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  • il y a 4 semaines
À LA UNE / Pétition Duplomb : feu vert pour un nouveau débat !

Le 10 juillet 2025, Éléonore Pattery, étudiante de 23 ans, lance une pétition contre la loi Duplomb, qui dépassera en quelques semaines le cap symbolique des 2 millions de signatures. Cette loi polémique avait divisé les élus et les Français, notamment autour de la question d'un retour à l'usage de pesticides interdits au nom de la compétitivité agricole. Parmi ces pesticides, on trouve l'acétamipride, insecticide de la famille des néonicotinoïdes interdits en France depuis 2018. Le 7 août 2025, le Conseil constitutionnel entérine une grande partie du texte mais censure la réintroduction des néonicotinoïdes. Les partisans de la loi Duplomb déplorent cette interdiction, qui revient, selon eux, à imposer une concurrence déloyale aux agriculteurs français, face aux autres pays autorisant l'acétamipride. Situation inédite sous la Vème République, les députés de la commission des affaires économiques ont accepté d'examiner cette pétition citoyenne, ce qui ouvre la voie à de futures auditions et à un nouveau débat sans vote dans l'hémicycle. Les nombreux détracteurs de la loi Duplomb peuvent-ils alors espérer sa suppression ?

Invités :
- Aurélie Trouvé, députée « La France Insoumise » de Seine-Saint-Denis, Présidente de la commission des affaires économiques
- Maxime Buizard-Blondeau, vice-président des Jeunes Agriculteurs
- John-Christopher Rolland, docteur en droit public et maître de conférences à l'université Paris Nanterre

« En coulisses » par Lou Fritel

« Quelle histoire ! » par Laurent Guimier

LA QUESTION QUI FÂCHE / Faut-il bloquer pour se faire entendre ?

Le 10 septembre, le lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre par Emmanuel Macron, et après un appel à « tout bloquer » lancé sur les réseaux sociaux, entre 200 000 et 250 000 manifestants se sont réunis dans les rues de plusieurs villes de France. Une semaine plus tard, les organisations syndicales lancent leur mouvement contre les mesures d'austérité du budget présentées cet été. Plus de 250 manifestations sont attendues en France et devraient réunir au moins 800 000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur. D'après un sondage de l'Ifop pour L'Humanité magazine publié le 11 septembre 2025, la situation économique et sociale actuelle provoque de la révolte chez 51 % des Français, une augmentation de 14 points depuis 2019. Parmi les interrogés, la manifestation et la grève sont vues comme des moyens plus efficaces que le vote pour se faire entendre (74 % contre 44-52 %). Mais alors que les manifestants ont le sentiment d'avoir été floués après l'épisode des retraites, la grève a-t-elle encore un impact sur la sphère politique ?

Invités :
- Erwan Balanant, député « Les Démocrates » du Finistère
- Andréa Kotarac, porte-parole du Rassemblement National
- Aurélien Saintoul, député « La France Insoumise » des Hauts-de-Seine

« Chaque Voix compte », votre rendez-vous quotidien qui prend le p

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Transcription
00:00:00Musique
00:00:01Bonsoir et bienvenue dans Chaque Voix Compte sur LCP.
00:00:26Chaque soir on est ensemble pendant une heure pour décrypter l'actualité du jour et débattre de ses enjeux depuis l'Assemblée Nationale.
00:00:34A mes côtés ce soir, laissez-moi vous présenter Lou Frittel.
00:00:37Bonsoir Lou.
00:00:38Bonsoir.
00:00:38On est heureux et fiers de vous accueillir dans la bande Chaque Voix Compte.
00:00:41Vous serez avec nous désormais tous les mercredis pour une chronique qui s'appelle En coulisses.
00:00:45Portrait d'une femme ou d'un homme de l'ombre qui fait l'actualité du jour.
00:00:49Bienvenue parmi nous, Lou et Laurent Guillier.
00:00:52Et là aussi ce soir.
00:00:54Bonsoir Laurent.
00:00:54Bonsoir Adeline.
00:00:55Tout va bien ?
00:00:55Très très bien.
00:00:56Allez c'est parti pour le sommaire de Chaque Voix Compte avec à la une ce soir la loi du plomb.
00:01:00Stop ou encore ?
00:01:01La commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale a donc donné son feu vert aujourd'hui à un débat sur cette pétition
00:01:07qui a recueilli cet été plus de 2 millions de signatures.
00:01:10A quoi peut aboutir ce débat ?
00:01:12Et bien on va en parler avec nos trois invités ce soir.
00:01:15Aurélie Trouvé, députée LFI et présidente de cette commission des affaires économiques.
00:01:19Bonsoir et merci d'être là.
00:01:21A vos côtés John Christopher Roland, vous êtes docteur en droit public et maître de conférences à l'université de Nanterre.
00:01:26Bonsoir.
00:01:26Et Maxime Buzard Blondeau, vice-président des jeunes agriculteurs.
00:01:31Merci, bonsoir d'être avec nous ce soir.
00:01:34Et Lou Frittel, vous avez choisi ce soir de nous parler de...
00:01:37Et Léonore Patery, qui est la jeune étudiante qui a lancé la pétition contre la loi du plomb.
00:01:43A 20h05 dans Chaque Voix Compte, quelle histoire comme chaque soir avec Laurent Guignet ?
00:01:47Quelle image avez-vous choisi de nous raconter ce soir ?
00:01:50Cette immense photo sauvage de Trump et Epstein affichée sur la façade du château de Windsor.
00:01:57Shocking ! Je vous raconte qui est derrière cette opération.
00:01:59On a hâte d'entendre vos explications.
00:02:01Dans la deuxième partie de Chaque Voix Compte, place à la question qui fâche.
00:02:04Plus de 250 cortèges déclarés, 800 000 manifestants attendus demain.
00:02:09Les syndicats appellent à faire grève contre les mesures budgétaires brutales annoncées cet été.
00:02:14Les blocages pour se faire entendre.
00:02:16Soutien ou ras-le-bol ?
00:02:17Vous pouvez réagir en flashant le QR code qui s'affiche ici.
00:02:22On en débattra tout à l'heure avec Aurélien Saint-Toul pour LFI,
00:02:26Andréa Cotarac pour le RN et Erwan Balanant pour le Modem.
00:02:30Et puis à suivre aussi ce soir un nouveau rendez-vous dans Chaque Voix Compte.
00:02:32C'est Bourbon Express avec Valérie Brochard qui nous rejoint.
00:02:35Le journal de l'Assemblée nationale chaque soir.
00:02:37La vie dans l'hémicycle mais aussi autour.
00:02:40Ce sera tout à l'heure à 20h30.
00:02:42Voilà pour le menu du soir.
00:02:44Installez-vous confortablement.
00:02:46Chaque Voix Compte, c'est parti.
00:02:54Mais puisqu'on vous dit que Chaque Voix Compte,
00:02:57cette pétition contre la loi Duplomb en est ce soir un parfait exemple.
00:03:01Elle a recueilli à ce jour 2 130 092 signatures.
00:03:07Chaque Voix a compté et a donc conduit l'Assemblée nationale
00:03:10à rouvrir aujourd'hui le débat.
00:03:12La Commission des affaires économiques a validé tout à l'heure
00:03:15l'idée d'une discussion sur la pétition.
00:03:18Alors j'ai d'abord une toute première question pour tous les trois.
00:03:20Est-ce une bonne nouvelle ?
00:03:23Évidemment, c'est une très bonne nouvelle
00:03:24que nous puissions avoir ce débat.
00:03:26Et d'ailleurs, nous l'avons voté à l'unanimité
00:03:28des députés présents de la Commission des affaires économiques.
00:03:33Débat nécessaire parce qu'en réalité,
00:03:34nous n'avons pas pu l'avoir dans l'hémicycle.
00:03:38Bon, tout simplement parce qu'il y a,
00:03:40alors quelles que soient les raisons, si vous voulez,
00:03:42il y a eu une, disons,
00:03:44une utilisation du fonctionnement de l'Assemblée
00:03:48pour éviter que l'on ait ce débat en hémicycle.
00:03:52Et je trouve ça extrêmement dommageable
00:03:55parce que c'est un sujet essentiel
00:03:57pour la santé des Français,
00:03:58mais aussi pour les agriculteurs, on y reviendra.
00:04:01Je rappelle que l'Ordre des médecins
00:04:03et 21 sociétés savantes médicales
00:04:06et le Conseil scientifique du CNRS,
00:04:07la Ligue nationale contre le cancer,
00:04:09se sont opposés à la réautorisation d'un pesticide neuro.
00:04:13On va évidemment en parler
00:04:14dans un instant, John Christopher Roland.
00:04:16C'est une bonne nouvelle ?
00:04:17Oui, alors j'ai presque eu envie
00:04:19de commencer par vous dire non
00:04:20parce que l'idéal,
00:04:22ce serait quand même que les votes des citoyens
00:04:24soient prioritairement pris en compte
00:04:26sans qu'on ait besoin de passer par ces alternatives
00:04:28pour faire peser sa voix.
00:04:30Mais oui, en revanche,
00:04:31puisque c'est la première pétition
00:04:33qui a atteint ce tel score,
00:04:34la seule pétition avant celle-là
00:04:35qui avait obtenu 100 000 voix
00:04:37et qui a été caduque suite à la dissolution,
00:04:39c'était celle sur la suppression de la brave
00:04:40et elle côtoie d'autres pétitions
00:04:42que c'est important
00:04:43comme la suppression des klaxons,
00:04:45la suppression d'autres produits dangereux,
00:04:46par exemple,
00:04:46donc vous avez de tout
00:04:47et celle-là,
00:04:48il faudra qu'on s'y interroge un jour d'ailleurs,
00:04:50a eu un tel succès
00:04:50que compte tenu du blocage actuel du pays,
00:04:53du blocage à l'Assemblée nationale,
00:04:55c'est quand même une soupape,
00:04:56c'est intéressant effectivement
00:04:57de porter ça au débat.
00:04:57Et on va aussi en parler
00:04:58dans un instant de cette soupape.
00:04:59Maxime Buizar-Blondeau,
00:05:00vous l'agriculteur,
00:05:02est-ce que c'est une bonne nouvelle
00:05:03la réouverture du débat
00:05:05sur cette loi du plomb ?
00:05:07– Oui, c'est une bonne nouvelle
00:05:08parce que quand il y a un peu plus
00:05:09de 2 millions de nos concitoyens
00:05:10qui s'opposent clairement
00:05:12et frontalement
00:05:13à une proposition de loi,
00:05:16c'est que les choses
00:05:16ont été mal amenées.
00:05:17– À une loi même.
00:05:18– Donc clairement,
00:05:19la méthode de construction
00:05:20de cette proposition de loi
00:05:22et la manière dont ça s'est passé
00:05:23dans l'hémicycle
00:05:24n'est pas la bonne méthode
00:05:25et aboutit à une situation
00:05:27qui est catastrophique,
00:05:28qui oppose le monde agricole
00:05:29au reste de la société.
00:05:30Et donc remettre le débat
00:05:31au cœur de l'Assemblée,
00:05:33je le souhaite,
00:05:34dans l'hémicycle
00:05:34sera une bonne chose.
00:05:35– Alors, petit retour en arrière,
00:05:37il faut remonter en fait
00:05:38au 10 juillet dernier
00:05:39quand cette pétition
00:05:39est lancée sur le site
00:05:40de l'Assemblée nationale,
00:05:42quelques jours donc
00:05:42après le vote
00:05:43de cette loi du plomb.
00:05:44Deux minutes pour comprendre,
00:05:45préparée ce soir
00:05:46par Stéphanie Despierre.
00:05:47– C'est un signal démocratique fort,
00:05:54nous ne pouvons l'ignorer
00:05:55ni le minimiser.
00:05:56– Feu vert à l'examen
00:05:57de la pétition
00:05:58non à la loi du plomb.
00:06:00Ce matin,
00:06:00les députés
00:06:01de la Commission
00:06:02des Affaires économiques
00:06:03ont dit oui
00:06:03à l'unanimité.
00:06:05Retour sur cette pétition
00:06:07devenue un événement politique.
00:06:09Au printemps,
00:06:10la loi du plomb
00:06:11électrise le débat public.
00:06:13Elle prévoit
00:06:13d'autoriser à nouveau
00:06:14l'acétamipride,
00:06:16un pesticide pourtant
00:06:17interdit depuis 2020.
00:06:18– Ça veut dire
00:06:19qu'on remet du poison
00:06:20dans la nature
00:06:21et nos enfants
00:06:22et nous-mêmes,
00:06:23on va en souffrir
00:06:24parce qu'il va y avoir
00:06:25de plus en plus de cancers.
00:06:27– Selon les grands
00:06:27syndicats agricoles,
00:06:29l'acétamipride
00:06:30est indispensable
00:06:31à leur production.
00:06:32– Le sujet,
00:06:33c'est de ne pas
00:06:34nous mettre
00:06:34dans des impasses
00:06:35qui amènent
00:06:35les productions françaises
00:06:37dans le mur
00:06:37pour importer
00:06:39un peu plus
00:06:39chaque jour
00:06:40des productions
00:06:42qui viennent
00:06:42de l'étranger.
00:06:43Le 8 juillet,
00:06:44après des mois
00:06:45de controverses
00:06:46et de manifestations,
00:06:48la loi du plomb
00:06:48est définitivement adoptée.
00:06:51Deux jours plus tard,
00:06:52une étudiante inconnue
00:06:53du grand public
00:06:54dépose une pétition
00:06:55auprès de l'Assemblée nationale.
00:06:57Elle se répand
00:06:58comme une traînée de poudre.
00:07:00100 000 signatures,
00:07:02en quelques jours,
00:07:03la pétition a le droit
00:07:04de figurer
00:07:05sur le site officiel
00:07:06de l'Assemblée.
00:07:07En moins de mois,
00:07:09au cœur de l'été,
00:07:10elle franchit
00:07:10le cap
00:07:11des 2 millions
00:07:12de signataires.
00:07:13Un record.
00:07:15Elle est alors transmise
00:07:16à la Commission
00:07:17des affaires économiques.
00:07:18En parallèle,
00:07:19le 7 août,
00:07:20l'arbitre suprême,
00:07:21le Conseil constitutionnel,
00:07:23censure une partie
00:07:24de la loi du plomb.
00:07:25C'est non
00:07:26à la réintroduction
00:07:27d'un pesticide.
00:07:28– Dans la charte
00:07:28de l'environnement
00:07:29qui a été ajoutée
00:07:30à la Constitution,
00:07:31il y a le droit
00:07:32au respect de la santé
00:07:34et à un environnement sain.
00:07:35Donc, effectivement,
00:07:36ils ont respecté
00:07:37le principe de précaution.
00:07:39– Une première victoire
00:07:40pour les pourfendeurs
00:07:41de cette loi.
00:07:42Deuxième victoire ce matin,
00:07:44les députés ont donc dit
00:07:45oui à un débat en commission.
00:07:47Ce qui ouvre la voie
00:07:48à un débat
00:07:48dans l'hémicycle
00:07:49dans quelques semaines,
00:07:51à condition que les présidents
00:07:52de groupe soient d'accord.
00:07:54Ce serait une première
00:07:55sous la Ve République.
00:07:57– Ça, c'est ma première question
00:07:58pour vous,
00:07:59John Christopher Roland.
00:08:00Aucune pétition
00:08:01n'avait donc jamais été débattue
00:08:02dans l'hémicycle
00:08:03dans l'histoire
00:08:03de la Ve République.
00:08:05On a là donc
00:08:05un nouvel outil
00:08:06démocratique, citoyen.
00:08:08Mais il faut quand même rappeler
00:08:09que c'est strictement encadré.
00:08:11– Oui, c'est un petit peu,
00:08:13si vous voulez,
00:08:14des instruments
00:08:14qui ont été pensés
00:08:15comme alternatifs,
00:08:16notamment à l'abstention.
