Deschamps : « Je n'ai pas le temps de faire tout ce que je voudrais faire » - Foot - Bleus

L'Équipe

il y a 2 mois

À l'aube de sa dernière campagne de qualification pour la Coupe du monde à la tête des Bleus, le sélectionneur Didier Deschamps raconte comment son métier a évolué au rythme de cadences toujours plus élevées.

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00:00Je vous disais, Anthony Clément a signé une interview de Didier Deschamps.

00:05Alors on a l'interview de Didier Deschamps qu'il faut aller retrouver sur l'équipe.fr,

00:09sur l'application que vous lirez également dans le journal.

00:11On va vous en livrer quelques bribes, parce qu'évidemment Anthony, il faut valoriser votre travail.

00:17Pas le temps de faire tout ce que je voudrais.

00:19C'est comme ça que ça commence avec ces rythmes, ces cadences infernales.

00:24Est-ce que vous l'avez senti résigné ou offensif par rapport à ces cadences-là ?

00:31Non, je pense qu'il est plutôt fataliste sur ces questions-là.

00:33C'est vrai que je pense que c'est plus difficile à être sélectionnaire aujourd'hui qu'au début de son mandat.

00:37Vous entendez Raymond ?

00:39Ou même qu'à l'époque de Raymond, je pense qu'il pourra se préparer.

00:41Il va répondre dans la foulée.

00:42Je dirais qu'il est responsable en premier.

00:45Oui, bien sûr.

00:46Il y avait plus de temps quand on était à l'époque de Raymond pour préparer déjà les grandes compétitions

00:50et aussi pour évoquer plus précisément, par exemple, le travail d'un rassemblement.

00:55Ou maintenant, par exemple, les matchs sont le dimanche pour la plupart des joueurs qui arrivent le lundi.

01:00Et souvent, ils doivent jouer dès le jeudi ou le vendredi, ce qui finalement réduit les séances possibles.

01:05Vous avez beaucoup de récupération au début de semaine.

01:06Et finalement, il arrive désormais très régulièrement qu'une seule véritable séance, elle est en veille de match.

01:12Donc, le boulot de sélectionneur a toujours été particulier.

01:14Il est encore plus maintenant.

01:16Et il est encore plus sur ce mois de septembre.

01:18C'est pour ça qu'on a fait cette interview aussi sur les cadences.

01:20parce que c'est la première fois aussi qu'il arrive avec des joueurs en septembre qui ne sont pas du tout prêts,

01:24notamment les Parisiens, pour les raisons que l'on connaît, puisqu'ils ont fait la Coupe du Mont-Lecteur.

01:28Ils font des petits matchs de préparation sympa en ce moment.

01:30Donc, on se retrouve vraiment en septembre avec des joueurs qui ne sont vraiment pas du tout à 100%.

01:34Mais vous l'avez senti comment ? Parce que vous étiez face à lui au moment de cette interview.

01:37Vous l'avez senti, je repose ma question, résigné, offensif ?

01:40C'est comme ça, il faut faire avec ?

01:41Non, c'est comme ça.

01:42Évidemment que c'est comme ça.

01:43Il connaît la...

01:43Ce n'est pas aussi très nouveau.

01:45Là, c'est vraiment particulièrement accentué.

01:46Mais ce qu'il explique aussi, c'est que ça fait deux ans qu'ils ont, avec son staff,

01:49ils ont constaté que la fatigue est particulièrement marquée.

01:53Et que ça se voit aussi dès le rassemblement du mois de mars,

01:55où les choses sont particulièrement compliquées.

01:57Donc, c'est un problème qu'ils ont connu.

01:59Mais en fait, il le dit lui-même, il n'y a pas de solution.

02:01Parce que justement, ce sont des choses qui le dépassent.

02:03Et de la même façon qu'il subit les blessures.

02:05Et la pression des clubs qui est de plus en plus forte.

02:06Mais il doit aussi subir les calendriers.

02:07Et finalement, il n'y a pas grand-chose à inventer quand vous êtes sélectionneur.

02:10Vous avez les joueurs une semaine et c'est comme ça.

02:13Raymond, alors, il a été très offensif envers vous.

02:15C'était plus simple d'être sélectionneur avant.

02:18Mais Raymond, on se crée des problèmes aussi parfois.

02:20Mais non, mais si on est sérieux deux secondes,

02:22est-ce que vous partagez ce point de vue ?

02:23Est-ce que vous comprenez ce que dit Deschanges ?

02:25Je n'ai pas tout ce que je voudrais faire.

02:26J'ai quand même connu l'évolution avec le raccourcissement des dates

02:30pour les rassemblements.

02:33Et on se retrouve maintenant à la demande

02:36de quelques grands entraîneurs de l'époque.

02:38Arsène Wenger était le porte-parole.

02:40Et c'est lui qui a fait raccourcir les dates.

02:43Parce qu'il pleurait toujours parce que ses joueurs ne rentraient pas assez tôt

02:46pour jouer les matchs de championnat.

02:49Et ils ont tout raccourci.

02:50Les sélections passent après.

02:52C'est paradoxal, c'est que maintenant, il est à la FIFA.

02:54Il est obligé de défendre les sélections.

02:56Je me demandais si c'était Wenger et les entraîneurs italiens

02:59qui allaient prendre.

02:59J'ai eu mon début de réponse.

03:00Non, mais c'est la réalité.

03:01Je n'y étais pas, je vous crois sur parole.

03:03On récupérait les joueurs le dimanche.

03:06On jouait le vendredi ou le samedi.

03:08On pouvait faire une vraie préparation.

03:09Maintenant, je suis d'accord.

03:10Mais ça vous choque, là, par exemple, le temps de préparation

03:12qu'il y a Deschamps ou les trois rassemblements en trois mois ?

03:15C'est choquant.

03:15C'est scandaleux parce que les sélections passent en dernier.

03:18C'est-à-dire après les clubs, après la Coupe du Monde des clubs,

03:20après toutes les compétitions qui sont organisées maintenant en club

03:24parce que ça rapporte…

03:25La Coupe du Monde de la FIFA à 125, là, ça va quand même leur apporter des sous.

03:29La Coupe du Monde.

03:2948.

03:30Je veux dire, à la limite, s'ils pouvaient la faire à 70

03:32et coopter ceux qui vont venir, ils ne feraient pas de qualif.

03:35Comme ça, ils seraient tranquilles toute l'année.

03:37Il n'y aurait que la Coupe du Monde.

03:37On va peut-être y arriver un jour, d'ailleurs, à ce genre de truc.

03:40Ça fera un mois et demi de compétition d'équipe nationale.

03:43Et avant, vous ne nous embêtez pas, c'est les clubs qui payent.

03:45C'est ce qu'ils nous disent toujours.

03:46Ben oui, on y arrive, c'est normal.

03:48Je veux dire, c'est scandaleux parce que les sélections, maintenant,

03:51elles ne sont plus prioritaires.

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