- il y a 3 mois
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00:00Bonjour et bienvenue Robert Ménard.
00:07Bonjour, bonjour madame.
00:08Vous êtes le maire d'hiver droite de Béziers, c'est votre grande interview ce matin sur CNews et Européens.
00:12Beaucoup de sujets, évidemment la situation politique, mais tout d'abord Robert Ménard.
00:16Chaque jour on apprend un peu plus d'éléments sur le profil de l'assaillant de Marseille.
00:21On a appris qu'il était en liberté malgré une récente condamnation pour avoir porté,
00:25et je le dis à nos auditeurs et téléspectateurs, écoutez bien, plusieurs coups de couteau à son neveu car il le soupçonnait d'être homosexuel.
00:33Il avait fait appel de sa condamnation, il est resté libre avec un tel pédigré.
00:38Et hier, précisons que la Tunisie qui nous fait la leçon parce que l'assaillant a été abattu,
00:43de quoi tout ça c'est le symptôme ? Que dit cette situation de notre état ?
00:47J'ajouterais qu'il avait eu la bonne idée de taper sur sa femme.
00:51Et il a tapé sur sa femme après l'avoir épousée, c'est-à-dire de là à te poser quelques questions là-dessus.
00:57Enfin c'est quand même exactement tout ce que tu ne veux pas.
01:00Et c'est vrai, attendez, la Tunisie, un meurtre, il parle.
01:04Enfin on ne va pas parler tout de suite.
01:05Meurtre injustifié.
01:06Injustifié, injustifié.
01:08Ils savent quoi, ils savent de quoi.
01:10Il n'y a pas, les policiers n'ont pas bien fait de faire ça avec quelqu'un qui s'en était déjà pris à cinq personnes.
01:16Moi j'en suis sidéré.
01:17En plus, attendez, je ne connais pas assez l'affaire, donc je fais attention à ce que je dis.
01:22On me dit, il est dérangé, en gros il ne va pas bien dans sa tête.
01:25Je ne savais pas que tous les gens qui n'étaient pas bien dans leur tête criaient à l'Akbar,
01:29puisque c'est ce qu'il a dit, avant de s'en prendre à un certain nombre de gens.
01:33Écoutez, moi ça me dit quoi ?
01:35Ça me dit que, d'abord je trouve qu'il y a de plus en plus de gens qui ne vont pas bien dans leur tête que je croise dans la rue.
01:41Vous n'avez pas remarqué ?
01:43Donc vous vous dites, mais qu'est-ce qui se passe ?
01:45Est-ce que leur place c'est vraiment dans la rue comme ça, ou c'est dans des lieux ?
01:50Mais les lieux on ne les a pas.
01:52Ensuite, je crois que tout ça se fait sur une espèce de toile de fond de montée d'extrémisme.
02:01Enfin attendez, il y a 30 ans, personne ne s'en prenait à coup de couteau,
02:06d'abord tu avais moins de coup de couteau, et ensuite en criant encore une fois à l'Akbar.
02:09Mais qu'est-ce qui a changé ? Le maire de Marseille, Robert Ménard, et là je pose la question au maire, à l'élu que vous êtes.
02:14Il connaît sa ville, il dit que ça n'a rien à voir avec l'immigration.
02:17Ah parce que ça a à voir avec quoi ?
02:19Selon vous ?
02:20Attendez, ça a à voir avec quoi ?
02:22Et entre les maires qui ne se donnent pas les moyens d'avoir de la police, qui choisissent...
02:28Moi je me suis fait traiter de tous les noms d'oiseaux parce que j'avais armé la police municipale,
02:32alors maintenant il faut attention, ou multiplier la police.
02:34On a encore des problèmes quand on met des caméras avec un certain nombre d'organisations qui viennent me dire
02:40que c'est attentatoire à la liberté des gens de les filmer.
02:43Enfin attendez-vous madame, si je vous filme pour protéger la rue, vous allez me dire ça me protège moi aussi.
