- il y a 2 semaines
Ils étaient 200 000 ce 10 septembre à manifester partout en France, avec un mot d'ordre : Bloquons tout !
Un mouvement né au coeur de l'été sur les réseaux sociaux, vite devenu viral après les annonces budgétaires de François Bayrou.
Des collectifs se forment, des groupes hétéroclites qui crient leur colère et leur ras le bol des politiques. Une nébuleuse qui ne veut être récupéré par aucun parti, aucun syndicat.
Nous sommes partis à la rencontre de ces français : il sont ouvriers, étudiants, employés ou agriculteurs, à Limoges, Besançon, Paris et Rouen.
Des femmes et des hommes qui ont accepté nos caméras pour nous expliquer les raisons de leur colère.
Un reportage réalisé par Hélène Bonduelle avec Céline Crespy, Clément Perrouault, Maité Frémont, Stéphanie Depierre.
Chaque mois, LCP le Mag vous plonge dans l´application des lois, les grands dossiers d´actualité qui font débat à l´Assemblée nationale ou les coulisses des campagnes électorales.
Un mouvement né au coeur de l'été sur les réseaux sociaux, vite devenu viral après les annonces budgétaires de François Bayrou.
Des collectifs se forment, des groupes hétéroclites qui crient leur colère et leur ras le bol des politiques. Une nébuleuse qui ne veut être récupéré par aucun parti, aucun syndicat.
Nous sommes partis à la rencontre de ces français : il sont ouvriers, étudiants, employés ou agriculteurs, à Limoges, Besançon, Paris et Rouen.
Des femmes et des hommes qui ont accepté nos caméras pour nous expliquer les raisons de leur colère.
Un reportage réalisé par Hélène Bonduelle avec Céline Crespy, Clément Perrouault, Maité Frémont, Stéphanie Depierre.
Chaque mois, LCP le Mag vous plonge dans l´application des lois, les grands dossiers d´actualité qui font débat à l´Assemblée nationale ou les coulisses des campagnes électorales.
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00:00Ils étaient 200 000 ce 10 septembre à manifester leur colère partout en France avec un mot d'ordre
00:07bloquant tout. Face à eux, un dispositif policier impressionnant, 80 000 membres des forces de
00:15l'ordre déployées. Derrière certaines images des affrontements qui ont émaillé la journée,
00:21derrière les discours de fermeté du ministre de l'Intérieur dénonçant un mouvement récupéré
00:26par l'extrême gauche, que s'est-il vraiment passé ? Qui sont ces hommes et ces femmes qui se sont
00:32mobilisés ? Alors que l'injustice sociale et la pauvreté explosent, agissons tous ensemble pour faire changer les choses
00:41en nous unissant pour bloquer le pays. Nous sommes allés à la rencontre de ces Français, à Limoges, Besançon,
00:49Paris ou encore Rouen. Ils sont étudiants, ouvriers, agriculteurs, employés. Leur mobilisation est-elle le
00:58début d'un mouvement de plus grande ampleur, comparable à celui des Gilets jaunes ?
01:03Si l'usine vraiment s'arrêtait, ça ferait plus de bruit que trois abribus cassés dans la rue.
01:09Peu importe la raison, aujourd'hui, les colères convergent.
01:12Et ça, on le voit et c'est tant mieux. Et après, on va voir ce que ça va donner.
01:15Ça va servir à se faire entendre. C'est bien de se faire entendre. On est là.
01:21Des femmes et des hommes qui n'ont plus confiance dans les médias, mais qui ont exceptionnellement
01:26accepté nos caméras pour expliquer les raisons de leur colère.
01:31On va gagner ! Eh, si on veut que ça change, il faut venir là !
01:36Manu, casse-toi de là, pas contre les financiers. Il est temps d'arrêter de gratter les populaires.
01:43Bon, il fait déjà bon.
01:43Ça, c'est bien.
01:46Logiquement, la dernière AG, on était 40. Là, on doit être quand même beaucoup plus.
01:51J'espère.
01:52Tous les groupes.
01:53J'espère quand même que les gens vont venir et commencent à se bouger un petit peu.
01:57Ça va donner le ton sur le 10. S'il y a du monde là, il y aura du monde pour le 10.
02:04Voilà le fameux rond-point.
02:06On ne peut pas klaxonner parce qu'on n'a pas de klaxon.
02:07Oui, on n'a pas de klaxon. Il n'y en a plus.
