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  • il y a 7 semaines
La deuxième semaine du procès Jubillar touche à sa fin, nous sommes désormais à mi-chemin de cette audience à grand suspense.
Après une première semaine marquée par une défense de Cédric Jubillar très offensive, c’est depuis ce début de semaine les avocats des parties civiles qui avancent leurs pions.

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Transcription
00:00Silence, le procès jubilat reprend.
00:05Huitième jour, même règle, même rituel.
00:16Telle une procession, les invocats des deux camps entrent en même temps sur le plancher de la salle d'audience.
00:24Ils s'apprêtent à se livrer à une nouvelle bataille autour de la même question.
00:27Cédric Jubilat est-il coupable du meurtre de sa femme Delphine ?
00:35J'espère que pour ses enfants, il va livrer la réponse ultime.
00:39Où est leur mère en fait ? J'aimerais, j'espère.
00:45La semaine dernière, la défense de Cédric Jubilat semblait en position de force jour après jour.
00:51En capacité de mettre à mal les témoignages contre leurs clients et de souligner les approximations du dossier.
00:57Mais à l'aube de cette deuxième semaine, les avocats des partis civils veulent reprendre la main.
01:03D'un pas décidé, maître Batik, l'avocat de l'oncle et de la tante de Delphine Jubilat, s'avance avec certitude sur la suite du procès.
01:12C'est la courbe naturelle d'une cour d'assise.
01:16Vous marquez des points, vous perdez, le lendemain vous regagnez, l'après-lendemain vous reperdez.
01:21Évidemment, les jurés fluctuent aussi tout à fait naturellement entre doute et certitude.
01:26Et à la fin, in fine, il y aura une vérité judiciaire qui émanera de tout ça.
01:29Pour faire basculer l'intime conviction de ces jurés, mardi, l'accusation dévoile une carte majeure, un enregistrement inédit.
01:39Nous sommes le 17 décembre 2020, 33 heures après la disparition de Delphine Jubilat.
01:48Son frère et son cousin décident de rendre visite à Cédric, au domicile du couple.
01:55Se méfie-t-il de lui ? Imagine-t-il qu'il puisse être coupable ?
02:00Ils vont en tout cas enregistrer à son insu la conversation qui suit.
02:04Quand est-ce que vous avez parlé de divorce la première fois ?
02:07Cet été. On s'était donné un mois, un mois et demi pour sauver le couple si tu veux.
02:13Elle m'a dit non, non, mais ça sert à rien. De toute façon, ma décision est prise.
02:16Je suis déjà très loin dans ma tête.
02:17Je me dis qu'elle a trouvé quelqu'un, tu vois, et j'ai dit, j'ai fait de toute façon, c'est le mec que t'as rencontré sur Internet.
02:23L'échange entre les trois hommes dure plus de 20 minutes,
02:27pendant lesquels Cédric Jubilat parle parfois de sa femme au passé et d'un divorce qui semble acté.
02:32Il fait aussi preuve d'un certain calme au moment d'évoquer la disparition de l'avant-veille.
02:38Mais moi, 4h moins 10, 4h moins le quart, c'est la petite qui m'a réveillé, personne dans le lit.
02:44Je me suis dit, elle s'endormit sur le canapé, tu vois.
02:46Et puis là, j'ai commencé un peu à l'appeler.
02:49Ré.
02:50Le cousin et le frère de Delphine Jubilat continuent de l'interroger sur cette nuit-là.
02:56Qu'est-ce qu'elle avait comme chaussures ?
02:57Des espèces de boots, des trucs chauds.
03:01C'est pas un montant de 100 km.
03:02Non, mais c'est des trucs très chauds.
03:03Ouais, ouais.
03:04C'est des trucs chauds l'hiver, quoi.
03:05Et le pyjama dessous.
03:07Fait que...
03:08Ouais.
03:09C'est ce que je suppose.
03:11Que faut-il retenir de cet enregistrement ?
