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00:00C'est le moment de la chronique Perspective avec Jean Damour. Bonsoir Jean.
00:06Bonsoir Jean-Philippe.
00:07Évidemment, un des dossiers qui retient l'attention, un dossier national, Postes Canada.
00:11Qu'est-ce qui va arriver dans nos régions? Mais on sait que ça touche quand même plusieurs
00:14communautés. On l'a vécu dans le passé, les gens qui se sont battus pour le maintien des
00:18services, notamment des comptoirs postaux, des fameux bureaux de poste. Est-ce que tu penses
00:23justement qu'en 2025, on a encore place à une réflexion pour soit sauver Postes Canada,
00:29sauver les bureaux de poste? Mais qu'est-ce qui va arriver?
00:31Le problème, c'est que la réflexion aurait dû être faite il y a dix ans. On ne l'a pas
00:34fait. Là, on est devant un mur. Moi, j'ai été très, très surpris, comme pas mal de
00:37monde la semaine dernière, quand on apprend qu'à chaque jour qui passe, c'est une perte
00:42de 10 millions de dollars pour la Société d'État pour Postes Canada. Est-ce qu'on peut
00:45tolérer ça longtemps? Je pense que la réponse est clairement non. Il n'y a personne qui va
00:49se réjouir de ça. Maintenant, comme au cours des dix dernières années, on n'a pas nécessairement
00:52bougé, la fatalité va se produire. Puis on fait quoi? Bon, parmi les vérités, c'est
00:58qu'on va avoir encore besoin des services postaux pour un moment. On le voit, ce qui
01:03arrive avec les élections municipales, ça crée une situation qui est très embêtante.
01:07On va voir les dépendants peut-être aussi qu'on ouvre les élections au Québec ou comme
01:10les autres paliers. Est-ce qu'on aurait pu innover, c'est-à-dire enlever les cartes
01:14postières, les cartes d'une autre façon?
01:15C'est clair. Écoute, le vote électronique, il y a plein de choses à envisager. On est quand
01:19même en 2025. Habituellement, moi, je me place toujours dans la situation de celui qui
01:23défend les localités. Dans ce cas-là, je ne peux pas. C'est un peu comme l'école.
01:28S'il n'y a plus d'élèves, s'il y a deux élèves dans l'école, est-ce que tu maintiens
01:31une école dans une petite communauté? On est à la même place. Là, on a de moins en
01:35moins besoin des services postaux. Évidemment, il y a tout le débat entourant les personnes
01:38âgées qui, elles aussi, vieillissent. Les choses changent. Ça se passe sous nos yeux.
01:42On n'a pas développé de vision au cours des dix dernières années. Il n'y a rien qui
01:45nous empêche aujourd'hui d'aborder une réflexion rapide. On pense qu'on peut se tourner
01:48vers le gouvernement fédéral, on peut se tourner vers le gouvernement du Québec,
01:51mais je pense que c'est d'abord un enjeu local. Les élus locaux ont une réflexion
01:55à faire avec leur population pour ces petits bâtiments-là, parce que pour la plupart
01:59des cas, ce sont de petits bâtiments. Il y a le service, oui. Il est compromis dans
02:02certaines localités. Du moins, on va dispenser le service d'une autre manière. D'autre part,
02:06on fait quoi avec les bâtiments? Est-ce que c'est une opportunité? Puis il y a une réflexion
02:10politique qui m'était faite au cours des dernières heures par un militant fédéraliste
02:14qui dit que c'est le seul endroit où on retrouvait systématiquement le drapeau canadien au-dessus
02:18de la bâtisse. C'est-à-dire que ça va disparaître. Mais ça, c'est une boutade.
02:20Ce n'est pas, tant qu'à moi, un enjeu si important que ça. Mais on fait quoi avec
02:25ces bâtiments-là? Et comment on va dispenser le service? Comment on va réussir à rendre
02:29service à nos populations locales? On n'est pas au même endroit qu'on était au moment
02:35où, simplement, il y a eu cette manifestation-là, l'occupation du bureau de poste. On n'est
02:38plus là.
02:39Dans les années 90, il y avait le téléphone et la poste. Il n'y avait pas Internet.
02:44Maintenant, tout a changé.
02:45Il y a plein d'outils. Les choses changent. On ne pratique pas la médecine de la même
02:48manière. Dans nos écoles, on ne pratique pas l'éducation de la même manière. Même
02:52chose, je regrette de le dire, mais c'est exactement la même chose du niveau de nos
02:56bureaux de poste. Mais la réflexion, elle doit se faire rapidement. Et je comprends
03:00que ça va se faire progressivement. Puis j'ai un avis aussi sur le fait qu'on annonce
03:03des restrictions. Puis en même temps, à peu près au même moment, le syndicat décide
03:08sur le plan national d'interrompre les services. On est en grève.
03:11Là, ça a un impact pour les entreprises.
03:13Ça a un impact d'abord pour les travailleurs eux-mêmes. Moi, j'appelle ça prendre une
03:17carabine et tirer dans sa propre chaloupe. Là, ce n'est pas le temps de… On s'est
03:23placé en grève. Oui, mais on fait un déficit de 10 millions de dollars par jour. Je comprends
03:28que tu as le goût d'aller en grève, mais est-ce que c'est constructif? Est-ce que pénaliser
03:32la population à ce moment-ci, c'est la bonne chose à faire? Moi, je ne suis pas défavorable
03:36aux grèves. Je ne suis pas défavorable aux syndicats. Je ne suis pas défavorable
03:39aux travailleurs. Mais il y a des moments dans la vie où tu dois réfléchir un peu.
03:42En quelques heures, paf, on décide qu'on part en grève. Là, il n'y a pas le service.
03:46Ça a un impact au niveau électoral dans les municipalités. On l'a vu avec la ministre
03:50Guilbeault hier à Québec. C'est Québec qui se mêle de ça aussi. Mais je ne suis pas
03:54sûr que c'est un bon geste qui a été posé. Alors, je pense que là, on a avantage
03:57à se reculer un petit peu et dire qu'est-ce qu'on fait et comment on réussit à travailler
04:00ensemble pour sauver les meubles, sauver au moins un minimum de services dans nos localités
04:05au cours des prochains mois et des prochaines années. C'est là qu'on est rendu Jean-Philippe.
04:09Merci Jean.
04:10À la semaine prochaine.
04:11Au revoir.
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