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Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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00:00Aujourd'hui on parle de moi, enfin de moi, de moi qui t'aimais évidemment, le nouveau film de Diane Curis dans lequel vous êtes le montant et la signorée.
00:10Le film est centré sur les 15 dernières années du couple et ça donne ça.
00:15Moi je pense qu'on devrait faire un film sur nous, nos vies, nos engueulades, ce serait très triste et très drôle.
00:21Mais il continue à sortir sur tout ce qui bouge ?
00:23Oh bah évidemment, pourquoi tu veux tout le temps voir ailleurs ?
00:26On a parlé cent fois, on n'est pas pareil, toi et moi, on n'est pas pareil.
00:30Mais c'est vous là, avec Marilyn.
00:34T'en aura fait baver celle-là, hein ?
00:36J'aurais pu la tuer.
00:39Je ne pars pas.
00:39Arrête ça, je ne pars pas !
00:40Ça marche le terminé, hein !
00:42C'est une chanson qui nous ressemble.
00:50Toi tu m'aimais.
00:52Je veux que tu l'appelles et que tu lui dis que c'est fini, t'entends ?
00:54Et je t'aimais.
00:55T'entends ce que je dis !
00:57Nous vivions tous.
00:59Je te demande pardon.
01:01Les deux ensemble.
01:02Arrête !
01:03Arrête !
01:04Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
01:10Alors on commence ce film à Hollywood avec l'Oscar que reçoit Simone Signoret.
01:18Puis on retrouve le couple 12 ans après.
01:21Et il y a cette déclaration géniale qui est « On devrait faire un film sur nous, nos vies, nos engueulades.
01:26Ce serait très triste et très drôle. » C'est une phrase de Signoret qui définit assez bien le film, non ?
01:31Très triste et très drôle.
01:34Oui, super nostalgique, intense, intelligent, passionnant, un hommage à la cinéphilie.
01:41Oui, il y a plein de choses ce film, je crois.
01:43Non mais ce qui est intéressant c'est de se servir de Signoret et Montand finalement pour raconter une histoire d'amour avec la complexité, la violence que ça comporte parfois aussi, ces choses-là.
01:52Dans le film, Simone Signoret s'attèle à l'écriture de son autobiographie.
01:56C'est un moment très important du film où elle veut raconter sa vérité.
01:59Elle sortira donc ce livre en 1976 avec un titre très beau « La nostalgie n'est plus ce qu'elle était ».
02:05Est-ce que cette phrase vous a aidé pour incarner Simone Signoret et pour raconter ce couple ?
02:10Je crois que ce qui est intéressant, la nostalgie de Signoret, ce qui est intéressant de dire c'est qu'elle n'est pas réac.
02:15C'est jamais quelqu'un qui a dit que c'était mieux avant.
02:17Au contraire, c'était une femme de gauche progressiste qui questionnait le monde qu'elle habitait mais qui questionnait donc le futur.
02:24Par contre, le sentiment de l'espèce de chaleur de partager des souvenirs, ce qui vous a construit, ce qui vous a fait rêver, tout ça, oui, je veux bien.
02:33Et parler de Simone sans parler de nostalgie, ce serait une faute de goût et une faute de sens, je crois.
02:39Alors Diane Curie, c'est absolument formelle.
02:41Elle dit que seule vous, Marina, pouviez interpréter.
02:44Non, je ne l'ai pas entendu dire.
02:47Je vous l'ai dit, je vous l'ai dit.
02:48Voilà, Jean-Pierre, ce sera Marina Foy.
02:50Non, non, elle a dit, elle a quelque chose dans le regard, elle a quelque chose dans la personnalité, dans la voix, c'était elle et personne d'autre.
02:56C'est vrai.
02:57Vous avez toujours senti la Simone qui était en vous ?
03:00Ah oui, parce que moi, en fait, je me suis beaucoup profité en Simone parce que c'était l'idole de mes 16 ans.
03:04C'était ma référence absolue comme actrice et comme femme, évidemment, à 16 ans, quand on se questionne sur ce qui nous attend,
03:14entendre une femme si libre, si indépendante, si intelligente, si courageuse dans sa prise de parole.
03:18On se dit, ah, donc, on peut être comme ça, on peut être vertébré toute sa vie jusqu'au bout.
03:23Et aussi, on peut désobéir, on peut dire non, on peut ne pas se soumettre.
03:28Ça, c'est le personnage public qui est évidemment très inspirant pour une ado.
03:31Oui.
03:32Et alors, Marina, c'est vous qui avez conseillé, ordonné peut-être même, à Diane Curie.
03:37Imposé.
03:38Imposé.
03:39Non, mais je n'ai pas eu à me battre.
03:40De penser à Rochdy pour Montand.
03:44Alors, qu'est-ce qu'il y avait de Montand chez Rochdy ?
