00:00Bravo ! Parce que pour une fois, quand Michel Chevalet vient, généralement, c'est pas très gai,
00:06quand je le vois dans les couloirs, je dis « Oh, un avion s'est écrasé ! »
00:09Mais c'est vrai !
00:11Vous vous dites que ça !
00:15Je me dis d'abord, ça me fait plaisir de voir Michel, parce que je connais Michel,
00:19je l'ai rencontré en 1988 à TF1, et le bureau de Michel était à côté du bureau des sports.
00:26Et croyez-moi que les sports en 1988 à TF1, c'était folklorique !
00:31C'était une partie de football dans les couloirs !
00:33Exactement ! Mais Michel, là, va pouvoir nous parler de quelque chose qui s'est finalement bien terminé,
00:40puisqu'un vol parti de l'aéroport de Paris-Orly lundi a tourné plusieurs minutes, même quasiment une heure,
00:49au-dessus d'Ajaccio à cause d'un contrôleur aérien qui dormait.
00:52Ce contrôleur était le seul présent dans la tour de contrôle, c'est ça qui nous étonne,
00:56parce que s'il a un malaise, au moment de préparer son approche, l'équipage à bord de l'appareil s'est aperçu que la piste n'était pas éclairée.
01:02Le commandant a tenté d'entrer en communication avec la tour de contrôle, sans avoir un seul retour.
01:07L'appareil a pu finalement se poser à 0h35, le pilote d'avion a confié à Corse ce matin
01:12n'avoir jamais eu à gérer une telle situation en plusieurs décennies de carrière.
01:17Donc Michel, je disais, la première chose qui nous étonne, c'est qu'il n'y a qu'un contrôle aérien ?
01:21Qu'un contrôleur ?
01:22Non, ça dépend de l'activité. Disons que là, on était en fin de journée, il était aux alentours de minuit.
01:28Sur Flightradar, on voit qu'il n'y avait qu'un seul avion en l'air, donc il n'y avait pas d'encombrement.
01:34C'était celui-là, vous voyez.
01:35Donc, un seul contrôleur pouvait suffire.
01:37En fait, pour les raisons de sécurité, évidemment, on est toujours au minimum avec deux contrôleurs,
01:42et l'un peut se reposer, évidemment, pendant que l'autre est opérationnel.
01:46Alors, dans ce que vous dites, dans le tableau qui est dressé, il est exact, sauf que, sauf que, tout est contredit par un fait qui est incontestable,
01:57qui est l'enregistrement entièrement automatique de Flightradar.
02:02Je l'ai regardé en compagnie de deux pilotes d'Air France qui ont l'habitude de ça,
02:06et ils m'ont dit, cet avion n'a pas tourné une heure vers ce qu'on appelle un hippodrome,
02:11il a tourné un quart d'heure.
02:13Il n'a fait que trois tours, c'est-à-dire des attentes normales.
02:18Ça, ce n'est pas ce que dit le...
02:18Alors, écoutez, moi, j'ai interrogé ce matin Pascal, qui était passager de l'avion,
02:25écoutez ce qu'il nous a dit, Pascal Ruggiero, puisqu'il était avec nous sur l'antenne de CNews.
02:31Lorsque nous sommes arrivés à la verticale de la piste, le commandant de bord nous a prévenu que la piste était éteinte,
02:38il n'y avait aucune communication en radio, on ne savait pas du tout quoi faire en vol.
02:43À ce moment-là, le commandant de bord nous a prévenu qu'il ne comprenait pas, il n'y avait pas de radio,
02:47la piste éteinte, donc il tournait en rond autour de l'aéroport,
02:52et ensuite il a appelé les pompiers, toujours après saisir.
02:56Les pompiers sont partis voir sur la tour et plus de communication en radio avec les pompiers,
02:59donc on tournait toujours, le commandant de bord nous prévient en deuxième lieu qu'il pense dérouter sur Bastia,
03:07mais qu'il allait tout de même appeler la gendarmerie pour voir un peu ce qui se passait sur Ajaccio.
03:11Et les gendarmes sont montés à la tour et ont trouvé la personne en train de dormir.
03:19Ce n'est pas exactement votre version, Michel Sevalet.
03:22Faites très attention sur ces déclarations.
03:24C'est un passager.
03:25Voilà, un passager.
03:26Comment un passager peut-il savoir et affirmer que le commandant de bord a appelé les pompiers ?
03:33Vous ne savez pas comment il dit.
03:34Mais c'est le commandant de bord qui le dit.
03:36Il le dit.
03:37C'est lui.
03:37Moi je suis très étonnée de cette transparence.
03:40En général, quand on est dans l'avion, personne ne nous dit rien.
03:42Quand il y a des turbulences, ne vous inquiétez pas.
03:44Terminez Michel, terminez.
03:46Vous, on vous dit que c'est quoi votre version ?
