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  • il y a 2 semaines
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Roland Lescure, député Renaissance des Français de l'étranger.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bonjour Roland Lescure.
00:02Bonjour.
00:02Et votre circonscription, ce sont les Français d'Amérique du Nord, c'est-à-dire États-Unis et Canada.
00:07Et à ce titre, vous serez lundi avec le président Macron à New York, à l'Assemblée Générale des Nations Unies,
00:12où il va reconnaître, au nom de la France, l'État palestinien.
00:16Emmanuel Macron, on l'entendait dans le journal de 8h, qui a eu des mots très durs pour Israël,
00:19qui a dit que ce pays détruisait totalement son image et sa crédibilité.
00:25Avec ce qui se passe à Gaza, vous partagez le point de vue du président ?
00:28Écoutez, aujourd'hui, ce qui se passe avec l'armée israélienne qui est entrée à Gaza
00:32et les colonisations accélérées en Cisjordanie, le risque, c'est qu'il n'y ait plus d'États à reconnaître,
00:39parce qu'il n'y aura plus de pays.
00:40Donc, évidemment, le temps s'accélère, évidemment, il est urgent de reconnaître la Palestine,
00:45mais ce n'est pas une fin en soi.
00:47Ce qui est important de comprendre, c'est que c'est un processus qui s'accompagne,
00:51et c'est la première fois que les États arabes le reconnaissent par la démilitarisation du Hamas,
00:56par la sécurisation d'Israël, par l'implication des pays arabes dans un processus
01:01qui va changer la gouvernance en Palestine.
01:04Bref, on est vraiment en train de changer, j'espère, de monde vers un monde de paix.
01:08Mais, M. Lescure, est-ce que vous dites, comme Emmanuel Macron,
01:11que l'image d'Israël est détruite totalement et très abîmée ?
01:15Même aux États-Unis, vous l'avez dit, j'y suis élu.
01:18On a aujourd'hui des voix qui s'élèvent, des voix de politique.
01:20On sait que les États-Unis, c'est l'allié historique d'Israël.
01:24On a des voix démocrates, on a des journalistes, on a des intellectuels,
01:28y compris d'ailleurs de confession juive.
01:30Ce n'est pas une histoire religieuse aujourd'hui, c'est une histoire politique
01:33de gens qui voient que ce qui se passe aujourd'hui sur le terrain
01:37est horrible, inadmissible et doit cesser.
01:40et la reconnaissance de la Palestine, c'est une étape vers ce processus de paix
01:45qui est aujourd'hui indispensable, cesser le feu,
01:47évidemment libération des otages, démilitarisation du Hamas.
01:50On en vient au mouvement social qui a eu lieu hier,
01:54forte mobilisation dans les rues, des mouvements de grève suivis dans de nombreux secteurs.
01:58Sébastien Lecornu disait hier soir, je le cite,
02:01que les revendications des manifestants pour plus de justice sociale
02:03étaient au cœur des consultations qu'il a entamées avec les partenaires sociaux.
02:08Pardon, mais c'est un petit peu de la langue de bois.
02:10Qu'est-ce que cela veut dire derrière ce propos ?
02:13Est-ce qu'il va falloir faire des concessions et si oui, desquelles ?
02:15Alors d'abord, un, ce n'est pas de la langue de bois, c'est la réalité.
02:19Aujourd'hui, il y a trois axes de négociation pour faire avancer la France
02:23et faire voter un budget.
02:25Un, la trajectoire, les fameux 44 milliards.
02:28Deux, on va y revenir, mais le fiscal et le social,
02:31c'est trois piliers de la négociation.
02:3344 ou 47 milliards, c'est oublié, il faut venir revenir à France.
02:35Non, ce n'est pas oublié, on entre en négociation.
02:37Alors, il y a une chose que je vais vous dire très clairement,
02:39c'est que la négociation, elle ne se fait pas sur les plateaux de télévision.
02:42Elle se fait dans les salles de négociation.
