Lors de l’émission 100% Politique Week-end du 26/09/2025, l’avocat Arno Klarsfeld était invité sur le plateau. Il a évoqué la condamnation de Nicolas Sarkozy : «Aux Etats-Unis, il n’aurait jamais été condamné».
00:00D'abord, il faut quand même prévenir le téléspectateur que je suis partial, puisque c'est un ami depuis 20 ans, qu'il a décoré ma mère deux fois, qu'il m'a confié des missions au début des années 2000.
00:12Donc, je suis dans une certaine mesure partial.
00:16Deuxièmement, il ne faut pas jeter le discrédit sur une décision de justice.
00:20Mais on peut quand même mettre en parallèle certaines choses.
00:24Aux États-Unis, il n'aurait jamais été condamné, puisqu'aux États-Unis, pour un procès pénal, il faut que les éléments de preuve soient beyond a reasonable doubt, c'est-à-dire au-delà d'un doute raisonnable.
00:38Et dans le cas de Nicolas Sarkozy, sur l'association de malfaiteurs, ça se base sur des supputations,
00:46sur le fait que les deux collaborateurs qui sont allés rencontrer Senoussi, qui était le terroriste qui avait fait abattre l'avion d'UTA avec 175 passagers,
00:57dont une cinquantaine de Français, eh bien, ils disent qu'il est impossible ou il n'est pas probable qu'il n'ait pas alerté Nicolas Sarkozy.
01:08Mais il n'y a pas de preuves liant, il n'y a pas de SMS liant le créant et hors de feu.
01:16C'est une hypothèse.
01:17Donc, c'est une hypothèse basée sur une probabilité.
01:21Mais en tous les cas, ce n'est pas certain.
01:23Il n'y a pas ce qu'on appelle en anglais une balle d'argent, une smoking gun, un pistolet avec la fumée qui s'en échappe, etc.
01:34Donc, ça, c'est la première chose.
01:35La deuxième chose, c'est que, comment il s'appelle, Henri Guéno a dit, il y a deux, quand on se retourne sur l'histoire, il y en a plus.
01:48Il y a, comment il s'appelle, Jean Le Bon qui a été emprisonné par les Anglais après la bataille de Poitiers en 1346.
01:59Avant, il y avait Saint-Louis par les Mamloucs.
02:03Ensuite, il y a eu François Ier après la bataille de Pavie par Charles Quint.
02:11Après, il y a eu Louis XVI, en effet.
02:13Après, il y a eu Napoléon.
02:16Et après, il y a eu Philippe Pétain.
02:18Arnaud Clarscolle se réfère toujours à l'histoire.
02:20Mais contrairement à Emmanuel Macron, d'ailleurs, on y verra.
02:22Pourquoi c'est important ? Parce que tous ces événements sont de grands événements.
02:26Les croisades, l'occupation, les batailles contre Charles Quint, les Waterloo, etc.
02:34Là, c'est sur une association de malfaiteurs qui n'est pas réellement prouvée par un fait matériel.
02:41Je ne dis pas que la Cour a eu tort.
02:43Je ne dis pas ça.
02:44Mais je dis qu'il n'y a pas d'élément matériel 100% sûr.
02:48Il parle de faisceau d'indice.
02:50Mais qu'est-ce que ça veut dire un faisceau d'indice ?
02:50Ça, c'est la deuxième chose.
02:51Et la troisième chose, c'est Pierre Moscovici, qui est président de la Cour des Comptes,
02:57a dit que tout cela s'insère dans une crise de confiance dans les institutions.
03:03Et ça rappelle la phrase de Juvenal, qui est une phrase qui est devenue une phrase de morale politique.
03:11Quis custodiet, ipsos custodiet.
03:13C'est-à-dire, qui gardera les gardiens ?
03:16C'est-à-dire, qui contrôle ceux qui nous contrôlent ?
03:20C'est ça.
03:20Qui contrôle ceux qui nous contrôlent ?
03:24Et c'est une question qui se pose dans des moments difficiles comme celui que nous vivons aujourd'hui.
03:30En tout cas, Anne Coffinier...
03:32Et en plus, la dernière chose, ça c'est une expérience personnelle, au procès Papon, il y avait deux magistrats sur les trois qui essayaient d'influer pour l'acquittement de Papon.
03:46Et la troisième magistrate, Irène Carbonier, qui est une grande famille de magistrats, Carbonier c'est un nom très célèbre chez les magistrats et chez les juristes,
03:55a écrit une page dans le monde pour dire comment le procès s'est déroulé et pour dire que les deux magistrats agissaient en dehors de leurs attributions pour essayer de...
04:05Donc ça existe, ce que vous nous dites, c'est qu'effectivement il peut y avoir des pressions idéologiques...
04:10Sans jeter le discrédit sur les institutions judiciaires, cela peut arriver que certains magistrats aient des biais idéologiques,
04:18sinon il n'y aura pas d'erreur judiciaire ou il n'y aura pas de révision de procès.
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