00:00Il est 7h40, langue éco, François Langlais, oui, il existe une entreprise française qui va très très bien, qui est à la pointe de la technologie
00:07et qui brille dans cet univers nouveau qu'on appelle l'intelligence artificielle. Cette entreprise, c'est Mistral AI, qui pèse déjà, écoutez bien,
00:15près de 12 milliards, je crois que c'est du jamais vu pour une start-up française.
00:19C'est sans précédent. Vous l'avez dit, c'est tout bonnement Mistral, le champion français de l'intelligence artificielle, avec notamment un système qui s'appelle le chat.
00:26C'est une réponse tricolore au fameux chat GPT américain.
00:31Alors, l'IA, c'est une innovation qui enflamme à la fois les esprits et la bourse, parce qu'elle permet d'envisager que de nombreuses tâches aujourd'hui faites par l'homme
00:39seront demain effectuées par des robots. Alors, de la recherche fondamentale en physique jusqu'à la gestion de la relation client d'une chaîne de magasins.
00:48On doit cette licorne, c'est comme ça qu'on appelle une entreprise, une start-up qui vaut plus d'un milliard, à trois jeunes ingénieurs français.
00:55Ils ont la trentaine diplômés des plus grandes écoles françaises, Polytechnique, l'ANS.
01:00Ils ont eu l'idée du projet après avoir travaillé plusieurs années comme ingénieurs de très haut niveau chez Meta Facebook et chez Google.
01:08Succès fulgurant, au point que la rumeur disait cet été que Apple, le géant de l'informatique américain, voulait les racheter, Mistral.
01:16Ça veut dire quelque chose quand Apple s'y intéresse. Comment ça marche alors l'intelligence artificielle ?
01:21Vous savez, le point clé, c'est la puissance de calcul qui permet de traiter un nombre très important d'informations,
01:26puissance qui n'a cessé de s'améliorer sous l'effet de la miniaturisation des semi-conducteurs.
01:32C'est ces fameuses puces électroniques.
01:34Plus c'est petit, plus on peut en mettre ensemble pour les utiliser.
01:37Alors, pour la taille de ces composants, on est aujourd'hui à deux ou trois nanomètres.
01:42C'est très très très très petit.
01:43Alors écoutez, c'est deux ou trois millionnièmes de millimètres.
01:46Pour vous donner un exemple, c'est la taille de la pousse d'un ongle le temps que je fais cette chronique.
01:51Bien. L'image est parlante. Et pourquoi l'entreprise vaut aussi ? Pourquoi 12 milliards ?
01:56C'est la valeur des perspectives de business qui s'offrent à Mistral.
01:59Et d'autant qu'aujourd'hui, il y a peu de systèmes fiables.
02:02Mistral en Europe, en France, puis il y en a plusieurs aux Etats-Unis, en particulier le tchat GPT d'OpenAI,
02:07qui vaut quand même 500 milliards, c'est-à-dire plus de 40 fois Mistral.
02:11Et puis, il y a des Chinois, notamment Dipsic.
02:14Alors évidemment, la comparaison devient un peu plus inquiétante.
02:16Est-ce que Mistral a une chance de s'imposer face aux Chinois, face aux Américains, François ?
02:20C'est l'ambition. J'avais rencontré Arthur Mensch, l'un des fondateurs, il y a un an.
02:24Il m'avait dit, notre ambition, c'est de faire un GAFA européen.
02:27Autrement dit, de rivaliser avec Google et autres.
02:31C'est un enjeu capital pour notre souveraineté technologique,
02:35à l'heure où les relations entre les grands blocs se tendent.
02:37Cette semaine, Mistral a annoncé un accord avec un Irlandais, ASML,
02:42qui est leader mondial des machines, qui fabrique justement les puces microscopiques.
02:47C'est une société qui a d'ailleurs à son conseil d'administration, Bruno Le Maire,
02:50notre ancien ministre des Finances.
02:51L'accord entre ces deux-là, c'est une très bonne nouvelle.
02:54Ça va permettre de financer le développement de Mistral,
02:57notamment d'acheter ces fameuses puces qui valent jusqu'à 40 000 dollars pièce.
03:01Un autre accord est en projet, avec un géant allemand,
03:05un géant du logiciel SAP.
03:08Tout ça donne quand même davantage de chance
03:10aux petits poussés européens pour faire sa route.
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