00:00On commence par l'Espagne, Edgar, il ne faut jamais douter de Diego Simeone.
00:04On est tombé dans le panneau, on a même fait un podcast pour dire est-ce que c'est l'année de tous les dangers, l'année trop pour lui.
00:09Eh bien voilà, il avait rendez-vous avec le Real samedi après avoir réalisé un de ses pires débuts de saison depuis son arrivée en 2011.
00:16Le Real qui s'est fait balader par l'Atletico.
00:20Plus grosse victoire des coachs honéraux sur le Real depuis 1950 je crois.
00:24Oui, ils n'avaient pas mis 5 buts au Real Madrid depuis 1950 en tout cas.
00:28Donc c'est vraiment ça qui est marquant.
00:31C'est surtout les 5 buts de l'Atletico quand on sait que souvent l'Atletico a battu le Real mais ce n'était pas toujours des scores comme ça.
00:39Et là c'est vraiment un résultat historique pour eux.
00:41Et c'est vrai que pour comprendre un petit peu ce qui s'est passé, pour moi il faut y penser un petit peu en deux étapes.
00:47Déjà comment l'Atletico a réussi à gagner ?
00:49Parce qu'ils étaient mieux préparés tout simplement au niveau de l'intensité physique.
00:52Déjà on a senti qu'ils étaient plus forts dans les duels et qu'eux arrivaient à répondre à l'intensité physique qui était nécessaire dans ce genre de grand match.
01:02Au niveau de la concentration, mentalement ils étaient dedans vraiment de A à Z.
01:06Et surtout ils avaient faim.
01:07Ils avaient beaucoup plus faim dans les duels par exemple que les madridens.
01:11Et l'exemple du but de Sorlotte par exemple où j'ai l'impression qu'il marche sur Eusen et qu'il est largement plus dans son duel.
01:18Et il y a eu un nombre innombrable de duels qui se sont passés comme ça pendant le match.
01:23Et puis comment ils ont réussi à mettre 5 buts à ce réel là ?
01:26Et bien pour moi la réponse à cette question c'est Diego Simeone.
01:30Et franchement chapeau parce que cette fois-ci Diego Simeone il a eu le courage de dire à ses troupes.
01:35Les gars oui on mène d'un but mais on va pas se mettre, on va pas garer le bus, on va pas se mettre devant la surface de réparation.
01:40On va continuer à attaquer, à attaquer, à attaquer pour aller mettre ses deux buts d'avance.
01:45Pour aller essayer de tuer ce match là, c'est ce qu'ils ont pas fait par exemple au match retour de la Ligue des Champions la saison passée.
01:51Parce qu'ils menaient 1-0 après une minute de jeu.
01:53Et derrière ils avaient un petit peu arrêté de jouer et il y avait une énorme frustration chez les supporters de l'Atletico.
01:57Et cette fois-ci ils ont vu l'équipe qu'ils avaient envie de voir, c'est-à-dire une équipe qui de A à Z met en place ce qui marche.
02:04Et après ils menaient 4-2 et là ils ont pu reculer un petit peu et ils ont pu piquer en contre-attaque.
02:10Mais franchement c'est un match où clairement Diego Simeone a été au-dessus de Xabi Alonso.
02:15Et clairement j'ai l'impression que c'est un match qui peut leur servir pour se dire
02:18Ok les gars, c'est pas parce qu'on mène qu'on doit baisser en régime et on peut aller tuer les matchs.
02:23Et quand on voit le nombre de matchs où ils ont mené cette saison, ils ont mené dans tous leurs matchs de Ligue A.
02:28Tout simplement, ils n'ont gagné que 3.
02:29Et s'ils avaient un petit peu cette mentalité-là d'aller tuer les matchs tout le temps,
02:34je pense que cette équipe-là, avec cette mentalité-là et ce niveau de jeu-là, peut faire mal cette saison.
02:39Et il y a un homme aussi, il faut le dire, c'est Simeone, mais c'est aussi Ruyen Alvarez
02:43qui a mis un triplé déjà sur le match précédent.
02:45Là qui met un doublé dont un coup franc fabuleux qui relance totalement l'Atletico de Madrid.
02:50Il faut que tu nous parles un peu de Ruyen Alvarez.
02:52Parce que lui aussi, pendant un mois, il était resté muet avant sa folle semaine.
02:56Il marque 5 buts, c'est ça, sur la semaine au total.
02:59Qu'est-ce qui s'est passé et à quel point aujourd'hui il est considéré comme l'étendard de l'Atletico ?
03:06Il n'y a que lui, c'est la star incontestée, incontestable.
03:09Il est à un autre niveau et les supporters Colchoneros sont très, très fiers
03:14d'avoir un joueur d'une telle classe dans leur club,
03:17comme ça a pu être le cas avec Griezmann dans ses meilleures années.
03:20C'était parmi les meilleurs attaquants du monde et il était à l'Atletico.
03:24Et là, c'est Ruyen Alvarez maintenant qui, je pense, avec ce genre de match à chaque fois,
03:27peut passer dans une autre dimension.
03:29Et je pense que ce match-là le fait quand même passer un petit cap.
03:32Et cette semaine-là, c'est lui qui, on va dire, lance la saison de l'Atletico
03:37avec cette victoire presque miraculeuse face au Rayo,
03:40avec un triplé et deux buts dans les dernières minutes de la part de Ruyen Alvarez.
03:44Et une nouvelle fois, face au Real, il a montré toute sa palette.
03:48Et c'est ça, son point fort, c'est qu'il sait tout faire, en fait.