02:50Si tu n'aimes pas être filmé dans la rue, c'est quoi ? Parce que tu y fais des choses pas bien.
02:54C'est aussi con que ça la vie.
02:56Non mais attendez, vous rigolez.
02:58Je lui laisse Marseille, malheureusement pour les Marseillais.
03:00Pendant ce temps, malgré tout ce qui se passe, on dirait qu'il y a une sorte de dichotomie
03:06entre ce que vivent les Français et la réalité politique.
03:10Il y a quelques jours du vote de confiance, Robert Ménard.
03:12Et au-delà du départ de François Bayrou et de son gouvernement,
03:15qu'est-ce qui se joue réellement à vos yeux en ce moment ?
03:17L'impuissance.
03:19Moi quand je discute avec les gens, ils ont l'impression que les politiques ne peuvent plus rien faire.
03:23C'est la pire des choses.
03:25Le pouvoir n'a plus le pouvoir.
03:26Il n'a plus le pouvoir, que ce n'est pas toi qui décides,
03:28qu'il y a le Conseil constitutionnel, on va peut-être en dire deux mots,
03:32un organisme, les sages, ça s'appelle les sages.
03:35Enfin, tu tombes à la renverse de temps en temps sur l'emploi des mots,
03:38qui bloquent tout ce qu'ils veulent.
03:40Tu as l'impression que tout, tu n'as pas l'impression,
03:43tu constates qu'à l'Assemblée, les lois ne peuvent pas se passer et tout.
03:46Je pense qu'il y a un sentiment fou des gens.
03:50Ils se disent, moi je vis des difficultés,
03:52moi je rencontre des difficultés,
03:54moi je ne suis pas tranquille parce qu'il y a l'immigration et tout,
03:56et parce qu'il y a l'insécurité.
04:01Tous les immigrés ne sont pas un problème,
04:02je fais attention à ce que je dis, évidemment.
04:05Il y a tout ça, il y a tout ça,
04:07et puis il y a un gouvernement qui fait quoi ?
04:09Mais alors où va le bateau France ?
04:10Parce que François Bayrou, un exemple,
04:12restreindre l'aide médicale d'État
04:14pour plaire sans doute au Rassemblement National,
04:16Emmanuel Macron regarde lui vers les socialistes
04:18pour nommer probablement un prochain Premier ministre de gauche.
04:22Elle est où la cohérence, M. Ménard ?
04:25Moi je connais François Bayrou depuis 25 ans,
04:27on se tutoie et tout, donc je n'ai rien contre l'homme.
04:30Il découvre aujourd'hui que l'aide médicale d'État,
04:32c'est un problème, vous foutez de la gueule de qui ?
04:35Enfin il faut expliquer aux gens ce que c'est.
04:37L'aide médicale d'État, c'est un certain nombre de soins
04:39qui sont fournis à des gens qui sont en situation illégale,
04:43c'est ça, qui ne payent rien,
04:45alors que, pardon, n'importe quel Français
04:47qui fait les mêmes soins, il en paye une partie.
04:50Oui, il y a la Sécu, mais il en paye une partie.
04:52Enfin, il découvre aujourd'hui que c'est un problème.
04:55Mais qu'est-ce qui a changé entre aujourd'hui et dimanche ?
04:57La question lui a été posée sur le coût de l'immigration
04:59et il a dit que c'était une manière de stigmatiser les migrants
05:01que d'appréhender ce coût.
05:04Rien, il fait ce que vous venez de dire,
05:05c'est-à-dire qu'il essaye de sauver sa tête
05:07en courtisant un coût à gauche
05:09sur les patrons qui devraient plus payer.
05:14Et en l'occurrence, je pense qu'il a plutôt raison sur ce point-là,
05:16contrairement à ce que pensent les gens de droite.
05:18Taxer les plus riches, selon vous ?
05:19À moi, ça ne me choque pas.
05:20Je vous le dis tout de suite.
05:21Dans l'un des pays les plus taxés, les plus imposés...
