Éric Dupond-Moretti n'aime pas CNews, il le dit et le répète depuis des mois dans les médias "amis" où il se rend ou lors de réunion et conférence comme hier lors de l’université d’été du Medef à l’hippodrome de Longchamp. L’ancien garde des Sceaux estime sans doute que loin des problèmes sociaux, économique, de sécurité, le vrai problème pour les Français est CNews.
Notons au passage qu'il s'est privé de rappeler que CNews, première chaîne info de France, réalise sa meilleure rentrée historique, creusant l'écart avec son principal concurrent qui se retrouve au plus bas.
Mais l’ancien garde des Sceaux n'en démord pas :
"Il y a 1.000 crimes par an dans notre pays. Vous avez pour les chaînes d’info en continu matière tous les jours à nous parler d’un crime et 50 fois dans la journée. Ce qui finit par à la fois, et légitimement, nous inquiéter, et ça nourrit l’insécurité pour ceux qui la vivent, mais aussi le sentiment d’insécurité.
Monsieur Praud et ses amis finissent par créer dans les esprits quelque chose qui est assez délétère et qui ne nous donne pas envie d’être optimiste. Le débat public est tronqué."
Alors hier soir, bien sur, Pascal Praud qui a été clairement désigné par Éric Dupond-Moretti a pris la parole :
"Il y a longtemps qu’on n’avait pas parlé d’Éric Dupond-Moretti, mais nous allons en parler, parce qu’il a parlé de nous. J’ai invité Éric Dupond-Moretti, comme toujours.
J’ai envoyé trois messages. Il ne m’a même pas répondu.Effectivement il n’y a pas de quoi être optimiste dans notre société. Notre métier est de témoigner de la réalité. S’il regardait notre émission, nous parlons de toutes les actualités.
Ce que je trouve très déplaisant, c’est qu’il nous cible. Ce n’est pas agréable, il nous met une cible dans le dos. Il nous tient responsable du climat, mais qu’il vienne ici au lieu de parler fort à l’extérieur sans contradiction."
00:00Qu'est-ce qu'un journaliste aujourd'hui ? Qui est journaliste ? Un journaliste aujourd'hui, c'est quelqu'un qui vit du journalisme.
00:07Mais un avocat, ce n'est pas quelqu'un qui vit de l'avocature, c'est quelqu'un qui a reçu un enseignement, un certain nombre de règles déontologiques.
00:14Tout le monde peut être journaliste aujourd'hui. Et puis encore autre chose, c'est les chaînes d'info continue.
00:19Moi, je suis désolé, mais j'ai passé ma vie de ministre de la Justice à dire, à tenter de démontrer, chiffre à l'appui, que la justice n'était pas laxiste.
00:29Mais cette idée de justice laxiste est une idée relayée par le Rassemblement national pour dire, puisque la justice est laxiste, elle génère de la délinquance.
00:42Et nous, quand on va arriver au pouvoir, vous allez voir ce que nous allons voir. Le débat, il est tronqué.
00:47Il y a mille crimes par an dans notre pays. Donc vous avez pour les chaînes d'info continue matière tous les jours à nous parler d'un crime.
00:55Et 50 fois dans la journée. Ce qui finit à la fois par, comment dirais-je, nous inquiéter légitimement.
01:04Et ça nourrit l'insécurité, bien sûr, pour ceux qui la vivent, pour les victimes, pour les témoins.
01:09Mais aussi, mais aussi, le sentiment d'insécurité.
01:13Et ça, on ne peut pas le nier. C'est un fait. Il existe ce sentiment d'insécurité.
01:16Eh bien, écoutez, allez dire ça à M. Pro et à ses amis, et vous verrez ce qu'il vous répondra.
01:21Il vous répondra, mais non, pas du tout. C'est vous qui êtes déconnecté.
01:25Mais non, il y a moins de meurtres aujourd'hui dans notre pays qu'en 1994.
01:30Mais à force de 6h du matin à 6h du matin de nous dire qu'il y a cette criminalité ambiante,
01:36et elle existe. Moi, je ne la nie pas.
01:38Mais ça finit par créer dans nos esprits quelque chose qui est assez délétère
01:42et qui ne nous donne pas envie d'être résolument optimiste.
01:48Voilà pourquoi le débat public, il est tronqué.
01:51Alors, d'abord, effectivement, il n'y a pas de quoi d'être optimiste dans notre société.
01:56Mais je rappelle que, manifestement, il ne sait pas exactement ce qu'est le métier de journaliste.
02:00C'est que notre métier, c'est simplement de témoigner de la réalité.
02:03Hélas, et que la réalité, elle est rude.
02:05Bon, alors, j'ai les chiffres précisément.
02:09Il dit qu'il y a moins de meurtres aujourd'hui qu'en 1994.
02:13Bon, c'est vrai. C'est tout à fait vrai.
02:15Ces chiffres sont officiels, issus de la place Beauvau.
02:17On observe une baisse des homicides passant de 1600 en 1996 à 976 en 2024.
02:24C'est donc une baisse significative.
02:26Regardons les tentatives maintenant.
02:28Mais, mais, mais, laissez-moi, évidemment.