00:08:17Par exemple,
00:08:18je pense notamment aussi
00:08:18au référendum
00:08:19d'initiative partagée
00:08:21dont finalement
00:08:22les seuils
00:08:22qui avaient été prévus
00:08:23par le constituant
00:08:24étaient tellement difficiles
00:08:25à atteindre
00:08:26qu'en réalité,
00:08:26ils avaient été prévus
00:08:27pour ne pas être atteints.
00:08:28Il faut être honnête.
00:08:29D'ailleurs,
00:08:30on l'a bien vu
00:08:30au moment de la réforme
00:08:31des retraites
00:08:32pour ce fameux référendum.
00:08:34Cette pétition,
00:08:36de manière assez inexpliquée,
00:08:37je le disais tout à l'heure,
00:08:37puisque des pétitions
00:08:39sont déposées régulièrement.
00:08:41Il faut effectivement
00:08:41atteindre les 100 000 votes,
00:08:43enfin les 100 000 signatures,
00:08:44pardon,
00:08:44pour qu'elles puissent être
00:08:45examinées par la commission adéquate,
00:08:47celle qui correspond
00:08:48à peu près au thème
00:08:49de ce qui est contesté.
00:08:51Et là,
00:08:51d'un coup,
00:08:52alors qu'il y a
00:08:52d'autres pétitions
00:08:53qui concernent notamment
00:08:54des choses très importantes
00:08:55en matière écologique,
00:08:56celle-là
00:08:57a pris une ampleur,
00:08:59probablement catalysée également
00:09:00par la situation politique
00:09:01où il y a un blocage
00:09:03à la fois politique
00:09:04à l'Assemblée nationale,
00:09:05il y a un blocage,
00:09:06il y a des clivages générationnels
00:09:07en France,
00:09:07des clivages territoriaux,
00:09:09des clivages écologiques.
00:09:11Et donc,
00:09:11on ne s'explique pas tellement.
00:09:13Le fait qu'elle atteint
00:09:14les 2 millions
00:09:15et qu'elle soit débattue,
00:09:16et d'ailleurs à l'unanimité
00:09:17de la commission
00:09:17des affaires économiques,
00:09:18ça peut permettre
00:09:19une soupape,
00:09:20mais attention,
00:09:21attention,
00:09:21parce que seul,
00:09:23si on voulait aller encore plus loin
00:09:24que la censure
00:09:25du Conseil constitutionnel,
00:09:26par exemple,
00:09:26se prémunir finalement
00:09:27de l'utilisation
00:09:28de pesticides
00:09:29qui nuiraient
00:09:30à la Charte de l'Environnement,
00:09:31il faudrait une nouvelle
00:09:32proposition de loi.
00:09:33Compte tenu de la fracture
00:09:34actuelle de l'Assemblée nationale,
00:09:37attention à ne pas arriver
00:09:38non plus à une impasse derrière.
00:09:39On va y venir,
00:09:40mais Aurélie Trouvé,
00:09:43par ailleurs,
00:09:43c'est quand même
00:09:44un rendez-vous
00:09:44en terre inconnue
00:09:45pour les députés
00:09:46puisqu'il n'y a jamais eu
00:09:47de débat
00:09:48suite à une pétition.
00:09:49Donc,
00:09:49comment ça va s'organiser ?
00:09:51Eh bien,
00:09:51on va avoir un examen
00:09:53en commission
00:09:54des affaires économiques
00:09:55de cette pétition
00:09:57avec un ou des rapporteurs.
00:09:59dans les semaines qui viennent
00:10:01et puis nous aurons
00:10:02sans doute au mois d'octobre
00:10:03une saisie
00:10:04de la conférence
00:10:05des présidents.
00:10:06Je pense qu'elle aura lieu
00:10:07pour avoir
00:10:09un débat en hémicycle.
00:10:11J'ai très bon espoir
00:10:12qu'on arrive
00:10:12à ce débat
00:10:13en hémicycle.
00:10:15Je veux quand même
00:10:16redire que,
00:10:17ça a été dit,
00:10:18on a atteint
00:10:18plus de 2 millions
00:10:19de signatures.
00:10:20Ça montre à quel point
00:10:21les concitoyens
00:10:22sont extrêmement attachés
00:10:24à leur santé publique.
00:10:26Et j'espère
00:10:27que tout le monde
00:10:28se rendra compte
00:10:28à quel point
00:10:29ça doit être
00:10:29une priorité absolue
00:10:30et non négociable.
00:10:32Et moi,
00:10:32le débat,
00:10:32j'espère qu'il va aussi,
00:10:34et je me tourne aussi
00:10:35vers les jeunes agriculteurs,
00:10:36nous faire réfléchir
00:10:38à la façon
00:10:39dont on doit
00:10:39bien concilier
00:10:41et même rendre
00:10:42complémentaire
00:10:43la transition agroécologique
00:10:44et l'agriculture.
00:10:45Et je pense que là,
00:10:46on a un énorme chantier
00:10:48parce qu'il faut le dire,
00:10:49on a besoin aujourd'hui
00:10:50d'aide agroécologique
00:10:51pour soutenir
00:10:52les agriculteurs
00:10:53pour aller dans ce sens-là.
00:10:54Et moi,
00:10:55je le dis aussi,
00:10:55et ça doit nous amener
00:10:56à ça,
00:10:57il y a la question
00:10:57de la protection
00:10:58parce qu'il n'est pas
00:10:58normal d'un côté
00:10:59d'interdire un pesticide
00:11:01et heureusement
00:11:02qu'on le fait,
00:11:03d'accord ?
00:11:03Je dis bien,
00:11:03heureusement qu'on interdit
00:11:05ce pesticide,
00:11:06mais il n'est pas normal
00:11:06que dans le même temps,
00:11:07l'on puisse importer
00:11:09des noisettes,
00:11:11etc.
00:11:12Elle arrive sur le Nutella.
00:11:13C'est trop tôt pour le Nutella.
00:11:14C'est trop tôt pour le Nutella.
00:11:16On va en parler dans un instant.
00:11:18Je voudrais qu'on revienne
00:11:18à la pétition en elle-même
00:11:20parce que ce qui est complètement fou,
00:11:21c'est qu'on la doit
00:11:22à une étudiante.
00:11:23C'est ce que disait
00:11:23Stéphanie Despierre
00:11:24il y a un instant.
00:11:25C'est une jeune femme
00:11:25de 23 ans
00:11:26et c'est Lou Frittel
00:11:27qui nous en parle
00:11:28en coulisses.
00:11:35Lou, portrait ce soir
00:11:37d'Eléonore Patery.
00:11:38Tout à fait.
00:11:39Elle a 23 ans.
00:11:41C'est une étudiante bordelaise.
00:11:43Elle est en alternance
00:11:44à la SNCF
00:11:45en prévention des risques
00:11:46liés à l'environnement.
00:11:47Dans le fond,
00:11:48on sait finalement
00:11:49bien peu de choses
00:11:49sur cette jeune femme.
00:11:51Elle se revendique
00:11:52à politique
00:11:52malgré quelques prises
00:11:54de position
00:11:54et mises en avant
00:11:56de certains combats
00:11:57et valeurs
00:11:57qu'elle affirme défendre.
00:11:58Le respect des droits humains,
00:12:00la lutte contre le racisme,
00:12:01le sexisme,
00:12:02l'homophobie,
00:12:03contre les inégalités sociales,
00:12:04contre l'inaction climatique,
00:12:06contre l'abus de pouvoir.
00:12:07C'est elle qui les cite
00:12:08sur ses réseaux sociaux,
00:12:09LinkedIn principalement,
00:12:10parce que ce sont
00:12:11ses seules prises
00:12:12de parole publiques.
00:12:13Celle qui était
00:12:14jusqu'alors
00:12:15inconnue du grand public
00:12:16veille désormais
00:12:18soigneusement
00:12:18à protéger
00:12:19sa vie privée.
00:12:20Elle appelle la presse
00:12:21à ne pas contacter
00:12:23ses amis,
00:12:23à ne pas contacter
00:12:24sa famille,
00:12:25ni ses établissements scolaires,
00:12:27ni son club sportif.
00:12:28Pour Eleonore Patry,
00:12:30cette pétition est une initiative
00:12:31née d'une protestation personnelle,
00:12:34mais elle ne se sent pas
00:12:34indispensable au débat.
00:12:36C'est dommage,
00:12:36parce que chaque voix compte
00:12:37et on aurait bien aimé
00:12:38entendre celle d'Eleonore Patry
00:12:39ce soir sur le plateau.
00:12:41C'est une figure
00:12:41de la société civile.
00:12:42Complètement, Adeline,
00:12:44complètement.
00:12:45Et finalement,
00:12:45elle est devenue,
00:12:46malgré elle,
00:12:47sinon un visage,
00:12:48du moins un des noms
00:12:49qui ont été à l'origine
00:12:50des mobilisations sociales
00:12:52d'ampleur des dernières années.
00:12:55Et donc,
00:12:55sous une autre forme,
00:12:56on peut citer,
00:12:57par exemple,
00:12:57le mouvement
00:12:58Bloquons-Tout
00:12:58du 10 septembre
00:12:59qui se voulait initialement
00:13:01à politique
00:13:02avant d'être récupérée
00:13:03par la gauche
00:13:03aux grandes dames
00:13:05d'une partie des participants.
00:13:07Ou bien les exemples
00:13:08de Priscilla Ludovski,
00:13:09de Jacqueline Moureau
00:13:10qui ont lancé
00:13:11le mouvement à politique
00:13:11des Gilets jaunes
00:13:12bien que la première
00:13:13a depuis été candidate
00:13:14écologiste aux européennes
00:13:16sur la liste de Marie-Toussin
00:13:17l'an dernier,
00:13:18quand la seconde
00:13:19a frayé un temps
00:13:19avec Éric Zemmour
00:13:20des expériences politiques
00:13:22qui ont tourné court.
00:13:23Cela dit, Lou,
00:13:24ce n'est pas la première fois
00:13:25que des anonymes
00:13:26viennent ainsi bousculer
00:13:28le jeu politique.
00:13:29C'est vrai que ce n'est pas nouveau
00:13:30mais ce qui est nouveau
00:13:31c'est la véhémence
00:13:32qui est celle
00:13:33d'Élénore Patry
00:13:35contre la classe politique.
00:13:38Elle se permet ainsi
00:13:39d'opérer
00:13:40une sorte de sévère remontage
00:13:41de bretelles
00:13:42en tant que futur
00:13:44professionnel
00:13:45de la santé environnementale
00:13:46et de la responsabilité
00:13:47collective,
00:13:47écrit-elle.
00:13:48J'apprends chaque jour
00:13:49à appliquer ce que vous,
00:13:51législateurs,
00:13:52refusez aujourd'hui
00:13:53de respecter vous-même.
00:13:54Elle appelle
00:13:55les Français
00:13:56à s'informer
00:13:57par eux-mêmes.
00:13:58Si l'État
00:13:58ne le fait pas,
00:14:00faites-le vous-même.
00:14:01Vous êtes les maîtres
00:14:02à bord de vos vies.
00:14:02rapprochez-vous des personnalités
00:14:04qui ont voué
00:14:05la leur à défendre
00:14:06vos droits
00:14:06et à rendre
00:14:07le monde meilleur.
00:14:08Les scientifiques,
00:14:09les professionnels de santé,
00:14:10les enseignants-chercheurs,
00:14:12les agriculteurs,
00:14:13les bâtisseurs,
00:14:14les protecteurs.
00:14:14En clair,
00:14:15tout le monde
00:14:15sauf les politiques.
00:14:16Exactement,
00:14:17vous tapez dans le mille.
00:14:18C'est ce qui illustre
00:14:20bien finalement aujourd'hui
00:14:21le gouffre
00:14:22qui sépare
00:14:22les politiques
00:14:23des Français.
00:14:24C'est peu dire
00:14:25que la confiance
00:14:26ne règne plus.
00:14:27Selon le dernier
00:14:28baromètre
00:14:29Iphop,
00:14:30pardon,
00:14:31Cevipov
00:14:31de Sciences Po
00:14:32publié en février 2025
00:14:34et qui analyse
00:14:35chaque année
00:14:36le niveau de confiance
00:14:37des Français
00:14:37en leur classe politique,
00:14:39seulement 26%
00:14:40des sondés
00:14:41la leur accordent.
00:14:42À titre de comparaison,
00:14:44c'est 47%
00:14:45en Allemagne,
00:14:45c'est 39%
00:14:46en Italie.
00:14:47Effectivement,
00:14:48c'est une étude
00:14:48qui date un peu.
00:14:50Ce baromètre
00:14:50a été réalisé
00:14:51au moment où
00:14:51François Bayrou
00:14:52était encore
00:14:52Premier ministre.
00:14:53Un dernier chiffre,
00:14:54une nouvelle étude,
00:14:55celle de Harris Interactive
00:14:56publiée le 10 septembre.
00:14:58Seulement 34%
00:14:59des Français
00:14:59font confiance
00:15:00à notre nouveau
00:15:01Premier ministre,
00:15:01Sébastien Lecornu.
00:15:03C'est le résultat
00:15:03le plus bas
00:15:04de l'histoire
00:15:05de la Ve République
00:15:06pour un Premier ministre
00:15:07à son entrée en fonction.
00:15:08Merci pour ce portrait
00:15:10d'Eleonore Pateri.
00:15:11Lou,
00:15:12ce qui est intéressant,
00:15:13c'est que
00:15:14tous les partis
00:15:15s'accordent ce soir
00:15:16à dire qu'il faut
00:15:16redébattre
00:15:17de cette loi du plomb,
00:15:19mais pas pour les mêmes raisons.
00:15:20John Christopher Roland,
00:15:21par exemple,
00:15:22le RN dit
00:15:22que ça va permettre
00:15:23de restaurer
00:15:23la confiance des citoyens
00:15:24face à la propagande
00:15:25des gauches.
00:15:26En fait,
00:15:27tout le monde
00:15:27va pouvoir trouver
00:15:28un intérêt
00:15:28à ce que le débat
00:15:29soit ouvert
00:15:29parce que finalement,
00:15:31la censure
00:15:31du Conseil constitutionnel
00:15:32a constitué
00:15:33pour certains groupes
00:15:34un camouflet
00:15:35puisqu'ils sont
00:15:36dans cette position
00:15:37un petit peu,
00:15:37si vous voulez,
00:15:38binaire
00:15:38de la défense
00:15:39du rural
00:15:40contre l'urbain,
00:15:42de l'agriculteur
00:15:43contre le gauchiste
00:15:44qui serait éventuellement
00:15:45le seul
00:15:46à avoir
00:15:47la vertu
00:15:48dit-il
00:15:48de l'environnement.
00:15:50Et donc,
00:15:50par conséquent,
00:15:51pour les écologistes,
00:15:52pour ceux qui ont
00:15:52une fibre écologiste,
00:15:53c'est important
00:15:54d'avoir ce débat
00:15:54parce qu'au-delà
00:15:55de la censure
00:15:56qui était déjà
00:15:56finalement une première
00:15:57satisfaction,
00:15:58vous pourrez à nouveau
00:15:59avoir un débat
00:16:00qui insiste
00:16:00justement sur le danger
00:16:02et qui,
00:16:02pourquoi pas,
00:16:02c'est ce qu'on disait
00:16:03tout à l'heure
00:16:03pendant la pause,
00:16:04amène aussi le débat
00:16:05sur le terrain européen.
00:16:06Mais justement,
00:16:07Aurélie Trouvé,
00:16:07le débat,
00:16:08il va porter
00:16:08sur tous les articles
00:16:10de la loi.
00:16:11Comment vous allez décider
00:16:12de ce qui est discutable
00:16:14et de ce qui ne l'est pas ?
00:16:15Alors,
00:16:15il y a d'une part
00:16:16ce qui a été censuré
00:16:17par le Conseil constitutionnel,
00:16:19c'est-à-dire
00:16:19la réautorisation
00:16:21d'un pesticide neurotoxique
00:16:22qui est l'acétamiprise,
00:16:24mais il y a tout
00:16:24le reste de la loi
00:16:25puisque je rappelle
00:16:26que cette pétition
00:16:27elle est contre
00:16:27l'entièreté de la loi.