03:48C'est qu'il ne s'est rien passé ?
03:49Ici ?
03:49Attendez, je ne dis pas ça.
03:51Il s'est forcément passé une autre chose.
03:53C'est un autre sujet.
03:56C'est pas passé.
03:57Attendez, c'est ce qu'il dit.
03:58En fait, c'est normal.
03:59Il y a quelqu'un qui dort.
04:00Le type ne dormait pas.
04:02Non, non, non.
04:02C'est proche.
04:03Il était en approche.
04:04Attendez.
04:05Il était en approche.
04:06Il était à 5000 pieds.
04:07C'est-à-dire à 2500 mètres d'altitude.
04:10Donc à ce moment-là, il entre en contact forcément avec la tour.
04:15Tour de contrôle.
04:15Pour dire, voilà, je suis le vol machin.
04:18Enfin, je suis en approche.
04:20Et la tour va lui répondre, ok, vous avez la clairance.
04:24C'est-à-dire, vous pouvez, c'est normal, vous pouvez vous poser le QNH, la pression atmosphérique et le temps, le vent, etc.
04:30Ça, c'est une procédure normale.
04:32Et vous serez sur la piste, mettons, 23.
04:34Or là, apparemment, ils étaient donc en approche.
04:37Et à ce moment-là, ils ont essayé en contact avec la tour.
04:41Et la tour ne répondait pas.
04:42Ah oui, dormez.
04:43C'était le point de départ.
04:44Et semble-t-il, mais je n'ai pas l'information, parce que l'aéroport d'Ajaccio que j'interroge n'en répond pas, la piste n'était pas éclairée.
04:53Et donc, apparemment, le commandant de bord, par sécurité, s'est mis en attente à 2500 mètres d'altitude, sur ce qu'on appelle des hippodromes, qui sont bien prévus.
05:03Ça ne se fait pas au hasard.
05:05Vous savez, en aviation, dès que vous improvisez, ça finit généralement mal.
05:09Il s'est mis donc en attente.
05:11Il a fait trois tours.
05:12Le temps qu'on rétablisse le contact avec les tours de conférence, il se pose tout à fait normalement.
05:17Écoutez, là, je viens de transmettre à Laurent Tessier, c'est Pascal Ruggiero, que j'avais appelé ce matin.
05:24Pascal Ruggiero.
05:24On va essayer de le rappeler, ce n'était pas prévu, puisque nous l'avions eu sur l'antenne de CNews, mais on va le rappeler, parce que cette version qu'il nous donnait ce matin, ce n'est pas un quart d'heure, c'est une heure.
05:38Cela dit, moi j'apprends quand même qu'avoir un contrôleur, simplement, même s'il n'y a qu'un avion, même s'il n'y a pas de trafic, c'est extrêmement dangereux.
05:49Parce que si ce contrôleur aérien a un malaise, il faudrait tout le temps à voir deux personnes, quoi qu'il arrive.
05:55Vous sauvez le problème de fond, qui sont par partie de ces privilèges, entre guillemets, des contrôles aériens, parce que c'est eux-mêmes qui décident de leur propre emploi du temps et de leur propre gestion.
06:08Mais dans 99,99% des défois, évidemment, deux personnes ne seront pas utiles, et c'est même 99,980, bon, mais c'est pour la foi, c'est un système de précaution.
06:25Il n'y a pas de loi, je suis allée regarder tout à l'heure, il n'y a aucun cadre légal qui exige, ça dépend de la taille de l'aéroport.
06:32Mais Elisabeth, ce que je dis, c'est une question de bon sens, puisque pour que l'avion se pose, il faut que le contrôleur aérien donne le signal, nous sommes d'accord ?
06:41Et bien si ce contrôleur aérien a un malaise, une crise cardiaque, qu'est-ce qui se passe ?
06:45On est bien d'accord, mais il n'y a pas de loi.
06:47Et si cet avion ne peut pas se poser, qu'il n'a plus assez d'essence pour aller à Bastia ou ailleurs ?
06:51Ce qu'on voudrait savoir, c'est que quelles ont été les conversations dans le poste de pilotage ?
07:03Est-ce qu'on arrive à le joindre, Pascal Ruggiris, est-ce qu'il est là, Laurent ? Il ne répond pas, il n'était pas prévenu.
07:11Et les pilotes m'ont dit, on a tout de même les radios, on a même le téléphone, on appelle l'aéroport, et surtout, on peut demander à être détourné et à aller se poser à Bastia ou à l'aéroport.
07:27Et ça ne se fait qu'avec l'autorisation du contrôle aérien régional, si ce n'est pas le local.
07:32Oui, mais s'il est minuit, enfin bon, bref.
07:35Bon, écoutez, en tout cas, il s'est pas passé quelque chose sur l'aéroport ?
07:40Voilà, merci. En tout cas, plus de peur que de mal, si j'ose dire, et ça s'est bien terminé.
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