00:00salut et bienvenue dans les dossiers de pierrot on va parler cette fois et assez longuement de
00:11l'équipe de france qui a jalonné ma carrière de journaliste pendant de longues années alors
00:20il ya des gens qui disent que parfois je porte des vêtements en rapport avec mon thème là pour
00:27dire que une veste finalement assez improbable est un quelconque rapport avec les bleus c'est une
00:34longue histoire les bleus et moi j'étais encore pigiste à l'équipe que j'avais été au touquet
00:40pendant le stage avant l'euro en suède avec michel platini comme sélectionnant j'avoue que j'en
00:46n'ai pas beaucoup de souvenirs mis à part les petits matchs qu'on faisait le matin avec gérard rouillet
00:51le staff de l'équipe de france et puis les entraînements où michel platini finalement
00:56ne donnait aucune consigne mais passer son temps à martyriser gilles rousset le troisième gardien en
01:02enchaînant les lulus après j'ai eu cette période avec l'équipe de france espoir de raymond domenet
01:07qui est notamment une phase finale où il y avait du gary zidane ou edek pedros thuram nouma dieng
01:15lacers et avant cette phase finale il y avait eu un match de qualification à moscou je me souviens
01:22l'entraînement la veille du match il faisait moins 24 et les bleus m'avaient prêté à un maillot pour
01:30que je puisse l'entourer mes oreilles parce que sinon je pense que mes oreilles n'y aurait pas
01:34survécu le match était totalement improbable les tribunes ils avaient même pas enlevé la glace dessus
01:39donc il y avait quoi et 23 spectateurs avec jérôme bonicelle qui était hors du groupe dans ce match
01:47qui était assis à côté de moi ce match que les bleus avait remporté 1-0 sur un but de dugary et le
01:52soir on se retrouve à dîner à l'hôtel il y avait du caviar à table évidemment et francis lasserre qui
01:58était le capitaine de l'équipe se lève et dit bon pierrot ce soir tu nous emmènes en boîte là je
02:04regarde lasserre j'ai envie de lui dire oui bien évidemment j'habite à moscou depuis 20 ans je connais
02:09tous les endroits et je ne sais pas pourquoi du coup je me suis pris d'une forme de responsabilité
02:17d'emmener les joueurs en boîte donc voilà aller à la réception de l'hôtel demander les adresses et
02:24on m'indique le night fly qui est un endroit je sais même pas si ça existe encore à moscou mais croyez
02:30moi ça ça a animé de longues soirées de journalistes et de différents touristes là-bas donc je me
02:38renseigne on prend des taxis on y va à 9 j'arrive devant la boîte je dis au joueur attendez j'ai
02:45quand même rentré le premier pour voir si c'est pas un coup de gorge alors déjà la boîte pouvait
02:50payer qu'en roubles évidemment personne n'avait les roubles donc il y avait un bureau de change un tarif
02:54hallucinant à l'entrée pour faire du fric et j'ai rentré dans cette boîte et c'est la seule fois de
03:00ma vie vous comprendrez aisément que ça m'est arrivé je me suis pris portion connerie toutes
03:05les filles se coller à moi nous caresser les cheveux ou le reste d'ailleurs enfin bref c'était
03:12une boîte il y avait 200 filles dedans il y avait 200 prostituées mais bon l'endroit avait l'air propre
03:18de la musique j'ai dit aux joueurs allez on rentre et donc on a passé une soirée assez sympathique sauf que
03:25les filles voulaient pas parler à Nouma et à Thuram parce que elles avaient peur des noirs voilà c'était alors
03:33évidemment derrière il y a eu l'euro 96 où je m'occupais des adversaires des bleus plus exactement
03:40donc du coup j'étais j'étais au match c'était une compétition assez étrange où les bleus ont été éliminés on
03:47le souvient au tir au but en demi-finale par une république tchèque pourtant décimée par les
03:52blessures et suspensions à l'issue d'un non match dans un Old Trafford où il y avait 12 000 spectateurs et
03:59ce match a fait évidemment beaucoup de mal à l'image du foot français et à la réputation de
04:07d'Aimé Jaquet qui deux ans après donc se présente pour jouer la coupe du monde 98 en France et là un
04:16mois et demi avant le début de la coupe du monde il y a une grande réunion à l'équipe où en fait