00:16:29Dedans,
00:16:29il y a notamment
00:16:30un article,
00:16:31l'article 5,
00:16:31pour lequel le Conseil constitutionnel
00:16:33a émis des fortes réserves,
00:16:34à savoir l'article
00:16:36sur les captages d'eau
00:16:37puisque ça facilite
00:16:38les captages d'eau,
00:16:39y compris les méga-bassines.
00:16:41Un autre article,
00:16:42c'est sur
00:16:42la facilitation
00:16:45de très grandes exploitations.
00:16:47Oui,
00:16:47c'est le relèvement
00:16:48des seuils d'autorisation
00:16:49pour les élevages.
00:16:50Je dis bien,
00:16:50notamment,
00:16:51ça concerne,
00:16:53en ce qui concerne
00:16:53l'élevage bovin à l'étang,
00:16:55quelques dizaines
00:16:56d'exploitations agricoles
00:16:57sur plusieurs milliers.
00:16:58Ce que je veux dire,
00:16:59c'est qu'il va y avoir
00:17:00une discussion
00:17:00sur le modèle agricole
00:17:02que nous souhaitons,
00:17:03c'est-à-dire
00:17:03souhaite-t-on
00:17:05demain
00:17:06une agriculture
00:17:07essentiellement familiale,
00:17:09de moyennes exploitations
00:17:10et pour ça,
00:17:11il faut tenter aussi
00:17:13de ne pas accaparer
00:17:13les terres et l'eau
00:17:14pour une minorité
00:17:15mais dans ce cas,
00:17:16il faut se donner
00:17:16les moyens,
00:17:17je l'ai dit,
00:17:17le soutien des agriculteurs,
00:17:19d'aides publiques
00:17:20qui vont dans ce sens-là
00:17:21et la protection commerciale
00:17:22ou bien va-t-on
00:17:24vers une agriculture
00:17:25de plus en plus
00:17:25que moi j'appelle
00:17:26d'agrifirme ou capitaliste
00:17:27avec agrandissement
00:17:29des exploitations
00:17:30et avec un nivellement
00:17:31vers le bas
00:17:32des normes sociales
00:17:33et environnementales
00:17:33et ça,
00:17:34c'est un vrai débat
00:17:35que je suis heureuse
00:17:36que nous portions
00:17:37dans l'hémicycle.
00:17:38Sauf qu'à la fin du débat,
00:17:39John Christopher Holland,
00:17:40ce sera un débat
00:17:41sans vote.
00:17:41Pourquoi ?
00:17:42Parce qu'en fait,
00:17:43on ne peut pas,
00:17:43si vous voulez,
00:17:44porter un débat,
00:17:45particulièrement suite
00:17:46à une pétition d'ailleurs,
00:17:47ça n'aurait pas vraiment
00:17:48de sens dans le sens
00:17:49de la hiérarchie des normes.
00:17:51Seule une loi peut défaire une loi.
00:17:52Pardon,
00:17:53je me mets à la place
00:17:54des 2 millions de signataires
00:17:55de la pétition.
00:17:56Le débat ne donnera lieu
00:17:58à aucun vote
00:17:58et ne pourra pas revenir
00:17:59sur les dispositions
00:18:00de la loi.
00:18:01Tout ça pour ça,
00:18:02ça va être un coup d'épée
00:18:03dans l'eau.
00:18:03Tout ça pour ça,
00:18:05sauf que dans le contexte actuel,
00:18:06le fait d'ouvrir un débat
00:18:07qui d'ailleurs pourrait marquer
00:18:08le début de quelque chose
00:18:09de plus large,
00:18:11du modèle économique agricole
00:18:12que l'on veut,
00:18:13etc.
00:18:13Et puis pourquoi pas
00:18:14de la politique européenne agricole
00:18:15parce qu'il y a aussi
00:18:16cette question d'inéquité
00:18:17entre pays.
00:18:18Donc si vous voulez,
00:18:18le débat n'est jamais vain
00:18:20et le débat n'est jamais inintéressant,
00:18:22surtout quand il s'agit
00:18:22de calmer.
00:18:23On parlait de soupape
00:18:24tout à l'heure.
00:18:24Donc le débat
00:18:25a quelque chose d'intéressant.
00:18:26Maintenant,
00:18:27prétendre que ça va
00:18:27renverser la table,
00:18:28non, évidemment,
00:18:30seule une loi
00:18:30pourra défaire une loi
00:18:31et compte tenu,
00:18:32encore une fois,
00:18:33mais on le répète
00:18:33depuis un an et demi,
00:18:34compte tenu de la tripartition,
00:18:36ça serait vain de penser
00:18:37que ça puisse arriver.
00:18:38Mais ce débat,
00:18:39comme cette pétition au départ,
00:18:41ça traduit quand même
00:18:41un signal,
00:18:42parce que 2 millions,
00:18:43franchement,
00:18:43ça devient significatif,
00:18:44donc il y a quelque chose.
00:18:45Et ce débat,
00:18:46c'est aussi mettre en lumière
00:18:47tous ces points.
00:18:48Je ne connais pas
00:18:48tous les points précis
00:18:49parce qu'effectivement,
00:18:50il y a les méga-bassines,
00:18:50mais il y a eu des articles
00:18:51effectivement à réserve.
00:18:53C'est jamais perdu
00:18:54d'avoir un débat.
00:18:54Évidemment,
00:18:55et pour conclure,
00:18:56les partis qui étaient
00:18:57favorables à la valeur du plomb
00:18:58comptent sur ce débat
00:18:59pour nous réexpliquer
00:19:00pourquoi on a tort.
00:19:01Alors,
00:19:02on va en reparler
00:19:02dans un instant.
00:19:03On va se demander
00:19:04ce qu'en pensent aussi
00:19:05les citoyens,
00:19:05qu'ils aient signé ou non
00:19:06la pétition.
00:19:07On est allé leur poser
00:19:07la question sur un marché
00:19:09de Châtillon-Montrouge
00:19:10dans les Hauts-de-Seine.
00:19:11Vox Pop est signé ce soir
00:19:12Marco Pommier
00:19:13et Juliette Prunier.
00:19:14Reportage garanti
00:19:15sans pépins.
00:19:19Un nouveau débat
00:19:20à l'Assemblée
00:19:20sur la loi du plomb.
00:19:21C'est bien ou pas ?
00:19:23Oui, très bien.
00:19:24Même s'il n'y a pas
00:19:24de vote à la fin ?
00:19:26Ça, c'est le problème.
00:19:27C'est justement peut-être
00:19:27ce qu'il faut changer.
00:19:28La pétition contre
00:19:29la loi du plomb,
00:19:31Olivier l'a signée
00:19:31il y a quelques semaines.
00:19:33Maraîcher en Ile-de-France
00:19:34depuis une trentaine d'années,
00:19:36il s'inquiétait
00:19:37de la réintroduction
00:19:38sous condition
00:19:39de l'acétamipride.
00:19:41Il ne s'attendait pas
00:19:42à une telle mobilisation
00:19:43citoyenne.
00:19:44Je ne pensais pas
00:19:44qu'il y aurait autant de monde
00:19:45qui irait jusqu'à là.
00:19:46Les gens disent
00:19:47oui, il faut moins de pesticides
00:19:48mais après passer le cap
00:19:50d'aller agir,
00:19:50même rien que signer
00:19:51une pétition en ligne,
00:19:53généralement,
00:19:54tout le monde ne le fait pas.
00:19:55Là, on voit qu'il y a
00:19:55quand même du monde
00:19:56qui s'est bougé.
00:19:57Devant son étal,
00:19:58nous trouvons Guylaine.
00:19:59Elle n'a pas signé
00:20:00la pétition
00:20:01et elle l'assume.
00:20:02C'est une jeune fille,
00:20:03je crois,
00:20:04qui avait 23 ans,
00:20:05qui a lancé
00:20:05cette pétition
00:20:09qu'est-ce qu'elle connaît ?
00:20:10Elle n'a que 23 ans,
00:20:11elle a encore énormément
00:20:12à apprendre.
00:20:14Moi, je vois,
00:20:14j'en ai 73
00:20:15et je me dis toujours
00:20:16que je sais tellement
00:20:17peu de choses.
00:20:18Ça m'étonnerait
00:20:18que c'est 2 millions
00:20:19de personnes
00:20:20et fait des recherches
00:20:21avant de signer la pétition.
00:20:23Quelques mètres plus loin,
00:20:24au stand Boucherie,
00:20:26c'est le nombre
00:20:26de signataires
00:20:27qui interroge.
00:20:28Les pétitions,
00:20:29je ne sais pas
00:20:31si c'est tellement valable.
00:20:33Vous vous rendez compte,
00:20:342 millions de personnes
00:20:36sur 70 millions,
00:20:37c'est que dalle,
00:20:38mais c'est que dalle.
00:20:39Sébastien ne comprend pas
00:20:41le retour du débat
00:20:42à l'Assemblée nationale.
00:20:43C'est vrai que, bon,
00:20:44je ne veux pas être
00:20:45contre les pétitions,
00:20:47mais franchement,
00:20:48ça n'arrive à rien.
00:20:49Ça a été voté,
00:20:50c'était débattu à l'Assemblée,
00:20:51revenir là-dessus.
00:20:52Il n'y a pas d'autre chose
00:20:52à faire en France,
00:20:53franchement.
00:20:54Sadia, elle,
00:20:55ne soutient pas
00:20:56la loi du plomb,
00:20:57mais elle n'a pas signé
00:20:57la pétition.
00:20:59Pour cette commerçante,
00:21:00c'est avant tout symbolique.
00:21:02On y participe
00:21:03parce que, pour nous,
00:21:04ça a une valeur morale
00:21:05que de se dire,
00:21:06voilà, on l'a fait.
00:21:07C'est quelque chose
00:21:07qui nous tient à cœur
00:21:08parce que ça véhicule
00:21:10notre envie
00:21:11de participer à un mouvement,
00:21:13de défendre notre opinion,
00:21:14etc.
00:21:15Mais son but,
00:21:17sa finalité,
00:21:19on y croit moyennement,
00:21:20même si on l'assigne.
00:21:21Aurélie,
00:21:22c'est fou d'entendre
00:21:23cette lassitude,
00:21:24en fait,
00:21:24dans la bouche
00:21:25des Français
00:21:26qu'on rencontre
00:21:26comme ça
00:21:27sur un marché un matin.
00:21:29Lassitude,
00:21:30alors, je ne sais pas
00:21:31parce que, évidemment,
00:21:32vous avez quelques témoignages.
00:21:33Moi, les plus de 2 millions
00:21:35de signatures
00:21:35me font dire
00:21:36qu'il n'y a pas de lassitude.
00:21:37Il y a une volonté,
00:21:39et ce n'était pas évident
00:21:40d'aller sur France Connect
00:21:41et d'aller signer.
00:21:42Il y a quand même
00:21:42une forte volonté,
00:21:43au contraire,
00:21:44de s'être impliqué.
00:21:45Demain,
00:21:45il y a une forte mobilisation,
00:21:47vous le verrez,
00:21:48une très, très forte mobilisation
00:21:49des Français
00:21:50contre le budget.
00:21:52Vous avez parlé
00:21:53du mouvement
00:21:53bloquant tout.
00:21:54Je le dis quand même,
00:21:55ça n'a pas été récupéré
00:21:56par la gauche,
00:21:57excusez-moi.
00:21:58Ça a été soutenu.
00:21:59Ça a été soutenu.
00:22:00Ça a été soutenu.
00:22:01Et c'est de notre devoir
00:22:02de politique aussi,
00:22:03de soutenir
00:22:04quand nous partageons
00:22:05les mêmes mots d'ordre.
00:22:06Je le dis,
00:22:06c'est important
00:22:07parce que ça renvoie
00:22:08à la notion de la politique.
00:22:09Et moi,
00:22:10j'ai été aussi présidente bénévole
00:22:12d'une association
00:22:12pendant 20 ans
00:22:13avant de devenir députée
00:22:14il y a 3 ans.
00:22:15Je considérais
00:22:15que je faisais déjà
00:22:16de la politique.
00:22:17Et j'étais de cette fameuse
00:22:18société civile.
00:22:19Nous faisons de la politique
00:22:20quand nous sommes
00:22:21dans les associations,
00:22:22les syndicats,
00:22:22au sens de la vie,
00:22:23de la cité.
00:22:24Et nous,
00:22:24nous faisons de la politique
00:22:25au sens électoral du terme.
00:22:26Mais je trouve ça sain
00:22:28que parfois,
00:22:30pardon,
00:22:31les deux se rejoignent.
00:22:33Et je crois
00:22:34que c'est justement
00:22:34très dangereux
00:22:35qu'on dise
00:22:36il y a les politiciens
00:22:37d'un côté
00:22:37et puis il y a
00:22:39les autres de l'autre.
00:22:40Et puis finalement,
00:22:41la politique électorale,
00:22:42c'est mal.
00:22:42Ben non,
00:22:43c'est ce qui fait
00:22:43les lois de demain.
00:22:44Et justement,
00:22:45il faut amener les gens
00:22:46à aller voter,
00:22:46à se réimpliquer
00:22:47dans la politique électorale.
00:22:48Maxime Buizar-Blondeau,
00:22:49je vous vois opiner du chef.
00:22:51Ce que l'on entend
00:22:51depuis le vote
00:22:52de la loi Dupont
00:22:53et au travers aussi
00:22:54de la pétition,
00:22:54c'est ce besoin
00:22:55de réconcilier aussi
00:22:56l'agriculture
00:22:57et une partie
00:22:58de l'opinion publique.
00:22:59Vous l'avez entendu,
00:23:00vous, ce besoin ?
00:23:01Déjà,
00:23:01je voulais rassurer la dame
00:23:02que vous avez interviewé.
00:23:04On peut être jeune
00:23:04et avoir des idées.
00:23:05En tout cas,
00:23:05c'est ce qu'on essaye
00:23:06de faire aux jeunes agriculteurs.
00:23:09Évidemment,
00:23:09on l'a entendu.
00:23:10Et vraiment,
00:23:11ces deux millions de personnes
00:23:11qui ont fait l'effort
00:23:12en effet d'aller sur le site
00:23:13de l'Assemblée,
00:23:14de se connecter
00:23:14avec France Connect
00:23:15et de signer cette pétition,
00:23:16ce n'est pas anecdotique
00:23:17et il faut vraiment
00:23:18que le monde agricole
00:23:19dans sa globalité
00:23:19le prenne comme
00:23:20un vrai signal d'alarme
00:23:21sur au minimum
00:23:23l'incompréhension
00:23:23de ce qu'est notre métier
00:23:24aujourd'hui
00:23:25et des moyens de production
00:23:26dont nous avons besoin
00:23:27pour continuer à assurer
00:23:28une alimentation
00:23:29sûre et durable aux Français.
00:23:32Ça doit nous interroger
00:23:33et malheureusement,
00:23:34je crains que ce ne soit pas
00:23:34le débat que vous allez avoir
00:23:35en commission
00:23:36et ensuite dans l'hémicycle
00:23:37qui permette de recréer
00:23:39de la sérénité
00:23:40entre le monde agricole.
00:23:41Parce que le contexte
00:23:42n'est pas propice,
00:23:43c'est que pour avoir
00:23:44un vrai débat
00:23:45sur le modèle agricole français,
00:23:46sur le modèle agricole européen,
00:23:48il faut qu'il y ait
00:23:48une volonté politique forte.
00:23:50Dans le cadre
00:23:51de l'instabilité gouvernementale
00:23:53que nous avons aujourd'hui,
00:23:54c'est strictement impossible
00:23:55d'avoir un débat serein.
00:23:57Nous allons malheureusement
00:23:58nous retrouver
00:23:58dans les semaines
00:23:59qui vont venir en Comeco
00:24:00et ensuite dans l'hémicycle
00:24:02dans la même situation
00:24:03qu'était celle au mois de juin
00:24:04au moment de l'examen premier
00:24:07de la PPL du Plon,
00:24:09dans une situation
00:24:10d'opposition radicale
00:24:11est totalement stérile.
