Pays basque : rencontre avec Nicolas Ferreira et de son histoire d'amour avec les espadrilles

Actu Nouvelle-Aquitaine

Mauléon, berceau mondial de l’espadrille depuis plus d’un siècle, continue de défendre ce savoir-faire face aux crises économiques et à la concurrence des importations.   À Libarrenx, Actu Pays basque a rencontré Nicolas Ferreira, fondateur de l’atelier Arsène/Loka. Arrivé au Pays basque en 1997, cet entrepreneur s’est donné pour mission de réinventer l’espadrille. Avec sa marque La Loka, il propose des modèles féminins revisités, tout en redonnant vie à la marque historique Arsène, rachetée il y a quelques années.

Transcript

00:00Bonjour, Nicolas Ferreira, fondateur de l'atelier de fabrication Arsène Loca à Mouillon.

00:05L'histoire d'amour à l'espadrille est venue un peu en deux temps,

00:08parce que la première c'est dû au fait que j'ai fait une reconversion dans la cordonnerie en 2019,

00:14où j'avais créé une sandale pour femme qui s'appelle la Loca.

00:17Et le temps de la développer, en gros, j'ai repris une marque d'espadrille

00:22pour rester dans le même contexte du savoir-faire local surtout,

00:26et l'idée c'était de dynamiser un peu le savoir-faire local.

00:30Du coup, je suis arrivé en 97 au Pays Basque, donc j'avais 11 ans pour le passage en 6ème.

00:34Je suis venu dans l'Allier et je suis l'obdine portugaise.

00:37Du coup, entre l'Allier et le Portugal, c'était à mi-chemin, c'était le Pays Basque.

00:40Donc voilà, quand j'ai surspo au Pays Basque.

00:41J'ai fait toute ma carrière professionnelle dans les Ménusories, donc rien à voir avec l'espadrille.

00:46Et au bout d'un moment, j'avais envie de faire une reconversion professionnelle,

00:48d'apprendre un vieux métier, un vieux savoir-faire.

00:51Et en visitant l'atelier du grand-père à ma compagne,

00:55qui était lui coordonné du clage, donc là où il se couste,

00:58j'ai vu ces vieilles machines et tout ça, je trouve ça génial.

01:01Et puis j'ai vu bien les chaussures aussi.

01:02J'ai dit, pourquoi pas, on tente l'aventure.

01:06Donc en 2018, j'ai commencé cette reconversion professionnelle dans la corde arnoïde.

01:10Du coup, j'ai regardé ce qui pouvait exister autour de moi

01:14dans toujours la cohésion par rapport à mes principes et mes valeurs,

01:19puisque du coup, j'ai vécu au Pays Basque.

01:23Les enfants sont au Pays Basque, je suis avec une basque, une basquesse du coup.

01:29Et l'idée, c'était, ben voilà, travailler sur des savoir-faire en cours,

01:33qu'est-ce qui existe autour de moi.

01:35Comme je fabrique la loca avec que des produits locaux et des matières naturelles,

01:39qu'est-ce que je peux développer à côté ?

01:43Et j'ai pris, en 2022, j'ai trouvé, donc il y avait la marque Arsène,

01:46la marque des espadrilles qui était à vendre.

01:50Du coup, je me suis dit, ben, pourquoi pas l'espadrille,

01:52puisque c'est, on est canon dans le savoir-faire local.

01:56Et l'idée, c'était de développer l'espadrille pour, à côté,

02:00pouvoir développer ma sandale, la locale.

02:02Et maintenant, on est en 2025,

02:04je me suis carrément rapproché du label Molléon,

02:11mais grâce à Stéphane Goyenichigaray,

02:14qui, lui, produit la semelle.

02:17Donc, avec ce label qui a été mis en place par l'Aglo en 2016,

02:20qui produit, en fait, la semelle,

02:23qui fait ce qu'on appelle la tresse,

02:26donc avec une tresseuse,

02:27qui va faire le moulage de la semelle,

02:29la couture, et ensuite la vulcanisation de cette semelle.

02:33Et moi, en fait, je me greffe sur la suite

02:35du protocole de fabrication des espadrilles,

02:39où je vais réaliser, moi, ce qui s'appelle

02:41tout ce qui est la coupe de la toile, du tissu,

02:45l'assemblage de l'avant et l'arrière, la finition,

02:48et surtout la couture du tissu à la semelle.

02:53Avec un procédé, ce qu'on appelle de couture à la machine italienne,

02:56c'est un point un peu spécifique.

02:58Et l'idée, c'est de développer un peu le label Molléon

03:00et de, surtout, communiquer sur l'espadrille Mollé.

03:04Avant, il y avait plus d'une minute à tenir, même plus,

03:07mais aujourd'hui, il reste encore, on va dire,

03:095-6 en alliés sur Molléon et Chat,

03:12qui fabriquent aussi des espadrilles,

03:16qui font des choses un peu différentes,

03:20des finitions différentes.

03:20On va tous se démarquer, en fait,

03:22avec des produits un peu variés,

03:24on a vraiment pour tous les goûts,

03:25donc c'est ça qui est bien.

03:26Et il faut surtout que tout ça perdure,

03:29il ne faut pas que ces zones disparaissent,

03:30parce qu'on sort d'un contexte économique

03:32très compliqué autour de l'espadrille.

03:33Et effectivement, moi, je reste assez convaincu

03:37que ce label Molléon peut favoriser

03:40le développement en communication,

03:43mais le développement aussi économique,

03:45de l'espadrille de Molléon.

03:47Et on va se démarquer,

03:48parce qu'on va, aujourd'hui,

03:50par rapport à des produits

03:51qui sont importés de partout,

03:53on va pouvoir justifier

03:55que sur un périmètre restreint,

03:57que tout est fait sur ce périmètre autour de Molléon.

04:01de la tresse, de la semelle,

04:03au moulage, à la béquilisation,

04:05à l'assemblage et à la couture machine,

04:07on va pouvoir justifier,

04:08avec ce quali des charges,

04:09que tout est fait là.

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