Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 3 mois

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour et bienvenue Marine Le Pen.
00:05Bonjour.
00:06C'est votre grande interview ce matin sur CNews et Europe 1.
00:08Vous êtes la présidente du groupe RN à l'Assemblée Nationale.
00:11Et Madame Le Pen, cet entretien intervient dans un moment particulier de troubles sociaux, de violences aussi à l'égard de nos forces de l'ordre et de grandes instabilités politiques.
00:20A ce sujet, vous serez reçu demain par Sébastien Lecornu dans le cadre de ses consultations avec différents partis.
00:25Le nouveau Premier ministre qui appelle à la rupture, mais auquel vous ne prédisez pas une grande longévité à Matignon.
00:31Est-ce à dire que demain c'est un entretien pour la forme, pour rien ?
00:35Non, c'est un entretien pour porter la voix des 11 millions d'électeurs du RN, pour porter la voix du premier groupe de députés à l'Assemblée Nationale.
00:46Et pour dire à M. Lecornu que si la rupture consiste à un retour aux sources socialistes, parce qu'en été le socialisme c'est la source du macronisme,
00:58et bien c'est contraire en réalité à l'aspiration majoritaire du pays.
01:04Et donc ça ne peut qu'entraîner évidemment la perpétuation d'une crise politique et d'une crise sociale dont il sera certainement la victime.
01:13Il y a encore quelques jours Marine Le Pen et l'ensemble du RN, vous affirmez que la censure n'était pas automatique, qu'il n'y avait pas de censure a priori.
01:21Pourquoi le ton, la stratégie a-t-elle changé ? Pourquoi le ton se fait plus menaçant ?
01:25C'est-à-dire que M. Lecornu est arrivé en disant qu'il allait faire une rupture, nous avions cru que c'était une rupture avec le macronisme.
01:32Vous y avez vraiment cru ?
01:33On a voulu le croire, parce qu'en réalité nous sommes de bonne composition.
01:39Mais on s'est très vite rendu compte qu'il y aurait une persévérance dans les politiques macronistes,
01:49ce qui de la part de M. Lecornu, qui est quand même un des plus proches d'Emmanuel Macron, n'est pas non plus, vous avez raison, très étonnant.
01:56Mais c'est évidemment très grave, parce qu'aujourd'hui la France s'enfonce dans une crise qui est économique, budgétaire, migratoire, sécuritaire,
02:07et aujourd'hui politique, qui peut, si ça continue comme ça, se transformer en crise de régime.
02:13Donc pas d'illusion sur la rupture promise. Et vous avez dit avant-hier, lors de votre meeting à Bordeaux, Marine Le Pen,
02:20c'est soit la dissolution, soit la démission. Que répondez-vous à ceux qui vous disent
02:23« Eh bien, vous êtes passé avec armée, bagage dans le camp du chaos ? »
02:26C'est-à-dire que je passe avec armée, bagage, dans un endroit que je n'ai jamais quitté,
02:31qui s'appelle la Constitution française. Donc je suis désolé de rappeler à ceux qui racontent cela,
02:37que la Constitution de la Ve République est particulièrement bien faite,
02:43et qu'elle prévoit, en cas de blocage, en cas de crise politique, ou en cas de crise sociale d'ailleurs,
02:49un certain nombre de leviers. Il y a la dissolution, et si la dissolution n'est pas suffisante,
02:54il existe la démission potentielle du président de la République,
03:01et la voie du référendum d'ailleurs, qui a été, comment dire, évoquée par Emmanuel Macron,
03:08à de multiples reprises, et évidemment, jamais mise en œuvre.
03:11Nous allons en parler. Le Premier ministre, malgré toi, a annoncé quelques mesures,
03:14Marine Le Pen, fin des avantages des anciens ministres, et plus largement,
03:17Sébastien Lecornu veut donner des gages à la gauche, avec la taxe Zuckmann,
03:21pour le prochain budget. Rappelons à nos auditeurs et téléspectateurs,
03:24c'est une taxe de 2% sur les patrimoines excédant 100 millions d'euros,
03:28comme le propose l'économiste Gabriel Zuckmann.
03:31Est-ce que, clairement, vous êtes pour cette nouvelle imposition ?
03:34Alors, permettez-moi d'abord de répondre à la première partie de votre question.
03:41J'adore, ils ont supprimé les avantages pour les anciens ministres,
03:44c'est drôle, parce que nous avions proposé ça en commission mixte paritaire,
03:48par la voie d'un amendement, et qu'ils ont tous voté contre, sauf LFI d'ailleurs.
03:53Donc, tout d'un coup, la raison ou la sagesse leur revient.
03:57Concernant la taxe Zuckmann, notre problème essentiel,
04:02c'est qu'elle touche évidemment les biens professionnels.