02:31Mais, ce n'est pas ça qui est important.
02:32Sous le mandat d'Emmanuel Macron, les homicides ont fortement augmenté.
02:38De 826 à 2017, à 976 l'année dernière, soit une hausse quasi continue.
02:45Première chose.
02:46Donc, les homicides remontent sous Macron.
02:47Deuxième chose, et c'est le plus important.
02:51Il faut prendre en compte les tentatives d'homicides, qui connaissent une explosion.
02:582259 en 2016, 4290 l'année dernière.
03:04Je répète les deux chiffres.
03:072259 en 2016, 4290 l'année dernière.
03:12Tentatives d'homicides, par exemple, le compagnon d'Isabelle Piboulot, c'est une tentative d'homicides dans le tramway avec l'arme blanche.
03:21Alors, effectivement, il n'est pas mort.
03:23C'est une tentative d'homicides.
03:26En additionnant les infractions annexes, coups et blessures, violences, on constate une forte augmentation.
03:34Je n'y peux rien.
03:35Je n'y peux rien.
03:36Je témoigne de ça.
03:37Arrêtez d'en parler.
03:38Et je n'en parle pas de 6 heures du matin à 6 heures du soir.
03:41Parce qu'évidemment que s'il regardait notre émotion, nous parlons de toutes les actualités.
03:46On va parler tout à l'heure politique de Bayerou Etat.
03:48Et nous parlons aussi de ça.
03:49Il se trouve que d'autres ne parlent pas du tout.
03:52Donc, cela élise parfaitement la théorie d'Alain Bauer.
03:55Alors, Alain Bauer, peut-être il le récuse également sur la montée de l'homicidité.
04:00Ce sont les mots d'Alain Bauer qui regroupent l'ensemble de ces données.
04:04Mais moi, je n'y peux rien.
04:05Mais ce que je trouve vraiment très désapplésant, c'est d'abord qu'il nous cible, ce qui n'est pas agréable.
04:10Il nous met une cible dans le dos, ce qui n'est pas agréable.
04:12Il nous tient responsable du climat.
04:14Mais qu'il vienne là.
04:16Mais qu'il vienne là.
04:17Au lieu de parler fort à l'extérieur, sans contradiction.
04:22Là, que peut-il répondre à ce que je viens de dire ?
04:25C'est des chiffres de Laplace Beauvau.
04:27Jules Thorez.
04:28D'abord, il y a ça.
04:29Il y a ensuite, évidemment, ces chiffres-là.
04:32Et puis, moi, pour avoir fait quelques interviews de Gérald Darmanin depuis qu'il est ministre de la Justice,
04:37il dit quoi, Gérald Darmanin ?
04:39Il ne dit pas « la justice est laxiste ».
04:40Ça, pour le coup, il y a 80% des Français qui le pensent, selon un sondage CSA, qu'on avait fait il y a plusieurs semaines.
04:45Mais je l'ai interviewé Gérald Darmanin au début du mois d'août, juste avant de partir en vacances.
04:48Qu'est-ce qu'il dit ?
04:49La justice est trop clémente, elle est trop lente, et elle nourrit l'insécurité en ne sanctionnant pas assez vite et pas assez fort.
04:57Autrement dit, la justice, elle est laxiste.
04:58Et c'est le ministre de la Justice qui vous le dit.
05:00Ce n'est pas CNews.
05:01Il n'y a pas une jeune femme, aujourd'hui, qui se balade dans Paris avec une montre de luxe, avec des objets de luxe, avec un sac de luxe.
05:09Ça n'existe pas.
05:11Je n'y peux rien.
05:12Ce n'est pas CNews.
05:12On parle de quelqu'un qui a toujours...
05:14En fait, c'est un seul...
05:15Alors, oui, il est déconnecté.
05:17Première chose.
05:18Oui, il est déconnecté.
05:19Complètement.
05:20Ce n'est pas bien, évidemment, d'expliquer que c'est de la faute des chaînes infos, parce que c'est quand même un ministre de la République.
05:26Ça montre aussi la faiblesse du raisonnement.
05:28Il le fait tout le temps.
05:29Souvenez-vous sur Europe 1, quand il vous dit que la France n'est pas un coup de gore, qu'il y a un sentiment d'insécurité.
05:35D'ailleurs, ça lui a valu pendant plusieurs années le titre de ministre du sentiment d'insécurité.
05:39Mais c'est quelqu'un qui n'en a rien à faire.
05:41Et en réalité, il dit la même chose que le président de la République quand il nous accuse de brainwacher sur les derniers faits divers.
05:47C'est la même chose.
05:48Pour M. Dupond-Moretti, le réel n'existe pas.
05:51Oui, c'est vrai.
05:51Tant qu'ils ne seront pas en bas de chez eux, ça n'existe pas.
05:56Mais évidemment, dans les beaux quartiers dans lesquels il est, pour lui, il n'a pas de soucis.
Le pire des ministres de la Justice, complètement déconnecté de la réalité. Dans le "déni" comme son cher ami Emmanuel MACRON. IL ne peut que soutenir la "délinquance" c'est ce qui le fait vivre, surtout quand il s'agit des + gros (criminels, dealers...) qui doivent le payer cher.
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