02:10Pas besoin de klaxonner. Ici, tout le monde connaît Frédéric Vuillaume.
02:16Ça va ?
02:17Oui, ça va.
02:19Bonjour.
02:20Gilet jaune de la première heure, il passe quasiment tous ces samedis sur ce rond-point depuis 7 ans.
02:29C'est un symbole de la lutte.
02:31Donc forcément, les groupes de Besançon ont choisi de venir ici pour l'Assemblée Générale pour le 10.
02:36Cette fois, ce ne sont plus seulement des gilets jaunes sur le rond-point, mais un mouvement un peu hétéroclite baptisé « Bloquons tout ».
02:45Il y a des gens qu'on n'a jamais vus. Et ça, c'est important. Parce que souvent, on se connaît dans le mouvement militant et tout ça.
02:52Et là, il y a plein de gens qu'on ne connaît pas.
02:55D'ailleurs, rares sont ceux qui acceptent de parler aux journalistes. Frédéric, lui, se prête au jeu.
03:02Les gens n'ont ras-le-bol du gouvernement, ras-le-bol du fait que c'est toujours les mêmes qui payent.
03:09On nous supprime des jours ferrés, on veut nous supprimer la cinquième semaine de congé payé.
03:14Alors qu'il y a énormément d'argent en France, nous, ce qu'on veut, c'est du blocage d'économie.
03:19À quatre jours de la grande mobilisation, ils sont de plus en plus nombreux sur le rond-point.
03:26250 personnes vont voter pour leur mode d'action.
03:29Salut tout le monde, venez un petit peu vous réunir.
03:33Clairement, c'est à chacun de prendre la parole, à proposer des idées pour le 10.
03:38Donc la parole est libre, tout le monde peut prendre la parole.
03:42La parole est libre, mais elle va s'exprimer loin des micros et des caméras.
03:48Ceux qui veulent que l'ensemble des médias restent.
03:54Maintenant, ceux qui veulent que les médias partent, levez la main.
03:57Pas question de dévoiler les actions.
04:03Nous ne connaîtrons que le strict minimum.
04:08Donc c'est rassemblement ici à 6 heures du matin, le mercredi 10 septembre.
04:14Et du coup, après, il y a des actions qui vont se mettre en place suivant le monde qui sera là.
04:18La majorité veut faire des blocages et tenir le blocage.
04:21Puis après, dès que les forces de l'ordre sont là, on s'en va.
04:26On n'est pas là pour se faire taper sur la gueule, clairement.
04:29Mais combien seront-ils le 10 à Besançon ?
04:33Il va falloir mobiliser.
04:35Bon, on va tracter.
04:37On va tracter.
04:37Tous les deux agents d'entretien dans un lycée, Frédéric et Stéphanie se sont rencontrés dans les manifs Gilets jaunes.
04:47Et depuis, ils sont de tous les combats.
04:50C'est vrai, ça nous prend tout notre temps.
04:53Surtout toi, ça prend tout ton temps.
04:55Ton temps, c'est...
04:57Et puis pour notre couple aussi, c'est énorme.
05:04T'y crois, t'y crois, mais moi j'ai plus de mal, franchement, à y croire.
05:09Moi je ne suis pas comme tu dis.
05:11J'y crois beaucoup, moi.
05:12Derrière les murs de l'Institut de géographie à Paris, des étudiants y croient dur comme fer.
05:21Sinon, il y aura le rassemblement à la Sorbonne.
05:22Dans quelle mesure on ne peut pas l'accrocher sur la Sorbonne ?
05:25Moi je trouvais ça pas mal sur le périphère.
05:26Mais sur le périphère, en vrai, moi j'aime bien, mais je trouve que ça fait loin des facs, tu vois.
05:30Félix, Justine et Alice sont en master.
05:34Et d'une façon ou d'une autre, le 10 septembre, ils veulent en être.
05:39Du coup, on va mettre étudiants pas contents.
05:43Leur colère, c'est ce budget dédié aux universités qui a baissé de 15% par rapport à l'an dernier.
05:50Moins 5 milliards d'euros.
05:53On est obligé de faire un master, et en même temps il y a trois places à venir en master, parce qu'il n'y a pas de turc.
05:57En gros, Macron, ce qu'il veut, les différents ministres, etc., c'est nous mettre dehors de l'université, nous mettre le plus vite au travail.
