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  • il y a 2 jours
Romain Baubry s'est spécialisé sur les questions de sécurité à l'Assemblée. Il faut dire qu'avant de devenir député des Bouches du Rhône, il a été gendarme, policier et surveillant de prison. Il siège aujourd'hui au sein du groupe Rassemblement national.

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Transcription
00:00Mon invité s'est spécialisé sur les questions de sécurité à l'Assemblée.
00:04Il faut dire qu'avant de devenir député des Bouches-du-Rhône,
00:06il a été gendarme et policier.
00:09Il siège aujourd'hui au sein du groupe Rassemblement National.
00:24Bonjour Romain Beaubry.
00:26Bonjour.
00:26Alors j'ai trois photos à vous proposer, trois photos qui sont en lien avec votre histoire personnelle,
00:31on va dire, votre parcours avant la politique.
00:33On les voit s'afficher ici.
00:36Je vous laisse les commenter, en commençant peut-être par la première, celle de gauche.
00:39Eh bien je pense que ça fait référence au métier de mes parents qui étaient commerçants,
00:43qui tenaient effectivement deux boutiques de fleurs dans ma Normandie natale.
00:48Et vous, jamais vous avez eu envie de reprendre le métier ?
00:51Eh bien, en fait, je voyais le nombre d'heures qu'il passait au travail pour parfois un salaire
00:56qui n'était peut-être pas versé à la fin du mois ou très peu.
01:00Donc en fait, ça ne m'a pas prédestiné effectivement à reprendre l'affaire familiale.
01:04Être commerçant, c'est de plus en plus difficile par les temps qui courent.
01:08On passe à la deuxième photo, si vous voulez bien.
01:10Photo d'un képi de gendarme.
01:12Oui, parce qu'à l'âge de 18 ans, je me suis engagé au sein de la gendarmerie nationale.
01:16J'ai été affecté dans un peloton de surveillance et d'intervention.
01:20Ça se dit PSIG ?
01:22Le PSIG, c'est ça.
01:22J'y ai passé deux ans sur les côtes normandes.
01:25C'était l'époque où beaucoup de casernes et de brigades ont fermé.
01:31Ensuite, de rester de carrière, c'était difficile.
01:34Donc je me suis ensuite engagé vers un autre corps de la sécurité publique.
01:38Mais c'est l'objet de mon engagement, c'est servir la France.
01:41D'aider les 18 ans, c'est-à-dire que c'était une vocation quelque part ?
01:43Tout à fait.
01:44Je signais, pour vous dire, le jour de mes 18 ans, mon contrat visant ensuite à passer la sélection.
01:52Et la troisième photo, on va la voir.
01:55Donc photo d'un policier municipal.
01:57Oui, parce que quand j'ai quitté la gendarmerie, j'ai passé cinq ans dans l'administration pénitentiaire.
02:02Et ensuite, j'ai fait huit années au sein de deux polices municipales.
02:08avant de rejoindre la police nationale, avant mon élection en juin 2022.
02:12Là, c'était police nationale, c'est ça ?
02:15C'est ça, effectivement.
02:17C'était le jour de la cérémonie qui finalisait le parcours de formation à l'école de police de Nîmes.
02:23Juste avant que vous ne deveniez député, c'est ça ?
02:27Tout à fait.
02:27Vous n'avez pas pu exercer en tant que police ?
02:28Trois jours après cette photo, j'étais élu au second tour des élections législatives.
02:32Alors, il manque une étape importante dans les trois photos, mais vous l'avez évoqué d'un mot.
02:37Une étape de votre parcours professionnel.
02:40On va en parler avec un extrait du journal télévisé de France 2 du 2 mars 2022.
02:46Vers 10h ce matin, dans la prison centrale de Harle, où il est incarcéré,
02:51Yvan Colonna est violemment agressé par un autre détenu.
02:54L'homme est condamné pour terrorisme et jugé particulièrement dangereux.
02:58Les faits se sont déroulés dans la salle de sport alors qu'ils étaient seuls.
03:02Il n'y avait, selon les surveillants, aucun différent entre les deux hommes
03:05qui pratiquaient régulièrement leurs séances de sport ensemble.
03:08Alors, j'ai choisi cet extrait de sujet consacré à l'assassinat d'Yvan Colonna pour deux raisons.
03:14Parce que cette prison, vous la connaissez bien, personnellement.
03:17Et puis parce qu'en tant que député, ensuite, vous avez travaillé sur cette affaire-là.