00:24:13Ce dont nous,
00:24:13agriculteurs et représentants agricoles,
00:24:15nous avons besoin,
00:24:16c'est d'un débat
00:24:16de société large
00:24:18qui se déroule.
00:24:20Aurélie Trouvé,
00:24:21est-ce que vous pouvez lui apporter
00:24:22des garanties ce soir
00:24:23qu'il y aura un débat
00:24:24apaisé autour du sujet ?
00:24:26De toute façon,
00:24:27ce matin,
00:24:27il était déjà apaisé en commission.
00:24:28C'est vrai.
00:24:29Mais je veux dire une chose,
00:24:31c'est que je suis d'accord
00:24:31sur un point,
00:24:32c'est qu'il nous manque
00:24:33aujourd'hui
00:24:34des grands projets de loi
00:24:35qui nous permettent
00:24:36d'avoir ces débats.
00:24:37Moi, je regrette,
00:24:38ça fait des mois,
00:24:40des années que les gouvernements
00:24:42macronistes nous disent
00:24:43qu'il va y avoir
00:24:44une nouvelle loi EGalim
00:24:45sur le partage de la valeur.
00:24:46C'est quand même
00:24:47un problème aujourd'hui.
00:24:48Quand vous achetez quelque chose,
00:24:49quand vous achetez
00:24:50une brique de lait,
00:24:51la part de la valeur
00:24:52qui va vers l'agriculteur,
00:24:53elle est de plus en plus faible
00:24:55et il y a une plus grande
00:24:56part de la valeur
00:24:57qui va vers les grands industriels
00:24:58et surtout vers
00:25:00la grande distribution.
00:25:01Quand est-ce qu'on aura
00:25:02un grand projet de loi
00:25:03de cette nature ?
00:25:04Quand est-ce qu'on aura
00:25:04un grand projet de loi
00:25:05sur le foncier
00:25:06pour que les jeunes agriculteurs
00:25:07puissent enfin s'installer
00:25:08sans s'endetter pour des dizaines
00:25:10et des dizaines d'années ?
00:25:11Eh bien, ça,
00:25:12ça n'est pas assumé
00:25:13dorénavant par les gouvernements
00:25:14et d'ailleurs,
00:25:15la loi Dupland
00:25:16n'est qu'une proposition
00:25:17de loi d'un sénateur
00:25:19et ça n'a pas aidé évidemment.
00:25:20D'ailleurs, du coup,
00:25:21il n'y a pas eu d'étude d'impact.
00:25:22Voilà, et donc,
00:25:24je suis d'accord,
00:25:25il nous faut maintenant
00:25:25la possibilité
00:25:27de projets de loi
00:25:27qui nous permettent
00:25:28de dessigner
00:25:29les grandes orientations.
00:25:30Vous, vous avez repris
00:25:33l'exploitation familiale
00:25:34en 2017.
00:25:34Vous êtes installé
00:25:35à Aigris,
00:25:36dans le Loiret,
00:25:36c'est ça.
00:25:37Vous y cultivez
00:25:38des céréales,
00:25:39du colza,
00:25:39des betteraves.
00:25:40Ça veut dire
00:25:41que vous utilisiez
00:25:41de l'acétamipride
00:25:42pour vos betteraves ?
00:25:43Ça veut dire
00:25:44que j'utilisais
00:25:44de l'acétamipride,
00:25:45en effet,
00:25:45comme l'ensemble
00:25:46des producteurs
00:25:47de betteraves en Europe
00:25:48et c'est là
00:25:49une des problématiques
00:25:50qu'essayait de résoudre
00:25:51la loi Dupland,
00:25:52c'est de mettre
00:25:53sur un pied d'égalité
00:25:54les agriculteurs français
00:25:55avec leurs concurrents opérins.
00:25:56À partir du moment
00:25:57où on est dans un marché commun,
00:25:58on doit avoir
00:25:59des règles communes.
00:26:00On parlait tout à l'heure
00:26:00des seuils d'élevage.
00:26:01En fait,
00:26:02le relèvement de seuils,
00:26:03c'était juste
00:26:03se mettre au seuil européen.
00:26:04Et donc,
00:26:05ce débat-là,
00:26:05il y a un moment,
00:26:06il faut un petit peu
00:26:06de cohérence.
00:26:07Soit on a une politique
00:26:08agricole commune européenne,
00:26:10quitte à ce que les seuils
00:26:11et les exigences européennes
00:26:12soient plus élevés,
00:26:13soit on revient
00:26:13à une politique agricole nationale.
00:26:15Mais à ce moment-là,
00:26:16il faut rediscuter
00:26:16du fonctionnement
00:26:17du marché commun
00:26:18et de la manière
00:26:18dont on protège
00:26:19les consommateurs
00:26:20et les producteurs
00:26:21de denrées produites
00:26:22ailleurs en Europe
00:26:23qui ne respecteraient pas
00:26:24les normes sanitaires
00:26:25et les normes environnementales.
00:26:26Auriez-vous trouvé
00:26:27ce qui vous a fait partir
00:26:28en guerre cette semaine
00:26:29contre le Nutella ?
00:26:30C'est ça ?
00:26:30Oui.
00:26:31Alors,
00:26:32surtout contre les noisettes
00:26:33et tous les produits
00:26:34traités à l'esthétamiprite
00:26:35qui sont importés
00:26:36en France.
00:26:38Et c'est un vrai problème
00:26:39parce qu'aujourd'hui,
00:26:40effectivement,
00:26:40on interdit à juste titre
00:26:42des produits,
00:26:43des pesticides
00:26:43pour des raisons
00:26:44de santé humaine
00:26:45qui pour moi
00:26:45ne sont pas négociables.
00:26:46Mais alors,
00:26:47il devrait y avoir
00:26:49la conséquence directe
00:26:51qui est que
00:26:51l'on ne consomme pas
00:26:53par des importations
00:26:54cet acétamipri.
00:26:56Il faudrait qu'on puisse
00:26:57produire en France
00:26:57suffisamment de noisettes
00:26:59pour fabriquer du Nutella.
00:27:00Alors, le Nutella,
00:27:00par exemple,
00:27:01sachez qu'il y a effectivement
00:27:01une usine de production française
00:27:03en Normandie.
00:27:04L'entièreté des noisettes
00:27:05utilisées dans cette usine
00:27:07sont importées
00:27:08de Turquie,
00:27:09du Chili,
00:27:10il n'y en a pas
00:27:10du Chili,
00:27:11il n'y en a pas une seule
00:27:12qui viennent de France.
00:27:15Bon,
00:27:15c'est un vrai problème.
00:27:16Donc,
00:27:16si nous voulons reconstruire
00:27:18une filière noisette,
00:27:20par exemple,
00:27:20mais c'est valable
00:27:21pour la betterave,
00:27:22les pommes,
00:27:23etc.,
00:27:23qui sont aussi impactées
00:27:25par cette interdiction
00:27:26de l'acétamipride,
00:27:27eh bien,
00:27:27un,
00:27:28il faut des soutiens
00:27:29agroécologiques
00:27:30ciblés vers les agriculteurs
00:27:31pour qu'ils aient le temps
00:27:32de s'adapter.
00:27:33Il faut beaucoup plus de moyens.
00:27:34Moi,
00:27:34j'en viens pour la recherche
00:27:36et le développement public,
00:27:37j'en viens.
00:27:37C'est votre métier initial.
00:27:38C'était mon métier avant.
00:27:40On n'a pas assez de moyens,
00:27:41y compris dans les chambres
00:27:42d'agriculture,
00:27:43etc.,
00:27:43pour pouvoir porter ça.
00:27:45Et puis,
00:27:45troisièmement,
00:27:46il faut taper du poing
00:27:47sur la table.
00:27:47Je suis désolée,
00:27:48mais aujourd'hui,
00:27:49nous n'avons plus le choix
00:27:50que d'un protectionnisme
00:27:51qui nous permette
00:27:52de nous protéger
00:27:53à minima
00:27:55de produits
00:27:55qui sont interdits
00:27:56en France.
00:27:57Alors,
00:27:57justement,
00:27:57puisque vous en parlez,
00:27:58on a beaucoup parlé
00:27:59cette semaine
00:27:59des viticulteurs
00:28:03et des vignes.
00:28:03L'étude menée
00:28:04par deux agences sanitaires
00:28:05a révélé que les personnes
00:28:06qui vivent près des vignes
00:28:07sont plus imprégnées
00:28:08par les pesticides
00:28:09que les autres Français.
00:28:11Et on va prendre ce soir
00:28:11la direction des vignes
00:28:13du Vouvray,
00:28:13près de Tours.
00:28:14Là-bas,
00:28:15figurez-vous que viticulteurs
00:28:16et habitants
00:28:16ont mis au point
00:28:17un système d'alerte citoyen
00:28:19pendant les périodes
00:28:20d'épandage.
00:28:21Reportage sur le terrain
00:28:22signé Clément Perrault.
00:28:30C'est un lotissement
00:28:31au pied des vignes.
00:28:34Ici,
00:28:34les balançoires
00:28:35et les grilles à barbecue
00:28:37cohabitent
00:28:38avec les grappes blanches
00:28:39de l'appellation
00:28:40Vouvray.
00:28:42Une proximité immédiate
00:28:43qui interroge
00:28:44les riverains.
00:28:45On est essentiellement
00:28:47des familles
00:28:47avec des jeunes enfants.
00:28:49On est forcément
00:28:49un peu concernés
00:28:51par tout ce qu'il y a
00:28:52dans l'air
00:28:53que respirent nos enfants
00:28:54qui jouent souvent dehors.
00:28:56Vincent gère
00:28:56l'association du quartier.
00:28:58Depuis plusieurs années,
00:28:59il est en contact régulier
00:29:01avec les viticulteurs
00:29:02qui l'informent
00:29:03quand des parcelles
00:29:04sont traitées.
00:29:05Il fait alors passer
00:29:06le message
00:29:07sur la boucle
00:29:08de discussion
00:29:08du lotissement.
00:29:09Là, on a un message
00:29:10du début mai
00:29:13où la viticultrice
00:29:14nous informe
00:29:14que du fait
00:29:15de la hausse
00:29:15des températures,
00:29:16elle procédera
00:29:16mardi ou mercredi
00:29:17à un traitement préventif
00:29:19contre le milieu.
00:29:19C'est toujours apprécié
00:29:20parce que ça permet
00:29:21de s'organiser
00:29:22tout simplement,
00:29:23de savoir
00:29:24qu'on ne va pas sortir
00:29:25le linge ce jour-là,
00:29:27on va peut-être
00:29:27fermer les fenêtres aussi.
00:29:28Une démarche de bon sens
00:29:30entre citoyens
00:29:31qui ne passe
00:29:32par aucun canal officiel
00:29:33comme une mairie
00:29:34ou une chambre
00:29:34d'agriculture.
00:29:36Paul Guy
00:29:36fait partie
00:29:37du groupe de riverains.
00:29:38Recevoir ces informations
00:29:40le rassure.
00:29:41C'est important
00:29:42qu'il nous communique
00:29:43régulièrement
00:29:44à quel produit
00:29:45il met éventuellement.
00:29:47Mon épouse était
00:29:47de Charente
00:29:48et il y a beaucoup
00:29:49de cancers là-bas.
00:29:51Il y a les pesticides,
00:29:52il y a les herbicides.
00:29:53Justement,
00:29:54le fait qu'il nous dise,
00:29:55on se dit
00:29:56qu'il a envie
00:29:56d'être transparent,
00:29:57il ne va probablement pas
00:30:00mettre plus
00:30:00que nécessaire
00:30:01s'il est dans
00:30:02cette démarche-là.
00:30:05Être viticulteur
00:30:06en zone périurbaine
00:30:08implique une responsabilité
00:30:09accrue.
00:30:10Installé à Vouvray,
00:30:12Philippe Brisbar
00:30:13en est conscient.
00:30:14Pour lui,
00:30:15le dialogue
00:30:15se fait déjà
00:30:16naturellement.
00:30:17Pas besoin
00:30:17de passer
00:30:18par un protocole.
00:30:19On discute
00:30:19avec les gens
00:30:20quand ils sont
00:30:21au côté de nous.
00:30:24On est attentifs
00:30:24à la nocivité
00:30:25des produits,
00:30:26bien entendu.
00:30:26Quand on a le choix,
00:30:27on va prendre
00:30:28fatalement celui
00:30:29qui est le moins nocif.
00:30:31Les gens,
00:30:32ils vivent
00:30:33à la campagne,
00:30:34ils savent
00:30:34ce que c'est
00:30:35que produire
00:30:36et ils savent
00:30:36que ça ne produit pas
00:30:38et ça ne pousse
00:30:38pas tout seul.
00:30:40Ce viticulteur
00:30:41ressent un décalage
00:30:42entre la perception
00:30:43urbaine des pratiques
00:30:44agricoles
00:30:45et celle des habitants
00:30:46des campagnes.
00:30:47La proximité
00:30:48quand chacun y met
00:30:49du sien
00:30:49permet parfois
00:30:51de lever
00:30:51certaines appréhensions.
00:30:52Ça vous parle,
00:30:54Maxime Buzard-Blandot ?
00:30:56Déjà,
00:30:56je suis très heureux
00:30:57de voir les très beaux
00:30:57vignobles d'Indre-et-Loire.
00:30:59Du-vous vrai ?
00:31:00Oui,
00:31:01ça me parle.
00:31:02Ce qui me rassure
00:31:04quand même,
00:31:05c'est que quand on y met
00:31:06de la bonne volonté,
00:31:06on arrive à discuter
00:31:07et quand on arrive
00:31:08à discuter,
00:31:08on se comprend mieux.
00:31:09Je ne suis pas sûr
00:31:10que ce soit de créer
00:31:10des protocoles,
00:31:11des applications,
00:31:12des obligations de signalement
00:31:13qui résolvent tout.
00:31:15Je rappellerai quand même
00:31:16par rapport aux interrogations
00:31:17qu'avaient les riverains
00:31:18que les produits phytosanitaires,
00:31:20les pesticides,
00:31:21c'est la première dépense
00:31:22d'une exploitation
00:31:22après la main-d'oeuvre.
00:31:23Et donc,
00:31:24par définition,
00:31:24ne serait-ce que
00:31:25pour des raisons économiques,
00:31:26on a tout intérêt
00:31:27à en utiliser
00:31:27le moins possible.
00:31:28Et pour des raisons
00:31:29de santé,
00:31:30on est par définition
00:31:31les personnes qui sont
00:31:32les plus exposées.
00:31:32Vous êtes les premiers
00:31:33à s'exposer, bien sûr.
00:31:33Et donc,
00:31:33on a tout intérêt
00:31:34à utiliser les produits
00:31:35les moins nocives possibles.
00:31:36Mais la réalité
00:31:37d'une grande partie
00:31:38de notre agriculture,
00:31:39c'est qu'on a besoin
00:31:39de pesticides,
00:31:40de synthèse ou biologique
00:31:42pour maintenir
00:31:43une production agricole.
00:31:44Donc,
00:31:45moi,
00:31:45je passe ce message-là
00:31:47qu'il n'y a pas
00:31:47d'un côté
00:31:48les méchants agriculteurs
00:31:49qui utilisent les pesticides
00:31:50et de l'autre
00:31:51des gentilles personnes
00:31:52qui défendent l'environnement.
00:31:53On est aussi acteurs
00:31:54de l'environnement
00:31:54et vraiment,
00:31:55cet exemple,
00:31:56il est parlant
00:31:56de bonne volonté
00:31:57et d'envie
00:31:58de travailler ensemble.
00:31:59J'espère
00:31:59que vos collègues,
00:32:01Madame Trouvé,
00:32:02qui regardent cette émission
00:32:04vont être inspirés
00:32:04et qu'on pourra avoir
00:32:05des débats sereins
00:32:06autour du modèle agricole.
00:32:08C'est vrai qu'il y a
00:32:08un grand paradoxe aussi
00:32:09qui est que vous aviez reçu
00:32:10un immense soutien
00:32:11au moment des manifestations
00:32:12des colères agricoles
00:32:13l'année dernière
00:32:14et puis,
00:32:15il y a eu peut-être
00:32:15une forme de diabolisation
00:32:17à travers cette loi du plomb.
00:32:20Ce qui est catastrophique,
00:32:21c'est que les agriculteurs
00:32:22ont une image
00:32:22extrêmement positive
00:32:23dans la société,
00:32:24là où l'agriculture
00:32:25a une image
00:32:25qui est de plus en plus négative
00:32:27et la déconnexion
00:32:28entre l'affection,
00:32:29en fin de compte,
00:32:29qu'ont les Français
00:32:30pour leurs paysans,
00:32:31pour leurs agriculteurs
00:32:31et la crainte,
00:32:34la peur qu'ils peuvent avoir
00:32:35vis-à-vis d'un modèle agricole,
00:32:36parfois caricaturé,
00:32:37mais vis-à-vis quand même
00:32:38de ce qu'est aujourd'hui
00:32:39notre modèle agricole majoritaire
00:32:40et assez inquiétant
00:32:41et pour ça,
00:32:42on a besoin
00:32:42d'un vrai débat serein.
00:32:44Peut-être que le débat
00:32:45sur la PPL du plomb
00:32:46sera une première étape,
00:32:47mais il faut le structurer
00:32:48dans le temps,
00:32:49j'espère,
00:32:49et en tout cas,
00:32:50c'est le message
00:32:50que nous,
00:32:50on portera,
00:32:51jeunes agriculteurs,
00:32:52que la présidentielle
00:32:53de 2027 le permettra.
00:32:54Il y aura un débat
00:32:55et puis,
00:32:55il y aura peut-être
00:32:56une abrogation de la loi
00:32:57puisque, d'ores et déjà,
00:32:58deux textes ont été déposés
00:32:59hier par les députés
00:33:00et par les sénateurs
00:33:01du groupe écologiste et social.
00:33:03Ils ont d'ailleurs publié
00:33:04un communiqué
00:33:05qui dit que les signataires
00:33:06de la pétition
00:33:07souhaitent des décisions
00:33:08pour mettre un coup d'arrêt
00:33:09à l'empoisonnement alimentaire.
00:33:10Donc,
00:33:11peut-être que le débat,
00:33:13effectivement,
00:33:13n'aboutira pas,
00:33:15effectivement,
00:33:15à un changement de la loi,
00:33:17mais la suite,
00:33:18c'est peut-être
00:33:18une abrogation à suivre.
00:33:21– Ça,
00:33:22je vous le confirme,
00:33:23le débat n'amène pas
00:33:24à un vote
00:33:24sur la pétition du plomb.
00:33:28Par contre,
00:33:28il peut y avoir
00:33:29des initiatives législatives.
00:33:31Effectivement,
00:33:32alors,
00:33:32il y a
00:33:33le groupe écologiste et social,
00:33:35le groupe aussi
00:33:35de la France insoumise
00:33:36a même annoncé
00:33:37qu'il allait le porter
00:33:38dans le cadre
00:33:40de sa niche parlementaire
00:33:41le 27 novembre,
00:33:42ce qui concerne
00:33:43l'abrogation.
00:33:44Je sais aussi
00:33:44qu'il y a des velléités
00:33:45d'initiatives législatives
00:33:47de plusieurs bancs parlementaires
00:33:49pour interdire
00:33:50l'importation
00:33:51de produits traités
00:33:52avec l'acétamipride
00:33:53en France.
00:33:55Et là,
00:33:55je le redis,
00:33:56ça va demander
00:33:56du courage politique
00:33:58parce que ça demande
00:33:59de taper du poing
00:34:00sur la table
00:34:01de l'Europe néolibérale.
00:34:02– Parce qu'on a
00:34:03beaucoup de questions
00:34:03de téléspectateurs
00:34:04sur le sujet
00:34:04des pétitions
00:34:05et d'ailleurs
00:34:06Laurent avait
00:34:06la même question.
00:34:07– Oui, très vite.
00:34:09Il y a une autre pétition
00:34:09dont on parle beaucoup
00:34:10dans l'actualité en ce moment
00:34:11qui a été lancée
00:34:11par Philippe Devilliers.
00:34:12Alors, pas de tour
00:34:13dans la procédure
00:34:13Assemblée nationale,
00:34:15mais si une pétition
00:34:16de cette nature
00:34:17arrivait sur le site
00:34:19de l'Assemblée
00:34:19avec beaucoup de votants,
00:34:22est-ce que,
00:34:22Madame Trouvé,
00:34:23par exemple,
00:34:23vous auriez autant
00:34:24d'enthousiasme
00:34:24sur la fraîcheur démocratique
00:34:26de ce type de pratiques ?
00:34:27– En tout cas,
00:34:28j'aurais le devoir
00:34:28de procéder de la même façon,
00:34:31c'est-à-dire à un vote
00:34:32sur classement ou examen,
00:34:33puisqu'en tant que présidente
00:34:34de la Commission des affaires économiques,
00:34:36je suis garante aussi
00:34:37des règles d'usage,
00:34:38des règles de fonctionnement
00:34:39de l'Assemblée nationale.
00:34:40– Eh bien, merci à tous les trois
00:34:43d'être venus ce soir
00:34:44dans Chaque Voix Compte.
00:34:45Nul doute qu'on en reparlera
00:34:47évidemment dans cette émission
00:34:49de la suite de ces débats
00:34:50autour de la loi Duplomb.
00:34:52À suivre,
00:34:53la question qui fâche,
00:34:54à la veille des grèves de demain,
00:34:55faut-il tout bloquer
00:34:56pour se faire entendre ?
00:34:58On va en débattre
00:34:58avec nos trois invités suivants.
00:35:01Trois députés,
00:35:02Aurélien Saint-Toule
00:35:03pour la France Insoumise,
00:35:04André Akotarac
00:35:05pour le Rassemblement National
00:35:06et Erwenn Balanant
00:35:07pour le Modem.
00:35:08Ils vont nous rejoindre
00:35:09dans un instant,
00:35:09mais avant cela,
00:35:10c'est quelle histoire ?
00:35:11Et c'est Laurent Guimier.
00:35:20Chaque soir,
00:35:20Laurent nous raconte
00:35:21l'envers du décor,
00:35:22le dessous des cartes
00:35:24derrière l'image du jour.
00:35:25Et alors, ce soir, Laurent,
00:35:26vous revenez sur cette image
00:35:28assez dingue
00:35:29de Donald Trump
00:35:30et Jeffrey Epstein,
00:35:32image projetée
00:35:33sur la façade
00:35:33du château de Windsor
00:35:34la nuit dernière.
00:35:35– Alors, image sauvage,
00:35:36parce qu'évidemment,
00:35:37ce n'est pas le roi Charles
00:35:38qui a décidé
00:35:38de projeter cette image.
00:35:40Je vous propose
00:35:40de répondre à trois questions
00:35:41très simples
00:35:41pour comprendre cette action
00:35:43qui est bien sûr
00:35:44l'œuvre d'opposants
00:35:45à Donald Trump
00:35:46lors de sa visite d'État.
00:35:48Qui a fait ça ?
00:35:49Comment ces activistes
00:35:50ont-ils réussi à projeter
00:35:51sur ce mur
00:35:52de plus de 30 mètres
00:35:53cette photo
00:35:54et puis même
00:35:54cette vidéo,
00:35:55puisqu'il y a une projection,
00:35:56il y a plusieurs photos ?
00:35:58Et puis enfin,
00:35:58pourquoi ils ont utilisé
00:35:59cette technique ?
00:35:59Alors, on commence
00:36:00par le qui ?
00:36:00Qui a fait ça ?
00:36:01– C'est facile,
00:36:02c'est revendiqué,
00:36:02c'est un groupe militant
00:36:03de gauche
00:36:04qui a projeté cette vidéo,
00:36:05il s'appelle
00:36:05les Led by Donkeys,
00:36:06littéralement,
00:36:07dirigés par des ânes.
00:36:09Ce sont des activistes
00:36:10qui se sont fait connaître
00:36:11lors du Brexit,
00:36:12anti-Brexit,
00:36:14et aujourd'hui,
00:36:14par extension,
00:36:15anti-tout ce qui ressemble
00:36:16à Donald Trump.
00:36:18Ils ont d'ailleurs
00:36:18déjà pratiqué
00:36:19plusieurs fois
00:36:19ce type de projection sauvage
00:36:21sans autorisation
00:36:22sur des bâtiments.
00:36:23– Alors, comment ?
00:36:23Comment ils ont fait
00:36:24pour projeter cette image ?
00:36:26– Alors, si vous voulez le faire,
00:36:27ce n'est pas très compliqué,
00:36:28techniquement.
00:36:29Vous connaissez
00:36:30le vidéoprojecteur chez vous,
00:36:32sur lequel vous projetez
00:36:32des films
00:36:34ou la télévision
00:36:35sur votre mur.
00:36:35C'est la même chose,
00:36:37alors évidemment,
00:36:37avec des vidéoprojecteurs
00:36:38un peu plus gros,
00:36:39mais en trois clics
00:36:40sur Internet,
00:36:41vous trouvez des prestataires
00:36:42qui vous proposent
00:36:43de louer ces machines
00:36:44et puis avec un petit logiciel
00:36:45où on adapte
00:36:46par rapport à la façade,
00:36:47on peut projeter
00:36:48jusqu'à 200, 300 mètres
00:36:50ce type d'image.
00:36:51Le plus dur, en fait,
00:36:52c'est toujours
00:36:52de trouver l'endroit
00:36:53où on va installer
00:36:54ce fameux...
00:36:55le vidéoprojecteur.
00:36:57Mais hier soir,
00:36:58il faut savoir
00:36:59que les militants
00:37:00avaient loué une chambre
00:37:01dans l'hôtel
00:37:01juste à côté,
00:37:02qui s'appelle
00:37:03le Hart & Garter Hotel,
00:37:05puisque le château
00:37:06de Windsor,
00:37:06il est dans la ville.
00:37:07Et donc,
00:37:08la distance qui sépare
00:37:10la chambre d'hôtel
00:37:11d'où ils ont projeté
00:37:12de cette tour
00:37:12et de 40 mètres simplement,
00:37:14j'ai envie de dire,
00:37:15c'était du gâteau.
00:37:16Bon, alors,
00:37:17on a le qui,
00:37:17on a le comment,
00:37:18maintenant, le pourquoi.
00:37:19C'est vrai qu'on est
00:37:19plutôt habitué
00:37:20à des manifestations
00:37:21avec des banderoles
00:37:22ou des mégaphones.
00:37:23Alors, d'abord,
00:37:23les bases juridiques
00:37:24de poursuite
00:37:26contre les personnes
00:37:26qui font ça,
00:37:27elles sont assez faibles
00:37:27parce que ça ne fait pas de mal,
00:37:29c'est pas violent,
00:37:30il n'y a pas mort d'homme.
00:37:31Deuxièmement,
00:37:32ça permet de surprendre.
00:37:33Et la stratégie de com'
00:37:34de ces activistes,
00:37:35c'est ce qu'on appelle
00:37:36le bon vieux
00:37:37guérilla marketing
00:37:38inventé dans les années 80
00:37:39par des publicitaires américains.
00:37:41La pub est partout,
00:37:43il y en a trop.
00:37:43Donc, il faut choquer,
00:37:45surprendre,
00:37:45faire rire
00:37:46ou émouvoir.
00:37:47Et c'est finalement
00:37:48très, très efficace
00:37:49parce qu'il n'y a pas
00:37:50que les projections sauvages.
00:37:52Hier, par exemple,
00:37:52il y avait un autre groupe
00:37:53d'activistes
00:37:54qui a déployé
00:37:54une grande bâche
00:37:55près du château.
00:37:56Autre action,
00:37:57un faux mug
00:37:57qui a été déposé
00:37:58dans les magasins
00:37:59de souvenirs de Wilson.
00:38:00C'est un goût.
00:38:00Tout ça, c'est le guérilla marketing.
00:38:02Et ce guérilla marketing,
00:38:03il existe aussi en France ?
00:38:04Oui, en France,
00:38:05les activistes piratent
00:38:06souvent le mobilier urbain.
00:38:08Vous savez,
00:38:08les fameuses sucettes
00:38:10qu'on a après des arrêts de bus.
00:38:11Il y en a 90 000 dans l'Hexagone.
00:38:13En 2015, par exemple,
00:38:14lors de la COP21,
00:38:15des militants environnement
00:38:16s'étaient attaqués
00:38:17aux grandes marques
00:38:17et aux politiques
00:38:18accusés d'en faire
00:38:19trop peu pour la planète
00:38:20en affichant
00:38:20des fausses affiches
00:38:21dans ses sucettes.
00:38:22D'ailleurs, au passage,
00:38:23c'est un hommage
00:38:23à l'affichage
00:38:24qui reste une technique
00:38:26publicitaire
00:38:27extrêmement performante
00:38:28à l'heure où on a l'impression
00:38:29que tout est sur le digital.
00:38:31Bon, mais on revient
00:38:32à nos projections pirates
00:38:33avec votre vidéoprojecteur.
00:38:35Ça, c'est déjà fait chez nous ?
00:38:36Oui, mais c'est quand même
00:38:37très rare.
00:38:38En revanche,
00:38:39nous, les Français,
00:38:40ça fait 40 ans
00:38:40qu'on pratique
00:38:41ce vidéomapping.
00:38:43C'est le nom de cette technique.
00:38:451986,
00:38:46concert de Jean-Michel Jarre
00:38:47à Houston,
00:38:48il projette
00:38:49sur un bâtiment.
00:38:502008,
00:38:51et c'est ici,
00:38:52façade du palais Bourbon,
00:38:54en l'honneur
00:38:54de la présidence française
00:38:55de l'Union européenne,
00:38:56on projette.
00:38:57Et puis,
00:38:58le puits du fou
00:38:59qui, depuis des décennies,
00:39:01affiche aussi
00:39:02sur la façade du château
00:39:04des images
00:39:05et donc, là encore,
00:39:07des guerres de Vendée
00:39:08à la guérilla contre Trump.
00:39:09Il n'y a qu'un pas
00:39:10ou il n'y a qu'un projecteur.
00:39:12Merci, Laurent.
00:39:13On passe à la question
00:39:14qui fâche.
00:39:14C'est le jour d'avant.
00:39:23Avant la grande grève
00:39:24de demain
00:39:25à l'appel des syndicats
00:39:26qui promettent
00:39:26un jeudi noir,
00:39:28250 cortèges déclarés,
00:39:30800 000 manifestants
00:39:31attendus dans les rues,
00:39:32grève dans tous les secteurs
00:39:33contre les mesures
00:39:35d'austérité
00:39:36du budget présenté
00:39:37cet été
00:39:37et que Sébastien Lecornu,
00:39:39nouveau Premier ministre,
00:39:39n'a pas encore écarté.
00:39:41Et c'est Thibaut Hénoc
00:39:42qui pose la question
00:39:43qui fâche ce soir.
00:39:45La question qui fâche ce soir
00:39:47se fait le porte-voix
00:39:48de la colère populaire.
00:39:52600 000 à 900 000 personnes
00:39:54attendues demain dans la rue.
00:39:56C'est une mobilisation record
00:39:58qui s'annonce
00:39:58pour cette journée
00:39:59du 18 septembre
00:40:00du niveau de celles
00:40:01contre les retraites
00:40:02en 2023.
00:40:05Une semaine après
00:40:06le mouvement
00:40:06Bloquantou
00:40:07d'initiatives citoyennes,
00:40:09l'heure est au syndicat,
00:40:11l'appel à la grève
00:40:12réunit les principales centrales.
00:40:15Le musée des horreurs
00:40:16du projet de budget
00:40:17doit être abandonné.
