- il y a 2 jours
Aujourd'hui, plus de 8 millions de français se déclarent aidants et l'on estime qu'en 2030, un quart des actifs apporteront une aide régulière à un de leurs proches. Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontés ces aidants ? Quels dispositifs sont mis en place pour faciliter leur tâche et comment notre société vieillissante devra-t-elle s'adapter à leur nombre croissant ? Pour répondre à ces questions, Jean-Pierre Gratien reçoit les médecins Hélène Rossinot et Vincent Valinducq ainsi que Marie-Pascale Mongaux-Masse, directrice d'EHPAD et présidente de l'association Baluchon France.LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.
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00:00:00Générique
00:00:01...
00:00:15Bienvenue à tous dans Débat Doc.
00:00:18Lorraine est atteinte de la maladie de Charcot,
00:00:21une maladie dégénérative et aujourd'hui incurable.
00:00:24Entourée des siens, c'est son combat et son engagement
00:00:27pour lutter contre cette maladie
00:00:28que va vous raconter le touchant documentaire qui suit
00:00:32« Du côté de la vie » réalisé par Myriam Sora.
00:00:35Je vous laisse le découvrir et je vous retrouverai juste après
00:00:38sur ce plateau en compagnie de mes invités
00:00:41pour parler de la place désormais de plus en plus importante
00:00:44occupée par les aidants dans notre pays.
00:00:47Bon Doc.
00:00:52Je m'appelle Lorraine Vivier.
00:00:55L'idée de partager ma vie avec vous me remplit de joie.
00:00:58mais aussi d'un certain vertige.
00:01:01Une part de moi doute toujours,
00:01:03me demandant si ce récit trouvera un écho en vous.
00:01:08Je vous invite maintenant à plonger dans cette histoire,
00:01:13la mienne,
00:01:14où l'épreuve de la maladie a redessiné les contours de ma vie.
00:01:17Partons ensemble dans ce voyage intérieur,
00:01:23façonné par des émotions contrastées.
00:01:28Entre ce que j'étais,
00:01:30ce que je suis devenu,
00:01:32où la maladie m'apprend chaque jour
00:01:34la force de l'esprit
00:01:35et la valeur de l'instant.
00:01:37C'est très drôle.
00:01:54Alors, les deux sœurs ?
00:01:56C'est le nom de la ?
00:01:57C'est le nom de la ?
00:01:58C'est le nom de la ?
00:01:59C'est le nom de la ?
00:02:00C'est le nom de la ?
00:02:00C'est le nom de la ?
00:02:01C'est le nom de la ?
00:02:02C'est le nom de la ?
00:02:03Bonjour !
00:02:04Vous avez des petites connues !
00:02:06Ça va ?
00:02:07Comment ça va les petites sœurs ?
00:02:08Ça va bien ?
00:02:09Ça va ?
00:02:09Et vous ?
00:02:10On récupérez les deux sœurs ?
00:02:11Quel numéro ?
00:02:12Je crois que c'est 51.
00:02:13Et bien voilà.
00:02:14Vous y étiez prêts ?
00:02:15Parfait.
00:02:16Un chacune ?
00:02:17Parfait.
00:02:18Merci.
00:02:18Tu vas être obligée de m'aider encore une fois ?
00:02:27Je vous présente mon assistante à l'âge.
00:02:39Elle m'avait dit que vous aviez un kayak plus grand.
00:02:41Oui, et puis moi, le kayak, ça va être compliqué avec mes bras.
00:02:43Je ne sais pas comment je vais faire.
00:02:45Oui, c'est parfait.
00:02:46Moi, je serai au milieu et je dirai « Allez, les filles ! »
00:02:48C'est ça, c'est comme on aura le rythme.
00:02:50On va vous faire traverser, voir des épreuves qui vont vous amener à vous dépasser.
00:02:54Mais surtout, la nature va vous amener à vous faire vous rencontrer.
00:02:58Vous êtes des femmes qui venaient de tout horizon, de tout âge.
00:03:03Certaines sont plus entraînées que d'autres.
00:03:05Et certaines font face à des épreuves de la vie, des maladies, des cancers, une leucémie
00:03:14ou encore la maladie de Charcot.
00:03:18Et elles sont là.
00:03:19Et elles sont là pour se dépasser, surtout vivre.
00:03:24Vivre une aventure incroyable qui va les amener encore plus fortes dans leur quotidien.
00:03:28Je vous remercie d'être venus ici, malgré ces épreuves de vie difficiles.
00:03:34Et je voudrais accueillir quand même ici Lorraine et Marine.
00:03:51Lorraine, elle est atteinte de la maladie de Charcot.
00:03:54Elle est venue sur le défi d'Alain Laponie avec Marine, sa sœur, et puis Pascal Bataille et une team de cœur, comme tu dis.
00:04:01Et tu as décidé de revenir ici, te challenger sur l'île des Zambiers.
00:04:06Merci Christelle et Lynn de nous accueillir dans ces conditions sublimes.
00:04:11Je suis très contente d'être là.
00:04:12Je suis très fière parce que c'est pas facile tous les jours parce que je perds beaucoup en muscles.
00:04:18Et je ne sais pas si je vais arriver à finir l'épreuve, mais on ira jusqu'au bout.
00:04:22Et on va le faire toutes les deux avec Marine et ma sœur.
00:04:25Et merci.
00:04:27Et on sera là aussi.
00:04:28Merci beaucoup.
00:04:32Donc on est là pour l'ARSLA, donc l'ARSLA, la recherche.
00:04:36C'est des chercheurs qui ont besoin de soutien, qui ont besoin d'être mis en lumière.
00:04:40C'est une maladie qui est trop peu connue.
00:04:41Malheureusement, il y a neuf personnes sur dix qui ne savent pas ce que c'est que la maladie de Charcot.
00:04:44Ou les premières.
00:04:45Maintenant, on sait.
00:04:47Et voilà, on est vraiment là pour, surtout pour faire passer un message.
00:04:50Et au-delà des performances, je pense qu'on passera un moment incroyable, quoi qu'il en soit.
00:04:56Et je serai ton soutien et j'essaierai d'être double.
00:04:59Voilà, merci.
00:05:02Au mois de janvier 2022, je rentrais chez moi le soir et je fermais ma voiture.
00:05:09J'étais chargée, j'avais plein de choses dans les bras.
00:05:11Et je ferme ma voiture de la main gauche.
00:05:12Et là, je me rends compte que je n'ai pas de force dans mon pouce gauche pour fermer ma voiture.
00:05:16Ça ne m'alerte pas du tout.
00:05:18C'était au mois de janvier.
00:05:19J'habite à Annecy.
00:05:20Il fait très froid l'hiver.
00:05:21Voilà, je rentre chez moi et je n'y pense plus.
00:05:23Et puis, petit à petit, j'ai eu de la difficulté à porter certaines choses.
00:05:28Donc ça, ça m'avait un petit peu alertée.
00:05:30Et finalement, j'ai été consulter mon médecin traitant.
00:05:34Il n'était pas hyper serein.
00:05:37Je l'ai senti sur son visage.
00:05:38Il n'a pas voulu m'en dire plus.
00:05:39Il m'a dit, écoutez, je vais vous prescrire un IRM.
00:05:42On m'a passé au microscope.
00:05:44Donc je suis passée par une prise de sang.
00:05:48Une grosse, grosse prise de sang.
00:05:49Je suis passée par un test de souffle.
00:05:52Une ponction lombaire.
00:05:53Encore un électromyogramme.
00:05:55Un test cardio.
00:05:56Enfin, je suis passée vraiment à la moulinette.
00:05:58Pendant trois jours.
00:06:02À l'issue de ces trois jours, je me souviens, c'était le mercredi 9 novembre 2022.
00:06:06Il était à peu près midi.
00:06:08Et il me dit qu'il n'a pas une très bonne nouvelle à m'annoncer.
00:06:12que j'ai une sclérose latérale amyotrophique.
00:06:16Je n'avais jamais entendu parler de ces mots.
00:06:19Il m'a expliqué que c'est une pathologie des motoneurones.
00:06:24Ça crée vraiment une atrophie musculaire dans les mains, les bras, les jambes.
00:06:29C'est une maladie qui touche aussi la parole, la déglutition, mais aussi la respiration.
00:06:33Pendant une bonne heure et demie, on a bien discuté.
00:06:38Il m'a dit que c'était incurable.
00:06:42Donc, moi, je m'attendais plutôt à une tendinite ou à quelque chose comme ça.
00:06:47Ou voilà, je me dis en cinq, six mois de kiné, on n'en parle plus.
00:06:51Et non, du coup, c'est bien plus que ça et compliqué.
00:07:02Quand il vous arrive un tel diagnostic, plus rien n'a de sens, finalement.
00:07:08On pense tout de suite à une erreur de diagnostic.
00:07:12Je n'ai pas compris ce qui se passait, non.
00:07:13Je l'ai compris bien plus tard, pas tout de suite.
00:07:15Le jour du diagnostic de Lorenz, c'est un séisme.
00:07:22Donc, moi, j'étais devant mon ordinateur au travail et j'ai tapé SLA.
00:07:27Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:07:30Et là, c'était noté maladie de Charcot.
00:07:32Et en faisant défiler, je me suis rendue compte très rapidement de la gravité de la maladie.
00:07:39Là, tout s'écroule.
00:07:40Tout est flou autour de moi.
00:07:41Je suis dans une bulle.
00:07:43Tout est devenu mini.
00:07:46Et je ne pensais qu'à ma sœur.
00:07:50Et c'est tout qui s'écroule.
00:07:53On se dit, ce n'est pas possible.
00:07:54Je vais me réveiller, ce n'est pas possible.
00:08:01Je ne pouvais pas rester là à attendre qu'il y ait un traitement.
00:08:04Ce n'est pas mon caractère.
00:08:05J'avais envie d'enfiler un sac à dos, d'aller à la recherche d'un traitement, finalement.
00:08:11Et pour moi, me sortir de là, c'était me lancer dans la création d'événements.
00:08:15Quitte à aller à l'étranger, j'étais prête à aller au bout du monde.
00:08:18Je suis toujours prête à aller au bout du monde aujourd'hui pour aller chercher une solution.
00:08:25Les raids des fidèles, pour moi, c'est vraiment un vecteur de communication pour parler de la maladie.
00:08:30L'urgence, en fait, de trouver un traitement, l'urgence de faire des dons.
00:08:36Alors, on t'attend, alors ?
00:08:37Alors ?
00:08:38Voilà.
00:08:42La vie est belle et elle le restera.
00:08:46Fuck la SLA !
00:08:48Merci, parfait.
00:08:52Tu veux pas que je te tienne ton assiette, en attendant ?
00:08:55Non, non, ça tient, ça tient.
00:08:56C'est sûr ?
00:08:56Ouais.
00:09:00Ah, ça commence à faire pain ?
00:09:02Ouais.
00:09:06Bonne app' !
00:09:07Eh bien, bon app' !
00:09:07Merci.
00:09:08Merci beaucoup de me couper mes petits aliments.
00:09:12Merci.
00:09:13Je vous présente mon assistante.
00:09:15On a une découverte.
00:09:16Voilà.
00:09:16On a une découverte.
00:09:17On a une découverte.
00:09:20Assistante couteau.
00:09:21Mais vous l'avez déjà fait en Laponie, ça ?
00:09:23Merci.
00:09:23Oui, on est parti au mois de janvier, là, cette année.
00:09:26Vous avez eu fond en Laponie ?
00:09:28Un petit peu, hein ?
00:09:28Il ne fait pas chaud.
00:09:29Moins 30 ?
00:09:30Ouais, moins 28, moins 30.
00:09:32C'est quoi les épreuves ?
00:09:33Alors, il y a un train devant la neige.
00:09:35Il y a du ski de fou et du fight, bike and runway.
00:09:40Le raid des fidèles, c'est un raid 100% féminin et solidaire.
00:09:43Donc, j'amène des femmes dans une bulle de bien-être
00:09:45pendant trois jours dans des endroits magnifiques
00:09:47pour qu'elles se révèlent, qu'elles se découvrent
00:09:49à travers les épreuves sportives.
00:09:58Quel mental !
00:09:59Oui, bien, ça va ?
00:10:01Oui, oui, oui.
00:10:03Pas plein.
00:10:04Et voilà, on est bien.
00:10:05Alors, j'ai rencontré Lorraine via Pascal Bataille.
00:10:12Nous avions prévu un déjeuner
00:10:13et Lorraine me raconte son histoire.
00:10:14La maladie de Charcot, j'en avais entendu parler,
00:10:17un peu de loin,
00:10:18et elle m'a bouleversée
00:10:20de luminosité,
00:10:23d'espoir,
00:10:25de vie.
00:10:26Et là, je me suis dit,
00:10:27mais moi, il faut que je fasse quelque chose pour elle.
00:10:30Et de là, j'ai dit à Lorraine,
00:10:31mais Lorraine, j'ai un raid des fidèles en Laponie.
00:10:33Il faut que tu viennes sur ce raid
00:10:35avec Pascal
00:10:36et on va soutenir ton association
00:10:38contre la maladie de Charcot.
00:10:39Moi, alors ?
00:10:46Là, j'irai les montées, mais...
00:10:49Elle est où, ma lolo ?
00:10:51Ah, c'était cool.
00:10:53Ma rencontre avec Lorraine,
00:10:54elle s'est faite en deux temps.
00:10:55Elle s'est faite d'abord il y a dix ans,
00:10:57puisqu'elle a travaillé dans mon hôtel
00:10:58comme spa praticienne.
00:10:59On était resté en contact régulier.
00:11:02Et puis,
00:11:03début de l'année 2023,
00:11:05elle m'a appelé pour me dire
00:11:08« J'ai besoin de vous voir. »
00:11:11On se vouvoyait encore.
00:11:12Et là, elle m'a annoncé, effectivement,
00:11:13ce qui lui était tombé dessus
00:11:16quelques mois avant.
00:11:18Et son discours, ça a été de me dire
00:11:21« Voilà, moi, je veux me battre.
00:11:22Je veux faire connaître cette maladie.
00:11:23Je veux la médiatiser au maximum.
00:11:26Donc, voilà, il faut que vous m'aidiez. »
00:11:28Et je n'ai pas hésité, je crois,
00:11:32cinq secondes avant de lui dire
00:11:34« Ok, je suis avec toi et on y va. »
00:11:36Donc, on est parti dans cette aventure
00:11:38de façon totalement inconsciente et naïve
00:11:40parce qu'on n'a pas une seconde
00:11:42d'imaginer à quel point ça pouvait être
00:11:43quand même dur, exigeant et sportif.
00:11:51C'était vraiment dur.
00:11:53Si j'ai réussi les épreuves,
00:11:54c'est grâce à mon équipe.
00:11:56En plus, il faisait hyper froid.
00:11:57On avait moins 28 degrés.
00:11:59C'est quelque chose qui n'est pas
00:12:00forcément compatible avec la maladie de Charcot.
00:12:02Ça tétanise tout de suite le muscle.
00:12:04Je suis très fière de l'avoir fait.