02:43Non, mais c'est important parce que si on commence tous à dire
02:46pour moi, ce n'est pas 44, c'est 42,
02:48évidemment, d'abord, on fait le travail du Premier ministre, c'est son travail.
02:51Et puis, on négocie avec nous-mêmes.
02:54Donc, il faut que ça se fasse dans la table de négociation.
02:56Ce qui est important sur la trajectoire, je pense,
02:58c'est de montrer qu'il y a deux ans devant nous
03:01sur lequel on donne une perspective.
03:03Ce qui compte, ce n'est pas seulement 25,
03:05c'est 26 et 27, de manière à ce que
03:07les Français croient à la stabilité,
03:10les marchés financiers,
03:11les entreprises, les investisseurs,
03:13qu'on puisse se dire,
03:15une fois qu'on aura un accord,
03:16et j'espère qu'on l'aura,
03:17et je pense qu'on va l'avoir,
03:18on a deux ans devant nous,
03:20la France va être gouvernée, stable,
03:22et on va pouvoir préparer la suite.
03:23Alors, ce à quoi les Français croient,
03:25puisque vous avez parlé de ce que veulent les Français,
03:28il y a aussi les marchés,
03:29mais les Français,
03:30c'est qu'il y a aujourd'hui de l'injustice sociale,
03:32et 80%, et même plus,
03:34et même parmi vos sympathisants,
03:36des Français souhaitent qu'il y ait,
03:37désormais, c'est vraiment le mot de la rentrée,
03:40la taxe Zuckmann,
03:41qui taxerait à 2% les revenus,
03:44enfin plutôt les patrimoines,
03:45supérieurs à 100 millions d'euros.
03:47Vous vous y êtes opposé.
03:49Pour quelles raisons,
03:50et pourquoi ne pas aller vers cette direction,
03:52réclamer encore une fois par une grande majorité ?
03:53Je ne suis pas opposé à la justice fiscale.
03:55On a déjà un État extrêmement redistributif,
03:58et j'entends aujourd'hui,
03:59je dirais la volonté que si on doit redresser
04:01les finances publiques,
04:02tout le monde doit y contribuer.
04:04Mais il faut quand même comprendre
04:05de quoi on parle.
04:07La taxe Zuckmann,
04:08elle est contre-productive et inopérante.
04:11Contre-productive parce qu'on a beaucoup parlé
04:13de Mistralahi,
04:14mais Doctolib,
04:15Lablacar,
04:17Sisley,
04:17Bell,
04:18Fleury-Michon.
04:18Quelques dizaines d'entreprises a-t-il dit,
04:20mais il y en a 1 800 au total
04:23qui seraient par ailleurs concernés.
04:241 800 patrimoines, pardon.
04:251 800 patrimoines.
04:26Mais une entreprise comme Fleury-Michon,
04:28une entreprise comme Bell,
04:29qui sont des entreprises du patrimoine,
04:31de taille intermédiaire,
04:32qui exportent...
04:33Celles-là, on peut les taxer.
04:34Mais non,
04:35elles seraient aussi concernées.
04:37Et on se retrouverait avec des actionnaires
04:38qui, bien que riches
04:40parce que détenant des entreprises,
04:42n'ont pas les revenus
04:43pour payer ses impôts.
04:44En passant,
04:44ce serait sans doute anticonstitutionnel.
04:46Donc ça veut dire qu'il faut trouver
04:47d'autres solutions.
04:48Je suis sûr qu'il y en a.
04:50Par exemple ?
04:51Non, moi je ne veux pas négocier...
04:52Vous êtes économiste.
04:53Donnez-nous une solution.
04:54Et oui, et vous savez quoi ?
04:55Il y a un adage qui dit
04:56que quand vous mettez
04:57deux économistes dans la salle,
04:59vous avez trois opinions.
05:00Donc il faut qu'on arrête
05:01de penser que Gabriel Zuckmann
05:03a inventé la pierre philosophale
05:05de la taxation optimale.