03:50Il sait tout faire, il apprend avec un autre joueur qui sait presque tout faire, Griezmann,
03:54et qui, je pense, est le meilleur mentor qu'il puisse avoir quand on voit son profil de joueur.
03:59Et je pense aussi qu'il n'est jamais meilleur, Ruyen Alvarez,
04:02qu'avec un joueur type Sorlotte à côté.
04:05C'est-à-dire un vrai neuf qui pèse énormément sur les défenses physiquement,
04:09qui attire la défense.
04:11Sorlotte, quand tu regardes son match, tu n'as pas l'impression qu'il fait un match de dingue,
04:14mais en fait, il ouvre tellement d'espace pour les autres.
04:17Il permet, par exemple, à Ruyen Alvarez de jouer quasiment toujours tout le match face au but,
04:21d'avoir des espaces, de pouvoir porter le ballon.
04:24Et j'ai l'impression que c'est vraiment un système qui peut convenir à Ruyen Alvarez,
04:28qui lui donne de la liberté dans ses mouvements.
04:31Et on sait que c'est un joueur qui est à l'aise balle au pied,
04:33qui est à l'aise à la passe, qui est à l'aise à la frappe,
04:34qui, comme je disais, sait tout faire.
04:36Et donc, là, ça lui permet vraiment d'être un petit peu l'électron libre devant
04:40qu'on a envie de voir et d'avoir les espaces qui lui permettent vraiment d'exprimer son talent.
04:46En revanche, le Real, parlons-en quelques secondes quand même,
04:48parce que comment c'est possible de s'écrouler à ce point en deuxième période,
04:51dans les grandes largeurs,
04:52et d'encaisser donc cinq buts, dont trois en deuxième période ?
04:58Que s'est-il passé ? Quelles limites tu vois, toi ?
05:00Elles sont défensives surtout ?
05:02Il en a parlé chez Balonso, il a dit que ce n'était pas un problème d'attitude,
05:05c'est un problème tactique peut-être.
05:06Voilà comme il le définit.
05:07Oui, je pense que les limites les plus évidentes, il y en avait deux,
05:11c'est déjà la défense, on l'a dit, la défense centrale qui s'est fait manger.
05:14Et clairement, dans les deux surfaces, dans les duels aériens,
05:16ils se sont fait manger tout le match,
05:19à commencer par Hussein qui a un talent très très rare
05:21et qui a un potentiel énorme,
05:23mais je pense qu'il va devoir encore s'endurcer un petit peu dans les duels
05:27pour résister justement à des joueurs comme Sorlotte, par exemple.
05:31On a vu la limite aussi dans la fluidité du jeu,
05:34où cette fois-ci, ils avaient du mal à trouver les attaquants.
05:36En plus, c'est frustrant pour les madridènes,
05:38parce qu'on a vu Mbappé qui était encore en forme,
05:40on a vu Vinicius sur l'action du but de Guller,
05:42qui arrive à faire des choses intéressantes,
05:44mais il n'y avait clairement pas de liant dans cette équipe.
05:46On a vu qu'ils n'arrivaient pas à trouver des joueurs dans la surface de réparation.
05:50À la fin, pour moi, il y a aussi une erreur de Xabi Alonso,
05:52parce qu'il fait rentrer, il termine le match avec cinq attaquants,
05:55les cinq attaquants, ils n'ont pas un seul ballon dans la surface adverse,
05:58il n'y a pas une seule tête, il n'y a pas de centre de qualité,
06:01donc il y avait un vrai souci.
06:02Et je pense que Xabi Alonso, c'est aussi le responsable de cette défaite,
06:05parce que pour moi, dès le coup d'envoi, il s'est trompé,
06:07quand tu vois qu'il titularise Jude Bellingham,
06:10qui évidemment est un titulaire indiscutable,
06:13mais qui avait 20 minutes dans les pattes
06:15pour jouer un derby à l'extérieur au Metropolitano,
06:18alors que du coup, en faisant ça, tu mets Guller sur le côté,
06:21alors que Guller était l'un de tes meilleurs joueurs de la saison en jouant dans l'axe.
06:24Pour moi, c'était une erreur, et on voit que Guller,
06:27même s'il était très bon quand il avait le ballon,
06:29il a beaucoup moins pesé sur ce match-là,
06:31et je pense que c'est notamment dû au fait que, du coup,
06:33Xabi Alonso a changé un petit peu ce qu'il mettait en place.
06:36Et puis, pour revenir sur ce que disait Xabi au niveau de l'attitude,
06:40je ne suis pas forcément d'accord,
06:41ou en tout cas, on voit des choses qu'on voyait déjà la saison dernière,
06:45qui est que le Real Madrid a du mal,
06:47depuis une saison un peu plus maintenant,
06:49dans les grands matchs.
06:50Dans les grands matchs, on a l'impression qu'ils ne répondent pas présents,
06:52et surtout, comme je disais, on a l'impression que les équipes d'en face sont plus fins.
06:55Alors, je n'ai aucun doute sur la motivation des joueurs,
06:57mais en tout cas, sur le terrain,
06:59on a l'impression qu'ils en mettent un petit peu moins que leurs adversaires,
07:02et ça, c'est quelque chose qu'il va falloir gommer,
07:04et c'est surtout quelque chose qui ne ressemble pas à l'ADN du Real Madrid,
07:06qui est d'être fort dans les grands matchs, justement,
07:09notamment les champions.
07:10Et de Shabby Alonso, en tout cas aussi, sur l'intensité.
07:12Oui.
07:12Merci.
07:13Merci.
07:14Merci.
07:15Merci.
07:17Merci.