03:13Les deux camps vont avoir des interprétations diamétralement opposées des réactions de Cédric Jubilat.
03:21Les partis civils y voient un manipulateur.
03:24La défense, un homme au-dessus de tout reproche.
03:28Pendant moins de 10% de l'audio, il va parler de Delphine, des causes de sa disparition, des recherches.
03:34Mais ça, ça ne correspond qu'à 10% de l'audio.
03:36C'est quand même assez cocasse pour un homme qui est censé être inquiet,
03:39qui est censé avoir passé plus de 180-190 appels quelques heures auprès avant.
03:43Chacun l'interprète comme on veut, cet audio.
03:46Nous, nous considérons que c'est Cédric Jubilat.
03:48Vous avez des personnes qui viennent, qui veulent en savoir plus,
03:51qui ont déjà une certaine conviction, qui posent des questions, il y répond.
03:54Et à la fin, il s'effondre dans les bras de ces deux personnes.
03:58Ce jeudi, les avocats des partis civils souhaitent confronter Cédric Jubilat à ses propres mots,
04:03ses propres menaces.
04:06La nounou des enfants est appelée à la barre.
04:09La présidente veut l'entendre sur ce soir de 2020
04:12où elle garde les enfants du couple.
04:15Cédric rentre alors du travail,
04:18au moment où un reportage sur l'affaire Daval passe à la télé.
04:22Le féminicide retentissant qui a vu Jonathan Daval assassiner sa femme Alexia
04:26avant de jouer le mari dévasté pendant des mois.
04:29La baby-sitter raconte la réaction du père de famille.
04:36Moi, je regarde le reportage et je dis, c'est malheureux quand même pour la dame.
04:41Et M. Jubilat se retourne et il me dit, il n'est pas malin, j'aurais fait mieux que ça.
04:46On ne l'aurait jamais retrouvé.
04:47Dans son boxe, Cédric Jubilat nie formellement ses propos.
04:55En revanche, ce qu'il ne nie pas, ce sont les nombreuses fois où il a pu choquer des témoins,
05:00avec des phrases particulièrement virulentes.
05:04Comme lors d'une discussion avec l'un de ses amis, son dealer.
05:07Il m'a dit, ça ne se passe pas bien, j'ai envie de la tuer.
05:12Cédric était très énervé contre Delphine.
05:15Il pensait finir sa vie avec elle.
05:18Le fait d'avoir dit que j'allais la tuer, oui, je le reconnais.
05:22Mais ce n'est pas pour autant que je l'ai fait.
05:26Quel moment on peut valablement considérer que cet homme fait des aveux
05:30ou aurait pu prévenir à l'avance de tout le monde son crime ?
05:32Ça ne tient pas la route.
05:33Donc on ne peut l'interpréter que par cette ironie certainement mal placée.
05:39Il y a les mots de Cédric Jubilat et le ressenti de ceux qui le connaissent.
05:45Cette semaine, Anne est à la barre.
05:48C'est la meilleure amie de Delphine Jubilat.
05:50Sa confidente, sa voisine, celle qui connaît le mieux le couple et ses tumultes.
05:56C'était lourd, pesant.
05:57Il la surveillait.
05:59Il insistait pour savoir à quelle heure elle rentrait.
06:01Mais pour moi, il n'était pas d'accord pour se séparer.
06:04Pendant plus de trois heures, la meilleure amie de Delphine Jubilat
06:07dépeint le portrait d'un homme devenu oppressant, violent et menaçant.
06:14Un jour, il m'a dit, si elle a un amant, je le lui ferai à l'envers.
06:20Pour la première fois depuis le début du procès,
06:23la défense de l'accusé semble en difficulté.
06:25Ma thèse, c'est que lorsqu'effectivement il s'exprime auprès de certaines personnes,
06:30occasionnellement, et qu'il dit dans le cadre d'un geyser pulsionnel,
06:34j'en ai ras-le-bol, je vais péter les plombs et je vais la faire disparaître,
06:38je crois que là, effectivement, il est peut-être le plus sincère.
