00:00Bonjour à vous Pauline Ducombe. Bonjour. Ça y est, on y est dans cette cathédrale. Dans quelques heures maintenant, une trentaine d'heures, elle sera noire de monde, remplie, pleine à craquer.
00:10Vous qui savez d'où tout ça est parti au soir de ce 18 juillet 2020, là franchement, qu'est-ce que vous ressentez ?
00:17C'est beaucoup d'effervescence et d'excitation à la veille de la réouverture. Enfin, quand même une certaine forme de fierté et aussi un grand soulagement à l'idée de rouvrir cette cathédrale au public.
00:28On ne se rend pas forcément compte, mais parce que ce chantier a été évidemment à l'abri du public, les regards n'étaient pas possibles, il y avait des palissades.
00:36Le chemin parcouru, il est colossal, il est immense.
00:40Oui, il est vraiment important. Il s'est fait à moyen constant avec la même équipe, donc sur un chantier complètement hors normes.
00:48On a eu la chance de bénéficier de l'expérience de notre architecte des monuments historiques.
00:51Mais c'était vraiment quelque chose d'inédit pour nous avec vraiment une coactivité importante et le lancement de plusieurs chantiers en parallèle.
01:00Alors, qu'est-ce qui a été le plus difficile, le plus délicat ? Est-ce qu'il y a eu des choses qui vous ont, des phases du chantier qui vous ont donné des cauchemars ?
01:08Enfin, j'en vois plusieurs, mais la dépollution, c'est jamais un moment simple parce qu'on met en place des méthodologies en protocole plomb avec le port d'équipement assez contraignant.
01:17Oui, parce qu'il y avait du plomb partout, pour qu'on comprenne bien.
01:21Oui, effectivement, il y avait du plomb partout, à la fois pour les équipes qui travaillent à cette dépollution et en même temps pour celles et ceux qui continuent à avancer et à établir les diagnostics.
01:29Donc, c'est toujours plus long, plus complexe de le faire entraver de cette manière.
01:34Puis ensuite, on a eu aussi la coactivité, beaucoup de chantiers en même temps.
01:38Et sur les derniers mois aussi, vraiment, beaucoup de choses qui se sont faites dans tous les sens et la deadline qui approchait.
01:43La pression du compte à rebours. Il y a eu des surprises. Quand on fait de la rénovation, souvent les artisans nous disent « je sais ce que je casse, mais je ne sais pas ce que je vais trouver ».
01:53On peut faire cette comparaison avec ce chantier ?
01:55Oui, à beaucoup d'égards. Évidemment, on avait déjà parlé d'archéologie.
02:01En creusant les tranchées, on a évidemment mis au jour du patrimoine archéologique, ce qu'il a fallu gérer.
02:07Comment est-ce qu'on étudie ce patrimoine sans le détruire ? Et comment est-ce qu'on poursuit les travaux ?
02:12Évidemment, en plus, par exemple, sur les objets mobiliers, on les a stockés dans la cathédrale pendant un certain temps.
02:17Au moment où on les déballe pour commencer à les remballer, forcément, on redécouvre aussi certaines choses, des petites surprises, un assemblage qui tient moins bien.
02:24Il n'y avait pas que des bonnes surprises.
02:26Non, pas que des bonnes surprises, évidemment.
02:28Est-ce que cet édifice aura des séquelles à vie ?
02:31Oui, malheureusement. En tout cas, c'est son histoire. L'incendie de 72 a laissé des traces et celui-ci laissera des traces aussi.
02:38On pourra les observer à la fois dans le fantôme des changements de pierres qu'on peut observer sur les différents foyers,
02:44mais aussi parce que, par exemple, sur l'ancienne cathèdre qu'on voit ici, juste derrière nous, qui a été mise au sol par les flammes,
02:52on s'est attaché à la restaurer, donc à changer sa partie, mais aussi à laisser quelques vestiges visibles.
02:58On peut également les voir sur les murs. Évidemment, un incendie comme ça, ça laisse des traces.
03:02Ça laisse des traces et c'est plein de corps de métiers différents qui sont venus travailler.
03:07On a une idée du nombre d'entreprises ?
03:10Oui, on est à presque une quarantaine d'entreprises et également d'indépendants qui sont intervenus sur ce chantier.
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