05:24Non, non, je vous pose la question.
05:25À droite, il y a une espèce de tabou.
05:27Pourquoi ?
05:27C'est une question.
05:28Je ne dis pas à vous.
05:29Non, non, je m'entends.
05:30Je dis à mes copains de droite,
05:31quand je leur dis, attends,
05:32tu ne peux pas demander plein d'efforts aux gens.
05:35Et moi, je pense qu'il faut demander des efforts,
05:37que la situation est grave.
05:39Et là-dessus, il a raison.
05:40Là-dessus, il a raison.
05:40La situation est grave.
05:41Si tu ne dis pas en même temps
05:43à un certain nombre de gens
05:44qui sont extraordinairement riches,
05:46leur dire pendant un certain nombre de temps,
05:48tu fais des efforts.
05:49Attendez, ça me semble là encore
05:51une histoire de bon sens.
05:52On peut...
05:54Ce n'est pas parce que la gauche,
05:55elle dit ça,
05:55que c'est forcément une connerie.
05:57Je ne suis pas pour l'attaque Suckman,
05:58c'est autre chose.
05:59Mais bien sûr qu'on peut faire des efforts.
06:01Mais pour revenir à Emmanuel Macron
06:04et à M. Bayrou,
06:06évidemment, ils ne savent plus
06:07où ils en sont.
06:08Et donc, ils essayent de séduire
06:10de chaque côté.
06:12Tu ne peux pas,
06:13ça n'existe pas.
06:14Tu ne peux pas faire plaisir à tout le monde.
06:16Aujourd'hui, on a besoin d'une politique...
06:18Les gens...
06:19La France, elle n'a jamais été aussi à droite.
06:21Aujourd'hui, on a besoin
06:22de prendre acte de ça.
06:24Aujourd'hui, la droite,
06:25elle doit s'unir.
06:26La totalité de la droite soit s'unir.
06:28Mais attendez, vous dites ça.
06:30Je vais vous le dire.
06:31Vous demandez, y compris aux militants des LR,
06:33ils sont majoritairement...
06:34Que les militants des LR de Reconquête
06:36et de RN souhaitent l'union des droites
06:38est une chose.
06:38Que ce soit bloqué au niveau
06:39de certains chefs à plumes,
06:42on est une autre et vous en convenez.
06:43Dix ans, moi, j'ai fait des réunions
06:44il y a dix ans à Béziers
06:45pour dire qu'il faut faire une union des droites.
06:47Bien sûr qu'il y a des désaccords.
06:49Moi, je ne suis pas d'accord.
06:50Je peux les prendre les uns et les autres
06:51sur tel ou tel point de désaccords.
06:53Mais enfin, attendez...
06:54Donc, vous voyez un arc au comment
06:55entre Jordan Bardella,
06:57Bruno Rotaillot et Sarah Knaffo ?
06:59Oui, et attendez,
07:00il y a des gens, y compris au centre,
07:02avec qui on peut travailler.
07:04Ah, c'est un bloc central
07:05et l'union des droites ?
07:07Non, non, un bloc à droite.
07:08Je ne sais pas,
07:08Darmanin, il est vraiment de gauche ?
07:10Non, je ne crois pas.
07:11Je crois qu'on peut discuter avec lui.
07:14Je prends cet exemple,
07:14je pourrais en prendre d'autres.
07:16Je veux dire, des gens de bon sens.
07:17Mais vous pensez que ça va apporter tout cela,
07:19Robert Mern, de la clarification ?
07:21Certains disent aujourd'hui,
07:22comme l'ancien président Nicolas Sarkozy,
07:24seule une dissolution vraiment
07:25peut rebattre l'escarce
07:26et apporter un peu, un peu de lumière.
07:28Oui.
07:30Si les gens étaient raisonnables,
07:32on ferait cette réunion-là.
07:34Mais on ne la fera pas
07:35parce qu'ils ne le feront pas.
