Football : Interview d'Éric Cantona (Marseille,France) revient sur sa carrière du ballon au grand écran

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Éric Cantona revient sur sa carrière du ballon au grand écran  GQ    Biographie d'Eric Cantona  Éric Cantona, né le 24 mai 1966 à Marseille, est un footballeur international et acteur français.  Attaquant talentueux et inspiré, il est révélé à l'AJ Auxerre et porte le maillot de l'Olympique de Marseille où il est champion de France en 1989 et en 1991 puis finaliste de la Coupe d'Europe des Clubs Champions en 1991. Cantona connaît l'apogée de sa carrière en Angleterre, tout d'abord à Leeds United où il remporte le championnat puis à Manchester United, où il joue de 1992 à 1997 et avec lequel il est champion d'Angleterre à quatre reprises et où il est surnommé Éric the King, devenant l'une des personnalités historiques des Red Devils. Élu par les supporters de Manchester United comme le meilleur joueur ayant évolué au sein de ce clubet meilleur joueur de l'histoire de la Premier League par un sondage réalisé par Barclays, Éric the King est l'un des meilleurs attaquants de son époque.  Ses frasques, colères et son caractère imprévisible font de lui un acteur incontournable des médias. Ses différentes affaires avec Henri Michel, ou encore le coup de pied sur un supporter anglais, lui valent de se faire exclure à plusieurs reprises de ses différentes équipes. Il n'est pas sélectionné par Aimé Jacquet pour le Championnat d'Europe 1996 et prend sa retraite sportive un an avant la Coupe du monde 1998, remportée par l'équipe de France. De plus, il joue avec son image en provoquant et en choquant délibérément.  Il fait partie de la FIFA 100, une liste des plus grands footballeurs vivants, publiée en 2004 pour le centenaire de la Fédération internationale de football association (FIFA), signée par Pelé et est nommé parmi les meilleurs footballeurs européens à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'Union des associations européennes de football (UEFA) en 2004.  Cantona s'occupe activement de la promotion du beach soccer en France et dans le monde. En 2005, l'équipe de France de beach soccer devient championne du monde avec Éric Cantona comme sélectionneur joueur   Eric Cantona Site officiel : https://eric-cantona.com/

Transcript

00:00Je ne parlais pas l'anglais, deux mots, quoi.

00:02Et à un moment donné, il me donne le micro.

00:05Je dis, qu'est-ce que je vais raconter ?

00:07Donc je dis, I love you.

00:10I don't know why.

00:12But I love you.

00:18Bonjour GQ.

00:20C'est Eric Cantona.

00:24Et là, vous allez voir

00:25My Carrière Highlights.

00:30Mus, je ne devrais pas regarder ça.

00:33Ce n'est pas bon pour les bébés.

00:35Après, ça fait de peureux.

00:37N'inquiète pas.

00:39Je suis là pour la protéger.

00:42Il y a plein d'acteurs.

00:43C'est un monde que je découvrais.

00:46J'avais un peu connu par la pub.

00:47Mais on n'est pas dans la fiction.

00:49Ce sont des pubs que j'ai faites.

00:51Des pubs avec des super réalisateurs.

00:54Je me suis amusé.

00:56Et là, je me suis dit,

00:57non, mais vraiment, c'est ça qu'il faut que je fasse.

00:58Si je ne suis pas mort avec ce verre d'Armagnac,

01:01je ne mourrai jamais.

01:03Quel casse-couille.

01:04Depuis quand ça tue l'Armagnac ?

01:06C'est la vie, le feu.

01:07Ça réveillerait un mort.

01:08En fait, je suis un court footballeur.

01:10Et je suis suspendu.

01:13Neuf mois de suspension.

01:15Et j'en ai profité pour, oui,

01:17faire ce film.

01:18Quand il y a un moment

01:20qu'on pense être un moment difficile,

01:22il faut qu'on en tire quelque chose

01:25qu'on n'aurait pas tiré

01:27si on n'avait pas vécu ce moment-là.

01:30Pendant le Covid, par exemple,

01:31j'ai appris à jouer de la guitare.

01:33J'ai composé des morceaux

01:34et là, j'ai des morceaux qui vont sortir.

01:36Je vais me retrouver sur scène

01:36à jouer des morceaux devant un public.

01:39Et s'il n'y avait pas eu le Covid,

01:41je ne me serais jamais mis à la guitare.

