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  • il y a 2 semaines
Le Premier ministre a reçu ce mercredi les cadres du Parti socialiste à Matignon, à la veille d'une grande journée de mobilisation. Le PS est sorti peu convaincu et restant sur "sa faim" d'après son Premier secrétaire Olivier Faure. Johanna Rolland, maire de Nantes et numéro deux du PS est l'invitée de RTL Soir.
Regardez L'invité d'Anne-Sophie Lapix du 17 septembre 2025.

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Transcription
00:00Anne-Sophie Lapix, RTL Soir.
00:03Bonsoir Johanna Roland.
00:05Bonsoir.
00:05Vous êtes maire de Nantes et numéro 2 du Parti Socialiste.
00:09Alors c'est une grosse mobilisation qui se prépare demain.
00:11Les syndicats préviennent qu'un million de personnes pourraient défiler dans les rues.
00:15Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a sur lui que 80 000 membres des forces de l'ordre seront présents,
00:20aidés de centaures, ce sont des blindés.
00:22Est-ce que vous avez des craintes particulières à Nantes ?
00:25Écoutez, à Nantes, les choses sont en train d'être organisées par les services de l'État.
00:31Les services municipaux sont à la tâche.
00:35Ce qui est essentiel, je crois, c'est que la mobilisation de demain, elle soit à la fois forte, massive.
00:41Il y a évidemment un enjeu à adresser un message clair, limpide, au Premier ministre et à celles et ceux qui l'entourent.
00:48Mais dans le calme, évidemment.
00:50Sinon, ça viendrait contrevenir à l'esprit même et à l'intérêt de la mobilisation.
00:54Est-ce que vous aurez recours à des blindés ?
00:56On a vu que 24 centaures étaient mises à la disposition des forces de l'ordre.
01:00Écoutez, à Nantes, non, ce sujet n'est pas d'actualité.
01:02Ça risque d'être plus calme que ce qui avait été organisé par Bloquons-Tout.
01:07Les deux mouvements sont de nature un peu différente.
01:11Vous le savez, il y a eu cette mobilisation au début, plutôt spontanée, pour Bloquons-Tout et le 10, je vais le dire comme ça.
01:19Le 18, c'est un appel à l'initiative des organisations syndicales, dans leur diversité.
01:25L'intersyndicale, c'est surtout derrière de porter la voix des travailleurs, des chômeurs, des retraités,
01:30de ces Françaises et des Français qui vivent mal, de celles et ceux qui, y compris aujourd'hui, vivent mal de leur travail.
01:36C'est la raison pour laquelle, pour nous, la question du pouvoir d'achat est aujourd'hui devenue aussi centrale dans le pays.
01:43Je m'adresse à la maire, mais j'ai l'impression d'avoir une militante qui va défiler demain.
01:47Oui, je serai dans les rues de ma ville, la plus belle ville de France, Nantes,
01:52pour défiler aux côtés de toutes celles et tous ceux qui veulent plus de justice fiscale dans le pays.
01:56Est-ce que vous avez des informations particulières sur la présence de casseurs ?
02:00Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a prévenu qu'il pourrait y avoir 5 000 à 10 000 casseurs dans les différents pays.
02:06Pas d'informations particulières à ce stade, je le redis, la mobilisation doit être massive et elle doit se faire dans le calme.
02:13Il y a eu de la casse la semaine dernière, le 10 septembre, à Nantes.
02:16Sur la ville de Nantes, non, puisque les choses s'étaient passées dans des bonnes conditions et je souhaite que ça puisse être réitéré, évidemment.
02:24Est-ce que vous vous attendez à de grosses perturbations dans les écoles, dans les transports, parce qu'il y a un appel à la grève, bien entendu ?
02:29Est-ce que vous avez mis en place un dispositif particulier, par exemple, pour accueillir les enfants ?
02:33Vous le savez, il y a sur les écoles un système aujourd'hui qu'on appelle de service minimum d'accueil.
02:41C'est donc tous ces dispositifs qui sont facilités.
02:44Mais je le redis, l'essentiel de demain, et d'ailleurs si le gouvernement s'inquiète, c'est parce qu'il sait que la mobilisation est forte.