00:40:18Nous voulons
00:40:19des moyens budgétaires
00:40:20à la hauteur
00:40:21des missions des services
00:40:22et des politiques publiques
00:40:24et l'abandon
00:40:25de la retraite
00:40:26à 64 ans.
00:40:27Un mouvement unitaire
00:40:28qui va frapper
00:40:29de très nombreux secteurs.
00:40:31Transport,
00:40:32écoles,
00:40:32hôpitaux,
00:40:33fonctions publiques
00:40:34et même
00:40:35pharmaciens
00:40:36et kinésithérapeutes.
00:40:38Sans compter
00:40:38les puissants syndicats
00:40:40du secteur de l'énergie,
00:40:41les sites de stockage
00:40:42de gaz,
00:40:43les terminaux métaniers
00:40:44et les centrales électriques
00:40:46seront touchés
00:40:47par des mouvements
00:40:47de grève.
00:40:48Au total,
00:40:49à travers la France,
00:40:51250 cortèges
00:40:52ont été déclarés.
00:40:53Sur le plan
00:40:54de la sécurité,
00:40:55la journée
00:40:55s'annonce
00:40:56sous haute tension.
00:40:57Je m'attends
00:40:58à une mobilisation
00:40:59qui sera très très forte
00:41:00avec une journée hybride.
00:41:02On risque d'avoir
00:41:03dans la matinée
00:41:04des bloqueurs,
00:41:05du sabotage,
00:41:07des groupuscules
00:41:08d'ultra-gauche
00:41:09qui veulent casser.
00:41:1080 000 forces de l'ordre
00:41:11seront déployées
00:41:12sur tout le territoire.
00:41:14Un dispositif massif
00:41:15équivalent
00:41:16aux mobilisations
00:41:17du 10 septembre.
00:41:18Le 10,
00:41:19ils voulaient bloquer la France,
00:41:20ils n'ont rien bloqué du tout
00:41:21mais ils sont sans doute
00:41:22animés d'un sentiment
00:41:23de revanche.
00:41:24Un message adressé
00:41:25aux casseurs
00:41:26mais aussi
00:41:26aux bloqueurs.
00:41:28Alors dans une France
00:41:29en ébullition,
00:41:30à 10 jours
00:41:30d'un autre mouvement
00:41:31à l'initiative
00:41:32des agriculteurs cette fois,
00:41:34la question qui fâche
00:41:35ce soir est la suivante,
00:41:37faut-il bloquer
00:41:37pour se faire entendre ?
00:41:40Faut-il bloquer
00:41:41pour se faire entendre ?
00:41:42Je salue mes trois invités,
00:41:44Aurélien Saint-Toul
00:41:44pour la France Insoumise,
00:41:46bonsoir,
00:41:46André Akotarak
00:41:47pour le Rassemblement National
00:41:49et Erwann Balanant
00:41:50pour le Modem.
00:41:51Merci à tous les trois
00:41:51d'être là.
00:41:52De quoi la journée
00:41:53du 18 septembre
00:41:54est-elle le nom,
00:41:55Erwann Balanant ?
00:41:57Ça s'inscrit
00:41:59dans la tradition française
00:42:00des grandes manifestations
00:42:01de ce qu'on appelle
00:42:02la rentrée sociale
00:42:04qui est effectivement
00:42:05souvent tendue.
00:42:07Et moi,
00:42:08par rapport à ça,
00:42:09ça fait partie
00:42:10des armes
00:42:11des syndicats
00:42:12et c'est très bien
00:42:13quelque part.
00:42:13C'est comme ça
00:42:14que notre modèle social
00:42:15s'est construit en France
00:42:16avec des revendications.
00:42:17par contre,
00:42:19l'idée de bloquer,
00:42:22l'idée de casser,
00:42:23c'est quelque chose
00:42:23que je rejette.
00:42:24On va y venir.
00:42:25Et c'est ça
00:42:26qui est terrible
00:42:27parce que manifester,
00:42:29moi je l'ai fait,
00:42:30je l'ai fait souvent,
00:42:31j'ai fait beaucoup
00:42:31de manifestations
00:42:32dans ma vie.
00:42:33Bloquer,
00:42:35casser,
00:42:35c'est un vrai sujet,
00:42:36c'est un vrai problème
00:42:37et j'espère que
00:42:38ce ne seront
00:42:40que des manifestations.
00:42:41Andréa Cotterac,
00:42:42est-ce que le Rassemblement
00:42:43national soutient
00:42:44à la mobilisation
00:42:44de demain ?
00:42:46Nous,
00:42:46on comprend bien évidemment
00:42:47la colère des Français.
00:42:49Ce n'est pas une traditionnelle
00:42:50rentrée sociale
00:42:51et puis on verra demain.
00:42:53Non,
00:42:53c'est des centaines
00:42:54de milliers de personnes
00:42:55qui sont en colère.
00:42:57Sous le macronisme,
00:42:59on a atteint
00:43:00un record de pauvreté
00:43:01jamais enregistré
00:43:01depuis les années 90.
00:43:03Sous le macronisme,
00:43:04on a un record
00:43:06du nombre de faillites
00:43:07d'entreprises
00:43:08jamais enregistrées.
00:43:09C'était 70 000
00:43:10l'année précédente.
00:43:11Je vous ai laissé parler,
00:43:12laissez-moi parler.
00:43:13Tout se passera bien.
00:43:15Et donc,
00:43:16je ne peux pas entendre
00:43:17des macronistes
00:43:18nous expliquer
00:43:18que c'est une traditionnelle
00:43:19rentrée sociale.
00:43:20Donc oui,
00:43:21on comprend la colère
00:43:22des Français.
00:43:23Oui,
00:43:24le Rassemblement national
00:43:24rejette,
00:43:26je le dis d'avance,
00:43:26les violences
00:43:27qui pourront avoir lieu
00:43:28puisqu'on a
00:43:29des informations
00:43:30selon lesquelles
00:43:30des black blocs
00:43:31qui sont les idiots
00:43:32utiles du macronisme
00:43:33viendront casser.
00:43:36viendront dégrader.
00:43:37Donc effectivement,
00:43:39nous soutenons
00:43:39la colère des Français,
00:43:40on rejette la violence.
00:43:41Et enfin,
00:43:42moi ce que je ne comprends pas,
00:43:44c'est les centrales,
00:43:46les syndicats
00:43:46qu'on vient d'entendre.
00:43:48Les jours pairs,
00:43:50ils appellent à voter
00:43:51pour Emmanuel Macron
00:43:52en 2022
00:43:53qui avait un point
00:43:54à son programme,
00:43:55la retraite à 64 ans.
00:43:56Et les jours impairs,
00:43:58comme demain,
00:43:59ils appellent
00:44:00à manifester
00:44:00dans tout le pays
00:44:01pour abroger
00:44:02cette réforme
00:44:02de 64 ans
00:44:03auxquelles
00:44:05ils ont participé
00:44:06puisqu'ils ont appelé
00:44:07à voter pour Emmanuel Macron
00:44:08de concert avec le MEDEF.
00:44:10Donc vous voyez bien
00:44:10qu'on est quand même
00:44:11dans une situation
00:44:12où on a trois blocs
00:44:12à l'Assemblée nationale,
00:44:14la gauche,
00:44:15le bloc central
00:44:16et nous,
00:44:17Rassemblement national.
00:44:18Mais je constate
00:44:18que dans les seconds tours
00:44:19des élections,
00:44:20il y en a deux.
00:44:21Il y a le bloc
00:44:22du Parti unique
00:44:23qui va de la France insoumise
00:44:24au LR.
00:44:25Ceux qui ont réélu
00:44:27Madame Borne,
00:44:28ce sont les électeurs
00:44:28de M. Saint-Houle.
00:44:29Ceux qui ont réélu
00:44:30M. Darmanin,
00:44:30ce sont les électeurs
00:44:31de M. Saint-Houle.
00:44:32Ceux qui ont élu
00:44:33un antifa fiché S,
00:44:35ce sont les électeurs
00:44:36du bloc central.
00:44:37Donc vous voyez bien
00:44:38que cette instabilité
00:44:39sociale,
00:44:40démocratique,
00:44:41institutionnelle,
00:44:42budgétaire qu'on vit,
00:44:43c'est tout simplement
00:44:44la conséquence
00:44:44d'un dévoiement
00:44:46de la démocratie
00:44:46avec ce front du déni
00:44:47ou prétendument républicain.
00:44:49Donc on soutient la colère
00:44:50mais nous,
00:44:51au Rassemblement national,
00:44:52on veut apporter des solutions.
00:44:53– Aurélien Saint-Houle,
00:44:54vous serez dans la rue demain ?
00:44:55– Évidemment,
00:44:56je serai dans la rue.
00:44:56Je vais quand même répondre
00:44:57à ce qu'a dit
00:44:58mon voisin d'extrême droite
00:44:59parce qu'évidemment,
00:45:01dans cette affaire-là,
00:45:03il a joué au bon taux,
00:45:04il a cherché
00:45:04à faire évacuer
00:45:06un aspect.
00:45:06Un, il est d'extrême droite
00:45:07et donc le front républicain,
00:45:09c'est une tradition.
00:45:09Oui, je sais,
00:45:10ça vous énerve que je le dise.
00:45:11– C'est faux,
00:45:12je suis formé
00:45:12à la même école que vous,
00:45:14c'est-à-dire par Jean-Lyne
00:45:14Guélanchon.
00:45:15Pardon,
00:45:15la position collective
00:45:17à laquelle vous vous appelez,
00:45:17je sais très bien
00:45:18que c'est faux
00:45:18et vous le savez vous-même.
00:45:19– Très bien,
00:45:19donc à l'époque,
00:45:20vous bloquiez aussi
00:45:21les universités.
00:45:21– Non, je ne bloquais pas
00:45:22les universités,
00:45:23je défendais les Français
00:45:24à les ouvriers.
00:45:24– Oui, monsieur.
00:45:25– On laisse parler
00:45:27au rien.
00:45:27– C'est la réservité
00:45:27du bloc central.
00:45:28– Très voix-compte,
00:45:29mais pas tout en même temps.
00:45:31Un instant.
00:45:32Aurélien Saint-Houle.
00:45:33– Moi, je sais
00:45:34qu'ils sont d'extrême droite
00:45:36et que finalement,
00:45:37c'est la tradition démocratique
00:45:39et républicaine de ce pays
00:45:40que de s'assurer
00:45:41que l'extrême droite
00:45:41ne prenne pas le pouvoir
00:45:42et donc, si vous voulez expliquer
00:45:44qu'il y a une tradition
00:45:45du parti unique
00:45:45dans ce pays
00:45:46qui s'instaure depuis un siècle,
00:45:47vous avez bien le droit
00:45:48de relire l'histoire
00:45:49à ce prisme-là,
00:45:50mais ça n'est évidemment
00:45:51pas la réalité
00:45:52et les gens le savent très bien.
00:45:53Le deuxième point,
00:45:54c'est qu'évidemment,
00:45:55cette situation,
00:45:55elle a été enquistée
00:45:57par le refus,
00:45:59notamment de l'extrême droite,
00:46:00de voter la censure
00:46:01de François Bayeroux
00:46:02après la censure
00:46:03de Michel Barnier
00:46:04et qu'ils ont cherché
00:46:06des prétextes,
00:46:07des attermoiements,
00:46:08etc.
00:46:08et qu'on en est arrivé
00:46:09au point où,
00:46:10évidemment,
00:46:11la situation ne tient plus
00:46:12et qu'on a un nouveau projet
00:46:13de budget
00:46:14qui est pire encore
00:46:15que celui que Bayeroux
00:46:16avait fait adopter
00:46:17et pire encore
00:46:18que celui de Barnier.
00:46:18Vous avez un nouveau projet
00:46:19de budget, vous ?
00:46:20Parce qu'en fait,
00:46:21pour l'instant,
00:46:21on n'en sait rien.
00:46:22Ce que je veux dire,
00:46:22c'est que le projet de Bayeroux
00:46:24qui l'a fait sauter
00:46:24était pire que celui
00:46:25qu'il a fait adopter
00:46:27en début d'année
00:46:28et pire encore
00:46:29que celui que Barnier
00:46:30a essayé de faire adopter.
00:46:32Donc, si vous voulez,
00:46:32on est dans une logique
00:46:33d'aggravation permanente
00:46:35des politiques du macronisme
00:46:36qui ont été rendues possibles,
00:46:38notamment par la lâcheté
00:46:39de l'extrême droite.
00:46:39Mais est-ce que ce n'est pas
00:46:41un peu tôt demain ?
00:46:42Est-ce que ce n'est pas
00:46:43un peu tôt demain ?
00:46:44Pour corriger ce qui a été
00:46:45dit juste avant.
00:46:46Maintenant, pour le reste,
00:46:46dans la mesure où le gouvernement
00:46:48le cornu n'est pas encore nommé
00:46:50et que le nouveau Premier ministre
00:46:51a déjà dit
00:46:51qu'il allait retirer
00:46:52certaines mesures
00:46:53justement du projet
00:46:53de budget Bayeroux
00:46:54comme les jours fériés supprimés,
00:46:56est-ce qu'on est dans un concept
00:46:57de grève préventive ?
00:46:58Non, mais ce n'est pas préventif.
00:47:00Le Premier ministre
00:47:00n'est pas légitime.
00:47:02Il n'y a aucune raison
00:47:02que le peuple français
00:47:03accepte un gouvernement
00:47:04qui n'est pas légitime.
00:47:05C'est ce que vont dire
00:47:05demain les manifestants.
00:47:06Le président de la République
00:47:07a créé des précédents
00:47:09antidémocratiques
00:47:10qui sont extrêmement graves
00:47:11et dangereux.
00:47:12Il y a un an,
00:47:13il y avait 74 députés
00:47:15pour demander la destitution
00:47:17du président de la République.
00:47:18Aujourd'hui,
00:47:18on est à plus de 100.
00:47:19Il y a plus de 30 députés
00:47:21qui sont ralliés
00:47:22à cette idée
00:47:22que le problème,
00:47:23c'est le président de la République
00:47:24et le choix qu'il a fait
00:47:25de ne pas respecter
00:47:26le résultat des élections.
00:47:27Donc, ça veut dire
00:47:28que le message demain
00:47:29dans les cortèges,
00:47:30ça va être Macron démission ?
00:47:31Évidemment, demain dans les cortèges,
00:47:32vous entendrez
00:47:32Macron dégage,
00:47:33Macron démission
00:47:34parce qu'évidemment,
00:47:35il a perdu trois fois
00:47:36les élections,
00:47:38trois fois depuis 2022,
00:47:39il a perdu les élections
00:47:40et pourtant,
00:47:41rien n'est changé.
00:47:42Et on nomme
00:47:43M. Lecornu
00:47:44qui est le fidèle
00:47:45parmi les fidèles,
00:47:46le proche parmi les proches.
00:47:47Ce n'est pas moi qui le dit,
00:47:48c'est vous qui le dites.
00:47:49Mais il n'y aura pas
00:47:50de rupture.
00:47:51Vous avez quelqu'un
00:47:52qui est mandaté
00:47:53pour préserver
00:47:54Emmanuel Macron.
00:47:55Le fait est que
00:47:55c'est le président
00:47:56de la République
00:47:57qui s'est obstiné
00:47:58et qui a choisi
00:47:59de ne pas changer de politique.
00:48:01Je vous rappelle
00:48:01qu'en 2022,
00:48:02quand il a remporté
00:48:03le deuxième tour,
00:48:04il a dit clairement
00:48:05qu'il considérait
00:48:06que ça n'était pas
00:48:07un chèque en blanc
00:48:08et qu'il avait reçu
00:48:09le message,
00:48:10qu'il avait bénéficié
00:48:11des voix justement
00:48:12du Front républicain
00:48:13et qu'il devait en tenir compte.
00:48:14Comment il en a tenu compte ?
00:48:16En faisant une loi immigration
00:48:17qui était directement
00:48:17inspirée du programme
00:48:18de l'extrême droite.