00:12:07Et c'est quelque chose
00:12:07qui a complètement changé ma vie.
00:12:08Elle a compris qu'elle avait une mission de vie.
00:12:37C'est de trouver des dons pour aider le maximum
00:12:41des personnes atteintes de la maladie de Charcot.
00:12:42et elle mène cette mission de vie à merveille.
00:12:45L'épreuve, c'est effectivement le sport.
00:12:49Mais c'est au-delà, en fait, c'est une comparaison avec ce qu'on peut vivre dans la vie.
00:12:53Donc, quand elle termine ses épreuves, c'est comme si c'était une réussite face au combat qu'elle mène au quotidien.
00:12:59Je n'étais pas étonnée que Lorraine s'inscrive à nouveau sur un raid parce qu'elle a adoré la Laponie.
00:13:05Par contre, effectivement, au niveau de sa maladie qui évolue, je me suis dit qu'elle allait peut-être se préserver.
00:13:11Bah non, Lorraine, elle vient.
00:13:12Elle veut faire le défi des Zambiers.
00:13:14Je n'étais pas très pour, moi, qu'elle participe à ce deuxième raid physiquement
00:13:20parce que la fatigue, la trop grande fatigue, peut être très préjudiciable.
00:13:25Et en même temps, c'est tellement, je veux dire, ça lui apporte tellement en énergie, en bonheur
00:13:33de participer à des choses comme ça, de se servir de ces événements, de ces défis
00:13:39pour faire parler de la maladie, faire participer tout le monde à la recherche et à l'effort général
00:13:47que je suis sûr que c'était quand même une bonne chose.
00:13:50qu'elle y aille.
00:13:52Bon, ça va, c'est vrai.
00:13:54Bon, eh ben, on va faire un petit tour à la liste médicale.
00:13:57A tout de suite.
00:14:03Bon, comment allez-vous les filles ?
00:14:05Ça va, on est contentes d'être bien.
00:14:07Ouais, ouais, trop chouette.
00:14:08Tu vous entraînais un petit peu ?
00:14:09Oui, un petit peu.
00:14:11Tu as déjà fait un raid, donc tu sais quel est l'effort.
00:14:13Oui, ouais, ouais.
00:14:14Tu as fait la dernière fois, mais peut-être plus dure.
00:14:15Alors, plus dure déjà avec les températures et puis...
00:14:18Voilà, là, je suis dans l'esprit où...
00:14:20Enfin, on est dans l'esprit où on va faire ce qu'on peut.
00:14:26Malheureusement, je suis un peu contrainte de lui imposer mon rythme, mais...
00:14:31Non, mais notre contrainte, c'est...
00:14:32Oui, oui, oui, oui.
00:14:34C'est sûr, et puis on fera ton rythme, on ne va pas se mettre dans le rouge.
00:14:37Non, non, voilà, c'est de le faire.
00:14:38C'est de le faire, c'est de le plaisir.
00:14:39Oui, c'est ça.
00:14:40Et puis je suis quand même consciente de ma santé qui me rend un peu plus faible aussi,
00:14:44donc je vais aller jusqu'au bout, mais voilà, je ne vais pas prendre de risques.
00:14:49De toute façon, si tu m'appelles...
00:14:50Oui, pas de problème, ouais, ouais.
00:14:52D'un point de vue purement scientifique, on n'a aucune information si le sport est bénéfique ou délétère dans la SCLA.
00:15:06Auparavant, on pensait que c'était clairement délétère, on interdisait aux gens de faire toute activité physique.
00:15:10Maintenant, on est plutôt neutre, on laisse les gens faire à peu près ce qu'ils ont envie de faire.
00:15:14En revanche, c'est sûr que s'ils dépensent leur énergie dans une activité physique,
00:15:17ils l'auront moins pour des activités de la vie quotidienne, donc ils doivent choisir quand est-ce qu'ils dépensent leur énergie.
00:15:23Mais en soi, il n'y a pas de contre-indication à ce qu'elles fassent,
00:15:25et puis si c'est trop fatigant pour elles, elle en fera moins la prochaine fois ou un petit peu différemment.
00:15:30Mais donc, je ne sais pas si j'aurais été capable de le faire personnellement, d'ailleurs.
00:15:34Aujourd'hui, je suis suivie par le docteur Émilien Bernard, qui s'occupe très bien de moi.
00:15:39C'est un docteur référent SLA.
00:15:41Ils ne sont pas beaucoup, ils sont une quinzaine en France.
00:15:44Comment ça va depuis la dernière fois qu'on s'est vus ?
00:15:46Eh ben, ça va, ça va, ça va.
00:15:48Ce n'est pas tous les jours facile, mais on fait aller.
00:15:52Montrez comment vous marchez, que j'en vois un petit peu.
00:15:56C'est surtout avec la jambe gauche où ça fatigue un peu plus.
00:16:00Vous pouvez essayer de battre la mesure comme ça ?
00:16:03Il ne se relève pas du tout.
00:16:04Il faudra vraiment mettre une attelle, sinon vous risquez de...
00:16:07C'est obligé.
00:16:08Ben...
00:16:11Il faudrait surtout...
00:16:12La marche sera moins fatigante, ça limitera votre risque d'entorse.
00:16:17Mais c'est sûr que c'est un petit truc en plus à mettre tous les jours.
00:16:20Et au niveau moral, ça tient le coup ?
00:16:22Oui, oui, le moral, ça va.
00:16:23Oui, ça va bien.
00:16:24C'est plus...
00:16:25C'est plus de l'énervement que j'ai au quotidien par rapport à des choses que je faisais avant
00:16:30et qui sont de plus en plus difficiles et compliquées toutes seules.
00:16:35Je suis désolée, je n'ai pas de force dans le bras du tout.
00:16:37Je vous en prie.
00:16:38Vous voyez, c'est un peu flancé, là.
00:16:40Oui, mais je crois que votre main est souvent comme ça.
00:16:43C'est parce que normalement, il faudrait porter une petite orthèse la nuit.
00:16:46C'est une petite attelle qui fait comme ça, qui fait que la main est dans la position là,
00:16:49les doigts évitent de se rétracter.
00:16:51Parce qu'avec le temps, des fois, il reste bloqué, fixe.
00:16:54Et du coup, ça peut faire des douleurs, etc.
00:16:56Je vous fais l'ordonnance.
00:16:57Donc, attelle à la main, attelle au pied, au secours, là.
00:17:00Ben oui.
00:17:00Et surtout, le problème des orthèses, c'est qu'il faut pouvoir réussir à la mettre tout seul.
00:17:04Ce qui n'est pas évident, ce qui pourrait peut-être justifier d'augmenter les oxygères de vie, des fois.
00:17:21Ça va aller ?
00:17:22Oui, ça va aller.
00:17:23Ce n'est pas évident, les jambes, mais ça va.
00:17:25On va se préparer psychologiquement.
00:17:27Oui.
00:17:29Je peux-moi bouger le bras.
00:17:30Voilà.
00:17:32Comme ça ?
00:17:32Oui, super.
00:17:34Oula, j'ai une crampe.
00:17:36Une crampe ?
00:17:37Oui.
00:17:37Attends, la masse.
00:17:38Oui.
00:17:39C'est toujours ce muscle-là qui crampe.
00:17:42Ça fait mal, ça fait mal.
00:17:43Aïe.
00:17:44Va ?
00:17:45Tiens, comme ça.
00:17:49Monte ton épaule.
00:17:49Voilà.
00:17:51Prends mes mains.
00:17:55Va ?
00:17:55Oui, ça va.
00:17:57Vélo ?
00:17:58Voilà, nickel.
00:18:03Ça fait du bien.
00:18:06Tu voulais qu'on fasse juste le test du truc juste pour voir ?
00:18:10Tu voyais ça comment, du coup ?
00:18:11Ben...
00:18:12Je vais tendance à mettre au centre.
00:18:16Peut-être comme ça.
00:18:17Tu l'attaches sur ton épaule, mais ça va aller, toi ?
00:18:19En fait, c'est pour avoir le soutien, tu vois.
00:18:21Vas-y, pose, soutien.
00:18:23En fait, le but, c'est de l'avoir comme ça, dans la main.
00:18:25Voilà, moi, je suis bien là-dessus.
00:18:27Moi aussi, écoute, je suis parfait, là.
00:18:31Ma sœur, c'est tout pour moi.
00:18:33C'est mon double.
00:18:34On vit tout ensemble.
00:18:35On partage tout.
00:18:37On s'appelle ou on s'écrit tous les jours.
00:18:39C'est une histoire très, très forte.
00:18:42Et puis, c'est le...
00:18:43Moi, c'est le canoë que j'appréhende un peu, pas là ?
00:18:44Oui.
00:18:44Oui.
00:18:45Moi, j'ai peur de finir à l'eau.
00:18:47Ce sera peut-être le cas.
00:18:49Oui.
00:18:498, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, go !
00:19:19Je ne peux plus.
00:19:27Je ne peux plus.
00:19:28Grand pas, grand pas, grand pas.
00:19:30Pardonne.
00:19:31Je ne peux plus.
00:19:35J'ai la jambe gauche tellement lourde.
00:19:41Allez, on fait des grands.
00:19:42Ça va ?
00:19:43Allez, on prend de l'iode.
00:19:44Respire.
00:19:49Voilà, j'ai fait le max de ma course.
00:19:51C'est-à-dire 50 mètres.
00:19:54Il vaut mieux en rire.
00:19:57Vous avez combien des cartes ?
00:19:59Allez, Laurent.
00:19:59On a 300 des cartes.
00:20:01Allez, Nathalie, courage !
00:20:03On a un lien qui est très, très fort.
00:20:06Et on a besoin de se prendre dans les bras,
00:20:09de se rassurer autant elle que moi.
00:20:11De se dire qu'on va y arriver,
00:20:12qu'on ne va pas lâcher.
00:20:13Et que ça sera à son rythme.
00:20:15Je lui avais dit,
00:20:18quelle que soit ta force,
00:20:19le message sera le même
00:20:20et tu fais ce que tu peux.
00:20:21Et c'est des moments
00:20:22qui restent dans nos têtes pour toujours.
00:20:26Ah, ouais, et toi ?
00:20:47Ouais, c'est trop beau !
00:20:48C'est beau !
00:20:50Bravo les filles !
00:20:56Quand est-ce qu'on arrive là ?
00:21:00On va boire un petit coup, ouais.
00:21:15Un petit coca coupé à l'eau.
00:21:18Super, merci beaucoup.
00:21:19Merci !
00:21:20Santé !
00:21:21Un coca, je veux bien ?
00:21:24Un coca, voilà !
00:21:25Ce qui est plus difficile, je dirais,
00:21:28c'est le dénivelé par rapport à la Laponie.
00:21:31Ce qui est plus facile, c'est la température quand même.
00:21:33On peut mieux respirer
00:21:34qu'avec du moins 28 dans les poumons.
00:21:38On est moins habillés, c'est plus facile.
00:21:40Ouais, mais c'est splendide.
00:21:42C'est splendide.
00:21:42C'est encore mieux que ce qu'on imaginait, finalement.
00:21:44Ah ouais, et puis on voit tous les reliefs,
00:21:46tous les dégradés de turquoise,
00:21:49tout un camaillot bleu, c'est juste splendide.
00:21:52Magnifique !
00:21:53Qu'est-ce que tu penses ici ?
00:21:54Trop beau !
00:21:54Ah ouais, franchement, trop cool !
00:21:57En l'état actuel,
00:22:09je ne pense pas qu'on puisse se préserver de la maladie de Charcot.
00:22:13Il n'y a rien qui, moi, me permet de dire
00:22:14ça, ça va favoriser Charcot ou ça, ça va le défavoriser.
00:22:17On sait qu'il y a la moitié de ces causes
00:22:22qui est d'origine génétique.
00:22:24L'autre moitié, on ne sait pas.
00:22:26C'est ce qu'on appelle des raisons environnementales.
00:22:28Il y a beaucoup de recherches focalisées
00:22:30sur l'identification de ces causes environnementales,
00:22:32mais pour l'instant, on ne les a pas identifiées de façon formelle.
00:22:36Il y a à peu près 3 000 nouveaux cas tous les ans.
00:22:40Et en fait, comme l'espérance de vie
00:22:42après le déclenchement des symptômes,
00:22:44c'est 2 à 3 ans,
00:22:45ça veut dire qu'il y a 3 à 4 000 décès aussi chaque année.
00:22:48Sur les 50 dernières années,
00:22:50le nombre de nouveaux cas par an,
00:22:51il est à peu près constant.
00:22:53En fait, on en parle plus
00:22:54parce qu'on a plus de patients qui en parlent.
00:22:57On n'est pas dans la situation...
00:22:59Oui, oui, oui.
00:23:01J'ai du mal avec ma jambe gauche tellement lourde.
00:23:04J'ai l'impression d'avoir une chaussure de ski,
00:23:05tu sais, à la jambe.
00:23:06Ah oui ?
00:23:07Et donc, oui, c'est compliqué de la soulever,
00:23:10c'est compliqué, du coup.
00:23:12Voilà.
00:23:13J'ai fait ce que j'ai pu,
00:23:14mais j'ai jusqu'au bout.
00:23:16Je ne peux pas.
00:23:16Mais oui, mais tu donnes ce que tu peux
00:23:18et c'est le principal, vraiment.
00:23:20Et c'est, voilà, tout ça.
00:23:22Vraiment, c'est déjà tellement...
00:23:23Oui.
00:23:25Et vous, ça va ?
00:23:26Mais oui, mais nous, ça va, merci.
00:23:27Est-ce que ça va ?
00:23:29Oui, on l'avait testé, pardon.
00:23:30Pour prendre des photos, oui.
00:23:35On fait un peu de tourisme en même temps.
00:23:37Ah bon, ça fait vraiment ça.
00:23:39On coulou, on s'arrête,
00:23:40on sort le téléphone.
00:23:41On laisse un proche.
00:23:43Ah non, on a tous les points de vue, je pense,
00:23:45en photo.
00:23:45Il n'y a pas mieux que moi
00:23:46pour raconter cette maladie-là.
00:23:49Je n'avais rien à apprendre,
00:23:50je n'avais aucun texte à apprendre,
00:23:51c'était moi le sujet principal.
00:23:54J'ai longuement discuté
00:23:55avec des chercheurs
00:23:56et là, j'ai percuté
00:23:57de l'urgence
00:23:58de trouver un traitement
00:23:59et je me suis dit
00:24:00comment je vais faire
00:24:01avec ma petite personne ?
00:24:04Il va me falloir de l'aide.
00:24:06T'as vu, là-bas ?
00:24:06Comment est-ce que vous faites ?
00:24:07Plein de courage.
00:24:08Plein de force, plein de courage.
00:24:10Exactement.
00:24:10Je tombe sur le fascicule
00:24:14de l'association ARSLA
00:24:16qui est l'association pour la recherche
00:24:17de la SLA
00:24:17et j'appelle.
