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  • il y a 2 semaines
Robert Redford, icône du cinéma américain des six dernières décennies est mort à l'âge de 89 ans dans sa maison, dans les montagnes de l'Utah. Il avait fondé le "Sundance Film Festival" devenu la référence internationale du film indépendant. Il était l'une des plus grandes figures de Hollywood, près de 70 rôles et notamment sept films tournés avec Sydney Pollack.
Regardez L'invité d'Anne-Sophie Lapix du 16 septembre 2025.

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Transcription
00:00Anne-Sophie Lapix, RTL Soir.
00:03Un lion s'en est allé.
00:05C'est ainsi que Meryl Streep, qui avait été sa partenaire dans Out of Africa,
00:09salue ce soir la mémoire de Robert Redford.
00:11L'acteur est décédé chez lui à Sundance, dans l'Utah, à l'âge de 89 ans.
00:16Pour en parler avec nous, le grand invité de RTL Soir est Thierry Frémaux,
00:20délégué général du Festival de Cannes.
00:22Bonsoir.
00:23Bonsoir.
00:24D'abord, est-ce que Robert Redford était un habitué du Festival de Cannes ?
00:29Il l'a été, de façon intermittente, il l'a été dans les années 60.
00:33Il y a des photos très belles de lui, d'une sorte d'insouciance de l'époque.
00:39Et puis, il l'a été il n'y a pas si longtemps pour un film dont il était le héros,
00:46et il allait presque dire le héros unique, puisque c'est un homme perdu en mer.
00:51Et il a failli être là cette année, car il a voulu faire un...
00:58Il voulait venir pour faire un acte, une déclaration environnementale,
01:03pour dire qu'il fallait quand même tous se saisir de cette question du dérèglement climatique.
01:08Et on a bien senti d'ailleurs que ses hésitations tenaient un peu à sa santé.
01:13Il a fini par décliner notre invitation.
01:17Et puis voilà, on a appris cette nouvelle aujourd'hui.
01:20Et vous, quand l'avez-vous rencontré pour la première fois ?
01:22Je l'ai rencontré à l'occasion d'un dîner à Los Angeles, il y a très très longtemps, j'étais jeune.
01:29Il venait de lancer le festival de Sundance, puisque chaque fois que je le voyais, je lui disais
01:34« Nous sommes collègues », puisqu'il a lancé cet extraordinaire rendez-vous
01:39dans ses montagnes de Park City chaque mois de janvier.
01:43Et donc, ça l'amusait de savoir que nous, on trouvait qu'il faisait le même métier.
01:50D'ailleurs, tout plus grand festival du monde que nous sommes, le festival de Cannes,
01:55nous considérons que tous ceux qui font des événements de cinéma partout dans le monde
02:00font absolument le même métier.
02:02Stéphane Boutsoc, ce festival de Sundance, c'est un festival de cinéma indépendant.
02:06C'est un grand rendez-vous du cinéma indépendant aux Etats-Unis, dans une période où c'est
02:11très difficile de faire des films indépendants, notamment aux Etats-Unis.
02:15Mais Thierry Frémaux, il y a aussi un lien direct entre Redford et Cannes, via évidemment
02:20Sidney Pollack, c'est La Palme d'Or de 72 pour Jeremy Johnson.
02:23Oui, c'est ça.
02:25C'était la grande époque d'un cinéma indépendant américain, qui était aussi un cinéma
02:29mainstream, comme on dit, c'était un grand public, parce que le sujet s'imposait
02:34à tous, au cinéphile comme au public populaire.
02:39Et là, en plus, il y avait quelque chose d'incroyablement cohérent dans le choix de
02:44Robert Redford de faire ce film.
02:45D'abord, la fidélité qu'ils avaient mutuellement l'un pour l'autre, avec Sidney Pollack, qui
02:50leur donnera évidemment des films comme Le Cavalier Électrique, comme évidemment
02:53Out of Africa, et puis parce que c'était un peu sa vie, de vie dans les montagnes.
02:59Il a publié un livre assez rare, il y a maintenant quelques décennies, où il racontait, en photo
03:05et en texte, un long, long, long voyage à cheval.
03:09Et on pensait immédiatement à une sorte de cohérence, pas parce qu'il a joué The Sundance
03:15Kid, parce que le festival porte le nom de ce personnage fameux du film de George
03:20Roy Hill, Butch Cassidy et le Kid, mais aussi parce qu'il était américain.
03:27Et lors du concert de Bruce Springsteen au mois de juin à Marseille, Springsteen disait
03:34à 60 000 personnes, vous savez, l'Amérique est la même, l'Amérique n'a pas changé,
03:38l'Amérique reste la terre de l'utopie, du rêve, du futur, qui protège les migrants,
03:43qui protège les plus faibles.
03:45C'était ça, Robert Redford.
03:47On savait que Paul Newman était aussi ça.
03:50Mais Redford, il s'engageait, il militait, il faisait partie de commissions à l'ONU.
03:55Et la question du paysage de cette terre qu'il faut chérir et protéger, c'est un engagement
04:03qu'il a eu très tôt.
04:04Robert Redford, c'était un homme engagé.
04:07C'était aussi un très très bel homme.
04:10C'est une expression, Robert Redford, on peut le dire.
04:13Oui, oui.
04:14Et vous savez en plus que Jane Fonda a dit que de tous les partenaires avec qui elle a
04:19travaillé, c'est celui qui embrassait le mieux.
04:21Et on lui fait confiance.
04:24Vous voyez qu'il avait toutes les qualités.
04:26Oui, oui, on fait sa confiance à Jane.