00:48:19Ce n'est pas exactement
00:48:20comme ça qu'on tient compte
00:48:21des voix des antifascistes.
00:48:23Donc voilà,
00:48:24il n'a pas fait
00:48:25les gestes
00:48:25qui étaient indispensables
00:48:26et aujourd'hui,
00:48:27évidemment,
00:48:28le matraquage social
00:48:29auquel il s'est livré
00:48:31produit des effets.
00:48:32Juste un mot,
00:48:33peut-être M. Saint-Toul,
00:48:34puisque M. Balanant
00:48:35et M. Kotarak
00:48:35ont parlé sur la violence.
00:48:37Est-ce que vous la craignez
00:48:38demain pour les...
00:48:40Non, moi je...
00:48:41Ou est-ce que vous la souhaitez ?
00:48:42Non, mais...
00:48:42Moi je pose la question
00:48:44sur la crainte.
00:48:44Non, mais c'est ridicule.
00:48:46Répondez d'abord à ma question.
00:48:47C'est de la posture...
00:48:48Je la pose...
00:48:49Alors, pour le coup,
00:48:50quelques minutes
00:48:50avant cette émission,
00:48:51Jean-Luc Mélenchon
00:48:52a posté un tweet
00:48:53en disant
00:48:54j'appelle solennellement
00:48:55à la plus grande discipline
00:48:56demain dans la participation
00:48:57massive aux manifestations
00:48:58avec les syndicats.
00:49:00Refuser tout débordement
00:49:01car c'est cela qu'espère
00:49:02et attend le ministre
00:49:03de l'Intérieur.
00:49:04Mais évidemment,
00:49:05ça fait des années
00:49:05qu'on souffre
00:49:06d'un maintien de l'ordre violent
00:49:08avec des provocateurs.
00:49:09Nous savons tous très bien
00:49:11que ce dont on souffre
00:49:12aujourd'hui,
00:49:13c'est du prétexte
00:49:14utilisé par des gens
00:49:15comme M. Lallement
00:49:17qui est une espèce
00:49:18de matraqueur en chef
00:49:19qui a été capable
00:49:19de dire en gilet jaune
00:49:20nous ne sommes pas
00:49:22dans le même camp, madame.
00:49:23Ce qui est quand même
00:49:24un énorme problème.
00:49:25Le rôle d'un préfet de police
00:49:26c'est de garantir
00:49:27la liberté d'exercer
00:49:29le droit,
00:49:30la possibilité
00:49:30d'exercer son droit
00:49:31à manifester.
00:49:32Vous ne pouvez pas
00:49:32arriver comme ça
00:49:33et dire à une manifestante
00:49:34nous ne sommes pas
00:49:35dans le même camp
00:49:35avec toute cette morgue.
00:49:37Donc c'est cet état d'esprit-là
00:49:38qui en réalité
00:49:39rend les situations
00:49:40si dangereuses.
00:49:41Moi je sais que par exemple
00:49:42le 10,
00:49:43la semaine dernière,
00:49:45il y avait une ambiance
00:49:45extrêmement bonne enfant
00:49:46de la part des gens
00:49:47qui étaient présents
00:49:48notamment à Châtelet
00:49:49dans le rassemblement
00:49:50à Paris.
00:49:51Donc cette idée
00:49:52c'est qu'aujourd'hui
00:49:53les gens qui vont se mobiliser
00:49:55et qui se mobilisent
00:49:55spontanément
00:49:56en réalité
00:49:57on en a marre
00:49:58de la comédie
00:49:58qu'on leur joue.
00:49:59Ça fait plus de deux ans
00:50:01maintenant
00:50:01qu'on ne les écoute pas.
00:50:04Et alors le macronisme
00:50:05pendant cinq ans
00:50:06auparavant
00:50:06évidemment était dans
00:50:07cette logique.
00:50:08C'est une convention.
00:50:09On est dans une...
00:50:10Écoutez, prenez des leçons
00:50:11et dans ces cas-là
00:50:12vous allez profiter.
00:50:13Mais la réalité
00:50:15c'est qu'on a affaire
00:50:16à une population
00:50:17qui ne se sent pas écoutée
00:50:19et qui cherche les moyens
00:50:20pour se faire écouter.
00:50:21Si l'élection ne suffit pas,
00:50:23si la grève ne suffit pas,
00:50:24vous savez bien
00:50:25que pour la réforme des retraites
00:50:2690% de la population...
00:50:28C'est intéressant,
00:50:28si la manifestation...
00:50:29Elle laissait un one-bana
00:50:31dans vos réponses.
00:50:31Qu'est-ce que c'est
00:50:32l'étape suivante ?
00:50:33Je suis en train de vous le dire.
00:50:33Ce qui est en train de se passer
00:50:34c'est que si vous avez...
00:50:35J'aimerais bien que vous le dites
00:50:36franchement aux Français.
00:50:37C'est quoi ?
00:50:37Vous dites si la manifestation...
00:50:38Mais panique pas
00:50:39Je suis en train de l'expliquer.
00:50:41Mais pourquoi vous parlez comme ça ?
00:50:42Je dis 90%.
00:50:43Vous voyez un peu
00:50:43le niveau de violence
00:50:45que vous mettez
00:50:46sur les plateaux.
00:50:47Je t'ai dit, panique pas.
00:50:48Tu sais très bien
00:50:49que les parlementaires
00:50:49entre se tutoient,
00:50:50je trouve que cette hypocrisie-là...
00:50:52Oui, on se tutoie.
00:50:53Moi, je ne vous tutoie pas d'ailleurs
00:50:54parce que j'ai décidé parfois
00:50:57d'arrêter d'être poli
00:50:58avec des gens qui ont une idée
00:51:00que ce soit monsieur
00:51:01du Rassemblement national
00:51:03et par ailleurs,
00:51:04hors en plateau,
00:51:05tu me tutoies.
00:51:05Donc voilà.
00:51:06Moi, je trouve que cette hypocrisie-là,
00:51:07il faut en faire fin.
00:51:08Alors, je ne crois pas
00:51:09que vous tutoyez
00:51:10en dehors du plateau
00:51:11parce que tout simplement,
00:51:13je ne crois pas
00:51:14vous parler beaucoup
00:51:15parce qu'aujourd'hui,
00:51:15moi, je constate...
00:51:17En revenant du Congrès, Versailles.
00:51:18Et c'est assez terrible quand même.
00:51:21C'est-à-dire qu'on a
00:51:22deux personnes
00:51:24des extrêmes en France
00:51:26qui souhaitent bordéliser le pays.
00:51:28Je crois que vous avez fait
00:51:29une longue tirade tout à l'heure.
00:51:31On a des gens
00:51:32qui sont dans
00:51:33l'exacerbation
00:51:36des radicalités
00:51:37et des radicalismes.
00:51:39Bon.
00:51:39Monsieur Saint-Houle
00:51:40a failli...
00:51:41Je n'aurais pas dû le couper d'ailleurs
00:51:42parce que je crois
00:51:43qu'il a failli dire
00:51:45qu'après les manifestations,
00:51:47si ça ne suffisait pas
00:51:48et si les grèves
00:51:48ne suffisaient pas,
00:51:50qu'est-ce que vous alliez dire après ?
00:51:51C'est une vraie question.
00:51:52Et donc, dans ce pays,
00:51:53nous avons des gens
00:51:54qui ont fermé
00:52:00depuis M. Macron,
00:52:01c'est faux.
00:52:01Et là,
00:52:02tous les chefs d'entreprise
00:52:02vous le diront,
00:52:03ils ont plutôt créé
00:52:05dans ce pays
00:52:06de la valeur
00:52:06et de la richesse.
00:52:08La question du partage,
00:52:10c'est une vraie question
00:52:10et le groupe Modem,
00:52:11nous la posons sur la table
00:52:12depuis 2017.
00:52:14Mais maintenant,
00:52:14vous avez des gens
00:52:15qui, d'un côté,
00:52:16c'est la faute
00:52:17de l'étranger.
00:52:18De l'autre,
00:52:19c'est la faute
00:52:20du riche.
00:52:21Ça s'appelle
00:52:21des boucs émissaires.
00:52:22Et, monsieur,
00:52:24vous êtes assez symbolique
00:52:26de ça.
00:52:26Vous avez commencé
00:52:27votre carrière politique
00:52:28à l'extrême-gauche.
00:52:29Vous la finissez
00:52:30au RN.
00:52:32On est dans la théorie
00:52:33du fer à cheval
00:52:34de ces gens
00:52:34qui sont dans les extrêmes
00:52:35et qui, à un moment donné,
00:52:36se rassemblent
00:52:37tout simplement
00:52:38parce qu'ils veulent
00:52:38faire tomber...
00:52:39Mais on ne s'est jamais rassemblés,
00:52:41on ne se parle pas.
00:52:41Ils veulent faire tomber
00:52:42un système.
00:52:43Et moi,
00:52:44j'aime le modèle social français.
00:52:46C'est un modèle
00:52:47qui permet
00:52:48à ceux qui ont moins
00:52:50de réussir.
00:52:51Mais vous le massacrez,
00:52:52le modèle social français.
00:52:52Ce n'est pas vrai.
00:52:54Mais est-ce qu'on peut revenir,
00:52:54s'il vous plaît,
00:52:55aux grèves de demain ?
00:52:56Est-ce qu'on peut revenir
00:52:57aux grèves de demain ?
00:52:57Parce que, par exemple,
00:52:58on a beaucoup de questions
00:52:59de téléspectateurs.
00:52:59Il y a Anne des Côtes d'Armor,
00:53:00par exemple,
00:53:01qui demande
00:53:01est-ce qu'il n'y a pas
00:53:02un risque de fracture
00:53:03entre les grévistes
00:53:03et les usagers
00:53:04lassés de ces grèves
00:53:05à répétition ?
00:53:06C'est évident.
00:53:08Moi, je peux leur répondre.
00:53:09Je peux répondre ?
00:53:10Allez-y.
00:53:10Non, parce qu'il y a eu
00:53:11d'innombrables accusations.
00:53:12Pardon, mais vous voyez bien
00:53:14qu'on n'est pas au niveau
00:53:15de la situation
00:53:16et ce qu'attendent les Français.
00:53:18Alors, on est en train
00:53:18de se battre
00:53:19entre deux parlementaires,
00:53:20savoir qui tute
00:53:21l'autre, etc.
00:53:22Mais pardon,
00:53:23moi, mon ennemi,
00:53:23ce n'est pas la France insoumise
00:53:25ou le modem.
00:53:25Mon ennemi,
00:53:25c'est la peur du lendemain
00:53:26dans les ménages,
00:53:28dans les entreprises.
00:53:29C'est ça ?
00:53:30Réconcilier les Français
00:53:30avec l'avenir.
00:53:31Les usagers ne seront pas
00:53:33lassés des grévistes
00:53:34et les grévistes des usagers.
00:53:35Les Français sont lassés
00:53:36par le macronisme.
00:53:37Ils ont perdu en 2024
00:53:38aux Européennes
00:53:39en plaçant
00:53:40Jardin Bardella en tête.
00:53:41Ils ont perdu en 2024
00:53:42aux législatives.
00:53:44Massivement,
00:53:44ils ont rejeté
00:53:45Emmanuel Macron.
00:53:46Donc, si vous voulez,
00:53:46dans une situation
00:53:47de blocage
00:53:47et avec des résultats
00:53:48aussi catastrophiques
00:53:49du bilan Macron,
00:53:51finalement,
00:53:52il y a deux solutions.
00:53:54Ou bien Emmanuel Macron
00:53:55démissionne
00:53:56et on repart
00:53:57sur un cycle classique
00:53:57démocratique
00:53:58puisque la Constitution
00:53:59le lui permet,
00:54:00ou bien on dissout
00:54:01l'Assemblée nationale.
00:54:02On ne peut pas tenir
00:54:03en l'État
00:54:04parce que vous pouvez
00:54:06changer de Premier ministre
00:54:07et rétrécir,
00:54:08finalement,
00:54:09le clan fidèle
00:54:11à Emmanuel Macron.
00:54:13Les rapports de force
00:54:14à l'Assemblée nationale
00:54:14sont les mêmes.
00:54:16Ce sont ceux
00:54:16des élections législatives
00:54:17de 2024.
00:54:18Donc, il n'y a pas
00:54:19d'autre solution
00:54:19que de redonner la parole
00:54:21aux Français.
00:54:22J'ajoute une autre chose
00:54:22pour finir
00:54:24et après,
00:54:25je vous laisserai débattre
00:54:25sur les tutoiements
00:54:26et les bouvoiements
00:54:27mais nous,
00:54:28au Rassemblement nationale,
00:54:28on propose des solutions.
00:54:29Quand j'entends tout à l'heure
00:54:32M. Saint-Toulle
00:54:33avec l'arrogance
00:54:34qu'on lui connaît
00:54:35à l'instant
00:54:35qui nous explique
00:54:37qu'il faut abroger
00:54:37la réforme
00:54:38de la retraite
00:54:40à 64 ans.
00:54:41Le Rassemblement national
00:54:41a proposé pacifiquement
00:54:43en respectant
00:54:44les institutions
00:54:44une motion référendaire
00:54:45en janvier 2023.
00:54:47Ils n'ont pas eu
00:54:48le courage
00:54:48de voter contre.
00:54:50Ils sont quittés
00:54:51l'hémicycle
00:54:51en allant à la buvette.
00:54:52quand on dit
00:54:53votre ennemi
00:54:54c'est l'étranger
00:54:54ou je ne sais quoi
00:54:55mais arrêtez.
00:54:56Comment vous pouvez
00:54:57accepter
00:54:58de faire payer
00:54:59les Français
00:54:59pour la balnéothérapie
00:55:00par exemple
00:55:01au sein de l'aide médicale
00:55:02d'État
00:55:02quand un Français
00:55:03sur trois
00:55:03refuse de se faire soigner
00:55:05pour des raisons financières ?
00:55:07Comment est-ce que vous pouvez
00:55:07distribuer
00:55:0816 milliards
00:55:09de prestations sociales
00:55:10non contributives
00:55:11à des prix homo-enrivants
00:55:11quand un retraité
00:55:12sur 4
00:55:13vit avec 800 euros
00:55:14de revenus
00:55:15en ayant cotisé
00:55:15toute leur vie ?
00:55:16Comment est-ce que vous pouvez
00:55:17nous expliquer
00:55:19vous tendez la main
00:55:25vous appelez à la responsabilité
00:55:26à la coalition des responsables
00:55:27la réalité c'est que
00:55:28vous êtes surtout responsable
00:55:30d'un bilan politique
00:55:31et que les Français
00:55:31n'en veulent plus
00:55:32il faudra à un moment donné
00:55:33que les macronistes
00:55:34comprennent et prennent conscience
00:55:35qu'ils ont perdu les élections
00:55:37et que M. Macron
00:55:37a seulement 15%
00:55:39de soutien populaire
00:55:40vous ne les avez pas gagné
00:55:42monsieur
00:55:43vous avez gagné
00:55:44les européennes
00:55:45la grande affaire
00:55:46vous êtes arrivé
00:55:46effectivement en tête
00:55:47comme la dernière fois
00:55:49d'ailleurs
00:55:49c'est toujours vous
00:55:51qui êtes au pouvoir
00:55:52c'est que les partis
00:55:53qui ont perdu les élections
00:55:54gouvernent le pays
00:55:54avouez quand même
00:55:55que c'est une situation inédite
00:55:56que les Français
00:55:56ne veulent plus
00:55:57pour faire des plateaux
00:55:58régulièrement
00:55:58il faut apprendre
00:55:59à laisser parler les gens
00:56:00c'est mieux
00:56:01pour le confort
00:56:02de l'auditeur
00:56:03vous n'avez pas gagné
00:56:06les élections législatives
00:56:07du Rassemblement National
00:56:08vous avez même pris
00:56:09une monumentale claque
00:56:11parce que moi je le dis
00:56:12ceux qui ont gagné
00:56:13l'élection législative
00:56:14et j'arrête pas de le dire
00:56:15et c'est d'ailleurs
00:56:16un des problèmes
00:56:16que l'on a dans la constitution
00:56:17des gouvernements
00:56:18qui ont suivi
00:56:19c'est le Front Républicain
00:56:20qui a gagné
00:56:22c'est le Front Républicain
00:56:23qui a gagné
00:56:23c'est l'alliance
00:56:26des gens
00:56:26qui se sont dit
00:56:27on ne veut
00:56:28absolument pas
00:56:29des idées mortifères
00:56:31de Madame Le Pen
00:56:32et donc
00:56:32vous avez voté la confiance
00:56:35à M. Bayrou
00:56:36vous avez voté la confiance
00:56:37à M. Bayrou
00:56:38je n'ai pas voté
00:56:38la confiance à M. Bayrou
00:56:39M. Bayrou a engagé
00:56:40la responsabilité
00:56:41du gouvernement
00:56:42donc il a posé
00:56:43la question de confiance
00:56:44non ça ne s'appelle pas
00:56:44une question de confiance
00:56:45c'est la responsabilité
00:56:46on s'éloigne
00:56:47vous en conviendrez
00:56:47on s'éloigne
00:56:49du débat initial
00:56:50qui portait
00:56:51sur les grèves de demain
00:56:53je partage
00:56:54sur le fait
00:56:55que notre modèle
00:56:56est aujourd'hui
00:56:57à bout de souffle
00:56:58et qu'il faut
00:56:58trouver les voies
00:57:00et moyens
00:57:00pour le faire durer
00:57:01parce que
00:57:02le jour où vous arriverez
00:57:03au pouvoir
00:57:04et où vous aurez
00:57:06tout détruit
00:57:06vous aurez tout détruit
00:57:08les français se rendront compte
00:57:10je ne vous remercie pas
00:57:11de vous être autant éloigné
00:57:13du thème
00:57:13du débat de ce soir
00:57:15mais je vous remercie
00:57:16quand même d'être venu
00:57:17sachez quand même
00:57:18que la grève de demain
00:57:19a un premier effet concret
00:57:20elle va empêcher
00:57:21le transfert de la tapisserie
00:57:22de Bayeux
00:57:22on l'a appris tout à l'heure
00:57:23elle devait être déplacée
00:57:25dans un lieu tenu secret
00:57:26avant d'être prêtée
00:57:27au British Museum de Londres
00:57:28les grévistes ont réussi
00:57:30finalement
00:57:30là où les spécialistes
00:57:31de l'art
00:57:31avaient échoué
00:57:32merci à tous les trois
00:57:34d'être venus
00:57:35ce soir
00:57:36sur le plateau
00:57:36de chaque voix compte
00:57:37vous ne bougez pas
00:57:38tout de suite
00:57:38c'est Bourbon Express
00:57:40Bourbon Express
00:57:48nouveau rendez-vous
00:57:49dans chaque voix compte
00:57:50c'est le journal
00:57:50du Palais Bourbon
00:57:51tous les soirs
00:57:52avec Valérie Brochard
00:57:53bienvenue dans chaque voix compte
00:57:54Valérie
00:57:54merci beaucoup
00:57:55Aline
00:57:55et on commence ce journal
00:57:56avec les consultations
00:57:58qui se poursuivent à Matignon
00:57:58et oui rendez-vous
00:57:599h30 à l'hôtel de Matignon
00:58:02pour les socialistes
00:58:03qui bien élevés
00:58:04ne sont pas arrivés
00:58:05les mains vides
00:58:06ils ont apporté
00:58:06leur liste de courses
00:58:08alors dans cette liste
00:58:09on trouve la fameuse taxe Zuckman
00:58:11pour taxer les grands
00:58:12en patrimoine
00:58:13la suspension
00:58:13de la réforme des retraites
00:58:15et à côté de ces réclamations
00:58:17un petit cadeau
00:58:17offert par la maison
00:58:18socialiste
00:58:19un sondage
00:58:20commandé à l'IFO
00:58:21pour tester
00:58:228 mesures reprises
00:58:24dans leur contre-budget
00:58:25proposé il y a
00:58:26deux semaines
00:58:278 mesures
00:58:28qui reçoivent
00:58:28sans surprise
00:58:29l'approbation
00:58:30des sondés
00:58:31alors je ne suis pas
00:58:32une petite souris
00:58:33vous l'aurez remarqué
00:58:34certainement
00:58:34malheureusement
00:58:34je n'ai pas pu entendre
00:58:36précisément ce que
00:58:37Sébastien Lecornu
00:58:38leur a répondu
00:58:39mais je peux vous dire
00:58:40que deux heures plus tard
00:58:41le premier secrétaire du PS
00:58:43n'était pas satisfait du tout
00:58:44au point de relancer
00:58:46la menace de la censure
00:58:47écoutez
00:58:48pour l'instant
00:58:49nous sommes restés
00:58:50sur notre faim
00:58:50le premier ministre
00:58:51est resté très flou
00:58:52sur cette intention
00:58:53il continue à consulter
00:58:54et nous n'avons pas
00:58:56à un moment où on se parle
00:58:57la moindre indication
00:58:58de ce qu'il ferait
00:58:59et donc nous restons
00:59:00évidemment très prudents
00:59:02sur ce qui pourrait se passer
00:59:04nous lui avons dit
00:59:05très clairement
00:59:05que s'il était là
00:59:08pour refaire
00:59:09François Bayrou
00:59:10les mêmes causes
00:59:12produiraient
00:59:12les mêmes effets
00:59:13et que nous censurerions
00:59:14dès l'entrée
00:59:15de la discussion
00:59:18de politique générale
00:59:19alors les entretiens
00:59:20se sont poursuivis
00:59:21tout l'après-midi
00:59:21avec les écologistes
00:59:23le rassemblement national
00:59:24le parti communiste
00:59:25et enfin place publique
00:59:26le parti de Raphaël Glucksmann
00:59:28alors attendez
00:59:28il manque un parti
00:59:30sur la liste des oppositions
00:59:31non ?
00:59:31et les filles
00:59:32pourquoi avoir refusé
00:59:34de vous y rendre
00:59:35Aurélien Saint-Houle ?
00:59:36parce que vous voyez bien
00:59:37que tout ça est un théâtre d'ombre
00:59:39ils en sont à essayer
00:59:40d'expliquer
00:59:40qu'ils vont obtenir
00:59:41quelque chose
00:59:42pas quelque chose
00:59:42moi je vous dis
00:59:43que le problème
00:59:44c'est l'illégitimité totale
00:59:45de Sébastien Lecornu
00:59:46voilà
00:59:47donc j'ai rien contre
00:59:48sa personne individuelle
00:59:50c'est pas le sujet
00:59:50le fait est que
00:59:51il est l'émanation même
00:59:54du macronisme
00:59:55pourquoi
00:59:56c'est à lui
00:59:57qu'on demande
00:59:57de former un gouvernement
00:59:59ça n'a aucune espèce
01:00:00de logique
01:00:01donc on va pas participer
01:00:02à toute cette embrouille
01:00:04en fait
01:00:05qui permet juste
01:00:06à certains
01:00:06de gagner du temps
01:00:07et d'essayer
01:00:08de sauver la face
01:00:09quand ils censureront
01:00:10ou ne censureront pas
01:00:11etc.
01:00:11la vraie responsabilité
01:00:13c'est de dire
01:00:13les choses telles
01:00:14qu'elles sont
01:00:14Sébastien Lecornu
01:00:16n'a pas de légitimité
01:00:17pour être Premier ministre
01:00:18il n'a pas organisé
01:00:19ses consultations
01:00:20la suite du Bourbon Express
01:00:21va vous intéresser
01:00:22Rodolphe Saad
01:00:23est entendu par la commission
01:00:24des affaires économiques
01:00:25absolument Adeline
01:00:26les membres de la commission
01:00:27des finances
01:00:28interrogeaient ce matin
01:00:30le grand patron
01:00:30du géant CMA-CGM
01:00:32sur la situation économique
01:00:33du groupe
01:00:34et son rôle
01:00:34dans le développement
01:00:35de l'industrie navale
01:00:36et du transport maritime
01:00:38mais la question budgétaire
01:00:39dont on parlait
01:00:40juste avant
01:00:41est venue s'immiscer
01:00:42dans les échanges
01:00:43figurez-vous Adeline
01:00:44que les armateurs
01:00:45bénéficient en France
01:00:46d'une fiscalité avantageuse
01:00:48une taxe au tonnage
01:00:50en lieu et place
01:00:50de l'impôt sur les sociétés
01:00:52en 2023
01:00:53si CMA-CGM
01:00:54avait été soumise
01:00:55à l'impôt sur les sociétés
01:00:57elle aurait dû verser
01:00:575,61 milliards de plus
01:01:00à l'Etat
01:01:01de plus
01:01:02que les 180 millions d'euros
01:01:04dont elle s'est acquittée
01:01:05en payant la taxe au tonnage
01:01:07mais écoutez pour Rodolphe Saadé
01:01:09180 millions
01:01:09c'est déjà largement suffisant
01:01:11écoutez
01:01:11CMA-CGM
01:01:14comprend les difficultés
01:01:15je comprends à titre personnel
01:01:16les difficultés
01:01:17et ce que vous me dites
01:01:18mais je ne peux pas répondre
01:01:19moi en tant que CMA-CGM
01:01:20à toutes les difficultés
01:01:22que rencontre la France
01:01:22on a 20 000 collaborateurs
01:01:24qui travaillent à Marseille
01:01:26la holding familiale
01:01:27est en France
01:01:28et paye ses impôts en France
01:01:29alors qu'elle était au Liban
01:01:30et paye ses impôts au Liban
01:01:32on a décidé de la ramener
01:01:33on a décidé de ramener
01:01:34le siège de différentes sociétés
01:01:36qu'on a acquis
01:01:37à Marseille
01:01:38ou en France
01:01:39de manière générale
01:01:40c'est notre manière aussi
01:01:41de dire
01:01:42on contribue
01:01:42on essaye de faire
01:01:43de notre mieux
01:01:44je ne vois pas
01:01:45ce que vous voulez
01:01:46que je fasse de plus
01:01:46et puis j'avais une petite question
01:01:48Adeline
01:01:49vous avez des enfants
01:01:49oui
01:01:50et ça va à la rentrée
01:01:51c'était pas trop dur
01:01:51dur
01:01:52pas facile
01:01:54pas facile pour les enfants
01:01:55de se lever le matin
01:01:56pas facile non plus
01:01:57pour les enseignants
01:01:58les directrices
01:01:58les proviseurs
01:01:59d'avancer sans ministre
01:02:00sans directive
01:02:01c'est en tout cas
01:02:01le reproche
01:02:02de la représentante
01:02:03de la CFDT Éducation
01:02:05venu ce matin
01:02:05dans la salle Lamartine
01:02:07pour poser
01:02:07officiellement
01:02:08toutes ces questions
01:02:09cette rentrée scolaire
01:02:10est encore une fois
01:02:11le bal des incertitudes
01:02:12quel ministre
01:02:13est pour combien de temps
01:02:14quel budget
01:02:15quelles orientations éducatives
01:02:17pour les personnels
01:02:18de quelle autonomie
01:02:19disposerons-nous
01:02:20dans les écoles
01:02:20pour permettre aux élèves
01:02:21d'apprendre
01:02:22doit-on se réjouir
01:02:24que notre système éducatif
01:02:25ne tient plus
01:02:26que grâce à l'investissement
01:02:27des agents
01:02:27qui dans les écoles
01:02:28font un travail remarquable
01:02:30pour permettre aux élèves
01:02:31d'être accueillis
01:02:31dans les meilleures conditions
01:02:32et toutes ces revendications
01:02:34évidemment
01:02:34elles seront au cœur
01:02:35des manifestations
01:02:35qui auront lieu
01:02:36demain un peu partout
01:02:37sur le territoire
01:02:39et si on se projette
01:02:40un peu plus loin
01:02:40il y a ce week-end
01:02:41les journées du patrimoine
01:02:42et oui
01:02:43puisqu'on parlait d'école
01:02:45à l'instant
01:02:45restons-y encore un peu
01:02:47mais je vous propose
01:02:48de sortir de la classe
01:02:49de traverser
01:02:50la cour de récré
01:02:51de nous diriger ensemble
01:02:52vers un lieu essentiel
01:02:53de l'apprentissage
01:02:54vers ce cocon
01:02:55d'aventures
01:02:56de fictions
01:02:56de récits autobiographiques
01:02:58souvent inspirants
01:02:59je vous amène
01:03:00vous l'avez compris
01:03:01à la bibliothèque
01:03:02et pas n'importe laquelle
01:03:03la bibliothèque
01:03:04de l'Assemblée nationale
01:03:06700 000 ouvrages
01:03:07conserver des registres
01:03:08et l'intégralité
01:03:09des débats consignés
01:03:10c'est la chapelle Sixtine
01:03:12qu'on voit là
01:03:12presque
01:03:13mais c'est vraiment
01:03:14je vous jure
01:03:14la bibliothèque
01:03:15de l'Assemblée nationale
01:03:16avec entre autres
01:03:17le procès
01:03:17et la condamnation
01:03:18de Louis XVI
01:03:19alors le tout contenu
01:03:20vous l'avez dit
01:03:20dans un écran
01:03:21dans le plafond
01:03:22a été peint
01:03:23par un certain
01:03:24Eugène Delacroix
01:03:26alors après une année
01:03:27de travaux de restauration
01:03:28les peintures
01:03:29sont comme fraîches
01:03:30les restaurateurs
01:03:31ont même fait
01:03:32d'exceptionnelles découvertes
01:03:33comme nous le raconte
01:03:34le directeur
01:03:35de la bibliothèque
01:03:36on voit des étoiles
01:03:37et des étoiles
01:03:38qui brillent incroyablement
01:03:39aucune d'entre elles
01:03:40n'apparaissait
01:03:41parce que si c'était
01:03:42un petit miracle
01:03:43de la restauration
01:03:44soudain on a vu ces étoiles
01:03:46et regardez
01:03:46comment elles brillent
01:03:48alors vous aussi
01:03:49Adeline
01:03:49comme tous les
01:03:50téléspectateurs
01:03:51vous aurez l'opportunité
01:03:52de voir les étoiles
01:03:53qui brillent au plafond
01:03:54et dans les yeux
01:03:55des visiteurs
01:03:56si vous vous rendez
01:03:57ce week-end
01:03:57à l'Assemblée nationale
01:03:59ouverte
01:03:59pour les journées
01:04:00du patrimoine
01:04:01c'est évidemment
01:04:02totalement gratuit
01:04:03venez voir ce chef-d'oeuvre
01:04:05visiter l'hémicycle
01:04:06traverser les jardins
01:04:07de l'hôtel de Lassay
01:04:08la maison du peuple
01:04:09est ouverte
01:04:10à toutes et à tous
01:04:11et notez que LCP
01:04:12passera d'ailleurs
01:04:13en mode journée
01:04:14du patrimoine
01:04:15samedi édition spéciale
01:04:16en direct de l'Assemblée nationale
01:04:17à 11h30
01:04:18avec Elsa Mondingava
01:04:19Marion Becker
01:04:20Marco Pommier
01:04:21et Aude Moracchini
01:04:22ce sera samedi
01:04:23c'est à ne pas manquer
01:04:24merci Valérie
01:04:25et merci à nos trois invités
01:04:27du soir
01:04:27merci à vous
01:04:28de nous avoir suivis
01:04:29merci aussi à Lou Frittel
01:04:30qui a fait sa première
01:04:31avec nous ce soir
01:04:32Lou Frittel à Paris Match
01:04:34et ça c'est la une
01:04:35du Paris Match
01:04:36que vous trouverez demain
01:04:37en kiosque
01:04:38Robert Redford
01:04:39le magnifique
01:04:40à suivre sur LCP
01:04:42des Badocs
01:04:43avec Jean-Pierre Gracien
01:04:44chaque voix contre
01:04:45revient demain
01:04:45à 19h30
01:04:46passez une excellente soirée
01:04:47à demain
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