00:24:19J'ai eu quelqu'un d'adorable,
00:24:21Bettina
00:24:21et là, j'ai voulu lui faire comprendre
00:24:23que j'étais quelqu'un de très active,
00:24:25proactive
00:24:26et j'allais l'aider.
00:24:28Lorraine, très vite,
00:24:28elle a dit
00:24:28qu'est-ce que je peux faire ?
00:24:29Comment je peux faire connaître
00:24:30cette maladie
00:24:31que je ne connaissais moi-même pas ?
00:24:32Comment je peux faire avancer
00:24:33les choses ?
00:24:34Et donc, très vite,
00:24:36on s'est dit
00:24:36qu'il y avait plein de choses
00:24:37à faire
00:24:37et de par son énergie,
00:24:40son envie
00:24:41et la lumière
00:24:43qui émane d'elle,
00:24:44beaucoup de choses
00:24:45se produisent
00:24:46autour de Lorraine.
00:24:47Des événements,
00:24:49si elle est administratrice,
00:24:50c'est aussi parce qu'elle a envie
00:24:51d'être actrice aussi
00:24:53de ce qui se passe aujourd'hui
00:24:54dans le monde
00:24:55de notre association
00:24:56mais aussi de le monde
00:24:57de la SLA au global.
00:24:58Bonsoir à tous.
00:25:00Je m'appelle Lorraine,
00:25:01j'ai 37 ans aujourd'hui
00:25:02et je suis atteinte
00:25:02de la maladie de Charcot.
00:25:04L'an dernier,
00:25:05quand je participais
00:25:06à cette cérémonie
00:25:06pour la première fois,
00:25:07je ne savais pas
00:25:08ce que me réservait
00:25:09l'année 2024.
00:25:10Et que des moments forts,
00:25:12que d'aventures hors normes,
00:25:13des télés,
00:25:14des interviews,
00:25:15de plateau en plateau
00:25:16pour marteler
00:25:16le même message.
00:25:18Nous avons besoin de vous,
00:25:19nous avons besoin de dons
00:25:20pour trouver des médicaments
00:25:21et je dois dire
00:25:22que je suis ravie,
00:25:23même surprise,
00:25:24d'avoir pu collecter
00:25:24plus de 250 000 euros
00:25:26en quelques mois.
00:25:27Cela me donne des ailes
00:25:28et l'envie d'aller
00:25:29encore plus loin
00:25:30pour vous soutenir,
00:25:31pour parler de vous,
00:25:32mesdames et messieurs,
00:25:33les chercheurs
00:25:33qui travaillent dans l'ombre.
00:25:34Il y a une certaine urgence
00:25:36de vivre,
00:25:37il y a une urgence
00:25:37de faire plein de choses.
00:25:38Pour moi,
00:25:39les projets,
00:25:40c'est ma thérapie aujourd'hui.
00:25:42C'est un peu comme ça
00:25:42que je vois les choses
00:25:43et j'adore ce que je fais.
00:25:45Vraiment,
00:25:46c'est passionnant.
00:25:47J'adore ma vie aujourd'hui.
00:25:48Ensemble,
00:25:49on va parcourir du chemin
00:25:50pour reprendre nos travaux,
00:25:52pour faire évoluer les lois
00:25:53qui vont permettre
00:25:54aux personnes malades
00:25:54et leurs aidants
00:25:55de pouvoir affronter
00:25:56le quotidien de la maladie.
00:25:58Mais on va l'aggravir
00:25:59cette montagne,
00:26:00avec vous
00:26:00et pour toutes les personnes malades.
00:26:05Excusez-moi.
00:26:09Le soir,
00:26:10quand je ferme les yeux,
00:26:11je songe à tout ce que je traverse
00:26:12et les épreuves à venir.
00:26:14Je reste confiante
00:26:15car vous savoir-là
00:26:16à mes côtés,
00:26:17à nos côtés,
00:26:18me donne de l'espoir.
00:26:19Merci beaucoup.
00:26:25Clairement,
00:26:25pour moi,
00:26:26il y a beaucoup d'espoir.
00:26:27Il y a beaucoup d'espoir
00:26:27pour arriver
00:26:28vers une médecine personnalisée
00:26:29et comprendre
00:26:30ce qui se passe
00:26:31chez chaque patient.
00:26:32Ce qui est absolument certain,
00:26:35c'est qu'il y a eu
00:26:35des très grandes avancées.
00:26:36Ça, c'est vrai.
00:26:38Moi, ça fait 25 ans
00:26:38que je travaille sur l'AIDS.
00:26:39Là, il y a 25 ans,
00:26:40on connaissait un gène.
00:26:42Maintenant,
00:26:43on est capable
00:26:43de diagnostiquer
00:26:44du point de vue moléculaire,
00:26:46génétique,
00:26:47à à peu près 20 %
00:26:48presque des cas de SLA.
00:26:50Donc ça,
00:26:51c'est une très grande avancée
00:26:52parce que ça veut dire
00:26:54que pour ces formes-là,
00:26:56on est en train
00:26:57de mettre au point
00:26:57des thérapies
00:26:58qui vont être ciblées
00:26:59et personnaliser la médecine
00:27:01pour ces patients-là.
00:27:03L'autre grande avancée
00:27:04de la recherche,
00:27:05grâce aux avancées
00:27:06de la génétique,
00:27:07on peut avoir
00:27:08certaines personnes
00:27:10qui portent la mutation,
00:27:12qui ne sont pas malades,
00:27:12et on peut avoir accès
00:27:14à ce qui se passe
00:27:15avant le déclenchement
00:27:16de la maladie.
00:27:17Et ça va changer
00:27:18les thérapies derrière.
00:27:20L'avenir,
00:27:21il est dans la personnalisation
00:27:22de la médecine.
00:27:23C'est-à-dire qu'on va bientôt
00:27:25pouvoir faire une sorte
00:27:26de carte d'identité
00:27:27du patient
00:27:28avant que la maladie
00:27:30se déclenche
00:27:31ou juste au moment
00:27:32où elle se déclenche.
00:27:33L'objectif,
00:27:34ça va être,
00:27:35à partir de cette carte
00:27:36d'identité,
00:27:37de pouvoir concevoir
00:27:38un traitement personnalisé.
00:27:40Il y a beaucoup
00:27:43de formes de SLA,
00:27:45autant que de patients.
00:27:46La génétique est importante,
00:27:47mais il n'y a pas
00:27:48que la génétique.
00:27:48On le sait,
00:27:49l'environnement toxique,
00:27:50il y a plein de choses
00:27:51qui vont jouer.
00:27:52Le projet PULS,
00:27:53c'est un projet
00:27:53qui est soutenu
00:27:54par l'ArsLAB.
00:27:56Et l'objectif,
00:27:57en fait,
00:27:57de cette étude
00:27:58est de caractériser
00:27:59de manière très fine
00:28:00toutes ces personnes
00:28:01et avoir des espèces
00:28:03d'algorithmes
00:28:04ou d'équations
00:28:05en disant,
00:28:05tiens,
00:28:06si on a un patient
00:28:07qui a tel et tel
00:28:08critère clinique,
00:28:08tel et tel critère radiologique,
00:28:10tel et tel critère
00:28:10biologique et génétique,
00:28:12on sait qu'il va progresser
00:28:12en autant de temps
00:28:13ou on sait qu'il va développer
00:28:14ça comme ça.
00:28:15Deuxième objectif de PULS,
00:28:17eh bien,
00:28:18avoir une banque de données
00:28:19aussi qu'on va pouvoir
00:28:20rendre disponible
00:28:21à tous les chercheurs
00:28:22du monde entier
00:28:23qui pourront vérifier
00:28:24leur hypothèse aussi
00:28:25dans cette banque
00:28:26de données de PULS
00:28:27pour croiser ces données
00:28:28et être plus efficace
00:28:29sur la recherche
00:28:30dans la SLA.
00:28:31Et ça,
00:28:31c'est unique au monde.
00:28:33Et vous savez,
00:28:34en tant que chercheur,
00:28:35c'est extrêmement important
00:28:37et motivant
00:28:38d'avoir des personnes
00:28:39comme Lorraine
00:28:40qui nous montrent le chemin,
00:28:41qui nous donnent du courage,
00:28:43qui nous obligent
00:28:44à se démener
00:28:45pour la recherche.
00:28:46Et c'est tous ensemble
00:28:47qu'on va pouvoir vraiment
00:28:48monter l'Everest
00:28:51et réussir.
00:28:55Ça va ?
00:28:55Ouais, ça va.
00:28:56Franchement,
00:28:56on a bien fait de s'habiller.
00:28:57Il fait tellement froid là-haut.
00:28:59Je suis gelée.
00:29:00Et toi, ça va ?
00:29:01Ça va.
00:29:02Ça me soulage bien,
00:29:04en tout cas, c'est top.
00:29:05Allez, c'est parti.
00:29:06C'est la descente.
00:29:08Avec Marine,
00:29:10c'est vrai que la maladie
00:29:11nous a rapprochés.
00:29:12Hop, accroupis-toi.
00:29:13Ouais.
00:29:14À la base,
00:29:15c'est ma petite sœur.
00:29:16Mais c'est vrai que
00:29:17tous les jours,
00:29:18en fait, finalement,
00:29:20la maladie lui demande
00:29:21d'être un peu
00:29:22ma grande sœur
00:29:22parce que c'est elle
00:29:24qui va m'assister.
00:29:25C'est bon, vas-y.
00:29:26Je te dis,
00:29:27si j'ai besoin,
00:29:27je m'accroche à toi.
00:29:34Ça glisse un peu.
00:29:35Ouais.
00:29:36Hop, tu me...
00:29:38J'ai des jambes
00:29:38hyper raides.
00:29:40J'ai aussi envie
00:29:41qu'elles soient avec moi.
00:29:41J'ai aussi envie
00:29:42de montrer aux gens
00:29:43que je suis fière d'elles
00:29:44et qu'elles m'aident beaucoup
00:29:46et que le rôle des aidants,
00:29:47c'est vraiment hyper important
00:29:48et c'est important
00:29:49de les mettre en lumière aussi.
00:29:50Alors, je reviens, ta main.
00:29:51Là, ça glisse.
00:29:52Merci.
00:29:52T'as vu comme les pierres
00:29:57sont hyper polies.
00:29:58C'est hyper glissant parfois.
00:29:59Ultra glissant.
00:30:00C'est pour ça que là,
00:30:00il faut être vraiment
00:30:01bien équipé
00:30:01au niveau des chaussures
00:30:05parce qu'on a vite
00:30:06tendance à glisser là.
00:30:10Voilà.
00:30:12Un peu d'eau et ça repart.
00:30:13On s'oublie forcément
00:30:14un petit peu
00:30:15quand on a envie
00:30:16de donner beaucoup d'énergie
00:30:18pour que sa soeur soit bien,
00:30:19pour qu'elle manque de rien
00:30:20et qu'on soit aux petits soins.
00:30:23Tiens, la passe à droite.
00:30:24Ça va, ton bras ?
00:30:25Ça va, ça va, ton bras.
00:30:27Aujourd'hui, j'ai adapté
00:30:29aussi ma vie professionnelle
00:30:31que j'ai mise forcément
00:30:33un peu plus entre parenthèses.
00:30:34Il y a un message
00:30:35que j'ai envie de faire passer
00:30:36qui est très important
00:30:37qui est le rôle des aidants.
00:30:39Et aujourd'hui, les aidants,
00:30:41on a vraiment besoin
00:30:41d'un soutien
00:30:42de l'État
00:30:43et c'est primordial
00:30:44pour pouvoir tenir,
00:30:46pour pouvoir être à la hauteur,
00:30:48être là au quotidien.
00:30:51Ça va, je commence à avoir
00:30:53les jambes qui tremblent un peu.
00:30:56Ça devient un peu compliqué,
00:30:57surtout en descente.
00:30:58Je suis sur les genoux,
00:30:59du coup, je ne peux plus courir.
00:31:02Mon grand regret
00:31:03parce que j'aimais beaucoup courir avant.
00:31:05C'était un sport
00:31:06que je faisais régulièrement
00:31:07pour me défouler.
00:31:09Mais bon, maintenant,
00:31:10je fais une marche rapide
00:31:11et puis, voilà,
00:31:13on s'adapte.
00:31:13C'est ça aussi la vie,
00:31:14c'est qu'on s'adapte.
00:31:15Pas bien le choix.
00:31:19Mon kiné,
00:31:20je le vois tous les jours maintenant.
00:31:22C'est obligatoire.
00:31:23J'ai eu une jolie complicité avec lui.
00:31:26C'est quelqu'un d'extrêmement gentil,
00:31:28compréhensif,
00:31:29qui se forme avec moi
00:31:31à la maladie.
00:31:32Hello !
00:31:33Salut !
00:31:34Ça va ?
00:31:34Oui, et toi ?
00:31:35Oui, ça va.
00:31:36En forme ?
00:31:37Moi, oui, et toi ?
00:31:38Oui, ça va aussi.
00:31:39Il fait un peu froid, là,
00:31:40donc je suis un peu paralysée des muscles,
00:31:43mais ça va.
00:31:43T'inquiète, on va chauffer.
00:31:45On va chauffer tout ça.
00:31:47On va regarder ça.
00:31:50On commence avec le quad.
00:31:52Tu gardes la jambe en l'air
00:31:53et tu viens en rotation interne.
00:31:55T'as eu des difficultés ce matin ?
00:31:58Euh, à marcher un petit peu, ouais.
00:32:01Vu qu'il fait froid,
00:32:02j'ai vite les muscles qui se paralysent,
00:32:04mais ça fait partie du jeu.
00:32:07Enroule en rotation interne, là,
00:32:09sans lever le bassin.
00:32:10Ok ?
00:32:11Là, tu ne lèves pas.
00:32:12Ok.
00:32:12Que jambe gauche ?
00:32:13Relâche-toi.
00:32:14J'ai une crampe à la cuisse.
00:32:16Une crampe, là ?
00:32:16Oui.
00:32:18Quand Lorraine, elle est venue me dire
00:32:19« je vais faire des raids sportifs »,
00:32:21j'étais super content pour elle,
00:32:22parce que c'est un objectif.
00:32:23Après, c'est sûr que d'ailleurs,
00:32:24il y a eu des peurs de blessures.
00:32:2540%, pas plus.
00:32:27Tu divises par deux, d'accord ?
00:32:29Ouais.
00:32:29Divise par deux.
00:32:30Ah, ça va ?
00:32:30Ouais, relâche.
00:32:32Tu as de la crampe ?
00:32:33Un petit peu, mais ça gère.
00:32:35Tu ramènes vers toi.
00:32:36Allez, allez.
00:32:37Encore, encore, encore, encore.
00:32:38C'est qu'une blessure,
00:32:39une mauvaise entorse, par exemple,
00:32:40de cheville,
00:32:41ça va amener derrière
00:32:42un problème sur la rééducation,
00:32:43parce qu'elle ne va pas retrouver
00:32:44ses capacités de base
00:32:46et encore moins
00:32:47par rapport à la pathologie
00:32:49qui couvre cette blessure.