06:03Sans compter que les étudiants subissent de plein fouet l'inflation.
06:07Même les étudiants qui ont la bourse maximum vivent 600 euros en dessous du seuil de pauvreté.
06:11Et c'est aussi pour ça qu'on se retrouve au juin, le 10 septembre.
06:15Monsieur Bayrou, il prévoit une année blanche avec ses 40 milliards d'euros.
06:19Nous, on lui dit qu'on fera une année rouge de mobilisation.
06:21À Moins 5, de Bloquantou, leur banderol est prête.
06:27Les trois étudiants espèrent d'ici là que le gouvernement Bayrou n'existera plus.
06:36À 120 kilomètres de là, à Rouen.
06:39J'ai commencé, j'ai porté les sacs de ciment sur des chantiers.
06:46J'ai fait plein de boulots différents.
06:47J'ai été embauché ici, j'avais déjà 35 ans.
06:50J'étais militant révolutionnaire avant même de travailler.
06:5625 ans que Frédéric Potte-Guser travaille chez Renault-Cléon.
07:01Ici, on fabrique des boîtes de vitesse et des moteurs de voiture.
07:04Le plus gros employeur de la région.
07:08Mais depuis quelques années, ce délégué CGT est inquiet
07:11pour l'avenir des 3000 ouvriers de l'usine.
07:17On voit, quand j'ai commencé à travailler par rapport à maintenant,
07:20la perte de pouvoir d'achat, alors que j'ai fait que progresser.
07:22J'ai commencé, j'avais rien.
07:24Et je finis, voilà, je finis technicien supérieur
07:28avec un pouvoir d'achat bien inférieur à ce que j'avais quand j'ai commencé.
07:32Salaire bloqué, licenciement en chaîne.
07:36Les effectifs ont été quasiment divisés par deux en cinq ans.
07:41Alors la CGT Renault-Cléon, majoritaire dans l'usine,
07:45a suivi le mot d'ordre de sa Confédération nationale.
07:48Soutenir le mouvement Bloquantout.
07:51Franchement, le plus grand service qu'on pourrait rendre au mouvement là,
07:55c'est de réussir que la grève s'ancre dans Cléon.
07:59Et si l'usine vraiment s'arrêtait, ça ferait parler.
08:01Ça ferait plus de bruit que trois abribus cassés dans la rue.
08:07Mais pour ça, il faut convaincre les salariés.
08:13Frédéric rejoint ses collègues pour une opération collage autour de l'usine.
08:18On essaye de convaincre que ça vaut le coup, déjà, d'arrêter le boulot.
08:23En fait, les résignés, les révoltés, on les a.
08:25Il faut qu'on trouve le bon remède, la bonne tactique pour les faire sortir.
08:28L'objectif du syndicat, c'est la grève générale.
08:33La seule manière, selon eux, de bloquer l'économie.
08:35Et des contacts avec les boîtes du coin, on en a eu un petit peu ?
08:41De mon côté, non.
08:48Si le mouvement, il démarre et qu'il est massif, il ne faut pas s'en faire.
08:50Tous les syndicats, ils seront là.
08:51Et en tout cas, moi, un truc qui me fait chaud au cœur, c'est que la plupart de ceux qui avaient prévu de venir le 10,
08:57le cinéma de Bérou, le 8, le vote de conférence, etc., ils n'en ont rien à cogner.
09:01Ce n'est pas leur problème.
09:02Pour eux, ça ne change rien.
09:04Avant, après Bérou, on sera attaqués.
09:06Ils en ont parfaitement conscience.
09:08Donc, on ne changera pas la totalité de ce gouvernement.
09:10Ce sera toujours des petits pions pour nous donner des fausses réformes
09:13qui pensent nous arranger, mais qui ne nous arrangeront pas du tout.
09:16Je pense que les Français l'ont compris, les salariés l'ont compris.
09:19Et maintenant, c'est un vrai mouvement qui doit se créer, en fait.
09:22Ils sont en colère, ils ont envie d'exprimer cette révolte.
09:25Ben, c'est...
09:26La question ne se pose même pas.
09:28On est avec eux, point la ligne.
09:30Le syndicat sera-t-il bien accueilli par le mouvement Bloquantou ?
09:35Près du plateau de Mille Vaches...
09:41Livre-et-Pi !
09:44Dans la campagne Limousine.
09:45Les filles, venez me voir !