07:36Vous l'avez dit tout à l'heure,
07:37un certain nombre de gens
07:38ne veulent pas en entendre parler.
07:39Chacun y défend sa boutique.
07:41Moi, je pense qu'aujourd'hui,
07:42non seulement,
07:44je pense qu'il faut balayer la carte,
07:47qu'il faut renverser la table.
07:49Aujourd'hui...
07:49Du coup ?
07:50Attendez, moi je pense aujourd'hui
07:51que même une dissolution ne suffira.
07:53Donc vous êtes partisan comme d'autres aujourd'hui.
07:55Comment dire ?
07:56La piste, l'option,
07:57la possibilité de la démission
07:58est évoquée
07:59par de nombreux responsables.
08:00Je pense qu'on ne peut pas l'obliger.
08:02Il n'y a aucune raison
08:03d'obliger M. Macron à le faire.
08:04Il pourrait être contraint lui-même ?
08:05Je pense que
08:06s'il a un attachement à ce pays,
08:09quand on est à ce point impopulaire,
08:11quand on a fait autant de bêtises
08:13avec la dissolution
08:14et maintenant ce vote de confiance
08:16qui est quand même une absurdité en soi,
08:19on en tire des leçons.
08:20Attendez, madame,
08:21si vous vous apercevez
08:23que vous avez fait trois bêtises,
08:24trois grosses bêtises,
08:26vous ne vous posez pas
08:26trois questions sur vous,
08:28qu'est-ce qui s'est passé,
08:29pourquoi j'en suis là ?
08:30Mais il faut qu'ils le fassent.
08:32S'il est protégé par les institutions
08:33et il a encore le mandat des Français,
08:35est-il homme à se poser
08:36une telle question
08:36de partir aujourd'hui ?
08:38On ne pourra rien faire.
08:39On ne va pas l'obliger,
08:40on ne va pas faire un coup d'État,
08:41vous n'allez pas descendre dans la rue,
08:42armé à l'Élysée,
08:43pas plus que moi.
08:44Moi, j'en appelle,
08:46je me dis...
08:47Vous savez,
08:48moi,
08:48je n'ai jamais voté
08:49pour Emmanuel Macron,
08:51mais je comprends
08:51qu'on ait voté pour lui
08:52en 2017.
08:53C'est un type jeune
08:54qui changeait,
08:55qui te disait,
08:56je vais prendre ce qu'il y a de mieux
08:57à droite, à gauche,
08:58avec tout ça,
08:59je vais faire de la politique.
09:00Au fond,
09:00moi, j'ai des copains
09:01qui ont voté pour lui,
09:02je comprends que tu aies pu être...
09:04Et ils en reviennent aujourd'hui,
09:05ces mêmes copains dont on parlait ?
09:06Bien sûr,
09:06vous avez vu,
09:07il y a 15% de gens
09:09qui sont d'accord avec lui.
09:10Madame,
09:11ça veut dire qu'il y a 85% de gens
09:13qui pensent
09:14qu'ils ne le font plus confiance.
09:16Comment tu peux diriger
09:17un pays avec ça ?
09:19Il faut que tu en prennes acte
09:20de cette situation.
09:22Alors,
09:22et s'il ne veut pas,
09:23est-ce qu'il est à ce point narcissique
09:25qu'il est incapable de se dire
09:27peut-être que la plus belle chose
09:29que je peux faire pour mon pays,
09:31et je ne doute pas un instant
09:32qu'il aime ce pays,
09:33c'est aujourd'hui de dire
09:34j'ai essayé.
09:36Écoutez,
09:37ça ne marche pas,
09:38on en tirait le son,
09:39je fais autre chose.
09:40Alors imaginons,
09:40élection anticipée,
09:41comme le disent certains,
09:42y compris Valérie Pécresse,
09:44et ensuite ?
09:45On verra.
09:46La clé de vous des institutions,
09:47ici,
09:48l'élection la plus importante
09:50pour parler en termes français,
09:51c'est l'élection reine,
09:51l'élection présidentielle.