04:28Autre d'ailleurs, femme très engagée.
04:31Donc, il y a ça, il y a cette espèce de génération.
04:34C'est pour ça que je disais que l'Amérique n'a pas changé.
04:37C'est-à-dire cette Amérique qu'on a aimée et qu'on a aimée grâce au cinéma.
04:41Moi, ma génération aimait le cinéma, c'était aimer le cinéma américain.
04:45Et Redford faisait partie de ses têtes de pont.
04:49C'était un homme assez rare.
04:51Ce n'est pas quelqu'un qui tournait beaucoup, beaucoup.
04:54Mais qui était de grande qualité, très imprévisible dans ses choix.
04:58Et pourtant, chaque fois, on se disait, bah oui, c'est évident que ce film-là était pour lui.
05:02Vous évoquiez tout à l'heure le film Out of Africa.
05:05Il a incarné également un couple mythique avec Meryl Streep, qu'il a d'ailleurs retrouvé dans d'autres films.
05:10Oui, Meryl, c'est pareil, elle doit être bien triste.
05:12Elle aussi, aujourd'hui, parce que c'est...
05:16En fait, avec la mort de Robert Redford, on entre aussi dans quelque chose qui va voir sans doute
05:22un certain nombre de grandes stars hollywoodiennes disparaître, parce que le temps a passé.
05:31Il est plus âgé que Meryl Streep, quand même.
05:34Oui, oui, oui, non, absolument, absolument.
05:35Mais non, je vous parle comme ça, parce que je trouve ça assez bouleversant, ce qui vient d'arriver.
05:45En plus, c'est quelqu'un qui, souvenez-vous de l'arnaque, qui était capable de faire des films
05:51qui marchaient incroyablement bien, quoi.
05:54Il a été le premier Gatsby, le magnifique.
05:56Et oui, il était là, il est avec nous, on a grandi avec lui, quoi.
06:05Thierry Frémaux, il y avait un lien aussi entre Redford et la France.
06:09D'abord, il avait reçu chez nous un César d'honneur en 2019.
06:12Et à cette occasion-là, il nous avait raconté sur RTL qu'il était venu dans ses jeunes années à Paris
06:17étudier la peinture quand il n'était pas du tout connu.
06:19Et je rebondis, parce que bientôt, il y a le Festival Lumière à Lyon qui vous est cher,
06:23où on honore le cinéma de patrimoine.
06:25On peut imaginer voir aussi le visage cette année de Redford sur un des écrans lyonnais.
06:32Oui, oui, parce que, bon, d'ici là, c'est l'an trois semaines.
06:34Mais d'ici là, on aura beaucoup, beaucoup rendu hommage à Robert Redford un peu partout.
06:38Je suis sûr que les télés vont le faire.
06:41Et plein d'exploitants, plein de gens de cinéma.
06:44Mais alors, c'est drôle ce que vous dites, parce que c'est vrai, en effet,
06:46que jeune apprenti peintre, et quand Anne-Sophie évoquait ses premières rencontres avec Cannes,
06:53en fait, sa première rencontre avec Cannes n'était pas une rencontre de cinéma,
06:56mais c'était à l'époque où il traînait, littéralement,
06:59désœuvré, désargenté, sur la côte d'Azur.
07:02Et il a raconté ça beaucoup.
07:04D'abord, il y avait le mythe frit-geraldien, émingouéien de la Riviera française.
07:12Mais il disait que personne ne s'intéressait à lui, ni à sa peinture.
07:15Et encore moins à lui.
07:17Et disait-il, les filles ne me regardaient pas.
07:19Donc après, quand elles se sont mises à me regarder,
07:21je repensais quand même à cette époque-là.
07:25C'est quelque chose qui pourrait donner courage à tous les jeunes gens,
07:28filles et garçons,
07:30de se dire qu'il ne faut pas perdre courage quand on a 18-20 ans
07:34et qu'on ne sait pas quoi faire de notre vie.
07:36Un jour, on devient Robert Redford.
07:38Vous parliez de son engagement.
07:39Donald Trump l'a rendu hommage aujourd'hui.
07:42Pourtant, on ne peut pas dire que c'était un ami de Donald Trump.
07:46Non, sans doute pas.
07:47J'arrive des Etats-Unis,
07:49je n'ai pas trouvé beaucoup à Hollywood de supporters de Donald Trump.
07:53Les gens disent qu'il faut attendre 4 ans.
07:56Donc la fin du mandat, si on a bien compris.
07:58Oui, c'est ça.
08:00Mais non, mais sans doute que Trump,
08:02qui a tout à fait le droit d'admirer Robert Redford,
08:07passait par-dessus ses propres engagements
08:09pour admirer quelqu'un qui n'était pas de son obédience politique.
08:14Mais on ne veut que lui conseiller
08:16de s'intéresser d'un peu plus près à Redford
08:20et que post-mortem, il puisse encore éventuellement l'influencer.
08:23Merci Thierry Frémeau, délégué général du Festival de Cannes,
08:27d'avoir évoqué avec nous la carrière de ce géant d'Hollywood.
08:31Merci à vous.
08:32Vous restez avec nous Stéphane Boutsoc dans un instant dans RTL Soir.
08:35Vous nous conseillerez 3 films de Robert Redford,
08:38à voir ou à revoir.
08:39Ce sera la tentation du soir.
08:41Et puis Florian Gazan sera également avec nous.
08:43Il a repéré l'info qu'il ne fallait pas manquer.
08:44A tout de suite.
08:45RTL Soir
08:47Et puis Florian Gazan
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