09:49C'est 200 brebis sur un système plein air, sans engrais, sans chimie,
09:57basé sur la pousse de l'herbe, avec en race pure limousine.
10:02Ça peut bien marcher, mais on n'est pas très encouragés non plus.
10:07Frédéric Mario pratique une agriculture raisonnée,
10:11en phase avec ses convictions écologistes.
10:15Elle s'est installée ici il y a 15 ans, mais depuis sa séparation il y a 5 ans, tout a changé.
10:25Oui, je suis toute seule !
10:26Tout doit être amené avec les bras.
10:29Et à force, c'est difficile !
10:33Si économiquement elle s'en sort, c'est au prix d'un travail sans répit, 7 jours sur 7.
10:39L'an dernier, elle a failli tout plaquer.
10:42Je ne sais pas trop quoi faire d'autre, puis j'aime bien ce que je fais, j'ai une certaine connaissance.
10:46Mais garder la ferme comme ça, c'est compliqué quoi.
10:49Là, moi, mon problème de bras, c'est aussi un problème de renouvellement des générations et d'accès aux fonciers.
10:54Si l'agriculture a été présentée, enseignée différemment peut-être depuis 20 ans, peut-être que ces systèmes d'élevage à l'herbe auraient plus la cote quoi.
11:02Ce n'est pas ça qu'a enseigné dans les lycées agricoles comme système.
11:06C'est cette agriculture à taille humaine, loin des grandes exploitations industrielles que l'éleveuse veut défendre.
11:14Alors aujourd'hui, elle bichonne son tracteur.
11:17Frédérique se prépare à une journée pas comme les autres.
11:21Je prépare tout pour la mobilisation, pour ne pas avoir de soucis techniques avec le tracteur, les pneumatiques.
11:27Après, c'est la base, les pneumatiques, le carburant, les papiers, pour être prête.
11:32Elle n'a manifesté qu'une seule fois dans sa vie, contre l'installation d'une mine.
11:38Membre d'aucun parti, d'aucun syndicat, elle a été convaincue par ses voisins, engagée à la Confédération Paysanne, un syndicat de gauche.
11:49Un ras-le-bol du néo-capitalisme, le ras-le-bol du profit quoi qu'il en coûte,
11:54le quoi qu'il en coûte pour gagner des sous au détriment du social, de l'environnement et de tout ça.
12:00J'y vais sous l'étiquette agricole, parce qu'il y a des choses à faire en agriculture.
12:04Mais c'est vrai que j'y vais aussi comme citoyenne française, en tant qu'électeur, électrice,
12:10qui a voté à gauche et qu'il n'y a pas un gouvernement de gauche.
12:16Non seulement la ligne politique ne va pas, mais en plus il n'y a pas de gouvernement réellement, ça bloque tout.
12:20Voilà. Et on n'avance pas, alors que c'est urgent de faire des choses, d'agir.
12:27Le jour J, c'est à bord de son tracteur que l'éleveuse ira bloquer.
12:34Sur les ronds-points de Besançon, Frédéric et Stéphanie ne sont pas seulement tombés amoureux.
12:39Ils ont aussi créé un cercle soudé de compagnons de lutte.
12:43Et lorsqu'ils dînent ensemble, le feu des gilets jaunes couvre toujours.
12:48Et le rejet des élites n'est jamais loin.
12:51Au rond-point, on en parle. La plupart, voilà, personne n'a confiance au parti politique.
12:56Ni au syndicat.
12:57Oui, ni au syndicat, au central syndical.
12:59Et c'est sans doute le point commun des participants à Bloquantou.
13:05Un mouvement venu des citoyens.
13:07La première fois qu'on l'a entendu, c'était sur les réseaux, sur Facebook.
13:11Oui.
13:12Ça a eu le mérite de fixer une date pour que tout le monde se mette dessus.
13:17Et voilà, même si on ne sait pas trop d'où elle vient, on l'apprend et on s'en saisit
13:22pour montrer qu'on en a ras-le-bol et qu'il y a un moment, il faut changer de politique.
13:28Il faut redonner la parole au peuple.
13:31Peut-être que tous ceux qui n'ont pas osé sortir en 2018 se disent, là, il faut qu'on fasse quelque chose.
13:37Parce que ça va de plus en plus loin.
13:39C'est la même chose que mon collègue qui me disait, moi, je ne sors jamais.
13:42Moi, je ne fais jamais grève.
13:43Je ne vais jamais.
