02:46Écoutez, enfin, il est interdit de discuter encore une fois...
02:49Une union des droites, vous paraît...
02:50Avec des gens qui peuvent partager certaines de vos valeurs sans épouser l'intégralité de votre ligne.
02:54Vous aviez jusqu'à présent refusé l'idée d'une union des droites ?
02:58Est-ce qu'aujourd'hui vous y êtes favorable ?
03:00Parce que l'enjeu, ce n'est pas de sauver la droite. L'enjeu, c'est de sauver la France.
03:03On a des électeurs qui viennent de la droite, on a des électeurs qui viennent de la gauche.
03:06Donc vous vous dites « maintenant, on ne peut pas y arriver seul ».
03:07Maintenant, je sais, mais moi je pense que pour gagner, il faut évidemment rassembler,
03:12il faut évidemment bâtir l'union, l'alliance la plus large possible.
03:15Et c'est la raison pour laquelle j'ai tendu la main l'an dernier au président des Républicains.
03:20Et si demain, je suis en capacité de le faire, j'appellerai l'ensemble des déçus des partis traditionnels,
03:25l'ensemble des orphelins de la droite, à venir travailler à mes côtés.
03:29Parce que, encore une fois, l'enjeu, c'est de faire à l'élection présidentielle 50% et une voix.
03:34L'enjeu, c'est d'avoir 289 sièges à l'Assemblée nationale.
03:36Donc, je souhaite faire le rassemblement le plus large possible,
03:40sur la base du projet sur lequel nos députés auront été élus,
03:44sur la base d'un programme très clair, très ferme sur l'immigration,
03:48l'insécurité, le pouvoir d'achat, la nécessité de relancer la croissance
03:52et d'avoir une politique en faveur de nos entreprises pour leur permettre de créer de la richesse,
03:56sur la défense de notre identité, de nos frontières, de notre culture.
04:00Et sur ces grands enjeux-là, je crois qu'il y a beaucoup de Français, au-delà du Rassemblement national,
04:04qui partagent à la fois notre bon sens, notre diagnostic, mais aussi nos solutions.
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