Le président de la République française a indiqué, ce mercredi, que l'Europe se trouvait "dans une confrontation avec la Russie" et qu'il ne "fallait avoir aucune faiblesse".
00:00Emmanuel Macron a tenu un langage de fermeté, de grande fermeté pour répondre à la guerre hybride que mène la Russie en Europe,
00:08tout en restant dans une ambiguïté stratégique.
00:11Oui, la fermeté, elle s'est exprimée dans cette forme de solidarité défensive parce qu'on était au Danemark
00:18et parce qu'on était après cette semaine folle d'incursion des drones.
00:21Et d'ailleurs, lorsqu'on lui a posé la question de savoir s'il fallait, oui ou non, riposter en cas de nouvelle incursion dans le ciel européen,
00:29écoutez, voilà ce qu'il a dit.
00:31La réponse européenne doit être opérationnelle, c'est-à-dire qu'il faut n'avoir aucune faiblesse.
00:36Je pense qu'il faut redire que toute personne qui viole l'espace aérien européen est susceptible d'avoir des représailles.
00:44N'avoir aucune faiblesse, Emmanuel Macron ne mâche pas ces mots parce qu'il parle même d'une confrontation avec la Russie.
00:52Cette confrontation, c'est la fameuse guerre hybride qui existe, vous le savez, par la guerre informationnelle,
00:57par le sabotage, la manipulation, les cyberattaques et les incursions de drones.
01:02D'où cette fois d'autres mots encore plus nette sur la dangerosité de cette menace dans une interview accordée à la veille de son déplacement demain à un grand journal allemand.
01:10Oui, une interview au Frankfurter Allgemeine Zeitung.
01:13Regardez la façon dont il parle de la menace russe.
01:17Il en parle comme d'une menace structurelle.
01:20Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ça n'est pas une menace conjoncturelle.
01:24Une parenthèse, ça veut dire que c'est là pour durer.
01:26Ça veut dire que cette menace structurelle, elle ne s'attaque pas uniquement à du territoire.
01:30Elle s'attaque aussi à notre démocratie, à notre état de droit.
01:33Et donc, c'est la raison pour laquelle il utilise cette expression « l'armée secrète russe se répand dans nos démocraties ».
01:41Et puis, lorsqu'on lui pose une nouvelle fois la question de savoir s'il faut riposter en cas de nouvelle attaque aérienne,
01:47et bien là, regardez ce qu'il dit, conformément à la doctrine de l'ambiguïté stratégique,
01:54je ne peux rien vous dire, que rien n'est exclu.
01:58Nous devons maintenir Poutine dans l'incertitude.
02:02Ça, c'est intéressant.
02:03Pourquoi ? Parce que c'est une ambiguïté stratégique qui consiste effectivement,
02:08comme dans la dissuasion nucléaire, à ne rien dire, à laisser l'autre essayer de deviner.
02:14Et c'est une façon de dire, vous êtes en train de nous provoquer,
02:18et bien nous, de notre côté, nous sommes là en train de vous dire que rien n'est exclu.
02:22C'était exactement le langage qu'il avait utilisé, vous vous rappelez,
02:25pour parler d'une éventuelle possibilité d'envoyer des troupes au sol en Ukraine.
02:31Et ça, évidemment, lorsqu'on parle de dissuasion nucléaire, je termine par là,
02:35il dit que notre doctrine nucléaire continue d'évoluer, qu'elle a toujours un horizon européen,
02:40et qu'il en reparlera en janvier 2026.
02:42Ça aussi, c'est un message directement adressé à Vladimir Poutine.
02:46Dernière illustration de cette ambiguïté, le discours qui est tenu autour de ce navire fantôme russe,
02:50où officiellement, on ne dit pas qu'il y a un lien avec le vol de drones au-dessus du Danemark.
02:55On parle de délit maritime.
02:56On y reviendra plus en longueur dans le journal de 8h.
02:58On y reviendra plus en longueur dans le journal de 47h00.
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