04:22il y avait 100 personnes à l'équipe qui travaillait sur la coupe du monde entre les journalistes les
04:27photographes et bon on commence un machin et voilà arrive le moment où on a le droit de poser des
04:33questions et je lève la main et je dis parce qu'on sentait déjà que l'équipe avait une position très
04:39anti-Aimé Jaquet et je lui dis écoutez on a le meilleur gardien du monde on a la meilleure défense
04:46du monde et on a le meilleur joueur du monde on a un groupe en carton pâte donc il y a quand même une
04:54probabilité que tout ça se passe pas si mal quand même au début est ce qu'on pourrait pas y aller un
05:00peu plus mollo dans la campagne anti-Jaquet et là on m'a dit ferme là tu comprends rien Jaquet est un
05:05nul il nous emmène dans le mur et tout bon donc du coup c'est aussi pour ça que j'ai été écarté de
05:11la de la couverture de l'équipe de France sur ce sur cette compétition enfin quand je dis écarté
05:18on se souvient donc quelques jours avant le tournoi il y a l'épisode des six exclus du groupe des
05:25bleus dont Nicolas Anelka Pierre Lègle et Sabri Lamouchi notamment qui partent dans la nuit et
05:33c'est un épisode qui a été très très mal vécu par le groupe et là quelques jours du tournoi c'était
05:39même le jour du match d'ouverture brésil-écosse on sentait bien qu'il y avait le feu et là du coup
05:45bah on a envoyé le tonton Pierrot qui lui évidemment avait des rapports extrêmement différents déjà avec
05:50beaucoup de joueurs à l'époque j'avais des rapports privilégiés avec avec Barthez avec avec Blanc avec
05:59Lisa Rajou avec avec Dugarry avec Pires avec Djorkaef ils avaient besoin de savoir donc j'ai été effectivement
06:07ce jour-là à Clairefontaine sonder les les âmes et je suis retourné une deuxième fois à Clairefontaine
06:13pendant cette coupe du monde c'est au lendemain de France Croatie l'expulsion de Laurent Blanc pour faire
06:19l'interview de Laurent Blanc parce que c'était c'est un drôle de souvenir cette interview parce
06:25que lorsque Laurent est descendu j'ai vraiment vu des journalistes en deuil parce que voilà il y a
06:31des joueurs ils sont suspendus c'est une péripétie mais Laurent avait un tel comportement une telle classe
06:41une telle distance par rapport aux choses on sentait vraiment la tristesse c'est d'ailleurs le même jour
06:48que Fabien Barthez avait failli égorger Franck Leboeuf puisque Franck Leboeuf avec beaucoup de finesse
06:56avait fait un papier dans l'équipe en disant la peine de Laurent Blanc n'est rien à côté de ma joie et là
07:02évidemment il y avait Blanc Deschamps qui attendait Leboeuf de pied ferme avec un exemplaire de l'équipe sous le bras pour lui régler son compte
07:11et puis voilà et puis évidemment la France gagne la Coupe du Monde moi la finale j'étais à
07:19Handaï avec l'OM en stage vous avez vu ça sur un écran géant avec Roland Courbis j'avais écrasé ma petite larme quand j'avais vu mon copain Dugas en larmes à la fin du match et évidemment derrière à l'équipe
07:35il y avait vraiment eu une ambiance très bizarre parce qu'évidemment les patrons qui avaient quand même initié cette campagne anti-jaquet étaient évidemment sur la sellette
07:49évidemment dans ces cas là les plus lâches et les gras quitte le navire et essaie de récupérer des trucs intéressants assez méprisables mais bon ça c'est la nature humaine
08:03moi ce que je sais c'est que Aimé a toujours fait la part des choses avec moi et qu'il a toujours après été charmant avec moi je pense qu'il a dû savoir que j'étais contre cette campagne anti-jaquet
08:17c'est pour ça qu'aujourd'hui ça n'arrive plus parce que maintenant ça commence à 27 ans cette histoire mais quand on me disait toi tu étais à l'équipe tu étais contre Aimé Jaquet c'était totalement faux
08:30et du coup Jérôme Bureau qui était le directeur de la rédaction fait une réunion quelques jours après la coupe du monde et dit maintenant les bleus c'est les Beatles
08:40donc traitement XXL de faveur et parmi les grands changements qu'il y a eu au sein de l'équipe pour la couverture de l'équipe de France j'ai intégré le groupe de journalistes
08:57qui suivait l'équipe de France à tous les matchs et il y avait d'ailleurs un match contre il me semble encore une fois en Russie