06:42Cette description-là a permis de comprendre un petit peu mieux l'environnement du couple,
06:46les mois qui ont précédé la disparition de l'infirmière.
06:49Et puis, ils ont aussi dressé, ces parties civiles, le portrait d'un père pouvant être particulièrement violent.
06:56Je n'ai pas eu le sentiment, voilà, que l'accusation reprenait ce matin du poids de la bête.
07:02Peu à peu, c'est le portrait d'un homme dur, autoritaire et violent qui se dessine.
07:07Un mari humiliant et un père aux méthodes éducatives brutales.
07:14À la barre ce mardi, c'est la sœur de Delphine Jubilard qui témoigne.
07:17Elle raconte notamment l'ambiance des réunions de famille
07:21et l'attitude de Cédric Jubilard avec ses enfants,
07:25Louis, 6 ans, et Elia, 18 mois, au moment de la disparition de leur mère.
07:31Quand on se retrouvait pendant les fêtes, il pouvait être énervé.
07:35On pouvait le constater quand il parlait à Delphine ou à Louis.
07:39Au repas de famille, Louis avait 5 ans, il jouait et il courait,
07:43et Cédric était sur un tabouret et lui a donné un coup de pied assez violent.
07:47Il disait à Delphine de ne pas s'en mêler, qu'il fallait l'élever à la dure.
07:52Face au comportement de son mari, Delphine Jubilard semble souvent honteuse, mais impuissante.
08:00Il était violent à l'égard de Delphine, il la rabaissé, il ne la mettait pas en valeur.
08:04Il était méprisant, méprisant à l'égard de son fils.
08:07Vous avez entendu que pendant 3 quarts d'heure, 1 heure, il le mettait au coin, à genoux à terre, bien sûr.
08:13Voilà, et vous avez surtout entendu qu'il ne se remet pas en question.
08:16Il banalise ces violences, c'est quand même scandaleux.
08:19J'essaie de lui faire dire qu'elles étaient régulières.
08:23Il peut concéder des gifles, mais il n'y a pas de remise en question.
08:26Sur la question des légaux, sous les genoux de Louis, il dit qu'ils étaient là par hasard.
08:30Et ça, c'est scandaleux.
08:31Les avocats des enfants énumèrent plusieurs épisodes de violence qui seraient intervenus,
08:39parfois en public, à l'égard du petit garçon.
08:41Nous savons que de sa naissance jusqu'à l'âge de 6 ans, il s'est fait un petit peu bousculer
08:47par un père sévère, pour employer des termes qui relèvent du doux euphémisme.
08:52Quand le bourreau est le père, par définition, on est un peu déchiré,
08:57puisqu'il aurait dû vous protéger, c'est celui qui vous secoue.
09:00Ça donne des choses un peu bizarres, qui consistent effectivement pour le gamin à dire
09:04« Moi, mon papa, je l'aime, mais trois points de suspension. »
09:08Voilà, ça, c'est l'état d'esprit d'un enfant de 6 ans.
09:12Derrière la vitre de son box, Cédric Jubilard, lui, refuse d'être accusé de maltraitance
09:16et essaye, comme il peut, de se justifier.
09:22Les enfants, c'est sûr qu'il faut qu'ils aient peur, mais je ne les terrorisais pas.
09:26On passait de très bons moments ensemble.
09:29Oui, il faut qu'ils aient peur, sinon on se fait bouffer.
09:33Ça donne une coloration à cette affaire, en fait, Cédric Jubilard.
09:36Il était violent à l'égard de lui.
09:38Il était violent psychologiquement, même à l'égard d'Elia, puisqu'il a traité d'handicapé.
09:42Il disait à des personnes de la famille « Tiens ton handicapé »,
09:45parce qu'elle avait 18 mois et qu'elle ne marchait pas encore.
09:50Pas question de faire témoigner les enfants au procès
09:53qui n'ont pas vu leur père depuis juin 2021.