03:20Tout à fait.
03:21J'ai effectivement exercé deux ans au sein de la maison centrale d'Arles,
03:25dans laquelle était incarcéré Yvan Colonna,
03:28même lorsque j'exerçais dans cette prison entre 2012 et 2014.
03:32Et j'ai été vice-président de la commission d'enquête parlementaire
03:37qui visait à faire la lumière sur les dysfonctionnements
03:39au sein de l'administration pénitentiaire
03:41qui ont conduit à l'assassinat d'Yvan Colonna.
03:44Qu'est-ce que ça vous a apporté, dans ce travail de la commission d'enquête parlementaire,
03:48d'avoir été vous-même surveillant pénitentiaire dans cette prison d'Arles,
03:53d'avoir connu les conditions d'incarcération d'Yvan Colonna ?
03:57Parce que je connais aussi les difficultés d'exercice du métier de surveillant pénitentiaire.
04:00C'est un métier extrêmement dévalorisé
04:05qui est exercé dans des conditions extrêmement difficiles,
04:10avec peu de moyens, avec peu de personnel.
04:12Je savais à quoi faisaient face les agents de l'administration pénitentiaire dans cette prison
04:18pour en connaître les failles, notamment.
04:22Et c'était pour moi important d'être présent dans ces travaux
04:27parce que j'avais aussi cet aspect terrain et connaissance du métier
04:32que je pouvais mettre à profit du mandat parlementaire.
04:36Donc à l'Assemblée, vous avez aussi travaillé sur les conditions de transferment des détenus
04:41après l'attaque du convoi pénitentiaire de Mohamed Amra au PH d'Incarville.
04:46C'est dans ce genre d'exercice, en tant que député, que vous vous sentez le plus utile
04:50quand vous pouvez utiliser cette expérience professionnelle passée ?
04:54Vous savez, j'ai exercé pendant 15 ans chez les forces de l'ordre
04:57et je suis rentré chez les forces de l'ordre parce que je voulais améliorer le quotidien des Français
05:03et assurer leur sécurité.
05:04Je me suis aperçu au fur et à mesure des années que le problème était politique
05:09parce que c'était les politiques qui prenaient ou qui ne prenaient pas les décisions
05:13qu'ils devraient prendre pour assurer la sécurité des Français.
05:15Donc je me sers de ce mandat parlementaire pour faire remonter la réalité du terrain,
05:21la réalité de ce que vivent les forces de l'ordre et de ce que vivent les Français en général.
05:25Et c'est donc quand vous étiez dans l'administration pénitentiaire, je crois, en 2012
05:28que vous avez rejoint le Front National à l'époque.
05:31Est-ce que vous faites un lien entre les deux ?
05:34Ça a déclenché votre engagement politique ?
05:37Ce qui a d'abord déclenché mon engagement politique, c'était la réalité du quotidien.
05:44Et les propositions du Front National à l'époque et du Rassemblement National me parlaient
05:49parce qu'ils faisaient les bons constats, les constats qui sont vécus par l'ensemble des Français
05:56et puis aussi les bonnes propositions pour améliorer le quotidien des Français,
06:00assurer davantage leur sécurité.
06:02Donc pour moi, ça a été une évidence.
06:04Alors au début, au Front National puis au Rassemblement National,
06:07vous avez d'abord été simple militant pendant pas mal d'années.
06:10Et puis alors, à partir de 2020, vous êtes présenté à trois élections en trois ans
06:15dans les Bouches-du-Rhône à chaque fois, au municipal à Sénas en 2020,
06:18au départemental en 2021 et aux législatives en 2022.
06:23Il y a eu un déclic à un moment. Qu'est-ce qui s'est passé ?
06:26En fait, le déclic est arrivé, je crois, après 2017,
06:30où je me suis dit qu'il fallait que je donne davantage d'engagement au niveau politique.
06:36J'ai d'abord aidé quelques candidats sur leur programme lié à la sécurité,
06:39dans le cadre des élections municipales de 2020 qu'il préparait.
06:43Et puis, on m'a proposé d'être le candidat dans ma commune à Sénas.
06:49Et après réflexion, voyant aussi les problématiques
06:53auxquelles faisait face notre petite commune de 7500 habitants,
06:57aussi touchée par les trafics de drogue, par les cambriolages en Syrie,
07:01par des actes de délinquance,
07:02eh bien je me suis dit que je ne devais pas rester spectateur
07:05et qu'il fallait que je m'engage davantage.