03:46En fait, déjà, Rochdy, c'est un de mes acteurs préférés.
03:50Il est là.
03:51Il est là.
03:52Oh, Rochdy, bonjour.
03:54C'est toujours une bonne idée de prendre un bon acteur.
03:56C'est vrai.
03:57C'est Montand, donc il faut qu'il soit séduisant, il faut qu'il soit sexy.
04:00Bon, vous avez la réponse.
04:02Et puis, moi qui le connais bien dans la vie, je sais qu'il a une image publique.
04:08Et on imagine un homme droit, sérieux, consciencieux.
04:13Ce qu'on sait moins, c'est que c'est quelqu'un qui rigole, qui aime rire, qui aime faire rire, qui aime le spectacle, qui a aussi beaucoup de fantaisie.
04:19Et aussi, c'est quelqu'un qui parle beaucoup, Rochdy.
04:21Il est plus bavarde que moi.
04:21Je vais faire un tour, je regarde.
04:24Il est beaucoup plus bavarde.
04:26Et non, mais il y avait ça que Diane peut-être ignorait de Rochdy, que moi je connaissais.
04:31Donc, j'étais sûre que ce serait un montant génial.
04:33Et vous faites des claquettes comme Yves Montand ?
04:35J'ai fait des claquettes, oui.
04:36Et j'ai pris des cours, mais très honnêtement, c'est hyper compliqué.
04:39C'est-à-dire qu'entre ce que j'ai appris et ce qu'il a fallu ensuite appliquer, il y a un gouffre.
04:45Et donc, ce qui est intéressant, et heureusement, ce qu'a filmé Diane Curie, c'est le labeur.
04:50Et non pas le résultat.
04:51Donc, on les voit répéter.
04:53On le voit répéter avec son pianiste, on le voit répéter avec la claquette.
04:55On la voit dans sa loge.
04:57Et c'est intéressant aussi de filmer par quoi passe l'artiste avant de proposer quelque chose.
05:01Vous avez hésité un moment, vous vous êtes dit « moi, montant ».
05:04Oui, « moi, montant », oui, bien sûr.
05:06« Moi, montant ».
05:06Oui, oui.
05:07Parce que je crois aussi qu'on est un peu abîmé par des conventions.
05:12Le biopic, il a des conventions.
05:14Et quand on m'a proposé le rôle, j'ai dit « vous êtes sérieux ? »
05:18Je me mets à la place du spectateur et je sais que je pars de loin.
05:22Mais une fois qu'on a effacé ça, et surtout que quand j'entends les arguments de Diane Curie,
05:28ce qui sont non pas d'incarner mon temps, mais d'évoquer mon temps.
05:31Et donc, on n'est pas dans le mimétisme.
05:34On est vraiment dans une proposition, dans une évocation.
05:36On parlait des claquettes, mais il y a la petite musique, montant.
05:38Il y a ce petit accent, la bicyclette.
05:41Vous faites l'accent déjà, Antoine ?
05:43Oui, on le sent déjà.
05:44Je pourrais faire mon temps aussi, je pense.
05:45Vous le tenez bien.
05:46Ça, c'est des choses qui nous surprennent.
05:49C'est-à-dire qu'à force de les étudier, on a passé un été à les écouter et à les regarder.
05:54Et surtout, on les avait tout le temps dans les oreilles.
05:56On avait des écouteurs.
05:58J'écoutais en boucle des interviews de lui.
06:02On finit par être contaminé par les deux, trois choses qu'il caractérise.
06:05Et quand on a fait des lectures, je me suis rendu compte que j'ai commencé à avoir un rythme
06:10et une musicalité qui se rapprochait de lui.
06:13Et surtout qu'il s'éloignait de moi.
06:14C'est ça qui était important.
06:15Et ça, ça a plu à Diane et on l'a exploité en essayant de trouver le bon dosage.
06:20Vous vous connaissez bien tous les deux.
06:21Vous avez déjà tourné ensemble.
06:22Vous avez dirigé Marina dans Bodybuilder.
06:24Vous êtes même amie.
06:25Pas dirigée, c'est un grand mot.
06:29Vous êtes même amie dans la vie, comme vous le rappeliez tout à l'heure.
06:31Marina, est-ce que cette amitié, c'est un socle important quand on doit jouer l'intimité ?
06:35C'est un avantage ?
06:38Oui, c'était une évidence que Diane pourrait choper des choses, non seulement de notre intimité, mais de notre habitude à être ensemble.
06:45Et un vieux couple, c'est un couple qui a l'habitude.
06:47Et c'est vrai que quand on est côte à côte, ce n'est pas un événement ni pour lui ni pour moi.
06:51C'est ça, être en couple depuis 30 ans.