01:44Après, j'ai un caractère un peu obsessionnel.

01:45Donc, j'ai passé du temps.

01:55Je ne me suis pas inspiré de films.

01:57Je suis inspiré de ma vie.

02:00Ma vie.

02:01C'est pour ça que je fais ce métier.

02:02Pour interpréter plein de gens et tout.

02:04Plein de personnages.

02:05Mais celui-là, il me plaît beaucoup.

02:09Il est un peu au bout de son histoire.

02:11Il est même affaibli physiquement.

02:13Il perd un peu de son pouvoir aussi.

02:17Sa famille, elle vaut l'année que là.

02:20J'aime bien le désordre organisé.

02:22J'aime bien que ça part dans tous les sens.

02:24Avec ses tenues.

02:28La précision de chômage.

02:30La condamnation à des jobs minables

02:32et à l'humiliation permanente.

02:34J'ai réussi le test.

02:35Je préfère faire des films

02:36qui racontent des choses

02:39plutôt que moi raconter des trucs

02:41comme j'ai pu le faire.

02:43J'assume complètement.

02:45Je prends une tape complètement.

02:46Mais je trouve que c'est beaucoup plus intéressant

02:48de faire des...

02:49Ou écrire une chanson.

02:52Pas que ça d'ailleurs.

02:53Parce qu'au bout d'un moment...

02:54Mais j'aime des artistes comme Banksy.

03:00J'aime des artistes comme Highwayway.

03:02Les mecs qui sont engagés.

03:03Engagés, surprenants tout le temps.

03:05Surprenants.

03:05C'est super important.

03:08Je ne recherche pas ça absolument.

03:10Mais si j'hésite entre deux trucs

03:11et qu'il y ait un film,

03:15une histoire qui ait un message fort,

03:17je préfère celui-là.

03:19Là, c'est un message fort.

03:21Le mec est complètement humilié par le système.

03:23Ce qu'on voit tous les jours.

03:25Partout.

03:26Je le revois parce qu'il y a plein de gens

03:43qui me le montrent.

03:43Comme vous, par exemple.

03:45Mais je ne vais pas moi chercher

03:46« But Eric Antonin, c'est une d'orlande ».

03:49Il y a le fait que le gardien,

03:52ce soit un gardien français

03:53avec lequel j'ai joué.

03:54Il a voulu m'impressionner.

03:56Parce que c'est une humiliation

03:57pour un gardien de but,

03:58prendre un piqué comme ça.

04:00Non, mais après, c'est des copains.

04:03On rigole.

04:04D'ailleurs, au début,

04:07quand on est jeune,

04:08on joue contre nos amis

04:10et les mecs,

04:12ils vont te faire un tac là, ça c'est.

04:14Vinny Jones, qui était un ami,

04:15m'a fait un tac là,

04:16avec Wimbledon,

04:17et il aurait pu me casser la jambe.

04:18Et c'est mon ami.

04:20Donc après, moi, je dis ça là,

04:22comme ça, mais c'est un pote.

04:26C'est dans l'instant, quoi.

04:34Quand on marque un but,

04:35on est toujours dans un état un peu second.

04:37Et puis c'est ça qui est magnifique, justement.

04:39On se laisse aller à des trucs.

04:41Bon, après, j'ai fait des trucs ridicules aussi.

04:44Une fois, j'ai marqué un but

04:45avec Oxer à Metz,

04:47je crois, un coup franc,

04:47dans les dernières minutes.

04:48Lucarne,

04:50et je cours,

04:51et je cours,

04:52et je cours,

04:52et je n'arrête pas de courir, quoi.

04:54Tout le monde essaie de m'attraper,

04:55je vais carrément dans mon camp, quoi.

04:57Sauf que quand je suis dans mon camp,

04:59quand tout le monde est dans ton camp,

05:00les mecs,

05:01ils peuvent faire l'engagement

05:02et aller marquer.

05:03Et là, on était tous,

05:04machin,

05:05et d'un coup,

05:05les mecs,

05:06ils allaient faire l'engagement

05:07et ils disaient,

05:08mais vite,

05:08il faut que je me mette en place,

05:09les gars.

05:10Bon,

05:10on s'est mis en place,

05:11on a gagné.

05:12Mais,

05:13voilà, quoi.

05:13Oui,

05:14parce que chaque moment est unique, quoi.