07:08Au-delà du rôle de simple militant.
07:09Tout à fait.
07:10Vous avez donc été élu député des Bouches-du-Rhône en 2022,
07:13réélu en 2024.
07:15Mais sur le terrain, il y a certains élus
07:16qui ne vous ont pas forcément facilité la tâche.
07:18On va revoir les images d'une vidéo que vous avez postée vous-même
07:21sur vos réseaux sociaux en septembre 2024.
07:24C'était à Château-Renard, en présence du maire de la commune.
07:27Il y a 22 ans que la pyramide se fait
07:31et c'est un peu le symbole de notre commune
07:33et de notre agriculture.
07:36Merci.
07:37Non, monsieur le député ne parle pas,
07:40il n'y a pas d'autre discours.
07:42Merci.
07:42Donc là, on voit clairement le maire de la commune
07:55prendre le micro, le garder pour lui,
07:57vous empêcher de prendre la parole
07:58alors que vous étiez sur la table.
07:59Il était prévu que vous parliez ce jour-là ?
08:02Tout à fait.
08:03Ce qui s'est passé, c'est qu'a été mis au jour,
08:06en fait, leur sectarisme.
08:07Parce que depuis 2022,
08:10de la part de certains îles locaux,
08:11je fais face à une tentative d'invisibilisation,
08:17du non-respect du choix démocratique
08:18qui a été fait même par leurs administrés
08:20parce que Château-Renard, c'est une commune
08:21où on fait plus de 68%
08:23au deuxième tour de l'élection législative.
08:26C'est-à-dire qu'on vous boycotte localement
08:28les élus locaux, enfin, des élus locaux
08:30refusent votre présence ?
08:32Oui, en tout cas, à chaque fois qu'il est possible
08:35pour eux, ils font en sorte de ne pas m'inviter
08:38sur les événements de leur commune,
08:41lors de leur cérémonie des vœux.
08:43Et comment vous les expliquez, ça ?
08:45Ça tient à quoi ?
08:46Ça tient aux parties auxquelles vous appartenez ?
08:48Ça tient à vos idées ?
08:50Ça tient surtout, je pense, à leur peur
08:52de voir leur mandat leur échapper.
08:54Parce qu'ils s'y accrochent autant que possible,
08:57alors que dans leur commune,
08:58ils voient bien qu'il y a un électorat
09:00qui est davantage de notre côté que du leur.
09:03et ils pensent que d'avoir ce genre de réaction,
09:06ce genre de sectarisme envers nous,
09:10va leur permettre de conserver le pouvoir localement.
09:15J'aimerais qu'on revienne sur un autre incident
09:16qui a eu lieu quelques semaines avant.
09:18Et cette fois, c'est vous qui l'avez déclenché
09:20en postant un message sur les réseaux sociaux.
09:23C'était juste après les législatives.
09:24Et vous avez désigné nommément plusieurs élus,
09:27je crois 18, en leur reprochant
09:29soit d'avoir soutenu un de vos adversaires,
09:31soit de ne pas vous avoir soutenu.
09:33Et vous avez pris à témoin vos électeurs
09:35avec cette phrase,
09:36pas de place pour les lâches,
09:37j'invite les électeurs à se souvenir
09:39du manque de courage de leurs élus
09:40et de leurs choix.
09:43Vous reprochez son comportement
09:44au maire de Châteauronard,
09:45mais est-ce que vous, votre propre comportement,
09:48est-ce qu'il est plus républicain
09:49en faisant ça ?
09:51En fait, ce que j'ai voulu aussi montrer,
09:53c'est que, voilà,
09:56expliquer aux électeurs
09:57qui était qui, qui faisait quoi.
09:59parce que j'ai, lors des élections précédentes,
10:03eu le droit à la signature
10:04de bon nombre de ces élus locaux
10:07dans la lettre de mes adversaires
10:09signant le barrage républicain.
10:12Et cette année 2024,
10:14lors des élections législatives,
10:15en fait, ils ont voulu
10:17que ça ne se sache pas,
10:18qu'ils avaient soutenu tel ou tel candidat
10:20parce que je pense qu'ils s'attendaient
10:22à ce que le candidat
10:23qu'ils allaient soutenir
10:24perde l'élection face à moi.
10:27Et donc, j'ai voulu...
10:28Quand vous dites pas de place pour les lâches
10:29et que vous vous tournez vers vos électeurs,
10:31vous craignez pas que certains
10:32puissent peut-être réagir
10:33de façon violente
10:35vis-à-vis de ces personnes
10:36que vous désignez ?