09:58À la barre, l'avocate de Cédric Jubilard
10:01tente d'adoucir l'image négative de son client.
10:07Votre fils Louis a demandé à vous voir.
10:09Est-ce que vous avez envie que vos enfants viennent vous voir en prison ?
10:13En prison, non, mais en visio, oui.
10:15On vous l'a proposé ?
10:17Non, personne.
10:19Vous avez baissé les bras ?
10:20Mon dernier courrier date du 28 juillet
10:22et mon courrier n'a toujours pas été transmis.
10:26Louis et Elia Jubilard, aujourd'hui 11 et 6 ans,
10:30attendent pourtant des réponses de la part de leur père.
10:33C'est ce que rapporte l'administratrice des deux enfants.
10:36Louis est convaincu du décès de sa mère.
10:39Elia pense qu'elle est vivante.
10:41Elle nous dit qu'elle aimerait avoir une baguette magique.
10:44Elle fait abracadabra pour que sa maman revienne,
10:46pour ne pas l'oublier.
10:47Louis est convaincu que c'est son père qui l'a fait.
10:54Les 14 parties civiles sont représentées par 10 avocats.
10:58Face à eux, Cédric Jubilard, lui, peut compter sur maître Emmanuel Franck
11:02et maître Alexandre Martin, ses deux conseils,
11:06qui vont tenter de saper un à un les éléments du dossier
11:09pour redorer l'image de leurs clients.
11:13Moi, j'essaye et on essaye de faire ce qu'on peut
11:16avec le dossier qu'on a.
11:18Et ce dossier n'a jamais cherché autre chose
11:20que de raconter une histoire.
11:22Il y a des éléments dans le dossier
11:23qui nous font avoir une autre lecture de l'histoire
11:25et des éléments dans le dossier
11:27qui manifestement n'ont pas intéressé les enquêteurs.
11:29Toutes les portes n'ont pas été fermées,
11:31que des pistes n'ont pas été exploitées,
11:33mal exploitées,
11:34et que des choses ont complètement été mises de côté.
11:38Par exemple, cette découverte,
11:41sept mois après la disparition de Delphine Jubilard,
11:44leur livret de famille,
11:46est retrouvée sur la voie publique à Albi.
11:48Un élément clé que les enquêteurs
11:50n'auraient pas suffisamment exploité,
11:52estime Emmanuel Franck.
11:53Dans quel état il est, on ne sait pas.
11:58Qui le retrouve, on ne sait pas.
12:00On apprendra après qu'il est en très bon état,
12:03ce qui pose question.
12:05Et vous n'avez pas fait un petit prélèvement ADN dessus ?
12:08Mais vous voyez que c'est grave, là.
12:11Je n'ai pas de réponse.
12:14Les avocats de Cédric Jubilard
12:16peuvent également compter sur des témoins
12:18venus semer le doute,
12:20comme cet homme.
12:21A la barre, il raconte avoir vu une voiture
12:24à environ 2 km du domicile des Jubilards
12:26le 16 décembre 2020 au petit matin,
12:30soit quelques heures seulement
12:31après la disparition de Delphine.
12:34Moi, j'allais au travail,
12:35comme tous les matins.
12:38Je prends une route de campagne,
12:40si vous voulez,
12:41on ne voit jamais de voiture.
12:42Et ce jour-là,
12:44sans le savoir,
12:44il y avait cette histoire de Mme Jubilard.
12:47On a vu une voiture allumée
12:48sur le bas-côté de la route
12:51avec le plafonnier allumé.
12:53Et vous voyez un homme aussi, vous dites ?
12:55Oui, qui est arrivé sur le côté gauche.
12:57C'est-à-dire qu'il n'est pas dans la voiture à ce moment-là ?
12:59Non.
13:00Et ça vous étonne, ça ?
13:03J'ai été surpris sur le moment
13:04parce qu'on n'avait jamais vu de personne
13:06dans ce chemin.