00:32:51Voilà, donc tu es allé trop loin,
00:32:52déjà ?
00:32:52Je suis allé trop loin.
00:32:52Une gourmande, hein ?
00:32:54Allez, vas-y, tu cibles.
00:32:55Tu descends.
00:32:56Comme ça.
00:32:56Descends, regarde devant toi.
00:32:58Et tu reviens.
00:32:59Est-ce que je vais la retrouver
00:32:59aussi avec des incapacités ?
00:33:01Essaye de ne pas trop descendre.
00:33:03Est-ce que tout d'un coup,
00:33:04il y a un muscle qui va dire
00:33:04« Je l'ai trop sollicité. »
00:33:05En fait, mon motoneurone,
00:33:06maintenant, il n'est plus dans la capacité
00:33:08de me fournir cette contraction.
00:33:10T'est Rx ?
00:33:11Allez.
00:33:11Allez.
00:33:12Tu prends les sangles ou les poignets ?
00:33:13Je ne sais pas.
00:33:14Tu prends les poignets ?
00:33:14Les poignets.
00:33:15Ouais.
00:33:15Brat tendu au départ
00:33:16et après, tu viens fléchir.
00:33:18Voilà.
00:33:19Ça, j'adore.
00:33:19Ça, t'adore.
00:33:20Ouais.
00:33:21Je pense que j'ai une grosse part
00:33:22d'accompagnement chez Lorraine.
00:33:23Allez, vas-y.
00:33:24C'est bien ce que tu fais.
00:33:25Par rapport à du conseil,
00:33:26parce qu'il y a des questions,
00:33:27je suis là pour y répondre.
00:33:28Viens verrouiller les homoplates
00:33:29et tu remontes.
00:33:32Ça va ?
00:33:32Ça permet de...
00:33:33Qu'elle ait ses projets
00:33:34et qu'elle puisse les tenir.
00:33:36Elle a fait quelque chose de bien,
00:33:37c'est qu'elle s'est inscrite à la salle.
00:33:39Et du coup, là,
00:33:40elle travaille par elle-même
00:33:41toute son endurance.
00:33:43On sait que l'activité sportive,
00:33:44c'est la contraction musculaire,
00:33:46c'est hormonale.
00:33:47C'est chimique aussi.
00:33:49Il se passe des choses.
00:33:50C'est bénéfique.
00:33:51Pour faire des rêves sportives,
00:33:52on a établi ensemble
00:33:53des petits exercices
00:33:54qu'elle devait faire au quotidien.
00:33:56Je l'encourage à continuer,
00:33:57à en faire.
00:33:58Main dans la main,
00:33:59on essaie de faire tout
00:34:00pour que tu puisses garder
00:34:01ta qualité de vie.
00:34:04Ouais, c'est ça.
00:34:05Eh oui, ça m'aide bien.
00:34:06Travaille l'humour aussi, tiens.
00:34:07Ah, je la vois souvent, quoi.
00:34:11C'est une longue relation,
00:34:12c'est ma plus longue relation.
00:34:18Surtout la gauche, à la limite.
00:34:23Merci.
00:34:24Et je crois que c'est le vent
00:34:25tellement gelé sur les jambes
00:34:26qui m'a tétanisé les cuisses
00:34:29tout à l'heure.
00:34:30Et le fait de descendre
00:34:31sur du raide,
00:34:31ça m'a fait un peu bizarre.
00:34:34On s'échange des mots forts
00:34:37et des soutiens,
00:34:41des passages
00:34:42qui sont très intenses pour nous.
00:34:47Et on pense aussi
00:34:50à toutes ces personnes
00:34:51qui ne peuvent pas le faire
00:34:54et qui nous suivent
00:34:56et qui nous soutiennent.
00:34:58En fait, je crois que je m'estime heureuse
00:35:00de pouvoir le faire encore,
00:35:01même avec deux ans
00:35:03de diagnostic de la maladie de Charcot.
00:35:05Il y en a où ça avance très vite.
00:35:09Moi, je m'estime quand même
00:35:09très heureuse
00:35:10de pouvoir faire ce raide,
00:35:12même si je le fais à mon rythme.
00:35:14Je suis quand même très fière
00:35:15de pouvoir le faire.
00:35:16C'est chouette.
00:35:17C'est une aventure de plus
00:35:18et c'est une case de cocher en plus.
00:35:20Sous-titrage Société Radio-Canada
00:35:33Elle m'a beaucoup aidée.
00:35:58Ça va ?
00:35:59Je crois qu'on a le fait
00:36:00entre deux chimios
00:36:01qui souffrent réellement.
00:36:04T'en as fait un bout ?
00:36:05Bravo, ouais, un petit bout.
00:36:06Un petit bout, ouais.
00:36:07Et puis, fais attention à toi.
00:36:08Ouais, ouais, je fais attention.
00:36:10Elle est là.
00:36:12Quelle aventure.
00:36:13Mais oui.
00:36:15Ah, quelle aventure.
00:36:17Vraiment.
00:36:19Tout le monde a franchi
00:36:37la ligne d'arrivée.
00:36:38Donc, vraiment, bravo.
00:36:41Demain, c'est la plus grosse journée.
00:36:44Donc là, vous allez partir
00:36:45pour du canoë et trail
00:36:47environ 12 kilomètres.
00:36:48Et ça va être une épreuve
00:36:49entre île et continent.
00:36:51Et l'arrivée finale
00:36:51se fera sur l'île des Zambiers.
00:36:55C'est pas facile tous les jours
00:36:56d'accepter qu'on a moins
00:36:57de capacités physiques
00:36:59qu'il y a quelques années,
00:37:00même il y a quelques mois.
00:37:02C'est une étape.
00:37:05C'est une étape parce qu'on avance.
00:37:08La maladie avance aussi.
00:37:09Donc, il faut qu'elle soit bien.
00:37:11Il faut anticiper aussi
00:37:12certaines choses.
00:37:18Je crois que j'arrive pas à le soulever.
00:37:20Tu peux le mettre par terre.
00:37:21Je vais le mettre dans la vaisselle.
00:37:22C'est de la vaisselle.
00:37:23C'est tout à laver.
00:37:23C'est tout à laver, ça ?
00:37:24Oui, oui, c'est plein de poussière.
00:37:27J'arrive pas à l'ouvrir.
00:37:31Ce déménagement, c'est toute une symbolique.
00:37:33C'est la suite qu'on prépare.
00:37:35C'est être au rez-de-chaussée,
00:37:36avoir de l'espace pour elle,
00:37:38avoir tout à proximité aussi.
00:37:39Je vais le voir par là.
00:37:41Ah, mes lunettes.
00:37:42C'est pas mal, ça.
00:37:44Ça, c'est salle de bain.
00:37:46Il y a une petite part un peu amère
00:37:48qui fait que vous déménagez aussi
00:37:51pour anticiper l'avenir.
00:37:57Ça ressemble à quelque chose ?
00:37:59Oui, les grands, c'est à part ça.
00:38:00J'en peux plus, je suis toute.
00:38:02Je suis très contente.
00:38:04C'est tout rangé, c'est cool.
00:38:05Merci.
00:38:06C'est pour amuser, ça prend nous.
00:38:09Merci.
00:38:09Je m'attends dans la forbeille.
00:38:10Hello, ça va ?
00:38:12Toi ?
00:38:12Ouais.
00:38:13J'ai fait au plus vite.
00:38:14Dans mon quotidien, c'est vrai que
00:38:16j'aime partager ce que je fais
00:38:17avec ma famille, avec mes amis.
00:38:20Mais il y a quand même une part de moi
00:38:21qui veut les préserver.
00:38:23Disons que c'est déjà bien installé.
00:38:25Ouais, on a carburé.
00:38:26C'est très décarpant,
00:38:28si je reste décarpant pour t'aider.
00:38:29Voilà.
00:38:30C'est bien passé ?
00:38:31Ouais, ça va, je vais te faire voir derrière.
00:38:34Je trouve qu'on parle beaucoup
00:38:35de cette maladie maintenant
00:38:36depuis mon diagnostic
00:38:36et parfois j'ai envie de changer de sujet.
00:38:38J'ai pas envie,
00:38:40j'ai envie que ça soit comme avant,
00:38:42peut-être inconsciemment.
00:38:46Et en même temps,
00:38:48quand on est à table,
00:38:50en repas de famille,
00:38:51je peux pas m'empêcher
00:38:52de demander qu'on me coupe ma viande,
00:38:53qu'on me coupe mes aliments.
00:38:54parce que Marine arrive,
00:38:57c'est bientôt l'heure de l'apéro.
00:39:00Exactement.
00:39:01Je propose qu'on s'arrête là
00:39:02et puis on prépare à manger
00:39:04parce qu'ils vont arriver.
00:39:07Le meilleur pour tout à l'heure.
00:39:09Bon, premier à propos alors.
00:39:12Ouais, premier.
00:39:13Vous fermez la porte,
00:39:14c'était plein, le camion.
00:39:1520 mètres cubes chez Lorraine.
00:39:17Dans le petit studio.
00:39:20Il y a des trucs de vêtements,
00:39:22de maquillage et de parfum.
00:39:23Oui, des sottes de bain,
00:39:24du tueur à voir,
00:39:25c'est pas mal.
00:39:27Ouais, je sais pas le son,
00:39:28il doit mettre dans les cartons là.
00:39:29Ah, ça y est.
00:39:30Je vais...
00:39:31J'ai de la chance
00:39:32d'être hyper bien entourée,
00:39:34effectivement.
00:39:35J'ai plein d'amis
00:39:36qui me proposent leur aide.
00:39:37Hello.
00:39:39Ça va ?
00:39:40Oui, ça va.
00:39:41Bon, t'as vu ta peinture
00:39:42comme elle rentre bien ?
00:39:43Waouh, salut.
00:39:44Rien n'a changé, en fait.
00:39:46Et pourvu que ça dure,
00:39:47je veux que rien ne change.
00:39:49Ça vous plaît ?
00:39:50Ouais, ça vous plaît.
00:39:51Voilà, donc du coup,
00:39:52le salon cuisine.
00:39:53Après, vous avez l'espace
00:39:54chambre, salle de bain,
00:39:56toilette.
00:39:57On trinque ?
00:39:57T'es servi ?
00:39:58On m'a servi ?
00:39:59T'as une belle vie ?
00:40:00Eh ben, allez.
00:40:02Nouvelle appart.
00:40:02Nouvelle appart pour une nouvelle vie.
00:40:04Santé, bonheur.
00:40:06Eh ben, oui,
00:40:07ça c'est mes mure-porteurs,
00:40:09comme je les appelle,
00:40:10et je suis mule-là.
00:40:13Et c'est aussi...
00:40:15C'est sûr qu'il y a des personnes
00:40:16qui peuvent compter.
00:40:17C'est super.
00:40:19Oh, pardon.
00:40:21En tout cas, merci à tous
00:40:22d'être là
00:40:22et merci à tous
00:40:23pour votre soutien au quotidien
00:40:25et autour de ma soeur.
00:40:26Et je pense qu'on peut tous
00:40:27applaudir et faire un match de bruit.
00:40:29Ouais !
00:40:30En fait, elle nous entraîne
00:40:35dans son aventure,
00:40:36donc on n'a pas...
00:40:37C'est presque comme si
00:40:37on n'avait pas le choix.
00:40:38On a envie d'y aller.
00:40:39On a envie d'y aller.
00:40:39On a envie.
00:40:41On a envie
00:40:41et puis on est en colère aussi.
00:40:43Donc, on...
00:40:44La colère fait avancer
00:40:46et...
00:40:47En fait, c'est un mélange
00:40:47de colère
00:40:48et de...
00:40:49de bonnes ondes.
00:40:50Donc, euh...
00:40:52On va y arriver.
00:40:53On a envie d'y aller.
00:40:55On a envie d'y aller.
00:40:56On a envie d'y aller.
00:40:58On a envie d'y aller.
00:40:59Pourtant, quand je me suis installée, elle m'a dit « Non, t'inquiète, j'ai juste un petit truc au genou. »
00:41:13Et après, ben voilà.
00:41:14Et Lorraine, alors cet après-midi, l'épreuve de canoë, comment tu le sens ?
00:41:19Tu penses que ça va ?
00:41:20Ah ben ça va aller.
00:41:21Je crois qu'on va avoir un canoë aménagé.
00:41:24Et on a une mer formidable.
00:41:26Oui, alors là c'est parfait, il n'y a pas de vent.
00:41:28Oui, c'est super.
00:41:29Je vais essayer quand même de pagailler un petit peu.
00:41:31Bien sûr.
00:41:32Mais je ne suis pas sûre d'y arriver très longtemps parce qu'avec un seul bras, ça va être un petit peu compliqué.
00:41:38Je vais te faire ce que je peux, on verra où on va.
00:41:56Allez, on s'est parti.
00:41:57Allez, on s'est parti.
00:41:57Attendez-vous, à l'île des Ambiets.
00:42:00Il y a le trail qui nous attend.
00:42:04On tourne et on retourne dans l'eau.
00:42:06Ouais.
00:42:07Et on tourne.
00:42:08C'est good.
00:42:09C'est bon.
00:42:09T'es bon, Héloïse ?
00:42:10Ouais, c'est bon.
00:42:11C'est bon.
00:42:12Ça va, ma mère ?
00:42:12Ouais, c'est genre.
00:42:13C'est plus des gants.
00:42:14C'est la grande de plus des gants.
00:42:16Je pense que j'ai attendu mon parcota, là.
00:42:33Je pense que j'ai attendu mon parcota, là.
00:42:37C'est pas l'eau rente.
00:42:51C'est pas l'eau rente.
00:42:55C'est pas Lorraine, c'est la règle.
00:43:04C'est pas l'eau rente, c'est pas l'eau rente.
00:43:21Lorraine, ça va ?
00:43:22Oui, ça va.
00:43:23C'est plutôt les filles.
00:43:25Ça s'est bien passé ?
00:43:26Oui, c'est ça.
00:43:26Il y a une dernière épreuve.
00:43:29C'est trail ou marche, le tour de l'île des Zambiers.
00:43:32Donc là, vous allez tout droit et vous longez le fort.
00:43:35Très bien là-bas.
00:43:35Allez, il faut enlever le gilet.
00:43:38On peut enlever le gilet ?
00:43:39Merci les filles.
00:43:40Il faut enlever le gilet.
00:43:41Allez, on va avec tout ça.
00:43:43C'est bon ?
00:43:45J'ai besoin de l'assistanat.
00:43:47Allez.
00:43:50Merci.
00:43:51Allez, donnez tout.
00:43:56Merci les filles.
00:43:57On y va ?
00:43:57A tout à l'heure.
00:43:58Merci.
00:43:59Bisous.
00:44:00On va pas.
00:44:01Allez, il croit les filles.
00:44:02Allez, allez, il croit.
00:44:03Il faut qu'il met les pannes en rouge.
00:44:06Aujourd'hui, j'ai une vie à mille à l'heure.
00:44:08Ça, c'est sûr.