05:18Ouais,

05:19je me demande comment ils font,

05:20les mecs,

05:20pour calculer

05:20comment ils vont célébrer un but, quoi.

05:26À l'heure,

05:26on oublie que tu es juste un homme.

05:29Je ne suis pas un homme.

05:31Je suis un canton.

05:33Paul l'avertit,

05:33quand il écrit un film,

05:34il va rencontrer

05:35tous les gens,

05:36plein de gens,

05:37tout ça,

05:40par rapport à son sujet,

05:41tout ça.

05:42Donc, nous,

05:42on s'est vus,

05:42aussi beaucoup.

05:45Eh oui,

05:45parce que c'est comme,

05:46je suis un homme,

05:47je suis un homme,

05:47on est tous les mêmes.

05:48Je ne suis pas un homme,

05:49je suis canton.

05:50Et en fait,

05:51c'est quand j'étais suspendu.

05:53J'étais suspendu,

05:54c'est comme si,

05:56on doit être,

05:57on doit être un exemple,

05:58quoi,

05:58tout le temps,

05:59on doit être un exemple.

06:01Un exemple de quoi ?

06:02Pour qui,

06:02on doit être un exemple ?

06:04On a fait un truc,

06:05maché,

06:05on a des moments de faiblesse,

06:07des moments de,

06:08qu'on peut appeler

06:08de la faiblesse,

06:10de fragilité.

06:12À un moment donné.

06:14Alors qu'on a entendu les choses

06:15mille fois,

06:17un million de fois,

06:18et puis ce jour-là,

06:19on réagit comme ça.

06:20C'est comme,

06:20voilà.

06:21Et si on se dit,

06:22je rentre sur un terrain

06:24comme un robot,

06:25moi,

06:25je ne suis jamais rentré

06:26sur un terrain comme un robot.

06:27Je n'ai jamais su

06:28comment j'allais célébrer un but,

06:29jamais,

06:30maché,

06:30et les choses se font

06:31dans l'instant.

06:33Et si c'est bien,

06:34c'est bien,

06:34et si ce n'est pas bien,

06:35ce n'est pas bien.

06:36C'est comme ça.

06:37Mais au moins,

06:38je reste vivant,

06:39quoi.

06:40Mais pas,

06:41pourquoi on devrait

06:42ressembler à tout le monde ?

06:43Parce que quand j'étais champion

06:56avec Leeds,

06:56en premier,

06:57ils n'avaient pas été champions

06:59depuis 16 ans.

07:01Donc quand j'arrive à Leeds,

07:03on est champions.

07:03Quand on est champions,

07:04on va,

07:05je ne sais pas,

07:05au truc de la mairie

07:06ou je ne sais pas quoi,

07:06on est sur le balcon

07:08et il y a

07:08des milliers de personnes.

07:10Jusqu'à,

07:11je ne sais pas où,

07:11là-bas.

07:13tout le monde dit quelque chose.

07:15Moi, j'étais en Angleterre,

07:15je suis allé à l'école jusqu'à un troisième.

07:18Je ne parlais pas l'anglais,

07:19deux mots, quoi.

07:20Et à un moment donné,

07:21ils me donnent le micro.

07:23Je dis,

07:23qu'est-ce que je vais raconter ?

07:25Donc je dis,

07:27I love you.

07:29I don't know why.

07:31But I love you.

07:33Et ils ont fait cette chanson.

07:34On va pouvoir faire un album,

07:48Bindo.

07:50Je vais en parler.

07:52Je vais essayer d'initier le truc.

07:53Déjà,

07:54je vais essayer de le répertorier.

07:56Ça serait bien de le répertorier.

07:57Ah ouais ?

07:58Je suis sûr qu'il y a plein de mères

08:00qu'il aurait fait à ma place.

08:01I'm best off.

08:02Yes, I quit football

08:08because I lost my passion for the game.

08:11I'm sorry,

08:11I gave everything for 10 years.

08:14I had five wonderful seasoners,

08:16the best one of my career.

08:17And I love you all very much.

08:22Et ça fait...

08:23C'est magnifique.

08:24Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

08:25C'est exceptionnel.

08:27J'ai expliqué pourquoi je...

08:29J'ai décidé d'arrêter, quoi.

08:32J'ai dit les choses comme je devais les dire.

08:34J'avais 30 ans quand j'ai arrêté.

