- il y a 2 mois
Un déjeuner partagé avec Sébastien Chenu, député Rassemblement National du Nord, pour revenir sur la colère des agriculteurs et leur mobilisation contre l'accord de libre échange avec des pays du Mercosur.
Au menu également: la frite ! Direction Comines près de la frontière belge...c'est là que Philippe Frenoi, champion du monde de frites dans la catégorie familiale a installé sa baraque...à frites.
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
Au menu également: la frite ! Direction Comines près de la frontière belge...c'est là que Philippe Frenoi, champion du monde de frites dans la catégorie familiale a installé sa baraque...à frites.
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
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NewsTranscription
00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique à table, une nouvelle saison avec des députés gourmands,
00:24des reportages savoureux et des discussions passionnantes sur notre alimentation et notre agriculture.
00:30Un plaisir que j'ai l'honneur de déguster avec vous, mon très cher Jean-Pierre Montanet. Bonjour.
00:34Bonjour Valérie.
00:35Et bonjour à vous Sébastien Chenu.
00:36Bonjour Monsieur Chenu.
00:37Bonjour à tous.
00:38Alors Sébastien Chenu, vous plongez dans la marmite de la politique dès 2001 et pendant plus de 13 ans,
00:44vous serez adjoint au maire de la ville de Beauvais dans l'Oise et vice-président de la communauté d'agglomération de Beauvais.
00:51D'abord au fourneau de l'UMP, c'est aujourd'hui avec les casseroles du Rassemblement national que vous améliorez vos recettes.
00:57Député de la 19e circonscription du Nord depuis 2017, vous avez d'abord siégé parmi les non-inscrits
01:04avant de vous asseoir officiellement sur les bancs du groupe présidé par Marine Le Pen.
01:08Sur votre piano, vous surveillez la cuisson de plusieurs plats en même temps,
01:13la commission des affaires étrangères, le groupe d'amitié avec le Royaume-Uni
01:16et le groupe d'études sur les discriminations LGBTQIphobie.
01:21Un dossier qui vous tient particulièrement à cœur.
01:23Vous, le fondateur de Gaylib, association française qui milite pour les droits des personnes lesbiennes,
01:29gaites, bisexuelles et trans.
01:31Alors au menu du jour, vous avez choisi des spécialités du Nord
01:34que Jean-Pierre Montanet va nous décliner tout de suite.
01:37Oui, du Nord, une carbonade flamande et en dessert, une tarte à la rhubarbe.
01:41Dans le dessous des plats, on va revenir sur la mobilisation des agriculteurs
01:46et les raisons de leur colère.
01:48Dans les pieds dans le plat, Valérie, que serait la cuisine du Nord sans frites ?
01:52Avant de répondre, je vous conseille de regarder ce reportage
01:54tourné à la friterie du Nord avec le champion du monde de la frite.
01:58Voilà pour le menu maintenant.
01:59On passe à table avec cuisine et confidence.
02:02Ah, décidément, cette émission porte très bien son nom.
02:11Et oui, la table est devenue tellement politique.
02:14Et ce n'est pas votre menu, Sébastien Chenu, qui va nous inciter à penser le contraire.
02:18Vous, l'esprit curieux, gourmand, qui une fois à table,
02:21doit se passionner pour toutes les cuisines et oublier la tambouille rance de la politique.
02:25Je pensais donc être surpris, voire désarçonné par votre choix culinaire.
02:29Alors certes, je ne m'attendais pas de votre part à un couscous,
02:33un plat pour le coup éminemment politique,
02:35préompté ici en général par nos invités écolos ou France insoumise.
02:39Mais force est de constater que choisir une carbonate flamande,
02:41plat culte de la cuisine du Nord,
02:43votre territoire politique, marqueur identitaire de la patrie des ch'tis,
02:47c'est un peu claironner entre deux bouchées, on est chez nous.
02:50Slogan entonné les soirs de meeting du RN.
02:53Alors vous allez crier à la caricature.
02:56Et je l'admets, car on peut aussi voir dans ce choix
02:58un hommage sincère pour un terroir,
03:01des spécialités qui font la fierté d'une région souvent stigmatisée.
03:05Et d'ailleurs, savez-vous qui dans cette émission a déjà demandé,
03:08comme vous, une carbonade ?
03:09Ah non.
03:10Non.
03:10Eh bien, un autre ch'ti de l'Assemblée nationale,
03:13Fabien Roussel.
03:14Le communiste.
03:15Moralité, la table n'est pas que politique,
03:18c'est aussi une affaire de cœur et de tripes, c'est bien ça ?
03:21Oui, vous avez raison.
03:22C'est autour d'une table que souvent les discussions qui peuvent être animées
03:26commencent, mais sur lesquelles on peut échanger sérieusement,
03:29on peut échanger plus légèrement,
03:31mais la table réunit les individus.
03:34Et dans le Nord, c'est vrai que, comme partout en France,
03:37on aime bien la table, on aime bien manger,
03:39mais c'est vrai qu'on peut être très éloigné politiquement
03:41et se retrouver autour d'un plat pour confronter nos idées.
03:45C'est, je crois, aussi une spécificité un peu française.
03:47En Italie, un peu, il y a ça aussi.
03:49Mais l'idée de se retrouver autour du plat
03:50et de se confronter plus sereinement, en tous les cas,
03:54que lors des joutes d'hémicycles, ça fait partie de notre histoire.
03:58Vous avez résumé un peu toutes les sens de cette émission.
04:01On va la goûter, cette carbonade flamande,
04:04qui a été réalisée par le restaurant Le Bourbon.
04:06Et surtout, vous allez nous dire si elle est comme vous l'aimez,
04:09cette carbonade.
04:11Est-ce que vous pouvez nous expliquer déjà
04:14pourquoi vous avez choisi ce plat ?
04:16Oui, c'est un plat, typiquement, vous l'avez dit, du Nord.
04:20En fait, c'est un ragoût de viande avec de la bière
04:23qui est à l'origine cuit sur des braises.
04:25Alors, je ne sais pas si nos cuisiniers du Café Bourbon
04:27à côté de l'Assemblée nationale l'ont cuit sur des braises.
04:30Mais en tous les cas, il allie l'amertume de la bière,
04:34la viande et la cassonade.
04:35Donc, il y a un petit goût sucré.
04:38Ça, c'est sur la recette.
04:40C'est un plat qui est dans tous les restaurants du Nord.
04:41Moi, quand je vais au Vauban, à Bouchin, dans ma circonscription,
04:45ou quand je vais dans les restaurants,
04:48on a un estaminé qui a été, à Tiant,
04:51qui a été célébré comme le meilleur estaminé.
04:53C'est le nom, effectivement, des endroits dans lesquels,
04:55historiquement, on se retrouvait dans le Nord,
04:58c'est-à-dire à mi-chemin entre un café et un restaurant.
05:01À Tiant, c'est l'estaminé de l'année 2024.
05:03On sert de la carbonade.
05:04On la sert dans tous les endroits à la mode,
05:06dans tous les restos à la mode, à Lille, etc.
05:08Mais également dans les petits estaminés, dans les campagnes.
05:12Et c'est vrai que c'est un plat typique.
05:14Il y en a d'autres, le Water's Oil en fait partie.
05:15Goûtez-la parce que vous...
05:16Mais je vais la goûter, oui.
05:18Elle est bonne quand elle est chaude.
05:19Exactement.
05:21Alors, on ne peut pas vous poser des questions
05:22et vous demander de manger en même temps,
05:23mais quand même, c'est un peu la cousine du bœuf bourguignon.
05:27Entre les deux, pour vous, il n'y a pas photo.
05:30Allez, je vous fais parler de la bouche.
05:31Elle est bonne.
05:32Elles se sont bien débrouillées.
05:33Elles se sont bien débrouillées.
05:34Oui, c'est un peu la cousine du bœuf bourguignon.
05:36Vous avez raison, ça fait partie de ces plats qui ont une histoire,
05:41qui font que, évidemment, ils sont l'identité de notre pays.
05:46Le Nord, c'est un territoire d'identité.
05:49Vous l'avez dit, quand on va dans les Flandres
05:50ou quand on va dans le Hainaut
05:52ou quand on va dans l'Avénois,
05:53avec le Maroual, bien connu,
05:56j'ai évité l'éternelle caricature du Nord associée au Maroual,
05:59mais ce sont des plats d'identité.
06:02Ce sont des plats qui disent beaucoup de notre histoire,
06:04qui disent beaucoup du fait que le Nord, historiquement,
06:08avait été rattaché aussi aux Pays-Bas espagnols.
06:11Et donc, il y a toute cette histoire aussi à travers notre cuisine.
06:15Et je crois que, qu'on soit nordiste ou qu'on soit sudiste,
06:20c'est un élément de fierté régionale.
06:22Je veux dire fierté, je l'ai dit,
06:23parce que souvent, ces régions sont un peu stigmatisées.
06:25Et c'est dans la cuisine, dans ces recettes,
06:27qu'on retrouve des moments d'être heureux,
06:30de vivre dans ces terroirs.
06:33Et justement, en 2023,
06:35les Hauts-de-France ont obtenu le label
06:36de région européenne de la gastronomie.
06:40Qu'est-ce que vous pensez de cette reconnaissance ?
06:42C'est important, ce genre de titre, ou pas vraiment ?
06:44Oui, parce qu'on a un territoire populaire
06:46et que souvent, on associe l'aspect populaire
06:49à la moindre qualité.
06:51On mange très bien dans le Nord.
06:53Je vous ai cité quelques plats.
06:56Il y a des plats tout simples.
06:57Quand les gens ont quelques minutes,
06:59ils vont à la friterie, je sais qu'on en parlera.
07:02Ils vont manger ce qu'on appelle un Américain,
07:05c'est-à-dire quelque part le cousin d'un burger.
07:09Mais on mange aussi très bien une cuisine élaborée.
07:12La bière est un élément, la cassonade est un élément.
07:15Les viandes, que ce soit le lapin, que ce soit le veau,
07:17que ce soit le porc, que ce soit le bœuf,
07:19sont toutes très bien travaillées dans les restaurants du Nord.
07:22Et c'est vrai que la gastronomie nordiste,
07:25elle vaut le coup d'œil.
07:27Ce n'est pas uniquement les boules frites
07:28ou les harengs de Dunkerque,
07:30les boules frites de la braderie de l'île.
07:32Il y a des choses plus élaborées.
07:34Et c'est vrai que j'invite, en tous les cas,
07:36les uns les autres à venir faire un peu
07:37le circuit touristique et gastronomique du Nord
07:40pour ceux qui en ont le temps.