09:52C'est la présidence.
09:53Tout découle de ça.
09:55Donc,
09:55il faut qu'on sache aujourd'hui
09:57qui les Français
09:59ont envie de voir la tête de ce pays.
10:01En attendant,
10:01le Rassemblement National Robert Ménard
10:03se prépare à toutes les options,
10:04et surtout à gouverner.
10:05Faisons le résumé de la situation.
10:07Dettes incontrôlables,
10:08insécurité galopante,
10:09climat social éruptif,
10:11le RN pourrait donc gouverner,
10:12y compris s'il y a dissolution,
10:14en cohabitation,
10:15dans un tel contexte.
10:16Est-ce que Jordan Bardella
10:17et Marine Le Pen
10:17sont prêts,
10:18pour vous,
10:19vous les connaissez bien,
10:20à affronter une telle situation
10:21avant 2027 ?
10:24Test grandeur nature.
10:25Je l'espère pour nous.
10:27Je l'espère pour nous
10:27parce que c'est les seuls
10:28qui ont une chance aujourd'hui
10:29de prendre le poids.
10:30J'ai même vu,
10:30vous avez vu,
10:31M. Sarkozy,
10:32après 40 ans,
10:33cette droite-là,
10:34ils se disent,
10:35peut-être qu'ils sont
10:36dans l'arc républicain.
10:38Je t'en foutrais,
10:39moi,
10:39de l'arc républicain,
10:40sans rigoler,
10:41cinq minutes
10:41parce qu'ils pensaient
10:43jusque-là
10:43que c'est quoi ?
10:44Des fachos
10:45qui voulaient faire...
10:46En tout cas,
10:46il le dit clairement.
10:47Ça a changé,
10:48ma fin dernière.
10:48Et quels effets
10:49ça peut avoir
10:49une telle phrase ?
10:51Je pense que ça va...
10:53Ça ouvre ou quoi ?
10:54Oui,
10:54qu'un certain nombre de gens
10:55qui n'auraient jamais voté
10:56pour le RN
10:57parce qu'ils étaient persuadés
10:59qu'ils étaient justement
10:59en dehors de l'arc républicain,
11:01comme si Marine Le Pen
11:02rêvait tous les matins
11:03de faire un coup d'État.
11:04Comment tu peux penser ça
11:05une seconde
11:06quand tu es un peu raisonnable ?
11:07Je pense que ça change les choses.
11:09Et surtout,
11:10ça ouvre la porte
11:11à ce qu'on disait tout à l'heure.
11:13S'ils sont dans l'arc républicain,
11:15merci M. Sarkozy
11:16de vous en être aperçu
11:17après avoir dit
11:18tant de saloperies
11:18sur le RN.
11:20Mais tant mieux,
11:20c'est très bien.
11:21En tout cas,
11:21il a combattu à la loyale,
11:22lui,
11:23le RN.
11:24Robert,
11:24c'est ce qu'il dit.
11:25Oui, à la loyale,
11:26mais en fait,
11:26ils n'étaient pas dans l'arc républicain.
11:28On ne pouvait pas s'allier
11:29avec eux et tout.
11:30Peut-être que là,
11:32par rapport à cette union des droites
11:33auquel on peut rêver,
11:34peut-être que ça rend
11:35cette hypothèse
11:37un peu plus crédible.
11:38J'en doute un petit peu
11:39parce que les intérêts de boutique,
11:40ce n'est pas tout à fait rien.
11:41Alors,
11:41les intérêts de boutique
11:42par rapport à l'intérêt général.
11:44Quand on regarde
11:44ce à quoi s'intéresse
11:46Emmanuel Macron,
11:47je ne veux pas être caricatural,
11:48mais il suffit de voir
11:49sur X et les réseaux sociaux
11:51ses dernières déclarations,
11:52il semble très concentré,
11:53le président,
11:54sur la conférence à New York
11:55autour de la reconnaissance
11:56de l'État de Palestine.