09:04et je devais aller faire une interview de Dugarry et j'avais rendez-vous dans sa suite au concor de Lafayette et on commence l'interview dans le salon avec Dugar
09:12et puis j'entends clairement que ça farfouille à côté et je vois Zidane arriver et en fait Zidane partageait la suite avec Dugar
09:22il s'était extasié sur la chemise Prada de Dugar et évidemment l'ambiance était très très sympa et derrière écouter tous les matchs de l'équipe de France
09:35qui ont amené jusqu'à l'Euro 2000 était incroyable quoi je veux dire n'importe quelle équipe qui d'ailleurs ça a duré jusqu'à la coupe du monde 2002
09:46toutes les équipes qui venaient jouer contre l'équipe de France prenaient branlée sur branlée et c'était un sentiment intouchable assez incroyable
09:55avec comme point d'orgue cet Euro 2000 que j'ai souvent coutume d'appeler la meilleure compétition de l'histoire de l'équipe de France
10:06je pense que l'équipe de France de l'Euro 2000 est l'équipe de France la plus forte qu'on a jamais vue et qu'on ne verra même peut-être plus jamais avec tellement de joueurs au top
10:18Barthez, Blanc, De Sailly, Henri, Vieira, Zidane, Dugarry
10:27et cette équipe qui a quand même, il faut le savoir sans souvenir, a battu le Danemark, la République tchèque
10:34ont perdu un match amical contre les Pays-Bas avant d'éliminer à la suite l'Espagne, le Portugal et l'Italie
10:42c'est quand même une performance inégalable pratiquement
10:48il faut savoir que quand vous suivez l'équipe de France, aller assister à l'entraînement c'est un peu la corvée parfois
10:54et là il n'y avait pas un journaliste qui manquait une séance d'entraînement à Wavre
10:59parce que c'était un spectacle extraordinaire
11:03je me souviens d'un match, un petit match pendant un entraînement avec un but sensationnel marqué
11:10et le public qui était là qui devient fou avec Henri-Emile qui leur dit de se calmer
11:17parce que bon évidemment c'était une séance d'entraînement, c'était un spectacle extraordinaire
11:24le premier match c'est contre le Danemark 3-0, le deuxième match c'est contre la République tchèque
11:31Juri Djorkaev n'avait pas été bon le premier match
11:34et Marcel de Sailly qui n'était jamais avare d'une vacherie à sortir à un coéquipier
11:40dit après le match, bah oui c'est fini le football pim pam poum
11:44donc tout le monde savait que Juri serait remplaçant contre la République tchèque
11:48sauf que moi je connais très bien mon petit Juri illustré
11:52j'avais annoncé à toute la délégation qu'il allait rentrer
11:55marquer le but de la victoire contre la République tchèque
11:57ce qui a évidemment pas loupé
12:00Thierry Henry est une nouvelle fois élu homme du match
12:04et il parlait pas à la presse
12:06Thierry Henry d'une manière générale
12:09a toujours été extrêmement peu loquace avec les médias
12:12pendant les phases finales où il était très replié sur lui-même
12:16et là je le croise à la sortie du match
12:20et je lui dis Titi tu vas avoir le trophée d'homme du match
12:24ce serait bien que tu parles un petit peu à la presse
12:26je dis même pas ça pour mon journal
12:28je dis ça pour tout le monde et même pour toi
12:30et il me dit oui t'as raison
12:32je pense que c'est aussi dans cet euro
12:35que ma relation avec Thierry est née
12:40et qu'on a pu développer cette forte amitié joueur-journaliste
12:48qui nous a accompagné je dirais pendant de longues saisons
12:54avec Arsenal et même à Barcelone
12:58cet euro était incroyable
13:02malgré tous les efforts de Roger Lemaire
13:04pour couper ses joueurs de la presse
13:08parce que Roger Lemaire avait une détestation de la presse
13:12qui a d'ailleurs conduit
13:14lors du troisième match
13:16la presse française a boycotté un de ses points presse
13:19parce qu'il était tellement odieux
13:20tellement désagréable
13:22ça commençait à être assez pénible
13:25on s'est retrouvé à peu près dans un match
13:28je ne sais plus quel match c'était
13:30mais on s'est retrouvé dans une sorte de zone industrielle
13:34dans un port industriel aux Pays-Bas
13:37Ijmuiden, Vlaltruara
13:40et je me suis retrouvé dans une...