07:42Ils découvriront, ils se feront surprendre
07:43par des goûts et des saveurs qui sont assez uniques.
07:47Alors, vous parlez bien de la cuisine.
07:49Mais est-ce que vous êtes bon au fourneau ?
07:50Tout à l'heure, dans son portrait, il est au piano.
07:52Donc, on se dit, tiens, il est au piano.
07:54Mais est-ce que vous faites de la cuisine vous-même ?
07:55Dites-le.
07:56Non, non, non, je suis nul.
08:00J'aimerais être bon cuisinier.
08:04D'abord, je pense qu'il faut du temps.
08:06Souvent, en politique, on manque de temps.
08:07Mais le temps, il faut savoir le prendre.
08:09J'ai autour de moi des gens qui cuisinent très bien
08:11et qui savent prendre le temps de le faire.
08:13Mais moi, je suis assez médiocre.
08:15Et je suis épaté.
08:16Moi, j'adore manger.
08:17Oui, on le sent.
08:18J'adore manger.
08:19Vous seriez incapable de faire une carbonade ?
08:21Capable, j'en sais rien.
08:22Ce serait peut-être raté.
08:23Mais en tous les cas, j'adore manger.
08:25J'adore manger de tout.
08:27J'avais tenté, à une époque,
08:29quand j'étais chef de cabinet de Christine Lagarde,
08:31il y a déjà longtemps,
08:32j'avais tenté pour un peu,
08:34quand je l'accompagnais dans nos déplacements,
08:36comme elle, de devenir végane.
08:37En tout cas, Christine Lagarde est végétarienne.
08:39C'est ma prochaine question.
08:40Alors, allez-y.
08:40Et je m'étais dit, c'était plus simple,
08:42puisque quand on accompagne son patron, son ministre,
08:45de commander la même chose que lui à table.
08:47Et en fait, je n'ai pas tenu.
08:48J'aime trop la viande.
08:49J'aime trop les viandes.
08:51Et c'est vrai que ce n'est pas pour moi.
08:53L'histoire du véganisme.
08:54Et puis, c'est un rapport au plaisir.
08:56C'est un rapport au terroir.
08:58Non, mais vous devancez vraiment ma prochaine question.
09:01J'allais justement revenir sur ce plat,
09:04un plat de viande.
09:04Mais vous venez de le dire également.
09:06Vous avez cité le lapin, le bœuf, le porc, etc.
09:10Quand on vous dit,
09:12quand vous lisez,
09:13quand vous écoutez,
09:15même certaines recommandations médicales,
09:18qui préconisent de manger moins de viande.
09:20Ça vous fait mal ?
09:21Ça vous heurte ?
09:23Non, mais moi, je n'aime pas
09:24le côté aseptisé, hygiéniste de nos sociétés.
09:28Je pense qu'on est responsable.
09:30Il faut faire attention.
09:31Moi, je suis très gourmand.
09:32J'adore le sucre.
09:33Ce n'est pas pour ça que je vais me jeter dessus.
09:35J'essaie d'avoir une discipline.
09:36Parce que tout consommer de façon excessive
09:39peut avoir des inconvénients.
09:41Mais je pense qu'il ne faut pas se limiter.
09:45La nourriture, c'est nécessaire, c'est essentiel.
09:48Mais ça doit aussi être, quand c'est possible, du plaisir.
09:52C'est des moments de plaisir.
09:53Se retrouver à table, avec des amis, en famille, entre collègues.
09:58Répondre à une invitation à déjeuner.
10:01Aller au déjeuner du dimanche en famille.
10:04Découvrir, moi, vous l'aviez vu, chez Emmanuel Taché, en Camargue, la viande de taureau.
10:10Découvrir des nouvelles sensations, des nouveaux goûts.
10:13Je pense que c'est important.
10:14Et le goût de la viande, pour moi, il est lié, non seulement à notre pays, à notre histoire.
10:20Mais je n'aime pas qu'on pose des interdits.
10:23Bien sûr, il faut diversifier.
10:24J'aime bien les poissons, également.
10:25Mais il faut diversifier sa nourriture.
10:28Mais l'idée de faire culpabiliser les gens, je trouve que ça va à contrario de nos valeurs.
10:34J'aime la viande.
10:35Il n'y a pas beaucoup de députés qui disent ça et qui osent le claironner.
10:37Alors, vous êtes viandard.
10:38Vous avez failli passer végan, mais c'était trop compliqué pour vous.
10:41Est-ce que vous êtes plutôt entre les deux, maintenant ?
10:42Parce que c'est à la mode flexitarien.
10:45On mange moins de viande et de meilleure qualité.
10:48Oui, je ne raisonne pas comme ça en essayant de me définir.
10:52Je mange ce que j'ai envie de manger.
10:53Alors, après, j'ai une espèce de particularité un peu psychorigide.
10:57Quand je vais au restaurant, je mange toujours le même plat dans le même restaurant.
11:01Si je vais au Bourbon, et j'ai l'habitude au Bourbon de manger un burger,
11:05je mangerais toujours, si je l'ai trouvé bon, toujours un burger dans ce restaurant-là.
11:09Mais dans le restaurant d'à côté, je mangerais...
11:11Ça me prie probablement de découvertes d'autres plats.
11:16C'est un peu un côté psychorigide.
11:18Et c'est vrai que quand je vais, je le disais, au Vauban à Bouchin,
11:23si je mange là-bas de la carbonate flamande, je mangerais toujours une carbonate flamande dans ce restaurant.
11:28Après, j'adore manger italien.
11:29C'est pratique pour les restos, quand ils voient M. Chenu arriver, aller la carbonate flamande pour la deux.
11:34Mais j'aime beaucoup les cuisines dites du monde.
11:37Moi, j'adore le couscous, j'adore manger italien.
11:40Comme la plupart des Français.
11:41Bien sûr, je crois que c'est le plat préféré.
11:42C'est l'un des plats préférés des Français.
11:43On a un excellent italien à Denain qui s'appelle Cheppepone.
11:45Oui, on va parler.
11:46Quel bonheur d'y aller.
11:47Donc, voilà, il ne faut rien s'interdire.
11:49C'est vraiment le plaisir.
11:52Et puis, je suis très reconnaissant à nos agriculteurs de nous donner une viande de qualité, le mal qu'ils se donnent.
12:01Voilà, je sais qu'ils traitent bien leurs animaux.
12:04Je sais qu'on a cette chance dans notre pays.
12:06Il faut la préserver.
12:07Il y a des gens du bout du monde qui rêvent de venir en France pour manger, pour découvrir nos assiettes.
12:13Et c'est vrai que quand on compare aux États-Unis, en Grande-Bretagne, la comparaison ne tient pas deux secondes.
12:20Franchement, c'est en France qu'on mange le mieux.
12:21Mais donc, ça veut dire que vous mettez plutôt en valeur, à l'honneur, ces agriculteurs et agricultrices qui travaillent plutôt en raisonné,
12:29qui vont avoir des petites exploitations pour que leur bœuf, leur porc soient de meilleure qualité, peut-être même bio.
12:35C'est ça que vous défendez ?
12:36Non, mais moi, je défends une agriculture qui puisse vivre de son travail.
12:40En fait, qu'elles soient des grandes ou des petites exploitations, moi, ce que je vois, c'est que nos agriculteurs sont face à un modèle
12:46qui est en train de disparaître parce qu'il croule sous les normes, il croule sous les charges,
12:53il croule sous une concurrence qui est absolument non maîtrisée.
12:57Et évidemment, à la fin, ça amène plus de difficultés.
13:01D'abord, ça amène la disparition de beaucoup de nos agriculteurs,
13:04la disparition de beaucoup de nos agriculteurs.
13:06Mais on a une diversité de modèles dans notre pays et il faut la préserver.
13:11C'est très dur de nourrir le pays aujourd'hui.
13:15Quels sont les plats de votre enfance ? Parce que souvent, ça dit quelque chose du personnage.
13:19Est-ce que c'est déjà vous mangez de la carbonate quand vous étiez en culotte courte ?
13:22Oui, chez nous, on a toujours mangé de la viande sous toutes ses formes et toutes les viandes.
13:27Je crois que là-dessus, il n'y a pas d'interdit.
13:33Alors, il y a des choses que je n'aime pas.
13:35Je ne suis pas du tout fort sur les abats.
13:39Et puis, longtemps, j'ai eu une réticence sur les huîtres.
13:43Et on me disait toujours, et j'étais très lassé d'entendre autour de moi,
13:46mais les huîtres, c'est super bon, tu devrais...
13:48J'avais un blocage presque physique.
13:50Et un jour, j'ai décidé de faire sauter, comme quoi tout repose sur l'inconscient,
13:55de faire sauter ce blocage moi-même.
13:56Je suis arrivé en Charente, dans un restaurant où on faisait des huîtres.
14:02Et j'ai dit, à partir d'aujourd'hui, je vais aimer les huîtres.
14:04J'ai commandé un grand plat d'huîtres, je les ai mangés, et j'ai adoré ça.
14:09Et depuis, j'adore les huîtres.
14:11C'est-à-dire qu'en fait, mon blocage, il était psychologique.
14:13Et j'ai fait sauter moi-même le verrou.
14:15Et aujourd'hui, je comprends, effectivement, qu'on puisse adorer les huîtres.
14:17Je trouve ça remarquable.
14:19Les huîtres, si je ne dis pas de bêtises, c'est un peu gras, non ?
14:21Ça dépend, vous avez tout.
14:22Elles peuvent être un peu grasses, mais à mon avis, c'est moins gras qu'une côte de porc.
14:27Alors, justement, vous allez comprendre mon raisonnement.
14:29La carbonate, c'est assez riche.
14:31Les huîtres aussi.
14:32Vous faites attention à votre ligne ou pas ?
14:34Bah oui, c'est même une espèce d'obsession dans ma vie et de désespoir.
14:38Comme je suis gourmand, j'ai du mal à résister.
14:43Et si j'ai du mal à résister, ça peut avoir des conséquences fâcheuses sur ma ligne.
14:47Donc, je contrebalance en faisant du sport, de façon à ne pas terminer comme la légende le veut.
14:54Chaque député entrant à l'Assemblée nationale prend un ou deux kilos par an.
14:58Ce qui fait qu'au bout d'une mandature de cinq ans, on a pu prendre dix kilos.
15:02Donc, j'ai évité cela et je fais attention et je compense par une hygiène de vie.
15:09On en parlera.
15:10Moi, je ne bois pas beaucoup.
15:11J'essaie de faire du sport, mais c'est vrai que j'aime bien manger.