13:44Et là, il m'a dit, je sors, je vais, je fais grève, je suis, il y en a ras-de-bol.
13:52Allez, il y a un bon petit plat de chez nous.
13:54C'est les patates, de la concoyotte, de la saucisse de morteau.
13:58Oui.
13:59Et le petit slogan des francs-contois.
14:02Francs-contois, rends-toi, n'aime ma foi.
14:05Ça veut dire que ça montre la détermination, on ne se rendra pas.
14:10Santé, bon ben, santé.
14:12À la lutte.
14:13À la lutte, oui.
14:14C'est quoi qu'elle dit, la dédée, quand elle trinque ?
14:16La mort à Macron.
14:19Pour eux, celui qui cristallise la colère, c'est le président de la République.
14:24Demain, elle est sur le front de point.
14:25Voilà.
14:26Demain, elle est sur le front de point.
14:27Tu la tiendras ?
14:28Je la tiendrai.
14:29Bon, on va la poser.
14:30Retour avec Félix, Justine et Alice dans le 20e arrondissement de Paris.
14:37Les trois étudiants ont répondu à une invitation lancée par le mouvement Bloquons-Tout, fêter le départ de François Bayrou devant toutes les mairies de France.
14:48180.
14:48C'est l'approbation, 194.
14:52C'est quand même beaucoup.
14:54Oh !
14:55Prochaine étape, Macron, du coup.
14:58Macron, c'est parti, on va le chercher, je m'intive.
15:03Pas d'effusion de joie pour autant.
15:06Leur priorité, c'est d'aller à la pêche aux informations pour la préparation des blocages.
15:11Demain, il y a 27 universités où il y a des AG.
15:14C'est inédit.
15:15Il n'y a jamais eu autant d'AG en septembre.
15:17On a commencé les cours il y a parfois quelques jours seulement.
15:20Parfois, il n'y a même pas cours et il y a des AG.
15:22Il y a déjà une AG.
15:22Il y a une très colère.
15:24Et ça, on le voit et c'est tant mieux.
15:25Et après, on va voir ce que ça va donner.
15:26Au milieu des sympathisants LFI, communistes, proches de leurs idées,
15:39ils rêvent d'un grand mouvement qui peut réveiller les consciences.
15:44Moi, je vois à quel point cette mobilisation des Illes-Jeunes,
15:47elle a eu un effet sur moi et m'a fait rentrer dans la politique.
15:49Et je pense que là, c'est à nouveau un sursaut populaire
15:52qui fait que plus de gens s'intéressent à la politique
15:53et se sentent concernées directement.
15:54Et voilà, nous, en tant qu'étudiants, on va prendre notre part entièrement.
15:59Cette journée de mobilisation va-t-elle tenir ses promesses ?
16:02Et cette fois, c'est bien lui, Sébastien Lecornu accède à Matignon.
16:14Le ministre des Armées prend le commandement en chef.
16:17La passation de pouvoir avec François Bayrou aura lieu demain à midi.
16:21A Besançon, c'est le jour J.
16:26L'information tombée la veille au soir s'est déjà répandue sur le rond-point de Chalzeul.
16:31Le premier ministre, pour moi, ça ne change rien.
16:33C'est la provocation parce qu'il n'arrête pas de dire Macron qu'on est en guerre.
16:37Et puis là, on voit qu'il prend le premier ministre comme symbole ministre des Armées.
16:41Donc, à croire que c'est une guerre contre le peuple, mais c'est vraiment une guerre contre le peuple.
16:49Ce matin, Frédéric n'enfile pas son gilet jaune.
16:52Il est un bloquant tout comme les autres.
16:55Le site est proche d'une zone industrielle.
16:59Et ce n'est pas par hasard qu'ils y installent les palettes.
17:01Hop, hop, hop, hop, s'il vous plaît, deux minutes.
17:07C'est bon ?
17:08J'ai un blocage filtrant pour l'instant qui est mis en place,
17:11justement pour plus bloquer l'économie avec les camions
17:14et laisser passer les automobilistes pour les sensibiliser à l'action d'aujourd'hui.
17:19Vous voyez, monsieur, j'ai 12 160 euros.
17:22Et là, je sors du carrefour de mon travail, je vais refaire encore de ma dalle.
17:28Oui, mais c'est inadmissible. Vous avez quel âge ?
17:30J'ai 68 ans.