00:44:09Il y a beaucoup de gens qui me disent
00:44:10« Mais attends, il faut que tu te reposes.
00:44:12T'enchaînes, t'enchaînes.
00:44:13Tu te poses jamais. »
00:44:15Et dans la continuité de tous ces projets,
00:44:17j'ai voulu écrire un livre.
00:44:19Coucou Guillaume.
00:44:20Bonjour, Lorraine.
00:44:21Ça va ?
00:44:22Comment vas-tu ?
00:44:24Ça va bien.
00:44:25Ça s'est bien passé ?
00:44:26Oui, bien, bien, bien.
00:44:27Écrire ce livre, ça a été vraiment quelque chose
00:44:29d'à la fois plaisant pour le côté lumière
00:44:34et à la fois un côté où vous grattez à l'intérieur de vous.
00:44:39Grattez les petites zones sombres
00:44:41que vous ne montrez pas forcément tous les jours aux personnes.
00:44:46La mort, la renaissance, tout ça,
00:44:48ça a été compliqué pour moi à gratter.
00:44:50Mais en même temps, ça m'a fait du bien, je crois,
00:44:52de le mettre en lumière, tout ça.
00:44:53Parce que c'est des sujets dont je ne parle jamais, finalement,
00:44:57ou très rarement.
00:44:58Mais je suis quelqu'un d'assez positive et joyeuse dans la vie
00:45:02et je vais rarement parler du côté plus sombre.
00:45:04Là, on a reçu quelques chapitres, déjà.
00:45:08Oui.
00:45:09Donc, je crois que d'ici une quinzaine de jours,
00:45:12au maximum, on aura...
00:45:13Même cette semaine, je pense.
00:45:14Cette semaine, on aura tous les éléments.
00:45:16Alors, t'en as pensé quoi ?
00:45:17J'en ai pensé que c'était...
00:45:19C'est un livre à cœur ouvert.
00:45:20C'est pas un exercice facile de se confier comme ça.
00:45:24C'est des sujets très intimes, qui, à la fois, douloureux.
00:45:28Donc, je pense que ça a dû être...
00:45:30C'est un vrai design, oui, vraiment.
00:45:31Ça ne doit pas être facile de se livrer comme ça.
00:45:33Non, non, c'est sûr, c'est un vrai exercice.
00:45:36C'est quelque chose d'hyper intime, ce livre.
00:45:39C'est une essence de moi-même, en fait,
00:45:41avec des fragments de vie que je raconte
00:45:43et j'en suis très fière.
00:46:02Ça va ?
00:46:03Ça va, j'en ai plein des plagues, là.
00:46:09Allez.
00:46:11Et toi ?
00:46:12Tes épaules, ça va ?
00:46:13Ça va, parce que t'as quand même tout donné.
00:46:15Allez, les filles !
00:46:16Allez, les filles !
00:46:17Allez, les 30 !
00:46:19Maintenant, ça va aller.
00:46:22Allez, les filles, les courage !
00:46:41Allez, merci, les courage !
00:46:42Allez, la Savoie !
00:46:45Allez, à tout de suite !
00:46:48Allez, la Savoie !
00:46:49Allez, la Savoie !
00:46:51Allez !
00:46:52Allez !
00:46:53Allez !
00:46:56Allez !
00:46:56Allez, la Savoie !
00:46:57Allez, bravo !
00:47:02Bravo !
00:47:03Super !
00:47:04C'est fini, ça y est.
00:47:05C'est vrai ?
00:47:05T'as le droit de pleurer.
00:47:06J'aime bien quand ça pleure.
00:47:10Comme ça, ça va...
00:47:12On va au bout, ça défoule, ça...
00:47:14Voilà, il faut sortir les émotions.
00:47:15Surtout.
00:47:16Mais oui.
00:47:17Ça va ?
00:47:18Bien ?
00:47:19On frappe la main, mais on se met.
00:47:20C'est bientôt.
00:47:21C'est gentil.
00:47:22On s'aime, on s'aime !
00:47:24Ah, voilà, on m'aime, ça va.
00:47:26J'ai eu peur.
00:47:26À chaque fois, j'ai peur qu'on me déteste.
00:47:28Si, si, si !
00:47:28Allez, les filles, debout !
00:47:43On accueille les gens !
00:47:45Allez, les filles, sauf plus de couloir !
00:47:47On va être fiers de vous, hein ?
00:47:49On va être fiers de vous !
00:47:50Lorraine...
00:47:51Ah, Christelle !
00:47:52Bravo, Lorraine !
00:47:53Bravo, Marine !
00:47:54Bravo !
00:47:54Bravo, Marine, surtout !
00:47:57Bravo, Lorraine !
00:47:58Ça va ?
00:48:07Ouais, c'est...
00:48:08Je trompe de partout, là, je suis...
00:48:10J'ai froid.
00:48:12C'est les derniers mètres.
00:48:13Allez, on a applaudi Lorraine qui arrive !
00:48:17Aujourd'hui, Lorraine m'impressionne.
00:48:31Elle fait beaucoup de choses,
00:48:33sachant qu'elle était très timide jusqu'à il n'y a encore pas très longtemps.
00:48:36Et elle n'a pas peur d'avancer,
00:48:38de crier haut et fort que la recherche a besoin d'aide
00:48:41pour trouver un traitement et que c'est urgent.
00:48:43Allez, on va tout le monde !
00:48:45J'ai été très émue de pouvoir participer à ce raid, comme tout le monde.
00:48:54On s'est dit, si on y arrive, on aura gagné.
00:48:58Même si je rigole avec ça et je dis, on a gagné,
00:49:01on est les premières en partant de la fin,
00:49:03mais pour nous, on a gagné.
00:49:05Lorraine, je dis souvent, c'est la puissance de la douceur.
00:49:18Face à cette épreuve extrêmement difficile,
00:49:21la plus difficile qui soit, en fait,
00:49:25elle est juste lumineuse, engagée,
00:49:28elle est pleine de vie et elle me dit,
00:49:31mais je n'ai jamais aussi bien vécu que depuis que j'ai appris
00:49:36que j'avais la maladie de Charcot.
00:49:37Parce que je vis des choses incroyables,
00:49:40parce que j'ai une cause à défendre,
00:49:43ma vie et celle des autres.
00:49:45Et je trouve ça juste tellement beau.
00:49:50Lorraine, elle donne tous les jours du sens à mon quotidien.
00:50:02Ça me donne une raison de plus de me lever
00:50:04et une très bonne raison.
00:50:06Je suis à la fois époustouflé en permanence
00:50:08par son énergie, son dynamisme
00:50:10et cette volonté incroyable qu'elle a de faire des choses.
00:50:14Pour moi, c'est comme une petite sœur.
00:50:20C'est important de vivre aujourd'hui,
00:50:27de ne pas remettre à deux mains,
00:50:29de ne pas repousser les choses,
00:50:30de dire qu'on a le temps.
00:50:31Non, on n'a pas le temps.
00:50:32On n'a pas le temps d'attendre.
00:50:33J'ai envie d'hurler au monde entier
00:50:35l'urgence d'agir, de faire des dons,
00:50:37que la recherche avance,
00:50:39que ce n'est pas parce qu'il y a une espérance de vie
00:50:40aussi courte qu'on ne doit pas s'intéresser à cette maladie.
00:50:43On arrive à aller sur Mars, aller sur la Lune,
00:50:45pourquoi on n'arriverait pas à aller investiguer
00:50:46le système neurologique du corps humain ?
00:50:49Pour moi, c'est urgent et il y a urgence.
00:50:53Là, c'est le drapeau rouge.
00:50:58Merci à vous.
00:51:05Merci, ma vie.
00:51:07Merci.
00:51:08Il y a une part de moi qui est hyper optimiste
00:51:33et qui me dit que j'aimerais bien essayer un autre raid.
00:51:37Moi, je ne suis pas retenue.
00:51:38Je ne suis pas retenue pour un troisième raid.
00:51:40Je ne suis pas retenue.
00:51:40Si je peux faire le tour du monde,
00:51:41on fera le tour du monde.
00:51:42Ce n'est pas grave.
00:51:45Je n'ai pas envie de mettre mon corps de côté à cause de ça.
00:51:48J'ai envie de me dépasser,
00:51:49d'aller me tester sur d'autres épreuves.
00:51:53Du côté de la vie documentaire réalisée par Myriam Sora
00:52:04et ce combat de Lorraine,
00:52:05atteinte de la maladie de Charcot,
00:52:07entourée par les siens,
00:52:08pour lutter et s'engager contre cette maladie.
00:52:12L'occasion pour nous maintenant,
00:52:13avec nos invités présents sur ce plateau de débats d'hoc,
00:52:15de s'intéresser de plus près aux aidants.
00:52:18Trop souvent invisibles
00:52:20et à qui une journée nationale est consacrée
00:52:23en ce mois d'octobre.
00:52:24Vincent Valenduc est tout d'abord avec nous.
00:52:26Bienvenue à vous.
00:52:28Vous êtes médecin, chroniqueur santé
00:52:30chez nos confrères de TF1.
00:52:31C'est dans la matinale de TF1,
00:52:33tous les jours de la semaine.
00:52:34Vous défendez la cause des aidants
00:52:36et pour cause,
00:52:37puisque vous avez été aidant auprès de votre mère,
00:52:40atteinte de la maladie d'Alzheimer.
00:52:43Une expérience que vous racontez d'ailleurs dans ce livre.
00:52:45Je suis devenu le parent de mes parents.
00:52:48Aider les aidants.
00:52:49Un ouvrage disponible chez Stock.
00:52:52Également avec nous, Hélène Rossineau.
00:52:54Bienvenue à vous.
00:52:55Vous êtes médecin, spécialiste en santé publique,
00:52:58experte justement de la question
00:53:00qui nous préoccupe aujourd'hui,
00:53:01experte des aidants.
00:53:02Votre dernier ouvrage s'intitule lui
00:53:04« Revivre malgré la douleur ».
00:53:06Et c'est à découvrir chez Robert Laffont.
00:53:09Marie-Pascal Mongoma, c'est également avec nous.
00:53:11Bienvenue.
00:53:12Vous êtes directrice d'établissement et services
00:53:14pour personnes âgées à Marome.
00:53:17Marome, c'est en Seine-Maritime.
00:53:19Et vous êtes aussi la présidente fondatrice
00:53:21de Baluchon France.
00:53:23Le baluchonnage, expliquez-nous ce que c'est.
00:53:26Alors, le baluchonnage, ça nous vient du Québec.
00:53:28Je pense qu'avec le nom, on pouvait s'en douter.
00:53:30C'est une formule de répit innovante, nouvelle,
00:53:34qui arrive en France et qui permet aux aidants
00:53:37de s'absenter plusieurs jours et plusieurs nuits de chez elles
00:53:41pour pouvoir se reposer, prendre du répit,
00:53:44pour aller se former, par exemple.
00:53:46Ce sont des actifs aidants pour se soigner,
00:53:49parce qu'on a beaucoup d'aidants qui ne se soignent pas,
00:53:51qui ne peuvent pas se faire hospitaliser,
00:53:53ou pour se reposer.
00:53:54Et on sait que le répit pour un aidant,
00:53:57ça ne peut pas ne durer que quelques heures,
00:54:00comme souvent c'était proposé.
00:54:02Et le baluchonnage, c'est une bonne nouvelle pour vous ?
00:54:04Oui.
00:54:04Évidemment.
00:54:05Est officiellement reconnu en France ?
00:54:07Oui, parce que pour arriver...
00:54:08C'est tout nouveau, ça.
00:54:09Voilà.
00:54:09Pour arriver à cette solution,
00:54:11ça fait des années qu'on y travaille.
00:54:13Il fallait absolument pouvoir travailler un salarié
00:54:16plusieurs jours d'affilée, à domicile,
00:54:19et ça soulevait la question du droit du travail.
00:54:21et c'est évidemment une question très délicate
00:54:26et qu'il fallait absolument veiller aussi
00:54:28à protéger les salariés.
00:54:30Et donc aujourd'hui, le baluchonnage est possible,
00:54:33la dérogation du travail est passée.
00:54:35Voilà, c'est possible, ça va être possible aujourd'hui
00:54:37que des services portent du baluchonnage.
00:54:40Mais malheureusement, pour l'instant,
00:54:41nous n'avons pas de financement à la clé,
00:54:43donc ça va restreindre l'accès.
00:54:45Mais on aura l'occasion d'en parler.
00:54:46Vous le souhaitez, évidemment.
00:54:47Le droit au répit, en revanche,
00:54:48c'est quelque chose qui existe déjà
00:54:50dans notre droit français.
00:54:52Et Dieu sait si c'est important, bien entendu,
00:54:55pour les aidants dont on va parler aujourd'hui.
00:54:57Regardez ce chiffre.
00:54:58En 2021, ils étaient 9,3 millions de Français
00:55:03à se déclarer apporter une aide régulière
00:55:06à un proche en situation de handicap
00:55:08ou de perte d'autonomie.
00:55:11C'est un chiffre considérable.
00:55:13Considérable.
00:55:14On pourrait un petit peu affiner ce chiffre
00:55:16en disant aussi qu'une personne sur 4
00:55:19parmi ces personnes qui se déclarent aidants
00:55:22ont entre 55 et 65 ans aujourd'hui en France.
00:55:27Et la moitié des aidants
00:55:28aident des personnes de moins de 60 ans.
00:55:32Et puis, un autre chiffre.
00:55:34Et celui-là, il démontre le défi
00:55:37auquel notre société va devoir faire face.
00:55:40D'ici 2030, c'est demain, c'est dans 5 ans,
00:55:43un actif sur 4 sera aidant dans notre pays.
00:55:48Ces chiffres sont considérables.
00:55:49Le phénomène est considérable.
00:55:52Est-ce que pour autant, il est bien entendu,
00:55:54bien compris en France,
00:55:56ce fameux défi qui est devant nous
00:55:58et qui est déjà là en France
00:56:01pour les entreprises, pour l'État ?
00:56:04Est-ce que c'est le sentiment que vous avez ?
00:56:06Christian, beaucoup de chemin à faire.
00:56:08Il y a encore, bien sûr, beaucoup de chemin à faire
00:56:10parce qu'effectivement, je trouve qu'on commence seulement
00:56:11à parler des aidants de plus en plus.
00:56:13Et ça, c'est une excellente nouvelle
00:56:15parce que, vous l'évoquiez, il y a 9, 10, voire 11 millions d'aidants.
00:56:18Il y en a plein qui s'ignorent.
00:56:19Il y en a plein qui ne savent pas qu'ils sont aidants
00:56:20parce qu'ils considèrent que c'est normal, naturel d'aider
00:56:23sa femme, son mari, sa fils, parce que c'est l'amour avant tout.
00:56:26Moi, je dis souvent qu'aider, c'est avant tout aimer.
00:56:28Mais en réalité, ça va bien plus loin que ça.
00:56:31Ça engendre des conséquences terribles sur la santé.
00:56:33Ça nous coupe du monde, de la solitude.