15:15Oui, vous ne faites pas spécialement attention à votre ligne, vous essayez de rattraper par ailleurs.
15:18Voilà, j'essaie de faire en sorte que dans le cadre global, tout ça s'équilibre.
15:21Donc, carbonate à midi, haricots vers le soir, c'est ça ?
15:23Oui, il faut compenser.
15:25Et pour préparer une bonne carbonade, je crois que vous allez nous donner quelques conseils, Jean-Pierre.
15:30Oui, alors, trois choses à savoir pour réussir sa carbonade.
15:33Alors, on a dit tout à l'heure que c'était une cousine du bœuf bourguignon.
15:38C'est vrai, mais il y a quand même quelques différences.
15:41La principale étant que c'est la bière qui remplace le vin.
15:44Le vin de Bourgogne est normal.
15:46Évidemment, ils ont mis du vin, les bourguignons, dans leur bœuf bourguignon.
15:49Au nord, on met de la bière.
15:50Mais attention, le choix de la bière n'est pas anodin, car elle va plus ou moins...
15:53...parfumer cette carbonade.
15:55Donc, si vous l'aimez plutôt forte, optez, ou pas trop forte, optez plutôt pour une blonde, qu'on a sous les yeux.
16:00Si vous voulez un goût plus corsé, eh bien, vous prenez une plumaltée ou une bière ambrée.
16:06On en a une aussi apportée par M. Chenu.
16:08Et les bières belges, bien sûr, sont bienvenues pour les carbonades.
16:12Ce qui fait la différence aussi avec le bourguignon, c'est la sauce parfumée,
16:15avec des ingrédients qui font le sel de la carbonade.
16:17C'est la vergeoise.
16:19C'est un sucre brun et quelques miettes.
16:22Alors, je ne sais pas s'ils les ont mises dans cette carbonade que je trouve excellente.
16:26Des miettes de pain d'épices.
16:27Voilà pour la note sucré-salé.
16:29Le pain d'épices contient un peu d'épices, de la cardamone, de la cannelle.
16:32Et ça va aussi infuser dans les saveurs de cette carbonade.
16:38Un peu de moutarde, du vinaigre de vin et un bouquet garni.
16:40Enfin, il faut être vigilant sur le choix de la viande de bœuf.
16:42Les morceaux de paleron, jarret, joues, macreuses sont à privilégier.
16:47Notons que ce sont des morceaux pas très nobles,
16:50donc plus économiques que le faux filet ou la côte de bœuf.
16:53Et puis, une petite astuce, je ne sais pas si M. Chenu la connaît,
16:57faire mariner la viande dans de l'eau pétillante
16:59pour adoucir le collagène et la rendre encore plus tendre.
17:03Attention, temps de cuisson, au moins 3 heures.
17:06Donc une carbonade, ça s'anticipe.
17:08Ça prend du temps.
17:09Et pour accompagner ce plat, on en parlait,
17:12vous nous avez apporté une boisson très particulière,
17:15une bière, la choulette, si je ne dis pas de bêtises.
17:18Elle nous vient directement du village d'Ordin,
17:20à quelques kilomètres de Valenciennes.
17:23Pourquoi ce choix ?
17:23Tenez, la bouteille.
17:25D'abord parce que, c'est bon,
17:27elle existe sous deux formes, ambrée et blonde.
17:32La bière, c'est vraiment la boisson du Nord,
17:35que ce soit la Belgique, que ce soit la Picardie
17:38ou que ce soit le Nord-Pas-de-Calais.
17:41La bière, c'est vraiment le berceau de cette boisson.
17:46La choulette d'Ordin, elle a une particularité.
17:49Ils ont eu un prix d'or pour la blonde,
17:51si mes souvenirs sont bons,
17:52et un prix d'argent pour la bière ambrée.
17:54C'est à Ordin, c'est dans ma circonscription.
17:56C'est encore des rares endroits en France
17:59où on fait la bière sur place
18:01et où on peut, lorsqu'on déjeune,
18:04aller voir, en tous les cas,
18:05la fabrication de la bière.
18:08Et c'est vrai que ça reste très associé au plat.
18:13J'ai parlé tout à l'heure des waterzoys.
18:15On parle de la cassona,
18:20de tous les arômes
18:22et de tout ce qui est ajouté.
18:23Mais on peut parler aussi de la fricadelle.
18:26Vous savez, c'est cette saucisse
18:28dans laquelle on dit qu'on ne sait pas
18:29ce qu'il y a dedans.
18:31Et c'est vrai que souvent,
18:32bière plus fricadelle,
18:33bière plus frites,
18:34bière plus viande,
18:35on la met aussi, j'allais dire,
18:36à toutes les sauces, la bière.
18:37Et on la met effectivement dans la carbonade aussi.
18:40Est-ce que vous en buvez tous les jours ?
18:42Est-ce que vous buvez régulièrement ?
18:43Est-ce que vous avez un peu fleuré le sujet ?
18:46L'alcool, ce n'est pas vraiment votre truc ?
18:48Non, je n'ai pas un grand buveur.
18:50Je ne bois pas beaucoup d'alcool.
18:54Je bois...
18:55Par principe ?
18:56Par discipline.
18:58Je fais attention.
19:01Mais c'est vrai que j'aime bien cette bière.
19:03Là, j'ai pris de la blonde.
19:03Je crois qu'on vous a servi de la blonde également.
19:06C'est trop bonne, elle est très bonne.
19:07Cette bière est très bonne.
19:08Et on a aussi en France,
19:10toute une catégorie,
19:11depuis les champagnes jusqu'aux vins de Bourgogne
19:14que vous avez cités.
19:16Donc vous buvez du vin aussi, par ailleurs ?
19:17Oui, je peux boire du vin aussi.
19:18Je fais vraiment attention.
19:20Là aussi, c'est une discipline à laquelle je m'astreins.
19:23Mais comme pour la nourriture.
19:25Comme je pourrais manger des dizaines de plats différents,
19:28je pourrais boire des dizaines d'alcool différents.
19:31Tant la variété, la gamme, l'offre,
19:33en France, est formidable.
19:35Ce qui est intéressant, Valérie,
19:36c'est que, autant la consommation de vin rouge,
19:39notamment, décline,
19:40les vins blancs se maintiennent,
19:42mais la bière, la consommation de bière augmente.
19:43Ça vous étonne ?
19:45Non, parce que la bière,
19:46c'est un produit populaire,
19:48facile d'accès.
19:50Il y a aussi...
19:50Féminin, maintenant.
19:51Ce que j'allais dire,
19:52c'est pour tous les âges,
19:54assez intergénérationnels,
19:55hommes, femmes,
19:58qu'on soit,
19:59après, dans une manifestation,
20:01j'allais dire, sportive, culturelle, etc.
20:04Partager une bière,
20:05c'est très simple,
20:06c'est très facile.
20:06On a l'impression que c'est la boisson du partage,
20:09la bière.
20:09Et ça va bien avec le Nord.
20:10Le Nord, vous savez,
20:11c'est le travail et la bonne humeur.
20:14Eh bien, la bière, c'est un peu ça.
20:15Je trouve que c'est la boisson
20:17qui réconforte et qui rend joyeux.
20:19Allez, maintenant,
20:20l'heure de tester vos connaissances culinaires.
20:22C'est tout de suite avec les quiz.
20:27Alors, vous avez déjà fait du placement de produits
20:29en parlant de la pizzeria Pépone de Donin.
20:31Non, mais justement, je savais,
20:33grâce à vos posts Instagram,
20:35que vous étiez fan de ce restaurant.
20:37Donc, vous êtes sans doute fan
20:38de la cuisine de la botte,
20:40autrement dit de l'Italie.
20:41Alors, sauriez-vous nous dire
20:42si ces affirmations sont vraies
20:43ou sont fausses ?
20:44Les pâtes à la Norma
20:46sont préparées avec des crustacés.
20:49Non, faux, je ne crois pas.
20:50Non, faux.
20:51Avec des aubergines
20:53et de la ricotta sèche.
20:54C'est une recette sicilienne.
20:56La pinza est une sorte de pizza
20:58dont la pâte est confectionnée
20:59à partir de farine de maïs.
21:01Vrai ou faux ?
21:02Je ne crois pas non plus.
21:03Non, mais c'est une farine.
21:05C'est une pinza.
21:06La pinza, c'est une pizza
21:07qui est un peu...
21:08Enfin, une sorte de pizza
21:08qui est un peu à la mode
21:09et qui est une pizza
21:12ou une pinza romaine
21:13avec trois farines,
21:15riz, soja et blé.
21:17Riz, ça l'a rencroustillante.
21:18Blé un peu élastique.
21:20Et c'est très, très bon.
21:21Vous allez voir maintenant
21:22que dans tous les pizzeriais,
21:23il y a des pinzas.
21:23La mozzarella au lait de vache
21:26bénéficie d'une AOP.
21:28Vrai ou faux ?
21:28Je pense que oui.
21:30Non, faux.
21:30Parce que c'est la mozzarella
21:32au lait de bruita
21:33qu'il a depuis 1996
21:35qui est la mozza noble
21:37et la mozza de vache
21:38est un peu le second rang.
21:41La frégola est une pâte
21:44en forme de bille
21:45originaire de Sardaigne.
21:47Alors là, c'est probablement
21:48la question sur laquelle
21:49je vais vous dire oui.
21:51parce que je l'imagine,
21:53je la vois, mais...
21:55C'est des toutes petites billes.
21:56C'est une pâte
21:56et elle se cuisine en fait
21:57comme un risotto.
21:58Et c'est excellent
21:59et c'est une recette sarde
22:00qu'on doit peut-être manger
22:01chez un pepon.
22:02C'est sûr.
22:04Certainement.
22:04Allez, on quitte l'Italie,
22:05retour en France
22:06et plus précisément
22:07dans l'Oise,
22:08là où vous avez grandi.
22:09Des racines picardes
22:10qui vont certainement
22:11vous aider à nous dire
22:12si les prochaines affirmations
22:13sont vraies ou fausses.
22:15Le gâteau battu,
22:17spécialité locale
22:18qui remonte à 1900,
22:19a droit à sa propre confrérie.
22:21du gâteau battu.
22:22Oui, je crois que oui.
22:23Oui, oui, vous avez raison.
22:25Et chaque année,
22:27elle désigne le meilleur
22:28gâteau battu à l'issue
22:29d'un concours, évidemment.
22:31La ficelle picarde,
22:32cette crêpe aux champignons,
22:34a été inventée
22:34par un cuisinier,
22:35Damien,
22:36en 1856.
22:38Je vais dire oui,
22:38mais je peux me faire piéger
22:40sur la date
22:40ou sur la localisation.