17:31Vous avez 68 ans, vous bossez encore, mais c'est inacceptable.
17:34Ça, c'est pas acceptable, je veux dire.
17:35Pas très compliqué.
17:36Vous revenez de carrefour, là ?
17:38Oui, je suis là-bas, 4h30.
17:40Ah non, mais c'est pas possible.
17:42Moi, ça me réévole, ça me réévole.
17:45C'est pour ça que je suis là, ça me réévole.
17:46Franchement, c'est...
17:48Petit à petit, les manifestants arrivent.
17:52Ils sont bientôt 250 et bloquent le rond-point depuis une heure.
18:00Frédéric, lui, ne lâche rien.
18:07Donc, n'hésitez pas à nous rejoindre.
18:08Venez nombreux, venez nombreux.
18:10C'est le moment d'agir au lieu de subir.
18:13Venez nombreux, on vous attend.
18:15Nous revuons là.
18:16Oui, vous revuons là.
18:17Faites attention parce qu'ils sont là, là-bas, la police, et puis ils sont là.
18:22Attention, ils sont là.
18:22Là, ils ne vont pas tarder à balancer, là.
18:26Ah oui.
18:28Effectivement, quelques instants plus tard...
18:30Attention à vous.
18:33Attention, les voilà.
18:35Ils arrivent.
18:37Les voilà.
18:41Ils sont en train de débloquer le barrage filtrant.
18:45Donc, clairement...
18:50On remonte, on remonte, on remonte.
19:02Faites gaffe.
19:05Attention.
19:06Attention, attention.
19:08Pas question d'aller à la confrontation avec les policiers,
19:12le groupe se replie sur le centre-ville.
19:14Frédéric ne veut pas d'action violente.
19:19Au sud de Limoges, en pleine campagne,
19:22il est 8 heures du matin.
19:25Notre éleveuse de brebis et ses amis de la Confédération Paysanne
19:28s'apprêtent à passer à l'action.
19:32Nous, on arrive en tracteur,
19:34on rejoint le blocage et on bloque l'entrée dans l'autoroute
19:37pour que les bagnoles aillent dans la campagne.
19:40Le lieu exact du blocage est resté secret
19:44jusqu'au dernier moment
19:45pour ne pas alerter les forces de l'ordre.
19:48Et voilà, on a réussi, on a bloqué la main.
20:04C'est bien.
20:06Frédéric se réjouit un peu trop vite.
20:08Bonjour.
20:08J'attends les collègues.
20:12Moi, je suis là pour faire une manifestation
20:14et faire entendre ma voix.
20:16Oui, mais bloquez pas les gens aussi qui pensent en vous.
20:18Non, c'est justement, le but, c'est de bloquer tout le monde.
20:21C'est de bloquer tout le monde.
20:22Les gamins à l'école, il n'y a plus d'instinct.
20:23Les postes ne sont pas remplacés.
20:24Vous voulez quoi que ça continue comme ça ?
20:26Je n'ai pas le choix, moi non plus.
20:28Il faut faire.
20:29C'est à l'Elysée qu'on est là.
20:30C'est trop loin, j'ai chauffé mon tracteur hier.
20:33En bas non plus, ses collègues ne sont pas prêts de bouger.
20:39Quelques tracteurs suffisent à couper l'autoroute à 20.
20:42Des agriculteurs, des militants de gauche,
20:45des citoyens sont venus en renfort.
20:47Et les bloqueurs reçoivent des soutiens parfois inattendus.
21:06Vous soutenez le mouvement ?
21:08Oui.
21:10Moi, j'ai voté pour Marine.
21:12Et là, c'est plutôt quand même des gens de gauche qui manifestent.
21:15Ça ne change rien.
21:16On a un gouvernement qui est pourri.
21:19Complètement pourri.
21:19Il y a des corrompus là-haut et le peuple, il meurt.
21:25C'est un peu embêtant, mais je comprends et je soutiens.
21:28Bon courage.
21:29Parce qu'on en a tous marre.
21:31Marre de quoi ?
21:32Marre de tout.
21:33Marre que tout soit trop cher.
21:35Marre de se lever et de ne pas pouvoir profiter.
21:38La France insoumise avait appelé à soutenir le mouvement.
21:42Et sur cette bretelle d'autoroute,
21:43la députée de la circonscription voisine est plutôt bien accueillie.
21:48Aujourd'hui, on est en soutien.
