00:00Si la taxe Zuckman a pris dans le débat public, c'est aussi parce que l'impôt sur la fortune, le fameux ISF, a été réformé.
00:07Et je rappelle qu'on a exclu de l'ISF toute la partie financière pour ne taxer, ça s'appelle l'IFI, que la partie immobilière.
00:15C'est aussi une des portes d'entrée de la taxe Zuckman, c'est de dire, mais en fait, vous ne fiscalisez plus le patrimoine des très riches qui s'est quand même considérablement accru.
00:25Maintenant, je vais vous faire un petit complément, c'est que souvent on dit, et notamment à gauche, cette économie est libérale en France.
00:32Je rappelle qu'on a l'économie qui est la plus redistributive, c'est-à-dire que l'écart en réalité entre les salaires des plus riches et les salaires des plus pauvres,
00:44il est relativement plus égalitaire qu'il n'était avant parce que la masse de redistribution qui est payée par cet État est considérable.
00:53Donc on n'est pas du tout dans un État libéral, on est plutôt dans un État socialiste et avec l'application de cette taxe Zuckman,
01:00surtout si la France était la seule à l'imposer, on deviendrait un État communiste.
C'est faux ! Nous ne sommes pas dans un état social ! La politique d'Emmanuel Macron est généralement qualifiée de libérale (ou néolibérale) sur le plan économique et de progressiste sur le plan sociétal. Son positionnement politique est centriste, mais avec une nette inclination vers le centre-droit sur les questions économiques.
Il n'est pas considéré comme socialiste ; au contraire, son élection en 2017 a marqué une rupture avec la gauche sociale-démocrate traditionnelle.
· Cette redistribution est payée par l'ensemble de la société (ménages, entreprises) via des prélèvements obligatoires parmi les plus élevés au monde.
La question de son financement et de son efficacité à long terme est un enjeu politique central.
En résumé, le système français est un puissant correcteur des inégalités, mais il est sous pression et ne parvient pas à inverser une tendance de fond au creusement des écarts de revenus avant son intervention.
· Non, la situation n'est pas forcément plus égalitaire qu'avant.
Le système permet de contenir les inégalités, mais il ne les réduit pas davantage, car il compense de plus en plus difficilement la hausse des inégalités "de marché".
Synthèse
· Oui, la masse de redistribution en France est colossale et elle est très efficace pour réduire les écarts de revenus entre les plus pauvres et les plus riches.
C'est un choix de société qui fait de la France un des pays les plus égalitaires après redistribution.
· Non, la situation n'est pas forcément plus égalitaire qu'avant.
Le débat actuel porte justement sur la justice de ce financement et sa soutenabilité.
Certains estiment que la charge est trop lourde pour les classes moyennes et les entreprises, tandis que d'autres plaident pour une fiscalité plus progressive sur les très hauts revenus et le patrimoine.
Elle repose sur une assiette large :
· Les cotisations sociales (payées par tous les salariés et employeurs).
· La TVA (payée par tous les consommateurs).
· La CSG (un impôt très large touchant la plupart des revenus).
· L'impôt sur le revenu (qui ne concerne qu'environ la moitié des ménages, les plus aisés).
· Un État providence très développé : Le "budget" de la redistribution, ce sont les prestations sociales, qui représentent environ un tiers du PIB français. C'est considérable.
3. Qui paie cette redistribution ? L'État et les ménages
La redistribution n'est pas payée par un "État" abstrait, mais par la collectivité.
Le modèle français a des caractéristiques spécifiques :
· Un financement très large : Contrairement à une idée reçue, la redistribution n'est pas financée uniquement par l'impôt sur le revenu des "riches
Conclusion sur ce point : Le système de redistribution est comme un puissant digue.
Mais la pression derrière la digue (les inégalités de marché) augmente.
La digue tient pour l'instant et empêche une explosion des inégalités, mais elle est soumise à une tension croissante.
Elle n'a pas permis de rendre la société française plus égalitaire qu'elle ne l'était il y a 20 ans ; elle a surtout empêché qu'elle ne devienne beaucoup plus inégalitaire.
Le système a joué son rôle d'amortisseur.
· Mais augmentation des inégalités avant redistribution : En revanche, les inégalités de revenus du marché (salaires, revenus du capital) se sont creusées.
Les hauts revenus ont progressé plus vite que les revenus médians, et les revenus du capital (très concentrés chez les plus riches) ont augmenté.
C'est l'effet égalisateur le plus puissant de l'OCDE.
2. Mais est-il plus égalitaire qu'avant ? La tendance est préoccupante
C'est là que le bilan se complique. Si on compare la situation à il y a 20 ou 30 ans, le constat est mixte :
· Stabilité des inégalités après redistribution : Globalement, depuis le début des années 2000, le niveau des inégalités après redistribution est resté relativement stable en France.
L'impact est massif. Selon l'Insee, en 2019 (dernières données consolidées pré-Covid) :
· Les 20% des ménages les plus aisés avaient un niveau de vie 9 fois supérieur aux 20% les plus modestes si l'on regarde les revenus avant redistribution (revenus du marché : salaires, revenus du capital, etc.).
· Après redistribution (impôts directs et prestations sociales), cet écart était ramené à un rapport de 4.
Cela signifie que le système français divise par plus de deux les inégalités de revenus.
Cette redistribution fonctionne sur deux volets :
· Les prélèvements obligatoires (impôts sur le revenu, TVA, taxes, contributions sociales...) qui prélèvent davantage sur les hauts revenus et les patrimoines.
· Les prestations sociales (aides au logement, minima sociaux comme le RSA, allocations familiales, assurance maladie...), qui sont versées principalement aux ménages les plus modestes.
La réponse est nuancée : Oui, le système de redistribution réduit considérablement les inégalités de revenus, mais il semble de moins en moins capable de compenser l'augmentation des inégalités de revenus avant redistribution, et son financement est un défi permanent.
Décomposons les éléments de votre question.
1. La masse de redistribution est effectivement considérable et réduit fortement les inégalités
La France est championne d'Europe, et même du monde, pour l'importance de sa redistribut
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