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  • il y a 1 jour
L'ancien animateur de Tout le sport sur France 3 a retrouvé l'usage de ses jambes et témoigné face à Frédéric Lopez dans Un dimanche à la campagne sur France 2.

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Transcription
00:00Il y a genre, vous êtes en vélo, vous avez un accident.
00:03Ouais.
00:04J'ai offert un vélo électrique à ma femme.
00:08Et puis elle me dit, bah allez viens, on va sortir le long de la rivière, la Somme, c'est tout plat.
00:12Bah je dis, oui, je vais prendre un VTT, je vais te suivre.
00:15Et puis à un moment, je pars comme un fou, mais j'oublie que j'ai plus priorité.
00:19J'oublie que j'ai pas de casque, que j'ai pas priorité, et boum, je m'en plafonne.
00:22Un véhicule qui est arrivé de l'autre côté.
00:24Mais là, je perds connaissance.
00:26Bon, les pompiers sont venus me chercher, on m'a emmené à l'hôpital.
00:28Et puis, bah ils m'ont lâché le lendemain matin.
00:31J'avais rien, mais j'étais bleu de la tête aux pieds.
00:33Un bleu, marron, jaune, enfin c'était catastrophique.
00:36Puis je suis rentré à la maison et j'ai bu l'apéritif comme tous les dimanches, avec la famille.
00:41Et puis au bout de deux jours, je souffrais le martyr.
00:43Je dormais plus.
00:45Je suis allé voir un neurologue qui m'a dit, allez, hospitalisation immédiate, c'est très grave ce que vous avez.
00:49Qu'est-ce qu'on vous dit dans un premier temps ?
00:51Bah on me dit que c'est une maladie, une neuropathie.
00:56C'est-à-dire que c'est les nerfs qui sont touchés.
00:59On me fait ce qu'on appelle de l'immunoglobuline.
01:01Bon, des injections et tout.
01:03Ça ne me fait rien.
01:05Et puis après, Amiens m'a rappelé, ils m'ont dit non, c'est gouré.
01:08C'est pas le bon diagnostic.
01:10Et ils m'ont envoyé à Paris, à la Pitié-Salpêtrière,
01:12où on m'a trouvé une autre maladie qui s'appelle une polyradiculonevrite chronique.
01:17Pareil, c'est les nerfs qui sont touchés.
01:19Maladie orpheline.
01:20Maladie orpheline, maladie auto-immune.
01:22Mais elle est chronique.
01:24Non, chronique, c'est pas bon.
01:25Parce que ça peut revenir à tout moment.
01:28Là, je vous parle, je suis à peu près bien.
01:30Mais demain, je peux peut-être me retrouver avec les doigts comme ça et les membres...
01:34Comment vous accueillez ce diagnostic ?
01:36Je l'accueille normalement.
01:37Je savais que j'étais malade.
01:39Alors, quand on sait qu'on est malade et qu'on n'est pas bien,
01:42on accueille tous les diagnostics et on se dit je m'en fous, je vais l'en sortir.
01:44Et alors, il y a un...
01:45Pardon, monsieur.
01:46Pardon, j'ai une question.
01:47Est-ce qu'il y a un lien entre l'accident de vélo et la maladie ?
01:52Est-ce que ça a déclenché quelque chose ?
01:54Je crois que l'accident de vélo, mais ça n'engage que moi-même et je ne suis pas spécialiste,
01:58a été ce qu'on appelle un facteur déclenchant.
02:00Mais d'autres personnes, notamment ma femme, notamment les spécialistes qui m'ont vu après,
02:05ils m'ont dit non, vous avez tout simplement été pris par un virus.
02:09Vous avez passé deux ans en fauteuil roulant ?
02:11Oui, un an et demi, deux ans.
02:12Et là, pareil, comment vous le vivez à ce moment-là ?
02:14Je me disais je vais remarcher.
02:16C'est un peu fou parce que j'étais allongé comme ça dans un truc amorphe, un légume.
02:21Il n'y avait que ma tête qui marchait.
02:23Et petit à petit, j'ai senti que ça revenait.
02:26Et pendant cette période-là, vous refusez finalement les soignants ?
02:30Tout à fait.
02:30Vous avez envie que ce soit votre épouse ?
02:31À la maison, la personne qu'on appelle l'aidante ou l'aidant, c'est ma femme.
02:35Qui peut être une infirmière à domicile ?
02:36Non, non, je ne me suis pas posé la question.
02:39Vous lui avez posé la question ?
02:39Non, non, non, je ne l'ai pas fait parce que je ne m'en suis pas rendu compte.
02:43Vous savez, quand on est malade, je le dis souvent, on est très exigeant.
02:47Et moi, je voulais que ce soit ma femme.
02:48Je ne voulais pas que ce soit une autre personne.
02:51Moi, j'étais incapable de mettre un bouton, de mettre mes lacets aux chaussures, rien.
02:55Je ne pouvais rien faire.
02:56C'est atroce.
02:56Et un jour, vous vous remettez à marcher ?
02:58Oui.
02:59C'est un truc dingue dans la tête.
03:01Je suis au rez-de-chaussée dans la salle de séjour.
03:04Et puis, j'ai mal un soir, j'avais besoin d'un médicament.
03:08Je me suis dit, comment je vais aller chercher le médicament ?
03:10C'est à 3 mètres, la commode.
03:11Je ne pouvais pas.
03:12Alors, je me suis accroché et j'ai marché.
03:16Incroyable.
03:17Et alors, le lendemain, je suis toujours ému quand j'en parle parce que le lendemain, j'ai remarché.
03:24Et mes petits-enfants m'ont vu, m'ont applaudi.
03:26Plus beau jour de ma vie.
03:29Incroyable.
03:30Et puis, alors, après, j'étais obligé de marcher.
03:32J'étais obligé de remarcher au quotidien.
03:34Je faisais 5 mètres, après 20 mètres, après 100 mètres.
03:37Et puis, après, ça y est, je me suis mis à remarcher.
03:40Vraiment, les plus beaux jours de ma vie parce que c'est une renaissance.
03:43Une vraie renaissance.
03:45Et qu'est-ce que cette épreuve a changé dans votre vie ou a changé dans votre regard de l'existence ?
03:49Je ne suis plus tout à fait le même.
03:51Disons que je vivais à 100 à l'heure.
03:52Maintenant, je vis à 45 à l'heure.
03:55J'écoute les gens maintenant.
03:56Avant, je ne les écoutais pas forcément.
03:58J'allais trop vite avant.
03:58J'allais beaucoup trop vite.
04:00Maintenant, je prends le temps de fermer les yeux, d'écouter de la musique, de regarder la nature.
04:04Et je me dis que la vie qui est devant moi, elle sera belle encore.
04:07Et il faut y aller, il faut y croire.
04:08C'est pour ça que j'y crois, dur comme fer, et que je ne veux pas baisser les bras.
04:12Et donc, ce livre, le jour où j'ai appris à marcher, c'était une nécessité pour vous d'en parler publiquement.
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