08:35On a fini le champion et puis j'ai arrêté.

08:39C'est bien de partir là-haut, non ?

08:43J'en ai des records.

08:47Quand les Seagulls...

08:51Se suivent les trôles.

08:53C'est parce qu'ils pensent

08:55que les Sardines

08:57seront trompés dans le monde.

09:00Thank you very much.

09:02Il y avait

09:04beaucoup de journalistes

09:07et ils voulaient que je dise quelque chose.

09:10Moi, je n'avais pas envie de leur parler.

09:12Je parlais très rarement aux journalistes.

09:15Il m'a dit

09:15« Ce serait bien que tu dises quelque chose. »

09:17Je dis « Ok, je vais dire quelque chose. »

09:19Et j'ai dit ce qui me passait par la tête.

09:21Comme j'aurais pu dire...

09:24On a eu un corbeau,

09:25on pensait que c'était une perruche.

09:27Elle s'est posée sur la tête

09:28de Roselyne Bachelot.

09:30Que je pensais être une Anglaise.

09:32Parce que ça raconte quelque chose.

09:35De dire quelque chose.

09:38Des fois, il y a des gens

09:38qui disent des choses...

09:40Il y a des grands hommes politiques

09:41qui font des discours.

09:43Ils parleraient des mouettes,

09:44ce serait la même chose.

09:46Tout le monde a essayé

09:47de trouver une signification.

09:48Pas un qui s'est dit

09:49« C'est quoi le mot ? »

09:52C'est quoi ?

09:53Est-ce qu'un silence

09:54ne raconte pas quelque chose ?

09:59Il faut se remettre

10:15dans le contexte de l'époque

10:16où Nike commence.

10:19C'est une jeune marque.

10:20Et au tout début,

10:23au tout début,

10:23Nike,

10:24il n'y avait quasiment pas

10:25de joueurs qui jouaient à Nike.

10:26Ils commençaient à peine

10:27dans le football.

10:28Leurs chaussures,

10:31elles étaient...

10:32Bon, après,

10:32quand moi j'ai commencé à jouer,

10:33ça commençait à être

10:34un peu mieux.

10:36Mieux.

10:37Ce qui m'a permis

10:38de faire un piqué,

10:39par exemple,

10:39contre Sanderan

10:40et tout le reste.

10:42Quand même.

10:43Mais c'était tout nouveau.

10:44Donc, j'ai été un peu

10:46le personnage de Nike

10:48pendant tout leur début

10:50dans le football.

10:51Et avec des pubs magnifiques,

10:53ils ont explosé.

10:54On a explosé ensemble.

10:56Et ils ont continué

10:58de me demander

11:00de participer

11:01après le football.

11:02Parce que ça,

11:02c'est après le foot.

11:04Au revoir.

11:05Nike avait créé un truc aussi.

11:13Ces pubs de groupe

11:15comme ça,

11:15ça n'existait pas avant.

11:16Après,

11:17d'autres marques

11:17se sont mis un truc,

11:19mais Nike

11:20était les précurseurs.

11:23Non, mais de jouer,

11:24de tourner des pubs

11:25avec des joueurs,

11:26tout ça,

11:26c'est extraordinaire.

11:27mais j'ai toujours été,

11:30même quand je jouais,

11:32sensible à l'image.

11:34Et c'est aussi aujourd'hui,

11:36je fais du cinéma

11:39encore 20 ans

11:41après ma fin de carrière.

11:44C'est parce que j'ai eu

11:45la chance aussi

11:46de tourner avec tous ces gens

11:47qui m'ont donné,

11:48je me suis dit,

11:48putain, c'est trop beau.

11:50Ils m'ont donné envie

11:51de m'amuser

11:52devant une caméra.

11:53Non, j'aimerais faire

11:57un vrai méchant.

11:59Un vrai méchant,

12:00le mec,

12:00que tu supportes pas.

12:03Parce que moi,

12:03je suis toujours la brute

12:04au cœur tâne.

12:06Après, j'ai fait

12:07plein d'autres trucs,

12:09mais non,

12:10mais j'ai jamais joué

12:11de méchant.

12:12J'aimerais jouer

12:12un jour un méchant.

12:14Méchant, un pourri,

12:15un mec balonette.

12:17Voilà, JQ.

12:19C'était Eric Antona

12:20et c'était

12:21My Career Lights.

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