13:07On n'avait jamais vu de voiture
13:08et jamais vu personne
13:09dans ce chemin de campagne.
13:11Le témoin est formel.
13:14Lorsqu'il apprend la disparition
13:15de Delphine Jubilard,
13:17il contacte la gendarmerie
13:18qui, dit-il,
13:19lui assure que ce qu'il a vu
13:20n'a pas de rapport avec l'affaire.
13:25Vous trouvez normal
13:26qu'à 48 heures de la disparition
13:28de Delphine Jubilard,
13:29vous appelez la gendarmerie,
13:31vous dites
13:31« J'ai vu un type courir
13:33comme un dératé,
13:34une voiture allumée
13:35et que pendant 15 jours,
13:37vous ne soyez pas auditionné ? »
13:39La présence inhabituelle
13:40de cette voiture
13:41pourrait pourtant,
13:42selon les avocats
13:43de Cédric Jubilard,
13:44permettre d'innocenter
13:45leurs clients.
13:47Car à cette heure-là,
13:48il était justement chez lui
13:49avec les gendarmes.
13:51On a assisté
13:52pendant trois heures
13:53à vraiment
13:55une démolition en règle
13:58de la part de la défense
14:00par rapport à des indices
14:01qui apparaissent
14:02un petit peu fragiles.
14:04Et la défense a tout repris,
14:06les indices les uns
14:07après les autres,
14:08pour tout torpiller
14:11de manière méthodique
14:12avec du bon sens,
14:14avec des arguments
14:15qui s'entendent.
14:17Et c'est toute la difficulté
14:17de cette enquête
14:18puisque lorsqu'un indice
14:20nous paraît à charge,
14:22on peut aussitôt
14:23lui opposer le contraire.
14:26Au total,
14:2765 témoins vont se relayer
14:29à la barre
14:30au cours des quatre semaines
14:31de procès.
14:33Deux d'entre eux
14:34sont particulièrement attendus.
14:36deux femmes,
14:37deux gendarmes,
14:39Fanny et Sophie.
14:43Elles doivent éclairer
14:44cette nuit du 15 décembre 2020
14:46où elles sont arrivées
14:47les premières
14:48au domicile du couple
14:49juste après la disparition
14:51de Delphine Jubilard.
14:52Voici leurs déclarations
14:55au lendemain des faits.
14:59J'arrive la première
15:00et vu que c'est éclairé
15:01à l'intérieur,
15:02je le vois accroupi.
15:03Pour moi,
15:04M. Jubilard est accroupi
15:05devant la machine à laver.
15:08Dans mon souvenir,
15:09le hublot est ouvert.
15:10Il est en train
15:11de le refermer
15:12quand il nous voit arriver.
15:14Je ne saurais pas dire
15:14ce qu'il y avait
15:15dans la machine
15:16ni ce qu'il faisait exactement.
15:17Pour que les jurés
15:22se fassent une meilleure idée,
15:24des documents sont projetés
15:25comme les photos
15:26de la reconstitution des faits
15:28car le comportement
15:29de Cédric Jubilard
15:30devant cette machine à laver
15:31paraît surprenant.
15:35Pardon de le dire ainsi,
15:37mais l'hygiène corporelle
15:39de Cédric Jubilard
15:40interroge sur cette pratique.
15:44Je ne pense pas
15:44qu'il passait sa vie
15:45à faire des machines à laver.
15:51À l'époque déjà,
15:52cette pièce du dossier
15:53autour de la machine à laver
15:54cristallise les attentions
15:56des enquêteurs.
15:59Pourquoi Cédric Jubilard
16:00la remplit-il en pleine nuit ?
16:02Tente-t-il d'effacer
16:03d'éventuelles preuves ?
16:07Ça, c'est quelque chose
16:08qui va lui être reproché
16:09dès le début.
16:11Et lui,
16:11il va l'expliquer
16:12de la façon suivante.