02:51Parce que la colère gronde, parce que ce que moi j'appelle la France des épuisés, celle qui n'arrive pas à tenir les deux bouts,
02:59celle qui s'inquiète pour l'avenir de ses enfants, celle qui a l'impression que c'est question de vie quotidienne,
03:03le logement, combien coûte l'essence, le pouvoir d'achat, comment on va se chauffer cet hiver.
03:08L'avenir de nos enfants n'est pas pris en compte, c'est de ça dont il s'agit.
03:12Pour vous, c'est un mouvement de ras-le-bol général ?
03:15C'est un sentiment d'injustice, et une réalité d'injustice.
03:19Ce matin, vous le savez, nous étions reçus par le Premier ministre à Matignon.
03:24Je lui ai posé une question, directement liée à ce qu'on vient d'évoquer.
03:27Je lui ai dit, Monsieur le Premier ministre, est-ce que oui ou non, vous allez poser un acte fort en matière de justice fiscale pour les Françaises et les Français ?
03:37Et que vous a-t-il répondu ?
03:38Écoutez, la balle est dans son camp, aujourd'hui, puisque ce matin, avec Olivier Faure, Boris Vallot, Patrick Cannaire,
03:44nous sommes allés porter les propositions des socialistes.
03:47Vous avez peut-être vu qu'elle rencontre une adhésion très très forte chez les Françaises et les Français.
03:51Un sondage sorti hier démontre que, par exemple sur la taxe Zuckmann, c'est 76% des Françaises et des Français qui soutiennent cette proposition.
04:01Je rappelle, même si on commence à bien la connaître, cette taxe Zuckmann, il s'agit de taxer les 1 500...
04:09Les 1 800 foyers les plus riches.
04:12Pour ceux qui nous écoutent, il n'y a pas grand monde de concerné, pour dire les choses de manière directe, puisque c'est 1 800 foyers dans le pays.
04:19Oui, sachant qu'il y a un débat sur faut-il taxer l'outil de production, puisque parmi ces milliardaires, ou millionnaires, il y a quand même des gens dont la richesse est constituée de leur outil de travail.
04:31C'est pour ça qu'il y a aussi un débat.
04:31Oui, il y a des questions d'ajustement technique, mais le fond, c'est quoi ?
04:35Le fond, c'est que celles et ceux qui nous écoutent, les infirmières, les aides-soignantes, les travailleurs,
04:40c'est ceux qui, au quotidien, nous disent que le début du mois, maintenant, il commence le 19, le 15 ou le 12.
04:46Ils n'en peuvent plus d'avoir cette France à deux vitesses, et que, oui, il y a besoin de justice fiscale.
04:52Donc aujourd'hui, je le redis, la balle est dans le camp du Premier ministre.
04:56Vous m'avez dit que vous avez posé cette seule question directe à Sébastien Lecornu, mais vous ne m'avez pas dit ce qu'il vous avait répondu.
05:01Non, je vous rassure, ce n'est pas la seule question que nous lui avons posée, mais c'est celle que je lui ai posée en premier.
05:06En effet, pour l'instant, nous n'avons pas de réponse.
05:09Nous, nous avons dit, vous devez, Monsieur le Premier ministre, au-delà des mots choisis que vous avez commencé à utiliser.
05:16Monsieur le Premier ministre a parlé de rupture.
05:18Les mots, c'est bien, mais ce que les Françaises et les Français attendent, ce sont des actes.
05:22Nous avons besoin, ils ont besoin de voir que les choses changent vraiment.
05:25Donc, pour l'instant, nous n'avons pas vraiment de réponse de la part du Premier ministre.
05:29Et évidemment, si Monsieur le Premier ministre prenait le même chemin que son prédécesseur,
05:35je le dis sans détour, les mêmes causes produiraient les mêmes effets.
05:39Et alors, pour le Parti Socialiste, oui, ce serait la censure.
05:42La réunion de ce matin a duré deux heures.
05:44Ça veut dire que, concrètement, vous êtes en train de négocier avec le Premier ministre ?
05:48Non, ce matin, nous ne sommes pas allés négocier.
05:50Nous sommes allés dire quelles sont nos propositions.
05:52Vous le savez, les socialistes ont fait ce contre-budget.
05:55Parce qu'on est là pour s'opposer, mais pour proposer.
05:57Que nous, on veut que le pays sorte de l'ornière.
05:59On veut que la vie des gens s'améliore concrètement.