00:56:35Donc oui, aujourd'hui, il faut vraiment renforcer
00:56:37toutes ces aides qu'on est en train de mettre en place petit à petit.
00:56:41Et puis, au niveau de l'entreprise,
00:56:42Hélène, je sais que tu interviens régulièrement dans les entreprises.
00:56:45Je trouve qu'aujourd'hui, on commence à prendre un peu
00:56:48à bras-le-corps ce problème,
00:56:50même si, bien sûr, ce n'est pas encore suffisant.
00:56:52C'est une souffrance, l'aidance.
00:56:54C'est une souffrance, puisque
00:56:55environ un aidant sur deux
00:56:58disent souffrir de leur situation
00:57:00et de ses conséquences.
00:57:03Alors moi, je dirais que la souffrance,
00:57:04ce n'est pas l'aidance en elle-même,
00:57:05c'est le manque de soutien autour
00:57:07qui fait que les aidants se retrouvent dans des situations extrêmement complexes.
00:57:11Aider son proche en soi, bien sûr,
00:57:13la maladie, le handicap, le vieillissement,
00:57:15c'est compliqué en soi.
00:57:17Mais si on arrive à le faire dans de bonnes conditions,
00:57:19si on ne manquait pas de personnel dans le monde médico-social,
00:57:22si on pouvait avoir des aides financières
00:57:25qui nous permettent de vivre correctement,
00:57:28ça serait beaucoup plus simple.
00:57:29Aujourd'hui, la souffrance des aidants,
00:57:31elle est dans l'isolement,
00:57:32elle est dans le fait que cumuler aidance et emploi,
00:57:35c'est extrêmement compliqué.
00:57:36Elle est dans des aides financières qui sont assez ridicules.
00:57:39Quand on regarde le congé proche aidant, par exemple,
00:57:41qui est indemnisé pendant 66 jours de sa carrière
00:57:44à 65 euros par jour,
00:57:46pardon, mais très peu d'aidants peuvent se permettre
00:57:48de prendre ce congé.
00:57:49Est-ce que la première souffrance des aidants,
00:57:50ce n'est pas l'invisibilité ?
00:57:52Évidemment, on prend des nouvelles du malade,
00:57:54on s'enquiert de l'évolution de sa santé,
00:57:56mais on n'en demande jamais aux aidants de leurs nouvelles.
00:57:59Je dirais qu'aujourd'hui,
00:58:00ce n'est plus forcément l'invisibilité,
00:58:02puisqu'on n'en parle, regardez,
00:58:03on est ici pour en parler,
00:58:04c'est plutôt le désintérêt de la société.
00:58:06Parce que, ok, on en parle,
00:58:08mais quand il faut faire quelque chose,
00:58:10beaucoup de personnes encore regardent les aidants
00:58:12comme, ok, ils font ça, c'est normal,
00:58:14c'est leur famille qui se débrouille.
00:58:15Dans la liste des priorités,
00:58:17dans une société où les choses ne vont pas forcément très bien,
00:58:19et je suis assez diplomate en disant ça,
00:58:22malheureusement, les danses n'arrivent pas dans le top 3.
00:58:24Est-ce qu'il y a une forme de normalité,
00:58:26pour reprendre le terme que vous avez utilisé,
00:58:27peut-être tout à l'heure, d'ailleurs ?
00:58:28Oui, mais je pense que la première difficulté,
00:58:30c'est de se reconnaître comme aidant.
00:58:32Parce que souvent, moi, je le vois en consultation,
00:58:33je vois des patients qui accompagnent une personne malade,
00:58:36c'est ma femme qui a une maladie de Parkinson,
00:58:38et je lui dis, alors bien sûr que vous êtes le mari,
00:58:40et vous le resterez,
00:58:42mais là, ce que vous faites,
00:58:43c'est au-delà de ce que vous devriez faire,
00:58:46c'est-à-dire couper l'alimentation à la petite cuillère,
00:58:49au couteau, donner à manger, faire la toilette,
00:58:51on dépasse ce stade,
00:58:52et en réalité, vous êtes aidant.
00:58:54De la même manière que lorsque moi, j'étais aidant,
00:58:55pour moi, c'était normal d'aider ma maman
00:58:57et de faire tout ce que je faisais,
00:58:58et un jour, j'allumais la télévision,
00:58:59j'ai entendu le mot aidant,
00:59:00et ça m'a paru comme une évidence,
00:59:02comme si on cherche le titre d'une chanson
00:59:04et abjeter aidant,
00:59:05et donc, il y avait des solutions à mettre en place.
00:59:08Surcharge mentale, isolement, absentéisme, fatigue, frustration,
00:59:12voilà les souffrances qui sont le plus souvent mises en avant
00:59:16concernant les aidants,
00:59:17ce sont les souffrances que vous constatez au quotidien
00:59:19à travers les personnes que vous côtoyez ?
00:59:21Absolument, je pense que toutes ces questions,
00:59:23on les retrouve au quotidien,
00:59:24dans les prises en charge qu'on accompagne.
00:59:27Moi, j'ai envie de dire que,
00:59:28pour rejoindre ce que vous dites,
00:59:29si aujourd'hui, on parle de souffrance des aidants,
00:59:32c'est que, quelque part,
00:59:34la solidarité n'a pas forcément fait le travail
00:59:36comme elle le devait,
00:59:38et je vous rejoins en disant
00:59:40qu'aujourd'hui, on manque cruellement encore de solutions.
00:59:43Certes, il y a des avancées,
00:59:45mais nous n'avons pas de solution
00:59:46qui existe.
00:59:48Un aidant, il a besoin,
00:59:49notamment un aidant actif,
00:59:50il a besoin de solutions le matin,
00:59:53avant d'aller au travail,
00:59:54le soir, les week-ends,
00:59:56et malheureusement, aujourd'hui,
00:59:58il existe des solutions de répit,
01:00:01des plateformes, etc.,
01:00:02des solutions qui sont sur des courtes durées
01:00:04et qui ne sont pas possibles
01:00:06sur des horaires de nuit, de jour.
01:00:09Et des solutions qui ne sont pas toujours connues
01:00:12des aidants eux-mêmes.
01:00:13Ça, ça fait partie, visiblement, des problèmes.
01:00:15Oui, alors,
01:00:17les systèmes sont peu visibles,
01:00:19peu lisibles.
01:00:20Aujourd'hui, on a des services
01:00:21qui sont portés
01:00:22par plusieurs services différents.
01:00:26Et c'est vrai que ça devient
01:00:27un petit peu complexe.
01:00:29Vous voulez rajouter quelque chose ?
01:00:30Oui, c'est qu'on parlait
01:00:31de l'entreprise juste avant,
01:00:33mais les aidants ne sont pas
01:00:36au courant des actes qui existent,
01:00:37mais il y a beaucoup de DRH
01:00:37qui ne sont pas non plus
01:00:38au courant de ce qui existe.
01:00:39Moi, quand j'arrive en entreprise,
01:00:40j'ai des DRH qui me disent
01:00:41« Ok, mais qu'est-ce que je peux faire ? »
01:00:44La difficulté supplémentaire,
01:00:46c'est qu'on s'y perd
01:00:46avec tous les acronymes
01:00:47APA, PCA,
01:00:49PCH, PCS,
01:00:50les gens s'y perdent.
01:00:52C'est assez compliqué.
01:00:53J'ai la liste ici,
01:00:54je ne veux pas te dire la cité.
01:00:56C'est vraiment compliqué.
01:00:58Et ensuite,
01:00:59ce n'est jamais le même bureau,
01:01:00il y a différents organismes,
01:01:02et puis c'est très chronophage.
01:01:03Et lorsqu'on est aidant,
01:01:03on est tellement déjà
01:01:04surchargé la tête sous l'eau
01:01:06que prendre son téléphone,
01:01:07appeler,
01:01:08et puis finalement,
01:01:08il y a une boîte
01:01:09qui vous dit
01:01:09« Laissez un message,
01:01:10envoyez un mail
01:01:11de 17h à 18h ».
01:01:12Bref, c'est compliqué
01:01:13de mettre en place des solutions
01:01:14et d'abord de savoir
01:01:15à quelle porte frapper.
01:01:17Et c'est d'autant plus difficile
01:01:19que lorsqu'on est salarié,
01:01:21et vous avez mis le doigt
01:01:22là où ça fait mal,
01:01:23parce qu'il y a un autre chiffre
01:01:24qui ressort tout de suite
01:01:25lorsqu'on rentre
01:01:26un tant soit peu
01:01:26dans ce dossier,
01:01:27c'est celui-ci.
01:01:2870% des aidants,
01:01:30aujourd'hui en France,
01:01:31sont des actifs,
01:01:33sont des salariés.
01:01:34Et alors,
01:01:34à la lecture,
01:01:35évidemment,
01:01:36de ce qui a pu être écrit
01:01:37sur le sujet,
01:01:39premier gros problème,
01:01:40les DRH,
01:01:41aujourd'hui,
01:01:41ne prennent pas suffisamment
01:01:43en compte
01:01:44cette situation d'aidant,
01:01:45et ça resterait
01:01:46un sujet tabou
01:01:47concernant les DRH.
01:01:49C'est aussi
01:01:50ce que vous constatez ?
01:01:51Oui,
01:01:52en réalité,
01:01:52on a du mal à parler
01:01:54du fait qu'on soit aidant
01:01:55dans les entreprises
01:01:55en France aujourd'hui.
01:01:56Au même titre
01:01:56que la société,
01:01:57maintenant,
01:01:58ça commence à rentrer
01:01:58dans les entreprises,
01:01:59mais toutes les sociétés,
01:02:00tous les DRH
01:02:01ne sont pas au courant
01:02:02de ce qu'est un aidant
01:02:03et des difficultés
01:02:05qu'il peut rencontrer
01:02:05et comment il faut l'accompagner.
01:02:07Je trouve qu'aujourd'hui,
01:02:08on commence un peu
01:02:09à ouvrir cette petite porte
01:02:10et à les sensibiliser
01:02:11pour mieux les accompagner.
01:02:12Il y a encore
01:02:13beaucoup de travail à faire.
01:02:14Alors,
01:02:14il y a ceux qui osent
01:02:16en parler à leur DRH,
01:02:18environ,
01:02:18tout de même,
01:02:1943%,
01:02:19selon les chiffres
01:02:20que l'on dispose.
01:02:23Il y a ceux qui en parlent
01:02:24mais qui ont eu l'impression
01:02:25d'un doigt
01:02:26n'avoir absolument
01:02:27pas été entendu.
01:02:28Et puis,
01:02:28il y a les autres.
01:02:29Il y a les autres
01:02:30qui n'en parlent absolument pas
01:02:31et là,
01:02:31on est dans un non-dit
01:02:32total au sein même
01:02:33de l'entreprise
01:02:34et avec la souffrance
01:02:35que nous avons évoquée
01:02:36juste avant.
01:02:38Ce qu'il faut bien comprendre,
01:02:39c'est que quand on est aidant,
01:02:40on a souvent peur
01:02:40d'en parler en entreprise
01:02:42parce qu'il y a une stigmatisation
01:02:43et un jugement
01:02:44de la part de collègues,
01:02:46de collaborateurs
01:02:47ou parfois de la hiérarchie
01:02:48qui sont quand même
01:02:49encore importants.
01:02:51Pourvu qu'on connaisse
01:02:52le mot aidant,
01:02:52parce qu'il faut déjà réaliser
01:02:53que le mot n'est pas si connu
01:02:54que ça dans l'entreprise,
01:02:56on a les mêmes préjugés
01:02:57qu'il y a 30 ans
01:02:57pour les femmes
01:02:58qui avaient des enfants
01:02:58en se disant
01:02:59s'ils s'occupent
01:03:00de leur famille à côté,
01:03:01alors forcément,
01:03:01ils vont être désinvestis
01:03:02dans leur travail
01:03:03ce qui est ridicule.
01:03:04Et c'est ce que disent
01:03:04d'ailleurs beaucoup
01:03:05des rages,
01:03:05le sujet aujourd'hui
01:03:06pour eux,
01:03:07ça reste encore
01:03:07la natalité.
01:03:09Alors qu'avec le vieillissement
01:03:11de la population
01:03:11et l'augmentation
01:03:12des maladies chroniques,
01:03:13le sujet des aidants
01:03:14est extrêmement important
01:03:15mais surtout,
01:03:16on ne le voit quasiment
01:03:16que dans le prisme négatif
01:03:18de l'impact organisationnel
01:03:19sur les équipes
01:03:20alors qu'il faut réaliser
01:03:21qu'un aidant,
01:03:22quand il travaille,
01:03:23quand il accompagne son proche,
01:03:24il développe énormément
01:03:25de compétences interpersonnelles
01:03:27qu'on appelle
01:03:27les soft skills,
01:03:28il apprend à s'organiser,
01:03:30il coordonne des équipes complètes,
01:03:31il sait faire les dossiers,
01:03:32on en parlait tout à l'heure.
01:03:34Un aidant,
01:03:35il a des compétences
01:03:36assez exceptionnelles
01:03:37qui derrière seront mis
01:03:38au travail
01:03:38pour son entreprise.
01:03:40Donc,
01:03:41il faut arrêter
01:03:42de ne penser qu'au négatif
01:03:43et se dire que
01:03:44non seulement
01:03:45on aide une personne
01:03:46qui traverse
01:03:47un moment difficile
01:03:47mais on traverse tous
01:03:48des moments difficiles
01:03:49mais en plus,
01:03:50on investit dans l'avenir
01:03:51en accompagnant
01:03:51ces salariés aidants
01:03:52parce que ce sont des salariés
01:03:54qui vont monter en compétences
01:03:55et qui rendront
01:03:56au centuple
01:03:57à leur entreprise
01:03:58ce soutien
01:03:59qu'ils n'attendaient pas forcément.
01:04:00L'aidance représente
01:04:02tout de même
01:04:03peut représenter
01:04:05en tout cas
01:04:06jusqu'à une journée
01:04:08de travail
01:04:08par semaine.
01:04:12Ce qui a été dit là
01:04:13concernant
01:04:14les salariés
01:04:15c'est aussi
01:04:17ce qui vous revient
01:04:17à travers vos
01:04:18entretiens.