21:49Parce qu'en fait, on appelle aujourd'hui Sébastien Lecornu, Premier ministre,
21:53à réaliser qu'on ne peut pas continuer avec ces logiques austéritaires.
21:55On n'est pas du tout dans la récupération politique aujourd'hui.
21:58C'est aussi le rôle des élus d'être aux côtés des citoyens et des citoyennes pour entendre les revendications sur le terrain.
22:04L'autoroute à 20 a finalement été coupée 6 heures.
22:11Sur le blocage de Rouen aussi,
22:13la députée insoumise de la circonscription, Alma Dufour, a fait le déplacement.
22:18Mais sa présence est cette fois diversement appréciée.
22:21Frédéric, le délégué CGT, est venu prendre le pouls.
22:37On n'est pas forcément d'accord sur tout.
22:39On est en train de discuter justement.
22:41Il faut sortir les revendications, ce qui est important pour nous.
22:44Parce qu'on se bat pour que ça change.
22:46Mais pour faire quoi ?
22:47Moi, je trouve qu'un des trucs sympas des ronds-points, c'est qu'on a ces discussions-là.
22:52Ils préfèrent finalement retourner devant le piquet de grève de l'usine Renault.
22:59Salut ! Ça va ?
23:01La grève générale annoncée n'a pas vraiment mobilisé les troupes.
23:06Tu vois quand même qu'il y a moins de voitures que d'habitude.
23:09Donc il y a quand même un certain nombre de copains dans les ateliers.
23:11Je crois qu'il y en a qui sont restés chez eux, qui ne sont pas là.
23:14Ils sont en grève.
23:14Ils sont en grève, mais qui ne sont pas venus ici.
23:17C'est une première journée, c'est une première étape.
23:20Il y aurait des suites.
23:25Au bord du périphérique parisien, porte de Montreuil,
23:29Félix, Justine et Alice sont venus pour déployer leur banderole.
23:36Donc on a vu la brave M.
23:39On a vu aussi beaucoup de lumières de police bleues et tout.
23:44Donc on stresse un peu parce qu'on a un peu la flemme de se faire taper.
23:47Les étudiants décident de suivre le mouvement.
23:50Mais la tâche s'annonce plus compliquée que prévue.
23:54Un autre groupe tente de bloquer le périphérique.
23:57On avance, on avance.
24:01Tout se passe bien.
24:04Avancez !
24:05Reculez, s'il vous plaît, reculez !
24:07Avancez !
24:08Impossible d'atteindre le périphérique,
24:14les manifestants sont repoussés devant le siège de la CGT.
24:18C'est là que les étudiants accrochent finalement leur banderole.
24:22Ce n'est pas nécessairement ce qu'on avait prévu au début.
24:27Mais ça reste déjà au moment où on l'a utilisé.
24:30Et puis on va continuer sur autre chose après dans la journée.
24:36Plus tard, ils rejoindront la manifestation dans le centre de Paris.
24:45On a les premiers chiffres qui viennent de tomber du côté d'une étudiante.
24:48C'est plus de 80 000 jeunes qui sont dans la rue, là, actuellement, partout en France.
24:52Il y a environ une dizaine d'universités qui sont bloquées.
24:55C'est vraiment phénoménal et nous, c'est très bien.
25:00Sans réel mouvement structuré,
25:03ce 10 septembre, les actions se sont parfois improvisées au fil de la journée.
25:09À Besançon, dans l'après-midi,
25:12la voie est un peu cassée,
25:14mais Frédéric a toujours la foi.
25:15Il va prendre la tête d'un cortège
25:25qui ne devait au début être qu'un rassemblement statique.
25:28Rapidement, les forces de l'ordre sont dépassées.
25:53La foule traverse toute la ville.
25:55Je ne sais pas comment ça va finir, mais il y a énormément de monde,
25:596 300 personnes, c'est exceptionnel, ça donne de l'espoir.
26:02La jeunesse a poussé, le cortège a poussé.
26:05On a passé les barrages policiers, c'est merveilleux.
26:07Ça ne va pas se terminer ce soir, ce n'est pas possible.
26:14Frédéric et les autres voulaient tout bloquer.
26:17Mais ce 10 septembre, ils n'y sont pas parvenus.
26:19Leur colère, elle, reste intacte,
26:23tout comme leur détermination à faire grandir cette vague de contestation.
26:29Sous-titrage Société Radio-Canada
26:37C'est parti !
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