04:05Nous avons, nous, une autre proposition, que nous avons effectuée à plusieurs reprises,
04:10qui permet de préserver la résidence principale ou unique,
04:15qui est un concept que nous avons inventé,
04:19parce que parfois on a une résidence unique,
04:22mais dans laquelle on ne vit pas, qui n'est pas sa résidence principale,
04:25de protéger les biens professionnels,
04:28et d'exonérer 75% de la détention des parts de PME et d'ETI.
04:36Ça s'appelle l'impôt sur la fortune financière.
04:39Et encore une fois, ça permet...
04:41Donc vous êtes pour un nouvel impôt ?
04:43Oui, mais je pense que l'ensemble...
04:46Je pense qu'il n'est pas anormal
04:48que ceux qui sont les plus riches dans notre pays
04:53participent au règlement des difficultés.
04:58Enfin, ce serait tout de même étonnant,
04:59ce n'est pas un totem d'immunité quand même,
05:01d'avoir une très grosse fortune, vous voyez.
05:03Ce serait étonnant qu'on demande des efforts aux uns et aux autres,
05:07et que les seuls à qui on n'en demande pas
05:09seraient en l'occurrence ceux qui ont un gros patrimoine.
05:12Vous estimez que les plus riches, Marine Le Pen,
05:15sont avantagés dans notre pays par rapport aux plus...
05:17Non, je dis que tout le monde doit participer
05:20et qu'il est assez naturel, de bon sens,
05:23de considérer que ceux qui ont le plus,
05:25évidemment, participent également.
05:27Dans un pays aussi impliqué que la France.
05:28Mais ce que je veux, mais ce que je ne veux pas,
05:30en revanche, ce que je veux,
05:33c'est la suppression de l'impôt sur la fortune immobilière.
05:35Parce que l'impôt sur la fortune immobilière,
05:38en réalité, ça dépossède les Français
05:40du patrimoine immobilier de notre pays,
05:42au bénéfice de qui ?
05:43Au bénéfice des assurances,
05:45des fonds de pension américains,
05:47ou je ne sais quoi d'autre.
05:48Donc je pense que les Français doivent rester
05:50propriétaires de leur patrimoine.
05:52Et donc, taxer l'immobilier,
05:55mais ne pas taxer la fortune financière,
05:59m'apparaît pour le coup être une sottise.
06:01Dans un pays, comme vous dites,
06:03où depuis 2017, quand même,
06:06les dividendes et les rachats d'actions
06:07ont augmenté de 114%.
06:10Malgré tout, vous proposez un impôt en plus.
06:12Qu'est-ce que vous répondez Marine Le Pen
06:13à ceux qui, ce matin, se disent
06:15LFI, veulent faire la poche aux plus riches.
06:17Vous, vous demandez un effort aux plus riches.
06:19En fait, c'est un vieux socialisme fiscal
06:21qui est repeint en bleu marine.
06:22Oui, mais d'accord, mais on fait comment ?
06:24Alors, on supprime tous les impôts ?
06:26Moi, je pense, encore une fois,
06:28que cette transformation de l'IFI en IFF,
06:34qui va permettre de dégager 3 milliards,
06:37mais qui protège les biens professionnels,
06:40protège la résidence principale ou unique,
06:42protège les investissements dans les TPE,
06:46dans les PME et les ETI,
06:49est une bonne chose.
06:50C'est un bon impôt,
06:52qui n'est pas un impôt toxique.
06:53Un bon impôt ?
06:54Oui.
06:54C'est un équilibre que vous...
06:55Oui, il y a des bons impôts,
06:57parce que derrière,
06:58il y a des bonnes dépenses sociales, vous voyez.
07:00Donc, à un moment donné,
07:01les bonnes dépenses sociales,
07:02elles doivent être financées
07:03par des bons impôts,
07:04c'est-à-dire des impôts
07:05qui ne sont pas toxiques.
07:07En revanche, il y a des mauvaises dépenses
07:09qui sont faites,
07:11et ce sont ces dépenses toxiques
07:13auxquelles nous voulons nous attaquer,
07:15et vous le savez,
07:17selon 4 axes,
07:18la contribution nette à l'Union Européenne,
07:21le coût de l'immigration,
07:23le train de vie de l'État,
07:25et la fraude.
07:29Parce que la fraude,
07:30c'est un vol organisé,
07:31en fait, des moyens des Français.
07:33Marine Le Pen,
07:33est-ce que vous n'êtes pas coincée,
07:35en réalité,
07:35parce que certains,
07:36dans votre parti,
07:37et le premier d'entre eux,
07:38Jordan Bardella,
07:39a des accents pro-business,
07:40et une partie de votre électorat populaire
07:42veut que vous alliez plus loin,
07:43y compris sur la taxe de travail.