06:01Donc, nous sommes venus rappeler nos propositions sur la justice fiscale, la justice sociale et la justice écologique.
06:08Ensuite, nous avons dit au Premier ministre qu'elle était l'adhésion des Français.
06:11Oui, j'ai compris la méthode, mais j'essaie de voir l'intention.
06:13En fait, si vous faites ces propositions, c'est que vous comptez bien accorder un vote de non-censure,
06:19enfin, pas de censure, justement, contre l'acceptation de certaines de ces propositions.
06:23C'est bien une négociation qui a lieu en ce moment.
06:25Nous avons aujourd'hui posé nos cartes sur la table.
06:28Nous, on a abattu notre jeu.
06:29On a dit ce qu'on voulait.
06:30On a dit ce qu'on voulait pour la France.
06:31Donc, vous jouez, c'est bien ce que je dis.
06:33Et maintenant, c'est au Premier ministre de le faire.
06:35Nous, on ne joue pas, justement.
06:37Pourquoi ? Parce que derrière, c'est la vie de celles et ceux qui nous écoutent.
06:39Ça, c'est un enjeu.
06:40C'est un discours.
06:41Mais on a évoqué...
06:42Non, ce n'est pas un...
06:42Je veux savoir s'il y a vraiment quelque chose qui peut se passer à l'issue de ces négociations.
06:46C'est-à-dire qu'en vous accordant cet acte fondateur, la taxe Zuckman,
06:52est-ce qu'il obtient le vote de non-censure ?
06:54Mais aujourd'hui, il n'a répondu sur rien.
06:57Sur la taxe Zuckman, il ne répond pas.
06:59Sur ce que nous proposons, sur les sujets écologiques,
07:04où il y a quand même eu un recul totalement surréaliste dans ce pays.
07:08À ce stade, il ne répond pas.
07:10Donc, il ne vous a pas répondu, mais vous ne me répondez pas non plus.
07:13Le problème...
07:13Si, si, je vous réponds en disant, nous, on a donné nos propositions.
07:17Maintenant, à lui de dire ce qu'il est prêt à prendre.
07:20Il ne pourra pas satisfaire et Bruno Retailleau et les socialistes.
07:24Ça n'existe pas.
07:25À un moment, il faut choisir une ligne politique.
07:27Justement, Joana Roland, le problème, c'est qu'un accord de non-censure
07:30avec un gouvernement qui est soutenu par la droite,
07:33ce n'est pas très vendeur pour votre électorat.
07:35C'est même plutôt compromettant.
07:37Il y a des choses sur lesquelles on peut discuter.
07:38Il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas transiger.
07:40Nos convictions, elles, ne sont pas à vendre.
07:43Jamais.
07:44Donc, nous l'avons dit ce matin.
07:45Ce n'est pas que je donne un petit bout pour faire plaisir à tout le monde.
07:48Allez, les socialistes, je vous donne un peu d'impôt sur les grandes fortunes.
07:51Mais par contre, vous aurez aussi un peu d'aide médicale d'État.
07:53Si c'est ça, pour nous, c'est non.
07:55Pourra-t-on se passer in fine d'une dissolution ?
07:58Est-ce qu'on n'y va pas tout droit ?
07:59Écoutez, nous ne la revendiquons pas.
08:02Nous ne la souhaitons pas, d'ailleurs.
08:03Pourquoi ? Parce que...
08:04Parce que vous n'êtes pas sûre d'augmenter vos troupes ?
08:06Non, pas du tout.
08:07Je crois que ce serait plutôt l'inverse pour tous.
08:09Vous pensez ?
08:10Parce qu'il n'y aura pas les mêmes accords avec la France insoumise, avec les écologistes.
08:15Le sujet, c'est comment on sort le pays de l'ornière.
08:18Donc, la dissolution, on ne la réclame pas.
08:20Mais par contre, on est prêts.
08:22Merci beaucoup.
08:22Merci à vous.
08:23Bien à vous.
08:23Bien à vous d'être venu sur notre plateau.
08:25Dans un instant dans RTL Soir, Florian Gazan récupère in extremis l'info qu'il ne fallait pas manquer.
08:30Elle concerne le Premier ministre.
08:32Et puis, plateau télé avec Isabelle Morini-Bosque.
08:34C'est la tentation du soir.
08:35A tout de suite.
08:37RTL pour analyser l'info.
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