22:42Oui, bonne intuition
22:43parce que c'est faux.
22:44Sur la date, en effet.
22:45C'était en 1956,
22:48servie souvent en entrée,
22:50mais ça, vous le savez.
22:51Et elle est protégée aussi
22:52par la confrérie
22:53des compagnons
22:53de la ficelle picarde.
22:55Troisième affirmation,
22:56la flamiche aux poireaux
22:58est préparée
22:58avec une pâte brisée.
23:00C'est vrai ou c'est faux ?
23:01La flamiche,
23:02oui, je pense,
23:03avec une pâte brisée.
23:04Non.
23:05C'est une pâte feuilletée ?
23:06Avec une pâte feuilletée,
23:07exactement.
23:08Je ne suis pas bon en cuisine
23:09pour la réalisation.
23:10Je ne suis pas exception.
23:11J'essaie de vous piéger
23:11avec le ton,
23:12mais bon.
23:13Et puis,
23:13dernière affirmation,
23:15l'anguille fumée de la Somme
23:16est aussi appelée cacheux.
23:19Je crois que oui,
23:20parce que c'est un nom
23:22qui résonne bien à mon oreille.
23:23C'est un nom picard, cacheux.
23:24Oui, exactement.
23:26C'est l'anguille fumée
23:26qui se mange froide
23:27avec du citron.
23:28Et les picards l'appellent comme ça.
23:29Et des pommes de terre
23:30et les picards l'appellent
23:31le cacheux.
23:32Exactement.
23:33Allez, on poursuit tout de suite.
23:34Bon quiz, hein, M. Chenu, quand même.
23:35Oui, oui.
23:35On poursuit ce déjeuner.
23:36Mais quand on aime bien la bouffe.
23:38Eh bien, là, c'est ça.
23:39On a les noms qui restent en tête.
23:41On poursuit ce déjeuner
23:42avec la brève de comptoir.
23:48Pour préparer cette émission,
23:49on vous a demandé d'aller chercher
23:50dans vos souvenirs
23:51un moment qui mêle
23:52politique et gastronomie.
23:54Et vous avez choisi
23:55de nous parler d'un dîner
23:55avec la présidente
23:57de votre groupe, c'est ça ?
23:58Oui, c'est un dîner
23:59qui a marqué,
24:00qui a été un tournant dans ma vie.
24:02Il y a des dîners comme ça,
24:03comme quoi,
24:03se retrouver autour d'une assiette,
24:05ça peut faire changer votre vie.
24:07Ma première rencontre,
24:08la première fois de ma vie
24:08que j'ai vu,
24:10que j'ai rencontré Marine Le Pen,
24:12c'était pour dîner avec elle
24:13chez Gilbert Collard,
24:15tous les trois.
24:16Et c'était autour d'une table.
24:17Et c'était autour,
24:18je crois qu'on avait bu
24:19du champagne ou du vin blanc.
24:22Ou du champagne et du vin blanc.
24:24Et en tous les cas,
24:25c'est là que je l'ai découverte.
24:27Et c'est là qu'en la quittant,
24:29j'ai compris que j'allais la suivre.
24:30Parce que je l'avais trouvé courageuse,
24:34authentiquement républicaine.
24:36Et autour de cette table,
24:37j'ai pu lui poser toutes les questions
24:40que moi qui étais, vous l'avez rappelé,
24:42à l'époque militant de l'UMP,
24:45j'avais envie de lui poser.
24:46Je venais de voter pour sa liste
24:47pour la première fois aux élections européennes
24:49de 2014.
24:49J'assumais mon vote sans aucun problème.
24:53Mais je quittais intellectuellement,
24:54j'avais donc quitté l'UMP.
24:57Et c'est cette rencontre,
24:59quelques semaines après l'élection européenne
25:01chez Gilbert Collard,
25:03avec elle autour d'une table,
25:04autour d'un verre,
25:05qui a permis d'aller plus loin
25:07et qui m'a donné la conviction
25:08que cette femme avait quelque chose
25:10de particulier.
25:12Et je nous revois encore,
25:14trinquant,
25:15à la fin de notre rencontre.
25:17et en me disant,
25:18je suis en train d'écrire
25:19une page,
25:21une nouvelle page
25:22de ma vie politique
25:24à ses côtés.
25:25Je ne savais pas jusqu'où
25:26ça me mènerait.
25:27Moi qui étais Picard,
25:28c'est Marine
25:29qui m'enverra dans le Nord,
25:31qui me fera découvrir le Nord
25:32à ses côtés
25:33pendant la campagne des régionales de 2015.
25:35La Picardie et le Nord-Pas-de-Calais
25:36avaient été réunis,
25:38c'était les nouvelles élections régionales.
25:39Et donc j'avais pris beaucoup de plaisir.
25:41C'est Marine qui m'a nommé
25:41patron de la Fédération du Nord.
25:44Et tout ça est né ce soir-là,
25:46autour d'un dîner.
25:48Alors on parle de dîner,
25:49de gastronomie,
25:50de cuisine du Nord
25:51et d'ailleurs.
25:52Mais pour mettre
25:52toutes ces bonnes choses
25:53dans nos assiettes,
25:55il nous faut des agriculteurs
25:56et des agricultrices.
25:57Une profession qui souffre,
25:59des paysans en colère.
26:00On vous en parle tout de suite
26:01dans le Dessous des Plats.
26:02Partout en France,
26:10vous trouverez des agriculteurs
26:11qui peinent à vivre de leur travail.
26:13Il y a celles et ceux
26:15qui ont choisi l'agriculture raisonnée,
26:17malheureusement pas assez soutenue
26:18ni rentable.
26:19Et il y a les autres
26:20qui refusent l'interdiction
26:21de l'acétamipride,
26:23un pesticide banni en France
26:25depuis 2020,
26:26pourtant utilisé
26:27dans le reste de l'Union européenne.
26:29Notre reporter Stéphanie Despierre
26:32a recueilli les témoignages
26:33de deux agriculteurs en colère.
26:35Écoutez.
26:36À l'ouest du plateau de Millevache,
26:38dans la campagne Limousine.
26:40C'est 200 brebis
26:41sur un système plein air
26:43sans engrais,
26:45sans chimie,
26:47basé sur la pousse de l'herbe,
26:50avec en race pure limousine.
26:52Ça peut bien marcher,
26:53mais on n'est pas très encouragé non plus.
26:56Frédéric Mario pratique
26:57une agriculture en phase
26:58avec ses convictions écologistes.
27:01Depuis sa séparation il y a 5 ans,
27:03elle travaille seule sur la ferme,
27:04elle a des tendinites au bras.
27:06Si économiquement elle s'en sort,
27:08c'est au prix d'un travail sans répit,
27:107 jours sur 7.
27:11Là, moi, mon problème de bras,
27:12c'est aussi un problème
27:13de renouvellement des générations
27:14et d'accès aux fonciers.
27:16Si l'agriculture a été présentée,
27:17enseignée différemment,
27:18peut-être depuis 20 ans,
27:19peut-être que ces systèmes
27:20d'élevage à l'herbe
27:21auraient plus la cote.
27:23C'est pas ça qu'a enseigné
27:25dans les lycées agricoles
27:26comme système.
27:27C'est cette agriculture,
27:28à taille humaine,
27:29loin des grandes exploitations
27:30industrielles,
27:31que l'éleveuse veut défendre.
27:33Pascal Verriel, lui,
27:35a choisi le modèle conventionnel.
27:37En Seine-et-Marne,
27:38il cultive plus de 200 hectares
27:39de céréales et de betteraves.
27:42Depuis 2018,
27:43il ne peut plus utiliser
27:44de néonicotinoïdes,
27:46seul remède, selon lui,
27:47à la jaunisse.
27:48La betterave pousse
27:50grossit beaucoup moins.
27:51Donc, on a des volumes
27:53de production qui sont en baisse.
27:54Ça va être une demi-récolte
27:55pour certains.
27:57Donc, effectivement,
27:57encore une année
27:58économiquement nulle,
28:00voire déficitaire.
28:01Il espérait que la loi du plomb
28:03réautorise l'acétamipride,
28:05un insecticide.
28:06Mais le Conseil constitutionnel
28:07a dit non.
28:09Avec son syndical,
28:10la FNSEA,
28:11il veut alerter les consommateurs.
28:12Vous voyez,
28:13c'est quelques photos
28:13d'une action qu'on a menée.
28:14Donc, il y a une dizaine de jours
28:16sur les grandes surfaces
28:17de Seine-et-Marne,
28:19on a sorti des rayons
28:20quelques produits emblématiques.
28:21On les a mis
28:22dans des cadilles.
28:23Là, c'est des noisettes.
28:24Les noisettes
28:25qui composent essentiellement
28:26ce produit-là.
28:27Et c'est des noisettes
28:27d'importation turques.
28:29Et on sait qu'en Turquie,
28:30non seulement ils ont le droit
28:31d'utiliser les mêmes produits
28:32qu'en Europe,
28:33mais comme ils ne font pas
28:33partie de l'Europe,
28:34ils ont certainement encore
28:35des matières réactives
28:35encore plus dangereuses
28:37qui ne sont pas autorisées en Europe.
28:38Mais ce produit
28:39antiparasitaire pour les chats
28:42contient des néonicotinoïdes
28:44qui nous sont interdits
28:45à nous et à l'usage agricole.
28:46Soit le produit est dangereux,
28:47il est interdit à tout le monde.
28:48Soit ici,
28:49il est autorisé pour certains,
28:50il doit être autorisé
28:51pour tout le monde.
28:52Retour près de Limoges.
28:54Le 10 septembre,
28:55notre éleveuse de brebis
28:56et ses amis
28:56de la Confédération Paysanne
28:58participent au mouvement
28:59Bloquons Tout.
29:01Et voilà,
29:01on a réussi,
29:02on a bloqué la vin.
29:03C'est bien.
29:03Quelques tracteurs suffisent
29:04à bloquer l'autoroute
29:05pendant 6 heures.
29:07C'est la première fois
29:08que Frédéric manifeste.
29:09J'attends que le gouvernement
29:10gouverne à gauche.
29:13Pascal, lui,
29:13n'a pas participé
29:15au mouvement Bloquons Tout.
29:16Trop politisé,
29:17trop brouillon
29:18dans ses messages.
29:19Cette année,
29:20malgré une récolte
29:20qui s'annonce plutôt bonne
29:22pour les céréales,
29:23son exploitation
29:24sera tout juste rentable.
29:26Très clairement,
29:27c'est les importations
29:28qui nous font concurrence.