06:53Mais pour jouer Montand et Signoret, s'il n'y a pas déjà cette complicité qui existe entre nous,
06:58je crois qu'on aurait perdu quelque chose, une forme organique du jeu qui aurait manqué.
07:04Mais d'ailleurs, en fait, c'est une intimité qui rime parfois avec méchanceté,
07:07parce que dans le film, on entend Simone répéter une phrase que l'on attribue à Montand.
07:11C'est facile d'être l'amant de Casque d'Or.
07:13Il faut beaucoup d'amour pour se réveiller auprès de Madame Rosa.
07:16Ça en dit long sur la manière dont on regarde les femmes publiques.
07:19Oui, c'est une phrase qui était attribuée à Montand.
07:21Donc, on ne saura jamais s'il l'a dit ou pas.
07:23Mais Simone, il n'y avait pas une interview qu'elle faisait
07:26où on ne lui disait pas, quand même, vous avez vieilli.
07:29Comment se fait-il que vous avez autant vieilli ?
07:31Comment se fait-il qu'elle était...
07:33Ceci dit, les physiques des femmes sont toujours largement commentées.
07:36Ça, c'est un truc qui n'a pas beaucoup bougé.
07:38Mais elle, on lui demandait de se justifier de ce qu'elle était devenue.
07:42Mais si elle n'avait pas eu ce corps-là et cette tête-là vraie,
07:45qui est faite de douleur, qui est faite de tout ce qu'elle a traversé,
07:48elle n'aurait pas eu les rôles magnifiques qui sont celles de sa deuxième partie de carrière.
07:53Madame Rosa, la veuve coudère, tout ça.
07:55La veuve coudère.
07:56Oui, l'armée des ombres.
07:58Elle a raconté qu'elle n'avait pas voulu faire autrement
08:00et qu'elle y gagnait beaucoup plus que ce qu'elle aurait perdu
08:03en menant ce combat absurde pour rester quelqu'un qu'on n'est plus, en fait.
08:08Et ça, c'est beau, c'est courageux.
08:09Alors, ça bouleverse quoi d'être un couple public quand on doit travailler ensemble ?
08:13La réponse, ou peut-être un début de réponse dans cet archive de 1965,
08:17c'était à l'époque de compartiment tueur de Costa Gavras.
08:20Comment se fait-il qu'on vous ait si peu vus ensemble dans les films ?
08:24Tu parles ou tu parles ou quoi ?
08:26Parle-toi, parle-toi.
08:27Il faudrait beaucoup de temps pour expliquer ça.
08:31Par exemple, on ne pourrait pas jouer une histoire dans laquelle on se rencontrerait
08:34pour faire une histoire d'un couple.
08:37Personne ne croirait qu'on se rencontre et qu'à la fin du film, on va partir ensemble.
08:42Là, c'est très différent parce que moi, je joue un truc assez court
08:47et qu'on n'a aucun rapport d'homme à femme dans l'histoire.
08:53Intéressant de voir la dynamique dans le couple, là.
08:56Je peux parler ?
08:57Allez-y !
08:58Après, pour en revenir au film, là où c'est assez ingrat,
09:03c'est qu'on raconte justement ces douze dernières années
09:05qui sont sans doute les plus difficiles.
09:07Ils ont eu des moments beaucoup plus glorieux.
09:09Et après, pour en revenir à cette époque,
09:12c'est vrai que les écarts de montant n'étaient pas si mal vus à l'époque.
09:18C'était quelque chose presque de naturel.
09:20C'est quelque chose qu'on acceptait.
09:22Donc avec le regard de 2025, forcément, on va qualifier ça d'une relation toxique.
09:27Mais voilà, je pense que c'est plus complexe
09:28et surtout, il serait assez injuste de les réduire à ça.
09:32Il y a quelque chose de beaucoup plus fort dans le couple
09:34et c'est pour ça qu'ils sont restés ensemble jusqu'au bout, me semble-t-il.
09:37Je pense, parce que j'ai réfléchi,
09:41mais j'ai ma version, c'est peut-être pas la bonne.
09:43Je pense que mon temps, il était l'ombre et la lumière de Signore.
09:47C'est-à-dire qu'il y a quelque chose de sa légèreté,
09:49de sa fantaisie dont elle devait se nourrir comme ça,
09:52peut-être parce qu'elle était trop noire.
09:53Et par ailleurs, les gens qui ont une vraie noirceur,
09:56ils vont la chercher aussi chez les autres.
09:58C'est des terrains qu'ils reconnaissent.
10:00Donc, l'idée de la souffrance, la vraie question sur Simone,
10:03c'est quelle estime avez-vous de vous-même
10:06pour tolérer autant de souffrance ?
10:08En fait, moi, c'est ça qui me touche
10:11parce que peut-être ça me parle, allez savoir.
10:13Ah, c'est ça.
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