11:58Comment vous comprenez,
11:59M. Ménard,
11:59les priorités du chef de l'État ?
12:02Écoutez,
12:02moi,
12:02je suis mesuré,
12:05pour une fois,
12:06sur cette affaire-là.
12:08Vous êtes donc lucide.
12:09Je ne sais pas
12:10si être mesuré,
12:11c'est lucide.
12:13Moi,
12:13ce que fait
12:14Emmanuel Macron,
12:16je vais répondre
12:16à votre question,
12:17sur l'Ukraine,
12:19bravo,
12:20bravo,
12:20bravo,
12:21j'applaudis.
12:21Vous voyez,
12:22comme quoi j'essaie,
12:22vous avez compris,
12:23de dire,
12:24il ne fait pas que des conneries,
12:25il ne dit pas que des bêtises.
12:26Sur ce point-là,
12:27il a raison.
12:28Ah oui.
12:29Bien sûr qu'il a.
12:30Beaucoup vous reprochent
12:31d'être dans le camp
12:31de ceux qui,
12:32je dis beaucoup de reproches,
12:33de faire peur,
12:36d'exagérer une situation
12:37de guerre qui est terrible.
12:38Attendez,
12:39comment on peut...
12:40Attendez,
12:41moi,
12:41la seule différence
12:42avec ces gens-là,
12:43c'est que je connais
12:43ces pays-là.
12:45Il complète,
12:45on va parler de Gaza
12:46dans une seconde.
12:47Je les connais
12:47pour les avoir fréquentés,
12:48pour y être allés,
12:49pour connaître les...
12:50Attendez,
12:51un million de morts
12:52causés par l'invasion
12:54d'un pays
12:54qui s'appelle
12:55la Russie
12:56sur l'Ukraine.
12:57Vous pouvez penser
12:58ce que vous voulez
12:58du chef de l'État ukrainien.
13:01Mais enfin,
13:01il est élu,
13:02et ce n'est pas lui
13:03qui a envahi la Russie.
13:05Donc soutien
13:06à la diplomatie
13:07du gouvernement
13:08dans ce domaine.
13:09Bien sûr,
13:10la Palestine.
13:11Attendez,
13:11il faut faire la paix
13:12et il faut que les Européens,
13:14ils assurent,
13:15les Ukrainiens,
13:16que demain,
13:16ils ne recommenceront pas
13:17les Russes.
13:18Sur la Palestine,
13:20c'est un coup de poignard
13:21dans le dos d'Israël,
13:23ce que veut faire
13:24le chef de l'État.
13:26Reconnaître,
13:26Madame,
13:26reconnaître aujourd'hui,
13:28un État palestinien
13:31s'est donné raison
13:32au Hamas.
13:32Tu tournes,
13:33tu vires,
13:34c'est exactement ça.
13:36Et regardez
13:36comment ils sont contents,
13:37regardez comment le Hamas
13:39applaudit le chef de l'État.
13:41C'est quand même grave
13:41ce qui est dit,
13:42ça voudrait dire
13:42que quelque part,
13:43et je ne fais pas
13:44de signe d'égalité,
13:45c'est-à-dire que le 7 octobre
13:46aurait conduit
13:48à certains pays,
13:50mais dont la France en premier,
13:51cette reconnaissance
13:52est l'État de Palestine.
13:53C'est comme ça
13:54que c'est vécu sur place.
13:56Évidemment,
13:57c'est vécu,
13:58on le paye,
13:59il y a des milliers
14:00de morts à Gaza et tout,
14:02mais regardez,
14:04on a gagné.
14:05Il fait gagner Israël.
14:07Et j'ajoute...
14:08Le Hamas.
14:08Il fait, pardon,
14:09il fait gagner le Hamas,
14:11et j'ajoute
14:12que c'est un coup de poignard
14:13dans le dos
14:13de la communauté juive.
14:15Alors c'est ce que j'allais...
14:16Ici, bien sûr...