29:30On a beaucoup parlé
29:31des importations ukrainiennes
29:33à droits de douane réduits
29:35pour soutenir l'effort de guerre.
29:37Il y a aussi d'autres importations
29:39de beaucoup d'autres pays
29:40et puis les importations
29:41qui sont envisagées
29:42avec le Mercosur.
29:43Ça pèse beaucoup
29:44sur les marchés
29:45et ça nous fait baisser
29:46tous nos prix.
29:47Pascal a donc décidé
29:48de manifester le 26 septembre
29:50à l'appel de la FNSEA.
29:52Il est d'ores et déjà prêt
29:53à se mobiliser à nouveau
29:55cet hiver,
29:56après les récoltes
29:57de l'automne.
29:59Alors,
29:59au moment où nous enregistrons
30:00cette émission,
30:02les manifestations du vendredi
30:0326 septembre
30:04n'ont pas encore eu lieu.
30:05Mais on le voit,
30:06la colère elle est immense
30:07chez les agriculteurs.
30:08À les entendre ?
30:09Il n'y a pas d'issue,
30:10la concurrence est partout,
30:12déloyale.
30:12C'est ça aujourd'hui
30:13l'agriculture en France ?
30:15Mais c'est ce que
30:15ceux qui nous gouvernent
30:17ont fait de notre agriculture.
30:18Nous sommes le grenier du monde,
30:21le grenier de l'Europe
30:21en tous les cas,
30:22la France.
30:23Et on a historiquement
30:25un positionnement
30:26sur l'agriculture,
30:27sur une capacité
30:28à nourrir
30:28notre pays
30:30et l'Europe
30:30historique.
30:32les traités
30:34de libre-échange,
30:35les choix
30:35européens
30:37ont mis en concurrence
30:38de façon totalement
30:39irresponsable
30:40notre agriculture
30:41et celle de pays
30:42qui ne répondent pas
30:43aux mêmes normes.
30:44Et on a ajouté à cela,
30:46ils ont ajouté à cela,
30:47des normes
30:48en quantité
30:49incroyable,
30:50des interdictions,
30:51des obligations
30:52qui font qu'en fait
30:53on est en train
30:54de détruire,
30:55d'opérer
30:56un plan social.
30:56Quand je vois
30:57ces deux agriculteurs,
30:58moi je pense à ceux
30:59que je connais aussi,
31:01chez moi,
31:02à Main,
31:02à Verchim-Mogré,
31:04à Montchot-sur-Écaillon,
31:05dans les communes rurales
31:06de ma circonscription,
31:07je ne les mets pas
31:08en opposition
31:08ces deux types
31:09d'agriculture.
31:10Ils se battent
31:10pour la même chose,
31:11ils se battent
31:11pour nourrir
31:12la population française,
31:14ils se battent
31:14pour faire des produits
31:15de qualité,
31:16ils se battent
31:16pour vivre
31:17de leur travail
31:17et pas de subvention.
31:19Et nous,
31:19lorsque nous défendons
31:20à l'Assemblée,
31:22moi je suis très impressionné
31:23par la détermination
31:24de mes collègues
31:25qui planchent
31:25sur ces sujets-là,
31:26Hélène Laporte
31:27qui est députée
31:28du Lot-et-Garonne
31:28qui défend la filière
31:29de la noisette,
31:30Marie-France Loro,
31:31la filière fruits et légumes
31:33dans le Vaucluse,
31:34Emmanuel Bléry,
31:35Alexandre Dufossé,
31:36c'est des députés
31:36qui sont sur leur territoire,
31:38je parlais tout à l'heure
31:39d'Emmanuel Taché,
31:39c'est pareil,
31:40en Camargue,
31:41avec le riz,
31:42ils se battent
31:43pour défendre
31:44le bien manger,
31:45le bien produire
31:46et la rentabilité
31:47de façon à ce que
31:48ces agriculteurs
31:49puissent vivre.
31:50Et c'est là
31:50où la loi Duplomb
31:51avait un intérêt,
31:53c'est qu'elle levait
31:54des freins
31:56à ces difficultés,
31:58elle permettait
31:59aux agriculteurs
31:59plus de liberté
32:00pour pouvoir
32:01mieux produire.
32:03Et pourtant,
32:04est-ce que vous entendez
32:05toutefois
32:05le fait que
32:06cet acétamipride,
32:07cet insecticide,
32:09est dangereux
32:09pour la santé ?
32:10Alors,
32:10il y a un débat
32:11là-dessus
32:12parce qu'en fait...
32:13Je ne crois pas
32:13qu'il y ait de débat
32:14scientifique.
32:14Il y a une persistance,
32:16moi j'écoute aussi
32:16ce que disent
32:17les agriculteurs,
32:17la persistance
32:18de l'acétamipride
32:19elle est faible
32:20mais son efficacité
32:21en revanche
32:22sur des rongeurs
32:25ou en tous les cas
32:26sur ce qui peut tuer
32:30des récoltes,
32:33elle est prouvée.
32:34Et puis surtout,
32:35elle est utilisée,
32:36l'acétamipride,
32:36elle est utilisée ailleurs.
32:38Donc ça veut dire
32:38que nous,
32:39on va obliger
32:39nos agriculteurs
32:40à ne pas travailler
32:41avec ce type de produit
32:42qu'ils ne revendiquent pas
32:43en tant que tels.
32:44Ils cherchent,
32:45et d'ailleurs,
32:45c'est ça qu'il faut faire,
32:46c'est miser sur la recherche,
32:47aller chercher
32:48des substitutions
32:49à cela.
32:50Mais de l'autre côté,
32:51l'INRA travaille là-dessus.
32:52Oui, mais de l'autre côté
32:53de nos frontières,
32:54ils se trouvent en concurrence
32:55avec des pays
32:55qui eux l'autorisent
32:56et donc en réalité,
32:57on est en train de leur dire
32:58écoutez,
32:58acceptez des normes
32:59qui vont vous tuer.
33:00Ils ne peuvent pas.
33:02Donc là,
33:02c'est l'acétamipride,
33:03ça a été censuré.
33:04Pourquoi on ne protège pas
33:04plutôt notre,
33:06cette façon de faire
33:07et cette façon de protéger
33:08la santé des Français,
33:08de tous les Français,
33:10plutôt que de réautoriser
33:11un produit ?
33:12Vous voyez ce que l'on dit ?
33:12Parce que je pense que c'est...
33:14On ne sanctuarise pas
33:14notre façon de faire.
33:16Oui, mais je pense que c'est...
33:17Il y a deux leviers
33:17à faire fonctionner en même temps.
33:18Il faut pousser la recherche
33:20pour effectivement
33:20avoir des produits
33:21de substitution
33:21qui permettent à nos agriculteurs
33:23de travailler correctement
33:24leurs produits.
33:25Mais de l'autre côté,
33:26il ne faut pas les mettre
33:27dans une situation
33:27parce que le temps qu'on trouve,
33:29ils seront morts,
33:29les agriculteurs.
33:30Bien sûr.
33:30Donc, il faut évidemment
33:32les protéger,
33:33les aider
33:33et ne pas les mettre
33:34dans des situations
33:34de concurrence déloyale.
33:36Sinon, le jour où on aura
33:37trouvé les produits
33:38de substitution,
33:38il n'y aura plus
33:39d'agriculture en France.
33:40J'ai noté une petite contradiction
33:41quand même dans vos discours.
33:42Pas celui que vous venez de tenir,
33:44mais le Conseil constitutionnel
33:46a interdit ce pesticide
33:48au nom du principe de précaution.
33:49Le 7 août dernier, absolument.
33:51Et moi, je vois souvent
33:52dans les discours du RN,
33:53notamment en matière d'immigration,
33:54invoquer le principe de précaution.
33:56Pourquoi vous êtes
33:57à géométrie variable ?
33:58Alors, vous allez me dire,
33:59d'un côté,
33:59c'est l'immigration
34:00et de l'autre, la santé.
34:01Mais quand même,
34:01ce principe de précaution.
34:03Ou alors, vous assumez
34:03les responsabilités,
34:04les conséquences
34:05pour nos citoyens
34:06en défendant ce pesticide ?
34:07Non, mais moi,
34:08je crois que nos agriculteurs
34:09sont des gens responsables.
34:10Je ne pense pas,
34:11oui, je ne pense pas
34:12que les agriculteurs
34:13utilisent des produits
34:14pour tuer les Français.
34:15Non.
34:15Je pense qu'ils ont
34:16une agriculture
34:17de très grande qualité.
34:18Pour se nourrir,
34:19pour survivre parfois.
34:20Oui, mais ils ont une agriculture
34:21de très grande qualité.
34:22Et là, c'est Amiprede
34:23sur lequel, encore une fois,
34:24il y a un débat.
34:26Il n'est pas le meilleur,
34:26évidemment, des produits
34:27loin de là.
34:28Mais c'est un produit
34:29qui, aujourd'hui,
34:30je le disais,
34:31se dissout assez rapidement,
34:32a une persistance
34:33qui est très faible
34:34dans la nature
34:34et dans l'organisme.
34:35Donc, il est acceptable.
34:37Je ne le défends pas,
34:38l'acidamipride, sincèrement.
34:40Je préférais qu'on fasse 100.
34:41Mais le jour où on va faire 100,
34:42parce qu'on fera 100,
34:43on trouvera
34:43des produits de substitution.
34:45Mais il ne faut pas
34:45que notre agriculture soit morte.
34:46Alors, ce qu'on est en train
34:47de faire,
34:47mais pas uniquement
34:48par cette loi du plomb,
34:50c'est qu'on est en train,
34:52à travers notamment
34:52les accords de libre-échange,
34:53de couler notre agriculture.
34:55Voilà, justement,
34:56j'allais y venir.
34:57Je voulais élargir
34:58l'indicat très franco-français
34:59de l'acidamipride,
35:00on l'a compris.
35:01C'est non au Mercosur,
35:02un tout bord confondu
35:03de la Confédération paysanne
35:05à la coordination rurale,
35:07en passant même par la FNSEA.
35:08Tout le monde dit non.
35:09Est-ce que vous comprenez pourquoi ?
35:11Oui, je comprends pourquoi,
35:12mais je remercie surtout
35:12que ça devienne une réalité.
35:13Parce qu'en fait,
35:13c'est l'ouverture
35:14de notre marché
35:16à l'importation
35:17de viande,
35:18de volaille, etc.
35:18Pourquoi vous ne le voyez pas
35:19dans l'autre sens ?
35:20Ce n'est pas aussi
35:20l'ouverture d'un marché
35:21pour le vin,
35:22pour plein d'autres...