05:06Le problème de la taxe Zuckmann,
05:09c'est des entreprises d'aujourd'hui
05:10qui risquent d'être affectées
05:11et surtout les entreprises de demain,
05:14les champions de demain
05:15qui iront se créer ailleurs.
05:18Donc il faut trouver d'autres solutions.
05:19Il y en a.
05:20Je suis sûr que Bercy a plein d'idées
05:21et je pense que c'est au Premier ministre
05:23de les négocier.
05:25Évidemment, il faut que les socialistes
05:27aient une victoire sur ce sujet.
05:30Précisément, c'est la question
05:30que je voulais vous poser.
05:31Quelles concessions peut-on faire
05:32aux socialistes
05:33si ce n'est pas cette taxe
05:36sur les plus hauts patrimoines ?
05:38Qu'est-ce que vous êtes prêt à faire ?
05:39Vous avez parlé de Bercy.
05:40On cite votre nom d'ailleurs
05:41pour revenir à Bercy.
05:43Vous avez été ministre de l'Industrie
05:44et vous faites partie de ceux
05:46dont les noms sont cités
05:47pour être le prochain ministre
05:49de l'Économie et des Finances.
05:50Qu'est-ce qu'il faut faire ?
05:51Qu'est-ce qu'il faut céder ?
05:51Est-ce que par exemple,
05:52une pause sur la réforme des retraites
05:54est envisageable ?
05:54Non mais vraiment,
05:55je ne veux pas faire d'un point.
05:56Je ne négocierai pas ici,
05:58mais ce que je dis,
06:00c'est que pour que les socialistes,
06:02ce sera indispensable
06:03et des victoires,
06:05il va falloir qu'on ait des défaites.
06:07Une négociation,
06:08ça veut dire qu'on est prêt
06:09à faire des concessions.
06:11Et donc sur le principe,
06:12il faut être prêt
06:13à faire des concessions.
06:14Mais on va négocier.
06:16Y compris sur les retraites,
06:17pardon, j'insiste un petit peu.
06:18Non mais sur les retraites,
06:20il faut être très clair
06:21sur le fait que le déséquilibre
06:23démographique aujourd'hui
06:24crée un déséquilibre structurel
06:25sur les retraites.
06:26Est-ce que ça veut dire
06:27qu'il y a des situations particulières
06:29sur des métiers pénibles,
06:31sur la condition des femmes
06:32qu'il ne faut pas traiter ?
06:33Bien sûr qu'il faut s'y atteler.
06:35Et là encore,
06:36ce sera avec les partenaires sociaux
06:37qu'il faudra négocier ça.
06:39On a un Premier ministre aujourd'hui
06:40qui a la bonne méthode.
06:41Il a changé de méthode ?
06:41Il a changé de méthode
06:42par rapport à François Bayrou ?
06:43Évidemment.
06:45On a aujourd'hui un Premier ministre
06:46d'abord qui fait preuve d'humilité,
06:48qu'on ne voit pas sur les plateaux
06:49tous les jours,
06:51et qui est entré
06:52dans une phase de négociation
06:53qui se fait plutôt
06:54derrière les portes fermées
06:55que sur les plateaux,
06:56je pense que c'est la méthode
06:58pour avancer.
06:59Il faut que tout le monde
07:00soit prêt à avancer.
07:01Il faut qu'on négocie
07:02de bonne foi.
07:03Ça va être une négociation
07:04extrêmement difficile,
07:05mais je pense qu'on a
07:07tous besoin
07:08qu'on y arrive.
07:10Évidemment.
07:12Merci beaucoup Roland Lescure,
07:14député des Français de l'étranger.
07:15Peut-être futur ministre,
07:16on le saura dans quelques jours.
07:17Ce n'est pas le moment
07:17de se poser ces questions-là.
07:18Aujourd'hui, on négocie.
07:20Le quoi avant le qui ?
07:21Ce moment arrivera en tout cas.
07:22Merci et c'est la suite
07:24de Télémath.
07:25Bonne journée.
07:25Merci à vous.
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