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  • il y a 3 mois

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Transcription
00:00J'avais mes parents qui étaient toujours ensemble, j'avais ma petite sœur, j'avais mon copain, j'avais mon travail.
00:05Je voyais vraiment la vie en rose et en fait la vie elle a basculé d'un seul coup.
00:10Le 14 septembre 2021, j'ai reçu un appel de ma petite sœur qui avait 21 ans à l'époque,
00:15qui m'a dit qu'elle avait un cancer des ovaires.
00:17Elle a enchaîné plusieurs chimiothérapies pendant un an et demi,
00:21jusqu'à une opération qui avait duré plus de 8 heures en début d'année 2023,
00:25où là on avait vraiment un gros espoir de rémission jusqu'à ce qu'on apprenne qu'en fait son cancer avait repris au foie
00:31et que finalement ça ne servait à rien de s'acharner et que ma petite sœur était donc finalement condamnée.
00:37Dans ma famille, on n'était pas forcément familier avec le cancer des ovaires
00:41et surtout moi j'étais forcément très surprise que le mot cancer déjà arrive dans ma famille,
00:45mais surtout à ma petite sœur de 21 ans, j'aurais peut-être plus imaginé que ce serait,
00:49si on avait une mauvaise nouvelle, ce serait plutôt mes parents.
00:51Il y a différents cancers des ovaires en fait et celui-là était vraiment un cas très très rare
00:55parce que l'oncologue qui s'occupait de ma sœur avait remonté son dossier au niveau international
01:00avec des congrès à Chicago, etc. et ils n'avaient jamais vu cette forme de cancer,
01:05donc là pour le coup c'était vraiment la faute à pas de chance.
01:08Moi en tant que grande sœur, j'ai vraiment essayé d'endosser le rôle d'aidante,
01:12d'être le clown de la famille en plus de ma sœur qui au final, elle, était la personne malade,
01:17mais finalement c'était elle qui nous rassurait le plus alors qu'on pourrait penser que c'est l'inverse.
01:22Quand les mauvaises nouvelles tombent, voilà, on ne peut vraiment rien faire, on est très très impuissant,
01:26on ne peut pas prendre la douleur de la personne qu'on aime, on ne peut pas la soulager, on ne peut pas la soigner,
01:30donc c'est vraiment très très difficile de garder le moral aussi en tant qu'aidant.
01:35Le fait que ma sœur soit malade, ça prenait tous les aspects de ma vie, que ce soit mon couple,
01:38que ce soit être concentrée au travail, je n'arrivais plus à faire du sport, j'étais vraiment épuisée,
01:45et il y avait des fois où en fait j'avais envie de, je ne sais pas, de me faire renverser par une pâture,
01:51enfin pas qu'il m'arrive quelque chose de grave évidemment, mais juste un truc suffisamment grave, on va dire,
01:56pour que les personnes se rendent compte que j'ai besoin d'aide, en fait c'était vraiment un besoin d'appeler à l'aide.
02:00Effectivement nous on n'est pas malade et ça jamais, je m'en plaindrai évidemment,
02:04mais on a aussi besoin d'être soutenu et ce n'est pas juste, ok on est aidant et c'est une partie de notre vie,
02:09en fait non, ça prend toute notre vie. Si je devais prendre la parole de ma sœur, je pense que ce serait de vraiment profiter de la vie,
02:16profiter de ses proches, parce que c'est quelque chose qu'elle avait écrit du coup,
02:22que même si elle avait eu une vie courte, elle avait eu une vie où elle était aimée,
02:25j'essaie vraiment d'oeuvrer pour que ma sœur, ce soit vraiment une personne qui ne soit jamais oubliée,
02:31qu'on continue à parler d'elle, qu'elle marque les esprits et les cœurs.
02:36Les cancers gynécologiques, on en parle vraiment très peu, ça tend un petit peu à changer,
02:42ça permettrait aussi de mettre la lumière sur ça, de faire en sorte que peut-être les femmes,
02:46elles aillent plus se faire dépister, parce que les garçons, eux ça gonfle, c'est à l'extérieur, ça se voit,
02:52alors que nous c'est à l'intérieur et ça ne se voit pas.
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