13:43j'étais avec ma compagne de l'époque
13:45et on s'est retrouvé dans une pièce
13:47avec Dugarry, Henri, Zidane et Anelka
13:51tous les quatre pendant une demi-heure
13:53à taper la causette
13:55ma compagne parlait avec Zidane
13:57tout naturellement
13:59et les joueurs étaient tellement vasclos
14:01et s'emmerdaient tellement
14:03parce que bon
14:05c'était pas très très fun les Pays-Bas
14:07à part Amsterdam
14:09et encore
14:11en général les joueurs ils sont à 15 kilomètres
14:15de toute activité
14:17voilà
14:18les joueurs ils étaient
14:20alors peut-être pas autant qu'en Corée
14:21j'y reviendrai tout à l'heure
14:22mais ils étaient vraiment à la recherche de contacts
14:28alors quand t'es journaliste à l'équipe
14:30que tu suis l'équipe de France
14:32le grand truc c'est d'avoir la compo
14:34c'est quelque chose d'extrêmement important
14:36et moi j'avais des taupes évidemment
14:39d'ailleurs Didier Deschamps avait accusé
14:42Yuri Djorkaev d'être ma taupe
14:44ce qui démontre une méconnaissance du caractère de Yuri
14:48Yuri ne s'intéressait qu'à lui
14:49donc à la limite
14:51ce qui l'intéressait de savoir
14:52c'est s'il jouait lui ou pas
14:53le reste il s'en foutait
14:54donc c'était certainement pas
14:56Yuri ou Titi qui allait me donner la moindre info
14:59non non mais mes informateurs
15:01c'était Robert Pires et Christophe Dugarry
15:05et si vous retrouvez les compos d'équipe de l'équipe de France
15:09dans cet Euro 2000
15:11vous verrez que tous les matchs
15:14il y a toujours eu la bonne compo dans l'équipe
15:16sauf le jour de la finale
15:18où il y avait Pires ou Dugarry
15:21la raison est très simple
15:23j'ai les deux la veille au téléphone
15:25Dugarry s'était fait exploser le nez
15:27contre l'Espagne
15:29et il m'appelle il me fait
15:31oh je suis dégoûté c'est Robert qui commence
15:34j'étais quand même très très étonné
15:36parce que Robert
15:37n'a pas servi à grand chose
15:39durant cet Euro
15:40jusqu'à évidemment
15:41sa passe décisive
15:43à très aiguille en finale
15:44du coup j'appelle Robert
15:46j'ai fait
15:47alors Vilain
15:48on s'appelait Vilain
15:49avec Robert je dis
15:50alors Vilain c'est chouette
15:51tu joues ?
15:52il me dit
15:53bah non je joue pas
15:54c'est Dugarry qui joue
15:55donc voilà
15:56quand les deux joueurs eux-mêmes
15:58ne savent pas qui va jouer
15:59bah
16:00dans l'équipe
16:01tu te retrouves avec un ou
16:02cette finale est un souvenir incroyable pour moi
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