01:04:20Oui,
01:04:20ce qu'on constate quand même
01:04:21c'est que
01:04:22les aidants actifs
01:04:23vraiment sont
01:04:24aujourd'hui
01:04:25des personnes
01:04:25je vous rejoins tout à fait
01:04:26ils développent
01:04:27plein de compétences
01:04:27mais sont les aidants
01:04:28très en difficulté
01:04:30parce que concilier
01:04:31la vie professionnelle
01:04:32et la vie d'aidant
01:04:34c'est comme un marathonien
01:04:35qui mène deux courses
01:04:36en même temps
01:04:37et donc aujourd'hui
01:04:38On pourrait même y rajouter
01:04:39pour beaucoup d'entre eux
01:04:40des enfants
01:04:40C'est une vie de famille
01:04:41Oui,
01:04:42bien sûr
01:04:42et donc concrètement
01:04:44c'est vrai aussi
01:04:45que malheureusement
01:04:46quelquefois
01:04:46ça s'accompagne
01:04:47d'arrêt de travail
01:04:48de renonciation
01:04:52aussi à une carrière
01:04:53professionnelle
01:04:54alors que comme vous le dites
01:04:55souvent
01:04:56ce sont des personnes
01:04:56qui ont développé
01:04:57d'autres compétences
01:04:58je suis tout à fait
01:04:59d'accord avec vous
01:04:59et donc
01:05:00voilà
01:05:01je pense qu'il y a
01:05:02quelques entreprises
01:05:03qui aujourd'hui
01:05:04ont compris
01:05:05que finalement
01:05:06il y avait peut-être
01:05:08une perte de compétences
01:05:10qui avait aussi
01:05:11une perte financière
01:05:12quelquefois
01:05:13avec les arrêts maladie
01:05:14et qui avait un intérêt
01:05:16à accompagner
01:05:18et qui propose
01:05:19des adaptations
01:05:20du travail
01:05:22du délai de travail
01:05:23des droits particuliers
01:05:24On peut citer
01:05:25quelques entreprises
01:05:25d'ailleurs
01:05:26la Banque Populaire
01:05:28par exemple
01:05:28qui a rajouté
01:05:295 jours de congés
01:05:30pour les salariés
01:05:31et d'enquête
01:05:31le Crédit Agricole Centrestre
01:05:32qui fait très bien
01:05:33les choses aussi
01:05:34mais du coup
01:05:35concrètement
01:05:36je pense que
01:05:38ça reste des entreprises
01:05:40un peu marginales
01:05:41c'est une politique
01:05:42volontariste aujourd'hui
01:05:43du côté des entreprises
01:05:44et ça n'est pas du tout
01:05:46égal sur tout
01:05:47le territoire français
01:05:48est-ce que demain
01:05:49il faut proposer
01:05:50enfin imposer
01:05:51quelque part
01:05:52aujourd'hui
01:05:53les entreprises
01:05:54le mettent
01:05:54dans leur politique RSE
01:05:55et c'est une politique
01:05:58volontariste
01:05:58de ressources humaines
01:05:59les grands groupes
01:06:00mais malheureusement
01:06:01parfois les petits groupes
01:06:01c'est un peu plus difficile
01:06:02de proposer des solutions
01:06:04de congés
01:06:04pour les aidants
01:06:05il y a des groupes
01:06:06dans lesquels je suis intervenu
01:06:07où effectivement ils mettent des lignes
01:06:08on peut parler
01:06:09échanger avec un psychologue
01:06:10pour du soutien
01:06:11donc ça parfois
01:06:12c'est un peu plus compliqué
01:06:13à mettre en place
01:06:14lorsque les structures
01:06:14sont plus petites
01:06:15donc ça c'est encore aussi
01:06:16des choses qu'il faut faire avancer
01:06:17ce qu'il faut faire avancer
01:06:19aussi c'est la question
01:06:20de la formation des managers
01:06:21et des RH
01:06:22parce que quand vous osez parler
01:06:24si vous êtes mal reçu
01:06:25mal écouté
01:06:25ou que vous parlez à quelqu'un
01:06:26qui ne sait absolument pas
01:06:28ce qu'est le sujet des aidants
01:06:29et donc quelles peuvent être
01:06:30les conséquences
01:06:31et comment vous soutenir
01:06:32et bien vous ne reparlerez plus derrière
01:06:34et les managers
01:06:34sont mis en difficulté aujourd'hui
01:06:36dans beaucoup d'entreprises
01:06:37petites, moyennes et grandes
01:06:38parce qu'on ne leur a pas appris
01:06:40avoir un aidant en entretien
01:06:41on ne leur a pas appris
01:06:42les solutions
01:06:43qui pouvaient exister
01:06:44donc ils se sentent aussi abandonnés
01:06:46j'ai beaucoup
01:06:47beaucoup de messages
01:06:47de managers
01:06:48qui me disent
01:06:48on a compris
01:06:49on vous écoute
01:06:50on est sensibilisés
01:06:51sauf que quand on est face
01:06:52à un aidant
01:06:53qui fond en larmes
01:06:53qui nous raconte sa vie
01:06:55d'un coup on se dit
01:06:56mais mince
01:06:56qu'est-ce que je peux faire
01:06:57comment est-ce que je gère
01:06:58et surtout
01:06:59les entreprises
01:07:00il faut bien qu'elles comprennent
01:07:01que quoi qu'il arrive
01:07:01elle n'y comprend pas
01:07:02un jour on passera par la loi
01:07:04vu les chiffres
01:07:05que nous avons cités
01:07:05au tout début de cette émission
01:07:06on n'est pas extrêmement rapide
01:07:08sur les avancées de la loi
01:07:10donc il faut avancer plus vite
01:07:12et le monde de l'entreprise
01:07:12honnêtement
01:07:13avance bien plus vite
01:07:15que le monde politique
01:07:15donc ça c'est plutôt bien
01:07:16mais ils ont aussi
01:07:17un intérêt économique
01:07:18ils perdent de l'argent aujourd'hui
01:07:19en ne soutenant pas
01:07:20les salariés aidants
01:07:21les études économiques
01:07:22c'est le stade
01:07:23dont il faut les convaincre
01:07:23exactement
01:07:24c'est pour ça que je vous le donne
01:07:25parce que cet argument là
01:07:26il est quand même important
01:07:27aujourd'hui
01:07:28par salariés aidants
01:07:29non accompagnés
01:07:30l'entreprise perd 1500 euros par an
01:07:32je ne sais pas si vous visualisez
01:07:33mais ça peut représenter
01:07:34des centaines de milliers d'euros
01:07:35pour des grands groupes
01:07:36et toutes les études
01:07:37en particulier dans les pays
01:07:38comme le Royaume-Uni
01:07:39qui eux ont 15, 20, 30 ans
01:07:41d'avance sur nous
01:07:42montrent que les dirigeants
01:07:43sont très convaincus
01:07:44que les salariés vont beaucoup mieux
01:07:46qu'ils font des économies
01:07:47qu'il y a moins de turnover
01:07:48que la qualité de travail est meilleure
01:07:50que la qualité de vie est meilleure
01:07:52il n'y a aucun argument
01:07:53en faveur de ne pas soutenir
01:07:55les salariés aidants aujourd'hui
01:07:57alors évidemment
01:07:58on a parlé des entreprises
01:07:59il reste l'Etat
01:08:02le droit
01:08:02la législation
01:08:03des choses ont avancé
01:08:04notamment à travers une loi de 2015
01:08:07sur le vieillissement justement
01:08:09néanmoins
01:08:10il n'y a pas de statut
01:08:11d'aidant
01:08:13en tant que tel
01:08:13j'ai vu que c'était une revendication
01:08:15d'un aidant sur deux aujourd'hui
01:08:17reconnaissez-moi
01:08:18offrez-moi un statut
01:08:19ça semble assez compliqué
01:08:21à mettre en place
01:08:22j'aimerais comprendre pourquoi
01:08:24c'est assez compliqué
01:08:25alors on a un peu tous partagé
01:08:26sur cette question du statut
01:08:27parfois les associations
01:08:28et même les aidants
01:08:29certains le veulent
01:08:31d'autres le refusent
01:08:32parce qu'en fait
01:08:33il ne faudrait pas
01:08:33mettre un statut
01:08:35sur un aidant
01:08:35et puis l'une des craintes
01:08:36ce serait que l'Etat
01:08:37se désengage
01:08:38une fois qu'on dit
01:08:38c'est bon
01:08:39vous avez le statut juridique
01:08:40de l'aidant
01:08:41vous avez tout ça à faire
01:08:42maintenant
01:08:42je pense que c'est l'une
01:08:44la première crainte
01:08:45c'est celle-ci
01:08:45c'est que derrière
01:08:46il n'y ait plus de suivi
01:08:46qu'on se dise
01:08:47c'est bon
01:08:48on va le laisser faire
01:08:49tout ça à la maison
01:08:49il faut savoir que l'aidant
01:08:50prend déjà en charge
01:08:52énormément de choses
01:08:54et qu'il faut
01:08:54l'idéal
01:08:55je ne vous le cache pas
01:08:56c'est que demain
01:08:56il n'y ait plus d'aidant
01:08:57il y a suffisamment
01:08:58de professionnels formés
01:08:59pour intervenir à la maison
01:09:01intervenir dans les entreprises
01:09:02renforcer
01:09:03cette aide
01:09:04dont a besoin l'aidant
01:09:05mais aujourd'hui
01:09:05ce n'est pas le cas
01:09:06donc c'est vrai
01:09:07qu'on n'arrive
01:09:07pas encore vraiment
01:09:08à trancher
01:09:08si oui ou non
01:09:10il faut un statut
01:09:10et si c'est le cas
01:09:12vous avez un avis personnel
01:09:13alors moi je trouve
01:09:13qu'aujourd'hui
01:09:14je suis partagé
01:09:16je suis totalement honnête
01:09:17avec vous
01:09:17maintenant
01:09:18j'y suis plutôt
01:09:19peut-être favorable
01:09:20pour une reconnaissance
01:09:21parce que je trouve
01:09:21que souvent l'aidant
01:09:22a besoin d'une reconnaissance
01:09:24pour pouvoir l'exprimer
01:09:25le verbaliser
01:09:26de dire
01:09:26moi je suis un aidant
01:09:27voilà ma situation
01:09:28mais juste
01:09:29ma seule crainte
01:09:30ce serait que l'état
01:09:31se désengage
01:09:32donc voilà
01:09:32si vraiment
01:09:33on arrive à bien cadrer les choses
01:09:34mais avec un peu de flexibilité
01:09:36parce que c'est aussi ça
01:09:37les danses
01:09:37les danses
01:09:37c'est pas un jour
01:09:38c'est comme ça
01:09:39mais le lendemain
01:09:39tout change
01:09:40parce que c'est vraiment
01:09:40on vit dans un monde
01:09:41avec le moins de grains de sable
01:09:42et ça déséquilibre tout
01:09:44c'est juste ça
01:09:44la précaution à prendre
01:09:45parce qu'aujourd'hui
01:09:46dans le droit français
01:09:48il existe des dispositions
01:09:49spécifiques aux aidants
01:09:50de personnes handicapées
01:09:51d'un côté
01:09:52et aux aidants
01:09:53de personnes âgées
01:09:54en perte d'autonomie
01:09:54de l'autre
01:09:55et on n'arrive pas bien
01:09:56à faire converger
01:09:57en réalité
01:09:58c'est ça qui semble
01:09:59le problème
01:10:00pour en arriver
01:10:01à la mise en place
01:10:02d'un statut
01:10:02c'est le cas
01:10:03pour moi
01:10:04il y a encore
01:10:04un autre problème
01:10:05que celui-ci
01:10:06c'est qu'il n'y a pas
01:10:07que la perte d'autonomie
01:10:08et que les personnes âgées
01:10:10et handicapées
01:10:10de manière générale
01:10:11on a les malades chroniques
01:10:12au milieu
01:10:12et les malades chroniques
01:10:14n'ont pas forcément
01:10:15une vraie perte d'autonomie
01:10:16et en tout cas
01:10:17elle n'est pas linéaire
01:10:18et aujourd'hui
01:10:19il n'existe pas
01:10:20dans la loi
01:10:20si on devait faire
01:10:22un statut de l'aidant
01:10:22aujourd'hui
01:10:23avec nos textes
01:10:24on aurait des aidants
01:10:25de personnes âgées
01:10:26et des aidants
01:10:26globalement
01:10:27de personnes porteuses
01:10:28de handicap
01:10:28et au milieu
01:10:29on n'aurait rien
01:10:30donc ce serait dire
01:10:31aux aidants
01:10:32qui sont bien des aidants
01:10:33il y a une partie
01:10:34d'entre vous
01:10:34qui n'êtes pas aidants
01:10:36d'après nos textes de loi
01:10:37c'est pour ça
01:10:38qu'aujourd'hui
01:10:39je ne suis pas favorable
01:10:40à un statut de l'aidant
01:10:41parce que ce serait
01:10:42mettre à part
01:10:42à peu près un tiers
01:10:43de nos aidants
01:10:44par contre
01:10:44si on modifie nos textes
01:10:46et qu'on arrive
01:10:47à inclure
01:10:47tout le monde
01:10:48toutes les situations
01:10:49alors
01:10:51pour un aspect pratique
01:10:52effectivement
01:10:53comme tu le disais Vincent
01:10:54de reconnaissance
01:10:54mais aussi
01:10:55purement pratique
01:10:56rapide
01:10:57parce que Dieu sait
01:10:58que ce soit
01:10:58les maisons départementales
01:11:00des personnes handicapées
01:11:00la CAF et compagnie
01:11:01entre le moment
01:11:02où on fait les demandes
01:11:03et le moment
01:11:03où on obtient les résultats
01:11:04c'est déjà long
01:11:05c'est assez long
01:11:06mais il y a un délai avant
01:11:07c'est celui de se dire
01:11:08vers où je dois aller
01:11:09comment je me redirige
01:11:10donc le statut de l'aidant
01:11:12permettrait aux gens
01:11:13de dire ok
01:11:14je suis dans cette situation là
01:11:15donc j'ai mon interlocuteur
01:11:17dédié
01:11:17donc si on avait
01:11:19un texte de loi
01:11:20assez large
01:11:21qui couvre
01:11:21toutes les situations
01:11:22et qui me garantisse
01:11:23que je ne perdrai
01:11:24aucun aidant
01:11:25en cours de route
01:11:25alors dans ces cas là
01:11:26oui parce que ça faciliterait
01:11:28le guichet unique
01:11:29et que
01:11:29on perdrait moins de temps
01:11:31et chez les aidants
01:11:32le temps il est quand même
01:11:32très précieux
01:11:33j'ai regardé
01:11:34j'ai regardé ce qu'était
01:11:35la définition d'un aidant
01:11:36aujourd'hui
01:11:37ça serait signifier
01:11:40offrir un soutien
01:11:41non professionnel
01:11:42régulier
01:11:43et fréquent
01:11:44à un proche âgé
01:11:45malade
01:11:46ou en situation
01:11:46de handicap
01:11:48ça serait ça
01:11:50le profil
01:11:50de ceux et celles
01:11:51qui pourraient bénéficier
01:11:52demain
01:11:53un statut d'aidant
01:11:55le statut d'aidant
01:11:56c'est pas aussi ça
01:11:56non c'est pas simple du tout
01:11:58et d'autant
01:11:58moi je pense que
01:12:00la question de la reconnaissance
01:12:02elle est différente
01:12:03de la question du statut
01:12:04et je pense qu'aujourd'hui
01:12:06il y a un gros travail
01:12:06qui est fait
01:12:07pour que les aidants
01:12:08soient reconnus
01:12:09et je pense qu'on le disait
01:12:11tout à l'heure
01:12:11ils sont reconnus
01:12:12il y en a encore
01:12:13qui ne se connaissent pas
01:12:14mais la question du statut
01:12:15ça veut dire
01:12:16qu'on les reconnaît
01:12:17mais qu'avec
01:12:19tout un cadre juridique
01:12:21sans doute
01:12:21et administratif
01:12:22et qu'on leur attribue
01:12:23des droits
01:12:24des droits sociaux
01:12:25financiers
01:12:26sans doute
01:12:27etc
01:12:27moi je redis
01:12:29un aidant n'existe
01:12:30que parce qu'il est
01:12:31il y a une personne malade
01:12:32handicapée
01:12:33etc
01:12:34et la question
01:12:35c'est
01:12:35on peut toujours se poser
01:12:36la question
01:12:37pourquoi on en vient
01:12:38à devoir créer
01:12:39ce statut
01:12:40parce que les aidants
01:12:41sont épuisés
01:12:42et commençons peut-être
01:12:44par mettre en place
01:12:45des aides correctes
01:12:47enfin suffisantes
01:12:48maillées tout le territoire
01:12:50accessibles
01:12:51de type baluchonnage
01:12:52par exemple
01:12:52exactement
01:12:53le baluchonnage
01:12:54en fait partie
01:12:55et donc
01:12:56aujourd'hui
01:12:57je me dis
01:12:58qu'est-ce qu'on doit
01:12:59rattacher
01:12:59ces nouveaux
01:13:01droits
01:13:03aux aidants
01:13:04ou
01:13:05aux personnes malades
01:13:07effectivement
01:13:08est-ce qu'on va pas
01:13:09faire porter
01:13:09toute cette question
01:13:11de solidarité
01:13:11aux aidants
01:13:12eux-mêmes
01:13:13là où finalement
01:13:13la solidarité
01:13:14n'a pas forcément
01:13:15joué son rôle
01:13:16jusqu'à maintenant
01:13:17j'ai découvert aussi
01:13:18qu'il y avait
01:13:18500 000
01:13:19peut-être plus
01:13:20aujourd'hui
01:13:20aidants
01:13:21qui sont jeunes
01:13:22mineurs
01:13:23là on est sur
01:13:24des cas dramatiques
01:13:25non ?
