L’animateur de télévision Jimmy Kimmel, figure emblématique du talk-show américain, a été privé d’antenne par la chaîne ABC. En cause, ses propos jugés offensants après l’assassinat de Charlie Kirk. Une éviction qui est le résultat direct de la pression du président américain.
00:00Alors on en vient à cette sanction, alors certains disent censure brutale, de cet animateur de Late Show, ce satiriste, humoriste Jimmy Kimmel,
00:10qui donc a raillé la mort de Charlie Kirk en disant très exactement « Donald Trump en a pleuré comme un enfant de 4 ans pleure son poisson rouge ».
00:20Alors il faut déjà rappeler, pour les Français qui nous regardent, qui est Jimmy Kimmel et pourquoi est-ce que sa mise à l'écart de l'écran est un choc pour l'Amérique ?
00:28Je pense que c'est un choc parce que ce qu'on voit maintenant c'est que, que ce soit de l'humour, de la critique, des enquêtes, sont pour, pas simplement le président des États-Unis,
00:39mais le mouvement MAGA dans leur viseur. Et donc jusque-là, qu'on soit démocrate ou républicain, les humoristes du soir s'en prenaient à tout le monde,
00:49tout le monde en prenait pour son grade, ça fait partie du paysage politique américain et ça n'a jamais été contesté avant.
00:55Et en fait, le fait qu'il soit écarté aussi soudainement, et finalement quand on écoute ce qu'il a dit lundi soir par rapport au décès, au meurtre de Charlie Kirk,
01:04c'était relativement inoffensif. Il parlait du fait que les soutiens MAGA avaient passé pas mal de temps à essayer de démontrer que celui qu'il avait assassiné n'était pas un des leurs
01:11et entre deux avaient fait un peu de deuil. Donc c'était pas tellement offensif. Mais en fait, là derrière, il y a et la contestation finalement de paroles,
01:21de liberté d'expression, de liberté de la presse qui peuvent ne pas plaire au président au mouvement, ne pas aller dans leur sens,
01:28ne pas montrer au président le respect qu'on lui doit ou à Charlie Kirk dans cet instant-là, mais aussi derrière, bien sûr, tout ce qui se passe dans les médias américains,
01:34c'est-à-dire des intérêts financiers, des histoires de consolidation des médias à l'intérieur des Etats-Unis. Ce sont des affiliés de ABC, les premiers qui ont pris leur écart.
01:43Et pourquoi ? Parce qu'ils ont mis, Donald Trump avait mis au début de son deuxième mandat à la tête du FCC, qui est donc l'organisme qui réglemente les médias aux Etats-Unis,
01:51un loyaliste, un fidèle.
01:54Il a annoncé le mercredi que ça serait la chasse à ceux qui retransmettaient ce Jimmy Camel. ABC a suivi et a plié très très vite, et c'est ce qu'on a déjà vu à CBS,
02:04c'est ce qu'on avait déjà vu par rapport à le procès que Donald Trump avait intenté par rapport à ABC.
02:10Ils choisissent de plier parce qu'il a des intérêts financiers derrière, et quand il s'agit des procès, parce que ça coûte très cher de se défendre,
02:18et ça, c'est très inquiétant.
02:19Alors, ce n'est pas le premier humoriste satiriste, mais ce sont des stars, il faut bien comprendre que ce n'est pas juste un numériste comme ça.
02:26Jimmy Camel, c'est un des Américains peut-être les plus connus des Etats-Unis à être écarté.
02:31Avant lui, il y avait eu Stephen Colbert, et maintenant Donald Trump s'en prend aussi au New York Times.
02:36On peut se demander effectivement si c'est le signe d'une démocratie en bonne santé,
02:42ou plutôt d'un pouvoir autocrate d'essayer de baillonner effectivement les voix qui dérangent.
02:47Oui, c'est la question. Est-ce qu'on est véritablement... D'autant qu'on parle, en fait, aux Etats-Unis, il faut comprendre que la liberté d'expression,
02:53la liberté de la presse, c'est le premier amendement, c'est la fondation du tout.
02:57Et que ce soit remis en cause, c'était annoncé depuis le début de son deuxième mandat,
03:01il avait dit qu'il essaierait, avec beaucoup plus de temps, d'énergie, de hargne, de s'en prendre à ceux qui le critiquaient.
03:09Que ce soit la presse, les médias qui font de l'information, ou les humoristes.
03:15Qu'il essaierait de silencer la critique, et il le fait par les procès,
03:20il l'a fait par la pression, donc encore une fois, sur ceux qui réglementent ce milieu,
03:24et donc les intérêts financiers de ces gros groupes.
03:27Et la question se pose, est-ce qu'on est véritablement encore en démocratie,
03:31quand on sait que ça n'est finalement que le début.
03:34Il a quitté Londres, d'ailleurs, en montant dans son Air Force One, en disant,
03:37attention, maintenant... Et en plus, renforcé, finalement, par ses victoires,
03:42ceux qui ont plié dans ses procès, que ce soit contre CBS et Paramount,
03:46que ce soit contre ABC, ou maintenant, que Jimmy Kimmel soit enlevé après Stephen Colbert,
03:51vous avez raison, de l'antenne, renforcé par ses victoires,
03:55et par le fait que, manifestement, le système tient peu,
03:58on craint qu'il ne soit encouragé.
04:00Et le dernier en date, c'est bien sûr le procès contre The New York Times.
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