14:17Est-ce que vous vous étonnez
14:18du, comment dire,
14:19du silence,
14:20du mutisme
14:20d'Emmanuel Macron ?
14:21Est-ce que vous,
14:22président de la République,
14:23vous à l'Élysée,
14:23vous auriez fait un discours,
14:25les mots comptent quand même
14:26quand il s'agit de rassurer
14:27des citoyens,
14:27la communauté juive ?
14:28Je serais allé manifester
14:30quand on est allé tous manifester.
14:31La marche contre l'antisémitique.
14:32Ben attendez,
14:32c'est la moindre chose.
14:33Et j'emploierai les mots.
14:35Et jamais...
14:36C'est quoi les mots ?
14:37Qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui
14:38face à des agressions antisémites
14:39qui se multiplient ?
14:40Qu'est-ce qui peut encore rassurer ?
14:42Dire qu'on est derrière les juifs,
14:45qu'on sait ce qu'on doit,
14:47qu'on sait ce qu'ils ont apporté
14:48à cette civilisation
14:49et que ça,
14:50ça n'a pas de bris.
14:51Et qu'aujourd'hui,
14:53aujourd'hui,
14:54ne pas être dans les manifestations,
14:56ne pas trouver les mots qu'il faut,
14:58c'est les trahir.
15:00Les trahir.
15:00Vous savez,
15:01la semaine dernière,
15:02j'ai mis dans ma ville
15:03un arbre.
15:05J'ai planté un arbre,
15:06vous savez,
15:06parce que l'arbre
15:07dans la région parisienne
15:08pour Ilan Alimi
15:09avait été rasé.
15:11Et vous savez ce que j'ai fait ?
15:11J'ai donné le nom d'une place
15:13au 7 octobre.
15:14Parce que ce qui s'est passé
15:15le 7 octobre,
15:16ce qui s'est passé le 7 octobre,
15:18non seulement c'est un pogrom,
15:20mais c'est le plus grand malheur
15:22pour le peuple juif
15:23depuis la Deuxième Guerre mondiale.
15:25Depuis la Deuxième Guerre mondiale.
15:27Et avoir les mots,
15:29savoir le dire,
15:29dire, attendez,
15:31dire que, pardon,
15:33ce qui arrive à Gaza
15:35est terrible.
15:36Moi, j'ai...
15:37En plus, je connais Gaza.
15:39Je sais ce que c'est le malheur
15:40quand il perd...
15:40Elle a votre passé
15:41à rencontrer sans frontières.
15:43Je sais le malheur,
15:44je sais le malheur
15:45que c'est de perdre ses enfants
15:46ou qu'une femme
15:47se fasse fuir dans un bombardement.
15:49Mais l'armée israélienne
15:51n'a jamais violé
15:53des femmes palestiniennes.
15:55L'armée israélienne
15:56ne tue pas des bébés
15:58comme ça, volontairement.
15:59ce qu'a fait le Hamas
16:01le 7 octobre.
16:02Et ça dit des choses différentes.
16:04Toutes les vies se valent.
16:06C'est important de le dire
16:06parce que des propos
16:07peuvent être isolés
16:08et vous faire dire autre chose,
16:10Robert Moner,
16:11dans ce contexte paroxystique.
16:13Je suis ému, bouleversé, sidéré
16:16par toutes les morts.
16:18Et M. Netanyahou ne fait pas
16:21ce qu'il devrait faire
16:22dans ce domaine-là.
16:23Mais on ne répond pas à ça
16:24en reconnaissant aujourd'hui
16:26un État palestinien,
16:27c'est-à-dire donner,
16:29donner une victoire au Hamas.
16:31Dans le silence aussi
16:32d'Emmanuel Macron,
16:33il y a évidemment le cas
16:33de Boalem Sansal,
16:35ce courrier auquel
16:36il n'a pas apporté
16:37de réponse à ses filles.
16:39C'est vrai qu'on a du mal à croire
16:40comment la diplomatie
16:42n'a pas répondu
16:43à la famille de Boalem Sansal.