16:13Il va dire
16:13« Moi, j'ai appelé
16:14à 4h09 du matin.
16:15Ils arrivent 50 minutes après.
16:17Dans l'intervalle,
16:18je ne vais pas me recoucher.
16:19Je n'ai pas du tout
16:20envie de dormir.
16:20Je suis inquiet.
16:21Je ne sais pas quoi faire.
16:22Et donc,
16:22je prends des choses
16:23qui sont par terre
16:24puisque nous savons
16:25que ce n'est pas très ordonné
16:26chez lui.
16:26Et je vais les mettre
16:27dans la machine à laver
16:28en attendant qu'ils arrivent.
16:29Alors, il aurait dû faire quoi ?
16:30Se servir un verre d'eau ?
16:31Prendre un café ?
16:32De toute façon,
16:33tout lui aurait été reproché.
16:36Les deux gendarmes
16:37sont à nouveau questionnés
16:39sur la scène
16:39de la machine à laver.
16:41Un doute persiste.
16:42Cédric Jubilard
16:43s'en est-il servi ?
16:45Les deux gendarmes
16:46sont aussi interrogés
16:47à propos du témoignage
16:48de la meilleure amie
16:49de Delphine Jubilard.
16:52Elle leur aurait déclaré
16:54que la jeune femme
16:55pouvait s'absenter
16:56en pleine nuit.
16:56Or, devant le jury,
17:00aucune des deux gendarmes
17:01n'a évoqué
17:02cette information cruciale,
17:04ce que les avocats
17:05de la défense
17:06ne vont pas manquer
17:07de relever.
17:10Êtes-vous briefée
17:11avant de venir ?
17:13Je prépare seule.
17:15Donc seule,
17:16vous oubliez la même chose
17:18que votre collègue
17:18qui a préparé seule,
17:20elle aussi, d'accord ?
17:21Vous vous êtes réunie
17:24avec les enquêteurs ?
17:25Euh...
17:27Oui.
17:28On avance,
17:28ce n'est pas votre procès,
17:30mais comme par hasard,
17:31vous faites la même erreur.
17:35Ce que l'on a relevé,
17:37c'est qu'il y a
17:38deux omissions
17:38qui ont été faites
17:39par les deux gendarmes
17:41à deux moments différents,
17:42deux points très précis
17:44qui sont à décharge
17:45et comme par hasard,
17:46ces deux gendarmes
17:46ont oublié
17:47ces deux points précis.
17:48C'est très curieux quand même
17:49que l'on puisse avoir
17:50deux éléments à décharge
17:51qui ne soient pas exposés
17:53par deux gendarmes
17:55à deux moments différents.
17:56Les avocats pointent
17:57des lacunes dans leurs dépositions
17:58et vraiment,
17:59on sent que pied à pied,
18:00ils ne vont pas lâcher
18:00pendant quatre semaines.
18:01À chaque fois qu'il y a moyen
18:02de retourner un témoin
18:03et de montrer qu'il y a des failles,
18:05ils vont aller là-dedans.
18:08Même stratégie ce lundi,
18:10lorsqu'à la barre,
18:11les avocats de Cédric Jubilard
18:12appellent Dominique Alzéhari,
18:14l'ancien procureur
18:16de la République de Toulouse,
18:17en charge de l'affaire
18:18il y a cinq ans.
18:19L'audience démarre alors
18:22par la diffusion
18:22d'une conférence de presse
18:24tenue en juin 2021,
18:27soit six mois
18:27après la disparition
18:28de Delphine Jubilard.
18:30Les investigations ont conduit,
18:33vous le savez,
18:33à la mise en garde-vue
18:35de M. Cédric Jubilard
18:36le 16 juin.
18:38Il a été mis en examen
18:38pour homicide volontaire
18:40par 11 juin.