35:23Il y a dans les accords
35:25de libre-échange
35:25des choses très intéressantes.
35:27On véhicule,
35:28on exporte,
35:29nous, des produits
35:30et certains sont importés.
35:31Mais nous, nous pensons
35:32que comme on l'a fait
35:33sur les biens culturels
35:34à une époque,
35:35la fameuse exception culturelle française,
35:37on devrait sortir l'agriculture
35:39de ces accords
35:40de libre-échange.
35:41C'est-à-dire qu'on fait
35:41des accords
35:41sur des tas de choses
35:42dans l'industrie,
35:44dans les services, etc.
35:45Mais en revanche,
35:46l'agriculture ne fait pas partie
35:48et ça, on peut le faire.
35:49Enfin, on l'a fait
35:49sur les biens culturels
35:50pour les préserver.
35:51Sinon, on serait noyé,
35:53évidemment,
35:53on l'est déjà suffisamment,
35:55de biens culturels,
35:55par exemple, anglo-saxons.
35:56On a fait l'exception culturelle
35:58sur les biens culturels.
35:59Il faut le faire
35:59sur les produits
36:00liés à l'agriculture,
36:01sur l'agriculture.
36:02Le vin, disait Valérie,
36:03ça va profiter
36:04aux exportations françaises.
36:04Mais voilà,
36:05de toute façon,
36:05ce sont les États...
36:06700 millions de consommateurs potentiels.
36:08Souvenez-vous le débat
36:09sur le CETA,
36:09l'accord avec le Canada.
36:10Au début, on avait dit
36:11ça va couler
36:12l'agriculture française.
36:14Finalement,
36:14j'ai encore lu un rapport
36:15de l'Institut Montaigne récent.
36:17Le CETA,
36:17ça s'est très bien déroulé
36:18et ça a profité
36:19à l'agriculture française.
36:22Donc, est-ce qu'on ne crie pas
36:23un peu avant d'avoir mal ?
36:24Alors, ce sont les États
36:24qui font les listes
36:25de ce qu'on met
36:26dans les accords
36:27de libre-échange.
36:27Donc, qu'on mette le vin
36:28et pas d'autres produits agricoles,
36:30ce sont aux États de le faire.
36:32Mais là,
36:32où on a une double difficulté,
36:33c'est qu'on a, par exemple,
36:35la difficulté
36:35avec l'importation
36:36de volailles,
36:37en particulier ukrainiennes,
36:42entre l'accord libre-échange
36:44Mercosur,
36:45l'importation de volailles ukrainiennes
36:46et que notre agriculture
36:47est en train de couler.
36:49Alors, vous voyez,
36:49ils coulent
36:50avec des accords de libre-échange
36:51qui sont déséquilibrés,
36:52on va dire,
36:52dans lesquels on peut mettre
36:53des choses,
36:53mais pas d'autres.
36:54En tout cas,
36:54aujourd'hui,
36:54ils sont déséquilibrés.
36:55Ils coulent...
36:57Non, mais des accords
36:58qui, je trouve,
36:58sont déséquilibrés,
36:59mais également
37:00des normes en quantité
37:03et puis, de toute façon,
37:04des prix de revient,
37:05des prix planchers
37:07qui ne sont pas négociés.
37:09Ce qui veut dire
37:09Est-ce que les clauses de sauvegarde,
37:10par exemple,
37:10elles ne vous intéressent pas ?
37:11Vous les trouvez nules
37:12et non avenues ?
37:13Non, les clauses de sauvegarde,
37:14elles peuvent être intéressantes,
37:15mais je pense qu'il faut,
37:16pour être très honnête,
37:16il faut tout remettre
37:17sur la table,
37:18sur cet accord-là.
37:18Mais ce n'est pas
37:19ce qui va se passer
37:19parce que l'accord
37:20sur le Mercosur,
37:21il va avancer,
37:22enfin, il avance,
37:23il est presque abouti.
37:26Nous, ce qu'on demande
37:26au président de la République,
37:27c'est de ne pas l'appliquer
37:28en France,
37:29en tous les cas,
37:30de faire preuve de résistance,
37:31d'esprit de résistance
37:32parce que,
37:33moi, je vous donne rendez-vous
37:35dans quelques années,
37:37on n'aura plus
37:38d'exploitation agricole.
37:39Alors, c'est peut-être
37:40qu'on imagine
37:40que le monde de demain
37:42peut se faire
37:42sans les agriculteurs.
37:43Moi, je ne le crois pas
37:44parce que derrière
37:45les agriculteurs,
37:46derrière la bouffe,
37:47c'est la ruralité,
37:48c'est les paysages,
37:49c'est le rapport à l'eau,
37:51c'est le rapport
37:51à des traditions,
37:52à des équilibres.
37:53Enfin, je veux dire,
37:54c'est beaucoup de choses,
37:54ce n'est pas uniquement
37:55du commerce
37:56et des exportations,
37:59des importations.
38:00C'est aussi, culturellement,
38:02l'image de la France
38:03qui se trouve bouleversée de ça.
38:04Alors, qu'est-ce que vous proposez ?
38:05Qu'est-ce qu'on fait ?
38:06Qu'est-ce qu'on fait
38:06pour aider
38:07cette agriculture française
38:09et exactement ce que vous venez
38:11de décrire et de définir ?
38:12C'est exactement
38:13ce que je viens de vous dire.
38:13On fait sortir l'agriculture
38:15des accords de libre-échange.
38:16Déjà, on la protège.
38:17Ensuite, on ne la met pas
38:18en concurrence déloyale
38:19avec des pays
38:19qui, de l'autre côté
38:20de la frontière,
38:21parfois pas très loin,
38:22parfois en Pologne,
38:23parfois juste après
38:25des pays qui sont
38:26dans l'Union européenne,
38:27après les frontières
38:27des pays de l'Union européenne,
38:28on ne les met pas
38:29en concurrence frontale
38:30avec des pays
38:30qui utilisent des produits
38:31que nous n'avons pas le droit
38:32d'utiliser ici.
38:33Ou alors, on taxe
38:34beaucoup plus fortement
38:35ces pays qui importent
38:36des productions,
38:38qui utilisent des produits
38:39qui ne sont pas permis
38:40pour nos agriculteurs.
38:42Et puis, on négocie
38:43le fait de, chaque année,
38:45c'est une demande
38:46des syndicats agricoles,
38:47des prix planchers
38:48de façon à ce que
38:48nos agriculteurs,
38:50dans les rapports
38:50qu'ils ont avec
38:51les sociétés de distribution,
38:54de l'agroalimentaire, etc.,
38:55puissent être rémunérés
38:56à leur juste valeur.
38:58Ça, c'est un peu
38:59des incantations.
38:59Il faut bien que pour élargir
39:00un marché,
39:01il faut bien qu'il y ait
39:02un marché,
39:02il faut bien qu'on puisse
39:03avoir des ouvertures,
39:04des exportations,
39:04des importations.
39:05C'est comme ça
39:06que la production s'écoule.
39:07On a d'un côté
39:08des taxes américaines
39:09qui sont assez élevées,
39:09d'un côté des Chinois
39:10qui sont extrêmement
39:11hégémoniques.
39:14Il faut bien qu'on trouve
39:14des espaces, j'allais dire,
39:16de liberté,
39:16avec ces traités
39:17pour essayer de négocier
39:18avec d'autres continents.
39:19Le continent sud-américain,
39:20il est énorme.
39:20Et se développer aussi.
39:21C'est bien un débouché
39:23pour l'économie.
39:24Alors, effectivement,
39:25il y a des perdants
39:26et des gagnants,
39:26ça c'est sûr.
39:27On ne peut jamais être gagnant.
39:28Mais de dire l'exception française,
39:30il faut bien la confronter
39:31quand même à la concurrence
39:32et au marché.
39:32Mais le marché,
39:33aujourd'hui, il existe.
39:34Le marché, il existe.
39:35C'est l'Amérique du Sud.
39:36Pas seulement, d'ailleurs.
39:38Pas uniquement
39:39l'Amérique du Sud.
39:40Oui, mais est-ce que
39:41le marché,
39:42ça veut dire simplement
39:42accepter de recevoir
39:44et ne pas écouler ?
39:45La réponse est non.
39:46Mais ça veut dire
39:47sur quel type de produit
39:48on se met en concurrence.
39:49En fait, il est là.
39:50Nous, on a des savoir-faire
39:50sur un certain nombre de produits.
39:52On a des savoir-faire,
39:53on en parle en agriculture,
39:55mais pas uniquement
39:56d'ailleurs en agriculture.
39:57Mais sur quoi on négocie ?
39:58Sur quoi on échange ?
39:59Elle est là,
40:00la problématique du libre-échange.
40:01C'est-à-dire qu'on peut
40:02échanger sur tout,
40:03mais à la fin,
40:04on sera mis en concurrence
40:04avec des pays
40:05qui n'ont pas les mêmes normes
40:06que nous.
40:06Donc moi, je crois que
40:07les accords de libre-échange,
40:08je l'ai dit au début,
40:09tout n'est pas à jeter.
40:10Il y a la capacité
40:11à écouler des produits.
40:13En revanche,
40:13en termes d'agriculture,
40:15je pense qu'il y a urgence
40:16à revisiter les listes
40:17de ce que nous échangeons
40:19ou de ce qui fait partie
40:20de nos accords.
40:20Allez, maintenant,
40:21on vous emmène
40:21à la frontière belge,
40:23tout près de votre circonscription
40:24pour déguster
40:25une autre spécialité du Nord.
40:27Je ne vous en dis pas plus,
40:28c'est tout de suite
40:28dans les pieds dans le plat.
40:35Au Nord, Valérie,
40:36il y a les corons
40:37et les friteries.
40:38Direction commune
40:39près de la frontière belge.
40:40C'est là que
40:40Philippe Frénois,
40:42champion du monde de frites,
40:43attention,
40:44dans la catégorie familiale.
40:47C'est là qu'il a installé
40:48sa baraque à frites.
40:49Secret de fabrication
40:50avec Katia Gilder
40:51et Marion Devauchel.
40:54Le temps n'est pas au rendez-vous,
40:56mais il y a de l'ambiance.
40:58Bienvenue à Comines,
40:59dans le Nord,
40:59à la frontière belge.
41:01La ville a son festival
41:02et la star du jour,
41:04la voici.
41:06Elle est croustillante,
41:07avec la mayonnaise,
41:09ça se confond bien,
41:10le mélange est bon,
41:11voilà,
41:11que Dieu régale.
41:12C'est la culture du Nord,
41:14c'est la gourmandise,
41:15c'est généreux.
41:15Elle est très heureuse.
