Le maire LR de Cannes, David Lisnard, revient sur la démission de Sébastien Lecornu : «La première erreur a été de voter la confiance à François Bayrou».
00:00Oui, c'est ce que j'ai entendu aussi, et je pense que c'est vrai, parce que Mouna Rotaio n'est pas un menteur.
00:08Ceci étant, moi, depuis le départ, j'estime que l'erreur est de rester dans le gouvernement.
00:13La première erreur a été de voter la confiance à François Bayrou, parce que ça assimile LR à un pouvoir que l'on conteste.
00:24Donc, autant il peut y avoir des coalitions de gouvernement, mais dans ce cas-là, c'est une négociation extrêmement précise avec des objectifs clairs.
00:34Autant devenir la béquille de l'agonisant qu'est le macronisme, c'est extrêmement négatif.
00:41Or, l'enjeu, il faut bien le comprendre, ce n'est pas des jeux politiciens. L'enjeu, c'est la France.
00:45C'est-à-dire que si la droite ne correspond pas à une espérance d'alternative, notre pays va s'effondrer.
00:54Et il est en train de s'effondrer. Il est en train de s'effondrer très vite.
00:58Et c'est pourquoi, pardonnez-moi, mais je le dis depuis plus d'un an, le problème, il est simple,
01:04c'est que le président de la République a une légitimité juridique, mais n'a plus de légitimité politique après avoir perdu plusieurs élections,
01:11et que la seule façon de sortir de la crise structurellement, de remettre les choses dans le bon sens, dans l'ordre,
01:18serait sa démission programmée, ça fait un an que je le dis, avec des législatives après l'élection d'un nouveau, d'une nouvelle présidente ou d'un nouveau président.
01:27Et parce que là, on est en train non seulement de laisser le pays s'effondrer, mais aussi de détruire les institutions de la Vème République.
01:36C'est une crise politique.
01:37En tout cas, la Bourse salue la décision de M. Lecornu par une baisse massive, notamment des valeurs bancaires.
01:46En revanche, vous déréclamez, alors effectivement, cette démission du président de la République, ou cette démission programmée, dites-vous,
01:52et ça peut heurter ceux qui aiment les légalistes, que disait tout à l'heure Denis Oliven,
01:59ceux qui pensent que si on commence à demander la sortie d'un président de la République à chaque fois, on n'en finira jamais.
02:07Donc ça, ça peut quand même choquer.
02:09En revanche, le gaulliste que vous êtes pourrait demander tout simplement à ce que lui-même prenne la mesure de la séquence que nous vivons, David Lissnard.
02:21Voilà, vous avez anticipé ma réponse.
02:23Moi, je ne suis pas un factieux, je ne demande pas, ce n'est pas du coup la question, c'est d'analyser le plus objectivement possible les choses.
02:33Et ce n'est pas une utilité rétrospective, je l'avais exprimée il y a plus d'un an.
02:38Depuis la décision de dissolution absurde, qui était la seule décision du président de la République, annoncée trois jours après qu'il lui dit qu'il ne dissoudrait pas.
02:48Après, donc, une défaite aux européennes, après une défaite aux législatives, ce qu'il faut, c'est relégitimer le cycle politique.
02:55Moi, je suis un légaliste.
02:57On ne peut pas reprocher au général de Gaulle de ne pas avoir été légaliste lorsqu'il a décidé de démissionner le soir d'un référendum où il avait perdu de justesse.
03:07Ben oui, mais c'était de...
03:08Mais ce n'est pas idiot de s'en inspirer.
03:12Donc, l'esprit des institutions de la Ve République, c'est qu'effectivement, la figure de proue des institutions, c'est le président de la République.
03:21Et le président de la République peut être en cohabitation.
03:24Mais dans ce cas-là, il y a une majorité, une opposition.
03:26Aujourd'hui, il n'y a plus de majorité.
03:29Il n'y a plus d'opposition.
03:31Et nous sommes d'accord, mais on fait ce constat depuis Barnier, Bayrou et aujourd'hui...
03:36Exactement.
03:37Et ça tourera en rond.
03:38Vous pouvez nommer le Premier ministre que vous voulez.
03:41Et en plus, les mauvaises décisions du président de la République, ça n'a pas été simplement la dissolution.
03:45Et là aussi, j'allais dire à l'époque, lorsqu'il nomme Gabriel Attal à la place d'Elisabeth Borne,
03:51c'était évidemment un mauvais timing.
03:53Il fallait qu'il continue avec Elisabeth Borne jusqu'aux Européennes.
03:57Et ça lui donnait la possibilité, après les Européennes, de changer de Premier ministre.
04:00Mais il grille la cartouche de vos premiers ministres.
04:02David Lissnard, merci.
04:04Il y a des ordres qui se respectent dans les choses.
04:06C'est comme dans l'entreprise, la politique a aussi sa logique.
04:10Eh bien, merci en tout cas d'être intervenu.
04:12De nommer à chaque fois les symboles plus forts de ce qui est rejeté.
04:16François Birou et maintenant Sébastien Lecornu, le dernier des macronistes.
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