10:37On sait que les élus, aujourd'hui,
10:38sont quand même exposés
10:40à des violences au quotidien,
10:41violences verbales,
10:42voire parfois des agressions physiques.
10:44Non, ils le faisaient
10:45les années précédentes ouvertement,
10:46de soutenir tel ou tel candidat.
10:48Donc, à aucun moment,
10:51il n'y avait le risque pour eux
10:52d'être attaqués ou violentés.
10:55D'ailleurs, il n'y a eu aucune violence
10:56à leur rencontre
10:57suite à ce message.
10:58En revanche,
10:59beaucoup d'électeurs
11:00que j'ai pu rencontrer
11:01à la suite de cette publication
11:03sont venus me dire
11:06toute l'indignation
11:06qui était la leur
11:07de voir que leurs élus locaux,
11:10leurs élus locaux,
11:11leurs maires,
11:13en fait,
11:13étaient à l'opposé
11:14de leurs idées.
11:15On approche la fin de l'émission.
11:17J'ai remarqué que,
11:19sur vos réseaux sociaux,
11:19vous défendez régulièrement
11:20les traditions régionales
11:21de Camargue,
11:22notamment celles liées aux taureaux.
11:23Donc, je vous propose un quiz spécial
11:25Tradition taurine de Camargue
11:27pour voir si vous les connaissez bien.
11:30L'idée, c'est que je vais vous proposer
11:32des mots
11:32et puis vous allez devoir
11:33m'expliquer ce que c'est.
11:34Donc, qu'est-ce qu'une abrivade
11:36ou abrivado, c'est ça, je crois ?
11:37On dit abrivade.
11:38Abrivade.
11:39Abrivade, en fait,
11:40c'est un lâcher de taureaux
11:41dans les rues
11:41par les manadiers.
11:43Les manadiers,
11:44ce sont ceux qui élèvent
11:45les taureaux de race camargaise.
11:48Les taureaux sortent
11:49au niveau d'un camion
11:51d'un côté de la rue
11:53sont lâchés,
11:54ils sont encadrés
11:55par des manadiers
11:56et puis vous avez
11:56les jeunes du village
11:58qui essayent de faire échapper
12:00le taureau
12:00de l'encadrement
12:02des manadiers.
12:03Qu'est-ce qu'un razeteur ?
12:05Alors, un razeteur,
12:06c'est celui
12:08qui est dans l'arène
12:09lors des courses camargaises
12:10et qui a,
12:12en fait,
12:12pour mission
12:13d'attraper les attributs
12:14qui se trouvent
12:15sur la tête du taureau.
12:17Parfait.
12:18Alors, les attributs,
12:18il y a une cocarde,
12:19je crois,
12:20il y a deux glands
12:20et une ficelle
12:21au niveau des hauts décors.
12:23Vous êtes au point.
12:25Qu'est-ce qu'une capellado ?
12:27La capellade.
12:28C'est, en fait,
12:30on va dire
12:31la cérémonie d'entrée
12:33avec les razeteurs,
12:37les arlésiennes
12:39qui sont costumées
12:40pour l'occasion
12:41avant le début
12:42de la course camargaise.
12:43On a l'impression
12:43que vous avez grandi
12:44en Camargue.
12:45Oui, mais j'ai choisi
12:46d'habiter cette région
12:47avec ses traditions
12:48et sa culture
12:49et j'en suis très fier.
12:50Ces traditions locales,
12:52vous les défendez,
12:52mais vous les sentez
12:53menacées aujourd'hui ?
12:55Elles sont menacées
12:56par certains élus,
12:57effectivement,
12:57qui ne les connaissent pas,
13:00qui font parfois aussi
13:01la confusion
13:04avec la corrida,
13:06alors que ça n'a rien à voir.
13:08C'est très lié
13:09aux traditions locales.
13:12Ça réunit
13:12les plus jeunes
13:13et les plus anciens
13:14de nos villages
13:15et c'est quelque chose
13:16qu'il faut préserver
13:16à tout prix.
13:17Merci beaucoup,
13:18Romain Bobry,
13:19d'être venu dans
13:19La Politique et moi.
13:20Merci à vous.
13:21Sous-titrage Société Radio-Canada
13:26Sous-titrage Société Radio-Canada
13:31Sous-titrage Société Radio-Canada
13:36Sous-titrage Société Radio-Canada
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