41:17Plus qu'un plat,
41:18dans le Nord,
41:18la frite,
41:19c'est une institution.
41:20Pour un goût authentique,
41:22on la préfère maison,
41:23ça tombe bien,
41:24le champion du monde
41:25catégorie frites familiales
41:27est là,
41:27bien équipé
41:28avec son camion,
41:29sa friteuse de 300 kilos
41:31et une tonne de pommes de terre.
41:32L'idée,
41:36c'est de répondre très vite
41:37à la demande de frites
41:38parce qu'ils veulent tous
41:39manger des frites en même temps,
41:40bien évidemment.
41:41Une bonne frite,
41:42ça commence par le choix
41:43de la patate,
41:44comme on dit dans la région.
41:46Donc là,
41:46on est sur une variété
41:47de pommes de terre
41:47qui s'appelle la trésor,
41:48c'est une pomme de terre active,
41:49on est en fin d'été
41:50et forcément,
41:51il faut trouver rapidement
41:52des pommes de terre.
41:53Et si la frite du Nord
41:54est si réputée,
41:55c'est pour son secret
41:56de fabrication,
41:57une double cuisson
41:58à la graisse de bœuf.
42:00Là, dans un premier temps,
42:01on a la pré-cuisson
42:02qui va la rendre moelleuse
42:03à l'intérieur,
42:04on aura comme une purée,
42:05je vais le dire comme ça.
42:05Et la deuxième partie,
42:06ce sera de frire la frite,
42:08donc là,
42:08dans un bain beaucoup plus chaud.
42:10On est sur des bains
42:10à 190 degrés,
42:12sans discussion,
42:12on reste à 150.
42:13L'idée,
42:14ce n'est pas de la dorer ici,
42:15l'idée,
42:15c'est de la cuire en profondeur.
42:21Et le succès
42:22est au rendez-vous.
42:23En tout,
42:23Philippe aura vendu
42:243 400 cornets,
42:26l'équivalent
42:27d'une tonne de patate.
42:30Avec un peu de chance,
42:31et soyez francs,
42:31M. Chenu,
42:32notre journaliste aurait pu
42:33vous croiser un cornet à la main
42:34dans cette manifestation ?
42:35Ça, c'est clair
42:36que pour manger des frites,
42:37je ne vais pas faire
42:38la caricature du film
42:39Laetuche,
42:41mais c'est vrai que la frite,
42:43c'est un plat populaire,
42:44c'est un plat de partage,
42:45alors qu'elle soit cuite
42:46dans l'huile
42:47ou dans la graisse de bœuf,
42:48il y a plusieurs écoles.
42:49On trouve des friteries
42:50partout dans le Nord.
42:52Moi, j'en ai une
42:52où j'aime bien aller,
42:53c'est à Douchy-les-Mines,
42:54ça s'appelle
42:54la friterie du mineur,
42:55et je les embrasse,
42:56mais il y en a
42:57dans toutes les communes
42:57de ma circonscription,
42:58à Hérin,
42:59à Denain,
42:59à Rouvigny,
43:01on s'arrête,
43:02on mange des frites
43:03avec des sauces différentes,
43:05avec des viandes,
43:05sans viande,
43:06avec la fricadelle,
43:08sans fricadelle,
43:09c'est simple,
43:10c'est facile,
43:10on les mange avec les doigts.
43:11Et on ne la mange pas,
43:12en fait,
43:12vous dites,
43:13on va à la baraque des frites,
43:14c'est vrai que tous les gens
43:14du Nord,
43:15tous les députés,
43:15on ne la mange pas chez soi,
43:16en fait, la frite.
43:17Non, parce que c'est un plat de partage
43:19et puis on la mange
43:20avec les doigts,
43:21c'est-à-dire qu'on n'a pas besoin
43:23de s'asseoir,
43:24on n'a pas besoin
43:24de formalisme,
43:26on la mange avec des plats,
43:28ça accompagne des choses
43:29ou pas.
43:30Donc, c'est simple,
43:32c'est sympathique
43:32et c'est facile d'accès
43:34et c'est vrai qu'il n'y a pas
43:36une semaine
43:37où je ne mange pas de frites,
43:37ça ne me viendrait pas à l'idée.
43:38Très bien,
43:39et donc vous avez l'air
43:40de très très bien vous y connaître,
43:41vous savez les classer,
43:42les friteries,
43:42vous savez dire
43:44qu'est-ce qu'une bonne frite,
43:45une moins bonne frite ?
43:48Alors,
43:48non mais c'est vrai
43:50qu'il y a des prix,
43:52des friteries dans le Nord,
43:54d'abord c'est probablement
43:57lié aussi à l'ambiance.
43:59Moi je crois que la frite,
44:00elle est liée aussi
44:01à une certaine forme d'ambiance.
44:04Ce n'est pas un plat sophistiqué
44:05la frite,
44:05vous l'avez vu,
44:06et donc une bonne friterie,
44:08c'est une friterie
44:08dans laquelle il y a
44:09une espèce d'esprit
44:09de convivialité,
44:11dans laquelle on va retrouver
44:12un peu comme dans un bistrot
44:14des gens qu'on connaît,
44:15on peut y aller un peu
44:16à n'importe quelle heure
44:17et je pense que ça,
44:18ça compte beaucoup.
44:20Et puis après,
44:20il y a plusieurs façons
44:21de les cuire.
44:22Votre interlocuteur de Comines
44:24à la frontière belge,
44:25c'est loin de ma circonscription,
44:26ça l'a dit,
44:28mais la frite,
44:29c'est aussi l'ambiance
44:30que ça dégage.
44:31Alors,
44:32je ne suis pas tout à fait
44:32d'accord avec vous
44:33parce que l'ambiance,
44:33non mais l'ambiance,
44:34ça compte,
44:34mais si on regarde de très près,
44:36une frite,
44:37ça dépend de la qualité
44:38de la pomme de terre,
44:38de sa variété,
44:40de la qualité de l'huile,
44:41la graisse,
44:41de la température des huiles.
44:44Donc,
44:44il y a quand même
44:44plein d'ingrédients.
44:45Oui,
44:45on peut avoir des experts.
44:46Parce que les bonnes frites,
44:47on en mange tous les jours.
44:48Et des très bonnes frites,
44:49on en mange de temps en temps.
44:50Donc,
44:50vous préférez par exemple
44:51la graisse de bœuf ?
44:54Oui,
44:54à la graisse de bœuf.
44:55Je trouve que ça donne
44:56un petit goût très différent.
44:59J'imagine que c'est
44:59beaucoup plus cher,
45:00non ?
45:01Pas forcément.
45:02Non,
45:02pas forcément.
45:03Non,
45:03non,
45:03je ne vois pas de différence
45:04de prix.
45:07Dans le Nord,
45:07toutes les frites
45:08sont à peu près
45:08au même prix.
45:09Il y a des grandes friteries
45:11qui aujourd'hui
45:12ont pignon sur rue
45:12dans des tas de communes
45:14du Nord.
45:15Mais c'est vrai
45:16qu'on peut devenir expert
45:17en frites.
45:18Moi,
45:18je ne suis pas un expert
45:18en frites,
45:19je suis un consommateur.
45:21Mais c'est simple.
45:24C'est pas de la malbouffe
45:26pour vous,
45:26la frite ?
45:27Non,
45:27c'est de la pomme de terre.
45:28La pomme de terre,
45:28c'est vraiment
45:29un légume du Nord.
45:31Bien sûr,
45:32si vous mangez des frites
45:32tous les jours,
45:33si vous mangez des frites
45:35tous les jours,
45:35matin,
45:35midi et soir,
45:36je disais tout à l'heure,
45:37tout est une question
45:38d'équilibre.
45:39Mais la frite,
45:39c'est aussi le petit truc
45:41du plaisir.
45:42C'est le petit truc en plus,
45:43grignoter des frites.
45:44Qui ne grignote pas
45:45des frites ?
45:46Même dans un restaurant
45:47un peu chic,
45:48on vous apporte
45:48une assiette de frites,
45:49vous les grignotez
45:50avec les doigts.
45:51C'est quand même
45:51le petit truc en plus.
45:53Oui,
45:53mais quand même,
45:54vous avez bien raison,
45:55si vous en mangez
45:55de temps en temps,
45:56il faut le dire
45:56dans ces émissions,
45:57c'est quand même
45:58un cocktail explosif,
45:59d'autant qu'on a vu
45:59nos amis les manger,
46:00ils les mangent
46:00avec de la mayonnaise.
46:02Mayonnaise,
46:02sel,
46:03frites,
46:03huile,
46:04il faut en manger
46:04de temps en temps
46:05parce que c'est très bon
46:05et pas des surgelés,
46:07plutôt des fraîches
46:08comme on les a la friterie.
46:09Mais attention,
46:10je pense que vous en mangez
46:12quoi ?
46:12Une fois par semaine ?
46:13Oui,
46:13une fois par semaine
46:14mais quand je suis
46:14dans ma circonscription,
46:15tous les week-ends,
46:16je mange un peu de frites.
46:18Oui,
46:18ça fait partie du truc
46:22avec une petite bière.
46:25Et avec ou sans sauce ?
46:26Non,
46:27mais moi,
46:27je suis un gourmand
46:27donc forcément,
46:28il y a toujours de la sauce
46:29mais faisons attention,
46:32équilibrons les choses
46:33mais n'oublions pas
46:35le plaisir.
46:36Je voulais vous demander aussi
46:37si vous comparez
46:39les barraques à frites
46:40à des cantines populaires.
46:41Est-ce que pour vous,
46:42c'est l'équivalent
46:42d'une cantine populaire ?
46:43Il y a un petit peu de ça,
46:45c'est vrai
46:45mais c'est aussi
46:49un lieu de rencontre.
46:50Vous êtes à la barraque à frites,
46:51je parlais de celle
46:52de doucher les mines,
46:53de celle du mineur
46:54mais il y a aussi
46:54une friterie qu'on appelle
46:55chez les filles.
46:57En fait,
46:58on croise tout le monde.
46:59Vous croisez
47:00les ouvriers
47:01qui étaient peut-être
47:02sur des chantiers le midi
47:03et qui viennent faire leur pause,
47:05vous croisez les commerçants,
47:07vous croisez les jeunes,
47:08vous croisez les retraités
47:10qui viennent,
47:11vous croisez tout le monde
47:12et c'est vrai que c'est des lieux
47:13de rencontre,
47:14des lieux de convivialité
47:16et je le disais tout à l'heure,
47:18dans le Nord,
47:19il y a deux éléments structurants du Nord,
47:21c'est le travail et la bonne humeur.