16:44Quand j'ai lu l'interview
16:45de sa fille
16:46et qu'on n'a pas répondu
16:48à sa fille,
16:49qu'est-ce que ça veut dire ?
16:50Qu'est-ce que ça veut dire ?
16:51Ça veut dire quoi ?
16:52Ça veut dire que
16:53si nous, nous, nous tous,
16:55et là je m'adresse à vous aussi,
16:58et vous le faites chaque fois,
16:59donc j'ai du mal
17:00à vous le dire à vous directement,
17:01on oubliait,
17:03on faisait,
17:04on acceptait
17:05que le temps rogne,
17:07mange de l'intérieur
17:09notre mobilisation,
17:10notre soutien.
17:12C'est le calvaire
17:13pour Boalem Sansal
17:14qui continue.
17:15On lui doit,
17:17on lui doit
17:18d'être derrière lui
17:19et sur la durée,
17:20sur la durée.
17:21Et vous savez,
17:21le temps,
17:22ça tue tout,
17:23pas que dans les histoires d'amour,
17:24le temps,
17:25ça tue tout,
17:26y compris dans les solidarités.
17:26On a évoqué des sujets
17:27très durs,
17:30permettez-moi de finir
17:31rapidement sur une note positive,
17:32un événement qui s'est bien passé,
17:33en plus,
17:34quel événement ?
17:34La Feria de Béziers.
17:35Alors j'ai noté que
17:36lors de votre discours d'ouverture,
17:38vous n'êtes pas allé de main morte,
17:39vous parliez de nuance tout à l'heure,
17:41là,
17:41vous ne l'avez pas été Robert Ménard,
17:43vous avez pointé,
17:43vous avez d'abord défendu
17:44les traditions taurines
17:45du sud de la France
17:46en pointant du doigt
17:47ceux qui détestent nos fêtes.
17:48On va voir les images,
17:49je vais les décrire
17:50pour nos auditeurs d'Europe 1,
17:52détestent nos traditions,
17:53ceux qui détestent
17:53tout ce que nous aimons.
17:55Vous les avez qualifiés
17:56de rageux
17:56et de rabat-joie.
17:58On peut ne pas aimer,
18:00on peut être pour,
18:01comment dire,
18:01une feria sans corrida
18:03sans être un rageux,
18:04rassurez-moi.
18:04Attendez,
18:05vous pouvez ne pas aimer
18:06la corrida, madame,
18:07sans m'emmerder
18:08si moi j'y vais à la corrida.
18:10Moi je demande juste
18:11qu'on arrête de nous emmerder.
18:13Ils ne veulent pas de la corrida,
18:14ils ne veulent pas de la chasse,
18:15demain ils ne voudront pas
18:16de la pêche,
18:17je ne sais pas quoi.
18:18Juste,
18:18ils arrêtent de nous emmerder.
18:20Moi je ne vous demande pas
18:22vos goûts et vos couleurs,
18:23vous faites ce que vous voulez.
18:24Personne ne vous oblige.
18:25En plus,
18:25vous tombez mal avec moi
18:26parce que je ne suis pas
18:27un fan de corrida
18:28et je suis végétarien.
18:30Donc vous imaginez
18:31à quel point
18:31je peux être éloigné.
18:32Mais je veux
18:33que les gens
18:34qui sont attachés
18:35à leur culture,
18:37on les respecte.
18:38Tout à fait.
18:38Donc la prochaine fois
18:39vous me faites le plaisir
18:40de venir à la feria,
18:41c'est au tour du 15 août
18:42et je vous amènerai
18:43voir une corrida
18:44et vous n'en parlerez
18:45qu'après l'avoir vu.
18:46On est d'accord ?
18:47Nous sommes d'accord,
18:48c'est la meilleure manière
18:49de juger les choses.
18:50Et après tu parles.
18:51Merci Robert Ménard,
18:52à bientôt,
18:52à bézir.
18:53Merci, à bézir.
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