01:13:26c'est une perte
01:13:27de chance aussi
01:13:28pour leur carrière
01:13:28pour leurs études
01:13:29parce qu'effectivement
01:13:30il y a une télécharge mentale
01:13:31quand on s'occupe de quelqu'un
01:13:32moi je l'ai vécu
01:13:33à l'époque
01:13:33j'étais étudiant
01:13:34en médecine
01:13:35j'avais une montagne
01:13:36et je me disais
01:13:36mais comment je vais faire
01:13:37pour faire tout rentrer
01:13:38dans la même journée
01:13:39donc il faut pouvoir
01:13:41les accompagner
01:13:41donc il y a des solutions
01:13:42il y a le baluchonnage
01:13:43moi ce qui
01:13:44l'une des forces
01:13:46qu'il faut soutenir
01:13:47c'est les auxiliaires de vie
01:13:48qui pour moi font un travail
01:13:49incroyable
01:13:50qui ne sont pas assez reconnus
01:13:51pas assez payés
01:13:52elles font des horaires dingues
01:13:53et il en manque terriblement
01:13:54je pense que ça aussi
01:13:55s'il y a un levier
01:13:56sur lequel il faut agir
01:13:57c'est renforcer
01:13:58cette armée d'auxiliaires de vie
01:14:01qui font un travail dingue
01:14:02pour ne pas mettre
01:14:02le maintien à domicile
01:14:03dans les bonnes conditions
01:14:03sur ces mineurs
01:14:04qui sont aussi aidants
01:14:05alors moi pour rien vous cacher
01:14:07j'ai un petit frère
01:14:08qui est autiste
01:14:08mais il m'a fallu 30 ans
01:14:10pour réaliser
01:14:11que j'avais aussi été une jeune aidante
01:14:12alors que Dieu sait
01:14:13que le sujet des aidants
01:14:14je le connais depuis des années
01:14:15donc on a aussi
01:14:17les 500 000 qu'on a
01:14:19ceux-là on les connaît
01:14:21mais on a aussi
01:14:21j'en suis sûre
01:14:22des centaines de milliers d'aidants
01:14:23qui en tant que jeune aidant
01:14:25ne savent absolument pas
01:14:26qui ils sont aidants
01:14:26parce que le focus
01:14:27est sur le patient
01:14:28et qu'on ne pense jamais
01:14:29aux enfants qui sont autour
01:14:30donc pour moi
01:14:32il y a aussi une priorité
01:14:32sur l'école
01:14:33parce que c'est à l'école
01:14:35souvent que ces enfants
01:14:36vont parfois se confier
01:14:37à des amis
01:14:38vont parfois être
01:14:38un peu plus solitaires
01:14:39vont parfois parler
01:14:40à un prof
01:14:41bon il y a tellement peu
01:14:42d'infirmières scolaires
01:14:43et de médecins scolaires
01:14:44que je dirais bien
01:14:45qu'ils iraient se confier
01:14:46là aussi
01:14:47malheureusement trop peu
01:14:48donc là aussi
01:14:49il faut absolument renforcer
01:14:50les choses
01:14:50je sais qu'on met beaucoup
01:14:52de poids sur les enseignants
01:14:52et qu'on leur demande
01:14:53de gérer tous les problèmes
01:14:54de la société
01:14:55un peu comme les entreprises
01:14:56aussi
01:14:56parce que l'état
01:14:57se défausse
01:14:58mais en attendant
01:14:59les enseignants
01:15:00ils sont vraiment
01:15:00au contact des enfants
01:15:01et souvent les parents
01:15:03qui sont pris
01:15:04dans la situation
01:15:05des dents
01:15:06dites principales
01:15:07ne se rendent pas compte
01:15:08que les autres enfants
01:15:09que les fratries
01:15:10par exemple
01:15:10peuvent souffrir
01:15:12et il ne faut pas
01:15:12forcément culpabiliser
01:15:13non plus les parents
01:15:14qui font du mieux
01:15:15qu'ils peuvent
01:15:16donc trouver un moyen
01:15:17d'entourer ses enfants
01:15:18de mettre des mots
01:15:19sur ce qu'ils sont
01:15:19en train de vivre
01:15:20je pense que c'est
01:15:21extrêmement important
01:15:21puis autre chiffre
01:15:23qui peut être frappant
01:15:23par rapport aux idées reçues
01:15:25il y a 56% des aidants
01:15:28qui sont des femmes
01:15:29et 44% des hommes
01:15:31on aurait pu penser
01:15:32que ce sont essentiellement
01:15:33les femmes les aidants
01:15:34oui mais il y a un petit billet
01:15:35ce n'est pas le cas
01:15:35c'est le cas quand on regarde
01:15:38les moyennes
01:15:38les moyennes
01:15:39on peut leur faire dire
01:15:39beaucoup de choses
01:15:40dans la réalité
01:15:41dans la vraie vie
01:15:42ce sont plutôt les femmes
01:15:43qui sont en première ligne
01:15:44quand on regarde
01:15:45les dernières études
01:15:47qui sont sorties
01:15:47et qu'on détaille
01:15:48le nombre d'heures
01:15:49passées à aider
01:15:50chaque semaine
01:15:51on se rend compte
01:15:52que plus les aidants
01:15:53passent de temps
01:15:53à aider
01:15:54en particulier
01:15:55plus de 30 à 35 heures
01:15:56par semaine
01:15:57en plus de leur travail
01:15:59et là
01:15:59on passe à plus de 80%
01:16:01de femmes
01:16:01donc en moyenne
01:16:03c'est effectivement
01:16:05relativement équilibré
01:16:06mais dans les faits
01:16:07plus les situations
01:16:08sont chronophages
01:16:09plus il faut lâcher son travail
01:16:10plus on a besoin
01:16:11de faire de sacrifices
01:16:12et plus les situations
01:16:13sont féminines
01:16:14oui moi ça
01:16:15alors juste à mon niveau
01:16:17au cabinet
01:16:17c'est ce que je vois
01:16:18en consultation
01:16:18bien sûr
01:16:19ce sont des femmes
01:16:20les filles
01:16:21les épouses
01:16:22les enfants
01:16:23qui vont devenir aidantes
01:16:25contrairement aux garçons
01:16:26non non
01:16:27lui dans son travail
01:16:28il n'a pas le temps
01:16:29et ça c'est aussi une erreur
01:16:30je pense qu'on est tous égaux
01:16:31face à l'aidance
01:16:33et il faut peut-être aussi
01:16:34changer ce regard
01:16:35sur les aidants
01:16:36mais ça change
01:16:37je pense qu'effectivement
01:16:38on voit beaucoup plus d'hommes
01:16:39aussi
01:16:40même dans les visites
01:16:41d'établissements
01:16:42des enfants
01:16:44des frères
01:16:45qui sont présents
01:16:47je pense qu'il y a encore
01:16:48du travail
01:16:48et je pense que c'est
01:16:49sûrement une bonne nouvelle
01:16:50parce que
01:16:51à partir du moment
01:16:52je crois qu'aujourd'hui
01:16:53jusqu'à maintenant
01:16:54beaucoup la question
01:16:55de l'aidance
01:16:56était portée
01:16:57par exemple
01:16:58pour les personnes âgées
01:16:58elles sont plutôt
01:17:00des femmes âgées
01:17:01qui étaient portées
01:17:02par des femmes
01:17:02les filles
01:17:03et par des professionnels
01:17:04féminins
01:17:04et du coup
01:17:05je pense que ça
01:17:06compte tenu
01:17:07de la problématique sociétale
01:17:09que nous avons
01:17:09ce sont des sujets
01:17:10qui ne bougeaient pas
01:17:11forcément beaucoup
01:17:12et je pense que
01:17:13aujourd'hui
01:17:13les hommes
01:17:14qui sont confrontés aussi
01:17:16et qui rentrent dedans
01:17:18dans cette situation
01:17:19dans des danses
01:17:20je pense que ça va
01:17:21bouleverser les schémas
01:17:23et peut-être
01:17:24ça fera aussi
01:17:24bouleverser
01:17:25les représentations
01:17:27et peut-être
01:17:27ça donnera
01:17:29des hommes
01:17:30qui pourront
01:17:31s'imaginer aussi
01:17:32dans des métiers
01:17:32médico-sociaux
01:17:34parce que nous
01:17:34on a une grosse problématique
01:17:35aujourd'hui
01:17:36c'est quasiment
01:17:36nous n'avons que
01:17:37quasiment des femmes
01:17:38et donc
01:17:39comme vous le disiez
01:17:40tout à l'heure
01:17:40un aidant
01:17:40qui s'expérimente
01:17:41d'ailleurs on voit
01:17:42des aidants
01:17:42familiaux
01:17:43qui se tournent
01:17:44après
01:17:45vers des métiers
01:17:47du médico-social
01:17:48parce qu'ils ont bien raison
01:17:49ils ont acquis
01:17:50un certain nombre
01:17:50de compétences
01:17:51beaucoup d'aidants
01:17:51ont un sentiment
01:17:52de solitude
01:17:53néanmoins
01:17:53même ceux qui sont
01:17:54en couple
01:17:55etc
01:17:55c'est quelque chose
01:17:58qu'on vit seul
01:17:58visiblement
01:17:59on regarde les chiffres
01:18:00le plus souvent
01:18:01majoritairement
01:18:02alors si vous visez
01:18:03les couples
01:18:03j'ai envie de dire
01:18:04ça dépend du couple
01:18:05ça dépend du type
01:18:06de partenariat
01:18:07qu'on a dans son couple
01:18:08moi je dirais
01:18:09qu'on peut
01:18:10le vivre
01:18:11à deux
01:18:11dans son couple
01:18:12mais un peu seul
01:18:13contre le monde entier
01:18:14autour
01:18:15parce que
01:18:16quand on a
01:18:17l'aidant principal
01:18:18qui s'occupe
01:18:19vraiment du proche
01:18:20souvent le reste
01:18:22de la famille
01:18:22est assez déconnecté
01:18:23et donc on arrive
01:18:24avec les conseils
01:18:26vous savez ces fameux
01:18:27conseils non sollicités
01:18:28des enfants
01:18:29qui viennent une fois
01:18:29ou deux par an
01:18:30et qui disent
01:18:30tiens mais t'as pas fait
01:18:31ça pour papa
01:18:32ou pourquoi t'as mis
01:18:33maman là
01:18:33ou moi je pense
01:18:34que ça c'est pas
01:18:34une bonne idée
01:18:35donc j'aurais tendance
01:18:36à dire que l'isolement
01:18:37peut être intrafamilial
01:18:38mais qu'on a souvent
01:18:40des binômes
01:18:41des couples
01:18:41qui s'occupent
01:18:42des parents de l'un
01:18:43puis des parents
01:18:44de l'autre
01:18:44par exemple
01:18:45il faut pas oublier
01:18:45qu'il n'y a pas
01:18:46que les parents
01:18:46on a aussi les conjoints
01:18:48qui sont malades
01:18:49on a les enfants
01:18:49qui peuvent être malades
01:18:50donc l'isolement
01:18:52n'est pas forcément
01:18:53au sein du couple
01:18:54il peut l'être
01:18:54mais pas forcément
01:18:55je vous laisse le mot
01:18:57de la fin
01:18:57absolument d'accord
01:18:58en plus de l'isolement
01:18:59il y a aussi
01:18:59le sentiment de culpabilité
01:19:01les aidants culpabilisent
01:19:02tout le temps
01:19:02ils ont beau être
01:19:02à 200%
01:19:03ils culpabilisent
01:19:04tout le temps
01:19:05parce que l'impression
01:19:05de ne pas en faire assez
01:19:06donc c'est tout
01:19:07cet accompagnement
01:19:07aussi l'axe psychologique
01:19:08pour moi est essentiel
01:19:09renforcer les psychologues
01:19:11pour vraiment soutenir
01:19:11parce que c'est pas normal
01:19:12de vivre tout ce qu'on vit
01:19:13donc encore une fois
01:19:14j'espère que les choses
01:19:15vont encore avancer
01:19:16pour les aidants
01:19:17et soutenir les aidants
01:19:18en tout cas davantage
01:19:19que ça ne l'est aujourd'hui
01:19:20c'est aussi
01:19:20soulager encore
01:19:22peut-être davantage
01:19:23la souffrance
01:19:23des aidés
01:19:25des malades
01:19:25merci vraiment
01:19:26à tous les trois
01:19:26d'être venus parler
01:19:27avec nous des aidants
01:19:29aujourd'hui
01:19:29sur ce plateau
01:19:30de débat doc
01:19:31merci aussi
01:19:32à Félicité Gavalda
01:19:33Thibaut Brosset et Kael
01:19:34qui m'ont aidé
01:19:35à préparer cette émission
01:19:36vos réactions
01:19:37ça sera sur
01:19:37hashtag débat doc
01:19:38bien entendu
01:19:39comme d'habitude
01:19:40et je vous donne rendez-vous
01:19:41pour un prochain débat doc
01:19:42ça sera bien entendu
01:19:43avec son documentaire
01:19:44et son débat
01:19:45à très bientôt
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