47:24La friterie,
47:24c'est la rencontre du travail
47:26et de la bonne humeur.
47:27Après le travail,
47:28aller manger dans un endroit simple
47:30où on peut croiser tout le monde,
47:33le médecin du coin
47:34mais aussi l'employé,
47:37eh bien je pense que ça fait partie
47:39de la grande tradition du Nord.
47:41Tout le monde a la friterie dans le Nord,
47:43il n'y a pas de classe sociale.
47:44Il y a une concurrence quand même
47:45venue de l'étranger,
47:46M. Chenu,
47:47les frites de tarot,
47:48les frites de patates douces,
47:49vous aimez ?
47:49Vous trouvez que...
47:51Oui, oui,
47:51c'est sympathique.
47:53Mais enfin bon,
47:53ça ne vaut pas la friterie.
47:55Non,
47:55c'est un petit truc comme ça
47:56de temps en temps,
47:57une fois par an.
47:57entre la patate et le tarot,
47:58une fois par an.
47:59D'accord.
48:00On choisit la patate.
48:00Et comme ici,
48:01on ne finit jamais un repas
48:02sans une note sucrée,
48:07avec une tarte à la rhubarbe.
48:10Alors attention,
48:11je crois que c'est un dessert
48:14qui vient de l'autre côté de la Manche,
48:16qui est plutôt...
48:17À la base.
48:18Qui puise ses origines
48:18au Royaume-Uni
48:19où la rhubarbe,
48:20cette plante aux tiges acides
48:22est très appréciée.
48:25Alors depuis le 18e siècle,
48:26c'est une tarte
48:27qui est aussi traditionnelle
48:28aux Etats-Unis.
48:29C'est un totem
48:30donc de la Nouvelle-Angleterre.
48:31Pourquoi le Nord
48:32a adopté la tarte à la rhubarbe ?
48:33C'est vrai qu'elle est arrivée
48:34d'Angleterre au 19e,
48:36vous l'avez très bien dit.
48:37Mais c'est aussi presque
48:38une madeleine de Proust pour beaucoup
48:40qui n'a pas connu
48:41dans son enfance
48:43le jardin de sa grand-mère
48:44dans lequel il y avait de la rhubarbe.
48:46Et on peut en faire des compotes,
48:47on peut en faire des tartes,
48:48on peut en faire des glaces.
48:49Il y a des champions,
48:51j'allais dire de la rhubarbe
48:51dans les Hauts-de-France,
48:52parce que je suis conseiller régional
48:53des Hauts-de-France.
48:54C'est l'exploitation
48:54de la famille Vermesse
48:55à Saint-Riquier,
48:56dans la Somme,
48:58qui sont, je dis des champions
48:59parce qu'ils irriguent
49:00de leur production de rhubarbe
49:01tous les grands restaurants,
49:03les grands hôtels de France.
49:04Lucas Carton à Paris
49:06fait de la glace à la rhubarbe,
49:08le Bristol, que sais-je,
49:09enfin les grandes maisons françaises.
49:11Et tout ça vient des Hauts-de-France.
49:13Et c'est vrai que c'est...
49:13Et en plus, c'est un légume
49:15qui est travaillé comme un fruit.
49:17On ne sait jamais dire
49:17si la rhubarbe...
49:18Est-ce que c'est un fruit ou un légume ?
49:19Et en fait, cette acidité...
49:21C'est une plante.
49:21Voilà, c'est une plante.
49:23C'est une acidité.
49:24Ce sont les tiges de rhubarbe
49:25qui font l'intérêt de ce produit.
49:28Et c'est un produit ancien,
49:30un produit importé,
49:31un produit qui aujourd'hui
49:32est principalement cultivé
49:34dans les Hauts-de-France.
49:34Je parlais d'exploitation
49:35Vermesse à Saint-Riquet.
49:37Mais c'est vrai
49:37qu'il y a peu d'exploitants
49:38de rhubarbe.
49:40Mais c'est un produit
49:40extrêmement qualitatif
49:41avec un apport énergétique important
49:44et qui est à la fois simple
49:47et finalement très sophistiqué,
49:49très pointu.
49:50Il y en a toutes les couleurs.
49:51Il y a des rhubarbes
49:52très rouges, très vertes, etc.
49:54C'est beau à l'œil aussi.
49:55Et puis finalement,
49:56c'est très particulier au goût.
49:58Eh bien, beau à l'œil et au goût.
50:00J'en profite.
50:00On vous laisse goûter
50:02parce que je voulais préciser
50:03en travaillant un peu
50:04sur la rhubarbe,
50:05je me suis rendu compte
50:05qu'il ne faut pas mettre
50:06les feuilles de rhubarbe
50:07au compost
50:08parce que les feuilles de rhubarbe
50:09sont un puissant insecticide
50:10et qui risque de nuire
50:12à votre compost.
50:13Non mais je ne le savais pas
50:14comme quoi.
50:14Compost, c'est une bonne idée.
50:15Je ne le savais pas
50:16mais en tout cas,
50:16il ne faut surtout pas les manger.
50:17Ah ben non, évidemment.
50:18Puissant insecticide,
50:19c'est en général pas très bon pour...
50:20Non mais c'est surtout ça
50:21que c'est surtout...
50:22Pas très bon pour le moins non plus.
50:24Non mais c'est surtout ce qu'on dit,
50:25c'est qu'il ne faut surtout pas manger
50:26quand on a des...
50:26Exactement.
50:28Alors vous avez l'air
50:28de bien vous y connaître là,
50:30notamment en rhubarbe,
50:31mais ça veut dire quoi ?
50:32Ça veut dire que vous jardinez,
50:33vous vous y connaissez en potager ?
50:36Ah non, là je suis nul aussi.
50:38Je suis très déceptif
50:40pour ceux qui vivent avec moi,
50:43c'est-à-dire que je ne sais pas cuisiner,
50:44je ne sais pas jardiner,
50:45je n'ai pas planté un clou,
50:46je ne sais pas faire grand-chose,
50:48mais j'apprécie que les autres
50:50le fassent très bien
50:50pour moi et autour de moi.
50:52Ce que je veux dire,
50:53c'est qu'au-delà du fait
50:54de savoir jardiner ou pas,
50:55est-ce que ça vous intéresse ?
50:56Est-ce que par exemple,
50:57vous respectez la saisonnalité
50:59par exemple des fruits et des légumes
51:00ou pas du tout,
51:01c'est quelque chose
51:01que vous ne regardez pas ?
51:02Pour le coup, c'est vrai
51:03que je ne suis pas du tout doué sur ça.
51:06Comme je suis, je le disais,
51:07une espèce de gourmand,
51:08c'est vrai que je fais confiance
51:10à ceux qui savent faire.
51:12Mais vous ramenez les fraises
51:13du Chili, du marché ?
51:14Non, mais j'arrive encore
51:17à y voir clair de ce côté-là,
51:18mais je préfère faire confiance
51:20à ceux qui savent.
51:21Je ne sais pas m'occuper de plantes,
51:23je pense qu'il faut
51:23un espèce de savoir-faire incroyable,
51:26une attention,
51:27une connaissance aussi
51:28des terrains que je n'ai pas.
51:31Et je suis très admiratif
51:32de ceux qui le font.
51:33Travailler la terre.
51:34Voilà, j'ai la chance
51:36de pouvoir avoir un jardin
51:39dans le sud,
51:40dans une petite maison que j'ai.
51:42Et ce n'est pas moi
51:43qui m'en occupe.
51:43Je ne sais pas le faire,
51:44mais je suis très admiratif
51:45de celui qui s'en occupe.
51:47Et comme toujours,
51:48on termine ce repas
51:49en musique
51:50avec une chanson
51:51que nos téléspectateurs
51:52vont tout de suite reconnaître.
51:53Laissez-moi danser,
51:59Laissez-moi danser,
52:01Laissez-moi danser,
52:05chanter en liberté,
52:08tout l'été.
52:09Laissez-moi danser,
52:11parce que Dalida,
52:14c'est la liberté.
52:16C'est probablement
52:17la plus française
52:18des chanteuses
52:19égypto-italiennes.
52:23Et que c'est une chanteuse
52:24intemporelle.
52:26Moi, je suis marqué
52:26par cette chanteuse
52:27qui touche
52:28toutes les générations.
52:30J'ai vu cet été
52:30des gamins de 20 ans
52:31qui n'ont jamais connu
52:32Dalida vivante
52:32danser sur du Dalida.
52:35Dalida,
52:36ça parle à tout le monde.
52:38Les bourgeois,
52:40comme les milieux
52:40populaires,
52:42c'est une image
52:42de la femme incroyable,
52:43elle a été sublime.
52:45Moi, j'ai la chance
52:45de nourrir une vieille amitié
52:47avec son frère Orlando.
52:50Avec Orlando,
52:51qui est présent
52:51à votre anniversaire.
52:52Oui, mais on est
52:53très amis depuis très longtemps.
52:55Et je lui dis quand même,
52:57il y a deux chanteuses
52:57dans le monde.
52:58Il y a Piaf et Dalida.
52:59Et puis surtout,
53:00c'est ce rapport
53:00à la liberté.
53:01Une femme libre
53:02qui a choisi
53:03jusqu'à la fin sa vie,
53:06bien tristement,
53:07avec cette dimension tragique.
53:09Et c'est vrai
53:10qu'elle a été aussi,
53:11vous parliez
53:11de mes engagements
53:12en faveur notamment
53:14du mariage
53:14et de la cause gay
53:15à une époque
53:16qui me sont toujours,
53:17auxquelles je tiens toujours.
53:19Eh bien,
53:19ça résonne comme ça,
53:20la liberté.
53:21Et moi,
53:22c'est vrai que dans
53:22les valeurs républicaines,
53:24j'adore la liberté.
53:25J'aime l'égalité,
53:26j'aime la fraternité,
53:27mais rien n'est possible
53:28sans la liberté.
53:29La liberté,
53:29qu'elle soit individuelle,
53:31qu'elle soit pour des peuples
53:33qui luttent
53:33pour leur liberté.
53:34J'aime la liberté.
53:35Et Dalida,
53:36c'est la liberté.
53:37Eh bien,
53:37on vous remercie
53:38beaucoup d'avoir partagé
53:39ce repas avec nous aujourd'hui.
53:41Merci beaucoup Jean-Pierre.
53:42On remercie aussi évidemment
53:43le Bourbon
53:44qui nous a concocté
53:45ce fabuleux repas évidemment.
53:48Et puis,
53:48on se retrouve très vite
53:49pour un prochain numéro
53:50de Politique à table.
53:51Sous-titrage Société Radio-Canada
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