18:41Si cette conférence de presse
18:43d'une heure est rediffusée
18:44ce jour-là devant la cour d'assises,
18:46c'est parce que les avocats
18:47de Cédric Jubilard
18:48remettent son impartialité
18:50en cause
18:51et estiment
18:52qu'elle serait à l'origine
18:54d'un procès
18:54totalement biaisé.
18:57Derrière son masque,
18:58Covid oblige,
19:00Dominique Alzéhari
19:01désigne ce jour-là
19:02le mari de Delphine Jubilard
19:04comme le suspect numéro un.
19:07Selon la défense,
19:08certains passages
19:09seraient orientés
19:10et comporteraient
19:11des approximations
19:13comme lorsque le procureur
19:15parle de mobile
19:16et affirment
19:17qu'un témoignage
19:18est crédible.
19:19La prégnance du conflit
19:21sur la séparation
19:23peut être relevé
19:24presque de l'ordre du mobile.
19:26Son fils,
19:27âgé de 6 ans,
19:28il entend entrer
19:29dans sa chambre
19:29alors qu'il est réveillé
19:30une violente dispute
19:31entre les parents.
19:33C'est un témoignage
19:34qui me paraît crédible.
19:36Vous exposez
19:37par une affirmation
19:38que le conflit conjugal
19:39est de l'ordre du mobile.
19:41Vous qualifiez de crédibles
19:42les déclarations de l'enfant.
19:44Est-ce que ce n'est pas
19:44une appréciation portée
19:45sur les charges ?
19:47À ce moment-là,
19:47c'était un exercice difficile.
19:49Je n'ai jamais dit
19:50que j'apportais
19:51une parole divine.
19:54Avez-vous conscience
19:55que la majorité
19:55des éléments
19:56que vous donnez
19:57sur le dossier
19:57sont des éléments faux ?
19:59Je suis intervenu
20:00en conscience
20:01au vu des éléments
20:02dont je disposais.
20:03Je n'ai pas 4 ans
20:04d'analyse du dossier derrière.
20:06Nous avons, je crois,
20:07largement démontré
20:08d'une part
20:09que M. le procureur
20:10de la République
20:11avait porté
20:12une analyse
20:13sur les charges.
20:14Et ça,
20:14il n'en a pas le droit
20:15et avait diffusé
20:16des éléments
20:17totalement mensongers.
20:19Il obtient
20:20des informations
20:20erronées
20:21de la part
20:22des services
20:22de gendarmerie
20:23et ce faisant,
20:24lui-même étant trompé
20:26par les services
20:27de gendarmerie,
20:27il trompe
20:28la France entière.
20:30Une démonstration
20:31qui, sans surprise,
20:33n'a pas fait mouche
20:34auprès des avocats
20:35des partis civils.
20:35A la sortie
20:38de l'audience,
20:39il dénonce
20:39unanimement
20:40un écran de fumée.
20:42Que, à l'époque,
20:43les indices graves
20:44et concordants
20:45aient été mal relayés
20:46ou pas
20:47par M. le procureur,
20:48très sincèrement,
20:49ce n'est pas le problème.
20:50C'est un faux procès
20:51dans le procès,
20:52mais comme dirait
20:53un homme politique
20:54cérébre,
20:54ça a fait pchit.
20:55Ça n'a absolument
20:56aucun intérêt
20:57s'agissant
20:58d'étudier
20:59les charges
21:00qui peinent
21:00sur M. Jumillard.
21:01Après deux semaines
21:03d'audience,
21:04un doute épée
21:05plane encore
21:06au-dessus
21:06de la cour d'assises
21:07du Tarn.
21:09Dès lundi prochain,
21:10d'autres témoins
21:11vont défiler à la barre,
21:13parmi lesquels
21:14l'amant de Delphine Jubilard
21:15ou encore
21:16les ex-compagnes
21:17de l'accusé
21:18qui assurent
21:19avoir reçu
21:20les aveux
21:20de Cédric Jubilard
21:21au Parloir.
21:25Lui,
21:26qui,
21:26depuis le début
21:27de son procès,
21:28clame son innocence.
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