07:44Mais c'est tout de même étonnant.
07:46Vous ne croyez pas
07:47qu'il y a des grands chefs d'entreprise
07:49qui sont prêts à faire un effort ?
07:51Bien sûr, mais vous voulez en parler en ce moment ?
07:51Ils sont prêts à faire un effort,
07:53mais vous voulez pourquoi ?
07:55Je vais vous dire pourquoi.
07:56Parce qu'en réalité,
07:56le problème n'est pas le consentement à l'impôt,
07:58y compris de ceux qui ont
07:59les plus gros patrimoines.
08:01Véritablement,
08:01le problème,
08:01c'est le consentement à la dépense.
08:03C'est-à-dire que les Français,
08:04du grand chef d'entreprise
08:06à l'ouvrier,
08:08du salarié,
08:10au professeur,
08:11du médecin à l'infirmière,
08:13ils ne veulent plus
08:14qu'on leur demande de l'argent
08:16pour payer une politique d'immigration
08:19dispendieuse,
08:21et encore une fois,
08:22qui a des conséquences dramatiques
08:23sur notre pays.
08:24ils ne veulent pas verser
08:2610 milliards,
08:29voire multiplier la contribution nette
08:31de l'Union Européenne
08:32par 3 en l'espace
08:34de 8 années,
08:36alors même que l'Union Européenne
08:38envisage de baisser la PAC
08:39pour nos agriculteurs,
08:41impose le Mercosur,
08:43impose le CETA,
08:45impose des accords
08:46avec les États-Unis,
08:47qui sont des accords dramatiques
08:49en matière de droits de douane.
08:50ils ne sont plus d'accord
08:52avec ces dépenses-là.
08:54Mais si on règle,
08:55et moi je m'y engage,
08:56si on règle cela,
08:57si on leur dit,
08:58écoutez,
08:59avant de vous demander
09:00de toute façon
09:01un effort supplémentaire,
09:03nous allons déjà
09:04faire l'ensemble
09:04des économies
09:06qui doivent être...
09:07Je suis absolument convaincue
09:08que vous promettez...
09:09Mais exactement,
09:10c'est exactement cela
09:11et je pense qu'une grande majorité
09:13de Français
09:13sera d'accord pour cela.
09:15En tout cas,
09:15du côté du Prémi,
09:16ce sont des gâches donnés
09:17à la gauche
09:18avec cette taxe Zuckmann.
09:20Parlons des socialistes
09:21qui se reprennent...
09:21Tout ça, c'est symbolique
09:24en réalité.
09:25Je veux dire,
09:25ils sont en train...
09:26Il y a des symboles
09:26qui disent lourds.
09:27Mais vous avez raison,
09:28mais ils sont en train,
09:29même si c'est toxique,
09:31ils sont prêts
09:32à donner des victoires
09:33en réalité symboliques
09:35aux partis socialistes
09:36pour quoi ?
09:37Pour durer,
09:38pour rester en place.
09:39Donc en réalité,
09:40le premier...
09:42Comment dire ?
09:43Le premier objectif
09:44de ces gouvernements,
09:45rester en place.
09:46Mais ce n'est pas une politique
09:47pour le pays,
09:48ça rester en place.
09:49Vous voyez ?
09:50Ce n'est pas une politique
09:50pour le pays,
09:51c'est une politique
09:51pour eux-mêmes.
09:52Hier, le député
09:53du Bloc central,
09:53Sylvain Maillard,
09:54disait,
09:55pardonnez-moi,
09:56c'est son mot,
09:56c'est une connerie
09:57cette taxe Zuckmann,
09:58mais il faut qu'elle passe
09:59parce que le coût
10:00d'un non-budget
10:01serait plus important
10:02que cette taxe-là.
10:04Mais il n'y a pas
10:04de non-budget,
10:05ça n'existe pas
10:05et M. Maillard
10:06le sait très bien,
10:07il y a toujours un budget.
10:08Mais non,
10:09ce qu'il veut dire,
10:10c'est que c'est une connerie,
10:10mais ils vont le faire quand même
10:11parce que ça permet
10:13d'obtenir un accord
10:15de non-censure,
10:16c'est-à-dire qu'en réalité,
10:18l'accord de désistement
10:21qui a été passé il y a un an
10:23s'est transformé au fur et à mesure
10:25en accord de gouvernement
10:27et on va se retrouver
10:28avec un Bloc central
10:31appuyé et aidé par LR,
10:34et appuyé et aidé
10:35par le Parti Socialiste.
10:37Ça rappellera quand même
10:38aux Français
10:38quelques bons souvenirs,
10:39l'UMPS, etc.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations